Florian Thauvin, le choix du cœur !

La saison 2016/2017 s’est terminée sur une bonne note pour les Olympiens. Le rideau se referme. C’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens.
Dans notre cas, on va s’intéresser à un artiste en particulier, celui qui a été élu Olympien de la saison par les Marseillais : Florian Thauvin. Thauvin ? L’intermittent du spectacle qui a provoqué l’hilarité à St James Park et suscité la médisance de l’emblématique Alan Shearer avant de revenir faute de mieux ? Himself !

Une volonté inébranlable de rester

Il aurait pu participer à l’exode de joueurs expulsés loin de Marseille à coups de grandes pompes par l’inégalable Orléanais Vincent Labrune. L’honnête homme, pas la bière. Ce gentleman si préoccupé par l’esthétisme de sa coiffure avait orchestré un baroud d’honneur visant à récupérer des millions d’euros pour sa cheftaine, Margarita. La blonde, pas la boisson encore une fois, je précise.

Florian Thauvin, pour en revenir à notre mouton, aurait pu partir à la Lazio de Rome et quitter l’OM. Mais au contraire d’autres joueurs qui ont filé à l’anglaise sans trop se plaindre, il n’a pas voulu partir, il a manifesté clairement sa volonté de rester à Marseille et de s’imposer dans le club de son cœur. Une qualité que l’on n’hésitera pas à lui reconnaître dans un milieu où le choix du cœur n’est pas toujours celui qui prime. Au détriment de la prime, justement.

Disons le clairement, cela n’a pas été une franche réussite pour ceux qui ont quitté la cité phocéenne cet été, exceptés pour Benjamin Mendy, Champion de France, et pour Michy Batshuayi, dans une moindre mesure, Champion d’Angleterre. En revanche, la décision de rester à Marseille a donné raison à Florian Thauvin.

Le bilan statistique est simple : 15 buts, 9 passes décisives, soit autant de buts en une saison que lors de ses trois premières saisons sous le maillot marseillais. Difficile de ne pas lui concéder une part prépondérante dans la remontée de l’OM au classement suite à l’arrivée de Rudi Garcia.

L’ailier a donc souvent déployé ses ailes pour célébrer ses buts. Des buts souvent spectaculaires et agréables visuellement. Il s’est notamment illustré à plusieurs reprises par des frappes de loin.
Son style n’est pas toujours académique, en particulier sa manière de courir lorsqu’il accélère et qu’il souhaite déborder son vis-à-vis. La truffe au vent, l’air un peu cabot, il n’a pas l’élégance de Dimitri Payet. Mais il a mouillé le maillot, s’est montré très adroit avec ses deux pieds dans les zones de vérité et su utiliser les espaces dès qu’ils s’offraient à lui. Il a varié sa palette et montré qu’il pouvait alterner entre frappes placées, pichenettes et frappes en force notamment. Face au but, il n’a pas souvent gâché et a souvent privilégié le centre lorsqu’il parvenait à s’infiltrer dans la surface de réparation adverse après avoir combiné avec Hiroki Sakai, le Japonais bondissant. Leur bonne entente a d’ailleurs certainement contribué à la qualité de ses prestations.

Une remise en question réussie

Ce qui a permis à Florian Thauvin de briller n’est pourtant pas forcément uniquement le fruit de sa bonne entente avec ses camarades. Car il faut l’avouer, il s’est fondu dans l’effectif, trouvant aisément sa place au sein du dispositif offensif. Mais c’est surtout le résultat d’une remise en question qui lui a permis d’aller de l’avant. Pour ne pas dire droit au but comme le veut la devise du club qui nous est si cher.

Il a manifestement simplifié son jeu et a trouvé un équilibre entre la prise de risque individuelle et l’implication collective. Une pincée d’audace. Voilà ce qu’a apporté Florian dans un groupe qui en avait rigoureusement besoin. Son désir de plonger dans les espaces et d’apporter de la vitesse au jeu marseillais colle totalement avec la devise de l’équipe et a permis à l’équipe d’augmenter sa moyenne de buts. Ainsi, en partie grâce à lui, on a revu des buts. 4-0 contre Saint-Étienne au Vélodrome, 4-1 à Lorient, 5-1 à Caen. Je ne vais pas faire le listing de tous les matchs où il a pesé. Mais après des mois passés sous la direction de Michel et de Franck Passi, on avait besoin et envie de revoir des combinaisons offensives et des buts.

Du cœur, de l’allant, de la générosité, de la volonté, de la combativité, de l’audace et un soupçon de talent. Voilà les principales vertus qui lui ont permis d’accomplir sa saison la plus aboutie sous le maillot marseillais. Au cours d’une année où Bafétimbi Gomis a battu son record personnel avec la bagatelle de 20 buts inscrits, où Yohann Pelé, dit l’Albatros, a préservé sa cage inviolée au cours de 18 rencontres et où un minot de 19 ans s’est rapidement imposé comme une évidence dans l’entrejeu de l’OM.

Quelques doutes subsistent malgré tout

Bien entendu, sa saison n’a pas été réussie de bout en bout. Comme ses compères, il a notamment souffert lorsque le niveau s’est élevé face aux grosses cylindrées du championnat et n’a pas réussi à éviter le naufrage face à Paris et Monaco. L’inconnue qui demeure en dépit de son enthousiasme, de sa loyauté et de son efficacité nouvelle concerne donc sa capacité à élever son niveau de jeu lors des chocs, une qualité qui sera nécessaire s’il veut participer à l’OM Champion’s Project, puisqu’il faudra faire face sur le plan national à la concurrence de Paris, Monaco, Lyon et Nice sans oublier la possible résurrection des dogues menés par un homme que tout Marseille n’a toujours pas réussi à oublier.

Comme le reste de l’équipe, il s’est principalement montré à son avantage face à des adversaires de moindre qualité, et notamment lorsque la défense parvenait à se défaire du pressing adversaire. Néanmoins, il a affiché plus de constance que par le passé, ainsi qu’un état d’esprit irréprochable qui lui a permis de compter parmi les valeurs sûres de l’effectif, lui conférant une place de titulaire indiscutable. Dès lors qu’il était opérationnel.

Ne soyons pas ingrats tout de même

Entre nous, il me paraîtrait saugrenu de tirer sur un homme qui a respecté et honoré le maillot marseillais en dépit des réticences que l’on peut nourrir à son encontre sur l’étendue de son potentiel. Il s’est montré à la hauteur de son engagement et a contribué grandement à qualifier les phocéens en Europa League. S’il était parti à la Lazio, il n’est pas dit que l’Olympique de Marseille aurait pu espérer pareil redressement, malgré toute la bonne volonté de la nouvelle équipe dirigeante. Avant de débattre sur la possibilité de le vendre, il faut le remercier. Il s’est suffisamment fait chambrer lorsqu’il se montrait décevant pour qu’on ne reconnaisse pas les efforts récompensés par de bonnes statistiques d’un garçon plutôt attachant.

Merci à toi, Florian Thauvin, d’être resté quand il semblait plus confortable de partir au vu du contexte marseillais complètement instable qui régnait l’été dernier. Bravo pour cette saison et pour tout le plaisir que tu nous as donné et en te lançant le défi de placer la barre plus haute la saison prochaine, si tu poursuis le rêve américain. Depuis quelques années, on attend toujours qu’un joueur olympien éblouisse un classico, un olympico, ou tout ce qui ce qui se termine en -ico. À l’image de Gignac qui éblouit tout Mexico.

Merci Flotov pour cette belle saison ! Et, surtout, allez l’OM !

Article écrit par Chris Red

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Une Réponse pour Florian Thauvin, le choix du cœur !

  1. avatar De selfmade footix le 28 mai 2017 à 13h01

    Belle déclaration, à laquelle je souscris totalement.
    Le Florian de cette année est un bon millésime. Il a appris à lever la tête et à combiner au lieu d’aller systématiquement et bêtement s’enferrer dans les défenseurs adverses, et bon sang ! que ça fait du bien à voir.
    Espérons qu’il ne redevienne pas une mauvaise piquette l’an prochain en retombant dans son complexe du sauveur. Une fois pour toute, la meilleure façon d’aider l’équipe, c’est de jouer avec et pour elle, pas de tenter l’exploit tout seul dans son coin.
    Rémy, si tu nous lit…