Bienvenue à @pantalon_blanc, le fondateur de @LaVoixDesNicois, qui a accepté de répondre à quelques questions dans le cadre du regard de l’adversaire, à quelques jours du choc entre Nice et l’OM.
Q : Tout d’abord, peux-tu te présenter et nous dire depuis quand et comment tu es devenu supporter de l’OGC Nice ?
Je suis supporteur du Gym depuis un peu plus de vingt ans. Issu d’une famille qui n’aime absolument pas le foot, j’y viens plutôt dans la cour de récré avec les copains qu’en allant au Ray. Pichoun, le club naviguait entre la première et la deuxième division, sans trop d’éclats, jusqu’à la victoire en Coupe de France 1997, malgré la relégation la même saison. Forcément, et ce n’est pas aux supporters de l’OM que je vais l’apprendre, un trophée ça te lie rapidement à ton club. S’en suivent quelques saisons à frôler le National, avant que la génération 2002 enchaine remontée en D1, puis 21 journées sur le podium ! C’est également à ce moment que j’ai commencé à « monter » au Ray, avec une première pour un certain Nice – Marseille. Victoire 2-0, des buts d’Everson et Olufadé. Et à partir de là…
Q : Pour continuer sur Nice, qu’as-tu pensé des deux premiers matchs de la saison (2 victoires sur Amiens et Nîmes on le rappelle) ?
Deux victoires inespérées. On sortait quand même de deux amicaux avec quatorze buts encaissés ! Avec une attaque, déjà faiblarde l’an dernier, amputée de Saint-Maximin, et Walter Benitez, notre gardien héroïque la saison passée, sur le flanc, on sentait la fessée arriver. Finalement, l’équipe s’en est remise aux coups de pieds arrêtés : deux buts sur corner contre Amiens, un penalty et un coup franc contre Nîmes. Et le pire, c’est que ce n’est pas si mal dans le jeu, vu l’équipe alignée. Patrick Vieira arrive vraiment à tirer 100% de son effectif, mais il ne pourra pas faire de miracles très longtemps.
Q : Que va changer pour toi le rachat du club par Jim Ratcliffe dans les ambitions de cette saison ? Et plus globalement jusqu’ou vois-tu le club aller avec nouveau propriétaire et jusqu’à combien pourrait-il investir ?
Tout. Des moyens inédits vont arriver à l’OGC Nice. On parle quand même de doubler, puis sûrement quadrupler le budget global du club à moyen terme, tout en investissant des sommes jamais vues à Nice sur le mercato. Quand la presse te dit qu’on a rivalisé jusqu’au bout avec Lyon sur Jeff Reine-Adelaïde, un dossier à 30M€ (!), que tu vas mettre 25M€ sur Kasper Dolberg, 15M€ sur Alexis-Claude Maurice et ce dès ton premier mercato, sans Europe, difficile d’imaginer jusqu’où cela pourrait aller. Mais vous êtes bien placés pour savoir qu’entre les annonces et les faits, le tout mêlé à la glorieuse incertitude du sport, il peut tout arriver. Sans qualification européenne dans les deux/trois ans, on aura du mal à passer le cap nécessaire pour rivaliser avec Lyon, Monaco ou Lille.
Q : Comment vois-tu la réception de l’OM mercredi prochain ? Quel onze penses-tu que P. Vieira va aligner ?
Maintenant que Bastia n’est plus des nôtres, c’est un peu LE match de la saison pour nous. Vu nos débuts de saison respectifs, c’est aussi l’occasion de faire un joli coup sportivement, dès le mois d’août : prendre neuf points sur neuf sans avoir débuté notre mercato, mettre l’OM à huit points… Le onze devrait être sensiblement identique aux deux matchs précédents, avec le retour de Walter Benitez dans les buts. Même si devant, entre les joueurs sujets aux blessures (Le Bihan, Ganago, Myziane) et ceux qui n’ont jamais rien montré sous nos couleurs (Srarfi, Sacko, Lusamba), il règne toujours une certitude jusqu’au tout dernier moment.
Q : Le joueur le plus fort du onze niçois ? Et celui que tu vois se révéler cette saison à Nice ?
Difficile de répondre. Youcef Atal est évidemment le crack médiatisé, déjà envoyé dans les plus grands clubs européens (mais aussi au PSG) mais l’apport d’un Dante est tellement énorme sur et en dehors du terrain que tu ne peux pas ne pas le citer. Même chose pour Walter Benitez qui sort de deux saisons de très, très haut niveau. Toujours décisif dans les moments clés d’une saison, en arrêtant notamment plusieurs penalties, il nous a souvent maintenus en vie. Pour une révélation, l’équipe étant pour le moment la même que l’an dernier, on ne devrait pas avoir trop de surprise.
Q : La pépite de ton centre de formation ?
Un ancien de chez vous : Eddy Sylvestre (99). Régulièrement dans le groupe pro, très certainement le plus proche d’une place dans le onze à ce jour. On est même surpris qu’il ne soit pas déjà titulaire vu les prestations de ses concurrents directs. Plus jeune, on a Lamine Diaby (2001) et Pedro Brazao (2002). Le premier était observé par des tops clubs européens avant de se blesser, le second s’éclate en sélection portugaise chez les jeunes.
Q : Ton joueur niçois « attachiant » ?
Pierre Lees-Melou. Intéressant balle au pied, quelques fulgurances techniques, à fond de la 1ère à la 90e minute mais habitué du loupé à deux mètres des buts vides. Autant rageant qu’attachant. Une sorte de joueur romantique qui serait adulé s’il était argentin et tatoué.
Q : Ton « pieds carrés » de l’effectif ?
Pas tant pieds carrés que d’une totale inutilité collective. Un mec comme Ihsan Sacko, personne n’a compris pourquoi on était allé le chercher. Il n’a jamais rien montré. Davantage transparent que nul. Avec Arnaud Lusamba, ils font partie de ces joueurs dont tu oublies progressivement la présence pendant le match.
Q : Un retour de Valère Germain à Nice avant le 2 septembre, tu y crois ? Et comment expliques-tu sa mésaventure marseillaise actuelle ?
Ni avant, ni après le 2 septembre, malgré des contacts réguliers depuis son départ de l’OGC Nice. On a beaucoup apprécié le passage de Valère, bien que ce soit un marseillais formé à Monaco. Quatorze buts marqués en une saison, c’est quand même loin d’être dégueu. Mais il n’est simplement pas fait pour jouer seul en pointe, système dans lequel vous vous obstinez à l’aligner. Chez nous, il a pu bénéficier de la présence d’Hatem Ben Arfa et d’Alassane Pléa à ses côtés pour s’exprimer dans un rôle de neuf et demi. Si tu ajoutes en plus à ça le contexte marseillais, au sein du club, en tribunes… pas l’idéal pour travailler sereinement.
Q : Ton avis sur l’OM et la saison à venir des Phocéens ?
Comme toujours, l’OM c’est un formidable potentiel gâché par un contexte néfaste. Sans être un spécialiste de votre club, c’est le cas depuis au moins 20 ans et rien n’indique que cela va changer. Évidemment, il y a quand même des saisons moins douloureuses que d’autres, mais de l’extérieur, quand on voit une grève des tribunes en plein quart de finale de Ligue des Champions, on se doute bien que tout ne tourne pas rond au sein de votre famille. Aujourd’hui, entre un président qui vous fout la honte et une politique sportive qui n’a ni queue, ni tête, je ne vois pas très bien ce qui va vous sortir de l’ornière. Pourtant, vous avez la puissance financière et médiatique pour travailler correctement. Ce n’est qu’une question de patience et de compétences.
Q : Ton meilleur et ton pire souvenir des Nice – OM ?
Forcément mon tout premier match au Ray, que j’ai mentionné plus tôt. Aujourd’hui, la victoire 3-2 à la maison en 2016 laisse un goût amer. Pas besoin de vous expliquer pourquoi. Il y a aussi le 5-4 en Coupe de France au Vélodrome en 2014. Côté mauvais souvenir, la défaite 4-2 à l’Allianz en 2017 doit être l’une de mes pires soirées au stade, toute époque confondue. On peut aussi citer la défaite 2-1 en demi-finale de la Coupe de la Ligue, en 2012. Il y avait largement la place, mais au final c’est vous qui soulevez le trophée.
Q : Pour finir un pronostic pour samedi ?
1-1 ! Un bon score de derby.