ETG-OM (1-3) : en Ligue 1, ça suffit pour prendre des points

C’est la folie furieuse : une troisième victoire olympienne de suite, une efficacité offensive au beau fixe et une agréable deuxième place au classement. Mouais. Sauf qu’en venant à bout du cadavérique Évian Thonon Gaillard, l’OM n’a fait que le job qu’on attend normalement de lui, et qu’il avait perdu l’habitude d’assurer. Et si l’effet Bielsa consistait simplement à remettre les pendules à l’heure ?


compo


MVP

GIGNAC : 4.5/6 ★★★★½☆ 

Un pur but d’avant-centre dés la vingtième seconde de jeu, une activité incessante et utile tout au long du match, et un jeu simple limitant le déchet. Ce Gignac-là, on le veut toutes les semaines! Il semble pleinement s’épanouir dans le système mis en place par Bielsa, dont les exigences correspondent à la propension d’APG à bouger sur tout le front de l’attaque. Mais surtout, il a fait preuve ce d’une intelligence de jeu qui gomme un grand nombre de ses défauts habituels, comme en témoignent son bel appel de belle sur l’ouverture du score ou encore son jeu en remise bien plus intéressante que son crochet foireux de prédilection. À cette performance s’ajoute un excellent état d’esprit, avec un pressing et un repli défensif continus. Dans une équipe qui en manque cruellement, Gignac s’affirme comme un taulier. Dingue.


Le boulet

THAUVIN : 3/6 ★★★☆☆☆ 

Son but, sur un superbe service de Payet qu’il n’a pas jugé utile de remercier, lui assure la moyenne. Pour le reste la mascotte du Dortmund Project a alterné invisibilité totale en première période, et kékéïsme Benarfesque en seconde. On veut bien qu’il n’ait pas assez de jus, mais ça n’explique pas qu’il soit incapable de lâcher un ballon, sauf si sa fatigue est neurologique. Boudeur à la mi-temps « parce qu’il ne touchait pas assez le ballon », boudeur à sa sortie pourtant justifiée, le protégé de Vincent Labrune va devoir se réveiller, parce que le talent, qu’il a massivement, ne suffit pas.


Le groupe

MANDANDA : 3/6 ★★★☆☆☆ 

Oui, oui, on sait, il ne pouvait rien sur le but encaissé. Comme d’hab’, ni sur l’autre occase d’Evian qui fut à un poil de faire mouche, juste avant la réduction de la marque. Pour le reste, deux, trois prises de balles rassurantes, deux, trois interventions fébriles. Du Mandanda dans le texte. On en attend beaucoup plus, mais ne faudrait-il pas se résigner ?

DJA DJEDJE : 3.5/6 ★★★½☆☆ 

Dans la grande tradition marseillaise du latéral de devoir moyen, Gégé Caramba est limité, mais ne démérite pas. Mieux, ses interventions vives et ses tentatives d’apporter offensivement sont à saluer. Dommage qu’il donne l’impression de pouvoir foirer une relance ou un tacle à tout moment. Son absence de marquage coûte d’ailleurs un but.

MOREL : 3.5/6 ★★★½☆☆ 

Étonnement intéressant dans l’axe, le bucolique Jérémy Morel, mal-aimé de tous, mais apprécié de Benoit Cheyrou, a également livré un match convaincant sur l’aile gauche. Profitant de la blessure de Mendy, il a assuré défensivement et s’est signalé par quelques bonnes montées. Toujours de la fébrilité néanmoins, et des espaces laissés dans son dos, comme il sait si bien le faire.

NKOULOU : 4/6 ★★★★☆☆ 

Ça se confirme: on retrouve un bon Nicolas Nkoulou. Rassurant, propre, incisif. Malheureusement, il se confirme aussi qu’il n’a pas les qualités pour diriger une défense qui laisse trop d’espaces et manque toujours autant de sérénité. Associé à un patron, nul doute que le Camerounais serait encore meilleur.

FANNI : 4/6 ★★★★☆☆ 

Drôle de remise en route pour Rod le boute-en-train échappé du loft. Une passe décisive bien sentie dès l’entame vient bonifier une prestation pleine d’envie. S’il avait démontré la même l’an dernier, peut-être n’aurait-il jamais été écarté. Bien intégré à la ligne défensive, il a su jongler avec justesse entre l’axe et le côté droit selon les phases de jeu. Toujours des relances hasardeuses plein axe par contre, histoire de perpétuer « l’ambiance ».

ROMAO : 4/6 ★★★★☆☆ 

Son rôle est ingrat et fondamental: Romao tacle, récupère et ratisse. Avec plus ou mois de talent, mais avec une activité indispensable. Si l’on ne peut que regretter l’absence d’un patron dans l’entrejeu capable  de canaliser Imbula, le Togolais a comme d’habitude fait son job le mieux possible, et se montre capable de répondre présent avec ses armes. Il contribue beaucoup à maintenir l’équilibre de l’équipe, même si on aimerait plus de talent dans ce secteur de jeu

IMBULA : 4/6 ★★★★☆☆ 

Des percées de grande classe, une frappe lointaine qui finit au fond. On commence à connaître par cœur les qualités d’Imbula.  Ses défauts aussi. Comme son copain Thauvin, il a peut-être trop joué à la Playstation parce qu’il n’est toujours pas capable de lâcher sa balle au bon moment. On aurait adoré un Stambouli à côté pour le bonifier, mais il fait des progrès dans l’investissement, rechignant un peu moins à participer au pressing.

PAYET : 4.5/6 ★★★★½☆ 

C’est le leader technique de cette équipe, ni plus ni moins. Cerné de coéquipiers talentueux, mais accrocs aux touches de balles superflues, le Réunionnais joue juste, sait délivrer la bonne passe au bon moment, sent le jeu, et fluidifie celui de son équipe. S’il ne gardait pas la fâcheuse habitude de tout simplement s’évaporer régulièrement des rencontres, comme ce fut le cas ce soir pendant une grosse partie de la première période, il serait déjà incontestable dans le groupe France.

AYEW : 3/6 ★★★☆☆☆ 

Sa tête dans le guidon, son enfermement stérile et son aimant magnétique intégrés rendant apparemment biologiquement impossible toute tentative de passe expliquent peut-être que le Barça, Chelsea et le Bayern ne soit pas disposés à donner un organe pour recruter le futur ballon d’or que s’imagine être André Ayew. Même s’il est agaçant et aux antipodes de la culture du mouvement que l’entraîneur essaye d’inculquer à l’équipe, difficile de l’accabler, compte tenu de son activité toujours au rendez-vous et de sa présence dans la surface toujours dangereuse. Mais une capacité à ralentir le jeu et a gâcher des contres assez ahurissante.

LES REMPLAÇANTS : 3.5/6 ★★★½☆☆ 

Entré à la place de Thauvin, Alessandrini, sans être étincelant, s’est montré plus actif que son prédécesseur sur le terrain. De la bonne volonté, mais toujours ce frein à main qu’il va falloir enlever à un moment donné, à moins que le souci soit physique. Face à la réorganisation adverse, Sparagna, entré en fin de match, à été tout aussi bon qu’à chacune de ses apparitions, se montrant plus sobre, rassurant et efficace que Fanni, Caramba et Morel réunis, ce qui n’est certes pas un exploit. On espère que le gamin va continuer à avoir du temps de jeu, parce que sur ce qu’il montre, il le mérite. Enfin, Lemina, entré pour renforcer l’entrejeu, n’a pas eu le temps de se mettre en évidence, se distinguant toutefois par ses caractéristiques habituelles : beaucoup de ballon gagnés, beaucoup de ballons perdus aussi.


L'environnement

LE COACHING : 5/6 ★★★★★☆ 

Un coach, ça change la vie. Alignant au coup d’envoi un 11 composé exclusivement de joueurs déjà présent la saison dernière, Marcelo Bielsa a d’ores et déjà réussi à lui transmettre ce qui lui a manqué toute la saison dernière: une direction où aller. Dans une équipe qui manque de cadres à chaque ligne, El Loco est ni plus ni moins en train de bricoler une identité de jeu clé en main en quelques semaines à peine. Encore perfectible, mais déjà spectaculaire.

L'ARBITRE : 4/6 ★★★★☆☆ 

Rien de particulier à signaler, à part sa mansuétude sur un tacle kamikaze de Caramba en première mi-temps ; on dit qu’un arbitre discret est un bon arbitre.

L'AMBIANCE : 4/6 ★★★★☆☆ 

On a davantage entendu les quelques centaines de supporters marseillais que les Savoyards qui évoluaient à domicile, et ce n’est pas grâce à un toit qui amplifie le bruit.

L'ADVERSAIRE : 1/6 ★☆☆☆☆☆ 

Comme tous les ans, Evian semble promis à la L2. Sauf que cette fois-ci, c’est vraiment bien parti : à l’instar de Sochaux qui a fini par se crasher à force de jouer sur le rebord de la fenêtre, cette équipe OGM, dépourvue de coach, de gardien de but et d’avant-centre ne serait-ce que décents, donne l’impression d’être condamnée depuis un bon moment. Une équipe à la mesure du mirifique Kassim Abdallah, auteur comme à l’OM, de bons centres et d’oublis défensifs invraisemblables, et qui s’épanouira sûrement en deuxième division, taillée à sa mesure.

Si la victoire fait évidemment plaisir et fait surtout du bien dans un contexte (déjà!) tendu, elle n’autorise aucun enthousiasme excessif, tant la faiblesse adverse, qui n’a pas empêché notre défense trop laxiste de prendre un but, était criante. Le prochain match, contre Rennes, sera un test autrement plus significatif, et peut définitivement bien lancer cet exercice 2014/2015.

L’appréciation imagée

Brick wall

Grâce à sa magnifique vision du jeu sans les yeux, la superstar André Ayew en est persuadée : les choses se présentent bien, il peut garder la balle encore deux ou trois heures, facile, sans lever la tête…

 
 

 

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Article lu 4106 fois, écrit le par boodream Cet article a été posté dans Les notes et taggé , , . Sauvegarder le lien.

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