Grandes heures et décadences

Nous sommes tous d’accord, l’OM est le plus grand club français. Je le sais, vous le savez, et les autres le savent aussi !

Ce statut, le club le doit à ses supporteurs bien-sûr qui sont les plus nombreux, les plus acharnés, les plus inventifs, les plus démonstratifs, en un mot les meilleurs. Une exceptionnelle popularité partout en France et au delà, qui donne à nos couleurs un rayonnement que beaucoup nous envient. Mais ce qui avant tout confère à l’Olympique de Marseille cette place unique dans le football français, c’est son histoire.

Quand on a dit ça on pense immédiatement aux grandes victoires, aux grands joueurs, aux titres, aux trophées et à la petite étoile qui scintille au dessus de notre blason. Réaction normale. Mais ce qui fait aussi la grandeur de notre club, ce sont les désillusions, les affaires, les galères et les descentes aux enfers. On dit souvent que pour devenir un très grand, un artiste, chanteur ou acteur par exemple, doit traverser beaucoup d’échecs et « manger de la vache enragée ». Donc pas de doute, l’OM est  un très, très grand club !

Savez-vous que seules quatre périodes (souvent courtes) dans nos 122 ans d’histoire nous ont amené des titres ?

– L’avant et l’immédiat après guerre (6 coupes et 3 titres)
– Les années Leclerc (2 coupes et 2 titres)
– Les années Tapie (1 coupe, 5 titres et la Ligue des Champions)
– Les années Deschamps (1 titre, 3 coupes de la Ligue et 2 trophées des Champions).

Et entre ces parenthèses bénies, que s’est-il passé ? Des années, voire des décennies de disette, la D2 (L2) à chaque fois, et la mort du club parfois évitée d’extrême justesse. Je n’ai pas connaissance en Europe d’un autre club, ayant tutoyé les sommets et fréquenté les bas-fonds aussi souvent dans son histoire. C’est un cas unique et cette capacité de résilience (le mot à la mode), a sûrement autant que les titres, permis à l’OM de susciter cet amour et cette passion.

Je vais donc essayer en quelques lignes, de vous faire survoler une partie de notre passé si riche et mouvementé.

1924-1948, les premiers titres / 1949-1965, la dégringolade

Stade Bonal à Sochaux le 13 juin 1948. A la dernière minute du dernier match de la saison, René Bihel notre avant-centre égalise à 2 partout, et permet à l’OM de remporter son troisième titre de Champion de France, au nez et à la barbe de Lille et du Stade de Reims. À cet instant, qui peut imaginer que ce trophée sera le dernier que le club remportera avant 21 ans ? Personne assurément. En effet, on peut affirmer sans se tromper, que l’Olympique de Marseille est alors (et déjà) le plus grand club français. Six Coupes de France (1924, 1926, 1927, 1935, 1938 et 1943) et trois Championnats (1929, 1937 et 1948) en font le plus titré du pays.

L’avenir semble donc dégagé et les titres vont s’enchaîner c’est sûr ! Sauf que… ce n’est pas le cas. Après une honnête troisième place la saison suivante, l’OM va peu à peu rentrer dans le rang, devenir une équipe lambda, et enfin plonger dans un enfer duquel il aura beaucoup de mal à s’extirper.

En vingt ans, entre 1949 et 1968, notre meilleur classement en Championnat sera une cinquième place en 1956 (très bonne année), et quant à la Coupe, une finale perdue en 1954 contre Nice sera notre seul titre de « gloire ». Pourtant, durant ces années 50, nous avons bénéficié des services du meilleur buteur de notre histoire en la personne du grand Gunnar Andersson, du talent exceptionnel mais vieillissant de la « perle noire » Larbi Ben Bareck et de quelques autres qui tant bien que mal ont maintenu le navire à flot.

Mais après leur départ et suite à des années de grand n’importe quoi, où les entraîneurs et les présidents valsaient au moins autant que Romy Schneider dans « Sissi Impératrice » (référence années 50), l’inéluctable va se produire en 1959 : la relégation en D2. La première pour le club, qui était alors le seul en France à n’avoir jamais connu cette humiliation depuis 1932 et les débuts du professionnalisme.

Nous allons alors faire l’ascenseur comme Caen, Troyes ou Dijon aujourd’hui. Une remontée en 1962, une re-descente immédiate en 1963 et, lors de la saison 1964-1965, le plus mauvais classement historique de l’OM, avec une quatorzième place (sur 16) en deuxième division. Cette saison étant marquée aussi, par le fameux OM – Forbach et ses 434 spectateurs au Vélodrome.

Nous étions l’équivalent de Rodez ou de Pau en 2021 ! C’est alors dans ce marasme, qu’arrive un personnage qui va tout changer, Marcel Leclerc.

Il débarque un jour de 1965 et la légende raconte que lors de son premier entretien, il avait demandé à l’entraîneur Mario Zatelli à quelle place on pouvait espérer terminer la saison suivante. Le beau Mario, fataliste, avait répondu : « avec cette équipe là c’est pas difficile, cette année nous avons fini 14es, je pense que l’an prochain on peut terminer 13es ou 15es, au delà je ne garantis rien ».

Il avait quand même ajouté qu’avec l’apport de cinq ou six joueurs d’expérience et… de la chance, on pouvait peut-être envisager la montée.

Les joueurs d’expérience sont venus, la chance aussi, et en 1966 enfin, l’OM retrouve sa place parmi l’élite. Va commencer alors, avec cet attelage improbable et orageux (Leclerc/Zatelli), une des plus belles périodes de l’existence de l’Olympique de Marseille.

1968-1972, la gloire retrouvée / 1973-1981, la descente aux enfers

4 juin 1972, Parc des Princes à Paris. L’OM vient des remporter la Coupe de France contre Bastia (2-1) et réalise du coup le premier doublé de son histoire. Magnusson vient de livrer le match le plus magistral de sa carrière, Skoblar a (encore) marqué,  l’Olympique de Marseille surfe à nouveau au sommet du football français. Il faut dire que l’ascension a été fulgurante. Marcel Leclerc reprend donc le club en 1965 et dès sa première saison, c’est l’accession en D1 en 1966.

Le premier trophée arrive en 1969 avec une Coupe de France gagnée contre Bordeaux (2-0). Un titre de Champion en 1971, et le fameux doublé Coupe/Championnat en 1972. Une époque fantastique avec des joueurs exceptionnels comme Magnusson et Skoblar bien-sûr, mais aussi Djorkaeff (le père), Jo Bonnel, Carnus, Bosquier, Novi, Gress, Loubet etc.

Je garde une tendresse toute particulière pour cette époque, celle de mes 15 ans et le bonheur que nous apportait cette équipe. On se prenait même à rêver d’Europe après avoir tenu tête à la meilleure équipe du monde du moment, le grand Ajax de Johan Cruyff !

Mais l’OM ne serait pas l’OM sans psychodrames, claquements de portes et coups de théâtre. En plein été 1972, lors de la célèbre « nuit des longs couteaux », Leclerc est débarqué et René Gallian lui succède à la présidence. S’en suit alors une succession d’erreurs de casting, les départs de toutes les stars, de Zatelli, les changements d’entraîneurs et de présidents qui comme les feuilles mortes se ramassent à la pelle (nouvelle référence années 50), les Brésiliens, les bolivars et… la D2 en 1980.

Il y a pourtant eu de très bons et même de grands joueurs à l’OM dans cette période. Keita, Paulo César, Jairzinho, Beretta, Trésor, Six, Emon, Yazalde, Boubacar, Berdoll et bien d’autres, avec pour tout trophée, une Coupe de France en 1976 (contre Lyon 2-0).

Et donc, au terme d’une saison 1979/1980 calamiteuse, une relégation inattendue, humiliante et catastrophique. En effet, cette descente au purgatoire va entraîner la liquidation judiciaire du club, le licenciement de tout l’effectif professionnel, et la mort clinique de l’OM. Mais c’est là, alors que la situation est désespérée, que ce club va confirmer qu’il n’est décidément  pas comme les autres.

Comme je l’ai déjà raconté sur ce même site dans l’article Quand l’OM faillit mourir, le seul grand président de l’histoire de la Ligue, Monsieur Jean Sadoul, et une poignée de minots marseillais vont permettre au club de se sauver, de survivre et enfin de remonter en D1 en 1984. Cette aventure dite « des minots » reste une des plus belles histoires du football français.

Néanmoins rien n’est réglé, le club végète deux ans en milieu ou fin de tableau, il est noyé dans la masse, anonyme, sans objectif sans perspective, et… tout va changer ! Au printemps 1986 un certain Bernard Tapie rachète le club, débarque avec Michel Hidalgo, Gérard Banide et plein d’idées et d’ambitions. À partir de ce moment là, nous avons déjà basculé dans une autre dimension !

1988-1993, la marche sur l’Europe / 1994-2008, ombres et lumières

26 mai 1993, Stade Olympique de Munich. Après avoir battu le grand Milan AC (1-0, but de Boli), l’OM devient à jamais le premier club français à remporter la Ligue des Champions ! Ce triomphe vient couronner sept années exceptionnelles.

Une autre dimension disais-je ? C’est tout à fait ça. Tapie que l’on appelle désormais le Boss, a donné les moyens à l’Olympique de Marseille de devenir le n°1 en Europe. Dès la première saison (86/87), il enrichit l’effectif de pointures nationales et internationales. K. H. Förster, Domergue, Giresse, Sliskovic, Cubaynes et, bien sûr, Jean-Pierre Papin.

Ce n’est que le début puisque viendront ensuite au fil des saisons, Waddle, Allofs, Mozer, Abedi Pelé, Sauzée, Deschamps, Boli, Desailly, Barthez, Völler, Boksic et bien d’autres. L’OM va faire souffler sur la France et l’Europe du football un vent de folie. En seulement six saisons il y aura : cinq titres de Champion, une Coupe de France, et une Ligue des Champions. À cela il faut ajouter, une deuxième place en Championnat (87), deux finales de Coupe perdues (87 et 91), une finale de Ligue des Champions (91), une demi-finale de Ligue des Champions (90) et une demi-finale de Coupe des Coupes (88). N’en jetez plus la cour est pleine (dernière référence années 50) !

Mais en ce 26 mai 1993 le ver est déjà dans le fruit. Six jours avant, lors de la 36e journée de Championnat, l’OM qui dispose alors de quatre points d’avance sur son dauphin parisien, s’en va gagner à Valenciennes qui est 18e, (1-0, but de Boksic). Rien de plus normal au vu des forces en présence, mais le club nordiste dépose des réserves pour tentative de corruption sur trois de ses joueurs (Robert, Burruchaga et Glassmann) et la machine s’emballe.

Je vous épargne toute l’histoire, les accusations de Glassmann, les 250.000 francs (37.500 euros) découverts dans le jardin de Christophe Robert, les dénégations de Tapie de Bernes, d’Eydelie, les sorties médiatiques du procureur De Montgolfier, jusqu’à la lettre minable et pitoyable de Le Graet à Bernard Tapie, afin que celui-ci retire son action en justice contre l’UEFA.

Car soyons francs, le rôle de la Ligue dans cette histoire a été calamiteux du début à la fin. Il faut en effet rappeler qu’initialement, l’OM avait demandé à la Ligue le report du match contre V.A., afin de pouvoir préparer sereinement la finale de Munich. Il y a fort à parier que si cette demande légitime avait été acceptée, il n’y aurait jamais eu d’affaire. Cela n’excuse rien, mais c’est un fait.

L’addition va être lourde, car en plus des peines de prison pour Tapie, Bernes et Eydelie, les sanctions sportives seront particulièrement sévères pour le club. Au niveau national d’abord avec une relégation en D2 dès 1994, ainsi que le titre de 1993 retiré du palmarès. Plus étonnant, au niveau européen, alors que l’affaire ne concernait que la France, que les faits n’étaient à l’époque pas encore avérés, l’UEFA va exclure l’OM de la Ligue des Champions 94, de la Supercoupe et de la Coupe Intercontinentale (ancêtre de la Coupe du Monde des Clubs).

Ces sanctions européennes sont une injustice manifeste puisque les compétitions  en question découlaient de notre victoire de Munich qui n’a jamais souffert d’aucune contestation. D’ou l’action en justice de Bernard Tapie, qui sous la pression de l’UEFA, la FFF, la LFP, et même de la présidence de la République, dut se résoudre à renoncer, « dans l’intérêt supérieur du football français »…

Après une dernière saison en D1 et une deuxième place plus qu’honorable au vu du contexte, l’OM démarre donc la saison 1994/95 en D2, avec la ferme intention de remonter aussitôt. Les fidèles Barthez, Casoni, Germain, Durand ou Ferreri sont restés malgré la relégation, et, bien aidés par les jeunes Libbra, Echouafni et les vieux soldats Dib ou Cascarino, ils sont Champions de France de D2 et donc de nouveau en D1. Et bien non ! Le sinistre Le Graët et sa clique de la Ligue vont en décider autrement.

Dans leur quête de détruire L’OM et Tapie, ils vont pour des raisons financières, annuler la montée et le club restera une année de plus à l’étage inférieur. L’OM est donc à jamais le premier club Champion de D2 à ne pas accéder à la D1 ! Cela aura pour effet de faire fuir les dernières stars de l’effectif, mais malgré ce, Gérard Gili qui succède en cours de saison à Henri Stambouli, réussit avec un groupe expérimenté à faire retrouver l’élite au club marseillais.

Néanmoins Le Graet aura partiellement atteint son but puisque Bernard Tapie quitte l’OM cette année là, après l’avoir cédé à l’industriel suisse Robert Louis-Dreyfus.

RLD est donc devenu le nouveau propriétaire de l’Olympique de Marseille. Cet amoureux du club, grand amateur de sport va mettre beaucoup d’argent dans le club, mais vraiment beaucoup.  De nombreux très grands joueurs vont porter le maillot blanc grâce à lui, des champions du monde comme Blanc, Pirès, Dugarry, Barthez, Leboeuf, Lizarazu, des stars internationales, Ravanelli, Weah, Köpke, Makelele, Cissé, d’autres qui le sont devenues, Van Buyten, Drogba, Ribéry, Nasri etc.

Et pourtant, pendant plus d’une décennie, l’OM va construire ce que j’appelle un « presque palmarès ». Entre 1996 et 2009, nous allons être trois fois Vice-champions (99, 2007 et 2009), deux fois finalistes de la Coupe de France (2006 et 2007) et deux fois finalistes de l’Europa League (1999 et 2004). Le seul trophée que pourra lever Mr Louis-Dreyfus sera une malheureuse Coupe Intertoto en 2006 et malheureusement, il en est le premier responsable.

Entre 1997 et 2006, pas moins de quatorze entraîneurs se succéderont à la tête de l’équipe, un record. En effet, ce grand homme d’affaire à qui nous devons beaucoup n’a jamais su hélas, s’entourer des bonnes personnes, à une exception près, Pape Diouf. Celui-ci est nommé courant 2005 en remplacement de Christophe Bouchet, et il va remettre comme on dit, l’église au milieu du village.

Il va assainir les finances, structurer l’organigramme, contester la toute puissance d’Aulas dans le foot français et calmer les ardeurs de quelques divas comme Ribéry par exemple. Il va surtout faire signer deux entraîneurs très importants, Erik Gérets d’abord, avec qui il va rebâtir une équipe compétitive, et bien-sûr Didier Deschamps ensuite, qui va rouvrir l’armoire aux trophées.

Mais les rapaces manoeuvrent en coulisse et Pape Diouf va être débarqué par un RLD téléguidé et très affaibli par la maladie. N’oublions donc jamais que les titres qui vont suivre, nous les devons en partie au grand Pape Diouf.

2009-2012, la gagne à nouveau / Après 2012, retour vers l’inconnu

14 avril 2012, Stade de France à St Denis. Un but de Brandao vient de donner sa troisième Coupe de la Ligue consécutive à l’Olympique de Marseille vainqueur de Lyon (1-0). Malgré ce beau succès on sait déjà que l’avenir n’est pas rose. La saison en Championnat a été mauvaise et un quart de finale de Ligue des Champions perdu contre le Bayern n’a pas éteint la colère des supporteurs. Didier Deschamps est sur le départ et va bientôt remplacer Laurent Blanc à la tête de l’Equipe de France. Et pourtant, tout avait si bien commencé.

Didier Deschamps et son passé glorieux est donc le nouvel entraîneur de l’OM, à l’orée de la saison 2009/2010. A la présidence, RLD bien aidé par l’intriguant Vincent Labrune, a nommé l’improbable Jean-Claude Dassier qui connait le foot comme moi je maîtrise la physique quantique, tandis que José Anigo conserve son poste de Directeur sportif.

DD n’a pas de temps à perdre et il veut inculquer à son équipe le sens de la gagne. Pour cela, il va d’abord s’attacher à conserver Taiwo,  Niang et quelques autres, puis va recruter notamment Diawara, Heinze,Lucho Gonzalez, M’Bia, E. Cissé, et même l’international espagnol Morientes. Il va bâtir une équipe à son image c’est à dire pas géniale, mais dure, efficace et impitoyable.

Cela va porter ses fruits et dès la fin mars 2010, l’OM remporte son premier trophée en dix-sept ans, la Coupe de la Ligue contre le vieux rival bordelais (3-1). L’enthousiasme suscité par ce succès va propulser l’équipe vers le titre de Champion de France, là encore aux dépens de Bordeaux.

La saison suivante, le club doit faire face à des départs importants, Niang, Koné, Ben Arfa par exemple quittent le club, tandis qu’arrivent Gignac, Rémy ou Azpilicueta notamment. Avec un Trophée des Champions (contre Paris), une deuxième place en Championnat et à nouveau la Coupe de la Ligue (1-0 face à Montpellier), la deuxième saison de Deschamps est plutôt réussie.

Mais déjà, on devine des tensions et une mésentente latente avec le D.S. José Anigo. Cela va s’amplifier l’année suivante qui sera très contrastée.

D’un côté une pénible dixième place en Championnat avec une terrible série de matches sans victoire, et de l’autre, un Trophée des Champions gagné contre Lille, une Coupe de la Ligue contre Lyon et un beau parcours jusqu’en quart de finale de C1. Deschamps va donc céder sa place après avoir remporté six  trophées avec l’OM, et va  voler vers un glorieux destin avec les Bleus. Le grand regret de cette période, Robert Louis-Dreyfus décédé le 4 juillet 2009 n’aura pas pu assister à ces victoires, et n’aura pas pu recueillir les fruits de ce qu’il avait semé…

L’après Deschamps sera difficile aussi bien sur le terrain qu’en coulisses ou V. Labrune a pris les commandes sous la responsabilité de Margarita, la veuve de RLD. De plus, entre temps, le grand rival parisien a été repris par le richissime état du Qatar et, avec des moyens démesurés,  fait main basse sur presque toutes les compétitions nationales (à défaut des Coupes européennes).

Aussi, après une bonne saison et une méritoire deuxième place avec Elie Baup, tout se délite l’année d’après avec une campagne européenne calamiteuse (le fameux 0 pointé) et un parcours très chaotique en Championnat qui verra Anigo succéder à Baup sur le banc. L’ambiance est délétère dans les tribunes, mais un homme va venir apaiser tout ça, El Loco Marcelo Bielsa !

Il débarque au début de la saison 2014/2015, et après deux premiers matches compliqués, il entraîne son équipe dans une série incroyable de victoires consécutives, jusqu’à obtenir le titre honorifique de Champion d’automne. En plus des résultats, c’est surtout la manière et la qualité de jeu qui séduisent le peuple marseillais.

Hélas, après la trêve, les résultats se font plus poussifs, les joueurs sont à bout et le club n’obtiendra au final qu’une quatrième place. De plus les rapports entre Bielsa et Labrune sont tendus, et, au soir de la première journée de 2015/2016 et une défaite à domicile contre Caen, El Loco se disant trahi par la direction, démissionne et nous abandonne à notre triste sort. Il est remplacé par Franck Passi, puis l’espagnol Michel et enfin à nouveau Passi, et tout cela en une seule saison.

La suivante ne nous laisse pas trop d’espérance. Elle démarre avec El Local Passi aux commandes, et l’on s’apprête à vivre un énième saison de transition, d’autant qu’à l’inter-saison le ménage a été fait avec pas moins d’une vingtaine de départs.

Quand soudain, à la mi-octobre, alors que Mme Louis-Dreyfus a toujours démenti vouloir vendre le club, l’annonce est faite du rachat de l’OM par le milliardaire américain Franck Mc Court. Celui-ci arrive avec des moyens (dit-il), un discours ambitieux et dans ses bagages, un président, Jacques-Henri Eyraud, un entraîneur reconnu, Rudi Garcia, et un Directeur Sportif Andoni Zubizarreta (ex Barça).

L’espoir renaît mais il sera peu à peu déçu. Les moyens ne sont pas suffisants, le président est arrogant et incompétent, l’entraîneur veut tout gérer et va (presque) tout rater, et le Directeur Sportif  va passer des vacances prolongées. Au final, après la période Deschamps, nous avons ré-enclenché le  « presque palmarès » avec jusqu’à ce jour, deux places de deuxième (2013 et 2020), une finale de Coupe perdue (2015) et une finale d’Europa League perdue (2018).

Aujourd’hui Eyraud, Garcia et Zubi sont partis, Longoria et Sampaoli (après AVB) sont arrivés, que peut-on attendre ? Nous sommes à la croisée des chemins, retrouverons-nous un jour la joie unique de soulever des trophées ? Le club le mérite, les supporteurs le méritent.

Deux points de vue s’affrontent. L’un que l’on qualifiera de patient, fataliste et raisonnable fait confiance à l’actuelle direction pour reconstruire un effectif avec des jeunes talents, des pépites, encadrés par de solides joueurs expérimentés et à la mentalité OM-compatible. Cette voie là n’apportera pas des titres du jour au lendemain, mais si elle fonctionne, pourrait amener à terme une assise et une indépendance financière dont l’OM a toujours manqué.

Mais on le sait, les supporteurs ne sont ni patients ni raisonnables et à Marseille, ils ne sont pas du tout patients et pas du tout raisonnables ! Donc, on entend depuis plus d’un an maintenant, des bruits persistants sur la vente du club. Cela arrive à intervalles réguliers, c’est souvent basé sur les indices farfelus (la couleur de la planche à découper d’Alvaro par exemple), mais ces rumeurs sont parfois relayées par des médias dits « nationaux » (parisiens en fait) et cela met les peuple marseillais et les réseaux sociaux en émoi.

On se prend à rêver d’un propriétaire richissime, d’un pays du Golfe nous aussi, pourquoi pas ? De Messi, Ronaldo, Haaland etc. Cette vente se fera peut-être, et même quand vous lirez ces lignes sera-t-elle effective, allez savoir ! J’aimerais y croire mais sans vouloir doucher les enthousiasmes, j’en doute.

En tous cas, quelle que soit la manière, quels que soient le propriétaire, le président, l’entraîneur, les joueurs, mon souhait le plus grand c’est que la grande histoire de l’Olympique de Marseille se poursuive avec des succès, et que nous retrouvions les grandes heures mais sans les décadences.

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A propos de JLMOM265


Né à Marseille le 30/11/1956. Jeune retraité après une carrière bien remplie dans le transport routier de marchandises (Direction d'agences et de services d'exploitation). Marié depuis 40 ans, Je vis depuis de nombreuses années en région grenobloise, et je suis l'heureux père de deux grands enfants, et grand-père d'un petit diable. Supporteur acharné de l'OM depuis près de 55 ans, je dors, mange et bois OM. Je sais c'est pas normal à mon âge, mais on ne me changera plus, c'est trop tard !
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Une Réponse pour Grandes heures et décadences

  1. Top article, Bravo.