En lutte pour une qualification européenne, l’OM vient de livrer une superbe performance face au rouleau compresseur niçois. Pour accéder aux tours préliminaires d’Europa League, les Marseillais devront encore venir à bout des Girondins de Bordeaux la semaine prochaine, mais dès ce soir, en restant insoumis, ils ont gagné le droit de rêver.
L’œil du coach vous dévoile les dessous de cette bouillante opposition, tant son issue aura été incertaine.
Ce match mérite que l’on s’attarde sur la mise en place tactique et le jeu prôné par les deux équipes, tant l’issue aura été incertaine tout au long des quatre-vingt-dix minutes. L’œil du coach vous dévoile les dessous de cette bouillante opposition !
Les forces en présence
Le onze de départ de Rudi Garcia était attendu avec impatience, lui dont l’approche tactique est très –trop– souvent remise en question.
Face au troisième de Ligue 1, allait-il continuer à miser sur son 4-3-3 habituel ou allait-il enfin innover en renforçant son milieu de terrain ? Parviendrait-il à museler un entre-jeu niçois très technique et dont les rouages sont parfaitement huilés ?
L’entraîneur olympien décidait en tout cas de reconduire le onze, vainqueur à Caen. Côté niçois, Lucien Favre, alignait, lui aussi, la même équipe que celle qui avait battu Paris, lors de la dernière journée.
La tactique
Face à des aiglons, maîtrisant les sorties de balles tel Jean-Michel Aulas téléguidant la LFP, on pouvait légitimement s’interroger sur l’approche tactique qu’utiliseraient les phocéens pour aborder ce choc.
Deux alternatives nous sont alors apparues évidentes :
- La première était de défendre bas et en bloc, tout en densifiant son milieu de terrain avec les apports de Payet et Thauvin (puis Cabella). Cette option –plutôt défensive– a non seulement permis de réduire les espaces offerts à l’adversaire, mais également de placer des contres tranchants. Cependant, la fragilité défensive de l’OM, tant dans l’axe que sur les flancs et le manque de culture tactique ont rendu la tâche plus ardue, entraînant d’ailleurs l’égalisation de Balotelli (symptomatique des errements de l’arrière-garde marseillaise).
- La seconde était d’effectuer un pressing haut et soutenu, afin de récupérer des ballons près de la surface de réparation adverse, quitte à laisser plus d’espace aux attaquants niçois. Cette tactique, très éprouvante physiquement, explique en partie la baisse de régime de l’équipe en début de seconde période. Reprenant du poil de la bête, l’Olympique de Marseille a marqué son second but sur une phase de pressing intense d’environ deux minutes, durant laquelle les niçois ont été acculés dans leur camp, commettant une erreur de placement, qui a amené le deuxième but.
« Soulignons l’intelligence d’Evra dans son replacement… »
« … replacement qui sera décisif sur le second but olympien ! »
La victoire olympienne ne doit toutefois pas occulter les trop nombreuses occasions subies, dont on se demande encore comment elles n’ont pas fini au fond. Impossible d’expliquer l’inexplicable !
Focus sur le jeu
Lors du premier quart-d’heure, côté marseillais, seule l’improvisation semblait au rendez-vous, déstabilisant davantage des téléspectateurs angoissés, que des aiglons sûrs de leur force.
Nice imposait d’entrée un gros pressing en mettant de l’impact physique et se créait beaucoup d’occasions, enchaînant décalages et dédoublements, facilités par son habileté à jouer entre les lignes.
Les Marseillais s’en sortaient relativement bien dans les quinze premières minutes, et pouvaient remercier la Bonne Mère d’avoir dévié les tentatives niçoises sur les montants d’un Yohann Pelé encore décisif dimanche soir !
« Vide intersidéral aux dix-huit mètres ! »
Marseille réellement performant ?
Si l’efficacité et l’envie étaient plutôt olympiennes dimanche, ce sont surtout les imperfections techniques azuréennes, inhabituelles, couplées à un manque criant d’impact physique, qui ont interpellé.
On aura trop peu vu d’appels dans les intervalles ou en profondeur pour obliger le bloc adverse à redescendre, caractéristiques du collectif niçois.
Si le plan de jeu de Garcia a largement contribué à les gêner, on peut se demander si les aiglons n’ont pas payé le lourd tribu d’une saison éreintante. De plus Balotelli –dont la mobilité n’est pas la qualité première– était bien trop isolé en pointe pour pouvoir changer le cours du match.
Les Phocéens, quant à eux, sont apparus conquérants offensivement, généreux dans le replacement défensif et dans le pressing collectif.
Rendons à Rudi ce qui est à Garcia, sa patte est désormais clairement perceptible, et les joueurs semblent enfin en mesure d’appliquer ses consignes sur le terrain : Un jeu aéré, permettant d’éviter le milieu niçois en passant par les côtés. Des latéraux qui apportent le surnombre et sont décisifs, comme sur le second but où Sakai centre et Evra reprend de la tête.
Autre fait qui mérite d’être souligné, Payet, Thauvin ou Cabella qui ont très peu dézoné, s’attachant surtout à jouer sur les côtés, afin d’apporter des solutions aux latéraux et jouer dans le dos des aiglons.
Même gênés par le bloc niçois, ils ont su patienter, enchaînant les passes latérales jusqu’à trouver la brèche pour centrer ou jouer dans les intervalles.
« Des Marseillais en surnombre et une défense niçoise en perdition. »
Finalement, les Marseillais auront réussi à battre un club du top 3 cette saison et tiennent enfin leur match référence. Une prestation aboutie, avec des intentions de jeu résolument offensives.
On peut le dire aujourd’hui, le Champions Project semble bel et bien en marche !
Allez l’OM !