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- Content de reprendre une saison à l'Olympique de Marseille, Steve ?
Oui, content de reprendre la saison. On a eu une longue et dure période de préparation. On a enchaîné pas mal de matchs amicaux et aujourd'hui, on reprend la saison, et c'est bien.
- De reprendre à l'OM, ça évoque quoi ?
Et bien, ça évoque tout ce que je fais depuis que je suis à l'OM. Ca fait 9 ans que je suis à l'OM, donc c'est avec plaisir.
- Quand le groupe évolue, comme cela a évolué cet été avec le départ de pas mal de cadres, c'est toujours un petit peu particulier ? Tu dis, c'est ta 9e année, donc ce n'est pas pareil.
Non, c'est clair. Mais j'ai l'habitude. J'en ai vu arriver, j'en ai vu partir, c'est le milieu aussi qui veut ça. Maintenant, il y en a qu'on perd avec plus de regrets que d'autres, mais dans l'ensemble, on reste toujours en contact, et puis comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est le foot qui veut ça, c'est comme ça.
- Quelles sont tes premières impressions sur la qualité de ce groupe qui est renouvelé ?
Après, c'est vrai qu'il y a pas mal de nouveaux, mais il y a quand même une certaine ossature qui est restée, avec énormément de jeunes. Il y a beaucoup de qualité. Maintenant, cela a aussi été renforcé avec des joueurs d'expérience, comme Lassana Diarra ou Abou Diaby que je connais très très bien. Donc, si l'on se réfère au match de la Juve, on a laissé une bonne impression. Maintenant, comme je l'ai dit à la fin du match, c'était une Juve qui était en cours de préparation. On a joué la 2e mi-temps à 11 contre 10. Même s'il y avait de bonnes choses et même si c'est toujours important de gagner ce genre de match, d'autant plus contre un adversaire de cette qualité, on va dire que c'est bien pour la suite. Mais le championnat, c'est autre chose. Et cela va être beaucoup plus compliqué face à Caen samedi.
- On sait que le mercato est toujours ouvert, Steve. Pour toi, c'est réglé, c'est définitif, tu fais la saison avec l'OM ?
Après, il n'y a pas de réglé, ou de définitif. Vous savez comme moi, que dans le football, tout peut se passer, tout est présent. Aujourd'hui, je suis à fond avec Marseille. On a un match important pour la 1ere journée de championnat, et je ne suis focalisé que là-dessus. Mais je n'ai jamais eu à me projeter ou à calculer quoi que ce soit, non.
- Des discussions ont-elles été entamées pour prolonger ton contrat, alors que tu arrives à un an de la fin de ce dernier ?
Non !
- Serais-tu prêt à les entamer ?
Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Il faut en parler à la direction et au président.
- Tu t'es inquiété quand tu as vu Dimitri Payet partir alors que tu ne t'y attendais pas forcément ? Quand tu as vu aussi qu'il y avait une attente autour de Marcelo Bielsa, on ne savait pas vraiment s'il allait rester ou non ?
Oui, forcément, on se pose des questions. Etant le joueur et le capitaine de cette équipe, c'est clair que l'on se pose la question sur l'ambition, sur l'objectif que le club a. Mais on se rend compte qu'intelligemment le club, lentement mais sûrement, a fait les choses. Aujourd'hui, je pense qu'on est une équipe quand même assez compétitive. Maintenant, sur le papier, c'est une chose mais il faut voir ce que ça donne sur le terrain.
- A contrario, les arrivées de Lassana et d'Abou t'ont rassuré. Peux-tu nous dire un petit peu si Lassana notamment, - parce qu'on a assisté à toutes les séances d'entraînement, les gens le sentent un peu affûté ? - Tu peux nous donner déjà [des informations sur la date à laquelle] il va revenir ? Est-ce que leurs venues t'a rassuré ?
Oui, c'est clair que leurs venues rassurent. Maintenant, sur leur retour en compétition, je ne sais pas du tout, c'est au staff médical, au staff technique de juger. Mais sur l'état physique, Lass', même si cela fait un petit moment qu'il n'a pas joué, il s'est toujours entretenu. Il s'est entraîné, que ce soit avec l'Inter, avec West Ham, il a toujours été sur le terrain. C'est vrai qu'il manque peut-être de compétition. Mais je connais bien le bonhomme et je sais que ça ne va pas être un problème, et il sera dans le groupe assez rapidement.
- En tant que capitaine, êtes vous préoccupé par la situation contractuelle de votre entraîneur qui n'a toujours pas prolongé ?
Préoccupé oui, on s'interroge tous. Mais que ce soit le coach ou le président, ils sont assez intelligents pour gérer cette situation et que tout se passe bien.
- Quel discours justement vous a tenu Marcelo Bielsa vis-à-vis de cette situation ?
Non, on ne parle pas forcément de ça. Mais on sent un coach totalement investi et qui a envie de faire une grande saison.
L'année dernière Steve, tu as pris beaucoup de buts malgré une bonne saison de ta part. On le disait, c'est le système Bielsa. On a l'impression encore une fois, que depuis le début des matchs amicaux, l'équipe est un peu plus solide, part peut-être un peu moins à l'abordage avec deux véritables stoppeurs devant Nicolas [Nkoulou] ? Est-ce ton impression ou tu vas voir avec les semaines qui viennent ?
Non, on verra. Parce qu'on a commencé le début de saison, c'est vrai qu'on a pris... (il coupe) La saison dernière, on a pris 3 buts à Bastia, 2 à Montpellier et après, on a eu une série où l'on n'a pas encaissé de buts. Donc cela dépend des matchs. Mais on a une philosophie de jeu basée beaucoup sur l'offensive et sur le pressing donc forcément, derrière, on est pris en contre, et l'on concède pas mal d'occasions. Mais je ne sais pas, sincèrement, l'on verra.
- Pour revenir à ton cas personnel, as-tu eu des propositions et, si tel n'est pas le cas, est-ce vexant quelque part ?
Aujourd'hui, je ne suis pas forcément là pour parler de mon cas. Et puis, il n'y a rien de vexant, rien de prise de tête. Je n'ai pas de problème avec ça.
- Et as-tu eu des propositions ?
Ca, je ne sais pas, il faut demander au président, il ne m'a rien dit.
- L'année dernière, vous aviez fait un match contre Caen qui vous a plombé un peu aussi peut-être dans les têtes, je ne sais pas, avec cette défaite difficile ? Là, vous démarrez par la réception de Caen. Y a-t-il déjà un petit esprit de revanche dans votre tête ? Que sais-tu de cette équipe ?
Il n'y a pas d'esprit de revanche car c'est un tout autre match de championnat. Maintenant, c'était un match compliqué pour nous. On a mené 2-0 et on a perdu ce match-là 3-2. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est un match qui sera compliqué, donc on le sait. On connaît pas aujourd'hui l'effectif cette saison de Caen parce qu'en plus, on ne les a pas encore étudié à la vidéo. Mais je m'attends à un match compliqué, face à une équipe qui sera bien en place et qui va nous contrer comme ils l'ont fait l'année dernière. Donc il va falloir être vigilant et ça revient à ce qu'on disait tout à l'heure avec ce côté où l'on est vachement basé sur l'offensif et où l'on presse énormément, donc il faut faire attention à ces contres qui peuvent nous faire mal.
- Steve, tu disais que tu sentais un entraîneur très impliqué depuis la reprise. Est-ce que la méthode est toujours la même ? Est-il toujours aussi pointilleux, toujours exigeant, rigoureux ?
Je pense que... je ne sais pas combien d'années il a exactement d'années, 30 ou 40, d'expérience d'entraîneur. Il n'a pas changé sa méthode, donc je ne vois pas pourquoi il la changerait cette saison. Donc aujourd'hui, c'est toujours la même méthode, il est toujours aussi exigeant, toujours aussi pointilleux et je pense que cela passe par là si l'on veut réussir.
- Sur son avenir en coach qui est un petit peu en pointillé, l'inquiétude est dû au fait que beaucoup de choses reposent sur sa présence, au fait qu'il a réussi à ranimer la passion chez les supporters ?
Oui, c'est clair que c'est une réalité. Mais la chance que vous avez, c'est qu'il passe après, donc vous pourrez lui demander directement. C'est clair que c'est une pièce... un élément important dans le club et dans l'effectif. On le voit. Dire le contraire, ce serait soit être aveugle, soit mentir. Mais, on le voit, aujourd'hui, c'est l'homme clé de l'OM.
- 64 000 personnes pour un match amical la semaine dernière. Personnellement, est-ce que cela te rassure ?
C'est clair que c'est beau et que c'est magnifique de pouvoir jouer dans ce nouveau stade déjà, et avec 64 000 supporters. C'est quelque chose d'impressionnant, et quelque chose qu'on ne voit pas beaucoup ailleurs, ça c'est sûr. Et, en plus, pour un match comme ça, même si c'était un match de gala face à la Juve, cela reste quand même un match amical et avoir autant de monde au stade prouve la chance que l'on a d'être à l'OM, et avec tous ces supporters.
- Quel peut être l'objectif de l'OM cette saison, à première vue ? Vous avez quand même un effectif très jeune, la concurrence de Paris évidemment, Monaco, Lyon ?
On a un effectif jeune mais on reste l'Olympique de Marseille. Et l'Olympique de Marseille, dans le championnat de France, pour ma part, se doit toujours d'être dans les trois premiers. Cela a été un échec la saison dernière mais aujourd'hui, il faut avoir l'ambition de finir sur le podium. Parce que, un, Marseille est un grand club français, deux, Marseille a besoin de la Ligue des champions, sur un plan économique et sur plusieurs aspects. Et puis, même pour nous joueurs, trois, c'est toujours valorisant de jouer la Ligue des champions.
- Mais est-ce qu'on vous l'a fixé comme objectif ou est-ce toi qui dit ça ?
C'est moi qui le dit parce que, pour moi, c'est normal. Et je pense que c'est une réflexion logique et je ne vois pas le coach avoir l'ambition de finir dans les cinq premiers ou dans les dix premiers. Et le président non plus. Donc c'est une question de logique.
- Qu'as-tu pensé de l'état de la pelouse ?
Catastrophique. Pour moi, c'est une honte de pouvoir jouer sur un terrain comme ça. Tout était réuni, l'adversaire de gala, le public qui était présent. On est au mois d'août donc, normalement, on doit avoir une pelouse quand même correcte. Il fait beau ici. Donc je ne comprends pas comment l'on peut avoir une pelouse comme ça, à ce moment-là de la saison.
- Savez-vous si la pelouse sera en meilleure état contre Caen ?
Je ne pense pas, non. Je ne pense pas qu'ils puissent faire des miracles, et qu'en une semaine, la pelouse se transforme en billard. Ceci, j'en ai parlé au président, j'en ai parlé un peu à tout le monde, c'est honteux de pouvoir avoir une pelouse comme ça.
- Steve, Abou Diaby, vous le sentez comment ? Peut-il revenir à son meilleur niveau cette saison ?
Déjà, Abou est content d'être là, il travaille beaucoup pour pouvoir nous rejoindre. Maintenant, je connais l'homme, le joueur. C'est un joueur de qualité. On a un staff médical aussi de qualité et j'espère vraiment qu'ils pourront le remettre sur pied assez rapidement pour qu'il puisse nous aider à atteindre nos objectifs.
- Tu as parlé avec lui ?
Oui, il est à côté de moi dans le vestiaire donc on parle assez souvent. Aujourd'hui, il se préoccupe et c'est la seule chose dont il doit se préoccuper, c'est d'être en pleine forme et de pouvoir nous retrouver le plus rapidement possible.
- Lassana [Diarra] et Abou [Diaby] , sont-ils un peu inquiets d'avoir à eux deux 47 minutes de jeu la saison dernière, quand on sait que Bielsa fait du box-to-box ?
Non, après, ce sont deux cas totalement différents. Lassana, je sais qu'il n'y a pas de soucis à se faire là-dessus, car, comme je l'ai dit tout à l'heure, il s'est entretenu. C'est quelqu'un qui est très performant, qui a énormément de caractère, l'expérience aussi. Là-dessus, c'est un autre problème. Après, Abou, c'est un problème physique donc, tant qu'il n'aura pas réglé les pépins physiques, cela va être un peu compliqué. Mais les deux, dans l'état d'esprit et la capacité à faire les efforts, je n'ai pas de soucis là-dessus.
- Steve, cette saison, ça va être Paris qui va être sur une autre planète et les autres derrière ?
Oui, comme cela fait trois ans que ça dure. Même si, l'année dernière, Lyon a un peu accroché mais a craqué quand même. Mais aujourd'hui, quand on voit l'effectif parisien, quand on voit leur préparation et leurs matchs amicaux, ils sont vraiment, je pense, en avance sur la saison dernière. Et c'est l'effectif qui doit dominer ce championnat.
- La première place pour eux, elle est déjà acquise ?
Sur le papier, oui. Après, dans le football... tout peut se passer. Mais quand on voit leur effectif, c'est clair qu'aujourd'hui, c'est eux qui sont archi-favoris. Il faut se dire la vérité. Maintenant, le football n'est pas une science exacte donc tout peut se passer sur une saison.
- Un mot sur Di Maria. Que penses-tu du joueur et de son arrivée ? Que peut-il apporter de plus à cet effectif déjà riche comme tu dis ?
Di Maria, tout le monde le connaît. C'est un grand joueur qui a énormément de qualités. Il apporte un plus, quoi, je ne sais pas, mais il apporte un plus.
- Steve, le Paris Saint-Germain est un petit peu hors catégorie. Tu situes dans quelle catégorie aujourd'hui l'Olympique de Marseille, en étant lucide et réaliste ?
Je ne sais pas, il y a quoi comme catégories ?
- Il y a Paris, derrière Lyon, Marseille...
Oui, et bien c'est cela, exactement. Il y a Paris qui est au-dessus et après, l'on se retrouve avec Marseille, Lyon, Monaco, Saint-Etienne, Bordeaux, ces équipes-là, à se battre au départ sur le papier pour la deuxième, troisième, quatrième, cinquième place. Voilà.
- Steve, vu l'investissement que demande Marcelo Bielsa à la fois physique et mental, était-ce de toutes façons nécessaire et obligatoire qu'il y ait eu un vrai renouvellement de l'effectif ?
Non, je ne pense pas. Je ne pense pas parce qu'on a eu une certaine coupure. Moi, pour ma part, comme on connaît déjà la méthode, c'est peut-être plus facile aussi de l'accepter et de la digérer. C'était pas non plus forcément d'une grande nécessité. S'il y a eu du changement ou quoi que ce soit, ce n'était pas pour l'entraîneur. C'était parce qu'il y avait un besoin économique et qu'il fallait le faire, tout simplement.
- Est-ce qu'il a fait des progrès en français ?
Non, il ne parle toujours pas en français. Mais, c'est pareil, vous allez le voir après, vous allez lui demander.
- Steve, à ton retour, il y a eu un changement de coéquipier. Brice Samba est parti s'aguerrir à Nancy et l'OM a accueilli Yohann Pelé. C'est une plus-value pour toi de pouvoir travailler avec cet ancien grand espoir du football français ?
Oui. Après, c'est un plaisir de travailler avec Yo comme avec Brice. Yo, je l'ai côtoyé, je crois, une fois en sélection et c'est quelqu'un déjà d'une grande maturité, qui a une grande expérience du poste et avec qui, je m'entends très bien. Mais, je le dis et je le répète, c'était aussi un plaisir de travailler avec Brice.
- Qui est le vice-capitaine de l'OM cette saison ?
Je ne sais pas. On ne m'en a pas parlé, je ne sais pas.
- Vous n'avez pas besoin de vice-capitaine selon vous ?
Non, non, c'est juste que je préfère ne pas vous dire de conneries, je ne sais pas. Ca, c'est pareil, [référez vous] au coach après, c'est lui qui prend ce genre de décisions.
- Même genre de question. Qui va tirer les penaltys ?
Mais oui, mais... (rires) Qu'est-ce tu veux que je... ? Sincèrement, tu me demandes à moi qui va tirer les penaltys(rires)
- Tu es le capitaine !
C'est vrai que c'est le capitaine qui va choisir qui tire les penaltys !
- Tu pourrais savoir.
C'est le mec qui le sent, et en général, c'est le joueur offensif. Mais, je n'en sais rien. Mais non, mais, sérieux en plus (rires), je ne veux pas faire de langue de bois.
- Regarde ta tête.
(rires) Mais comment veux-tu que je te dise qui va tirer les penaltys (rires).
- Vous auriez pu en parler entre vous, dire, ça va être Michy, ça va être Flo. Je ne sais pas.
Franchement, je ne sais pas.
- Et par contre, comment ça se passe, le traducteur est parti. Comment cela se passe pour échanger avec Marcelo Bielsa, c'est Franck Passi qui assure ?
Oui, il y a Franck qui est là, il y a Jan [Van Winckel] aussi qui parle plusieurs langues qui maîtrise aussi l'espagnol, et puis, avec un an de vécu, on maîtrise un peu le langage footballistique espagnol.