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par **pretender** » 29 Oct 2014, 14:53

Je me permets ce topic afin de proposer ici le contenu intégral en français des conférences de presse d'avant-matchs menées jusqu'ici par notre entraîneur, Señor Marcelo Bielsa, et par nos joueurs, pour la saison 2014-2015.

Ici, vous trouverez donc les conférences, non instantanées avec les erreurs de langage et autres oublis telles qu'elles ont pu être relayées jusqu'ici, mais telles qu'elles se sont réellement présentées - c'est-à-dire avec le langage brut de leurs auteurs - et reformulées par mes soins.

J'éditerais ce post à mesure que les conférences seront présentées ici.

Je commence donc ce topic par les conférences d'avant-match de Marcelo Bielsa et de Florian Thauvin, à l'approche de la première rencontre officielle du championnat, SC Bastia - Olympique de Marseille, conférences du 07 Août 2014.

M. Bielsa :
Les conférences en détail :

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Les joueurs :
Les conférences en détail :

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par **pretender** » 29 Oct 2014, 14:54

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 07/08/2014, SC Bastia-OM, 1ere journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Marcelo, avez-vous conscience d'être l'entraîneur le plus attendu ?

C'est une chose que je ne peux évaluer pour le moment.

- La salle est pleine quand même. C'est signe d'une vraie attente en tout cas...

La présence des journalistes répond souvent aux attentes du public.

- Marcelo, après un mois et demi passé à Marseille, comment vous sentez-vous et pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de vous exprimer devant la presse ?

Je me sens bien, et l'attente répondait aux demandes du club.

- Vous seriez d'accord pour ouvrir les séances d'entraînement, car nous n'avons pas vu beaucoup votre travail ?

Il n'y a jamais eu autant de diffusion de mon travail que depuis mon arrivée ici.

- Monsieur Bielsa, le président de l'Olympique de Marseille parle de "révolution culturelle" dans votre manière de travailler. Est-ce que vous pensez être un entraîneur culturellement révolutionnaire dans le football ?

Non, pas du tout, je ne pense pas être révolutionnaire, et aucun antécédent de ma carrière ne le prouve.

- Est-ce que l'exercice de la conférence de presse est un exercice difficile pour vous ? Quel regard avez-vous sur nous [les journalistes], nous considérez-vous comme des ennemis ?

La conférence de presse n'est en aucun cas un conflit pour moi. Je n'ai aucun problème à faire des conférences de presse parce qu'au travers de cet exercice, je m'adresse aux supporters. La conférence de presse est même tout le contraire pour moi d'un espace de conflit. C'est très souvent un outil qui sert à dissiper tous les malentendus, et utile pour transmettre au public tous les messages qui sont nécessaires d'être transmis. Sans oublier qu'on peut aussi parler aux gens à travers ce qu'on montre sur le terrain, à travers le jeu. Ainsi, les cinq derniers matches parlent bien plus que ce qu'on peut faire à l'entraînement, du fait des conclusions positives et négatives que l'on tire après les matches.

- Monsieur Bielsa, d'où vient ce surnom "El Loco" ?

Parce que j'ai donné des réponses qui n'étaient pas conformes à celles énoncées habituellement.

- Pourquoi Monsieur Bielsa avoir choisi de venir à l'OM alors que le club n'était pas en Ligue des champions, sortait d'une saison difficile ?

Pour les joueurs qu'il y a ici, parce que travailler ici dans ce club et dans le Stade Vélodrome plein est enthousiasmant. Parce que je pense que Marseille est une ville avec beaucoup de diversité, qui arrive quand même à avancer vers un objectif commun collectif, et parce que, pour moi, mon travail consiste à donner une idée commune à la diversité observée dans une équipe, et parce que je pensais que c'était une expérience intéressante, d'autant plus que l'OM a pour objectif de figurer dans les premiers du championnat.

- Monsieur Bielsa, comment pensez-vous que l'OM va se positionner dans ce championnat, un championnat dominé ces deux dernières saisons par le PSG et l'AS Monaco ?

Pronostiquer suppose de connaître avant ce qu'il en est, et puisque vous demandez un pronostic, sachez que moi, je pense le football comme aléatoire. C'est pour cela que j'évite de faire des pronostics. J'ai la sensation avec le football que tous les scénarii sont possibles.

- Quels sont les objectifs qui ont été fixés ?

Je ne peux vous donner d'objectif. Mon objectif est le match à venir et d'essayer de le gagner.

- Monsieur Bielsa, on sait que vous regardez beaucoup de vidéos de clubs et de matches. Quel regard portez-vous sur le football français ? Quelles caractéristiques, quelles qualités a-t-il ? Comment vous situez-vous par rapport à ce football-là ?

Un football avec beaucoup de potentiel physique, riche techniquement, très combatif, très disputé, et où les aspects techniques et de caractère sont supérieurs aux aspects tactiques.

- Monsieur Bielsa, votre arrivée a été précédée de celle de plusieurs adjoints qui ont fait un audit. Qu'avez-vous changer au club et que devez-vous encore changer au club, pour essayer d'améliorer le classement qui l'an dernier a été insuffisant ?

Dans chaque club où mes adjoints sont arrivés, ils ont établi un programme de travail. Il n'y a ici avec leur arrivée à l'OM rien de nouveau dans ce qu'ils font habituellement. Les installations de ce club et ses ressources ne sont pas améliorables, et les prétentions du staff technique dont je suis le responsable sont tout à fait normales. Le fait qu'il y ait des personnes déjà sur place à mon arrivée consistait à mieux connaître le cadre de travail, et à s'adapter à ce cadre de travail. De que j'ai pu observer, je n'ai pratiquement rien changé et j'ai appris beaucoup de choses sur les travaux menés auparavant par les différentes directions.

- Que pensez-vous du fait de détenir les clés du club ?

Dans tous les clubs où j'ai pu travailler, j'ai procédé de la même manière. J'ai fait ce qui d'après moi correspondait à la fonction dont on a bien voulu me donner la charge. Et jamais je n'ai eu l'impression qu'on me donnait les clés du club. Je ne sais pas si j'interprète bien ce que vous entendez par "donner les clés du club". Moi, je l'interprète davantage comme détenir physiquement les clés de mon lieu de travail. Hormis sur l'aspect technique, je n'ai aucune influence. Aucune.

- Comment définiriez-vous votre rôle, notamment vis-à-vis de la politique de formation où il y avait un travail à faire au club ? Comptez-vous vous en occuper vous-mêmes ? Déléguer ? Vous occuper davantage des professionnels ?

Sur le centre de formation, je n'aurais aucune influence.

- Etes-vous satisfait de la qualité de votre effectif, malgré le départ de Mathieu Valbuena ? Souhaitez-vous de nouvelles recrues ? Pensez-vous que votre effectif est à la hauteur pour viser la Ligue des champions en fin de saison ?

Je répète ce que j'ai dit tout à l'heure à propos des pronostics. Aucun joueur arrivé au club n'est arrivé par ma décision, et aucun joueur qui ne travaille pas avec l'équipe aujourd'hui ou qui est parti du club ne l'a été par ma propre décision. Les footballeurs correspondent au capital humain de l'institution, les entraîneurs sont des hommes de passage, et on accepte ou non de travailler avec les joueurs que l'on nous donne.

Par rapport à Valbuena en particulier, sa vente est intervenue sans que je n'ai pu m'exprimer sur son poste ni juger de ses qualités. Pour moi, cela a été le meilleur joueur de l'équipe de France en Coupe du Monde, et je connais très bien son parcours comme milieu offensif ou attaquant excentré. Si le commentaire des médias selon lequel je ne voulais pas travailler avec Valbuena avait été valable, mes capacités d'analyse d'un joueur seraient fortement à remettre en cause. Je n'ai pas à parler des raisons pour lesquelles Valbuena est parti car ce n'est pas mon rôle de le faire. Mais je n'ai pas décidé que Valbuena s'en aille. Il en va de même pour Souleymane Diawara.

- Pouvez-vous préciser dès lors votre manière de travailler au club, le fait qu'on vous impose des départs et des arrivées ?

Non. L'arrivée des joueurs et leur intégration relève de la responsabilité du club. Et c'est pour moi, la bonne manière de faire. Il en va de même pour les départs, parce que les joueurs sont le capital du club et que c'est le club qui décide.

- Pourquoi êtes-vous arrivé avec quatre jours de retard à la reprise de l'entraînement ? Vous êtes arrivé le 24 juin et les joueurs ont repris le 20 ?

Du fait d'une situation que je ne peux commenter. Et qui relève de la sphère privée.

- Cette situation des arrivées et des départs, vaut-elle aussi pour les joueurs professionnels qui sont partis s'entraîner avec la réserve ?

Pour revenir sur la question précédente, je tiens à m'excuser pour ce désagrément. Je vous donne la même réponse, à savoir que ce n'est pas moi qui décide de l'arrivée et des départs des joueurs, mais que c'est le club.

- Après sept semaines de préparation, cinq matchs amicaux, des bons résultats, on voit pas mal de choses intéressantes, pensez-vous le groupe prêt pour démarrer le championnat ?

Ces semaines de préparation n'ont aucune valeur à mes yeux par rapport au match de ce week-end, qu'on ait gagné ou qu'on ait perdu durant cette préparation. L'important, c'est de gagner ce week-end. A cela, j'ajoute qu'on arrive au prochain match sans aucune excuse au fait de ne pas l'emporter.

- Que pouvez-vous nous dire sur l'équipe de Bastia ?

La description que j'ai faite du football français, même si je ne sais pas tout du football français, peut s'appliquer à l'équipe de Bastia. Et je pense qu'il y a des permanences entre le très bon football que produisait le joueur Makelele, et celui proposé par son équipe.

- Comment définiriez-vous la philosophie de jeu que vous souhaitez mettre en place à l'OM ?

C'est difficile à dire dès maintenant, mais c'est essayer d'attaquer et d'avoir le plus le ballon possible par rapport à l'adversaire.

- Les supporters sont venus vous accueillir. Cela vous a-t-il fait plaisir de voir tous ces drapeaux argentins ?

Je ne réponds pas souvent aux questions concernant les supporters parce que cela pourrait être interprété comme de la démagogie. Ma présentation vis-à-vis d'eux faisait partie d'un cadre plus global, mais je ne pouvais pas ne pas la faire. Pour ceux qui aiment le football, participer à des matches avec un Vélodrome plein doit être un objectif.

- Au regard des matchs amicaux et avant ce premier match à Bastia, pouvez-vous nous dire ce qui vous a plu ? Ce qu'il faudrait encore travailler ?

Il y a eu des moments offensifs de valeur, et nous n'avons pas eu de continuité dans les matches. Nous n'avons pas joué de manière égale ces matches.

- Comment vous sentez-vous à Marseille ? Avez-vous commencé à apprendre le français ? Aura-t-on un jour la chance de croiser votre regard ?

Je me sens bien à Marseille. Je devrais dédier plus de temps à apprendre le français. Et quand je lèverais les yeux de mon livre de français, je vous regarderais.

- Vous avez fait plusieurs essais au niveau défensif, à trois comme à quatre défenseurs. Avez-vous choisi la tactique que vous allez utiliser samedi à Bastia, sans Romao ?

Le système défensif que je préconise est d'avoir des défenseurs en nombre supplémentaire à l'adversaire. Cela sera toujours le cas, avoir des défenseurs de plus que le nombre d'attaquants adverses.

- Si vous jouez à deux, il y a trois ou deux attaquants axiaux par exemple ?

Cela consiste à aligner des défenseurs dans les zones de jeu où sont les attaquants adverses, et d'avoir toujours un joueur pour couvrir, pour essayer d'avoir de la supériorité numérique défensive, afin de résoudre les problèmes posés par l'adversaire et de jouer de manière plus sûre.

- Cela vous pose un problème de n'avoir ni Romao ni Lemina pour le match de samedi ?

C'est un problème parce que ce sont des joueurs de valeur, mais ce n'en est pas un, dans le sens où nous avons des solutions alternatives.

- Peut-on avoir des nouvelles de Lucas Mendes ?

Oui, il est en forme, disponible, c'est un joueur de qualité, dont il faut tenir compte.

- Pouvez-vous nous présenter votre staff ?

Ils ne sont pas là.

- Pouvez-vous nous parler de vos adjoints ?

Le staff a un entraîneur, et un préparateur physique, trois assistants, parmi lesquels vous êtes le meilleur (Franck Passi), et Stéphane [Cassard], qui entraîne les gardiens. Et il y aura deux personnes de plus au sein du staff médical.

- Le fait de travailler avec un traducteur avec le groupe n'est-il pas une difficulté supplémentaire ?

Quand je suis arrivé, je pensais que oui, mais cela est aussi un défi. Je donne de l'importance à l'image, mais je cherche à essayer de parvenir à l'objectif de moins parler. Les Argentins parlent beaucoup, et souvent trop, plus que nécessaire, et dans ce sens-là, je perçois le fait d'utiliser moins de mots comme une amélioration.

- C'est une grande nouveauté à l'OM qu'un entraîneur arrive avec un staff aussi fourni. Est-ce dans votre mode de fonctionnement de passer par votre staff, de ne pas vous adresser directement aux joueurs, avez-vous toujours fonctionné comme cela ?

Les leaders ont besoin que lorsqu'ils parlent, on les écoute. Et la meilleure manière d'y parvenir est de parler peu. Même si cela vous donne envie de sourire, les grands leaders parlent peu. Ils sont très écoutés et interprétés quand ils ont la possibilité de s'exprimer. J'ai fait le premier pas en parlant peu, on verra si je suis écouté.

- Y a-t-il des joueurs qui sont des leaders, qui parlent peu, sur lesquels vous allez pouvoir vous appuyer sur le terrain ?

Oui, il y a beaucoup de leaders qui transmettent en étant des exemples. Il n'est besoin de mot quand on est volontaire et exemplaire. Cette attitude a des effets plus forts que de parler.

- Avez-vous des noms en tête ?

Pour donner un exemple, la responsable de l'hôpital des enfants de Rosario. Elle ne parle jamais, c'est une incroyable meneuse, qu'il conviendrait d'écouter beaucoup plus que nous. Nous, nous parlons là mais nous ne disons rien. (rires) Entre guillemets, cela fait 45 minutes que nous parlons et que nous ne disons rien.

- Le fait de ne pas avoir de solution officielle derrière Brice Dja Djédjé vous inquiète-t-il ?

Aucune situation n'est une excuse au fait de ne pas gagner les matches.

- Vous êtes, et le club aussi, à la recherche d'un joueur sur le couloir droit ?

Ceci, c'est le club qui peut le dire.

- Est-il exact que Gabriel Heinze aurait pu rejoindre le staff ?

Cela a été une possibilité mais il n'a pu la concrétiser.

- On a parlé tout à l'heure des deux systèmes qui ont été utilisés, à trois ou à quatre. Dans chacun de ces systèmes, il y a toujours eu une seule pointe. Or Gignac et Batshuayi ont tous deux marqué des buts en préparation. Peut-on imaginer les voir jouer ensemble ?

Ma manière de fonctionner et d'attaquer consiste à faire évoluer deux joueurs à gauche, deux joueurs au centre et deux joueurs à droite. Les attaquants évoluant dans l'axe sont un attaquant de pointe ainsi qu'un milieu offensif, ou un deuxième attaquant.

Quand on joue avec deux attaquants et un milieu offensif derrière eux, cela limite le jeu sur les côtés. Je crois beaucoup dans le milieu offensif axial, et au jeu sur les côtés, cela ne veut pas dire qu'à un moment, je ne sacrifierais pas le jeu sur les côtés ou la création dans l'axe, pour jouer avec deux attaquants de pointe.

- Défensivement, il y a eu deux surprises pour les supporters durant cette préparation : pour la charnière centrale, c'est de voir Jérémy Morel et le jeune Sparagna. Vont-ils avoir un rôle à jouer à ces postes-là dans la saison ?

Jérémy [Morel] peut jouer latéral ou central. Et Sparagna peut jouer central droit ou gauche. Et en ajoutant Nkoulou et Mendès, et éventuellement Romao, ils auront chacun des minutes de jeu dans ces positions-là.

- On a souvent dit que les joueurs français étaient paresseux et ne s'entraînaient pas beaucoup. Monsieur Bielsa, vous qui êtes très intelligent, comment avez-vous apprécié le travail de vos joueurs pendant ces semaines de préparation ?

Ils ont été professionnels à 100 %, comme peu de fois il m'est arrivé de le voir.

- A part le football, qu'aimez-vous de la France ? La culture, la littérature ?

La culture française est sans fin, et je suis quelque peu ignorant d'elle.

- Lors de votre passage à Bilbao, surtout la première année, il y a eu de bons résultats avec des joueurs jeunes qui n'étaient pas très connus. Pourriez-vous faire une comparaison par rapport à votre effectif de départ à l'OM avec quelques joueurs confirmés ?

Il y a une différence de philosophie entre les deux équipes. Les joueurs de Bilbao naissent au même endroit où ils jouent. Et ce n'est pas le cas à Marseille.

par **pretender** » 30 Oct 2014, 15:20

Saison 2014-2015. Conférence de Florian Thauvin le 07/08/2014, SC Bastia-OM, 1ere journée de championnat de Ligue 1.

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- Florian, la saison commence ce week-end. Comment vous-êtes, est-ce que vous êtes prêts en ce début de saison et toi, comment te sens-tu ?

Ouais, je pense qu'on a tous ensemble réalisé une bonne préparation, ça s'est vu sur nos matchs amicaux, on a beaucoup travaillé. Je pense qu'on sera prêts pour la saison. Moi personnellement, ça m'a fait du bien de faire une bonne préparation. Je me sens plutôt bien et je suis pressé d'attaquer le championnat.

- Comment tu estimes la difficulté de la prépa, c'est peut-être déjà la plus difficile que tu aies connu dans ta jeune carrière ?

Je ne sais pas si c'est la préparation la plus compliquée que j'ai connu. Une chose est sûre, c'est qu'on a beaucoup travaillé et très bien travaillé donc je pense qu'on aura les jambes pour le championnat.

- Concrètement, s'il y avait un exercice qui t'avait vraiment tué, tu nous le raconterais ? Qu'est-ce que toi tu crains dans cette préparation, un exercice qui te met KO ?

Euh... Il n'y a pas forcément d'exercice qui m'ait marqué. Non, rien de particulier.

- Est-ce que c'est très différent de s'entraîner avec un homme comme Marcelo Bielsa ? Qu'est-ce qui a changé par rapport à ce que tu as connu toi ? Qu'est-ce qui est différent ?

C'est un coach qui a sa méthode de travail, c'est un perfectionniste. Tant que tout n'est pas parfait, on continue, on ne s'arrête pas. Et voilà, il a ses exercices à lui et on croit tous en son projet.

- Et de façon plus concrète, peut-être les séances vidéos sont plus intenses, les entraînements sont plus longs, les mises au vert plus régulières ?

C'est vrai qu'on a déjà beaucoup plus de mises au vert. Concernant les séances vidéos, on en a presque tous les jours puisqu'on visionne les exercices sur vidéos avant l'entraînement. Donc c'est vrai que tous les jours on a une séance vidéo oui.

- Le fait d'avoir repris aussi tôt, d'avoir été les premiers à reprendre, est-ce que physiquement vous sentez déjà le groupe quasiment à maturité physique ?

Je ne sais pas si on est à maturité physique. Une chose est sûre, on a bien travaillé comme je le répète, maintenant il faut attendre le championnat pour voir nos performances, voir si ça portera ses fruits. Mais on est tous confiants en ce début de championnat.

- Nous, on a pas eu trop l'occasion de le croiser, c'est le moins qu'on puisse dire. Est-ce que dans la façon d'être avec vous, c'est quelqu'un qui est relativement froid ou difficile d'accès ou pas ?

Non, le coach, il est... C'est quelqu'un déjà de très sympathique, malgré le fait qu'on le voit peu. En dehors du terrain, c'est vrai qu'on ne le voit pas souvent. Mais sur le terrain, il est vachement proche de nous, on discute beaucoup avec lui, et il a toujours beaucoup de choses à nous dire et beaucoup de conseils à nous donner.

- La nouveauté, c'est aussi tous les adjoints qui sont venus avec lui cette année. C'est aussi nouveau ici au club. Qu'est-ce que tu penses de ça ? Est-ce qu'il y a des liens faits déjà dans les matchs amicaux, dans les matchs de tous les jours. Peux-tu nous en parler ?

Moi je trouve que c'est une bonne idée de sa part. Il y a beaucoup de staff sur le terrain, ce qui fait que tout le monde regarde ce qu'il se passe. Il n'y a rien qui leur échappe donc le moindre souci est rapidement corrigé.

- Le président Vincent Labrune parlait d'une révolution structurelle, culturelle dans l'approche pour vous, pour les joueurs. Est-ce que tu vois un réel changement à ce niveau-là ?

Oui, il a vraiment sa façon à lui de coacher je dirais. C'est vraiment quelque chose de nouveau pour nous tous. C'est un coach étranger, on n'a pas l'habitude de voir ça en France et je pense que c'est bien pour le championnat français et puis, pour tous les joueurs français, de découvrir une autre culture.

- Est-ce que tu es conscient que tu es attendu au tournant cette année parce que tu as eu une première année où il y a très peu de choses. Est-ce que tu as conscience que cette année tu dois confirmer et être un leader de cette équipe ?

Oui j'en ai conscience. Je dirais même, tant mieux. Ca va me pousser à être le plus performant possible, c'est ce que je veux. J'aimerais être un des leaders de cette équipe, mener le groupe vers le haut. L'année dernière a été une saison un peu compliquée pour moi. On connaît tous les raisons et puis la préparation. Cette année, il n'y aura pas d'excuses, j'ai eu une préparation complète, je me suis bien préparé donc j'espère réaliser les meilleures performances possibles.

- Au niveau des ambitions collectives de l'OM, est-ce que tu penses que le club peut venir un peu plus taquiner le haut du classement ?

Je pense sincèrement que déjà l'année dernière, on avait les capacités pour se retrouver en haut de tableau. On s'est manqué l'année dernière, cette année, on a un nouveau coach. On a essayé de se reconstruire durant cette préparation et on espère vraiment être en haut du tableau à la fin du championnat.

- Justement Florian, tu parles de la saison dernière qui n'était pas terrible sur le plan sportif. Est-ce que tu penses, le groupe ayant très peu changé, qu'un seul homme, Marcelo Bielsa, peut révolutionner le groupe à ce point ?

Comme je vous l'ai dit, le coach est un perfectionniste, il attend beaucoup de nous tous. Il veut qu'on soit à 100 % sur tous les matchs comme à tous les entraînements, et il hésitera pas à faire des changements ou à sortir les joueurs qui ne sont pas à 100 % et je pense que dans la mentalité et l'envie, tout le monde sera à 100 % et on l'a déjà vu sur les matchs amicaux.

- Sur les matchs amicaux, justement, il y a de très très bons résultats. Quatre victoires, un nul, les deux derniers matchs ont été un petit peu plus chauds. Personne n'est mieux placé que toi pour parler de Bastia. C'est quand même un gros morceau pour un premier match d'aller jouer à Furiani ?

Oui, c'est vrai qu'on connaît le contexte de Bastia. Moi je le connais très bien vu que j'ai joué deux saisons là-bas. Ca ne va pas être facile. Mais ça va nous mettre dans le bain dès le début et j'espère tous qu'on réalisera une belle performance.

- L'an dernier, tu as été sifflé à Furiani par une partie du public et tu as connu la petite altercation avec Drissa Diakité. A quel accueil tu t'attends cette année, est-ce que tu penses qu'avec le recul les supporters vont se souvenir de ce que tu leur as apporté et qu'ils vont t'applaudir ou tu penses que c'est la loi du football, d'autant plus dans les stades un peu chauds et que tu vas essuyer quelques sifflets ?

Pour ma part, j'espère être bien accueilli. Après, je connais le club, je connais les supporters, ils veulent gagner tous les matchs et n'hésiteront pas à perturber les adversaires pour gagner. Donc même si je suis mal accueilli, ce n'est pas grave, je sais que les gens m'apprécient là-bas malgré tout et que j'ai fait des bonnes choses pour le club. Et je leur en serai toujours reconnaissant. C'est un club que j'apprécie beaucoup, c'est là-bas que j'ai débuté donc ça me fait toujours énormément plaisir d'y retourner.

- Tu nous as parlé tout à l'heure de la marque Bielsa dans la préparation, à l'entraînement. La marque Bielsa en match, c'est quoi ?

La même chose qu'à l'entraînement.

- C'est-à-dire ?

C'est-à-dire, il est derrière nous, et chaque détail compte. Il faut toujours être à 100 %, respecter ses consignes. Et on l'a vu pendant les matchs amicaux, même si tout n'est pas parfait, il y a beaucoup de choses positives.

- Et dans l'état d'esprit, par rapport à ce que tu as connu jusque-là, c'est quoi, c'est un football plus offensif, il y a plus de possession de balle, comment tu pourrais décrire l'esprit qu'il veut donner ?

Oui notre système de jeu est basé sur la possession de balle, le coach veut qu'on ait le ballon les trois quarts du temps. C'est pour cela qu'on joue si haut, pour empêcher l'adversaire de ressortir. Donc c'est vrai que c'est bien pour nous les attaquants, on a beaucoup de ballons et ça nous permet d'avoir plus d'occasions, on sait que c'est un petit peu dangereux aussi défensivement car on joue très haut. Mais on en est tous conscients et on a tous validé la tactique de jeu du coach.

- L'an dernier, le discours officiel général de la L1, c'était de dire "de toutes façons, on se bat pour la troisième place, derrière le Paris Saint Germain et Monaco", est-ce que tu penses indépendamment de la qualité de l'OM d'ailleurs ou pas, mais est-ce que tu penses qu'on va vers une saison identique avec déjà les deux premières places attribuées ou est-ce que cela peut changer ?

Je pense qu'il n'y a pas de règles dans le football. Tout peut aller très vite. Si les deux équipes dont vous parlez débutent mal et que nous on commence très bien, on peut aller les chercher. Après je ne sais pas comment cette saison se déroulera mais nous on a confiance en nous et on espère réaliser un très bon championnat.

- Est-ce qu'il est vrai, que lors des entraînements, parfois vous êtes amenés à occuper des postes qui n'ont rien à avoir avec le vôtre et si cela t'est arrivé, à quel(s) poste(s) as-tu pu jouer ?

Oui, il m'est arrivé lors de plusieurs entraînements de jouer latéral. Mais je trouve que c'est bien, c'est une bonne chose, ça nous permet d'apprendre d'autres postes et si jamais il y a un souci sur le terrain, on pourra remplacer le poste qui est inoccupé.

- Dans tous les cas, on va vous demander, notamment à vous les joueurs offensifs, de travailler beaucoup plus défensivement.

Oui c'est vrai qu'avec la façon de jouer du coach, on va être obligés de tous beaucoup plus défendre. On va chercher l'adversaire dans leur camp, dans les pieds, donc c'est vrai qu'on court beaucoup plus et on défend beaucoup plus.

- Tu parlais de danger défensivement, avec un schéma qui réclame beaucoup d'efforts. Est-ce qu'il y a des consignes à la perte de balle où on te demande d'aller vite presser le porteur adverse, les trois éléments offensifs, est-ce que cela fait partie de ces consignes ?

Oui ça fait partie des consignes du coach, à partir du moment où on perd le ballon, on doit tous se regrouper et presser le plus rapidement possible l'adversaire pour récupérer le ballon rapidement.

- Et offensivement, quelles sont les consignes différentes de la saison dernière ? Vous avez marqué beaucoup de buts quand même dans ces matchs amicaux ...

Oui on a marqué beaucoup de buts, offensivement on est assez libres, c'est à nous de créer le jeu, on n'a pas de consignes particulières, c'est à nous de créer notre jeu. Mais c'est vrai qu'il [M. Bielsa] nous donne quelques conseils, quelques déplacements, il nous apprend quelques déplacements mais il n'y a pas de consignes particulières offensives.

- Tu sens plus de pression sur tes épaules, après le départ de Mathieu Valbuena ?

Plus de pression, non. C'est dommage que Mathieu nous ait quittés, cela a été une chance pour nous tous d'évoluer à côté d'un joueur comme Mathieu. Après il y en a qui partent, il y en a qui vont devoir prendre leurs responsabilités, j'en fais partie. Donc je trouve que c'est bien, cela va me permettre de grandir et de hausser mon niveau de jeu.

- Et à propos des joueurs sur le départ, quels sont les rapports du groupe avec les joueurs exclus ? Rod Fanni, Moudou Sougou, Foued Kadir ?

On n'a pas trop l'occasion de les voir, on les voit peu vu qu'ils s'entraînent avec la réserve, ils ne sont pas avec nous. Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire, on ne les voit pas beaucoup.

- Il y a deux clubs qui semblent t'avoir fait des propositions. Est-ce que cela t'a effleuré de devoir quitter l'OM dès maintenant ?

Non pas du tout (rires). Moi je suis très content d'évoluer à l'OM, cela a été difficile pour moi d'arriver. Je suis content d'y être et voilà.

- Tu as été champion du monde avec le gardien du Sporting [Alphonse Areola]. Il a la lourde tâche de remplacer Micka Landreau. Qu'est-ce que tu peux nous dire sur Areola ?

Alphonse est un très bon gardien, je pense que tout le monde le sait. Il avait été très important pour nous lors de la Coupe du Monde, il avait fait plusieurs arrêts décisifs. C'est un très bon gardien. Il a une lourde tâche c'est vrai, celle de remplacer Mickaël Landreau. Mais je pense qu'il aura les épaules pour assumer tout cela.

- Finalement, vous allez pouvoir jouer votre premier match au Vélodrome à l'occasion de la deuxième journée. L'année dernière, tu as insisté régulièrement sur l'apport du public, ce que cela te procurait. Là, en termes de statistiques, on sait que c'est ton maillot qui est le plus vendu. Est-ce que cela te touche, t'attends-tu à un accueil particulier, ne serait-ce qu'à un accueil collectif ?

Non, déjà pour commencer, ça me fait vraiment plaisir qu'il y ait autant de maillots à mon nom qui soient vendus. Je me sens soutenu et ça me donne envie de donner le maximum pour toutes ces personnes qui me soutiennent. Ensuite, c'est vrai que de retourner au Vélodrome, on sait que cela a été un peu compliqué, mais nous on est tous très contents de pouvoir retourner au Vélodrome, et on est pressés que cela arrive.

- Est-ce que le fait d'avoir validé collectivement la stratégie de Bielsa, vous sentez que cela a renforcé l'esprit de groupe ? Est-ce que le groupe vit bien au moment où va commencer le championnat ?

Oui, le groupe vit très bien. On s'entend tous à merveille, ça s'est vu sur les matchs amicaux, le coach a fait faire des salles de jeux au centre d'entraînement, ça permet aussi aux joueurs de se rapprocher, on passe beaucoup plus de temps ensemble donc forcément on se rapproche tous. Après, ça se voit aussi sur le terrain, on a tous envie de se battre l'un pour l'autre et je pense que c'est peut-être ce qui nous a manqué la saison dernière.

- En pensant aux objectifs personnels, en pensant aussi aux Bleus avec l'Euro dans deux ans, est-ce que tu t'es dit l'année dernière, il faut que je sois plus décisif dans un domaine précis cette année, passes décisives, buts bien sûr, ou la régularité peut-être ?

Oui bien sûr, c'est un point sur lequel il faut que je progresse et j'en suis conscient, c'est la régularité, ce qui m'a manqué l'année dernière. Je n'ai pas été assez constant donc j'espère que cette année, je pourrais progresser dans ce domaine.

par **pretender** » 30 Oct 2014, 15:42

Saison 2014-2015. Conférence d'Alaixys Romao le 15/08/2014, OM-Montpellier HSC, 2eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Quand est-ce que vous avez appris que vous évolueriez en défense centrale cette saison ?

Ben je l'ai appris assez tôt, aux entraînements quand on faisait des oppositions, des petits jeu. C'est à partir de là que j'ai su que l'entraîneur allait me redescendre d'un cran et que j'allais jouer en défense centrale.

- C'est quelque chose qui ne te gêne pas parce que tu as connu ça dans tes anciens clubs ?

Oui effectivement. Non ça ne me gêne pas du tout. J'ai déjà joué [à ce poste] à Lorient, à Grenoble notamment. Donc de jouer [à ce poste] à Marseille ne me dérange pas du tout.

- Et qu'est-ce qui change un peu dans cette approche, parce que ce n'est pas un poste de défenseur central habituel puisque c'est dans une défense à trois ?

Ouais, c'est vrai que c'est différent parce que la défense à trois ou à deux, c'est complètement différent. Mais on essaye de s'adapter avec le style de jeu que le coach nous demande. Et après c'est vrai qu'aux entraînements, simplement, quand on fait du travail tactique, on arrive à avoir des automatismes.

- Comment tu vis la situation ? Tu penses que c'est quelque chose qui pourrait durer ou tu penses que c'est temporaire ?

Non, pour moi la situation... pour le moment, on fait match après match. Là on en est qu'au début donc on va voir comment ça se passe avec le temps mais pour le moment, le coach me demande de jouer défenseur et je jouerais défenseur, tout simplement. Il n'y a pas d'appréhension ou de questions à me poser sur ce qu'il demande.

- Ca ne s'est pas très bien passé à Bastia d'un point de vue défensif justement. Comment vous avez travailler cette semaine pour régler tout ce qui n'a pas été ?

Ouais, c'est vrai qu'on a pris trois buts. La première mi-temps, on a plutôt pas mal joué. La seconde mi-temps, c'était un peu plus difficile. C'est sûr, de prendre trois buts à l'extérieur, ce n'est pas évident. Mais bon après, c'est le premier match, il y a eu pas mal de changements aussi. A la mi-temps, Sparagna est sorti donc il fallait encore retrouver ses automatismes mais bon, là cette semaine on a travaillé comme il fallait travailler, en espérant faire un gros match dimanche face à Montpellier.

- Et qu'est-ce que vous avez remis en ... ?

Non, on n'a pas remis en cause ce qu'on avait fait auparavant. Au contraire.

- Est-ce que tu sens que l'équipe est diminuée défensivement actuellement ?

C'est vrai, après le départ de Lucas, on est quoi, trois ou quatre défenseurs ? Donc après, je pense que le coach et la direction savent ce qu'ils font. Nous, on est là, on joue et on ne pose pas de questions par rapport à cela.

- Ca t'a énervé de rater ce premier match contre Bastia ? En plus, il fallait vraiment du physique pour pouvoir contrer ces Corses dans un environnement hostile.

Non, ça ne m'a pas énervé. J'étais déçu de ne pas jouer surtout, de louper le premier match de championnat. Mais bon, après, c'est comme ça, c'est un fait de jeu, je suis suspendu. Après, c'est vrai que j'aurais aimé aider mes coéquipiers quand ils sont revenus au score. Mais bon, c'est comme ça et je pense pas qu'on ait fait non plus un mauvais match aussi là-bas. En espérant que par la suite, on fera des meilleures performances.

- Il y a quelques-uns de vos partenaires Alaixys qui sont mis à l'écart cette saison qui étaient des piliers l'an dernier, Benoît Cheyrou... hier, il y a eu un incident avec Morgan [Amalfitano]. Comment vous vivez cela, est-ce qu'il y a déjà une tension au sein du groupe ou pas ?

Après, cela fait partie du football. Cela arrive à Marseille, dans d'autres clubs. Après, nous on est des joueurs professionnels, on doit s'adapter à chaque situation. Malheureusement pour nous et pour eux, cela arrive à Marseille et il faut faire avec, tout simplement.

- Et qu'est-ce qu'il s'est passé hier à l'entraînement concrètement ?

Il s'est passé ce qu'il s'est passé tout simplement.

- Mais nous, on n'a pas d'infos justement.

Ouais mais vous n'êtes pas censés... les infos ne viendront pas de moi de toutes façons.

- Juste pour clore ce truc, je sais que tu es très proche de Morgan depuis les époques lorientaises. Comment il vit son truc, est-ce que tu sais ?

Non mais ce ne doit pas être évident. Pour chaque joueur qui vit quelque chose comme ça, ce n'est pas évident. Cela arriverait à n'importe qui, tout le monde le vivrait comme il le vit sûrement. Mais après, c'est dommage pour lui, c'est dommage pour Marseille, c'est arrivé comme ça.

- Est-ce que vous craignez que cela déteigne un peu sur l'ambiance du groupe, du vestiaire ?

Après, évidemment c'est possible. Après, comme je le disais tout à l'heure, on est des joueurs professionnels, on doit s'adapter à chaque situation. Donc là on a un match important dimanche face à Montpellier. L'objectif c'est dimanche tout simplement.

- Est-ce que, si tu avais été à la place de Morgan, tu aurais pousser la chose jusqu'à aller au clash, jusqu'à aller à cet entraînement auquel tu n'étais pas convié ?

Peut-être, on ne sait pas.

- Peut-être ?

Avec les si...

- Mais est-ce que tu l'aurais fait tout simplement ?

Peut-être. Peut-être pas.

- Tu veux pas nous dire ?

Non.

- Est-ce qu'on se dit que si l'on n'est pas performant et que du jour au lendemain, on peut intégrer le loft, est-ce une chose qui est dans la tête des mecs qui s'entraînent avec les pros, des titulaires, du groupe pro ?

Non, parce que Morgan, ce ne sont pas ses performances qui ont fait que cela s'est passé comme ça. Après c'est le choix de la direction et c'est comme ça, voilà. Après c'est pas moi qui peut dire "pourquoi... ?", il faudra demander à la direction.

- Oui mais est-ce qu'on craint ... ? Est-ce qu'il y a une pression sur vous avec une peur de dire "on peut réintégrer le loft parce qu'on peut être mis à l'écart du jour au lendemain" ?

Après, ben cela arrive, cela peut arriver bien sûr. Après, ça peut arriver dans n'importe quel club aussi donc nous on est là. Si on est performants, on jouera. Si on n'est pas performants, on ne jouera pas. Après d'intégrer le loft ou pas, comme je disais, c'est la direction qui décide de tout ça.

- Est-ce que tu es pressé que la fin août arrive pour qu'au moins on mette de côté tout ça ?

(rires) Je suis plutôt pressé de jouer mon premier match déjà. Après, fin août, on verra.

- Et de découvrir enfin ce nouveau Vélodrome ?

Ouais c'est sûr, impatient. Nouveau stade, le public je pense qui sera là. On aura à coeur de faire un gros match contre Montpellier.

- Est-ce que vous communiquez beaucoup avec Marcelo ? Est-ce qu'il y a des entretiens individuels, parce qu'on a l'impression que ça vient aussi du fait qu'il n'y a peut-être pas... enfin Morgan, il a appris par SMS apparemment qu'il n'était pas convié ? Est-ce qu'il y a des discussions avec ses adjoints ou avec Marcelo, est-ce que vous parlez, comme vous faisiez avec Elie ou avec José ?

En fait, il y a des discussions ouais. Après, peut-être avec certains joueurs et avec d'autres non. Après lui [M. Bielsa] a sa méthode de travail, donc on s'adapte à sa méthode de travail.

- Quel est votre objectif cette année ? Est-ce qu'il y a un objectif de [viser les] trois premières places, de titre ?

L'objectif, c'est de faire mieux que la saison dernière. C'est ça déjà le premier objectif.

- Et est-ce que vous êtes meilleurs que la saison dernière ?

Meilleurs... bonne question, on verra ça bientôt. (silence) Après, Marseille a essayé de recruter des joueurs de qualité pour renforcer le groupe parce qu'il y a eu des départs. Ensuite, c'est sur le terrain qu'on pourra voir ou non si l'on est meilleurs que la saison dernière.

- Mais toi, qu'est-ce que tu as ressenti ?

Non, moi j'ai pas ressenti. Par rapport aux matchs amicaux, tout le monde a vu, on sentait bien que l'on a produit pas mal de jeu et des victoires donc forcément, pour le moment, on se sent bien. Après, ce ne sont que des matchs amicaux. C'est sur le championnat qu'on verra vraiment notre niveau.

- A Bastia, on a senti quelques joueurs émoussés en deuxième période. Est-ce que la préparation a été si difficile que ça et est-ce que cette semaine, du coup, ça a été un peu plus léger ?

Non, après on a travaillé comme on a travaillé depuis le début. Après, c'est vrai que certains joueurs se sentaient un peu fatigués et c'est normal, c'est le premier match.

- Je reviens deux secondes sur le Vélodrome. Quelles sont les attentes et qu'est-ce que ça peut changer de jouer dans un stade qui a été à ce point métamorphosé ?

Ce qu'on attend, déjà quand on est joueur, déjà de jouer dans un stade tout neuf avec 80 000... Combien ? 60 ? 80 ?

- On ne sait pas trop.

(rires) Ah, on ne sait pas. (rires) On va dire 70 (rires). C'est plaisant de pouvoir jouer dans un nouveau stade avec des supporters qui seront là. C'est un tout en fait, c'est plus excitant.

(D'autres questions ?)
- Le Togo ?

Il y a un nouveau sélectionneur [Tchakala Tchanilé] donc ça avance petit à petit. En espérant pouvoir jouer notre premier match contre la Guinée mais ça ne serait pas en Guinée je crois. Donc on attend, on patiente.

- Un mot sur Montpellier peut-être, votre prochain adversaire ?

Ouais, ce serait bien.

- Quel regard vous portez sur le club [montpelliérain], avec les arrivées et les départs qu'il y a eu et l'équipe qu'ils vont présenter dimanche ?

Ouais ben ils ont perdu leur premier match à domicile si je ne me trompe pas. Après je pense qu'ils vont avoir les crocs, de la même façon, de jouer dans un nouveau stade au Vélodrome. C'est donc à nous d'élever notre niveau pour les battre. Puisque je pense qu'ils vont venir avec les crocs ici, donc ça sera à nous de produire notre jeu et de se créer des occasions pour les marquer.

- Ils viennent de recruter un avant-centre qui jouait à l'étranger, contre qui la plupart d'entre vous n'avaient jamais joué, [Lucas] Barrios. Est-ce que, quand cela arrive comme ça, tu peux être amené à chercher sur internet des renseignements sur ce joueur, essayer de trouver des images pour mieux le connaître ?

C'est possible ouais mais personnellement ce n'est pas ce que j'ai fait. Après on ne sait pas s'il va jouer non plus. Nous on ne s'occupe pas d'un seul joueur, on s'occupe plus de l'équipe de Montpellier donc on fera les vidéos de Montpellier pour s'adapter à leur style de jeu.

- L'emporter dimanche, cela allégerait un petit peu le climat quand même ?

Pardon ?

- L'emporter dimanche, cela allégerait un petit peu l'ambiance.

Comme chaque week-end. Quand tu gagnes, tout va bien et quand tu perds, malheureusement, ça ne va pas.

- D'un point de vue général, quelles sont les grosses modifications au niveau du jeu que tu rencontres avec Marcelo Bielsa ?

Il a ramené son style de jeu, tout simplement. Tout le monde sait ce qu'il doit faire à l'avance, c'est vraiment porté vers l'avant, avec la possession de balle. Avec beaucoup de mouvements. Donc c'est vraiment différent par rapport à ce qu'on a pu connaître la saison dernière.

- C'est un peu pour ça aussi que cela ne te dérange pas trop d'évoluer un cran derrière ?

Non. Après, c'est vrai que la saison dernière, on n'a pas fait non plus une grosse saison donc tout le monde a à coeur de faire mieux cette saison, donc tout le monde se donne à fond. Donc c'est vraiment là qu'est la différence on va dire.

- Tu dis que l'année dernière, vous ne saviez pas ce que vous deviez faire à l'avance ? (rires)

Ouais, c'est vrai que je dis ça mais bon... Il a vraiment un style de jeu, voilà, c'est ça que je veux dire. Il a amené son style de jeu (rires)... que l'an dernier peut-être, il n'y avait pas ça.

- Il [M. Bielsa] ne vous envoie pas les consignes par SMS ?

Non, ça va... [Il le fait] sur le terrain.

- Mais il emploie le tableau et tout ça ?

Ouais, oui oui.

- C'est ça ? Il emploie le tableau, il vous place, etc. ? Ou c'est plus par vidéos ?

Tableau, vidéos, ouais.

- Est-ce qu'il n'y a pas un manque de spontanéité logique quand on ne parle pas le français et qu'il [M. Bielsa] est obligé de passer par un traducteur qui est souvent Franck, est-ce que cela peut être gênant dans le management pour un coach de ne pas parler français ? Franchement ?

Ben, pfff... Peut-être, c'est vrai que quand... il ne parle pas la même langue que nous mais il a su s'adapter avec son traducteur, avec Franck. Après son envie, il l'a retransmis aussi bien en espagnol, on arrive à comprendre et à sentir ses sentiments donc ça nous dérange pas plus que ça.

- De toutes façons, quand il crie, il crie en espagnol.

Ouais, voilà. Donc même si tu le comprends pas, tu sais qu'il est énervé. (rires de la salle)

par **pretender** » 30 Oct 2014, 16:14

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 15/08/2014, OM-Montpellier HSC, 2eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Estimez-vous avoir besoin de recruter en défense ? A quel(s) poste(s) ? Et combien de joueurs exactement ?

Nous avons développé avec le club un programme de travail pour la saison 2014-2015. Initialement, j'ai fait savoir au club que je souhaitais obtenir deux joueurs par poste, d'un niveau similaire, que ces deux joueurs évoluent dans les mêmes positions et disposent de capacités égales. Un peu après, ce chiffre de joueurs a été réduit à 20. Nous avions pensé que nous pouvions résoudre cette question avec des joueurs qui évoluaient au centre de formation. L'idée initiale était donc de pouvoir compter sur ces joueurs du centre de formation huit semaines avant le début du championnat, pour que l'on puisse capitaliser avec eux le travail de pré-saison. Et nous avons considéré également que l'équipe allait perdre 5 joueurs pendant la Coupe d'Afrique des Nations, et pour parer à cela, il nous a été dit qu'à partir d'août jusqu'au mois de décembre, on pourrait ajouter ces 2 joueurs du centre de formation.

Ce programme, on a commencé à l'élaborer depuis le 15 avril, et nous l'avons développé avec des hauts et des bas, et en comptant les efforts de tout le staff.

- Vous ne répondez pas à la question de la défense précisément. Attendez-vous des renforts en défense ?

Si, j'ai répondu à la question. J'ai répondu à cette question avec la plus grande ouverture d'esprit possible. J'ai dit que nous avions décidé à l'origine d'avoir deux joueurs par poste, de niveau égal, et que pour ce qui est du passage du groupe de 20 à 22, nous allions compléter ce groupe avec deux joueurs du centre formation. Actuellement et à ce titre, nous pensons à un joueur précisément pour la défense.

Des huit joueurs que nous avions signalé au départ comme nos besoins, il y en a 5 sur lesquels nous pouvons réellement nous appuyer. Il nous en manque 3 et compte tenu de l'avancement de l'organisation, moi du fait de mon organisation personnelle et en essayant de m'adapter à la gestion journalière du club, je pense maintenant réduire le groupe à 18 joueurs et non à 20. Parce qu'on ne pourra pas respecter ce dont on avait parlé au départ. La présence de joueurs très tôt dans la saison fait partie de mes volontés d'entraîneur. Et je ne deviens pas meilleur ou pire entraîneur en disant cela. Je décris simplement un paramètre de l'équipe que je voudrais. J'ai beaucoup d'interrogations avec ce plan que nous développons actuellement, pour ce qui est du développement du travail collectif. C'est pour cette raison que j'avais demandé d'avoir huit semaines de travail au préalable.

L'arrivée des joueurs lorsque le championnat a déjà débuté ou le départ non prévu de joueurs contrarient donc ce que nous avions prévu initialement. Mais je prends cela comme faisant partie intégrante des contingences du métier. Je ne sais pas si vous considérez que la réponse est plus complète. La réponse à votre question est-elle plus satisfaisante désormais ?

- Hélène Foxonet : Je posais la question parce que sur la défense, deux joueurs par position... Il n'y a pas deux joueurs par position donc j'ai bien compris que vous étiez dans un cadre global, et que vous allez donc vous résoudre à avoir moins de joueurs en défense, c'est ce que j'ai compris.

J'ai émis un raisonnement global mais j'ai dit également que des huit joueurs dont on a potentiellement besoin pour la défense, on en quatre pour le moment, plus un du centre de formation. Il nous en manque donc trois. Compte tenu du début de championnat et du peu de temps qu'il nous reste pour intégrer ces joueurs, j'imagine que cela va être difficile de trouver actuellement des joueurs qui correspondent à ces critères, et nous permettent de mettre de côté le développement du travail collectif pour les intégrer.

- Monsieur Bielsa, on a l'impression qu'il y a deux logiques dans ce club. Une logique économique de la direction du club, et votre logique sportive, à vous, en tant que technicien. Et qu'entre les deux, cela ne fonctionne pas très bien finalement. Parce que vous cherchez à renforcer la défense, or c'est un milieu de terrain à vocation offensive qui vient d'être recruté, Barrada. Je ne comprends pas très bien les logiques...

La logique économique est inhérente à la fonction du président. Et la logique sportive relève de ma compétence. Bien entendu, lorsque j'ai pris la décision de venir, j'ai analysé le problème en son entier que vous posez avec votre question. Le club m'a informé qu'ils allaient investir 35 millions d'euros dont 15 millions proviendraient de ventes que nous allions faire, et 20 millions de fonds propres.

Les programmes ont des aléas, et les circonstances ne correspondent pas toujours à la façon dont on les avait imaginés. Ce qu'il convient de faire maintenant, c'est d'être flexible, d'y mettre de la volonté, pour le bien de l'OM, cette institution à laquelle nous appartenons. Il y a des occasions où la flexibilité a un effet contraire à ce qu'on aurait dû faire. Et dans ce genre de moments, on ne sait pas ce qu'il est le mieux de faire, être inflexible et donc négatif, ou être compréhensif.

- Vous vous posez la question aujourd'hui entre ces deux manières de considérer la situation ?

Je présente la vérité telle qu'elle me paraît indispensable d'être présentée, pour ne pas mentir. Je présente la situation telle que cela me semble indispensable qu'elle soit présentée, pour ne pas mentir. Et je dis la vérité seulement quand j'imagine que cela favorise le bien de tous. Et je ne mens jamais.

- Vous êtes inflexible donc avec ce qu'on vous avez annoncer ou vous avez envie d'être compréhensif ?

Le récit que je vous ait fait ici vous fait part de ma réponse. Si je vous ait dit qu'on avait prévu 22, qu'on est passés à 20 et que maintenant on considère 18, si j'ai fait part de l'importance de compter avec un groupe complet pour faire face à la saison huit semaines avant, si l'on compare ces faits avec la situation telle qu'elle a été présentée initialement, ceci décrit mon état d'esprit. Je suis quelqu'un qui vit pour le football, et je sais qu'il est difficile de concrétiser des projets dans un monde aussi volatile, aussi changeant.

- Votre colère s'est-elle estompée par rapport à hier et l'épisode vécu avec Morgan Amalfitano ?

Je n'ai jamais été en colère ou manifesté de la colère. Les faits ont été inexpliqués et sont inexplicables. Et ma décision ne provient pas d'une alternative ou d'une autre. C'était la seule décision possible. Il n'y a aucun élément qui témoigne d'une manifestation de colère de ma part dans mon comportement.

- Mis à part le fait que vous avez interrompu la séance.

C'était une décision inévitable, et il sera nécessaire que je fasse le récit des faits.

- Allez-y...

Pendant toute ma carrière d'entraîneur, j'ai toujours été du côté des joueurs. Je ne prends jamais de mesures disciplinaires à leur encontre, et si une différence se présente entre l'administration du club et les joueurs, je suis du côté des joueurs même s'ils n'ont pas raison.

Dans le cas particulier d'Amalfitano, j'ai vu ce qu'il s'est passé hier, je n'ai pris aucune décision disciplinaire contre lui, nous l'avons convoqué pour l'entraînement d'aujourd'hui mais son comportement d'hier n'a aucune explication logique. J'ai travaillé pendant quatre mois à la conception de ce projet, j'ai vu tous les matchs qu'Amalfitano a disputé dans le championnat anglais, je connais les divers postes qu'il a occupé et je connais parfaitement ses caractéristiques. Ceci démontre mon intérêt. Avec Monsieur Mel [Pepe Mel, ancien entraîneur du club de West Bromwich Albion, où Amalfitano était prêté durant la saison 2013-2014], j'ai confirmé mes appréciations personnelles et j'ai recoupé avec lui ces renseignements. Et j'ai inclus Amalfitano dans mon projet de la saison 2014-2015. Et quand j'ai présenté mon projet à l'administration du club, l'administration m'a donné deux arguments pour ne pas compter sur Amalfitano pour la saison 2014-2015.

Amalfitano est donc resté hors de ce projet établi pour la saison 2014-2015 mais ceci est le fait d'une décision de la direction du club. Les arguments qu'ils m'ont donné m'ont paru logiques. Mais j'assume tout simplement mes décisions à moi, celles que je prends. Et j'explique que je justifie MES décisions. Quand je fais le choix d'intégrer une institution comme celle-ci, je soupèse les conditions proposées et vois si ces conditions coïncident avec mes attentes. Et Amalfitano sait depuis le premier jour qu'il n'appartiendra pas au club pour la saison 2014-2015. Le club m'a demandé, bien que j'avais demandé à ce qu'un des aspects du projet qui consistait à travailler avec l'ensemble des joueurs présents toute l'année dans le club soit respecté, le club m'a donc demandé en dépit de cela si Amalfitano et Cheyrou pourraient participer à la pré-saison.

La première inquiétude qui a été posée a consisté à savoir pourquoi on pouvait intégrer Amalfitano et Cheyrou, et pas Fanni, Azouni, Kadir, Ndoumbou, Khalifa, Omrani et Sougou. La réponse a été qu'Amalfitano et Cheyrou avaient demandé à travailler avec le groupe principal car participer à la pré-saison avec l'OM facilitait leur futur post-OM. J'ai accepté cette requête car j'ai pensé que c'était mieux pour les joueurs, et j'assume cette décision. Aussi bien Amalfitano que Cheyrou ont participé aux cinq matchs de préparation que l'OM a disputé durant la pré-saison, et peut-être cela a été une mesure injuste de ma part, parce qu'au travers des matchs amicaux, nous n'avons pas intégré de joueurs du centre de formation de manière plus sportive, afin que Cheyrou et Amalfitano puissent
entretenir leur forme, tout en sachant qu'ils n'allaient pas participer à la future saison. Et ceci, je l'ai fait pour être à la hauteur de l'engagement que j'avais pris avec la direction, que j'allais donc répondre positivement aux demandes d'Amalfitano et de Cheyrou.

Quand le championnat a débuté, je n'ai pas considéré Amalfitano pour le premier match. Je n'allais pas non plus le considérer comme un joueur avec lequel compter pour la 2e journée. L'entraînement d'hier était consacré à préparer exclusivement le match de dimanche. J'ai donc décidé qu'Amalfitano puisse prendre sa journée, compte tenu que le travail spécifique que nous allions développer lors de cet entraînement ne considérait pas Amalfitano comme faisant partie de l'équipe.

Il a été informé à ce sujet mais il a décidé, et c'est une décision qui lui appartient à lui personnellement, de participer à l'entraînement. Et lorsqu'il est arrivé, il nous a dit qu'il voulait s'entraîner et qu'il avait le droit de le faire. Je considère avoir le droit dans mes compétences de donner un jour de libre à un de mes joueurs. Je l'avais déjà fait en d'autres occasions, avec Thauvin, Romao, et même Amalfitano, mais comme il voulait, il a manifesté sa volonté de s'entraîner, et il a insisté, donc on a décidé d'accepter sa demande.

Nous avons décidé du travail qu'il allait faire, et lorsqu'il s'apprêtait à faire ce travail, il nous a dit que ce n'était pas ce qu'il souhaitait faire, qu'il voulait faire le travail que faisait une autre partie de l'équipe. Cela m'a paru un peu fort de café, nous lui avons expliqué et il a décidé de mettre fin à l'activité que nous faisions à ce moment-là. Et compte tenu de la manière dont il a procédé pour ce faire, j'ai pris la décision la moins mauvaise. Si la situation s'était prolongée comme Amalfitano l'avait souhaitée, le récit que je vous fais actuellement serait beaucoup plus grave.

Durant les 50 jours ou 2 mois que nous avons travaillé avec Amalfitano, il y a eu des événements, des petits épisodes qui ont demandé à ce que je sois flexible, je lui ai manifesté aussi. Et je manifeste également ma volonté de favoriser le joueur, en l'ayant convoqué à l'entraînement et en l'ayant accepter, sans aucun ressentiment envers lui.

Dans le même sens, en conséquence des négociations qu'il mène avec le club, Cheyrou s'est arrêté de s'entraîner avec nous, et il est allé s'entrainer avec la CFA2. Et je dis aussi explicitement à Benoît Cheyrou que même si le club avait pris une décision contraire, je pouvais accepter s'il le souhaitait qu'il continue de s'entraîner avec nous. Et j'étais bien sûr disposé à assumer les conséquences que pouvait générer une telle décision.

- C'est la même décision que vous avez prise pour Amalfitano puisqu'il s'entraîne cet après-midi ?

Non, ce sont des décisions différentes. L'OM a pris la décision de replacer Cheyrou, et lui a accepté le fait de faire un entraînement spécifique. Le club a agi légalement, et j'ai dis à Cheyrou que j'étais disposé à contrarier la décision du club au cas où il souhaitait continuer à s'entraîner avec nous. Le cas Amalfitano est complètement différent. Il a commis une faute gravissime, inexplicable, il n'a pas été correct vis-à-vis de ses coéquipiers qui l'ont appuyé durant soixante jours, qui ont essayé et ont compris son état d'esprit. Nous continuons de comprendre sa situation. Mais n'importe qui aurait ressenti cela comme une offense à son autorité, et cette personne aurait pris une mesure identique.

- Etes-vous impatient de découvrir ce nouveau Stade Vélodrome et le public marseillais ?

Oui.

- Pour revenir sur le match de Bastia, avez-vous ressenti plus de déception que d'inquiétude de la part de la défense de l'OM ?

Les erreurs défensives ont été ponctuelles. Il y a un penalty discutable, conséquence d'une touche, ainsi qu'un tir auquel Mandanda ne s'attendait pas vraiment. Que ce soit à la suite d'un ballon perdu à un moment donné peut arriver à n'importe qui dans n'importe quel match. Cela n'a pas été une construction bastiaise et l'autre but a été une succession de rebonds du ballon.

A ces trois options, il faut en ajouter encore une. Ce qui me préoccupe, c'est que l'écart entre nos capacités et aptitudes potentielles et ce qui a été fait réellement durant le match a été énorme. C'est l'adversaire qui a imposé son jeu, dans un pourcentage beaucoup plus élevé que ce que nous avons fait dans l'autre sens.

- Pouvez-vous nous préciser si Sparagna a été sorti sur blessure ou choix tactique, et s'il est disponible pour le match à venir ?

Il n'est pas sorti sur blessure. Il y en a qui sont très bons durant un match, d'autres qui sont dans une moyenne normale, et lui était dans la moyenne. L'équipe a manquée de la fraîcheur physique pour imposer son jeu, les footballeurs nous ont donné leur ressenti par rapport à cette situation. Nous l'avons observé pendant le match et après, quand on a visionné le match. Nous avons été d'accord avec les sensations ressenties et communiquées par les joueurs. Et cela nous témoigne du fait que la charge de travail, que j'ai planifié moi-même, a été exagérée et donc a entamée la réponse physique de nos joueurs. La seule personne qui planifie les charges de travail à l'Olympique de Marseille, c'est moi et la responsabilité concernant ce déficit, l'état physique des joueurs et que les analystes ont détecté, relève de mon fait. J'en suis le seul responsable et je ne partage avec personne cette responsabilité.

- Cela signifie-t-il que cette semaine, vous avez diminué la charge de travail ?

Nous avons entrepris un plan différent. La meilleure réponse serait de dire que nous avons tenté de ne pas refaire la même erreur. Mais ceci n'est vérifiable que le jour du match. Nous pourrions dire également que l'épisode Amalfitano a oeuvré dans ce sens-là.

- Sparagna, comptez-vous sur lui ce dimanche ? Ne craignez-vous pas qu'en le sortant à la mi-temps, cela pourrait avoir un impact psychologique chez lui ?

Sparagna, il est sorti du match à sa demande. Pour moi, c'est lui qui a défendu le mieux dans ce match-là. Le meilleur défenseur a été Nkoulou, celui qui a défendu le mieux est Sparagna. Je souhaite nuancer le fait qu'être défenseur ne signifie pas uniquement défendre. Mais, pour ce qui est de la capacité de contrer un adversaire, de lui enlever le ballon des pieds, le meilleur de ce match a été Sparagna. Les défenseurs font aussi des passes vers l'avant, ils prennent des positions sur le terrain qui n'ont pas grand chose à voir avec la possession de la balle, de leur initiative propre et selon leur sens du jeu.

- Monsieur Bielsa, pouvez-vous nous dire si Lemina est dans le groupe ? Est-il toujours blessé ? Y a-t-il d'autres blessés ?

Lemina n'est pas tout à fait guéri. Il est fort probable qu'il puisse jouer. Il n'y a pas d'autres blessés.

- Quel regard portez-vous sur votre prochain adversaire, Montpellier ?

Je n'aime pas répondre avec des lieux communs mais je dirais simplement qu'on respecte notre adversaire et qu'on estime leur valeur. L'entraîneur de Montpellier est quelqu'un de très créatif, de très imaginatif dans sa fonction d'entraîneur.

- ... Et dans ses mots aussi, puisqu'il a déclaré que l'OM est un "asile sympathique." Qu'en pensez-vous ?

Quel est l'auteur de ses propos ?

- (L'interprète) L'entraîneur de Montpellier.

(A l'interprète) Dans quel sens ? C'est en rapport avec le grand âge des patients ?

- Non, plutôt la folie.

Dans ce sens-là, c'est logique.

- Pourquoi ?

Oui, parce que je mets en relation les mots asile et fous.

- Ressentez-vous vous personnellement et l'équipe en général une certaine pression à l'idée de découvrir le nouveau Stade Vélodrome ?

Non. La pression est toujours la même dans un club comme l'Olympique de Marseille, elle est toujours au maximum.

... En me remémorant le récit que j'ai fait sur Amalfitano, ce qui a attiré chez moi le plus d'attention dans tout cet épisode est que l'équipe n'a pas considérée la situation comme une situation exceptionnelle. C'est quelque chose qui n'aurait pas dû altéré notre quotidien.

- Sur le plan du jeu, qu'est-ce qui vous a profondément déplu lors du match de Bastia ? Et que vous semble-t-il devoir corriger pour être meilleur ? Est-ce la distance entre les lignes, l'investissement individuel, des failles collectives ou individuelles ?

Lorsque l'équipe ne joue pas bien comme il faut, je ne signale pas les fautes individuelles. L'entraîneur a raison lorsque les joueurs sont confortablement disposés à leur poste et jouent bien. Et l'entraîneur se trompe lorsque les joueurs ne sont pas confortablement disposés à leur poste. Pour moi, les joueurs de Bastia étaient parfaitement bien disposés sur le terrain, et ceux de Marseille non. Donc Makelele doit être content et satisfait de ce match. Et moi préoccupé car je n'ai pu créer la même chose pour l'OM.

- Monsieur Bielsa, pour qu'il n'y ait pas de doutes, une dernière question concernant Amalfitano, vous dites bien que vous auriez aimé davantage de soutien de la part du groupe dans son ensemble concernant votre décision, et vous condamnez aussi l'attitude d'Amalfitano.

(L'interprète) Non.

- N'était-ce pas cela que vous avez dit ?

Je voulais simplement dire qu'aucun joueur n'a pris de décision par rapport à cet épisode d'Amalfitano. Que ce soit pour ou contre. Mais le fait de ne pas avoir pris de décision est déjà une décision. Je pourrais vous expliquer davantage mais je pense que c'est suffisamment clair. Si je casse cette tablette et que personne ne bouge, tout le monde considère cela naturel. Donc le fait que vous ne preniez pas de décision est déjà en soi une décision.

- Monsieur Bielsa, mesurez-vous l'attente du public marseillais et à quelle attente vous attendez-vous ?

Je n'ai jamais posé le problème sous cet angle. Ce n'est pas ce que j'attends du public qu'il faut considérer, mais ce que nous pouvons offrir au public. Nous avons des obligations par rapport au public, et non des droits. Nos droits sont humblement et suffisamment récompensés. Et il est temps que nous fassions face à nos responsabilités devant le public et que nous ne revendiquions pas de droits.

- Ce n'est pas le sens de ma question. Ma question était de savoir si vous ressentiez toute l'attente du public marseillais pour ce premier match au Vélodrome.

Non, parce que je ne sors pas d'ici [du centre d'entraînement].

- Barrada est-il suffisamment prêt pour être dans le groupe ?

Non, il n'est pas prêt pour jouer mais il pourrait être dans la liste des joueurs de l'équipe.

- Vous vivez au centre d'entraînement ?

Actuellement, oui. Mais cette question est une question personnelle.

- Montpellier a recruté Lucas Barrios. Il a joué en Argentine, à Argentinos Juniors. Le connaissez-vous ? Peut-il être particulièrement dangereux ?

C'est un grand attaquant. Il est naturalisé paraguayen.

- André-Pierre Gignac a réalisé un doublé face à Bastia. Il est en concurrence face à un jeune belge, Batshuayi. Dans votre tête, la priorité pour savoir lequel sera titulaire ou cela peut-il évoluer durant la saison ?

Non, il n'y a pas de hiérarchie. C'est jour après jour, match après match, que ces questions auront leurs réponses. Je n'ignore ni les antécédents ni les qualités de Gignac et de Batshuayi mais je privilégie la forme actuelle.

- Est-ce qu'il en va de même pour les gardiens ?

Oui, avec tous les joueurs.

- On a vu Maradona la semaine dernière frapper un journaliste. Avez-vous eu l'envie de frapper un journaliste et quand ce fut le cas pour la dernière fois ?

J'ai une grande estime pour Maradona et je préfère observer d'autres manifestations beaucoup plus artistiques que cela. De toutes façons, il sera toujours plus facile de condamner la personne qui a frappée que de condamner les raisons qui ont poussés cette personne à agir de la sorte. Pour considérer un épisode comme celui-ci, je préfère toujours analyser les motifs qui ont motivé cette action-là. Il n'y aura jamais de manifestation aussi grossière qui puisse être de la part d'un journaliste pour que cela puisse provoquer chez moi une réaction de la sorte.

- Combien de fois avez-vous vu OM-Bastia Monsieur Bielsa ?

Pour moi, ce qui est arrivé dans le match est très clair.

- Vous n'avez pas besoin de revoir ce match, parce que je sais que vous utilisez beaucoup la vidéo ?

Je ne suis pas quelqu'un d'obsédé.

par **pretender** » 30 Oct 2014, 17:20

Saison 2014-2015. Conférence de Gianelli Imbula le 21/08/2014, EA Guingamp-OM, 3eme journée de championnat de Ligue 1.

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- Alors, comment tu te sens Gianelli dans ce début de saison difficile, après une bonne préparation ?

Ben personnellement moi je me sens bien. Après, je pense que toute l'équipe aussi se sent bien, c'est juste que les résultats n'ont pas suivi. Mais cela ne fait que deux matchs de championnat donc on n'est pas inquiets.

- Ton ancien entraîneur à Guingamp Jocelyn Gourvennec nous a dit que tu étais pour lui le meilleur joueur de l'OM sur ce début de saison, sans compter les matchs de préparation, mais sur ces deux premiers matchs de championnat. Bon forcément, ton entraîneur te connaît, mais cela doit quand même te faire plaisir sachant que tu es sur une dynamique différente de la saison dernière ?

Oui, si c'est lui qui l'a dit, ça me fait plaisir. Après, moi je sais ce que j'ai fait de bien ou de pas bien durant mes matchs et après ma vision personnelle n'a rien à voir avec ce que les gens pensent même s'il dit la vérité ou non. Mais celle qui compte, c'est la mienne.

- Est-ce que tu peux nous dire justement ce que tu trouves de bien et de pas bien sur ton jeu dans ces deux premiers matchs ?

Euh... ce que je trouve de bien, c'est que j'arrive bien à faire partir mes ballons, je trouve bien les joueurs qui sont devant moi. Et ce que je trouve de pas bien, c'est que j'ai manqué d'efficacité je trouve, au niveau des frappes et des occasions que j'ai pu avoir. Voilà à peu près.

- On a l'impression quand même que Bielsa compte beaucoup sur toi. Il te parle beaucoup. Comment ça se passe entre vous ? Est-ce qu'il t'a mis en confiance ou est-ce que ça s'est passé naturellement, sans trop de discussions ?

Moi je pense qu'il n'y a pas qu'avec moi qu'il parle beaucoup. Après, il parle beaucoup avec tous les joueurs et oui il m'a mis en confiance. Après voilà, j'essaye de lui rendre sa confiance mais il n'y a pas qu'avec moi qu'il parle, c'est avec tout le monde. Pour l'instant, il n'y a pas eu de traitement de faveur ou de truc comme ça.

- Est-ce qu'on peut savoir quel(s) rôle(s) il t'a expliqué ? Est-ce que tu peux nous expliquer, c'est une grande responsabilité au milieu ? Le dernier match, parfois on a senti que tu n'avais pas beaucoup de soutien souvent dans le match. Quel est ton rôle exactement ?

Ben, dans le dernier match, on a joué à deux au milieu avec Alex [Alaixys Romao]. On a joué à deux au milieu et en deuxième mi-temps, je suis passé tout seul au milieu avec Dimitri [Payet] en 10. Quand je suis avec Alex, j'ai plus de soutien défensif on va dire, quand je suis tout seul, j'en ai moins vu que je suis avec un 10. C'est juste là qu'est la différence.

- Mais justement, quand tu es tout seul, ce n'est pas trop dur de couvrir tout ce terrain ? Parce que c'est quand même assez risqué.

C'est risqué mais ce n'est pas dur. Après, c'est ce que le coach demande, on ne va pas faire de chichis.

- Est-ce que physiquement, tu te sens bien toi personnellement ?

Personnellement, oui je me sens bien. Après j'espère que ça va durer, ce n'est que le début de saison.

- Mais il y a des joueurs qui disent qu'ils sont fatigués par la préparation. Est-ce que c'est ton cas ?

Oui, certes. C'est normal qu'on soit fatigués par la préparation parce qu'elle a été difficile. Mais ça ne fait que deux matchs donc c'est au bout du cinquième-dixième match que là, je pense qu'on sera beaucoup plus en jambes.

- Tu peux justement nous parler de cette préparation parce que nous, on n'a pas vu grand chose pour le moment (rires), voire rien du tout... Vous avez fait du foncier au début ?, pas beaucoup de foncier ?, de la muscu ?, est-ce que tu peux nous dire comment ça s'est passée finalement cette préparation ?

On a beaucoup travaillé avec le ballon, on a beaucoup fait de muscu. On n'a pas beaucoup fait de foncier mais le travail avec ballon, il était difficile au niveau du physique, au niveau du cardio. On n'a fait à peu près que ça.

- Et par rapport aux matchs amicaux, par rapport au dernier match, ça allait plus vite, vous étiez plus tranchants par rapport au dernier match. Tu as une explication à cela ?

Je n'ai pas compris.

- Par rapport aux matchs amicaux, vous étiez plus tranchants surtout par rapport au dernier match. Comment tu l'expliques ? Il y a peut-être cette préparation, un décalage ?

Franchement je n'ai aucune explication, après c'est difficile de s'exprimer sur des points comme ça, c'est juste que voilà... On n'a pas fait ce qu'il fallait deux matchs, et le reste, les trente-six [matchs de championnat de L1 à suivre], on va essayer d'être aux aguets les trente-six derniers.

- C'est quand même un début de saison auquel peu de monde s'attendait. Même s'il n'y a eu que deux matchs, même s'il y a du temps derrière. C'est une évidence mais c'est quand même un début de saison qui peut surprendre.

C'est vrai parce que même nous, on est surpris. On s'attendait à prendre plus de points, après ce qui est fait est fait et on ne va pas s'attarder là-dessus. C'est du passé déjà pour nous, déjà à la fin du match, on était déjà projetés sur le match de samedi.

- Est-ce que c'est facile de comprendre ce que veut Bielsa sur le plan tactique ?

Euh... mouais, c'est... Facile, rien n'est facile. Ouais, c'est compréhensible.

- C'est clair ?

Ouais, c'est clair.

- Est-ce que tu as senti le groupe moralement touché par ce début de saison ?

Non, pas touché moralement. Après le match, c'est vrai qu'on était déçus, mais après à la reprise, tout le monde était normal. Et mentalement prêts à préparer le match de ce week-end.

- Et est-ce que l'entraînement, la façon de s'entraîner cette semaine, a été différente après ces deux premiers résultats ?

Non non, pas du tout. On n'a rien changé, le coach a rien changé. On s'est préparés de la même manière qu'on a fait la préparation en termes d'entraînements, et qu'on a préparé les deux matchs précédents.

- Est-ce qu'il y a une urgence de résultat quand même samedi ?

Une urgence de résultat... oui. Parce qu'il faut qu'on commence à gagner, c'est sûr. Mais après, comme j'ai dit, on n'est pas inquiets. On est sûrs de notre force même si on a pris deux coups sur la tête.

- Est-ce que vous sentez cette pression sur vos épaules après ce début un peu compliqué en championnat ?

Comment ?

- Vous la sentez la pression qui s'accentue un peu sur les épaules du groupe après des débuts un peu compliqués ?

Ben avant que la saison ne commence, on a déjà une petite pression parce qu'on est Marseille quand même. Après, c'est vrai que là, après les deux matchs perdus, comme il a dit [il regarde vers un journaliste], on doit gagner impérativement mais on est confiants donc il n'y a pas de soucis à se faire.

- Surtout dans une défense à trois. Tu as joué dans un système traditionnel on l'a dit à Montpellier avec Alaixys à tes côtés. Comme tu dis, on va pas faire de chichis donc tant que tu joues, j'imagine que tu es content d'évoluer mais.. est-ce que tu prends goût à ce système où tu évolues milieu devant trois défenseurs ? Cela te permet peut-être d'avoir un peu plus de temps au niveau de ta relance. Est-ce que tu y prends goût ? Est-ce que cela t'a surpris déjà au départ quand on t'a proposé ce rôle-là et est-ce que maintenant, voilà, ça te plaît ?

Ben non, ça ne m'a pas surpris parce que je peux jouer à ce poste-là même si c'est pas là où, je pense, je serai le plus mis en valeur. Mais je peux jouer à ce poste-là... Non non, ça ne m'a pas surpris, et j'apprécie aussi de jouer à ce poste-là.

- Sur un plan personnel, ta saison dernière a été contrastée parce que quand même tu avais super bien démarré. Après, cela a été quand même plus compliqué. Qu'est-ce que tu as appris de cette première saison et est-ce qu'il y a des changements que tu as voulu faire pour essayer d'être plus efficace, plus impliqué peut-être, je ne sais pas ?

Ouais j'ai beaucoup appris de la saison dernière. Après ce que j'ai appris, je le garde pour moi et je vais essayer de le mettre en valeur cette saison pour voir si c'était du bon apprentissage.

- Mais tu es conscient qu'il y avait certaines choses qui n'allaient pas ?

Ben bien sûr. Même quand tout va bien, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Il y a toujours un truc à améliorer donc je suis conscient que jamais, ce ne sera bien. Enfin que, jamais, ce ne sera parfait.

- Est-ce que parmi les explications à la défaite de dimanche, il y a le fait que vous jouiez au Vélodrome et est-ce que, pour certains, il y avait une émotion particulière et vous étiez un petit peu inhibés ? Est-ce que cela sera peut-être plus facile, entre guillemets, à l'extérieur ?

Non, je ne pense pas qu'à l'extérieur, ce sera plus facile. Parce qu'à domicile, on a le public qui nous pousse comme un douzième homme, même treizième homme. Après, au niveau..., peut-être un peu de stress parce que c'est le premier match, l'inauguration et tout, peut-être. Peut-être certains joueurs. Après, il n'y a pas d'explications, même s'il y a le stress et tout, on devait quand même prendre les trois points même si ça n'a pas été le cas.

- Retrouver Guingamp, toi, c'est particulier ?

Particulier, non. Mais ça va me faire plaisir de revoir mes nouveaux, enfin mes anciens collègues. Mais il n'y a rien de particulier.

- Comment tu juges leur début de saison ? Ils ont relevé la tête après leur première défaite à domicile en s'imposant contre Lens et tu t'attends quand même à un match très compliqué. On sait que c'est un match qui va se jouer à guichets fermés.

Ben, pour leur début de saison, je pense qu'ils ont fait mieux que l'année dernière si je me souviens bien. Donc je pense qu'ils doivent être contents. Après, pour le match, ouais c'est sûr, ça va être à guichets fermés, ça va être un match je pense ouvert. Parce qu'ils ne font jamais de matchs fermés chez eux, à Guingamp, donc j'espère que cela va basculer de notre côté et qu'on va gagner ce match.

- Tu as gardé des contacts ?

Ouais, j'ai gardé des contacts avec certains joueurs.

- Vous avez eu de gros soucis défensifs dimanche, c'est le moins qu'on puisse dire. Est-ce que vous avez travaillé particulièrement ce secteur cette semaine ? Comment vous allez remédier à ces soucis avec des joueurs qui partent dans le dos ?

On a travaillé comme il se doit cette semaine défensivement et offensivement. Après, des buts comme ça, on en prendra d'autres. J'espère pas beaucoup mais cela arrive de faire des erreurs. Après, au niveau de la tactique défensive, moi je n'ai rien à dire, je ne suis pas le coach ni défenseur donc il faut demander cela aux défenseurs.

- Oui mais tu as quand même pu voir ce que vous mettiez en place cette semaine quand même.

Oui mais on travaille différemment, les défenseurs et les attaquants.

- C'est collectif donc forcément...

Ouais on travaille tactiquement au niveau du bloc, après si ce week-end, cela n'a pas été respecté, ce n'est pas moi qui doit juger.

- Gianelli, avant son arrivée, on parlait évidemment beaucoup de Marcelo Bielsa vu que le feuilleton de sa signature a beaucoup duré. Est-ce que toi il t'a surpris, est-ce que le personnage t'a surpris positivement ? Est-ce que tu peux un peu nous décrire sa manière de fonctionner avec vous ? Est-ce qu'il est très proche de vous ou est-ce qu'il prend un peu de distance pour garder son autorité ? Tu peux nous parler un peu de la relation que vous avez avec lui ?

Je n'ai pas été surpris parce qu'on l'a décrit comme un fou et il est... (silence de sa part puis rires de la salle) Non, il n'est pas fou mais il a son caractère. Après, moi je dirais, sur le terrain il est attentif, il est à l'écoute avec nous, mais en dehors du terrain, il est distant on va dire puisqu'il n'est pas là.

- Certains disent qu'il est impressionnant en termes de charisme. Est-ce que tu confirmes le fait que... surtout quand on est peut-être jeune, on a envie de l'écouter. On le regarde parfois avec des grands yeux. Est-ce que c'est vrai ?

Mmmm pfff.., personnellement moi je le trouve normal, je ne le trouve pas si charismatique que cela ou quoi que ce soit. Mais c'est vrai que quand il te dit quelque chose, tu as envie de l'écouter. (rires de la salle)

- C'est pas par charisme ?

Comment ?

- C'est pas forcément par charisme ?

Ah je ne sais pas.

- On a parlé de toi dans un grand club italien. Il paraît que l'OM a dit niet. Est-ce que tu es au courant de cette approche et est-ce que tu as envie par curiosité d'aller toquer à la porte de ton président pour savoir l'identité de ce club ou toi ça t'est égal, ce qui compte, c'est l'OM ?

Déjà pour moi, ce qui compte, c'est l'OM. Après j'ai appris ça sur le net, avec les sites de foot que j'ai sur mon téléphone. Et pas du tout... même si j'avais vu l'identité du club et qu'il y avait eu quelque chose de concret, jamais je ne serai aller toquer à la porte du président pour lui demander si c'est untel ou untel, je m'en fous.

- Quand on s'appelle Gianelli, on est fait pour jouer un jour ou l'autre dans la Série A, non ?

(Sourire) Pourquoi pas ?

- Peut-être pas de suite mais déjà te dire, c'est bien d'avoir un certain écho et que ton nom commence déjà à être un peu évoqué de l'autre côté des Alpes ?

C'est vrai que ça fait plaisir. Après c'est pas l'actualité. Moi ce que je veux, c'est jouer avec Marseille et je suis bien ici.

- Tu disais tout à l'heure que vous êtes pas inquiets, pas encore inquiets. Est-ce que par contre vous êtes attentifs et vous vous languissez de voir arriver des joueurs dans le secteur défensif parce que bon, Diawara, Mendès, sans doute Fanni, c'est un peu la pénurie aux postes de défenseurs centraux. Est-ce que ça, ça peut vous inquiéter un petit peu ?

Non personnellement, moi je ne suis pas inquiet. Je ne pense pas que les autres soient inquiets parce que je pense que ceux qui recrutent vont faire du bon boulot. Après, si à la fin du mercato, on n'a pas de défenseur qui arrive, là il faudra être inquiet. Mais pour l'instant non, le mercato est encore ouvert donc tout peut arriver.

- Tu vas peut-être jouer défenseur aussi.

Peut-être, aussi.

- Gianelli, en ce moment, il y a le phénomène Ice Bucket Challenge. Je ne sais pas si t'as suivi un petit peu cette histoire ?

Si si, j'ai suivi.

- Ce sont des gens qui se versent un seau d'eau contre la maladie de Charcot. Moi je me demandais à l'OM, il y en a qui l'ont fait ou toi, t'as envie de le faire ?

Non, personne ne l'a fait encore. Il y en a qui en ont parlé dans le vestiaire mais personne ne l'a fait.

- Mandanda est nominé. Azpilicueta a nominé Mandanda. Est-ce qu'il en a parlé ? Est-ce qu'il a un peu la pression ?

Non, il n'a pas parlé de ça.

- Mais c'est un phénomène. T'as vu, tous les joueurs de foot le font, c'est pour une bonne cause en plus quoi...

Ouais mais je pense que cela va être fait bientôt parce que ça a parlé de ça, ça a beaucoup parlé de ça hier.

- Ils l'ont fait au PSG, tu ne peux pas ne pas le faire toi.

(rires) On verra tout à l'heure.

par **pretender** » 30 Oct 2014, 17:46

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 21/08/2014, EA Guingamp-OM, 3eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Buenos dias. Marcelo, comment est votre moral après deux matchs compliqués. Vous arrivez à dormir un peu la nuit quand même ?

Je suis, comme vous l'avez tous vu, peiné, blessé. Et tenant compte du match à venir, j'ai plein d'espoirs à l'idée de disputer ce match.

- Pouvez-vous dormir tranquille quand même ?

Parfois oui, parfois non.

- Qu'avez-vous fait pour travailler différemment par rapport aux deux premiers matchs que vous avez vu, puisqu'il y avait des erreurs individuelles mais aussi une faillite collective, à un moment donné ?

Les erreurs défensives vont se résoudre en sachant qu'on les a commises. Ces erreurs se sont produites quand on voulait provoquer un hors-jeu de l'équipe adverse.

- Monsieur Bielsa, confirmez-vous nous que Rod Fanni pourrait être réintégré dans le groupe professionnel ?

Je n'ai pas encore pris la décision.

- Plus généralement, pensez-vous la Ligue 1 plus difficile que ce que vous ne le croyiez au départ ?

L'équipe dont je disposais pour les deux premiers matches m'a obligé à penser qu'il était obligatoire de remporter ces deux matches. Les joueurs qui ont débuté les deux matches et les changements qu'ont causé les trois remplacements composent un ensemble de quatorze joueurs, qui n'ont pas d'excuse quant au fait d'avoir commis ces erreurs. La difficulté, ce ne sont pas les caractéristiques intrinsèques de la Ligue 1.

Je n'ai aucune excuse qui justifie le fait d'avoir un seul point sur six. Je peux dire qu'on aurait pu gagner le premier match, même si on ne le méritait pas clairement, qu'on a mieux joué le second match que le premier et on méritait de le gagner, bien sûr sans nier le jeu de Montpellier et le résultat qu'ils ont obtenu. Pour infirmer ce type de conclusions, je ne donne aucune valeur à ce qu'on a eu. Certaines occasions auraient pu se concrétiser, d'autres non.

Analyser, ce n'est pas observer les faits qui se sont produits, car les statistiques excluent toute analyse. Nos adversaires ont eu besoin de cinq occasions pour marquer deux buts et nous en avons eu dix et nous n'avons pas marqué. Montpellier a dominé le tiers du match et nous avons dominé les deux autres tiers du match mais cette situation n'a pas été concrétisée par notre victoire. Quand on évalue ces résultats, il y a deux chemins : ce que l'on mérite et ce que l'on a obtenu réellement. Ce que l'on a exclut toute analyse, on l'a obtenu. Et ce que l'on mérite, il faut l'expliquer et c'est ce que j'ai essayé de faire jusqu'à présent. Je l'ai fait avec beaucoup de sincérité. J'ai soumis mes conditions et mes points de vues à beaucoup de gens de mon entourage, je me méfie de ce que je pense, et je confirme mes propres analyses avec les gens que je respecte et dont je sais qu'ils connaissent très bien le sujet. Je peux justifier et expliquer ce que j'ai dit. Et je n'exclue pas le fait qu'avec autant d'analyses et de prévisions, je puisse me tromper également.

- Etes-vous surpris de la grande différence vue à l'entraînement (nous, on a toujours pas vu un entraînement avec du jeu, donc on ne peut pas trop témoigner), de ce que vous voyez en matches pour le moment ?

Non, le premier match, Bastia était à l'aise sur le terrain. Et nous, on n'a pas pu montrer le modèle de jeu que l'on souhaitait proposer. Pour le deuxième match, l'équipe s'est approchée davantage de la façon dont on voulait jouer. Le fait de ne pas observer les méthodes pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ne mérite pas de commentaire, car la responsabilité tombera toujours sur l'entraîneur. Il n'y a pas d'alternative qui nous amène à dire que les choses que l'on fait à l'entraînement sont bonnes mais que ce que nous faisons en matches est mauvais. Des bonnes sessions d'entraînement avec de mauvais matches sont des mauvaises sessions d'entraînement.

Lorsque l'entraîneur concentre tous les pouvoirs, lui est responsable de ce qu'il fait et ce qu'il ne fait pas. Pour cette raison, la méthode utilisée ne mérite pas de commentaire. Seul le résultat obtenu est sujet à débat. Si la méthode est bonne mais le résultat mauvais, il faut chercher des méthodes différentes pour améliorer ces résultats. Les joueurs dont je dispose, Mandanda, Djé djé, Nkoulou, Morel, Mendy, Romao, Imbula, Payet, André Ayew, Alessandrini, Michy, Gignac, Thauvin, ont suffisamment de capacités pour gagner les deux matchs. Et j'ai travaillé suffisamment avec eux pour aspirer à gagner ces deux matches.

- Señor Bielsa, considérez-vous que vous avez tous les pouvoirs ? Parce que là vous venez de dire qu'un entraîneur qui a tous les pouvoirs rend des comptes et c'est normal, mais considérez-vous, maintenant et aujourd'hui, que vous avez tous les pouvoirs ?

Les pouvoirs, on ne me les donne pas. J'exerce un pouvoir et ce sont ceux qui ont à voir avec ma fonction d'entraîneur.

- Monsieur Bielsa, quelles sont vos relations avec le président Vincent Labrune ?

Celles qui correspondent aux fonctions indispensables que nous exerçons chacun.

- Cela signifie donc le strict minimum ?

Non. Les relations que nous entretenons ne sont ni minimales ni maximales. Les relations sont inhérentes à nos responsabilités. Je ne sais pas où vous voulez en venir avec cette question. Mais c'est comme si je vous expliquez que le rapport que j'ai avec mes joueurs correspond au minimum, ou que la relation que j'ai avec mes amis est minime. Les relations sont fonction des responsabilités de chacun, de l'interaction entre ces deux parties. Le président a besoin que l'entraîneur fasse des choses et l'entraîneur a besoin que le président en fasse d'autres pour lui.

- Est-ce vrai que le président vous a proposé des défenseurs que vous avez refusé ?

De quels joueurs parlez-vous ?

- Je n'ai pas les noms mais des défenseurs vous ont-ils été proposés que vous avez refusé ?

Les questions doivent porter sur des sujets précis, et non des hypothèses.

- Tous les joueurs sont-ils disponibles pour le prochain match ? Barrada va-t-il faire son apparition ? Est-il remis ?

Barrada n'était pas habilité à jouer contre Montpellier. Mais pour ce match contre Guingamp, selon nos informations, il pourrait y participer.

- Et Lemina ?

Parfois, j'estime que ne rien dire est de la prudence. La semaine passée, Lemina était disponible mais cela m'est apparu prématuré de le faire participer au match. Finalement, je me suis contredit sur ce que j'avais dit ici devant vous. Cette semaine, je l'ai vu beaucoup mieux et je pense que l'on pourra compter sur lui.

- Le jeune brésilien Alef prêté par le club de Punte Preta, était-ce vous qui l'avez choisi et quand pourra-t-il jouer ?

Non, ce n'est pas moi qui l'ait choisi.

- Et quand pourrez-vous compter sur lui ?

Je ne sais pas.

- Monsieur Biela, je me permets une précision concernant Rod Fanni. Avez-vous dit que ce n'était pas votre décision ou étiez-vous en réflexion pour l'intégrer dans le groupe ? Sous entendu, le président vous a-t-il demander de réintégrer Rod Fanni ?

A l'origine, le club m'a indiqué que l'on ne comptait pas sur Rod Fanni pour cette saison. Puis j'ai demandé à ce qu'il puisse participer au travail préparatoire. Mais comme il avait une période de vacances prolongée, il a choisi de partir en vacances, et n'a pas écourté ses vacances pour venir intégrer le groupe au travail de pré-saison. Le club a accepté ma demande d'incorporer Fanni, mais cela n'a pas eu lieu du fait qu'il n'a pas écourté ses vacances pour venir intégrer le groupe durant la pré-saison.

Le joueur a un contrat en vigueur actuellement, il respecte ses engagements professionnels selon ce que lui demande le club. Je n'imagine rien mais j'ai du mal à prendre des décisions définitives lorsqu'il y a d'autres alternatives. La semaine dernière, il a été sur le point d'être transféré à une équipe anglaise. Je ne sais pas ce qu'il en a été, s'il appartient ou non toujours au club. Il y a beaucoup d'incertitudes pour que je puisse fixer des choses définitives. Et il y a aussi un point de vue dont il faut tenir compte et qui est essentiel, c'est celui du joueur. Qu'en pense-t-il lui ?

- Que souhaitez-vous comme renforts, parce que le mercato n'est pas terminé ? Avez-vous des exigences sur les renforts à venir ? Un latéral droit ? Un défenseur central ?

Je trouvais très attrayant de venir à Marseille, parce que quatre points pour moi étaient essentiels et le club a crû qu'il était possible de satisfaire ses quatre points.

Le premier consistait à avoir un groupe de 22 joueurs, deux par position, d'un niveau similaire, pour ne pas avoir à établir une liste des titulaires et des suppléants, et qu'ils puissent se stimuler via la concurrence.Cela supposait l'achat de 7 joueurs, et un investissement de 35 M€, 15 M€ devaient être issus des ventes, et ce projet original a ramené le chiffre de 22 à 20 joueurs. On ne m'a jamais accordé cela, mais j'ai compris qu'on arriverait pas au-delà de 18 et aujourd'hui, nous sommes 16 à peine. Ca, c'est le premier point.

Le deuxième point est que je suis un entraîneur avec un profil qui m'amène à confier énormément le développement collectif de l'équipe. A tort ou à raison, j'agis de cette manière. Pour cela, j'ai demandé à ce que les 22 joueurs soient disponibles soixante jours avant le début de saison.

Le troisième point, j'ai demandé à ce que les joueurs qui allaient quitter le club, ne participent pas au travail de l'équipe. De telle manière à ce que le club puisse séparer ceux qui faisaient partie de la saison de ceux qui n'y participeraient pas.

Le club est responsable des points qui n'ont pas été satisfaits jusqu'à présents mais pas coupable de cette situation-là, car j'ai vu l'effort produit pour résoudre tous les points que l'on avait posé au départ.

Il y a deux réalités : un projet qui ne répond pas à ce qui était prévu au départ et l'effort fait par l'institution et moi-même pour assimiler ce qu'on ne peut résoudre.

De mon côté, je ne vais pas faire de la démagogie, les intérêts de l'institution sont de ma responsabilité. On aura des joueurs avec mon visage, seulement si je crois que ce sont des bons joueurs pour l'avenir et non des joueurs pour la conjoncture actuelle. S'il faut que je mène ce projet avec 16 joueurs jeunes, je le ferais, mais difficilement, mais il est difficile que j'approuve l'intégration des joueurs qui n'apporte rien à la construction d'une équipe avec un bel avenir et avec un potentiel d'investissement.

Par rapport à la saison précédente, beaucoup de joueurs sont déjà partis. Je vais collaborer pour faire venir des joueurs qui ne doivent pas repartir prochainement. Je ne voudrais pas non plus faire partie du fait que l'institution pour laquelle je travaille puisse prêter le maillot à des joueurs afin qu'ils viennent se montrer avec le maillot de l'OM et ce, sans que l'institution puisse avoir la possibilité de les posséder après.

C'est mon intention et c'est ma façon de voir les choses. Bien entendu, le club peut prendre une décision différente à mon point de vue. Aucun joueur n'est arrivé au club par ma décision. Et je considère que Barrada, Michy et Alessandrini sont des grands joueurs.

- Monsieur Bielsa, il peut paraître étonnant que vous vous disiez surpris par les difficultés conjoncturelles du club. Parce que c'est une réalité qui n'est pas nouvelle, et on imagine que vous aviez étudié quand même en profondeur le fonctionnement du club. Il y a un décalage qui peut paraître surprenant à ce niveau-là.

Non non, je n'ai pas dit que j'étais surpris. J'ai étudié parfaitement chacune des situations préalables à mon arrivée.
Quelle est la situation dont vous considérez que je n'ai pas la connaissance ou que je n'ai pas étudié ?

- J'ai crû comprendre que vous aviez été surpris par la capacité de recrutement du club...

(Marcelo Bielsa hoche la tête)

- C'est une réalité [cette difficulté de recrutement du club].

De quoi serais-je surpris ? Du fait de l'avoir constaté ? Ou de ne pas l'avoir constaté ?

- ...D'être surpris des moyens limités de recrutement.

Non, je n'ai pas été surpris des moyens limités de recrutement. J'ai dit tout simplement que l'on avait besoin de 7 joueurs et qu'il était prévu investir 35 millions. Cela suppose que pour chaque joueur, l'on devait donc investir en moyenne 5 millions d'euros. Il était tout à fait envisageable d'avoir des bons joueurs pour cette somme-là. Je ne comprends pas ce que vous souhaitez savoir. Quelle est votre question exacte ?

- Avec les 16 joueurs dont vous disposez aujourd'hui plus deux joueurs éventuels qui seraient des jeunes, êtes-vous en capacité d'assurer que vous visez une qualification en Ligue des champions, ou, au moins, le podium de la Ligue 1 ?

Je ne renoncerais jamais face à l'adversité pour l'emporter. Il y a deux réponses possibles à votre question. Vous dire tout de suite qu'on va gagner le championnat, qu'on va y arriver, ou bien nous victimiser dès le départ, dire qu'avec cet effectif, c'est insuffisant et que nous n'y arriverons pas. N'importe quelle personne prudente évite de pronostiquer parce que le foot est incertain et puisque ce message, je le donne aux fans par l'intermédiaire de vous journalistes, je n'aime pas jouer avec leur sentiment, et leur dire avant de jouer que l'on ne va pas gagner parce que nous ne sommes pas suffisamment armés pour, ou à l'inverse que l'on va gagner et tout gagner, sans savoir si l'on peut y arriver.

En ce qui concerne ma position d'entraîneur, j'entends nous engager à lutter dignement et à faire le maximum que l'on puisse faire. Et voir si ce que l'on fait va émouvoir ou non le public. Et ne pas mentir, et dire la vérité s'il est indispensable de la dire, et voir si cela provoque des effets positifs.

- De quoi avez-vous besoin aujourd'hui ? De la patience des supporters ou de joueurs supplémentaires ?

Je ne suis pas en position de réclamer quoi que ce soit. Et comme l'a dit le Monsieur qui s'est exprimé précédemment, le temps de la planification et de la prévision est déjà derrière nous. Nous sommes obligés de produire des résultats. Et d'avoir les joies que les bons résultats puissent nous procurer. Ou de souffrir si les résultats ne sont pas là.

- Après ces deux premiers mauvais résultats d'après vous, comment voyez-vous la vie de votre groupe ? Sentez-vous votre groupe, les joueurs atteints ?

Non. Je faisais justement tout récemment une analyse individuelle de la réponse morale de chacun des joueurs. Il n'y a pas de joueurs faibles face à la pression. Je ne dis pas que tous ont les mêmes forces face à la pression, mais je peux vous assurer qu'aucun n'est faible devant la situation. Ma position de meneur m'oblige à absorber les effets négatifs que cela a pu produire. Tout ceci, je suis désolé mais cela donne l'impression de phrases toutes faites.

- Vous êtes-vous fixé un objectif de points, vos prédécesseurs parlaient de deux points par match par exemple ? Ferez-vous le bilan par exemple à la fin des matchs allers ? En tirerez-vous des conclusions ?

Non, mon analyse ne changera pas. Il convient de prendre le maximum de points possibles.

- Vous êtes donc du genre à aller au bout de la mission (Marcelo Bielsa sourit) et non à claquer la porte avant ?

C'est une question à laquelle, si vous connaissez le milieu du football, vous avez 1000 réponses.

- On en veut qu'une nous, on veut la vôtre.
... Retenez-vous l'argument physique de quelques joueurs ?

(Marcelo Bielsa coupe)

L'entraîneur qui dit qu'il va rester, il part demain. Et le président dont tu crois te dire qu'il va te conserver, il te renvoie tout de suite après.

- Et vous, vous restez ?

Non, je dis cela pour illustrer simplement la question. Je n'ai pas besoin de vous répondre car vous le savez mieux que personne.

- Comment se fait-il que tous les entraînements soient à huis-clos cette semaine ?

Je me suis déjà exprimé là-dessus. Cette semaine, on m'a dit qu'il y aurait des entraînements libres auxquels il est possible d'assister, mais je ne sais pas pourquoi vous n'êtes pas venus. Parmi les réponses possibles, je pourrais dire que c'est de la faute du club et le club dira que c'est de ma faute à moi.

- Vous avez parlé de Barrada comme d'un grand joueur, d'une bonne recrue. Qu'a-t-il de plus que les autres, qu'a-t-il de plus que footballistiquement les autres joueurs dans l'équipe n'avaient pas, et est-il plus utile dans l'axe ou sur un côté ?

Je l'ai vu joué à Getafe, en Espagne, et à ce moment-là, les deux meilleures équipes espagnoles voulaient s'offrir ses services. C'est un joueur offensif, il peut jouer au milieu, et il a des propensions à jouer plus près de l'avant-centre que devant la défense. Il pourrait jouer également comme pivot entre le milieu défensif et le pivot offensif.

- Je reviens sur l'argument physique. Les joueurs avant même le début du championnat, vous avez dit que vous sentiez qu'il faudrait peut-être deux-trois matches avant de se mettre en route, peut-être digérer la préparation... Etes-vous d'accord avec cela ou pour vous, il n'y a pas de question physique en ce moment ?

Si j'ai dit cela, j'en suis moins convaincu maintenant. Je pense plutôt que les joueurs ne sont pas arrivés dans les meilleures conditions pour le premier match, et qu'à ce moment-là, les charges physiques d'entraînement étaient exagérées. Pour ce qui est du deuxième match, les joueurs ont fait le nécessaire physiquement et j'espère que les joueurs seront encore en meilleure forme physique le prochain match.

- Monsieur Bielsa, que pouvez-vous nous dire de votre adversaire de samedi et comment comptez-vous vous y prendre pour les battre ?

Je vous répondrais à chaque fois avec des formules toutes faites, que c'est une belle équipe, qu'ils sont bien dirigés, qu'ils ont des bons joueurs. Si j'avais à ajouter quelque chose de concret, je dirais que leurs latéraux attaquent énormément, et que les centraux peuvent également monter et participer aux phases offensives.

- Merci.

par **pretender** » 31 Oct 2014, 11:06

Saison 2014-2015. Conférence de Abdelaziz Barrada le 27/08/2014, OM-OGC Nice, 4eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Dans quel état d'esprit vous arrivez donc à l'OM ? Avec une forte envie ? Une envie de passer des paliers dans votre carrière. Comment vous appréciez cette arrivée ici ?

Ben écoutez, je suis très heureux de venir rejoindre un très grand club, très motivé à l'idée de revenir en Europe. Je suis vraiment très content de faire partie de ce club, et j'espère qu'on fera quelque chose de grand, une grande saison, et je suis vraiment très heureux de faire partie de ce club.

- Qu'est-ce qui a fait que tu donnes une réponse favorable à l'Olympique de Marseille alors qu'une saison plus tôt, tu avais préféré partir dans un pays du Golfe ?

Ben écoutez, Marseille, c'est un très grand club avec de très bons joueurs, un très bon entraîneur. C'était difficile de refuser une offre d'un tel club et je n'ai pas hésité une seconde, c'est vrai qu'il y avait des installations vraiment magnifiques, des conditions idéales pour bien travailler et progresser. Donc je n'ai pas hésité à venir.

- Ton parcours est un peu étonnant parce que d'habitude les joueurs partent s'exiler dans des pays exotiques à la trentaine bien que le mouvement est en train de s'inverser. L'Espagne, les Emirats, retour ici [en France]. Comment vous expliquez cette parenthèse là-bas ?

Non mais c'est vrai que je sortais de deux saisons pleines à Getafe. Malheureusement, mon président a refusé pas mal d'offres. A cette époque-là, il demandait énormément d'argent, alors que j'étais venu gratuitement, et après, à un moment donné, je me suis dit "pourquoi pas tenter ma chance aux Emirats, découvrir autre chose, une nouvelle culture ?" et c'est vrai, il ne faut pas se le cacher aussi, que l'offre était très belle.

- Et on ne s'ennuie pas un peu footballistiquement ?

Ben écoutez, c'est vrai que les Emirats c'est pas la Ligue 1 ou la Liga, mais voilà je suis revenu pour bien bosser, bien travailler et me remettre au travail. Et j'espère revenir le plus rapidement possible.

- Tu as une stat' très impressionnante la saison dernière. Tu fais 15 buts, 14 passes décisives, c'est quelque chose qui est un peu surévalué par rapport à l'Europe ?

C'est vrai qu'il ne faut pas faire attention à ces stats-là. Comme je l'ai dit, je le répète, j'étais aux Emirats, j'étais pas en Liga. Maintenant, c'était un plus pour moi d'aller là-bas, j'ai pris... voilà, c'était une bonne saison, j'ai découvert quelque chose d'autre et je suis vraiment très heureux de revenir et surtout à l'Olympique de Marseille.

- Comment tu définirais ton jeu et que penses-tu pouvoir apporter à cette équipe ?

Bon alors, mon jeu, ça il faudrait demander aux autres. La seule chose que je peux dire, c'est que je suis un joueur assez polyvalent, qui peut jouer à tous les postes du milieu de terrain avec une préférence en tant que meneur de jeu. Maintenant, je suis à la disposition du coach et je jouerais là où on me dira de jouer pour le bien de l'équipe.

- Lorsqu'on a posé cette question à ton entraîneur, Marcelo Bielsa, il nous a dit que tu étais aussi capable de jouer juste devant la défense. Qu'est-ce que tu en penses toi ?

Euh... ça je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup joué à ce poste-là mais comme je l'ai dit, je jouerais où on me dira de jouer pour le bien de l'équipe, et s'il faut jouer devant la défense, et bien je jouerais.

- Vous êtes prêt à jouer un match de 90 minutes ou est-ce que vous vous sentez encore pas totalement prêt physiquement ?

Ben alors physiquement, je ne suis pas prêt encore. C'est vrai que j'ai pris un peu de retard dans ma préparation. Je n'en ai pas eu d'ailleurs et c'est vrai que là, je suis en train de bien bosser, de doubler les séances et j'espère revenir le plus vite possible.

- Les observateurs vous ont présenté comme le successeur de Mathieu Valbuena. Est-ce que c'est difficile à porter ou est-ce que vous comptez vous inscrire dans la durée à l'Olympique de Marseille, marquer l'histoire de ce club ?

Premièrement déjà, je ne suis le successeur de personne. Moi je suis venu apporter ce que je sais faire et voilà, pourquoi pas rester pas mal d'années ici et gagner le plus de titres possible.

- Tu es passé par le Paris Saint Germain. Est-ce que tu t'es fait chambrer quand tu as signé à l'OM par tes camarades de promotion quand tu étais en jeunes là-bas ?

Non pas du tout, ils étaient contents de me voir signer ici, dans l'un des plus grands clubs français. C'est vrai que l'Olympique de Marseille, ça ne se refuse pas et voilà, aujourd'hui, je suis vraiment très heureux de faire partie de ce club.

- Ton passé parisien est derrière toi quelque part, on peut dire ça comme ça ?

Ouais il est derrière moi. Maintenant, c'est une page qui se tourne, je défends les couleurs de l'OM et j'espère donner le maximum pour ce club.

- Vous avez déclaré au site web que c'était un rêve de gosse de signer à l'OM. Est-ce que c'était déjà le cas quand vous étiez en formation au Paris Saint Germain ?

(sourire) Non mais écoutez, j'allais pas... Non (gêné).

- Qu'est-ce que cela t'a fait de rentrer sur le terrain avec le maillot de l'OM ?

Comment, pardon ?

- Qu'est-ce que cela t'a fait de rentrer sur le terrain avec le maillot de l'OM pour la première fois ?

Ouais, c'est une grande fierté. C'est vrai que c'était mon premier match en Ligue 1 déjà, donc pour moi, c'est un objectif atteint. Et en plus de cela sous les couleurs de l'OM, un des plus grands clubs en France donc c'était vraiment une fierté pour moi et ma famille de rentrer à Guingamp.

- C'était motivant pour toi la perspective de travailler avec Marcelo Bielsa qui, vous avez coïncidé un peu en Espagne, il a une bonne réputation là-bas. C'était motivant pour toi ?

Oui, c'est vrai que c'est un très grand entraîneur. On a vu qu'il avait passé six ans à la tête de l'équipe d'Argentine, il est passé aussi au Chili et en Espagne, il a une très grande réputation. Il y a même des entraîneurs comme Diego Simeone et Guardiola qui disent qu'ils s'inspirent de lui. Donc c'est vraiment un très grand entraîneur et je suis vraiment très heureux de travailler sous ses ordres.

- Qu'est-ce qu'il vous a dit quand vous êtes entré sur ce premier match ? On a vu qu'il vous donnait quelques consignes. C'était quoi les consignes ?

Non, tout simplement, de faire ce que je savais faire, de ne pas me mettre de pression inutile. De bien travailler défensivement, de faire les efforts nécessaires durant trente minutes. Il sait très bien que je ne suis pas encore à 100 % physiquement donc il m'a dit de bien travailler et de faire les efforts.

- Vendredi, pour la première fois tu vas découvrir le Vélodrome puisque tu ne pouvais pas être sur la feuille de match pour le match contre Montpellier. Est-ce que c'est un sentiment particulier qui t'habite à quelques heures de pouvoir porter le maillot de l'OM au Vélodrome ?

Ouais c'est vrai que je suis impatient de fouler cette pelouse et jouer devant 50 000 spectateurs est toujours plaisant. Et j'espère faire une bonne entrée, ou si je suis aligné d'entrée, j'espère faire un bon match et j'espère que... le principal, c'est de prendre ces trois points qui sont vraiment très importants pour nous.

- Qu'est-ce que vous en retirez de ces trente minutes de jeu à Guingamp la semaine dernière ?

Du positif. C'est vrai que j'étais impatient de jouer sous mes nouvelles couleurs et voilà, ça s'est bien passé, on a réussi à prendre les trois points, c'était l'essentiel.

- Tu as toujours suivi la Ligue 1 même si tu n'y avais jamais joué. Là tu étais parti à Getafe, ensuite à Al Jazira. Si tu as suivi, peux-tu nous parler un peu de l'adversaire de vendredi ?

Ouais j'ai toujours suivi la Ligue 1. Par contre, je ne me suis pas focalisé sur l'équipe de Nice mais voilà, j'espère que tout le monde sera concentré et qu'on arrivera à réagir du dernier match qu'on a perdu au Vélodrome contre Montpellier. J'espère qu'on arrivera cette fois-ci à gagner ce match.

- Il y a une grande rivalité entre les deux clubs. L'OM reste sur trois défaites consécutives la saison dernière face à Nice. Même s'il y a eu pas mal de changements depuis à la tête de l'équipe, est-ce quelque chose qui peut vous motiver aussi encore plus ?

Non, nous on va... on sait comment se motiver. C'est vrai qu'on n'est pas très bien partis dans ce championnat en prenant un point sur six, on a réussi à réagir à Guingamp. Maintenant, il faut rester sur cette continuité et prendre ces trois points sans se mettre de pression particulière.

- Est-ce que vous parlez de ce qui s'est passé la saison dernière dans le groupe ou le fait qu'il y ait eu un changement d'entraîneur a fait table rase de tout ce qui s'est passé auparavant ?

Ben écoutez, c'est vrai que la saison passée, apparemment d'après les gens, n'a pas été très bonne. Mais voilà, ils ont tourné la page. C'est un nouveau départ pour eux et j'ai vu que tous les joueurs vraiment été concentrés et voulaient faire une très grande saison, essayer de remporter le plus de titres possible.

- Le président de Getafe avait déclaré à l'époque en Espagne que tu tirais mieux les coups francs que Cristiano Ronaldo. Tu as dû entendre cette décla. Est-ce que tu confirmes que c'est un domaine dans lequel tu te sens à l'aise, est-ce que tu es candidat évidemment pour tirer les coups de pied arrêtés ?

Moi je ne dirais pas que je tire les coups francs mieux que Cristiano Ronaldo mais j'essaye de les travailler au maximum. On a des très bons tireurs de coups francs dans l'équipe. Et s'il y a un coup franc en marge, j'essaierais de le prendre et de le tirer. Mais comme je vous ai dit, pour le moment il y a de très bons tireurs de coups francs et je ne veux pas bousculer la hiérarchie.

- Tu en as mis beaucoup dans ta carrière ?

Non, non, je n'en ai pas mis beaucoup.

- Tu les travailles.

Ouais je les travaille.

- Ca veut dire que vous faites du travail en plus à la fin des entraînements, sur le but, sur les coups francs, sur les postures spécifiques des attaquants ?

Ben là, mon premier rôle, c'est de travailler physiquement déjà parce que je ne suis pas bien. Je ne suis pas à 100 % de mes moyens et, avec le préparateur physique, on essaye de se faire un petit programme à chaque séance de manière à revenir le plus rapidement possible. Et devant le but, je travaille avec le reste de l'équipe durant les séances.

- Et votre qualité principale, c'est quoi ? La qualité des passes ?, des passes justes ? Ou une vision du jeu, qu'est-ce qui vous caractérise le plus ?

Ca, il faudra demander (gêné)...

- T'aimes pas trop..

Non, je n'aime pas trop parler de moi, il faudra demander aux autres (rires).

- De ce que tu avais pu voir du premier match contre, je ne me rappelle plus... contre Montpellier, qu'est-ce qui n'avait pas fonctionné pour toi. Qu'est-ce qu'il faudra changer pour que cela se passe mieux vendredi soir ?

Ben alors là... Il faut poser la question au coach. C'est vrai qu'on n'a pas fait un très bon match contre Montpellier mais comme on l'a vu samedi dernier, on a su réagir et prendre ces trois points à Guingamp. Maintenant, il faut tourner la page de ce match et se concentrer sur Nice vendredi.

- Dans ton ancien club, il y a des personnes qu'on connaît très bien à Marseille, Eric Gerets et Laurent Spinosi. Est-ce que tu les as croisés, est-ce qu'ils ont pu te parler de l'OM, est-ce qu'ils t'ont conseillé ?

Ouais, bien sûr, je suis resté trois semaines-un mois à leurs côtés aux Emirats. Et quand ils ont su que j'avais une proposition de l'Olympique de Marseille, ils m'ont dit de foncer, parce que c'est vraiment un club particulier, où les joueurs se plaisent et moi je n'ai pas hésité une seconde à venir et je suis très heureux de mon choix.

- Ils ne t'ont pas dit "tu arrives chez les fous" quoi ?

(rires) Non.

- Et ici, il y a des joueurs que tu connaissais déjà, que tu as déjà côtoyés précédemment ?

Ben alors je connaissais Brice Dja Djédjé que j'avais connu au Paris Saint Germain durant trois ans. C'était la seule personne que je connaissais. D'ailleurs, quand je suis arrivé, il m'a très bien accueilli, je le remercie.

- Le fait qu'il n'y ait pas de [participation à la] coupe d'Europe, cela vous a quand même fait hésiter ou pas ?

Non, pas du tout. Moi j'étais tout de suite très intéressé à l'idée de venir ici, coupe d'Europe ou non. Il y avait aussi le FC Porto qui était intéressé et je n'ai pas hésité une seconde à venir à l'Olympique de Marseille. J'espère faire une grande saison et remporter des titres ici, et honnêtement je suis vraiment très content de rejoindre l'Olympique de Marseille.

- Même après avoir vu Porto sortir Lille hier ?

Non (rires).

- Belle équipe quand même.

Honnêtement, je n'ai pas regardé le match.

- Dans tes objectifs personnels bien entendu, il doit y avoir la coupe d'Afrique cette année avec le Maroc. Est-ce qu'aussi le fait de venir dans un club plus médiatisé peut te permettre de t'installer encore plus dans cette équipe du Maroc ?

Oui, c'est vrai que le choix de l'Olympique de Marseille rentrait en compte aussi pour rentrer en Europe pour la CAN et c'est vrai que c'est un objectif très important pour moi. L'objectif, ce serait de la remporter pour le peuple marocain et j'espère qu'on arrivera à faire une très belle CAN en janvier.

par **pretender** » 31 Oct 2014, 11:31

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 27/08/2014, OM-OGC Nice, 4eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Monsieur Bielsa, êtes-vous un peu soulagé d'avoir remporté votre premier match officiel de la saison ?

De manière générale, les victoires amènent de la tranquilité.

- Quels sont les éléments qui vous ont plu dans cette victoire ? Avez-vous senti votre équipe en progrès sur le plan du jeu ? Qu'est-ce qui vous a semblé plus intéressant que les matchs précédents ?

Il y a trois choses. Premièrement, j'ai quand même vu une équipe marseillaise dominatrice, qui a pris le jeu à son compte, qui a su mener sa barque durant une grande partie du match, durant de longues minutes ; deuxième chose, l'équipe a concédée très peu d'occasions face à la formation guingampaise, deux occasions en tout et pour tout ; troisième élément, l'équipe a quand même su s'imposer à l'extérieur et faire la différence loin de ses bases.
Et à titre individuel, presque chacun des joueurs a su hisser son niveau de jeu.

- Le fait de pas prendre de buts est-il lié d'après vous à une meilleure assimilation du système de jeu ou à d'autres choses ?

Le fait de ne pas avoir encaisser de buts n'est assurément pas lié au fait que le système ait été assimilé d'un point de vue collectif, mais plutôt à la réponse individuelle donnée par chacun des joueurs sur le terrain. Effectivement, il y avait peut-être ce point faible auparavant dans le système défensif, mais, même si tout n'était pas au point, individuellement les joueurs ont su colmater les brèches qui ont pu existé dans ce système.

- André-Pierre Gignac a repris l'entraînement hier. Pensez-vous comptez sur lui au coup d'envoi vendredi soir ?

Oui, pour le moment oui.

- Y a-t-il d'autres incertitudes pour le moment ?

Non, ce sera la même équipe qui sera alignée.

- Donc, sans Lemina ?

Lemina sera dans le groupe mais non dans le onze de départ.

- Si vous alignez la même équipe, cela veut dire que c'est pour essayer encore d'améliorer les automatismes, les transmissions, etc., dans le jeu ?

Ces paramètres que sont les automatismes, les transmissions et la connexion entre les différents compartiments/secteurs de l'équipe sont peut-être des considérations qui entrent en ligne de compte mais toujours en-deçà de la performance individuelle des joueurs.

- Est-ce une habitude chez vous de toujours remettre la même équipe lorsque celle-ci gagne, comme une récompense, ou bien est-ce lié à la victoire du moment, à la forme de chaque joueur ?

L'équipe que j'aligne correspond aux onze joueurs que je considère titulaires en raison de leur état de forme du moment, de leur niveau de performance et bien sûr de leur utilité et leur apport à chaque poste spécifique.

- Monsieur Bielsa, on parle d'un éventuel intérêt de l'OM pour Alexandre Song. Est-ce que vous nous confirmez cet intérêt ?

Je ne peux ni confirmer ni démentir. C'est une information dont la décision ne me reviendra pas.

- Est-ce que ce joueur pourrait vous plaire Monsieur Bielsa ?

Par respect des personnes impliquées, j'essaye de ne pas émettre d'opinion ou d'avis sur un joueur.

- Une proposition a été faite à Benjamin Stambouli. Il a déclaré aujourd'hui dans la presse qu'il s'inquiétait du poste dans lequel vous le feriez évoluer s'il venait à l'OM. Il ne souhaite pas évoluer en défense. Pouvez-vous le rassurer sur ce point aujourd'hui ?

Je ne fais aucun commentaire en public sur un joueur ou sur le poste auquel un joueur pourrait évoluer. Je pense que si un joueur a envie d'évoluer à l'Olympique de Marseille, il le fera par rapport à la dimension de cette institution. C'est ce dernier point qui constitue le premier argument pour un joueur. Mon opinion, et vous la trouverez peut-être un peu démodée, est qu'un club n'a pas à convaincre un joueur de rejoindre une équipe, mais que ce désir de rejoindre un club, d'appartenance à une institution, doit venir du joueur lui-même.

- Dans la dernière ligne droite du mercato, des opportunités se créent avec les clubs qui sont qualifiés ou non pour les coupes d'Europe, et des transferts qui entraînent des mouvements en cascade, des opportunités qui apparaissent. En avez-vous sur le marché ces derniers jours ? Avez-vous soumis de nouvelles idées pour le recrutement à votre staff, à votre président ?

A ce sujet, je n'ai rien de nouveau à annoncer. Si je pouvais communiquer quelque chose de bien réel, de concret, à n'en pas douter, je le ferais.

- Cela signifie donc que vous ne savez pas de combien de joueurs vous allez disposer à la fin du mercato, le recrutement qu'il va y avoir à la fin du mercato ?

Oui, c'est cela.

- Serait-ce une nécessité pour vous de voir arriver un ou plusieurs défenseurs ? Ou alors, les joueurs qui jouent actuellement notamment au poste de défenseur central sont aptes à faire toute la saison, sans nouvel apport de joueurs ?

Dans ce jeu de questions-réponses, voyiez qu'il y a souvent des questions dont les réponses sont connues d'avance. Il y a peut-être des réponses qui à l'heure actuelle seraient inconvenantes.

Dans notre effectif, on compte 16 joueurs pour le moment, dont 5 sont susceptibles de participer à la Coupe d'Afrique des Nations.

Toute équipe de haut niveau établit une liste de joueurs susceptibles d'évoluer aux différents postes requis pour pallier aux indisponibilités qui pourraient se produire. Il va de soi, si l'on tient ce discours, qu'il existe des exceptions. L'exception concerne principalement les vedettes qui ont leur place assurée au sein d'un effectif.

Une autre chose à éviter, un autre critère important dont il faut tenir compte, c'est qu'il n'est pas forcément utile d'acheter ou de faire venir des recrues pour tenir simplement un rôle de doublure mais qui, en temps normal, ne figureraient pas raisonnablement dans le onze de départ.

Ce qui est vrai, c'est qu'on dispose de 11 titulaires potentiels, plus ou moins, sur lesquels on peut s'appuyer. Il est en revanche utile de faire venir, afin de bien signifier à ces titulaires que le poste qu'ils occupent ne leur appartient pas, des joueurs qui entreront en concurrence avec eux, pour que le rendement des joueurs soit élévé durant la saison.

De plus, il faut savoir qu'à chaque rencontre, en général, il faut calculer l'absence de 20 % de l'effectif, lié à des blessures, ou bien à des suspensions, comportementales (carton jaune, expulsion). Ce sont des statistiques à prendre en compte car elles sont récurrentes.

Ensuite, au niveau du staff, on travaille à partir des données de l'ensemble des matchs, de l'expérience emmegasinée pour situer les joueurs sur le terrain, et on prend en compte leurs performances. Dans le cadre du projet tel que nous l'envisageons, il faut aussi tenir compte du nombre de matchs à disputer sur l'ensemble de la saison, du budget, et des attentes au sein du club et dans l'entourage du club.

Et, sur la base de toutes ces données, c'est seulement à partir de là qu'on construit le projet pour toute la saison, qu'on prend les décisions en conséquence pour rendre ce projet viable.

Après il s'agit bien sûr de calquer ces caractéristiques sur l'entraîneur qui travaille avec et choisit son groupe. Il y a des entraineurs qui arrivent à bien promouvoir le développement du collectif d'un groupe. Puis une hiérarchie s'établit autour du temps dont on dispose, de l'intensité des entraînements, du travail à fournir. D'autres entraîneurs misent davantage sur les qualités intrinsèques de chaque joueur. Cet aspect-là conditionne la façon dont on considère le projet.

Les personnes compétentes s'engagent à défendre les idées qui sont les meilleures, qui vont dans le sens du bien collectif du club, de l'équipe.

En ce qui me concerne, je développe l'idée à l'égard d'un effectif, que lorsqu'un joueur arrive dans un club, il se doit de montrer ses aptitudes et il doit permettre de faire progresser l'équipe au même titre qu'il doit avoir lui-même l'envie de s'améliorer dans le jeu.

Il y a des footballeurs qui, bien que pétris de talent, n'arrivent pas à renforcer le patrimoine humain d'une institution.

Tout ce discours qui vous paraît monotone et long pour rappeler l'ensemble des paramètres dont il faut tenir compte avant de se lancer dans un nouveau projet.

- La saison dernière, l'OM a perdu trois fois contre Nice. Deux fois au Vélodrome et une fois, on va dire, contre une équipe B de Nice. Comptez-vous vous appuyer sur ces épisodes pour aller chercher la fierté des joueurs pour préparer ce match ?

On peut revenir sur des antécédents passés, plus ou moins récents, mais je pense qu'il n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin la motivation des joueurs. Tout ce qui se présente devant nous, l'avenir suffit pour se motiver à 100 %, pour entrer à fond dans le match. Je pense que nous sommes des compétiteurs. Le jeu lui-même, que nous souhaitons exprimé sur la pelouse, le jeu et l'enjeu donc, font qu'on n'a pas nécessairement à regarder en arrière. Du moment qu'il y a un match à domicile, qui plus est un match au Vélodrome, du moment qu'il y a des spectateurs présents, un public qui soutient son équipe, qui vibre vraiment avec son équipe, dès lors, il y a cette stimulation maximale. Il n'y a pas à chercher ailleurs de motivation, il n'est pas besoin de plus pour être motivé.

C'est une réponse que je donnerais maintes fois au cours de cette saison, je vous donnerais toujours la même réponse à cette question de la motivation, parce que c'est comme ça que je vois et ressens les choses. C'est pour cela que vous aurez toujours droit à la même réponse de ma part à cette question.

- Monsieur Bielsa, on a l'impression que pour vous, le football, ce sont des données, des statistiques, des fiches, des vidéos, où est la part de plaisir ? Cela reste-t-il toujours un jeu pour vous ? Ou est-ce que vous préparez tellement sérieusement vos rencontres, que cela reste un métier, sans être un jeu dans le même temps ?

J'entends parfaitement votre question mais j'aimerais d'abord vous poser la question : qu'est-ce qui vous amène à penser que je suis avant tout amoureux des statistiques, des analyses vidéos et de l'assemblage de données ? Qu'est-ce qui vous fait croire que ce sont ces paramètres qui m'intéressent en premier lieu ?

- Dédé de Rocca : Au regard de l'entraînement, et de la manière dont vous nous parlez de toujours appuyer sur des données extrêmement précises qui doivent bien provenir de quelque part.

Ce que j'ai décrit plus avant, je l'ai présenté avant tout pour décrire ma fonction, en l'agrémentant de détails, pour donner des indications/éléments aux personnes qui s'intéressent à cette question, et leur permettre de comprendre le mode de fonctionnement d'un entraîneur... et le mode de fonctionnement de l'entraîneur que je suis. C'est ainsi que je conçois cette fonction. Mais, en réalité, la manière dont j'appréhende le football ne regarde que moi.

En fait, si vous voulez, depuis le début de ma carrière, je n'ai rien inventé. Je ne dirais pas que j'ai inventé quoi que ce soit, j'ai seulement consacré beaucoup de temps à observer, notamment ce que font les grands joueurs, dans leurs actions, dans leurs mouvements. Et, ce que je me suis attaché à mettre en place, c'est de convertir ces actions que je regarde, en messages à transmettre aux joueurs avec lesquels je travaille. C'est donc un travail de représentation que je m'attache à présenter afin de démontrer comme il est possible d'être efficace dans le jeu et comme il est possible de produire du beau jeu. Pour ce faire, je me base sur le travail de grands joueurs.

Pour résumer, il y a parfois une attention démesurée accordée aux entraîneurs, on va peut-être trop loin dans l'analye de leurs faits et gestes. Nous prenons en fait exemple sur ce que font les grands joueurs et nous tentons de reproduire ces scénarii pour les joueurs avec lesquels nous travaillons, les jeunes aussi. Ce sont des scénarii que nous tâchons de reproduire. C'est ici que se trouve le coeur de notre action, de réciter ces scénarii, tout cela à partir de ce qu'expriment sur le terrain les grands joueurs.

Souvent, on observe que le public mais aussi les médias accordent à l'entraîneur une trop grande importance, surévaluée, surcotée, et ces explications des médias et du public ne correspondent pas toujours à la réalité. On accorde aux entraîneurs une importance transcendentale qu'ils n'ont pas.

- Mais, quand même, lorsque Pep Guardiola, Diego Simeone vous citent en exemple, ce n'est pas pour participer au cirque médiatique. C'est peut-être parce qu'ils sont vraiment fascinés par votre manière de motiver les joueurs.

Je vais donner un exemple simple de la réelle importance, pas aussi grande qu'on veuille bien le dire. Je n'ai pas réellement répondu à la question du Monsieur qui m'a été posée précédemment. J'ai prolongé la réponse tout à l'heure pour rendre le contenu de mes déclarations plus facile à comprendre.

En fait, qu'est-ce qui nous unit dans le monde du football ? C'est la joie de pouvoir partager des expressions, des gestes techniques superbes, que réalisent ces joueurs, a fortiori quand ce sont des joueurs qui portent le même maillot que le public qui les soutient.

Au rang des émotions, on peut dire que malheureusement, tout cela a été un peu déformé. Est apparue une nouvelle manière de voir les choses, le succès prévalant sur tout le reste. Le succès donc, au détriment de l'esthétique, ce qui a mis sous l'éteignoir la pureté originelle du football.

Simple anecdote à titre d'exemple : quand a eu lieu le match contre Montpellier, j'ai eu la sensation intense, déjà à l'échauffement bien présente, ce sentiment donc de vouloir satisfaire à tout prix 55 000 spectateurs qui sont derrière nous, mais en même temps mêlé au doute parce que je ne savais pas si j'allais y parvenir. Et au final, est survenue la déception de ne pas avoir su rendre heureux ce public qui avait la légitime prétention de penser que l'OM pouvait l'emporter face à Montpellier.

C'est pourquoi il y a dans tout ce professionnalisme quelque chose qui n'a que peu à voir avec l'émotion que véhicule le football. Le professionnalisme, presque par obligation, fait qu'on est dans l'exercice tout bête des tâches, par routine quotidienne, et comme l'exige notre fonction. Mais on oublie parfois que le football, c'est la création d'émotions, c'est captiver un public, surtout ici qui ne demande qu'à s'enflammer. Ce pourquoi, cela a été d'autant plus douloureux pour moi de ne pas satisfaire cette demande et de n'y être pas parvenu.

On travaille, on travaille, on travaille, pensant que c'est le remède pour progresser mais on oublie qu'il y a une immense part de plaisir autour du ballon rond, malheureusement incompatible avec le froid professionnalisme exigé.

Pour vous donner une image, ce que je décris est quelque peu comparable à un oenologue. Certes, c'est sa fonction, mais l'appréhension de son objet se limite à son engagement professionnel*.

[*Ceci, pour illustrer le fait de vivre une chose et de l'exercer professionnellement]

Je voulais ajouter que j'attache énormément d'importance aux bonnes relations avec les médias.

Pourquoi ? Parce que c'est un devoir, parce que ce sont les médias qui transmettent l'information à un large public qui se passionne pour le football et il y a là la possibilité de faire passer des messages. Mais souvent, ces messages ne sont pas transmis. Il y a quelque part là une perte de temps, parce que souvent je parle, je tiens un discours mais sans réellement répondre à la question posée, la question comme ensevelie sous un flux de paroles. Normalement, votre question devrait primer sur la réponse que je donne car souvent, on a tendance à oublier qu'il y a un destinataire de mes propos, et en parallèle, une envie de participation du public.

La question que l'on peut se poser consiste à se demander comment est-il possible de créer une passerelle pour embarquer un maximum de personnes possibles, sans laisser personne à l'écart de ces informations. Bien sûr, si vos questions restent sans réponse, cela peut être ennuyeux, je le comprends. Parce que les journalistes posent aussi d'une certaine façon leurs questions au nom des supporters et des observateurs qui s'intéressent au football. Et l'on en arrive à ne pas avoir de réponse, et le temps fait son chemin. On passe à autre chose, et tout le monde participe de ce phénomène.

Le message que je souhaite transmettre, c'est qu'il ne faut pas que ce soit au détriment du grand public, au détriment de la culture du supporterisme. C'est un sujet très vaste, que peut-être je vais délaisser maintenant mais dont je souhaitais vous faire part. C'est un sujet néanmoins important, qu'il convient d'évoquer et qui doit être de nouveau d'actualité.

Alors pour revenir à la question relative à Guardiola et Simeone, sans vouloir faire de la fausse modestie, mais force est de constater que ces deux entraîneurs ont obtenu bien plus de titres que moi, ce pourquoi leur reconnaissance envers moi est quelque que peu exagérée. Mais il ne faut pas seulement retenir les (nombreux) triomphes de leur part, qu'ils ont glané au fil des années, l'un pendant quatre ans, l'autre sur une période de deux ans, ce ne sont pas ces triomphes qui les symbolisent, mais plutôt leur expression, la façon de voir les choses qui se reflètent dans la façon dont ils ont d'entraîneur. Paradoxalement, ils n'ont pas les mêmes façons de voir les choses, ils ont un style bien à eux, bien caractéristiques, quelque chose qu'ils sentent, qu'ils pensent, et leurs joueurs arrivent à traduire leur réflexion, leur façon de voir le football sur le terrain.

- Vous dites que vous êtes attentif à vos relations, à vos entretiens avec les médias. Pourtant, nous n'avons toujours pas la chance de croiser votre regard, ni d'assister à l'un de vos entraînements. Une semaine de plus, vous êtes à huis clos, pour la presse et aussi pour le public.

J'ai dit que mon attention aux bonnes relations ne se dirigeait pas vers la presse en tant que telle, mais pour ce qu'elle représente comme instrument et lien avec la grande masse des observateurs et supporters dans lesquels je me retrouve aussi.

Je respecte les souhaits de présence ou non aux séances d'entraînement mais je crois que ce sujet a été abordé maintes fois donc je pense que ce serait répétitif de revenir là-dessus.

- Pour revenir sur le match de Nice, savez-vous que c'est un derby, un match sous tension ? Préparez-vous ce match différemment et vos joueurs à ce contexte ?

Effectivement, le fait qu'il s'agisse d'un derby est une valeur ajoutée, cela donne un peu de piment à la rencontre, mais après, au risque de paraître bizarre et au risque de ne pas prendre la totale mesure de ce qu'est un OM-Nice, au-delà de tout cela, je veux voir une équipe qui sait hisser son niveau de jeu, et qui soit encore plus efficace et compétitive.

par **pretender** » 01 Nov 2014, 12:54

Saison 2014-2015. Conférence de Dimitri Payet le 12/09/2014, Evian TG-OM, 5eme journée de championnat de Ligue 1.

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- Dimitri, évidemment on va commencer par ce qui fâche, comme ça, on va le régler. Tu es bien sûr au courant du clash Bielsa... enfin de tout ce que ça a entraîné entre Bielsa et Labrune. Comment vous le vivez, vous les joueurs, cette situation de clash de rupture entre le président et l'entraîneur ?

Ben nous on voit ça de loin, on voit ça dans la presse, on voit ça à la télé, parce que ça a pas mal fait parler. Après nous ce qu'on fait, voilà, on a eu une trêve internationale. On en a profité pour travailler, pour bien travailler, pour préparer notre match d'Evian parce qu'il est important.

- Difficile d'imaginer que cela ne puisse pas avoir eu d'impact, ça fait cogiter quand même.

Personnellement, je n'ai pas eu l'impression que cela ait eu un impact sur le groupe. Comme je l'ai dit, c'est entre l'entraîneur et le président, voilà ils vont se rencontrer, ils vont crever l'abcès et voilà. Nous joueurs, comme je l'ai dit, on a un match important dimanche et on se concentre là-dessus.

- Comment s'est passée la décision définitive pour toi Dimitri de rester à l'OM, parce qu'il y avait une proposition très concrète en Angleterre ? Et je crois que c'est Marcelo Bielsa qui a demandé justement au président que tu restes parce qu'il était satisfait de toi. Est-ce que tu as, à ce moment-là, bien vu que c'était Marcelo Bielsa qui avait imposé son choix ou pas ?

Non, pas du tout. Cela a été un choix de ma part, au début de saison, dès mon retour. Il n'y a jamais eu d'idées de départ dans ma tête, donc non non, c'est moi-même qui ait pris cette décision, bien avant tout cela.

- Pourquoi ? Tu avais envie vraiment de prouver à Marseille que tu étais au niveau ?

Ben déjà, parce que ça fait un an que je suis là. Je ne suis pas du genre à changer de club tous les ans. Après, comme je l'ai dit il n'y a pas si longtemps, je reste sur une saison plutôt moyenne pour ma première saison. Je pense que je peux faire beaucoup mieux. Cela a été une motivation aussi pour moi de dire que voilà, je suis bien à Marseille, que je peux apporter beaucoup à cette équipe, et c'est pour cela aussi que je suis resté.

- Es-tu animé d'un sentiment de revanche par rapport à cette première saison ?

Non. Pas de revanche. Plutôt de travail pas accompli de ma part. Je pense comme j'ai dit que je peux faire beaucoup mieux.

- Je reviens juste une seconde entre la rencontre entre l'entraîneur et le président de lundi. Vous, au niveau des joueurs, c'est également ce souhait de crever l'abcès, vous espérez des bases saines ?

Cela ne nous concerne pas, voilà, je l'ai dit. C'est entre le président et l'entraîneur. Ils vont régler le problème entre eux. Les joueurs, on n'a rien à voir là-dedans.

- D'un point de vue général, est-ce que vous les joueurs, sans parler de ce qui s'est passé, vous êtes un peu soulagés aussi que la période du mercato soit terminée ?

Soulagés, oui. C'est vrai que c'est toujours des périodes délicates. On sait toujours pas qui va rester, qui va arriver, qui va partir. Donc voilà, après c'est sûr que quand le mercato est terminé, on sait le groupe avec lequel on va évoluer, donc forcément, c'est mieux pour avancer.

- Est-ce que vous êtes armés tu crois pour espérer le podium, compte tenu de ce qu'on voit de Monaco, de ce qu'on voit des premiers matchs ?

Ben je pense qu'on a un groupe de qualité, on n'a pas eu énormément de départ. Après, on a aussi le fait qu'on n'ait pas de coupe d'Europe donc forcément, on sera peut-être un peu plus frais sur les matchs. Donc je pense que oui, on a un groupe qui peut aspirer à finir dans les trois premiers.

- Comment tu le juges ce groupe, est-ce que tu le sens plus fort que celui de la saison précédente ? Est-ce que c'est un groupe équivalent, les arrivées ont compensées les départs, point final ? Comment tu le juges ?

Ben je pense, en comparaison avec l'année dernière, que c'est un groupe qui est en confiance, chose qui n'a pas été souvent le cas la saison dernière, et qui s'est inscrit dans un projet de jeu intéressant, qui nous plaît. Et je pense que, quand on regarde nos deux derniers matchs, on sent vraiment une équipe concernée et qui a envie de faire les efforts ensemble.

- Tu parlais de toi, tu as fait plutôt un bon début de saison, c'est le moins qu'on puisse dire. Qu'est-ce qui se passe, tu es prêt physiquement ? Tu es prêt dans ta tête ? Tu es dans un poste qui te convient ?

Ben, il y a un peu de tout ça. Il y a un peu de tout ça, c'est vrai que mon nouveau poste me plaît, j'ai pas mal de liberté. Ensuite, il y a comme je l'ai dit un projet de jeu qui nous, en tant qu'offensifs, ne peut que nous séduire. On a beaucoup le ballon, on a beaucoup d'occasions. Et ensuite, c'est vrai que j'ai fait une bonne préparation, ce qui m'a permis d'être en confiance pour ce début de saison.

- Tu parles de ton poste Dimitri, le poste de numéro 10. Il y a Abdel Barrada qui est arrivé cet été. Comment tu nous le décrirais parce qu'on ne l'a pas beaucoup vu depuis le début de saison ?

Ben, de ce que j'ai vu, je pense que c'est un vrai numéro 10, un joueur qui, techniquement, a de grosses qualités et, ensuite, c'est un joueur qui aime faire jouer les autres, donc je dirais que c'est un pur numéro 10.

- Avec tes propres mots, comment peux-tu nous expliquer le jeu que Bielsa veut vous faire jouer ? Qu'est-ce qui change par rapport à l'année dernière ?

Ben déjà, il veut qu'on ait quasiment tout le temps le ballon, ne pas le laisser à l'adversaire, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. Pour cela, cela demande beaucoup d'efforts à la perte du ballon surtout. Et ensuite, beaucoup de combinaisons devant, de mouvements. Beaucoup de buts, du spectacle. Il aime qu'on joue bien et qu'il y ait du beau jeu. C'est important pour nous et c'est important pour nos supporters aussi.

- Ca demande une condition physique à toute épreuve ce type de schéma. Est-ce que tu penses que vous avez les moyens de tenir comme cela tout une saison sachant qu'il y a la CAN qui va se présenter, que finalement, il n'y a pas pléthore de remplaçants ? Est-ce que vous allez arriver à tenir toute la saison à ce rythme-là ?

En tout cas, on va travailler pour. Je pense que la CAN, on aura certainement des départs de certains joueurs. Après, je pense qu'on a aussi des jeunes joueurs ou des joueurs qui peuvent remplacer ces départs. Après, c'est aussi le travail d'un groupe. Quand il y a un absent, que cela se voit le moins possible. Ou que cela ne se voit pas du tout.

- Est-ce qu'il est exigeant au niveau du replacement défensif ?

Très. Très exigeant. Je pense que c'est important aussi, si l'on veut avoir le ballon, de le récupérer le plus vite possible.

- Tu estimes que c'est la préparation physique la plus difficile que tu as connu depuis que tu es professionnel ?

Honnêtement, non. C'est l'une des moins dures, mais la chose qui a été la plus dure a été les cinq matchs qu'on a fait en quinze jours. Physiquement, c'était dur d'enchaîner tout cela en préparation. C'est ce qui a fait quasiment notre travail physique.

- Où tu en es par rapport à l'équipe de France ? Tu n'as pas fait une croix dessus, tu n'es pas si vieux ?

Non, je n'ai pas fait une croix dessus mais je l'ai dit, je repars à zéro. Je pense qu'aujourd'hui, dans ma tête, l'objectif c'est d'abord l'Olympique de Marseille. C'est d'être bon avec mon club, de faire ce que je sais faire. Après la sélection, bien sûr, cela reste dans un coin de ma tête mais aujourd'hui, je regarde vraiment vers mon club.

- Quand on dit Dimitri que tu es meilleur la deuxième saison, est-ce que c'est un cliché ou quelque chose que toi tu partages ? Un constat que tu reconnais sur ta carrière ?

Je ne sais pas si c'est un cliché. En tout cas, c'est vrai que quand on arrive dans un club, il y a plus ou moins une période d'adaptation. Après, selon les personnes, ça prend plus ou moins de temps. Donc voilà, aujourd'hui, c'est vrai que ma première saison, comme je l'ai dit, a été plutôt moyenne, même si je reste sur quelques stats pas ridicules. Mais voilà, comme je l'ai dit, je peux faire mieux et je veux faire mieux parce que je me sens bien ici et j'ai envie d'aider le club à retrouver son standing.

- Cela fait deux semaines qu'à l'entraînement, on vous voit faire des exercices, un peu d'aérobic avec des élastiques, des medecine ball. Tu l'avais déjà fait dans ta carrière ? Et qu'est-ce que tu en penses toi de ces entraînements ?

Oui, bien sûr que je l'ai déjà fait. Ca permet de travailler, notamment durant les trêves internationales pour pouvoir travailler fort pour pouvoir justement être prêt après deux semaines de coupures.

- Les vertus des médecine ball, c'est quoi, c'est la musculation ?

Il y a un peu de tout. Il y a de la musculation, de la puissance, ça dépend des exercices.

- Est-ce que vous vous sentez prêts à, peut-être, assumer une nouvelle image à la prochaine journée de championnat parce que Monaco a quand même dégringolé ? Vous, vous avez fait un bon début de championnat. Peut-être vous allez être regardés différemment.

On va dire déjà qu'on est regardé différemment tous les week-ends, qu'on soit devant ou derrière. Donc après... Forcément, c'est beaucoup mieux si l'on est devant. Mais je pense qu'on va se regarder nous, on ne va pas regarder Monaco, on ne va pas regarder Paris. On ne va pas regarder les autres, ce serait le meilleur moyen de passer à côté, et je pense que nous, on sait ce qu'on veut faire, ce qu'on veut mettre en place. Si l'on arrive à mettre notre jeu en place, on ne pourra avoir que des belles surprises.

- Au contraire de votre parcours où vous restez sur deux bons résultats, Evian connaît un début de saison très difficile avec un seul point, c'était face au Paris Saint Germain. A quel type de match vous vous attendez face à la lanterne rouge du championnat ?

Ecoutez, on a vu pas mal de vidéos de cette équipe. On sait que ça va être difficile, on les a vu contre le PSG où voilà, ils jouent leur match quasiment de l'année, avec des lignes très resserrées. Ils ne veulent pas prendre de buts, et ils jouent en contre. Si une équipe comme Paris n'a pas réussi à marquer là-bas, ça veut dire aussi ce que ça veut dire. On a bossé j'ai dit, deux semaines vraiment bien, pour préparer ce match qui est vraiment important pour nous.

- Au point de vue technique mais aussi physique, le fait de jouer à Evian au mois de septembre, c'est peut-être plus une avantage que par rapport à la saison précédente ?

C'est sûr, personnellement, que je préfère les jouer au mois de septembre qu'au mois de janvier.

- Ca fait quelques jours que Doria est arrivé et a partagé vos séances. Est-ce que tu l'as vu un peu, est-ce que tu peux nous donner ses premières impressions le concernant ?

Ben non... vu qu'il avait joué avec sa sélection, il était plutôt en décrassage. On ne l'a pas encore vraiment vu dans les séances collectives.

- Dimitri, tu peux nous dire un mot... Vous êtes nombreux dans le vestiaire, je ne sais pas si c'est ton cas, à apprécier aussi le basket et peut-être à suivre l'équipe de France. Tu suis avec attention ce qu'il se passe ?

J'ai suivi, j'ai suivi. J'ai suivi avec attention le match de l'Espagne et après le Lyon-Monaco ce soir, je suivrai le France-Serbie.

- Cela te donne l'impression d'une équipe solide ? D'une bande de copains ?

Plutôt une bande de copains. Ben c'est vrai que contre l'Espagne, moi le premier on était plutôt pessimistes sur le résultat mais après c'est vrai qu'on voit que sur un match, tout est possible. Après, pour en revenir au match d'Evian, cela peut nous donner certaines leçons, que sur un match tout est possible si l'on y met pas tout le sérieux et toute l'envie qu'il faut.

- Un petit mot sur la nouvelle ambiance que vous découvrez au fil des semaines au Stade Vélodrome ? Qu'est-ce que cela vous inspire ... bon le stade n'est pas complètement plein encore, mais on pourrait espérer peut-être pour le match de Sainté ?

Bien sûr le Stade n'est pas plein. Après je pense que c'est aussi à nous joueurs d'amener notre public à vouloir venir nous voir jouer. Je pense que sur le dernier match, il s'est passé quelque chose, il y a eu vraiment une communion, c'est vrai que cela a été un match particulier où il y a eu beaucoup de buts, du spectacle. Je pense que c'est ce qu'attendent nos supporters. Bien sûr, on ne pourra pas faire ça tous les week-ends mais si l'on y met ce qu'il faut, je pense que les gens prendront du plaisir à venir nous voir et cela pourra vraiment faire une belle fête à la maison.

par **pretender** » 01 Nov 2014, 20:27

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 12/09/2014, Evian TG-OM, 5eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Après vos déclarations la semaine dernière, avez-vous peur d'être sanctionné par Vincent Labrune ?

Je ne peux pas me référer à une situation que je ne connais pas.

- Vous avez rendez-vous avec le président Labrune dans les prochains jours. Allez-vous lui parler ou avez-vous été contacté pour lui parler ?

Oui, on m'a fait part du rendez-vous à venir.

- Estimez-vous être allé trop loin dans vos déclarations la semaine dernière ?

Le vrai problème était de savoir si mes propos étaient exacts ou non.

- Devant les répercussions qu'il y a pu y avoir, n'avez-vous pas de regrets par rapport à ce que vous avez déclarez ?

J'ai considéré qu'il était normal qu'il fallait que je dise ce qui devait être dit.

- Qu'attendez-vous de la réunion avec Vincent Labrune ?

Je ne peux en parler car j'ignore le contenu des sujets qui vont être abordés durant ce rendez-vous.

- Vous dites que le vrai problème est de savoir si vos propos sont exacts ou non. D'après vous, les critiques que vous émettez sont-elles exactes ?

Oui, j'ai revu point par point tout ce que j'avais dit et je ne retire rien de mes propos. Il aurait été irresponsable de ma part de faire ces déclarations et ensuite de revenir en arrière.

- En cas de sanction éventuelle de la part du club, pouvez-vous cesser la collaboration ?

Quelle est la question exacte que vous posez ?

- Elle est très simple. En cas de sanction, pouvez-vous partir de l'OM ?

Non, j'ai un engagement et il est peu probable que je ne le respecte pas. Je ne cherche pas à montrer que je suis très fort mais je ferai tout mon possible pour obtenir gain de cause. Et s'il y a une sanction, je ne peux en parler car je n'en connais pas pour l'heure le contenu.

- Comment avez-vous juger le groupe pendant la trêve internationale ? Les joueurs ont-ils été touchés par ce qu'il s'est passé en coulisses ?

Non, absolument pas.

- Quels sont vos rapports avec Vincent Labrune ? On dit que vous vous parlez peu ou pas ces dernières semaines, est-ce vrai ?

Je réponds aux contacts que me propose le président du club. Et j'utilise les voies qui m'ont été indiquées pour faire mes demandes et exprimer mes besoins. Et si on se base sur ces termes précis, il n'existe aucun obstacle dont je pourrais parler. Si on me demande, je réponds. Et si j'ai besoin de dire quelque chose, je le dis, par les voies qui m'ont été indiquées.

- Quelles sont les voies qui vous ont été données ?

Les voies internes de la hiérarchie, à savoir qu'on ne s'exprime directement au président.

- Le fait de passer par la presse plutôt que directement par le président, vous vous retrouvez dans une impasse ?

Non, pour ce que j'ai à dire, je n'utilise jamais la presse comme instrument. Excepté pour communiquer avec les supporters.

- Ceci signifie donc que les critiques que vous avez émises la semaine dernière, vous les aviez déjà formulées au président ?

Bien sûr.

- Avez-vous tenu ces déclarations pour vous dédouaner en cas de mauvais résultats ?

Pour ce qui est des mauvais résultats, les entraîneurs n'ont aucune excuse. Cette question, avant que vous ne me la posiez, comme je sais que vous journalistes avez des arrières-pensées quand vous la formulez, cette question, j'y ai déjà répondu la semaine dernière lors de la conférence de presse sans que l'on ne me la pose.

- Vous avez évoqué les supporters. Ils sont inquiets en ce moment de ce qu'il se passe au club. Pouvez-vous les rassurer ?

L'unique manière de rassurer les supporters est que l'équipe gagne. Sinon, ce ne sera pas possible de les rassurer. Et je suis l'unique responsable du fait que l'équipe l'emporte, ou soit défaite.

- Lors du rendez-vous prochain avec Vincent Labrune, allez-vous lui parler du mercato d'hiver, parce qu'il y a au moins quatre ou cinq départs qui pourraient être consécutifs à la CAN ?

J'ai été convoqué à la réunion et j'y vais pour écouter.

- Allez-vous demander des recrues pour faire face à cette CAN ?

C'est un événement dont le club doit tenir compte, et l'entraîneur aussi.

- Vous espérez donc que Monsieur Vincent Labrune corrige le tir durant le mercato hivernal ?

Je ne sais pas quelles positions il va prendre pour les futures décisions qu'il va falloir prendre. Mais ce n'est pas pour tout de suite donc cette question ne va peut-être pas être abordée immédiatement.

- Monsieur Bielsa, avez-vous écouté ou entendu les différentes réactions qu'ont suscité vos propos la semaine dernière dans le milieu du football, des présidents, d'anciens présidents, etc., etc. Si oui, qu'en tirez-vous comme enseignements ?

Ceux qui ont des responsabilités dans d'autres clubs ont considéré que mon comportement avait été inadéquat.

- Et vous, qu'en pensez-vous ?

Je répète le fait que des observateurs extérieurs ayant des responsabilités similaires dans d'autres clubs ont estimé que mon comportement avait été inadéquat.

- Je vais poser la question autrement. En tirez-vous la conclusion que le milieu du football se serre les coudes ?

Non, non, il y a de mon point de vue à moi deux questions à se poser. La première, [c'est] de savoir si mes propos étaient exacts ou non. Et la seconde, si c'était bien de tenir ces propos.

Si ce que j'ai dit était faux, ce n'est évidemment pas bien de l'avoir dit. Mais si c'est vrai, il y en a qui vont trouver que c'était une bonne chose de m'être exprimé de la sorte, et d'autres non. Je note que, dans cette situation précise, les gens qui ont donné leur opinion se sont plus focalisés sur le fait que c'était une bonne chose ou non de s'exprimer de la sorte, plutôt que de savoir si ces propos étaient vrais ou non.

- Pour pouvoir mener à bien votre projet sportif Monsieur Bielsa, n'allez-vous pas être obligé dès le prochain mercato de demander plus de pouvoir, un droit de regard plus important sur le recrutement ?

Je n'aspire pas à avoir le pouvoir de décision. Il y a une mauvaise interprétation de mon comportement. Et j'ai réclamé que les procédures soient bien claires. Je vais vous donner un exemple.

J'imagine que par exemple, si Doria lit le journal, on va penser que je n'apprécie pas Doria et ses qualités de footballeur, mais vous pouvez vérifier, je n'ai jamais parlé des qualités de jeu de Doria. Parce que je n'ai pas eu l'occasion de les voir, parce que je ne sais pas ce qu'il en est réellement. Je me suis opposé à son arrivée parce qu'on ne m'a pas demandé mon opinion. Parce qu'il est une chose que de dire que vous me permettez de donner mon opinion, il en est une autre que de dire que ce joueur est bon ou mauvais. Car, pour ce dernier aspect, cela n'a jamais été ce que j'ai dit.

Dans le cas d'Alessandrini, j'ai été consulté, j'ai pu examiner son jeu et j'ai pensé que c'était la bonne décision que le club allait prendre. Mais ce n'est pas moi qui ait proposé son arrivée.

Dans le cas de Michy, il en va de même, ce n'est pas moi qui ait proposé son arrivée, le club a fait ce qu'il a jugé utile de faire. J'ai étudié les caractéristiques du joueur et j'ai donné mon aval.

Dans le cas de Barrada, la différence que j'ai indiqué au club, c'est que... tout d'abord, je souhaite indiquer que j'estime énormément un joueur comme Barrada parce que je tiens à vous le dire vraiment, je l'ai vu jouer en Espagne et là, j'ai eu l'occasion d'observer ses qualités. Je travaillais dans un club qui ne faisait pas venir des joueurs étrangers, et par simple curiosité, j'ai dit "Barrada joue vraiment bien", et l'on m'a répondu que cela allait être le Real Madrid ou le FC Barcelone qui allaient l'acheter. Quand après, on m'a consulté sur la possibilité de recruter Barrada, quand on a commencé à étudier l'idée de sa venue, j'ai alors demandé si sa venue allait être définitive ou si son transfert s'effectuerait sous la forme d'un prêt parce que les analyses que je fais ne sont pas les mêmes dans un cas ou dans l'autre. Les analyses ne sont pas les mêmes selon que l'on dispose d'un an pour construire une position définitive, ce qui est le cas d'un joueur prêté avec option d'achat, ou selon que cet achat soit définitif.

Au début, l'arrivée de Barrada était envisagée sous la forme d'un prêt avec option d'achat et, finalement, il a été recruté de manière définitive.

Je veux que cela soit bien clair, et non pas parce que j'aurais tenu des propos différents de ceux que je tiens maintenant. Donc je veux dire clairement ma position sur les joueurs qui ont été recrutés et je crois, et j'aimerais que si je me trompe, vous me le fassiez savoir, que je n'ai porté aucun préjudice aux quatre joueurs que sont les nouvelles recrues.

Mon opinion n'avait rien d'offensante à l'égard de ces quatre joueurs. Et si vous pensiez que je me trompe, j'aimerais bien que vous me le fassiez savoir. Et en argumentant votre position.

Si vous ne vous exprimez pas à ce sujet, je comprendrais, même si c'est un peu prétentieux de ma part, que vous êtes d'accord avec ce que je viens de dire.

- Pour revenir sur le cas Doria, lorsqu'il était au Qatar avec la sélection brésilienne, certains journalistes lui ont rapporté, peut-être ont-ils déformé, les propos de la conférence de presse de la semaine dernière. Il est rentré depuis, avez-vous eu, ou allez-vous avoir une explication avec lui et comptez-vous sur lui immédiatement ?

Mais je répète, pour ce qui est de Doria, tout ce que j'avais à dire, je l'ai déjà dit.

- Avez-vous eu une explication avec Doria ?

Que faudrait-il que je lui explique ?

- Que Doria n'était pas le malvenu...

Mais je ne vais pas lui dire que je ne le connais pas en tant que footballeur, comme je ne connais pas 95 % des joueurs du monde entier.

- Est-ce que vous comptez sur lui pour le prochain match ? Sera-t-il dans le groupe ?

Oui, bien sûr.

- Il y a 12 jours qui se sont écoulés depuis la fin du mercato. Que pensez-vous de Doria et au final, pensez-vous que c'est une bonne recrue ?

Je n'ai toujours pas d'opinion à son égard, bien évidemment. Et à partir de maintenant, Doria, ainsi que les 30 joueurs qui sont dans le groupe, va avoir la possibilité de s'exprimer tous les jours. Il fait partie du club, il y a 30 joueurs qui travaillent, et il est un parmi les 30.

- Un magazine français fait état d'un incident que vous auriez eu avec un de vos assistants, votre interprète. Confirmez-vous ce fait ?

Le plus facile dans un cas comme celui-ci est de répondre par oui ou par non. Mais la réponse que je vous donne est qu'il y a des situations internes dont je ne suis pas tenu de vous parler.

- Monsieur Bielsa, pour parler un peu de sport, de football...

(Marcelo Bielsa coupe) Mais ce que je voudrais dire, c'est qu'aucun des membres du groupe qui est avec moi n'est mis à l'écart.

- ... Ni n'a été menacé par vous ?

Non, je réitère, la plus facile des réponses à cette question est de dire oui ou non. Mais il y a des sujets pour lesquels je n'ai aucune obligation de vous répondre.

- Combien avez-vous de joueurs à votre disposition, que vous utilisez parce qu'à un moment, vous disiez, 22 joueurs, et vous n'en avez eu que 16. Aujourd'hui, vous avez le groupe à disposition. Combien en avez-vous exactement que vous pouvez utiliser en match ?

C'est changeant. Au départ, nous devions être 22, après, nous étions 20, puis 18, puis 16. Plus les 13 joueurs jeunes qui nous accompagnent.

- (La traductrice) Est-ce 13 ou 3 ?

13... (rires) Mais il ne faut jamais être aussi précis parce que parfois c'est 13, parfois c'est 11...

- Allez-vous récupérer prochainement Benoît Cheyrou dans le groupe ?

Cette question est une question qui relève de Cheyrou et du club. Moi, j'ai déjà dit tout ce que j'avais à dire.

- Une question concernant le terrain. Lors du match amical à Avignon, on a vu Gignac être décalé sur le côté droit. Est-ce une option à laquelle vous réfléchissez sur la durée, de mettre Gignac à droite ?

Je n'écarte pas l'idée que Gignac et Michy jouent dans la même équipe. Lors du match contre Montpellier, ils ont joué l'un derrière l'autre, l'un avec l'autre, les deux comme avants-centre, et lors du match contre les visiteurs (Guingamp) que nous avons gagné 1 à 0, ils ont été ensemble, Gignac à droite, et Michy au centre, c'est une autre possibilité. Lors du premier match, il y avait eu Gignac à gauche et Michy au centre. Ce sont des variantes que j'ai testé.

- Quels joueurs sont disponibles pour le match contre Evian ? Allez-vous récupérer des joueurs des matchs internationaux ?

Oui, les joueurs des matchs internationaux sont en bonne forme mais avant de donner une réponse définitive, je vais vérifier encore aujourd'hui et demain. Mais je pense que oui, ils sont tous en forme.

- Vous avez dégagé quasiment une équipe-type avec des bons résultats avant la trêve. Les cartes sont-elles rebattues, est-ce que cela change ou va changer du fait de l'arrivée de Doria ? Allez-vous changer votre équipe qui vous a donné satisfaction lors du dernier match ?

Doria est arrivé à l'OM sans que je n'ai pu m'exprimer à son sujet. Et cela ne signifiait pas que je donnais une opinion sur sa valeur, je voulais juste dire que je n'avais pas eu l'occasion de l'observer tranquillement mais j'aurais bien apprécié qu'on me demande mon opinion parce que c'est quand même un joueur qui va entrer et jouer plusieurs années.

Une fois qu'il fait partie intégrante du club, il entre en compétitition avec les joueurs qui faisait déjà avant partie du club et qui jouait à cette même position. A l'Olympique de Marseille, il y a Morel, Sparagna, Fanni, et Doria va entrer en compétition avec tous ces joueurs et c'est absolument normal. Il n'y a rien de nouveau, c'est ce qu'il se passe dans toutes les équipes du monde.

- Ceci, je comprends. Mais je disais, avec l'arrivée de Doria, le retour de Fanni, etc., envisagez-vous de changer l'équipe qui vous a donné satisfaction ?

Non. La réponse est la suivante : s'il ne se passe rien de spécial, Mandanda,Brice [Dja Djédjé], Nkoulou, Morel, Mendy, Romao, Imbula, Payet, Thauvin, Gignac, et André Ayew, et comme alternatives, Samba, Fanni, Sparagna, Lemina, Barrada, Michy et Alessandrini.

- Pas Doria ?

Ceux qui vont voyager sont les joueurs que j'ai mentionné. Mais regardez dans quelle difficulté je me trouve. Doria n'est pas habilité à jouer cette semaine. Mais il faut que je dise ceci pour acquérir de l'innocence face à l'acidité de la question.

- (Rires de l'assistance) Hélène Foxonet : N'exagérez pas Monsieur Bielsa, s'il vous plaît. Ce n'était pas si acide que cela, c'était une question football.

Ce n'est pas que cela me gêne que cette question ait été présentée de cette manière, mais je souhaitais seulement vous dire, dans la position dans laquelle je me trouve dorénavant, que si Doria n'est pas meilleur que les autres, je vais devenir suspect.

- On a compris qu'il fallait que vous le voyiez jouer pour lui faire confiance en résumé.

Oui oui, comme pour n'importe quel joueur. Parce que la concurrence, la lutte pour une place est l'essence-même du football professionnel.

- Un mot sur le jeune brésilien Alef recruté cet été. Apparemment, il a joué avec les joueurs pros. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C'est un joueur prêté et il s'entraîne avec les joueurs de son âge.

- Monsieur Bielsa, une question que je souhaitais vous poser au tout début, je quitte le domaine sportif. Avez-vous déjà rencontré Margarita Louis-Dreyfus, la patronne du club, ou aimeriez-vous lui parler ou la rencontrer ?

Je l'ai saluée, j'ai fait sa connaissance, mais j'ai mon avis et je ne le donne pas, excepté par les voies normales. Il y a des vases communicants, c'est le président qui établit la communication avec Margarita Louis-Dreyfus, et non moi. Et ceci est normal.

- Monsieur Bielsa, vous sentez-vous bien ici ou cela vous semble-t-il plus compliqué que vous ne le croyiez ?

Ce qu'il convient que je réponde est que je vais faire mon possible pour qu'on gagne. Et la seule chose qui donne le plaisir, la tranquillité, c'est de gagner. S'il y a des acteurs qui sont bien placés pour savoir cela, ce sont les médias, parce qu'ils voient les catastrophes qu'entraînent une défaite. Ou, du moins, ils les décrivent. Ce ne sont pas eux qui les créent.

- Vous avez repoussé plusieurs fois votre arrivée en juin. Est-ce que vous avez hésité à venir à Marseille, voyant que vos demandes n'allaient pas être satisfaites, notamment le fait d'avoir un groupe au complet à la reprise de l'entraînement ?

Non, cela a été repoussé une seule fois et non pas plusieurs fois, et je ne préfère pas vous dire pourquoi parce que je pense que cela n'est pas nécessaire.

- Apprenez-vous toujours le français ? Si oui, à quel rythme ?

Avec la même lenteur que mon intelligence.

- Vous espérez parler français prochainement ?

Je crois que cela va être dur pour moi et qu'il est préférable que je continue à m'exprimer dans la langue que je connais bien.

- Merci beaucoup. Gracias.

par **pretender** » 02 Nov 2014, 12:58

Saison 2014-2015. Conférence de Nicolas Nkoulou le 18/09/2014, OM-Stade Rennais FC, 6eme journée de championnat de Ligue 1.

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- On a le sentiment d'avoir retrouvé le vrai Nkoulou si l'on peut dire. Est-ce que c'est un sentiment que tu as aussi par rapport à ce début de saison ?

Ben écoutez, je me sens mieux match après match, autant que l'équipe évidemment. Voilà, on va continuer de travailler, je vais continuer de travailler, en espérant m'améliorer encore.

- C'est le système, la préparation qui pour toi a été plus courte. As-tu des explications à ce bon début ?

Non pas du tout, je ne préfère pas chercher. Je pense qu'on est sur la bonne voie, il va falloir continuer à travailler.

- Est-ce que tu estimes avoir un regard un peu nouveau ou différent par rapport au système amené à changer selon le nombre d'attaquants en face ? Est-ce que cela demande plus de responsabilités, plus de prise de parole, etc. ?

Non, pas vraiment. Je pense que j'ai toujours eu ce rôle de parler, de celui qui donne de la voix. Mais il n'y a pas vraiment grand changement.

- Tu as douté à un moment donné, quand tu as vu qu'en défense, il n'y avait pas d'arrivées, de renforts, alors qu'il y avait eu des départs, celui de Souley [Souleymane Diawara], celui de Lucas Mendes ?

Non pas du tout, je pense que ceux qui sont là se devaient de faire leur travail. Je parle de la cellule de recrutement, des patrons du club. Après moi, ce qui me préoccupait, c'était de retrouver mon niveau.

- A ce sujet justement, par rapport à la saison dernière, au point de vue de ton niveau, on a vu contre Nice que tu avais retrouvé ton niveau d'il y a deux saisons. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Comment es-tu en train de retrouver ton niveau que tu avais il y a deux ans, lorsque tu étais un des meilleurs défenseurs centraux du championnat ?

Il m'est difficile aujourd'hui de faire un bilan, de savoir ce qui n'allait pas cette fois-là, qui peut être va mieux cette fois. Je travaille, je travaille comme mes coéquipiers. On travaille, voilà je vais continuer de bosser, de m'appuyer sur mes points forts et de gommer ce qu'il y a de moins bien.

- Est-ce que l'arrivée de ce coach, peux-tu nous parler des relations que tu as avec Bielsa, s'appuie-t-il sur toi, est-ce qu'il t'a redonné confiance, peut-on savoir comment ça se passe avec lui ?

Concernant la confiance, non je n'ai jamais perdu confiance, c'est vrai que j'ai été en difficulté mais je ne pense pas avoir perdu confiance. Mais voilà, avec le coach tout se passe bien, comme avec mes coéquipiers d'ailleurs. Mais je pense qu'il est près des joueurs et c'est le plus important.

- Qu'est-ce qu'il attend de toi exactement ?

Et bien, que je sois bon sur le terrain.

- Il n'y a pas de consignes spécifiques ? Parce que la défense change aussi, peut passer à trois ou à quatre. Il ne demande pas quelque chose de particulier ?

Non, pas vraiment. Ce sont les mêmes consignes qu'on soit à quatre ou à trois.

- Comment juges-tu Doria, qui vient d'arriver et vous a rejoints ? Ses qualités techniques ?

Je pense qu'il n'est pas là par hasard. Je pense que c'est un très bon joueur. Maintenant, on attend de le voir à l'oeuvre. On l'a bien accepté, il travaille bien, et pour moi c'est un plus pour l'équipe.

- Est-ce que ton poste est exactement le même selon que vous jouiez à trois ou à quatre derrière, et sinon, quelles sont les différences ?

C'est peut-être le même poste, mais il y a une petite différence. Je suis peut-être un peu plus décroché quand on joue à trois, j'assume quasiment toutes les couvertures et quand on joue à quatre, on est deux, du coup les tâches sont un peu plus partagées.

- Et tu es plus à l'aise dans quel rôle, celui de libéro ou celui de stoppeur ?

Les deux rôles.

- On ne pensait pas te revoir au début de saison à l'OM. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu ne voulais pas partir, en fait c'est ça ?

Il y a un constat que j'ai fait, c'est que chaque année, je suis sur la liste des départs. On m'annonce un peu partout et je suis toujours là. Donc j'ai jamais dit que je partais, je suis toujours sous contrat. Et voilà, le reste me surprend.

- Tu avais même déclaré au milieu de la saison, plus ou moins, surtout ne pas vouloir partir sur un sentiment un peu mitigé parce que tu reconnaissais toi-même que tes prestations n'étaient pas au niveau que tu souhaitais. Tu es animé du même état d'esprit de vouloir te rattraper, tu as un sentiment de revanche par rapport à tes performances ?

Bien évidemment, quand on est professionnel, quand on est joueur de haut niveau, on se sent un peu mal quand les choses ne vont pas comme on le souhaite. Maintenant, comme je l'ai dit, j'appartiens à l'Olympique de Marseille, je vais continuer de me battre jusqu'au bout.

- Comment tu juges l'effectif, l'équipe par rapport à la saison dernière, et en termes d'ambitions, quelles ambitions tu voudrais avoir pour l'OM cette année ?

Ecoutez, l'ambition de l'équipe, c'est de gagner match après match. Comme on dit souvent, les comptes, on va les faire à la fin. Maintenant, en ce qui concerne le groupe, je pense qu'il n'y a pas grand chose qui ait changé. On continue de bien vivre ensemble, même si c'est vrai qu'il y a une façon différente de travailler. Mais je pense que ça reste le même état d'esprit.

- Nicolas, sincèrement, le fait que Monaco ait perdu des joueurs comme Falcao et James, bon Paris semble pas être à son meilleur niveau pour le moment, mais si l'on parle de Monaco, est-ce que cela ne vous ouvre pas des perspectives un peu plus importantes que ce qu'on pensait en début de saison ? Est-ce qu'il n'y a pas une deuxième place à aller décrocher, alors que ce n'était presque plus dans les têtes vu le niveau affiché par Monaco. Franchement ?

Ecoutez, mieux vaut se préoccuper de nous, je pense que ce n'est pas mal ce qu'on fait jusqu'ici, on ne voudrait pas se prendre la tête, on ne voudrait pas se positionner. on prendra match après match, on va pousser et on espère jouer les premiers rôles d'ici la fin.

- Est-ce que tu estimes que Rennes est un cran au-dessus des adversaires que vous avez affronter jusqu'à présent ?

Ecoutez, toute équipe a ses atouts, c'est une bonne équipe que nous respectons. Nous, on est à la maison, il va falloir se faire respecter et continuer surtout notre belle série.

- Tu parlais d'une manière différente de travailler, qu'est-ce qui change de plus par rapport à ce que tu as connu précédemment ?

Je pense que le travail est plus axé sur l'aspect tactique, c'est ce sur quoi nous travaillons tous les jours.

- Il y a aussi une manière différente de jouer, notamment dans la relance. On voit des relances courtes, on voit Mandanda qui donne le ballon à la main aux défenseurs, est-ce que toi tu vois du changement à ce niveau-là, au niveau de la relance et une attention particulière portée à ce niveau-là, des solutions proposées par les latéraux ?

Oui, ça nous permet de participer au jeu, de nous sentir concerné, de participer aux offensives. Parce que le plus souvent, quand on parle des défenseurs, on parle de défendre, défendre, défendre mais là, il faut commencer de derrière et bien finir.

- Il y a un point qui avait été soulevé la saison dernière, c'est le nombre de défaites à domicile. Justement, vous avez à coeur de vous racheter par rapport à ça, par rapport au nombre de points perdus au Stade Vélodrome ?

Je pense que pour faire une bonne saison, il faut essayer de gagner tous les matchs à domicile même si on a bien commencé. Mais voilà, on va tout donner, et espérer prendre un maximum de points à la maison.

- Nicolas, tous les mardis, on vous voit faire des exercices à deux, tu sais avec des élastiques, des medecine ball. C'est un peu original comme exercice, tu m'expliques à quoi ça sert chaque exercice parce que nous, on ne comprend pas trop de loin ?

Ben écoutez, je ne vais pas vous détailler. C'est un peu professionnel, ça concerne l'équipe. En général, c'est pour nous améliorer, que ce soit physiquement comme mentalement aussi, ça fait du bien.

- Vous travaillez quoi, l'endurance, la force... ?

Un peu de tout.

- Nicolas, est-ce que tu considères que l'équipe a progressée depuis le début de la saison et la défense plus particulièrement ?

Oui, je pense qu'il y a une légère amélioration. Evidemment, il reste des choses à corriger mais on est sur le bon chemin, on travaille bien et on est tous contents de travailler ensemble.

- Nicolas, qu'est-ce qu'il vous reste de la Coupe du Monde ? Ca n'a pas été une grande réussite, c'est le moins qu'on puisse dire. Est-ce qu'il y a une nouvelle dynamique maintenant ? Avez-vous des regrets sur cette Coupe du Monde ? Sur quoi ?

Sur l'ensemble de l'équipe, parce que je suis convaincu qu'on avait des arguments, qu'on avait des joueurs pour répondre présents, mais voilà dommage, il suffit pas d'avoir des noms, il faut le démontrer. Voilà, on est passé tous au travers.

- Justement, le sélectionneur du Cameroun a ajouté beaucoup de jeunes à la nouvelle équipe. On pense à Njie l'attaquant lyonnais, ou au Marseillais Brice Nlaté. On ne le connaît pas beaucoup, on a été très surpris de le voir convoquer. Est-ce que tu peux nous présenter tout simplement ton coéquipier avec le Cameroun ?

Ecoutez, je pense qu'il mérite sa sélection, il n'est pas là par hasard. Je suis content qu'il appartienne à l'Olympique de Marseille. C'est preuve quand même qu'il a beaucoup de qualités. C'est un bon défenseur et j'espère le voir avec les pros d'ici la fin de saison.

- Il joue à quel poste exactement ?
C'est un défenseur cen... défenseur, il peut jouer latéral, il peut jouer dans l'axe.

- Tu le connaissais avant qu'il arrive à l'OM ?

Pas vraiment.

- Il paraît qu'il t'a bluffé ?

Ouais, j'ai beaucoup apprécié.

- Vous dites, "il ne suffit pas d'avoir des noms dans une équipe, il faut le démontrer." Vous avez une dent contre certains ou pas du tout ?

Non, pas du tout, pas du tout. La preuve, je fais partie de ceux qui n'ont pas assuré. Donc voilà, je suis déçu autant qu'eux, et la vie continue.

- La CAN qui va se jouer au Maroc en janvier 2015, c'est un but pour toi, c'est un objectif ?

Ouais, je pense que tout africain aimerait participer à une CAN. On est à fond, on va prendre les matchs au sérieux. On va essayer de les gagner, en espérant redonner envie au peuple camerounais.

- C'est ta quatrième saison à l'OM. Comment est-ce que tu te sens ? Est-ce que tu as une pression supplémentaire par rapport au fait que tu es considéré entre guillemets comme un ancien ?

Non, pas du tout. Je me remets en question régulièrement, du coup je n'ai pas de pression supplémentaire.

- Plusieurs cadres sont partis, est-ce que cela transforme ton rôle au sein du groupe ?
Oui évidemment, je suis aujourd'hui observé par les plus jeunes. Du coup, je dois faire attention à ce que je fais, parce que voilà, il faut leur montrer le bon exemple.

- Tu ne roules pas à 230 km/h quoi...
Non j'ai une Smart. (rires)

- Finalement, est-ce que cela te surprend de voir l'équipe tout en haut du classement ou est-ce que toi, dès le début de saison, tu avais senti que cela allait être une saison bien meilleure que la saison précédente ?

Je ne peux pas sentir les coups avant. C'est sûr que cela a été mon souhait que l'on démarre du mieux possible. Maintenant, on est contents, c'est un état de grâce. On va continuer de démontrer ce qu'on fait jusqu'ici.

- Excuse-moi, je suis arrivée en retard. Mais est-ce que tu peux nous redire pourquoi tu es bien meilleur que la saison dernière ? Ce qui a changé ? Est-ce que tu t'es mieux préparé ? Est-ce que tu es bien dans ta tête ? Ou est-ce que tu as analysé la saison dernière pour expliquer que tu reviens au top aujourd'hui ?

Ecoutez, c'est à vous de me dire. Vous êtes mieux placés, vous m'observez, il m'est difficile de porter des jugements sur moi. Mais une chose est sûre, je me sens beaucoup mieux que l'année dernière.

- C'est mental ?, c'est physique ?

Peut-être, ce sont des questions que je me pose moi aussi.

- Tu n'as pas analysé ce qui s'est passé la saison dernière pour toi pour pouvoir progresser ?

Non, pas encore.

- Vous jouez contre Rennes samedi, un match au Vélodrome, c'est l'occasion d'enchaîner une quatrième victoire consécutive. Vous sentez qu'il y a une force qui se dégage de l'effectif olympien et comment abordez-vous cette rencontre contre Rennes ?

Avec la plus grande sérénité. Vous savez, c'est toujours plus facile d'enchaîner les matchs quand tout va bien. On est tous dans le meilleur état d'esprit possible. On va continuer ce qu'on a su faire, tout en gommant ce qui n'a pas été bien parce que chaque fois, on travaille. Il y a beaucoup de chantiers, il y a beaucoup de travail à faire, mais on est là pour ça, le staff est là pour ça, le coach est là pour ça, et nous espérons tous faire une belle saison.

- Et Rennes est une équipe capable du meilleur comme du pire. Comment on aborde une rencontre contre des adversaires qui peuvent claquer un superbe résultat, 6-2 par exemple contre Evian, et la semaine d'après, se prendre une lourde défaite ? Comment on fait pour gérer ce type de rencontre ?

On est justement en train de savoir comment le gérer puisqu'on n'a pas fini la préparation de ce match. Avec le staff, nous travaillons, nous faisons des séances vidéos, que nous mettons en pratique sur le terrain. D'ici quelques heures, d'ici quelques jours, on saura sur quel pied danser pour aborder ce match.

- Est-ce que toi précisément, il y a une séance vidéo qui t'a servi à améliorer un point...

Toutes les séances vidéos m'ont servi.

- Il y en a beaucoup cette année.

On le fait tout le temps, des fois trois à quatre par jour, ouais.

- Individualisées ?

Individualisées, collectives, c'est un mélange de tout.

- Et elles peuvent durer combien de temps ces séances ?

C'est plus ou moins varié. Il y en a qui dure 15 minutes, il y en a qui dure 5 minutes, il y en a qui dure 30 minutes, ça change.

- Et toi, est-ce qu'il y a quelque chose par rapport à votre organisation tactique, par rapport à ton jeu que tu as pu améliorer ? Parce que tu t'es remis plusieurs fois en cause suite à ces séances vidéos ?

Tout le temps, je suis remis en cause, parce qu'on ne fait jamais un match parfait, il y a toujours quelque chose à corriger. Je pense que toutes les séances me concernent. J'ai souvent été ou plusieurs fois fautif sur des déplacements, moi autant que les autres. Je pense que nous sommes tous gagnants dans ce travail.

- Ca consiste en quoi, vous observer en matchs, à l'entraînement ? C'est observer aussi le jeu de votre adversaire avant les matchs, c'est ça ?

Ouais, c'est le top.

- Et c'est vraiment efficace, quoi ?

Et bien écoutez, puisque ça marche, je pense que c'est efficace.

- Nico, je suis désolé si la question t'a déjà été posée. Je suis moi aussi arrivé en retard. Le fait d'être le seul défenseur central titulaire en ce moment dans cette équipe, ça change quelque chose dans ta façon de jouer ? Comment tu t'entends avec Jérémy avec qui tu joues le plus souvent à tes côtés ? Comment ça se passe ?

Ben écoutez, ça ne m'a pas gêné parce que j'ai eu la chance et l'opportunité d'évoluer avec de très bons joueurs. Jérémy Morel, c'est quelqu'un que j'apprécie énormément, parce qu'humainement c'est un garçon bien , sur le terrain il est irréprochable. Romao, ... je ne peux pas tous les citer, mais je pense que ce sont de très bons joueurs avec qui je n'ai jamais eu de problème, avec lesquels je m'entends super bien. Evidemment on peut faire un meilleur match comme un match moins bien, mais voilà, je prends toujours du plaisir à évoluer avec chacun d'eux.

- Etant donné que ce ne sont pas leurs postes de prédilection, tu leur as parlé justement au moment où ils ont été replacés ?

Oui, c'est un peu mon devoir, c'est mon travail. Il y a des vidéos qui sont là aussi pour les aider.

- Le fait que par rapport aux deux premiers matchs où la défense a été quand même pas mal pointée du doigt, avec les cinq buts pris en deux rencontres, depuis ça a beaucoup changé, comment peux-tu expliquer ce changement ? Vous ne venez de prendre qu'un seul but en trois matchs.

Je pense que c'est une preuve d'amélioration, je pense qu'on a travaillé à partir des séances vidéos. On a pratiqué sur le terrain. On défend mieux parce qu'on défend ensemble, on attaque mieux parce qu'on attaque ensemble. Donc voilà, on essaye de s'améliorer entraînement après entraînement, match après match.

- Qu'est-ce qui a changé dans les entraînements justement par rapport à la saison dernière ?

Je dirais peut-être les caméras qu'il y a autour.

- Tu parles des nôtres ? (rires)

Non non, pas les vôtres. Oui les caméras autour parce qu'elles nous permettent de visionner aussi les entraînements qu'on a fait. Et c'est important de savoir dans quel état d'esprit nous allons travailler, si l'entraînement a été bien ou pas, c'est déjà ça.

- Est-ce que tu estimes donc que l'OM a franchi un cap en termes de professionnalisme ? Tu trouves le club plus professionnel, notamment dans les entraînements ?

Ecoutez, c'est un grand club. Le club est professionnel depuis le début, depuis que je suis là. Je ne pouvais pas parler du club sans être là. Il y a beaucoup de changements, c'est plutôt bénéfique pour les joueurs, pour l'ensemble du staff, pour Marseille en général.

- Vous avez des entraînements purement défensifs, si je ne me trompe pas, avec un entraîneur dédié qui vous fait travailler spécialement. Je voulais savoir ce que cela vous apportait et ce que vous travaillez spécifiquement que vous n'aviez peut-être jamais travaillé avant.

Jamais, je ne dirais pas jamais, mais ce qui est bien, c'est qu'on a des séances spécifiques, du gardien à l'attaquant. Et voilà, on nous fait travailler du jeu aérien, des positionnements, des couvertures. Ce sont des choses qu'on retrouve tout le temps durant les matchs.

- Il est arrivé souvent de changer de système de jeu en cours de match, ça devient quasiment même une habitude. Est-ce que c'est perturbant pour vous ?

Non, pas du tout. Cela fait partie du travail, selon comment l'on joue, selon l'adversaire, comment nous sentons le jeu. Voilà, on se positionne.

- Quand ça change en cours de partie, il y a besoin d'un petit temps d'adaptation. On a vu à Evian, où le passage à trois a entraîné un peu de flottement. Il y a encore besoin de rodage ?

Ouais, voilà, je pense qu'on est au tout début de ce qu'on nous montre, de ce qu'on nous présente comme projet, comme travail. On essaye de s'améliorer tous les jours. Nous nous sentons bien. Plus les matchs passent, mieux les choses vont. On va essayer de s'adapter plus facilement.

- Vous avez été surpris de vous retrouver souvent dans l'axe droit, dans la défense à trois en seconde période à Bastia, quand Jérémy Morel s'est retrouvé complètement au centre ? C'était vraiment une adaptation, c'était carrément du jamais vu !

Ouais, mais faut pas être surpris. Je pense que si j'étais décalé sur la droite, c'est comme si je jouais central droit quand on joue à quatre. Je pense qu'il n'y a pas eu de surprise.

- Si tu dis que vous n'en êtes qu'au début de vos progrès, cela veut dire que vous pouvez espérer beaucoup dans ce championnat ?

Ouais mais il faut pas se prononcer, il ne faut pas dire les choses avant. Je pense qu'il faut démontrer les choses, qu'il faut aller les chercher.

- Toi, tu changes pas d'année en année ! (rires)

Non je reste le même. Je suis là (il tire son polo avec l'écusson de l'OM), je ne vais pas changer. (sourire)

- Tu as appris justement à aimer Marseille, avec le temps ?
Ecoutez, je ne suis pas venu là par hasard, j'aimais déjà le club. Je prends encore du plaisir, je l'aime jour après jour.

- Je parle de Marseille dans sa globalité, la ville...
Tout.

par **pretender** » 02 Nov 2014, 17:52

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 18/09/2014, OM-Stade Rennais FC, 6eme journée de championnat de Ligue 1.

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- Monsieur Bielsa, la Ligue des champions a commencée, cela fait bizarre de ne plus voir l'OM y évoluer. D'après vous, l'OM a-t-il de vraies chances d'y retourner la saison prochaine ?

On va essayer de tout faire pour pouvoir disputer cette compétition. Il n'y aucune certitude quant au fait d'y évoluer mais nous allons faire tout notre possible pour pouvoir la jouer.

- Avec les départs de James Rodriguez et de Falcaõ, certains font de l'OM le concurrent numéro 1 du Paris Saint Germain pour le titre. Assumez-vous ce statut là ?

Ces supputations, il faut les confirmer et ce sera tout au long des 38 journées du championnat que nous pourrons le démontrer.

- Samedi contre Rennes, vous allez affronter un entraîneur contre lequel vous avez déjà évolué, Philippe Montanier, qui était à la Real Sociedad lorsque vous officiez à l'Athletic Bilbao. Quelle image conservez-vous de lui ?

Son travail à la Real Sociedad le décrit comme un grand entraîneur.

- Dimanche, à Evian, vous êtes passé en défense à trois en cours de seconde mi-temps. C'était pour habituer les joueurs à ce système alors que le résultat était plus ou moins acquis ou étaient-ce les conditions du match qui imposaient ce changement ?

Le changement de faire descendre Romao en défense correspond seulement au fait que l'adversaire évoluait à un attaquant avant la fin du match où l'équipe d'Evian est passée à deux attaquants. Le changement tactique se résumait à cela.

- Avez-vous l'impression maintenant que vos joueurs se sentent à l'aise dans les deux systèmes ou cela vous paraît-il plus compliqué lorsque les joueurs évoluent dans un système à trois défenseurs centraux ?

En fait, quand il y a deux attaquants dans une ligne de quatre, les joueurs sont moins à l'aise du fait qu'il n'y ait pas un libéro qui peut les couvrir en cas d'erreur.

- Pour la première fois, vous allez disputer trois matchs en huit jours. Cela fait plusieurs semaines que vous alignez quasiment la même équipe. Le fait d'avoir des matchs rapprochés, cela vous incite-t-il à revoir la disposition et les joueurs que vous allez aligner ?

Le fait d'avoir des matchs rapprochés ne va pas m'inciter à procéder à des changements. Les changements viennent en cas de blessures, d'ajustements tactiques, ou de méformes.

- Le problème administratif avec Doria est-il réglé ?

Pas pour le moment, non.

- Il ne pourra donc pas jouer ?

Je ne peux pas être aussi catégorique car nous sommes encore à quelques jours du match, mais à cet instant précis, il ne peut pas jouer.

- En une semaine, avez-vous pu vous faire une idée plus précise de la valeur du joueur ou est-ce encore et toujours trop court ?

Je ne commente jamais en public la valeur d'un joueur.

- Vous ne pouvez donc pas nous dire si physiquement vous le sentez apte à jouer si administrativement il l'était ?

Physiquement, il est prêt pour jouer un match.

- Après votre rencontre avec le président, estimez-vous que l'incident est clos ?

Oui, et même avant la rencontre avec le président, le problème était clos.

- Vous restez sur trois victoires consécutives, avec un jeu que les observateurs disent séduisant. Etes-vous vous satisfait de la qualité du jeu ? Que vous reste-t-il à améliorer ?

La valeur de l'équipe, on pourra l'observer lorsque nous aurons affronter des gros clubs. De plus, il reste des choses à améliorer et à développer.

- Précisément, le match contre Saint-Etienne, qui est l'une des meilleures équipes du championnat, représente-t-il à vos yeux le vrai test de ce début de saison ?

Il n'est jamais très bon de parler d'une équipe lorsqu'il y a des matchs contre d'autres adversaires entre temps. De ce fait, je préfère ne pas en parler, et me concentrer seulement sur le match à venir.

- Vous avez dit que l'incident était clos avec votre président avant même de le rencontrer. Est-ce à dire que cette rencontre ne vous a rien apporté, notamment en termes de garanties sur un changement de mode de fonctionnement ?

Non, j'ai simplement dit que le problème était clos avant de voir le Président. De plus, c'est un point qui doit rester d'ordre privé et sur lequel je ne m'exprimerais pas.

- Vous dites qu'il y a des choses à améliorer. Pouvez-vous préciser lesquelles selon vous ?

La construction de l'attaque reste à améliorer, surtout quand les espaces se réduisent et que l'adversaire vient défendre avec huit ou neuf joueurs.

- Pourtant, vous avez la meilleure attaque de la Ligue 1 avant le match contre Rennes. Comment l'expliquez-vous ?

Cette comparaison n'est pas valide car nous n'avons disputé que cinq matches et tout le monde n'a pas joué contre les mêmes adversaires que nous.

- Nicolas Nkoulou disait tout à l'heure qu'il y avait énormément de séances vidéos. En quoi consistent-elles toutes ces séances vidéos ?

Analyser les erreurs, les choses bien faites, afin de montrer quels sont les mouvements que l'on souhaite faire, les actions que l'on essaye d'inculquer aux joueurs.

- Cela concerne l'entraînement et les matches ? Ou seulement les matchs ?

Surtout les matchs. En principe, durant la pré-saison, c'était surtout sur les entraînements mais maintenant, c'est surtout sur les matchs.

- Comment estimez-vous l'apport de vos latéraux sur le plan offensif, qui ont été le plus souvent Dja Djédjé et Mendy, avec Morel qui a fait une pige là face à Evian ?

Ils ont des capacités suffisantes pour bien attaquer. Morel, cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas évolué dans cette position, et Mendy est celui qui brille le plus sur ce plan. Et Brice [Dja Djédjé] a beaucoup de qualités à nous offrir et il ne les a pas encore toutes apportées. Dans le jeu offensif bien sûr. Parce que Brice [Dja Djédjé] a des qualités encore plus élevées que celles qu'il nous a montré jusqu'à présent.

- Mario Lemina peut-il être une alternative d'après vous comme latéral droit ?

Dans son ancien club, dans un schéma de jeu de 4-4-2, Mario [Lemina] évoluait attaquant ou milieu droit, et dans ce schéma, les fonctions de latéral droit et de milieu excentré à droite sont semblables. Après avoir vu ce qu'il avait fait dans son ancienne équipe, je pense qu'il peut évoluer au poste de latéral droit. Et quand on a commencé à l'essayer à ce poste, c'est à ce moment qu'est survenue sa blessure à la cheville en Italie.

- Comment percevez-vous la fonction de milieu défensif et l'apport d'Imbula précisément à ce poste ?

Imbula a des facultés créatives, et ces qualités ne seraient pas mises en valeur s'il jouait plus en arrière sur le terrain. Lui peut faire tout ce qu'un numéro six doit faire, mais il a des qualités supplémentaires qui ne seraient pas mises en valeur s'il jouait numéro six. S'il évoluait comme numéro six, il arrêterait d'apporter des choses très utiles à l'équipe.

- Quelles sont les consignes que vous demandez à Dimitri Payet et êtes-vous satisfait de son rendement actuel ?

Il faut qu'il soit déséquilibrant offensivement. Et j'en suis satisfait.

- André Ayew pourrait-il être amené à évoluer en milieu relayeur comme il le souhaite depuis plusieurs années ?

Il a les capacités pour. Mais en parallèle, c'est un très bon ailier gauche.

- Vous avez été ravi de le conserver ?

Je n'ai jamais pensé qu'il allait partir. Ou je n'ai jamais su qu'il allait partir.

- Les recrues qui ne jouent pas beaucoup, comme Romain Alessandrini, Michy Basthuayi, ont-elles un comportement irréprochable ? Leur parlez-vous un petit peu pour qu'ils patientent encore sur le banc ?

Les joueurs ont des obligations et des droits, que les entraîneurs ne doivent pas rappeler constamment. La saison est longue, il faut avoir l'humilité suffisante pour comprendre qu'ils vont tous être nécessaires. C'est seulement en étant humble qu'on met les intérêts du groupe en avant par rapport à ses propres intérêts. Un grand professionnel doit toujours être humble. Le secret, c'est de réussir à doser la vanité nécessaire pour être un grand joueur de football, avec l'humilité qui permet de s'exprimer dans un groupe comme le vestiaire.

En ce sens, tous les joueurs ont eu un comportement exemplaire.

- Examinez-vous toujours la possibilité de faire débuter Batshuayi et Gignac ensemble ?

C'est une possibilité que j'ai toujours en tête.

- Vous avez regardé sûrement toutes les journées de championnat et tous les clubs de Ligue 1. Comment estimez-vous aujourd'hui le niveau de cette Ligue 1 ? Etes-vous déçu par ce niveau ou cela répond-il au niveau que vous attendiez ?

Quand on n'est pas dans la compétition, on pense toujours que ce que l'on voit est accessible. Mais, quand on commence la compétition, tout paraît plus difficile. Et cela me paraît plus difficile maintenant qu'avant mon arrivée.

- Quels sont les paramètres les plus difficiles ? L'impact physique notamment, vous a-t-il surpris ?

Physiquement oui, il y a beaucoup de puissance, et tactiquement, les formations sont très rigoureuses.

- Quelles sont les vertus des entraînements sans ballon auxquels on assiste nous journalistes le mardi ?

Qu'entendez-vous par vertus ?
(Fabrice Olszewski : ... Quelles sont les capacités développées au cours de ces entraînements ?)

Les entraînements sans ballon sont des entraînements physiques et ceux-ci sont nécessaires pour la compétition.

- Ce sont des entraînements que nous n'avions jamais vu avec des ustensiles, des élastiques, que nous n'avions jamais vu nous auparavant dans d'autres clubs de Ligue 1. Etaient-ce des méthodes apportées d'Argentine ?

Non. Ces entraînement sont sous les ordres du préparateur physique et il n'y a là rien d'extraordinaire. Ces exercices sont des exercices normaux. Je ne suis pas un spécialiste des aspects physiques, mais humblement, je peux dire qu'il n'y a rien de révolutionnaire dans ces méthodes.

- Devez-vous composer avec des forfaits ou des joueurs incertains samedi ?

Ce n'est pas facile d'échanger à ce propos deux jours avant le match parce que, pour donner un exemple, la dernière fois, Barrada et Mendy pouvaient a priori participer au match, et le jour du match, ils étaient dans l'incapacité de le faire.

- Aujourd'hui, y a-t-il des joueurs incertains ?

Aujourd'hui, tout le monde va bien.

- Avez-vous vu le match entre Rennes et le PSG la semaine passée ? Que vous inspire cette équipe rennaise qui pratique du beau jeu comme son entraîneur ?

Les caractéristiques, les prétentions et le goût des entraîneurs sont reflétés dans le jeu que développe l'équipe. C'est une équipe qui manie très bien le ballon, qui a un bon jeu de passes et qui progresse offensivement en développant ses passes.

- Avez-vous parlé de Rennes, notamment avec Romain Alessandrini, qui jouait là-bas l'an dernier ?

J'évite toujours que le joueur trahisse son ancienne équipe.

- A l'époque où il évoluait à Valenciennes, Philippe Montanier voulait faire de Valenciennes le Barça du Nord. Lorsque vous avez affronté la Real Sociedad de Philippe Montanier, avez-vous remarqué des similitudes avec le Barça ?

Quand un entraîneur fait des éloges à un entraîneur qu'il va affronter, cela peut être aimable de manière suspecte. Mais là, je respecte beaucoup les intentions et le jeu de Monsieur Montanier, l'entraîneur de Rennes. Je ne peux pas ne pas oublier que les individualités conditionnent les aspects du jeu et qu'il est très difficile d'arriver à ressembler au FC Barcelone du fait du niveau des individualités que possède le club catalan.

- Monsieur Bielsa, pourquoi selon vous le public marseillais vous aime autant ?

L'appui se vérifie après l'échec. Mais, ceci n'étant jusqu'alors pas arrivé, on ne peut pas être sûr de cet amour.

- Merci beaucoup.

par **pretender** » 03 Nov 2014, 16:02

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 22/09/2014, Stade de Reims-OM, 7eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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Information

- Quel groupe retenez-vous pour votre déplacement à Reims et quel sera votre onze de départ ?

Les mêmes 19 joueurs que j'ai emmené pour les matchs précédents.

- Et pas Doria ?

Doria n'a pas encore ses papiers pour pouvoir jouer.

- André de Rocca (en espagnol) : Pourtant nous avons eu des informations contraires.

Je ne veux pas entrer en conflit avec votre information mais moi, l'information que j'ai, c'est que Doria ne peut toujours pas jouer.

- Avez-vous d'ores et déjà une idée de votre onze de départ ?

Ce n'est jamais bon de révéler le onze de départ avant un entraînement mais normalement, le onze sera le même que ceux qui ont débuté les derniers matchs.

- Est-ce pour vous une tradition de ne pas changer l'équipe qui gagne Monsieur Bielsa ?

Non, ce n'est pas une tradition. J'ai déjà changé des onze de départ qui gagnaient.

- Malgré l'ampleur du score de la victoire face à Rennes, n'êtes-vous pas tenté de revoir l'organisation défensive puisque la première mi-temps a plutôt été difficile sur ce plan ?

Les problèmes défensifs sont liés à des erreurs ou des petits réglages qu'il faut régler, mais ceux-ci n'ont pas été visibles au cours ou à la fin de ce match. Ces petits problèmes n'étaient pas liés à des erreurs individuelles mais plutôt à des erreurs d'organisation. Ces erreurs d'organisation sont davantage à mettre en relation avec les problèmes de l'entraîneur qu'au rendement des joueurs.

- Monsieur Bielsa, certains entraîneurs modernes comme Simeone, Guardiola, Sampaoli vous citent, disent qu'ils s'inspirent de vous. Peut-on savoir vous de quels entraîneurs vous êtes-vous inspirés ? Sont-ce des entraîneurs comme Michels à l'époque de l'Ajax, ou Menotti, qui je crois, comme vous, est né à Rosario ?

J'ai été influencé par Menotti, j'ai aussi observé le travail de Monsieur Griffa et l'Ajax de Van Gaal.

- En quoi ces personnes vous ont-elles influencées ?

Ce n'est pas une réponse facile à donner de manière rapide. Pour les équipes de Menotti, la relation avec le maniement du ballon, l'attitude exigée des joueurs par Monsieur Griffa d'être à 200 %, et l'organisation tactique qu'avait donné à l'Ajax Monsieur Van Gaal. Ces trois éléments apparaissent conjugués dans une équipe qu'on ne peut copier et imiter qui
était le FC Barcelone de Guardiola.

- Que voulez-vous changer ici dans la culture technique et tactique des joueurs français ?

Je n'ai pas envie de changer quelque chose dans la culture tactique des joueurs français. Au contraire, c'est quelque chose dont j'essaye de m'inspirer.

- Au-delà du statut de meilleur buteur de Gignac, pouvez-vous nous parler de son rôle dans le groupe ? Nous confirmez-vous son rôle de leader sur le terrain ?

C'est un joueur qui partage et qui fait part aux autres de l'envie de progresser. Et toutes les personnes qui ont de l'enthousiasme pour un projet aident à diffuser ce message à l'intérieur de l'équipe et vis-à-vis de ses coéquipiers. Et lui le fait de manière naturelle.

- Certains joueurs comme Gignac, Ayew, et d'autres aussi, sont en fin de contrat à la fin de la saison. Vous, Monsieur Bielsa, vous dites que vous aimez travailler souvent sur des projets de deux ans, est-ce que le fait que des joueurs comme lui soient en fin de contrat à l'issue de la saison est donc un problème ?

Non, moi, je n'aime pas faire de projets à long terme de deux ans. D'ailleurs, j'ai un contrat d'une seule année.

- De deux ans ?

Non, c'est un contrat d'un an.

- Avec une option ?

Non, non, sans option.

- Pourquoi une durée si courte lorsque vous vous êtes engagé ?

Parce que c'est une volonté de ma part vis-à-vis de l'institution pour qu'ils aient le temps de prendre conscience de mes particularités.

- Savez-vous que tout le monde pense que vous avez un contrat de deux ans, et les supporters, les médias, et c'est un discours tenu aussi par la direction ? Est-ce que vous êtes conscients du mensonge qu'ont reçu les supporters de l'OM ?

Non, il n'y a aucun mensonge dans tout cela. Au contraire, c'est moi qui ait demandé d'obtenir seulement un contrat d'un an, et, par un acte de considération réciproque, l'institution a acceptée.

- André de Rocca (en espagnol) : Donc vous pouvez partir à la fin de la saison ou non ?

Un entraîneur peut partir du jour au lendemain et les contrats à long terme protègent davantage l'entraîneur que l'institution. Et dans mon précédent club, en Espagne, il s'est passé la même chose. La première fois, j'aurais pu signer pour deux ans, et la deuxième fois, pour plus, mais selon moi, c'est quelque chose de plus contraignant pour le club.

- Vous n'excluez pas de prolonger l'aventure en cas d'accord des deux côtés, de la direction et du vôtre ?

Non je ne confirme ni n'infirme le fait que je reste dans le club, car tout le monde sait que dans le football, les choses sont très aléatoires et l'on ne sait pas comment tout cela va finir. Pour fermer ce chapitre, le prestige de l'entraîneur et du club conditionnent ces relations et dans ce cas précis, le prestige du club est très très supérieur au mien.

- Etes-vous satisfait du rendement des milieux offensifs excentrés après le match contre Rennes ? Si ce n'est pas le cas, pourquoi les avoir reconduit dans le onze de départ ?

Le niveau de jeu sur les côtés, qui ne dépend pas seulement des deux joueurs qui les occupent, a été plus faible que le jeu développé dans l'axe. Durant un match, il y a des actions et des phases de jeu qui ne donnent pas de résultat immédiat mais qui participent au fait d'affaiblir la défense. Cela a été le cas dans la première mi-temps du match contre Rennes, où le jeu sur les côtés n'était pas à l'apogée de son efficacité, mais ce jeu a été très utile pour fatiguer les deux latéraux adverses. Et pendant la seconde mi-temps, on a pu voir que ce travail avait payé car les buts sont venus des côtés.

- Un joueur qui est très important dans le projet de Vincent Labrune est Florian Thauvin. Depuis que vous êtes arrivé à l'OM Monsieur Bielsa, que pensez-vous de son rendement ?

Je crois qu'à l'intérieur du panorama du football, sur le plan de la créativité, c'est un des jeunes joueurs qui peut devenir très très bon.

- Dans quel(s) domaine(s) doit-il encore progresser parce que l'on a vu que son rendement était un peu moins bon que l'année dernière ?

La réponse est en réalité dans la question. Il faudrait juste comparer les choses qu'il faisait bien l'an dernier et qu'il a arrêté de bien faire cette année. Avec les joueurs créatifs comme Thauvin, il convient d'être toujours patient parce que parfois, les choses qu'il tente ne réussissent pas, et d'autres fois, il les concrétise. Il va être un joueur déséquilibrant dans tous les cas à l'avenir.

- Après les quatre victoires consécutives, vous êtes en tête du championnat. Sentez-vous que le regard des équipes adverses a déjà changé même si l'on sait que l'OM est toujours très attendu ? Là, par exemple, vous vous déplacez demain à Reims en tant que leader de la Ligue 1.

Les résultats conditionnent le point de vue des autres clubs sur nous, mais comme les résultats sont sujets à évoluer, il peut en être de même de leur point de vue.

- C'est une période où les bons résultats s'enchaînent. Craignez-vous un excès de confiance ?

La défaite est problématique, et quand elle survient, arrive le moment où l'entraîneur a le plus de travail sur l'équipe.

- Cette position de leader et ce bon début de saison changent-ils quelque chose aux objectifs finaux ? Quels sont d'ailleurs ces objectifs pour la fin de la saison ?

Personne ne peut se croire premier, même s'il l'est, quand il y a seulement six journées de disputées. Les objectifs peuvent nous nuire à force d'y penser, donc moi, je me fixe comme objectif le match à venir, et seulement ce match.

- Vous êtes allés voir dimanche la CFA. Y avait-il une raison particulière à cela ? Et qu'avez-vous pensé de leur prestation ?

A chaque fois que les jeunes qui s'entraînent avec nous jouent un match, je vais les voir parce que j'en ai l'envie. Bien sûr, seulement si j'en ai le temps. De plus, pour ce match, Doria jouait. J'ai donc suivi ce match, mais je n'ai pu rester seulement que la première mi-temps car j'avais quelque chose à faire après.

- La plupart des entraîneurs conditionnent leurs prolongations de contrat aux résultats ou aux titres qu'ils obtiennent. Vous, vous dites, "à l'acceptation de mes particularités" ? A quoi pensez-vous lorsque vous parlez de vos particularités ?

Je ne fais référence à rien de particulier. Je vous répète la réponse que j'ai formulé précédemment. Lorsque les contrats sont de long terme, les institutions doivent payer des indemnités aux entraîneurs, et ces indemnités sont liées à la durée de ces contrats. Je n'ai pas envie que la durée de mon contrat soit un obstacle face aux résultats de mon travail. Je souhaite ajouter que j'ai toujours procédé de cette manière, la situation présente n'est pas un cas particulier. Au niveau des sélections, il en va légèrement différemment, mais au niveau des clubs, j'ai toujours agi de la même façon. Je ne veux pas rajouter une difficulté supplémentaire à ma relation avec l'Olympique de Marseille et quand j'ai établi contact avec l'Olympique de Marseille, j'ai été très très bien traité et signer pour un an l'a été à ma demande.

- Normalement la Ligue de Football Professionnelle (LFP) et les syndicats d'entraîneurs imposent deux ans minimum de contrat. Cela veut dire, que, vu que c'est votre décision, vous avez pu signer un an, c'est cela ? C'est vrai ce que vous dîtes ?

En fait, il s'agit bien d'un contrat de deux ans, mais il existe une clause dans ce contrat selon laquelle il est possible d'arrêter après un an. Cette décision est automatique après un an de contrat. Vous avez des doutes encore à ce sujet ?

- Hélène Foxonet : J'aimerais comprendre. Qui peut arrêter après un an, Monsieur Bielsa ? Le club ?

Ce sont les deux parties qui peuvent se séparer après un an, et étant donné que je rends cela public, je ne peux être plus clair.

par **pretender** » 03 Nov 2014, 22:00

Saison 2014-2015. Conférence de Romain Alessandrini le 22/09/2014, Stade de Reims-OM, 7eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Bon, Romain, après cette fin de soirée un petit peu folle pour toi après ce premier but, est-ce que tu as digéré un petit peu le fait d'avoir marqué ton premier but sous les couleurs marseillaises au Stade Vélodrome ?

Oui, comme je l'ai dit à la fin du match, il fallait vite oublier ça et se remettre au boulot parce qu'on a un match important à Reims demain. Donc c'est sûr que c'est encore dans ma tête, je l'ai regardé plusieurs fois d'ailleurs, mais bon, il faut vite passer à autre chose.

- Si jamais c'était le même onze reconduit entre le match de Rennes et Reims, est-ce que pour toi ça sonnerait comme une déception ou tu comprends la logique de dire "ben l'équipe qui a démarrée et qui gagne, poursuit, c'est normal" ?

Oui, on est sur quatre victoires. Je verrais mal le coach changer l'équipe pour le moment. Quand on a des bons résultats, c'est embêtant de changer une équipe qui gagne. Maintenant comme j'ai dit, je suis là, quand on fait appel à moi, j'essaye de donner le meilleur pour l'équipe, que ce soit dix, quinze, vingt minutes titulaire, j'essaye de donner le maximum et puis on verra bien comment on va commencer demain.

- Est-ce qu'il vous semble que l'équipe est bien établie pour cette saison et que ça va être compliqué de gagner sa place ?

Ben écoutez, comme j'ai pu le dire aussi, je pense que si l'on veut être en haut du tableau, il ne faut pas que onze joueurs parce qu'une saison est longue. Il y aura sûrement des méformes, des blessures, des cartons. On ne sait jamais comment ça peut se dérouler. Donc il va falloir être costauds, il va falloir être 14, 15 voire 16 joueurs disponibles donc. Bien sûr qu'il y a une équipe-type en ce moment, maintenant à nous de tout faire, je parle des remplaçants et des recrues, pour intégrer cette équipe. Mais on bosse. Je pense qu'on a encore tout à prouver et l'on peut aider cette équipe, bien sûr.

- Est-ce que depuis ton arrivée, et plus précisément depuis le début du championnat, tu prends du plaisir au sein de ce groupe ?

Oui, de plus en plus, surtout avec les bons résultats. Avec des matchs assez prolifiques au niveau des buts donc bien sûr, c'est bien. Je pense que cela donne énormément de confiance à toute l'équipe, et à toute la ville aussi qui a besoin de vibrer un peu, et en ce moment on leur donne du plaisir et forcément nous on en prend.

- Que pensez-vous des méthodes de travail de Marcelo Bielsa ?

Ben écoutez, c'est différent de tout ce que j'ai pu connaître dans mes trois clubs précédents. C'est beaucoup beaucoup de tactique, beaucoup de rigueur. Ca se joue sur le moindre petit détail. C'est vrai que ce sont des semaines différentes de ce que j'ai pu connaître, mais voilà, il faut s'habituer à cela. Je pense qu'il nous apporte beaucoup de choses en ce moment, on le voit sur le terrain. Il va falloir continuer comme ça mais c'est sûr que c'est différent.

- C'est un peu plus dur qu'à Rennes par exemple l'entraînement ?

Dur, je ne sais pas.

- Physiquement ?

Non, physiquement, tous les clubs sont amenés à bosser au niveau physique. Je pense que c'est la base du football. Maintenant, c'est sûr qu'il y a un peu moins de récup' certaines journées. Mais on voit que ça fonctionne bien en ce moment, que les joueurs ont pris un rythme et je pense que lorsqu'on gagne, on essaye de faire abstraction de ces semaines assez difficiles.

- Vous dîtes que c'est différent de tout ce que vous avez connu avant, mais précisément ? Qu'est-ce que vous avez appris ? Qu'est-ce que vous découvrez ? Qu'est-ce qu'on vous demande de faire ? Est-ce qu'il y a des choses qui vous surprennent, qui sont intéressantes à découvrir ?

Non, parce que le coach a sa vision des choses, a un dispositif à mettre en place. C'est ce qu'on travaille, au niveau tactique, au niveau du pressing, au niveau de la récupération du ballon. Je pense que c'est ce qui importe le plus pour lui et c'est ce qu'on travaille le plus aux entraînements. Et nous, les milieux offensifs, les attaquants, je pense qu'on fait beaucoup plus d'efforts qu'on a pu faire auparavant. Je pense que les joueurs finissent les matchs sur les rotules, mais ça porte ses fruits, et en ce moment, on a des bons résultats donc forcément, les efforts, on les fait un peu plus facilement.

- Et l'importance du travail vidéo aussi ?

Oui, ça, dans tous les clubs il y a des séances vidéos, vous savez. C'est pas...

- Mais là il y en a beaucoup.

Il y en a beaucoup, mais dans tous les clubs, on en fait, ce n'est pas une révolution. Bien sûr qu'il y a de la vidéo. Comme je vous le dis, même dans la victoire, il faut regarder le moindre détail, et c'est ce qui importe le plus pour le coach je pense. Mais ce n'est pas une révolution.

- Qu'est-ce ça change d'aller à Reims dans la peau du leader ?

Pas grand chose. Je pense que c'est anecdotique pour le moment d'être en haut du tableau. Cela va être un déplacement assez difficile car ils restent sur deux victoires aussi. Il y aura un peu plus de confiance de leur côté. Maintenant nous, on est l'Olympique de Marseille donc on se doit d'aller [à Reims] sereinement et de prendre ce match de la meilleure des façons.

- On dit que le véritable test, ce sera dimanche contre Saint-Etienne parce que c'est une équipe du haut de tableau, etc., et puis vous avez rencontré pour l'instant des équipes qui avaient quand même des soucis défensifs ou d'organisation globale. Qu'en pensez-vous ?

Oui, c'est vrai. Quand on joue contre des clubs comme Saint-Etienne, ce sont des vrais tests. On va voir de quoi vraiment on est capables, avec tout le respect que j'ai pour les autres clubs contre qui on a joué. Saint-Etienne est une équipe forte, une équipe solide, et il va falloir bien entamer ce match. On est au Vélodrome, on sera au Vélodrome, donc on aura bien sûr à coeur de montrer le même visage qu'on montre en ce moment, mais sans doute avec plus de difficultés en face, où je vous dis, Saint-Etienne est une équipe solide et a les qualités pour nous embêter.

- Précisément Romain, est-ce que l'issue de ce match contre Saint-Etienne, et au-delà de l'issue, le contexte peut changer un peu la donne dans votre tête pour éventuellement la fin de la saison ? Est-ce qu'au-delà du test, cela peut aussi étalonner l'OM pour la fin du championnat, la Ligue des champions par exemple ou quelque chose comme ça ?

Oui, bon, cela reste encore tôt je pense dans la saison. Sur un match, il peut vraiment tout se passer. Après, on devra jouer contre Lyon, contre Paris, ces clubs-là. Ce n'est pas le match qui va faire tourner la saison je pense, c'est un des matchs qui vont nous permettre de voir mieux l'avenir.

- Est-ce que tu as regardé le match d'hier soir entre Paris et Lyon justement ?

Non, j'ai regardé les dix dernières minutes.

- Vous êtes surpris par le retard à l'allumage du PSG ?

Ben écoutez, c'est une équipe qui gagne depuis deux ans. Peut-être qu'elle se la coule un peu douce en ce début de saison. Mais je pense que dès qu'ils vont commencer à mettre la machine en route, ça va être un autre PSG. Mais ce n'est pas plus mal pour nous, parce que bon, ils ont quand même des points de retard et à nous de continuer sur notre bonne dynamique pour les laisser derrière. C'est sûr qu'ils sont un peu en rodage en ce début de saison mais je ne me fais pas de soucis pour eux.

- Tu parlais des efforts des milieux offensifs dans ce schéma. On t'a vu à ta rentrée courir, presser comme jamais sur les défenseurs adverses. Est-ce que justement tu penses que c'est ta force par rapport aux autres personnes qui jouent à ces postes ? Que toi tu as ce pressing, un peu comme Gignac. Cette science du pressing, est-ce que tu penses que ça peut jouer en ta faveur ?

Oui c'est dans mon caractère d'être comme ça. Maintenant, là c'était plus par rapport au fait que là, je ne rentrais pas même dix minutes (rires), donc j'avais besoin de me défouler un peu, de courir un peu de partout. D'aider mon équipe à ce qu'on ne prenne pas de buts. Sur un match après, c'est un peu plus dur parce qu'il faut quand même avoir le rythme pour enchaîner les courses, les pressings. En rentrant dix, quinze minutes, j'essaye de donner le maximum.

- Est-ce que Bielsa prend en compte les remplaçants en leur parlant ? Ca n'a pas l'air d'être un bavard. Mais est-ce qu'il prend en compte votre situation, d'être une recrue ? Vous pourriez être l'égal des titulaires. Est-ce qu'il vous parle spécialement ?

Mmmm non. Je ne pense pas qu'il soit là pour ça.

- C'est l'entraîneur quand même.

Je veux dire, il est pas là pour... Il ne va pas chouchouter tout le monde. Lui, c'est son équipe. Il fait le boulot du mieux qu'il peut, il essaye de nous donner ses conseils déjà à ses onze titulaires. C'est déjà important, après nous, on est là pour aider l'équipe. Le coach bien sûr nous parle, mais pas tous les jours. Il n'est pas constamment derrière nous. Bien sûr qu'il a ses mots à dire, on fait nos vidéos comme tout le monde mais bien sûr qu'il fait plus attention aux personnes qui vont jouer le week-end je pense.

- Est-ce que, dans ses périodes où tout va bien au niveau des résultats, vous redoutez un peu l'excès de confiance ? Ou alors, ce qu'il s'est passé ces derniers mois vous a un peu blindés ?

Ben écoutez, je n'étais pas là la saison dernière. Mais je pense que tous les joueurs ont à coeur de ne pas réitérer ce genre de résultats, ce genre de matchs. Donc il faut rester concentrés. Je pense que tout le monde a la tête sur les épaules en ce moment. Il n'y a aucun joueur qui s'enflamme, et on sait très bien que le football, ça peut aller très vite donc à nous de rester concentrés, de faire les mêmes efforts, ça va passer par là.

- Est-ce qu'il y a un ordre établi lorsque vous tirez les coups francs ? Toi tu tires le coup-franc, c'est toi qui décide de le tirer ou est-ce qu'il y a un ordre déjà prédéfini généralement ?

Pour les corners, oui. Après, tout ce qui est coups de pieds direct, pas vraiment. Après, c'est sûr qu'on sait très bien que des Dimitri Payet, des Thauvin ont les qualités pour. Moi, j'étais déterminé à tirer ce coup-franc et d'ailleurs, tout le monde me l'a laissé donc ça s'est fait assez facilement.

- Avec recul Romain, qu'est-ce qui t'a manqué en début de saison pour marquer plus de points auprès du coach, pour qu'il te maintienne titulaire ?

Peut-être être un peu plus libéré, comme je le suis en ce moment. Je me sens mieux déjà dans ce groupe, j'arrive dans un club avec beaucoup de pression donc bien sûr qu'il fallait que je digère un peu tout ça. Après, malheureusement pour moi, on fait match nul et on perd quand je suis titulaire donc forcément, le coach prend des décisions. Maintenant, on a des résultats et ce qui importe, c'est l'équipe, donc bien sûr qu'il m'a manqué un peu plus de sérénité.

- Comment ça se passe avec Doria ? Parce qu'il n'a pas joué. La semaine dernière, il s'entraînait avec vous. Comment ça se passe ? Est-ce qu'il est pleinement intégré ? Ce doit être frustrant j'imagine pour lui de ne pas pouvoir jouer.

Ben écoutez, déjà avec la barrière de la langue, ce n'est pas évident. Il est avec nous. Je pense qu'il est concerné. Maintenant, je ne sais pas comment le coach le ressent, comment lui le ressent. C'est sûr que ce ne doit pas être évident pour lui mais on le sent concerné et je pense qu'il peut aussi nous apporter énormément.

- Il a eu droit à son bizutage encore ?

Non, pas encore. On l'a laissé tranquille pour le moment (rires).

- A tort ou à raison, on dit souvent que pour un local, c'est plus compliqué d'évoluer ici. Est-ce que toi, après quelques semaines passées, est-ce que tu confirmes cela ou pas du tout ? Et si oui, quelles sont les difficultés que tu peux rencontrer ?

Ben écoutez, bien sûr ce n'est pas évident quand on joue dans sa ville d'être performant. Il y a beaucoup, beaucoup l'entourage qui joue. Mais j'ai la chance en ce moment que cela fonctionne pour l'Olympique de Marseille donc c'est un peu plus facile quand je suis dans la rue et que je me promène. C'est un peu plus tranquille en ce moment, mais comme je vous l'ai dit, moi je sais ce que je veux, j'ai envie d'être performant pour ce club. Je sais où je veux aller et je ne pense pas que ce soit l'entourage ou autre qui puisse m'empêcher d'être performant à l'OM.

- Kassim Abdallah disait que, quand on signe à l'OM, il y a des amis qui reviennent de toutes parts. Est-ce que toi aussi, ça t'est arrivé ? Est-ce que là, tu as eu d'un coup le téléphone qui sonne ?

Non. Moi j'ai toujours eu les mêmes personnes autour de moi. Cela fait dix ans que je suis parti d'ici, j'ai vraiment mes amis proches et j'ai toujours eu le même entourage, donc franchement, non, ça, ça n'est pas encore revenu.

- Tu ne vas pas te présenter aux Chartreux alors ?

Comment ?

- Tu ne vas pas te présenter aux élections aux Chartreux ?

Non non non, pas du tout (rires).

- Et en termes de qualité de vie, Clermont, Rennes, au niveau du climat, ça t'a forgé le mental ?

Ben oui, c'est sûr que c'est différent. La première année, quand je suis arrivé à Gueugnon, il y avait pas mal de neige. Donc c'est un peu choquant mais c'est ce qui fait aussi ma force aujourd'hui. Je me suis forgé un caractère en partant loin de chez moi dans ces régions assez difficiles, où j'ai beaucoup appris. Et aujourd'hui, je reviens chez moi. Voilà, je suis passé par des étapes assez difficiles mais ça fait partie de la vie. J'ai pris beaucoup d'expérience avec ce genre d'étapes.

- Romain, peux-tu nous dire un mot sur André-Pierre [Gignac] qui, au-delà de ses buts, joue à fond son rôle de leader sur le terrain, dans le groupe. Tu confirmes, c'est un taulier du vestiaire ?

Oui, bien sûr que Dédé fait partie des joueurs importants de cette équipe. Lui aussi a eu des passes assez difficiles à l'Olympique de Marseille et aujourd'hui, je pense qu'il a à coeur de faire toutes les critiques qu'il y a sur lui. Aujourd'hui, il est affûté comme il n'a jamais été. Il fait énormément de bien à l'équipe. En ce moment, il est en confiance, il marque et comme vous le dites, c'est un des leaders de cette équipe et tant qu'il est comme ça, je pense que l'OM peut aller loin.

- Même si votre entraîneur a validé votre venue, il a affirmé qu'il n'avait choisi aucune des recrues. Est-ce que vous sentez que vous êtes traités différemment, je parle des recrues en général, par rapport au reste du groupe ?

Ben non, de toutes façons, là il peut pas faire autrement (rires). Je suis là donc après moi je me donne à fond. J'ai été recruté, je ne peux pas vous en dire plus. Le coach fait avec les moyens qu'il a en ce moment. Moi je me donne à fond, je sais qu'il peut compter sur moi. Je suis le premier remplaçant à rentrer à chaque fois. Donc non, il n'y a pas de soucis avec ça. Je suis là et je vais tout faire pour aider le coach et l'équipe.

- Merci.

par **pretender** » 03 Nov 2014, 22:34

Saison 2014-2015. Conférence de Benjamin Mendy le 26/09/2014,OM-AS Saint-Etienne, 8eme journée de championnat de Ligue 1.

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- Comment tu apprécies un peu ton début de saison qui est totalement différent de l'année dernière ? Tu prends du plaisir, tu es moins crispé que l'année dernière ?

C'est vrai que je me sens beaucoup mieux que l'an dernier. L'an passé, j'ai acquis de l'expérience. Dans un système basé sur l'offensive et sur le collectif, je m'épanouis davantage.

- C'est vraiment un système qui est fait pour toi tu penses, ce système où tu es plus avancé, milieu/couloir ?

Oui, je me sens mieux dans ce système. Après, à l'entraînement, on fait le travail nécessaire pour le repli défensif, et avec un coach pareil, on est obligé de le faire car sinon ça crie fort.

- Quand on regarde, le groupe a un peu changé mais pas énormément, puisque sur la série de cinq victoires consécutives, il n'y a que des joueurs qui étaient à l'Olympique de Marseille qui ont débuté ces matchs. Quel est le changement que tu vois toi à l'intérieur du groupe ? Est-ce un changement de mentalité ? Ou le coach a tout révolutionné ?

Non, déjà, je pense que la saison dernière nous a servie. Dans nos têtes, c'est beaucoup plus clair, c'est mieux. On prend du plaisir ensemble et on travaille dur pour que ça se retrouve sur le terrain.

- Quand tu dis que c'est beaucoup plus clair, ça veut dire que les consignes sont claires ? Chacun sait ce qu'il doit faire ?

Non, pas forcément. Dans la tête des joueurs, à l'entraînement, l'année dernière, on se posait trop de questions. Maintenant, à l'entraînement, on travaille de mieux en mieux et chacun fait les tâches nécessaires.

- Craignez-vous cette équipe de Saint-Etienne ?

La crainte, non. Après, c'est une très bonne équipe du championnat de Ligue 1, et on verra comment ça va se passer dimanche.

- Pour toi, cela a une valeur de test ce match au sens où c'est une des premières équipes que vous allez affronter qui soient dans le haut du tableau ?

Test, ce sont les gens qui le disent. Pour moi, c'est un match de championnat de Ligue 1 et on va tout faire pour bien l'aborder dimanche.

- Tu gardes un souvenir particulier de ton premier match face à Saint-Etienne la saison passée ?

C'était mon premier but, c'était un beau souvenir mais cette année, c'est différent.

- Est-ce que vous commencez à parler du titre entre vous ou pas du tout ?

Non, non, on ne parle pas du titre. Ce n'est que la septième journée. Voilà, on avance. Le pire ennemi, c'est nous-mêmes et on va voir comment ça va se passer durant la saison.

- Est-ce que cela peut être une ambition légitime ?

Cela reste à voir, selon la façon dont on termine les matchs à venir. Aujourd'hui, je ne peux rien dire à ce propos.

- En Ligue 1, pour toi, quels sont les concurrents les plus sérieux de l'OM pour les premières places ?

Il y a de très gros clubs. Pour moi, c'est Lyon, Paris, Monaco, Saint-Etienne, tous ces grands noms de Ligue 1 ont leurs chances à jouer pour le titre, la deuxième place, la troisième place. L'année est longue donc tout le monde va se battre pour avoir la meilleure place sur le podium.

- Aujourd'hui, après ce très bon début de saison, est-ce que, quand même, vous vous sentez forts ?

C'est vrai qu'on prend de la force mentalement mais faut pas s'enflammer. Il y a deux ans, l'OM était parti fort aussi, ils avaient fait sept victoires d'affilée, avaient bien terminés. Cette saison, pourquoi pas mais on ne s'enflamme pas non plus.

- On a l'impression que c'est ce que vous craignez le plus cet excès de confiance. Peut-être, parce que justement, c'est ce qui vous a plombé la saison dernière ?

Non, on ne craint pas cet excès de confiance. A la fin, on gagne, tant mieux, mais on reste humble. Et l'on prend les matchs les uns après les autres.

- Benjamin, que peux-tu nous dire sur la méthode Bielsa ? Est-ce que c'est une vraie révolution par rapport à ce que tu as connu dans ta jeune carrière, notamment en termes d'entraînement ?

Au niveau du travail, c'est vrai, c'est différent. C'est une mentalité qui vient de l'étranger. Après, il (Marcelo Bielsa) nous fait plus d'exercices, et d'exercices techniques. Il n'y a pas énormément de jeu et voilà. Après, c'est vrai, c'est un vrai travailleur, un vrai tacticien.

- Est-ce que ces séances vidéos dont parlait notamment Nicolas Nkoulou sont très importantes, pour décrypter un peu ce que vous demande Bielsa ?

On en fait énormément donc c'est sûr qu'elles sont très importantes et ça aboutit à de bonnes choses.

- Dans ton cas personnel, qu'as-tu appris toi précisément avec ces séances vidéos ?

A force de regarder les vidéos, le repli défensif. Sur le terrain, souvent je revenais tranquillement. Tandis qu'à la vidéo, on voit que je peux sprinter, que j'ai encore du jus pour revenir à fond.

- Ce n'est pas trop chiant Benjamin de passer son temps à regarder de la vidéo, plutôt que de jouer au ballon et de jouer avec la pelota ?

(rires) Non, parce que c'est pour le travail et pour le bien du groupe. Donc ça fait du bien à tout le monde.

- Cette saison, Jérémy Morel a beaucoup évolué dans l'axe de la défense et il a fait de très bons matchs. Es-tu surpris de cette évolution de celui qui était ton concurrent l'année dernière sur le côté gauche et qui le sera peut-être encore par la suite dans la saison ?

Non, je ne suis pas surpris, parce que, de ce que je vois à l'entraînement et même sur certains matchs, Jérémy, c'est un très bon joueur. Il n'est pas à l'OM pour rien. C'est quelqu'un de dur dans les duels. Le jeu aérien est son domaine et il a une bonne relance au pied. Dans l'axe, c'est un très bon joueur.

- Tu le sentais capable d'évoluer à ce poste quand tu l'as côtoyé l'année dernière ? Tu te dis "il pourrait peut-être dépanner un jour dans l'axe" ?

Oui, après, je ne suis pas coach... Cela lui sourit et sourit à l'équipe, tant mieux pour nous, on ne s'en plaint pas, on est tous heureux.

- Si c'était toi que Marcelo avait mis dans l'axe, est-ce que tu te serais sentis d'évoluer à ce poste ?

Non !

- Pourquoi ?

Parce que dans mon jeu, j'ai besoin de me sentir bien offensivement.

- Et du coup, cette année, tu es encore plus ouvert, parce que là, ce sont les consignes du coach qui demande aux latéraux, quand vous jouez à trois dans l'axe, c'est encore plus criant, mais même quand vous jouez à quatre à plat, les latéraux participent beaucoup plus offensivement, c'est le système de jeu dans lequel tu t'épanouis vraiment ?

Oui, je m'épanouis beaucoup, parce que le jeu offensif, tous les joueurs aiment ça. Après voilà, même en revenant défensivement, on prend du plaisir aussi parce qu'on le fait bien. On est en bloc et je pense qu'on commence à être solides défensivement.

- Benjamin, peux-tu nous raconter comment les anciens, André-Pierre Gignac notamment, vous guide, vous cadre vous les jeunes du club ?

Ils nous cadrent comme ils l'ont fait l'an dernier. Après, l'an dernier, des choses se sont dites mais je ne sais pas d'où ces critiques venaient. Pour moi, ils nous ont toujours bien encadrés et voilà, pour moi, ce sont des bons cadres de vestiaire, des bons leaders.

- Par exemple, sur quel(s) détail(s) ?

Ce sont des petits détails sur le terrain. Par exemple, moi personnellement, parfois j'aimais bien traîner derrière quand on arrive sur le terrain. Ils nous donnaient des petits conseils d'être devant pour montrer au coach que l'on est là et que l'on a envie de s'entraîner. Des petits détails de ce type.

- Et en dehors du terrain, qu'est-ce qu'ils t'apportent en dehors ? Tu dis "sur le terrain, ils nous encadrent", sur le terrain, il y a des conseils, et en dehors, est-ce qu'il y a des conseils aussi, pour être professionnel en fait ?

Oui, en dehors aussi, il y a des conseils. Parce que défendre le ..., avoir une image à l'Olympique de Marseille, faut savoir la défendre en dehors et ne pas faire n'importe quoi.

- Ils t'ont dit qu'il ne fallait plus rouler à 230 km/h ? (rires)

Ca, ils me l'ont dit en rigolant. Après, sur le terrain, ce sont des choses... je voulais en parler en privé, après ça s'est entendu malheureusement, ça m'apprendra. Voilà, c'est de l'expérience encore à prendre, et encore une fois, je sais que je n'ai pas roulé à cette vitesse-là, et c'est un sujet à propos duquel je ne souhaite plus m'exprimer.

- L'an dernier, vous aviez quasiment le même groupe. Vous ne jouiez pas tout à fait avec le même système mais plus ou moins. Il y a deux ans, c'était le même système. Qu'est-ce qui fait la différence par rapport à cette année ? Est-ce que c'est l'apport de Bielsa ? Autre chose ? A votre avis ?

Il y a l'apport de Bielsa car il est arrivé au club et cela se ressent. Après, nous les joueurs, on a plus de confiance et on se sent mieux. Je ne peux pas très bien l'expliquer. En tout cas, moi, personnellement, je me sens plus en confiance, j'ai plus de responsabilités et mentalement, je suis mieux.

- Les joueurs offensifs, les attaquants, on a l'habitude de les entendre parler de statistiques, d'objectifs en termes de buts. Toi, sur ton côté, ce sera davantage des passes décisives. Tu as donné quasiment deux caviers à Dédé [André-Pierre Gignac], que ce soit à Bastia ou à Reims. Tu travailles beaucoup la qualité de tes centres ?

A l'entraînement, on fait beaucoup d'exercices là-dessus aussi. Sur les centres, avec les attaquants. Cela réussit en matchs, on ne peut qu'être contents. C'est du bon travail.

- On parlait tout à l'heure du repositionnement de Jérém' [Jérémy Morel] dans l'axe, est-ce que toi, ça ne te libère pas tout simplement aussi ?

C'est vrai, ça libère un peu, mais on est des footballeurs. La concurrence doit toujours être présente donc oui et non.

- Benjamin, tu peux nous dire un mot sur Gignac ? Est-ce qu'il t'impressionne franchement ? Là, il est sur une série, un début de saison canon, il t'impressionne ?

Honnêtement, ce n'est pas parce que je l'aime bien. J'ai toujours confiance en son pied de ce que j'ai vu dans les autres oppositions, même du travail devant le but à l'entraînement. Après, il est sur une bonne saison, même l'année dernière il nous a sauvés à plusieurs reprises. Tant mieux pour le club, je lui souhaite de continuer comme ça.

- Est-ce qu'un de tes objectifs personnels, c'est de retrouver, d'intégrer durablement l'équipe de France espoirs ?

Pour l'instant, c'est l'OM. Et si je suis amené à être appelé, j'irais.

- Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur un nouveau joueur arrivé en toute fin de mercato qu'on n'a pas encore vraiment vu à l'oeuvre, le défenseur brésilien Doria ? Qu'est-ce que tu en penses ?

C'est un joueur mature et dur sur l'homme. Physiquement, il est très impressionnant.

- Deux jours de récup' de plus que Saint-Etienne, dans une semaine à trois matchs, cela peut avoir son importance ?

Oui, cela peut l'avoir un petit peu mais après, c'est mentalement, étant donné que c'est une grosse affiche. Je pense que Saint-Etienne va venir ici pour faire un gros résultat après leur match nul.

- Benjamin, après le pétard mouillé du premier match à domicile contre Montpellier, vous enchaînez deux gros scores à domicile, comment te sens-tu dans ce nouveau Vélodrome ? Comment tu juges l'ambiance, le stade n'a pas encore été plein, il pourrait l'être un petit peu plus contre Saint-Etienne ?

A force de gagner, c'est sûr qu'on ramène des supporters. Et cela nous donne de la motivation chaque week-end. Même à l'extérieur, on sait que les supporters sont toujours présents donc moi personnellement, j'aime ça, ça me motive. Après, on est en confiance devant le but et on va tout faire pour en mettre le maximum à chaque fois.

- Et l'ambiance ?

Pour moi, c'est magnifique. Il n'y a rien à dire.

- C'est quand même plus fun que l'an dernier où ça grondait, ça sifflait. Là, l'OM marche sur l'eau...

On peut qu'être contents par rapport à l'an dernier, où, c'est vrai, il y avait beaucoup de sifflets. Après, je comprends leur comportement, parce que l'année dernière, cela ne nous a pas sourit du tout. C'était une année sombre et voilà. Cette année, c'est mieux donc on est tous heureux.

- Vous avez des ailes dans le dos pour monter et pour revenir.

Oui, c'est vrai, ça rajoute de la force les supporters.

- C'est ta deuxième saison à l'OM. Quelles sont tes ambitions personnelles cette saison ? Tu as des envies particulières ?

Déjà, faire plus de matchs que l'an dernier, m'imposer dans cette équipe et après, être décisif.

- Et être champion peut-être, non ?

Peut-être... on verra.

Merci, au revoir.

par **pretender** » 03 Nov 2014, 22:58

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 26/09/2014,OM-AS Saint-Etienne, 8eme journée de championnat de Ligue 1.

Crédits image : http://www.om.net

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- Alors Saint-Etienne, était-ce le test que vous attendez face à un rival direct pour savoir à quel niveau vous vous situez dans ce championnat ?

C'est une des grandes équipes du championnat, et on attend avec beaucoup d'impatience ce match. Et cela représente un grand défi pour nous.

- Etait-ce une équipe que vous craignez ?

Jamais vous ne m'entendrez dire qu'on a peur d'un adversaire. Vous ne m'entendrez pas dire que j'ai peur d'un adversaire à beaucoup de reprises, parce que cela n'est pas convenable de le faire publiquement. Mais, dans ce cas précis, c'est un adversaire qu'il faut respecter. On n'en a pas peur mais on le respecte à cause de ces qualités.

- Quelles sont les qualités de Saint-Etienne que vous craignez ?

C'est une équipe avec des attaquants qui peuvent déséquilibrer, avec un important potentiel physique, et ces deux éléments ne sont pas fréquents dans le football.

- Vous bénéficiez de 48 heures de plus de récupération puisqu'eux ont joué hier soir, estimez-vous que c'est un réel avantage ?

On a joué le dernier match avec seulement deux jours entre les deux matchs, et dans notre cas, on a réussi à passer outre cette difficulté. Je ne peux pas avoir d'avis sur la manière dont cela va affecter notre adversaire. Les circonstances auxquelles je me réfère sont le fait de jouer avec deux jours de différence, savoir si cela affecte de la même façon de jouer samedi, dimanche ou lundi, mardi ?

- Avant cette première grosse affiche de la saison, avez-vous modifié la préparation cette semaine ou vous êtes-vous attaché à maintenir le rythme des matchs précédents ?

Ce qui a changé notre routine, c'est le fait de jouer trois matchs en neuf jours qui nous a obligé à adapter notre préparation mais ce n'est pas dû à l'adversaire.

- Peut-on avoir des nouvelles d'Alaixys Romao et du reste de l'effectif ?

Ceux qui ont eu des problèmes qui ne leur ont pas permis de s'entraîner normalement, c'est Romao et Morel. Les prévisions élaborées nous amènent à dire qu'ils vont s'entraîner normalement demain et être prêts pour jouer dimanche.

- Doria est-il qualifié et sera-t-il dans le groupe ?

Il peut jouer et il sera dans le groupe.

- Monsieur Bielsa, Marseille et Saint-Etienne sont sûrement deux des équipes les + prestigieuses en termes de palmarès du football français. Avez-vous pris le temps ou naturellement êtes-vous averti de l'histoire du football français ? Le palmarès de Saint-Etienne, de Marseille, etc. ?

Sincèrement non. Mais comme je lis toujours les journaux, j'ai pu me rendre compte en voyant l'effervescence autour des matches, les affluences, l'influence des publics, du prestige des adversaires que nous allons rencontré. Le lien que j'ai pu établir avec le football français, c'est avec Saint-Etienne et [Oswaldo] Piazza, et [Angel] Marcos et Nantes. Je regardais le championnat français pour ces joueurs-là à mon époque. Je crois que je ne me suis pas trompé, il est possible que ces deux joueurs que je viens de citer aient évolué pour d'autres équipes.

- Non, non c'est bien cela.

Approuvé (sourire).

- Vous avez une équipe type, vous alignez les mêmes joueurs depuis cinq ou six matches, notamment en défense. Vous faites confiance aux mêmes joueurs. Est-ce que pour vous, un joueur comme Mendy, est l'archétype du défenseur moderne, capable de se projeter très vite vers l'avant. C'est le joueur qui vous convient parfaitement ?

J'utilise les mêmes joueurs, des fois je comprends qu'il faut faire des modifications. Jamais je ne critique mes propres joueurs publiquement. Mais aussi, je ne leur fais jamais d'éloges publics à moins que ce ne soit vraiment nécessaire. Mais je partage totalement la description que vous avez faite de Benjamin Mendy.

- Sentez-vous qu'il y a des modifications à faire dans l'équipe pour dimanche ?

Si Morel et Romao peuvent jouer, ce sera les mêmes. Et si Morel et Romao ne peuvent jouer, ce sera Lemina et Fanni à leur place.

- Quelle importance accordez-vous au fait que, si les bonnes performances s'enchaînent du côté de l'OM, cela va forcément attribuer à l'équipe un rang plus haut ? On va attendre plus de l'OM au niveau des ambitions au fur et à mesure des matches ?

Pour moi, cela m'apparaît naturel, normal. Les exigences sont le propre du football, et celles d'un club comme celui-ci, aussi. C'est un club avec des exigences constantes et justifiées. Un club qui peut remplir potentiellement un stade de 60 000 places ne peut pas avoir de petites exigences.

- On voit Monsieur Bielsa que vous êtes du genre à ne pas laisser transparaître vos émotions. Mais que ressentez-vous quand on scande votre nom au stade ?

Je ne sais pas si vous vous souvenez mais un des motifs pour lesquels je suis venu travailler ici, c'est pour pouvoir voir au moins une fois le Stade Vélodrome plein, et ce spectacle est un des plus beaux dans le monde que peut offrir ce sport. Mais je ne lie pas cela au fait que le public m'approuve ou me désapprouve. J'accepte qu'on m'approuve mais cela ne me détermine pas.

- Pour rester dans cet ordre d'idées, il y a eu un concert de louanges après le dernier match à Reims. On a l'air de découvrir justement Marcelo Bielsa, comme il est capable de faire jouer une équipe, de manière très offensive. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

D'un côté, de la gratitude mais de l'autre, je suis attentif, parce que cela peut augmenter toujours la vanité et rendre plus faible.

- En va-t-il de même pour les joueurs ?

La vanité est indispensable pour le joueur de football professionnel mais tout ce que peut gagner le footballeur professionnel dépend de l'expression collective pour laquelle il joue. Aucun joueur n'est grand s'il ne rend pas grand son équipe. La vanité a donc besoin d'être accompagnée d'une très grande humilité. Parce que seule l'humilité permet de mesurer l'importance de son coéquipier. C'est pour cela que s'entraîner est difficile.

- Monsieur Bielsa, vous connaissez très bien le métier de sélectionneur national. Vous l'avez été pour l'Argentine et pour le Chili. Comprendriez-vous que Didier Deschamps n'appelle pas André-Pierre Gignac la semaine prochaine en équipe de France ?

Pour bien connaître ce travail de sélectionneur, je sais que le plus gros apport que l'on peut faire au travail du sélectionneur d'un pays est de ne pas lui suggérer qui il doit convoquer, le laisser faire son travail et ne pas lui transmettre nos émotions. Et ce n'est pas possible pour nous à l'OM d'être d'un autre côté que du côté de Gignac.

- Gignac mérite-t-il d'être sélectionné ?

La fonction d'entraîneur national est de déterminer qui mérite et qui ne mérite pas, parce que lui fait des comparaisons pour prendre ses décisions. Je peux dire que Gignac est bon car je le vérifie tous les jours mais les comparaisons correspondent au sélectionneur national et pas à moi.

- André-Pierre Gignac a inscrit 8 buts en 7 matchs. Lorsque vous étiez à Bilbao, vous avez participez à l'explosion spectaculaire de Fernando Llorente. Avez-vous une recette miracle pour faire d'un bon attaquant un très bon attaquant ? Si oui, quelle est cette recette ?

Les entraîneurs, on intervient beaucoup moins que ce que l'on croit sur les qualités des footballeurs. Leurs coéquipiers interviennent plus qu'un entraîneur pour mettre en valeur un joueur.

- Quelles réponses attendez-vous de votre équipe dans ce match contre Saint-Etienne ?

Je souhaiterais que l'équipe continue à jouer de manière aussi bien que ce qu'elle fait actuellement de manière prolongée. J'ai aussi beaucoup d'espoir que le match entre Saint-Etienne et l'OM va être un beau spectacle à regarder, et bien sûr que nous l'emportions.

- Saint-Etienne étant une équipe plus solide que celles que vous avez rencontré jusqu'alors, avec des espaces qui devraient être plus réduits, était-ce vraiment le match test pour voir si offensivement vous êtes au niveau que vous souhaitez ?

On a toujours joué en attaquant dans des espaces réduits et les matchs précédents qu'a disputé notre adversaire établissent des différences avec les adversaires que l'on a joué auparavant. Tout le monde sait que l'historique des rencontres dans le football a moins de poids que ce que nous pensons.

- Pour revenir à Gignac, Monsieur Bielsa, pensez-vous que c'est un relais privilégié sur le terrain comme capitaine ?

Les capitaines sont des personnalités que les propres joueurs élisent. D'une certaine manière, les joueurs veulent que certains coéquipiers les représentent. Et ils veulent aussi savoir ce que pense le capitaine lorsqu'à leurs yeux ils ont besoin d'en savoir davantage sur certaines situations, et ce paramètre, dans la vie interne d'un groupe, a beaucoup de valeur, surtout dans l'adversité.

- Mandanda est votre capitaine, qui est votre vice-capitaine ?

Le premier c'est Mandanda, et comme Cheyrou n'est pas là, c'est Gignac le vice-capitaine. Moi je ne désigne jamais ni le capitaine ni le vice-capitaine, il est désigné par les joueurs.

- Est-ce que vous pouvez nous parler de votre relation avec Gignac parce que vous lui parlez beaucoup pendant les matches par exemple ?

Moi, parler beaucoup avec Gignac durant la partie ? (interrogatif vis-à-vis de Fabrice Olszewski)

- (Fabrice Olszewski : ) Oui, c'est ce que les journalistes laissent entendre.

Pendant les matchs, on ne peut parler avec personne parce qu'on entend rien, je ne sais pas si cela est bon ou mauvais (rire). Au milieu, les joueurs sont plus tranquilles à ne rien entendre (rire).

- Vous nous donnez régulièrement votre onze de départ. Pourquoi le faites-vous et comprenez-vous que vos collègues n'en fassent pas autant ?

Moi, jamais je ne donne à l'avance l'équipe titulaire. Je pense qu'il est très important que les joueurs l'entendent et la connaisse avant. Mais, dans le cadre de ma relation avec vous, comme il y a eu un départ un peu chaotique, j'ai voulu donner un signal de non-hermétisme.

(Marcelo Bielsa se lève)

- On vous voit rival de Paris pour le titre. Après ce début de saison, êtes-vous le rival de Paris pour le titre ?

C'est quelque chose qui se démontre plus qu'une réponse à une question.

- Vous ne l'avez pas démontré à Reims ?

Vous savez que ce n'est pas suffisant pour tirer la conclusion que vous tirez Madame. Car il faut faire un exercice, prendre le classement des meilleurs championnats du monde, enlever les leaders naturels comme peuvent l'être le FC Barcelone, le Real, Madrid, le Paris Saint Germain, le Bayern Munich et regarder si celui qui était en tête à la septième journée finit dans cette position. Bien sûr, nous avons l'espoir d'essayer d'être le premier au classement, mais on ne le dira pas et on ne se le proposera pas de manière à anticiper. C'est pour cela que j'ai dit, le "démontrer" plus que le "communiquer".

par **pretender** » 03 Nov 2014, 23:21

Saison 2014-2015. Conférence de Mario Lemina le 02/10/2014, SM Caen-OM, 9eme journée de championnat de Ligue 1.

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- Mario juste, comme c'est l'actu chaude, est-ce que tu peux nous donner ton sentiment par rapport au fait qu'il y ait trois marseillais, Mandanda on s'y attendait, mais André-Pierre [Gignac] et Dimitri [Payet], qui sont appelés en équipe de France ? Cela doit réjouir tout le groupe je suppose ?

Oui, franchement, c'est une réelle satisfaction pour le groupe marseillais. Cela fait un moment qu'ils font de très bons matchs et qu'ils sont sur une très belle lancée donc c'est une très bonne chose pour eux. Et même pour Gianelli [Imbula], Ben [Benjamin Mendy] et Flo [Thauvin] qui sont aussi appelés en Espoirs. Donc je suis très content pour eux.

Sur André-Pierre rapidement, est-ce que tu estimes comme tes coéquipiers qu'il est dans la forme de sa vie ? Affûté physiquement ?

Oui, bien sûr. Maintenant, il a fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là. Le coach l'a beaucoup fait travaillé et maintenant je pense qu'il est au top de sa forme. Je ne l'ai jamais vu à un tel niveau donc je suis vraiment très content pour lui.

- Le coach l'a fait beaucoup travaillé, ça signifie quoi ? Qu'il a insisté sur certains exercices ?

Oui, il a appuyé sur certains exercices, comme avec certains joueurs. Avec plusieurs joueurs qui, je pense, n'étaient pas au top de leurs formes. Maintenant, ils le sont tous pratiquement. J'ai envie de dire, on l'est tous pratiquement, parce qu'il s'occupe vraiment de tout le monde. Et voilà, maintenant, on peut le voir sur le terrain, on court beaucoup, on multiplie les efforts et cela fait du bien au collectif.

- Ces sélections en équipe de France, vous le prenez comme une récompense collective de votre début de saison ?

Oui, bien sûr. Après, il y a des joueurs qui étaient vraiment au top de leur forme, qui aidaient vraiment l'équipe à gagner. Et voilà, maintenant, les sélectionneurs l'ont vu, et j'espère que cela va continuer comme ça. Il y en aura d'autres qui se présenteront dans cette sélection France.

- Tu parlais de ces joueurs auquel le coach prête énormément d'attention. C'était ton cas au début de la préparation. On se souvient des premiers matchs amicaux où il te replaçait énormément entre la défense et le milieu de terrain. Est-ce que ça te fait encore plus enrager par rapport à cette blessure que tu as connu à Paris, parce que tu te dis que, justement, tu étais au centre de l'attention, et que cette blessure t'en a éloigné ?

Oui, après c'est frustrant de se blesser juste avant le début du championnat mais voilà, j'ai travaillé pour revenir à mon meilleur niveau. L'équipe tourne bien, je suis très content parce qu'on a connu une saison difficile l'année dernière et maintenant, j'ai envie de dire, on revit. On est premiers du championnat, on prend vraiment beaucoup de plaisir, l'équipe tourne bien. Après, en ce moment, je fais quelques rentrées, j'engrange un bon temps de jeu quand même donc ça va. J'espère revenir le plus vite possible et jouer le plus de minutes.

- Ton sentiment sur ce début de saison, c'est d'avoir quelque part raté le bon wagon ?

Non non, je ne dirais pas ça car on travaille vraiment bien avec ce groupe et les onze titulaires qui sont aujourd'hui sur le terrain le méritent vraiment. C'est vraiment une très bonne équipe. Et [nous] les remplaçants, on essaye de rentrer avec la même envie que ces titulaires donc il n'y a vraiment pas de problème à ce niveau-là.

- En même temps, on s'aperçoit tout de même que Bielsa ne fait pas beaucoup tourner son effectif.

Je n'entends pas.

- Je dis, en même temps, on s'aperçoit quand même que Bielsa ne fait pas beaucoup tourner son effectif depuis le début de la saison, que c'est toujours plus ou moins les mêmes qui sont titulaires.

Ben (sourire), l'équipe marche bien, cela fait six matchs, six victoires, donc.. C'est... Je pense que si j'étais à sa place, je ferais un peu la même chose. Donc, euh... Après, il essaye de faire rentrer quand il peut, quand il y en a besoin certains joueurs et pour l'instant, il n'y a pas de problème à ce niveau-là, tout le monde le prend super bien.

- Est-ce qu'il compte toujours sur toi dans ce rôle, un peu comme l'est Alaixys [Romao], d'évoluer vraiment entre la défense et le milieu de terrain ? Est-ce ce que tu travailles spécifiquement à l'entraînement ou tu as plus un rôle de milieu de terrain comme l'a, celui que tu as remplacé dimanche, Gianelli Imbula ?

Ben, je suis un peu... Il me fait travailler à tous les postes du milieu, et même en défense centrale ou arrière droit. On travaille un peu tous les postes. Par rapport aux problèmes qu'ils pourraient y avoir sur le terrain, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer donc euh... Je trouve que c'est une bonne chose, cela me permet aussi d'avoir une certaine polyvalence, donc c'est bien pour moi.

Vis-à-vis des remplaçants, on peut savoir, Bielsa s'explique ? Vous explique ses choix, il passe par ses adjoints, comment ça se passe en ce moment ? Ou non, l'équipe gagne, il n'y a pas besoin d'expliquer ?

Je n'ai pas compris la question, excusez-moi.

- Est-ce que Bielsa vous explique un peu ses choix, notamment vis-à-vis de toi pour ne pas trop jouer, ou alors non. Comment ça se passe, vis-à-vis des remplaçants ?

Non, il ne nous explique rien. Il y a une équipe en place, elle tourne bien. On peut voir, les dernières matchs, il n'y a que des victoires donc à ce moment-là, c'est sûr qu'il ne va pas faire trop de changements. Maintenant, il essaye de nous intégrer au maximum, quand il le peut, durant les matchs. Et, comme je l'ai dit, pour l'instant, cela se passe super bien, il n'y a pas de problème. J'espère que cela va continuer comme ça.

- En règle générale, qui est votre interlocuteur à vous ? Parce qu'on n'a pas vraiment l'impression que Bielsa vous parle beaucoup. Est-ce que vous parlez avec ses adjoints, vous parlez avec qui ?

Ben, il y a franchement Franck Passi qui fait un super travail de traduction, parce que c'est vrai que c'est difficile de comprendre la langue, mais au fur et à mesure, on commence à comprendre parce que c'est tout le temps les mêmes mots qui reviennent en espagnol donc cela devient un peu facile mais bon. Il y a Franck Passi qui vraiment gère la traduction de l'espagnol donc c'est bien.

- Dans l'esprit du jeu plus que dans le caractère et la manière de s'exprimer, retrouves-tu un peu de Christian Gourcuff en Marcelo Bielsa ?

Oui, oui, un peu. Mais après c'est différent, car Christian Gourcuff c'était de la zone, et là c'est vraiment du marquage individuel. Donc j'apprends vraiment autre chose que ce que j'avais appris à Lorient. Mais c'est sûr qu'en sortant d'ici, j'aurais vraiment une palette plus large, et j'espère que j'aurais appris beaucoup de choses avec ce coach, et je pense que je ne vais pas le regretter.

- Tu t'estimes déjà beaucoup plus polyvalent que lors de ton arrivée à Marseille ?

Ah oui, bien sûr. Mais ce n'est même pas une question de polyvalence. Je me trouve déjà beaucoup plus mâture dans mon jeu. Quand je suis arrivé de Lorient, j'étais très timide, très réservé, j'avais du mal à m'imposer et maintenant, je n'ai plus peur de parler à mes collègues, aux joueurs plus âgés que moi, etc. Donc je pense être plus mâture.

- On a parlé du match contre Saint-Etienne comme d'un test, que vous avez passé, puisque vous avez gagné. Est-ce que cela vous donne une force supplémentaire ou un poids supplémentaire de favori ?

Non, je ne pense pas. Ca ne donne pas un poids supplémentaire de favori. Nous, on continue sur notre lancée, on continue à travailler. Vous, vous dites, ce sont des matchs tests mais nous, on les prend les uns après les autres. Pour l'instant, ça marche bien pour nous et on espère que cela va continuer comme ça, que ce soit contre une grosse équipe ou contre des petites équipes.

- Vous n'avez pas peur de la première défaite, du premier accroc, qui pourra vous arriver ?

Non, on n'a pas peur. C'est juste que l'on sait qu'il faudra se relever juste après. Mais pour l'instant, on ne l'a pas encore eue et j'espère qu'elle ne va pas venir, pas maintenant en tout cas.

- Pour prolonger la question d'Hélène [Foxonet], est-ce que vous commencez à vous dire que, bon le PSG, au-delà de la victoire contre le Barça, en tout cas le PSG en championnat tâtonne encore un peu, Monaco n'y est pas, qu'il y a vraiment un coup à jouer, cette année en particulier ?

Excusez-moi, je n'ai pas bien entendu.

- Est-ce que, compte tenu des résultats des autres, vos rivaux naturels, Monaco, PSG, et quelques autres, est-ce que vous vous dites qu'avec le début de saison que vous êtes en train de faire, il y a un coup à jouer cette année particulièrement ?

Ben, en ce moment, on ne se pose pas trop de questions. On essaye de prendre les matchs les uns après les autres. Après, c'est sûr qu'on regarde un peu le classement, les résultats de toutes ces équipes qui ont terminé dans le haut de tableau l'année dernière. Et voilà, nous on voit qu'on prend un maximum de points, on est en tête. Pour l'instant, on ne se pose pas trop de questions, ce ne sont que les premiers matchs. On n'a même pas encore passé la moitié de saison donc... Je pense qu'à la mi-saison, on pourra se poser vraiment les vraies questions, parce que là, ce n'est vraiment que le début. Nous, je pense, on va essayer de continuer avec cet état de forme, à prendre le maximum de points et on pourra faire un bilan à mi-saison.

- Vous vous sentez pris dans cette dynamique ou pas ?

Oui, c'est sûr, on se sent... On a envie de continuer, on a envie de continuer comme ça, faire plaisir à nos supporters et nous faire plaisir. Continuer à nous faire plaisir sur le terrain. Et au niveau comptable, comme je l'ai dit, on fera le point à la mi-saison.

- L'année dernière, vous aviez fait un bon début de saison, qui n'était pas comparable à celui de cette saison. Mais vous aviez cafouillé tout au long de la saison face aux gros. Est-ce que la puissance que vous dégagez, notamment la puissance offensive, vous permet d'appréhender ces face-à-face, comme vous l'avez eu contre Saint-Etienne dimanche, un petit peu différemment, avec un peu plus de confiance en vous ?

Oui, c'est sûr que lorsqu'on voit nos qualités offensives, en ce moment, on peut dire qu'on peut faire peur à beaucoup d'équipes. Que ce soit les grosses équipes ou les petites équipes. Maintenant, ça reste comme vous dites des face-à-face, ça se joue sur 90 minutes, et on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. On peut prendre un but, on peut en mettre deux, trois, avec nos qualités offensives, mais voilà, ce sera à voir le jour-même. On verra bien.

- Etes-vous à l'abri d'un excès de confiance ?

C'est-à-dire ?

- De se voir trop beaux, alors qu'un match contre Caen, supposé petit, arrive ce week-end. Et d'oublier les fondamentaux.

Non, je ne pense pas qu'on va oublier nos fondamentaux. On est vraiment concentrés sur nos objectifs. Et de toutes manières, le coach nous fait à chaque fois part de son sentiment à ce niveau-là. Donc je pense qu'on ne va pas arrêter de travailler et qu'on va continuer à rester sérieux.

- Comment ça se passe une causerie de Bielsa ?

Comment ça ?

- Est-ce qu'il y a une particularité ? C'est quand même un coach particulier, tu ne vas pas nous dire le contraire. Donc, comment ça se passe ? Est-ce qu'il a des particularités dans sa causerie ? Est-ce qu'il vous pousse ? Est-ce qu'au contraire, il est très tactique ? Qu'est-ce qu'il fait, et qui traduit ?

C'est un tacticien, c'est un très fin tacticien qui ne laisse rien au hasard. On travaille beaucoup la vidéo, on travaille beaucoup la tactique. Et c'est un coach qui aime parler individuellement à ses joueurs, donc, que ce soit le meilleur joueur de l'équipe comme le dernier remplaçant, il va le prendre à part et lui dire ce qu'il a à faire dans l'équipe, le rôle qu'il a à jouer. Et après, quand on est ensemble, il a beaucoup d'anecdotes à nous dire. Il nous prend dans son truc donc c'est vraiment intéressant.

- Des anecdotes sur le foot ? Sur son expérience ?

Sur un peu tout.

- A l'entraînement, en début de semaine, on l'a vu faire un câlin à Imbula (rires). Du coup, nous, on le connaît très sérieux. Donc avec vous en fait, il vous fait travailler dur et puis ensuite il est tendre ? Ca se passe comment ? Là, on découvre un nouveau visage.

Non, nous, on connaît ce visage du coach donc il sait rigoler par moments, mais tout en étant sérieux. Après cette petite accolade, on a continué à travailler sérieusement, il n'y a vraiment pas de problème à ce niveau-là.

- Ca vous fait du bien du coup de voir quand même qu'il y a quand même un peu d'intimité qui s'installe avec lui ?

(rires) C'est vous qui voyez qu'il est tout le temps sérieux. Nous, des fois, on le voit en train de rigoler avec nous, il n'y a vraiment pas de problèmes (rires).

- Il fait beaucoup de câlins alors ?

(rires) Non, il ne fait pas beaucoup de câlins mais bon, voilà, il a son humour. Des fois, c'est difficile à comprendre en espagnol, mais bon... Franck Passi nous traduit donc ça va.

- Comment on prépare un match contre une équipe qui est sans doute l'une des moins bonnes à domicile depuis le début de saison ?

Nous, on ne se préoccupe pas trop de l'adversaire. On s'occupe plutôt de nous, comment on va aborder le match. Après, c'est sûr qu'on va s'occuper quand même un peu de l'adversaire, savoir comment ils vont jouer, etc. En fonction de ça, on va se mettre dans les meilleures conditions de travail jusqu'à ce que le match débute et on espère continuer sur notre lancée.

- Toi personnellement, tu connais certaines choses sur l'équipe de Caen ?

Pas plus que çà. Je n'ai jamais rencontré l'équipe de Caen au niveau pro. On va voir, la vidéo va m'en apprendre plus.

- En début de conférence de presse, tu nous as parlé spontanément de la liste des Espoirs. Est-ce que tu l'as suivi, je ne sais pas, sur internet, en voiture, à la radio, je ne sais pas ? Et est-ce que tu regardes quand même un peu, même si là, tu disais "je suis remplaçant", tu as l'objectif d'intégrer les Espoirs sur la saison ? Tu regardes un peu ? Tu as été champion du monde avec les U20, tu as pas mal de copains dans cette liste.

Oui, j'y ai pas mal de copains et je suis vraiment content pour ceux qui ont été sélectionnés. Maintenant, moi je n'ai pas eu trop de chances, je me suis blessé durant la préparation. J'ai donc eu moins de temps de jeu durant ce début de saison mais bon. Oui, je regarde d'un coin de l'oeil, mais bon, j'espère vraiment revenir à mon meilleur niveau. Avoir encore plus de temps de jeu, pour pouvoir espérer réintégrer ce groupe Espoirs. Mais cela reste quand même dans un coin de ma tête.

- Durant quinze jours là, cela va être triste la Commanderie, non ?

Non (sourire), ça ne va pas être triste. En plus, on a un match amical contre Nîmes. Donc ça va nous permettre, nous qui avons un peu moins de temps de jeu, de jouer plus, d'avoir 90 minutes dans les jambes ou un peu moins. On prend toujours beaucoup de plaisir à jouer, il n'y a pas de problème.

Merci.

par **pretender** » 04 Nov 2014, 01:42

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 02/10/2014, SM Caen-OM, 9eme journée de championnat de Ligue 1.

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- Hola, ¿qué tal? / Buenas tardes (Bonjour, ça va ?). Pourriez-vous nous donner des nouvelles de Dimitri Payet ?

Il s'est blessé pendant l'entraînement. En tapant dans le ballon, il s'est tordu la cheville. Aujourd'hui, il va faire un peu de soin et suivre un programme différent. Et, normalement, il pourra s'entraîner demain.

- Que pensez-vous de son retour en sélection, ainsi que de celui de Gignac ? Est-ce une juste récompense pour vous ?

Je suis très content parce qu'on reconnaît la valeur de joueurs qui sont avec nous.

- Concernant André-Pierre Gignac, Mario Lemina disait tout à l'heure que vous ne l'aviez pas lâché à l'entraînement. Que lui avez-vous fait faire concrètement pour qu'il (Gignac) soit à un tel niveau ?

Sincèrement, je crois que Gignac a le niveau qu'il a grâce à ses efforts personnels.

- Vous attendiez-vous à ce qu'il marque autant de buts en ce début de championnant, parce qu'il a éteint complètement la concurrence avec Michy ?

Je ne sais pas si je l'attendais mais je le remercie.

- Est-ce que le fait qu'André-Pierre Gignac ait rejoint l'équipe de France vous rend fier et nous, vous dites que c'est grâce à votre caractère, mais nous, on pense que c'est beaucoup grâce à votre travail. En plus, il a perdu cinq kilos. Pensez-vous l'avoir fait progresser vraiment ?

Je vous donne la même réponse que j'ai donné avant. Et j'ai conscience des effets que produisent mes entraînements sur les joueurs que j'ai à ma disposition et dans ce cas précis de Gignac comme dans le cas de Payet, l'actualité sportive du jour (l'annonce de leurs sélections en équipe de France) est un mérite qui leur revient seulement à eux pour leurs efforts personnels. Et si je devrais reconnaître une influence, je mettrais en valeur le reste de leurs coéquipiers qui favorisent le fait que ces joueurs soient mis en avant. Le reste de leurs coéquipiers favorisent aussi leurs performances.

- Le fait qu'il ait perdu cinq kilos, c'est grâce à vous ?

Si c'était grâce à moi, je me l'appliquerais à moi-même !

- La victoire sur Saint-Etienne vous a donné plus de certitudes ?

Je divise ce match en trois parties : la partie où l'on a bien joué, et le fait d'avoir bien joué contre une équipe contre un adversaire comme Saint-Etienne augmente notre confiance, la partie où on a laissé la domination du jeu, qui indique que le rendement de l'équipe s'en ressent si l'on fait des concessions, et la dernière demie-heure où les corps ont soufferts et qui a correspondu à la partie du match la plus valeureuse, car on a repris la domination du jeu, on n'a pas souffert de situations dangereuses, on a eu trois occasions de buts et on a su partager la sensation qu'il y avait dans le stade, que le match pouvait se terminer par une défaite.

Il m'a semblé que l'équipe a maintenue son style et sa manière de jouer de manière moins nette mais avec autant d'efficacité. Durant cette dernière demie-heure, moi aussi comme une personne assistant au match, j'ai commencé à être anxieux du fait d'avoir seulement un but d'écart, mais après avoir revu cette partie du match à la vidéo, je me suis rendu compte que les joueurs avaient résolu cette sensation d'une manière plus tranquille que nous, nous avons pu le ressentir.

- Vous êtes la meilleure attaque de Ligue 1 mais au sein de cette attaque, un joueur nous semble un peu en dessous, c'est Florian Thauvin. On l'a vu en première mi-temps contre Saint-Etienne un peu s'enferrer dans des dribbles. Vous l'avez sorti en seconde mi-temps après qu'il ait lâché le marquage sur le buteur. Sa place de titulaire est-elle en danger pour samedi ?

C'est très difficile qu'un entraîneur dise que la titularisation d'un joueur de l'équipe soit sûre. Je ne parle pas seulement de Florian Thauvin mais toute l'équipe en général. Ma position prend deux choses en compte : renforcer l'estime de soi de Florian Thauvin et maintenir l'espoir, en étant vigilant à ceux qui aspirent à être titulaire. Cet équilibre est très difficile à maintenir. Parfois, on sent qu'on le fait bien, et parfois cela relève du contraire. Je crois beaucoup en Florian Thauvin, c'est un des joueurs que j'ai dirigé dans toute ma carrière qui m'a le plus impressionné, je sais que ce n'est pas le moment idéal pour lui mais j'ai confiance en son caractère.

- Vous pourriez être tentés, dans cette période un peu compliquée pour lui, de donner du temps de jeu à Romain Alessandrini qui, à chacune de ses entrées en jeu, montre beaucoup de qualité et d'envie.

J'ai anticipé cette question et j'ai dit dans la réponse précédente qu'il y a un équilibre difficile à trouver entre la confiance continue dont a besoin chaque joueur, surtout quand ils ont un niveau de performance irrégulier, et l'espoir d'intégrer l'équipe première pour ceux qui, momentanément, ne jouent pas. De toutes les manières, tous vont être importants et cette importance va se refléter dans leur temps de jeu. Aussi bien Thauvin qu'Alessandrini, quand l'année sportive va être finie, ils auront eu suffisamment de minutes pour pouvoir exprimer toutes leurs qualités.

- Vous avez été sélectionneur d'équipe nationale. Quelle est la différence entre le fait qu'un joueur puisse s'imposer ou non en équipe nationale du fait de s'imposer ou non avec son club ?

Je ne crois pas me tromper si j'interprète que toute personne à la tête d'une équipe nationale choisit les footballeurs qu'il convoque en considérant chacune des qualités de chaque joueur qu'il nomme avec la structure qu'il veut donner à l'équipe. C'est pourquoi je n'ai pas de doutes sur l'ensemble des qualités qu'a André-Pierre Gignac, qui vont trouver une manière de s'exprimer dans la sélection faite par le sélectionneur. De tous les commentaires qui vont se faire [de mes propos], j'aimerais que ceux-ci ne soient pas interprétés comme une ingérence au travail du sélectionneur de l'équipe de France.

- Dans l'histoire contemporaine de la Ligue 1, les équipes qui ont 19 points après huit journées finissent toutes sur le podium à une seule exception. Cela confère-til à l'OM une pression supplémentaire ou cela prouve-t-il que le plus dur est fait, à savoir habituer l'équipe à gagner ?

Je ne sais pas si les statistiques que vous suggérez prennent en compte le paramètre des adversaires contre lesquels ces points ont été obtenus, ainsi que si les matches étaient disputés à domicile ou à l'extérieur, et si l'on a comparé dans ces statistiques ce qui arrive aux joueurs selon les blessures et le déroulement de la compétition. Aussi, je ne sais pas si ces statistiques prennent en compte les grandes équipes qui composaient le championnat. Les statistiques ont une valeur qui sont relativisées au moment où l'on prend en compte tous les détails. Comme je n'ai pas tous ces détails, je synthétiserais ma pensée en disant que j'essaye de gagner le match à venir.

- Pour rester sur l'effectif, si Dimitri Payet est apte pour le match de samedi, serez-vous tenté d'aligner pour la quatrième fois consécutive le même onze de départ contre Caen ?

Oui, si Romao, Payet et les onze joueurs qui ont joué contre Saint-Etienne sont disponibles, oui le onze de départ ne changera pas.

- Après six victoires consécutives, redoutez-vous un excès de confiance et, si oui, comment vous y remédiez-vous ?

Parmi les qualités exigées pour être footballeur, il y en a une qui est très importante, c'est de savoir capitaliser les effets de succès consécutifs. Parfois, cela génère de la confiance et cela permet que resurgissent plus facilement les qualités des joueurs, et parfois cela rend les joueurs plus à l'aise. Le joueur s'embourgeoise, et il pense que les choses vont continuer de la même manière sans produire les mêmes efforts qu'il était nécessaire de produire pour rendre cela possible. Et cela, nous le savons, nous qui gérons ces joueurs, mais aussi les personnes qui font l'opinion et les protagonistes. Le travail et l'expérience des joueurs, c'est ce qui permet que l'idéal soit rendu possible.

- De manière générale, êtes-vous surpris ou non par ce bon début de saison ? Pensiez-vous qu'avec le nouveau travail que vous avez demandé aux joueurs, cela prenne plus de temps pour avoir des résultats ? Je crois qu'avec Bilbao, vous aviez mis plus de temps pour gagner les premiers matchs.

Le professionnalisme, l'appui et l'entrain que j'ai reçu de la part du club et des joueurs a été incomparable (excellent). Les ressources qu'offrent le club pour le travail de l'entraîneur ne peuvent être meilleures et l'appui, le don et le professionnalisme des joueurs sont exceptionnels [esp. inmemorable].

- Quelle est donc votre part à vous dans la réussite de ce début de saison ? A quoi sert un entraîneur, on parle de Mourinho, Guardiola ? Quelle est votre part à vous dans la réussite de ce début de saison ?

L'entraîneur propose, il essaye de convaincre. Si je devais donner mon avis, l'important, c'est le chemin qui amène à formuler une proposition ou la capacité de convaincre, et je comparerais cela avec le désir des joueurs de se laisser convaincre ou à leurs capacités à assimiler le message. Je mettrais ces deux derniers éléments, se laisser convaincre et avoir la capacité d'assimiler le message, bien au-dessus du contenu du message, et des qualités de l'entraîneur [esp. conductor] pour pouvoir transmettre. Et ce que je vous dis, peut s'interpréter comme une position de fausse modestie. La fausse modestie est une des choses que je tolère le moins car cela pousse les gens à penser le contraire de ce que je dis. C'est pour cela que je n'agis jamais comme cela, et ce que je viens de vous dire à propos de convaincre et d'être convaincu, des ressources pour convaincre et de la capacité d'analyser les messages, après beaucoup d'années d'expérience, de croire que j'étais le responsable de ces mutations, je me suis rendu compte que ce n'était vraiment pas le cas.

- Tout à l'heure, vous parliez d'équilibre à trouver entre les titulaires et les remplaçants. Comment faites-vous pour maintenir sous pression des joueurs qui jouent moins ou peu comme Michy ou Doria par exemple ?

N'importe quelle personne qui voit le déroulement d'un championnat observe comment sont distribuées les minutes de jeu. Celui qui est remplaçant attend son moment pour rentrer et travaille pour cela, et celui qui joue fait le contraire. Cela se déroule entre coéquipiers et dans un cadre de compréhension réciproque. Cela fait partie des règles du métier de footballeur. J'essaye de jouer et si je n'y suis pas, j'appuie celui qui joue. J'essaye de ne pas sortir et si je sors, j'appuie celui qui me remplace. Inversement si je ne joue pas. Si ce n'est pas le cas, tout ce qui arrive relève d'un manque de professionnalisme.

- Monsieur Bielsa, qu'avez-vous pensé de la performance du PSG face à Barcelone ? Le niveau affiché par le PSG vous a-t-il surpris ?

Que le FC Barcelone perde est surprenant. Réussir à l'emporter contre eux est une belle performance.

- Pensez-vous que le match contre Caen est un match piège par excellence ? Caen étant l'équipe la moins efficace à domicile, et vous-mêmes la plus efficace à l'extérieur ?

J'arrive toujours à trouver des arguments pour trouver le match à venir très difficile.

- J'ai lu, comme d'autres sans doute, qu'à un moment de votre vie, vous aviez tenu un magasin de presse. Etait-ce vrai, à quel moment et pourquoi avoir choisi cette activité ?

N'importe quelle chose qui me rapproche du métier de journaliste relève du hasard. Je ne voudrais jamais rentrer en compétition avec vous. J'espère que vous ne rentrez vous pas en compétition avec notre métier (sourire). Durant 16 années, 8 pour Bilardo, 8 pour Menotti, à la tête de la sélection argentine, ce sont des manières opposées de voir le football, ces 16 ans ont correspondu à ma période de formation. Dans la ville où j'étais, il y avait une arrivée de 10-12 périodiques et moi j'aimais lire Menotti et Bilardo. En Argentine, les gens qui vendent les journaux, les diarieros, n'aiment pas rester dans le petit kiosque. Moi je me suis donc offert la possibilité de garder le kiosque comme ça je pouvais lire les journaux en même temps. Ceci m'a amené à connaître quelques subtilités de ce métier, et durant quelques années, j'ai été propriétaire d'un kiosque de ce type.

- On vous parle souvent de la relation du public avec vous. Lors du dernier match, vous avez été encore accueilli de manière très chaleureuse. Le public scande très régulièrement votre nom. Comment le vivez-vous et comment pensez-vous rendre cela au public, si ce n'est sportivement ?

Pour moi, j'ai du mal à me situer face à la notoriété et la reconnaissance. Bien sûr, j'en suis très reconnaissant, mais sincèrement je ne pense pas que cela soit mérité. L'unique réponse qui corresponde devant cela est de gagner. Et je voudrais si vous me permettez faire un bref commentaire. Dans une autre conférence de presse, il a été question que je puisse manier la langue nationale, et je comprends que c'est une reconnaissance que tout étranger devrait faire à un endroit où il est accepté comme travailleur. Bien sûr, je ne sais pas si j'en serais capable mais utiliser une langue qu'une personne qui n'est pas dans son bagage est toujours une forme de reconnaissance. Lors de la conférence de presse après le match contre Saint-Etienne, les supporters m'ont posé une question sur un tifo, et j'ai répondu que je ne l'avais pas vu, ce qui était vraiment le cas. Je suis donc resté curieux, car j'ai pensé "comment n'ai-je pu le voir ?"

Et effectivement, le tifo existait bien, et c'était un mot en espagnol indiqué sur le drapeau du pays auquel j'appartiens. Non seulement je ne parle votre langue, mais j'ai été encore bien davantage ému de voir un mot dans ma langue natale. Pour tout cela (votre compréhension, cette attention), je vous remercie beaucoup même si cela risque de paraître démagogique.

- Monsieur Bielsa, en équipe de France Espoirs, a été appelé un joueur que vous connaissez bien, il s'agit d'Aymeric Laporte. Vous l'avez connu à Bilbao. Que pouvez-vous nous dire rapidement de ses qualités et défauts ? Le voyez-vous à court terme intégrer l'équipe de France A ?

C'est un grand joueur avec toutes les qualités. Je ne me souviens pas d'un défaut dont je puisse parler. Un joueur rapide, avec du caractère, compétitif, avec une technique très bonne, une intelligence notable, et je lui souhaite beaucoup beaucoup de chance.

par **pretender** » 04 Nov 2014, 02:09

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 09/10/2014, OM-Nîmes Olympique (rencontre initialement prévue), Match amical.

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- Monsieur Bielsa, vous avez beaucoup de joueurs internationaux absents. A travers ce match amical, que testez-vous, de nouveaux éléments, des jeunes ?

Nous sommes un groupe de 30. Il y a des joueurs qui, au travers du match de demain, vont maintenir leur état de forme, et il y a d'autres joueurs qui auront la possibilité de s'exprimer dans une équipe que j'aurais constituée. Beaucoup des joueurs qui participent tous les jours aux entraînements n'ont pas la possibilité de jouer comme titulaires habituellement et les matchs amicaux aident en ce sens-là.

- Vous n'avez pas la possibilité de faire d'équipes mixtes puisque vous n'avez qu'un seul titulaire à votre disposition, Jérémy Morel. Tous les autres sont partis donc ce sera une équipe titulaire faite de remplaçants ?

Ceux qui ne jouent pas habituellement, ce type de match leur permet de s'exprimer, avec la certitude qu'ils vont tous être utiles. C'est très bien qu'ils jouent en compétition. C'est un match avec du public, des arbitres, un adversaire, donc c'est un niveau supérieur en comparaison à un match entre nos joueurs.

- A propos de Jérémy Morel justement, vous l'avez reconverti en défenseur central. Quand avez-vous pris cette décision, lorsque vous avez regardé les matchs en vidéo la saison dernière ? Et êtes-vous aujourd'hui satisfait de votre choix, en le voyant évoluer à un tel niveau de performance à ce poste ?

Quand j'ai vu les 48 matchs de la saison dernière, j'ai noté qu'il avait un très bon jeu de tête et de mon point de vue, il a peut-être le meilleur jeu aérien défensif de l'équipe. Et il m'est apparu qu'il pouvait jouer à ce poste, et je crois aussi qu'il est au moins aussi performant dans cette position originale de latéral gauche, sinon davantage, que dans celle de défenseur central gauche.

- Puisque vous avez vu les 48 matchs de la saison dernière, vous avez pu mesurer, puisque c'est quasiment la même équipe mais avec un jeu totalement différent, la progression de cette équipe. Comment appréciez-vous justement le jeu que vous avez mis en place ?

Je crois que ce qu'il s'est passé durant le championnat l'an dernier est la base qui me permet de poser les fondations du développement de l'équipe actuelle. Il y a eu une année de développement et d'évolution pour les joueurs jeunes particulièrement, et leur expérience s'est développée en jouant presque 50 matchs ensemble. Pour moi, il me semble que ce qui a été fait l'an dernier est très important pour la saison actuelle.

- Monsieur Bielsa, on a commencé à deviner un peu de crainte chez vos adversaires du PSG. Laurent Blanc notamment a déclaré après le match contre Monaco que sept points de retard sur l'OM, ce n'était pas rien, ce n'était pas anodin. Cela vous conforte dans l'idée qu'il y a peut-être un coup à jouer cette saison contre le PSG ?

Je donne simplement mon avis, je ne prétends pas comparer mon opinion à celle des autres, opinions je respecte, mais s'il ne s'était pas passé des choses dans les derniers instants des matchs, la différence serait seulement de trois points. La conclusion qu'on peut en tirer est qu'il n'est pas nécessaire qu'il se passe des choses étranges pour qu'une différence de sept points soit réduite à trois, ou bien qu'il se passe le contraire. Et il faut savoir que l'on n'a joué aussi qu'un quart du championnat et aucune différence de points ne peut être considérée comme importante à ce stade de la saison.

- C'est quand même mieux Monsieur Bielsa d'avoir sept points d'avance que sept points de retard tout de même ?

La question qui m'a été posée ne faisait pas référence à ce qui était le mieux. Mais elle portait sur le fait que cette différence de points soit irréversible ou non.

- Est-ce irréaliste de penser que l'OM peut être un candidat sérieux au titre ?

Je tiens à m'excuser d'avoir à répéter l'affirmation selon laquelle le football est un sport important dans le monde où les pronostics ne fonctionnent pas. Si je faisais un pronostic en sachant la faible probabilité qu'il se réalise, je serais quelqu'un d'imprudent.

- Monsieur Bielsa, quelle opinion avez-vous sur Romain Alessandrini, arrivé cet été à l'Olympique de Marseille, qui apporte toujours quelque chose quand il entre en cours de jeu ? A-t-il le potentiel peut-être pour bousculer l'ordre établi et gagner une place de titulaire dans cette équipe ?

J'ai une très bonne opinion de ses qualités. Je pense sincèrement que tous les joueurs qui nous accompagnent et ne sont pas titulaires habituellement ont la possibilité d'être titulaires.

- Quelle est la plus grosse qualité à votre avis de Romain Alessandrini ?

C'est un joueur de côté, qui dispose de toutes les qualités qu'exige le poste qui consiste à attaquer sur un côté. C'est un joueur rapide, qui a un sens du jeu et un instinct très développés qui lui permet de passer des côtés au centre du terrain. Il sait et devine très bien quand il faut prendre de la profondeur ou faire des appels dans la verticalité. Et il est généreux dans son apport au collectif.

- Comment expliquez-vous les performances actuelles d'André-Pierre Gignac et estimez-vous avoir jouer un rôle dans cette réussite ?

Je crois que le niveau qu'il a à l'heure actuelle, il l'avait par passages la saison dernière. Il a marqué seize buts l'an dernier, ce qui est un chiffre très important, et j'ai déjà dit que le niveau qu'il a à l'heure actuelle est lié à ses propres efforts.

- Monsieur Bielsa, on a crû comprendre que vous étiez engagé, dans votre tête en tout cas, pour un an seulement. Est-ce que, ce qui est en train de se passer, le fait que vous soyez premiers, que vous soyez adulé ici à Marseille, est-ce que cela a déjà changé quelque chose pour vous sur l'avenir et sur une année supplémentaire ? Est-ce que le fait que vous joueriez une Ligue des champions que vous n'avez pas jouer me semble-t-il pourrait aussi peser dans la balance ?

Je ne fais jamais de projection basée sur des hypothèses. Et ce n'est pas une réponse du moment pour éviter de donner une autre réponse. Mais n'importe quelle personne qui a beaucoup d'expérience dans ce travail adopte la même position que celle que j'ai adopté. Quelle que soit la situation, on m'associe toujours beaucoup aux performances du club dans les lieux de travail où j'ai eu l'occasion d'exercer et où j'exerce. On m'appuie toujours beaucoup quand je suis dans l'adversité, et on m'attribue toujours de la reconnaissance lorsque tout va bien.

- Monsieur Bielsa, à ce sujet, le président de l'OM a accordé une interview dans une radio en début de semaine [RMC] en parlant de clause de renégociation à la fin de l'année. Vous, vous parlez je crois de clause de cession automatique. Est-ce que le terme de renégociation vous convient, je veux dire par là, y'a-t-il vraiment un espoir que vous continuiez à l'Olympique ?

Tout ce que j'avais à dire sur ce sujet, je l'ai déjà dit avec précision et clarté. Et quand vous parlez d'entretenir l'espoir, il paraîtrait que le club va plus vers moi que moi je ne vais vers lui. Et cet apparent déséquilibre dans les positions est un traitement injuste en ce qui concerne la dimension du club. Et, étant donné qu'en état normal, la reconnaissance envers l'endroit où l'on travaille apparaît comme étant très intentionnelle ou démagogique, je vais vous présenter là deux exemples pour montrer la dimension de l'OM à l'intérieur du football mondial :

Tout d'abord, le stade où l'on joue, avec la quantité de personnes qui, potentiellement, peuvent aller voir l'équipe. Il y a très peu de clubs qui peuvent avoir un stade de 65 000 places pour un évènement sportif. Mais aussi, les qualités des installations, ainsi que, par exemple, le nombre de joueurs sélectionnés au niveau des équipes nationales que possède le club. Et ce dernier paramètre ne fait pas allusion à la qualité de nos joueurs mais bien à la quantité de ceux qui vont en sélection.

- Par rapport à l'impression que vous nous donniez, où vous nous expliquiez que le club semblerait aller plus vers vous que l'inverse, c'est juste une impression ?

Je préfère ne plus avoir à parler de ce sujet. Si je devais vous apporter la contradiction, je dirais qu'il faut évaluer un projet dans son ensemble, et non l'examiner seulement au quart de celui-ci et de ses scénarii possibles.
Je vais vous donner un exemple que vous allez partager. On a joué la moitié des matchs allers. De ces matchs allers, quels sont ceux qui sont les plus difficiles ? Ceux qu'on a joué ou ceux qu'on va jouer ? Quelle serait votre réponse ?

- Ceux qu'on va jouer.

Je pense comme vous donc je dois valoriser le déroulement de ce qui s'est passé jusqu'à présent sans oublier ce qui va se produire. Et n'importe quelle personne qui analyse le futur d'un projet et le fait de manière sérieuse, pense de la même manière que nous tous. c'est pour cela que l'idéal est d'être prudent et patient.

- Etes-vous conscient d'avoir réveillé la passion des supporters, et est-ce que pour vous, il est important de respecter la devise du club comme vous le faites actuellement, et ce, quel que soit l'adversaire qui sera en face de vous ?

La réponse à cette question devrait être mes antécédents car il ne sert à rien de faire une réponse en forme de promesse. Je veux aussi être très prudent dans ma réponse, car tout ce que j'imaginais durant certains matchs de 90 minutes n'a pas réussi à être appliqué, et on n'a pas réussi à attaquer comme moi je l'aurais aimé. Moi, j'imagine tous les matchs en attaquant et dans le camp adverse, car c'est à mes yeux la meilleure manière de gagner. Mais il y a tellement de fois où on n'arrive pas à réussir cela.

- Monsieur Bielsa, j'ai deux petites questions par rapport au match de demain qui est un match de solidarité, me semble-t-il, face à Nîmes en faveur des sinistrés des inondations dans le Gard. Première question, pensez-vous qu'il est important que les clubs professionnels disputent ce type de matches ?

Pour moi, toutes les manifestations de la société qui aident les gens démunis ont énormément de valeur.

- Seconde question, d'après Le Midi Libre, l'OM réclame 40 % de la recette du match. Trouvez-vous cela choquant ou normal ?

C'est quelque chose d'administratif dont je n'avais pas connaissance.

- Une question pour des confrères espagnols qui d'ailleurs nous regardent à l'instant sur le site de l'OM. Ils aimeraient savoir ce que vous pensez de la situation de l'Athletic Bilbao, relégable en Liga, qui n'a gagné qu'un match en Ligue des champions ? Suivez-vous, peut-être avec un peu de tristesse, ce début de saison de l'Athletic Bilbao ?

Oui, je suis leur actualité et ce qu'ils font cette saison. Je pense que leur situation est momentanée, que leur véritable niveau est la quatrième place qu'ils ont réussi à obtenir l'an dernier grâce à leur travail. Que pour ce qui est de la Champions, le match contre le Napoli est le révélateur de leur véritable niveau plus que les autres matchs qu'ils ont disputé. Je n'ai pas seulement le désir mais je suis certain que leur situation va s'améliorer, car l'Athletic Bilbao possède toutes les qualités pour sortir de la situation dans laquelle ils sont actuellement. Car ils ont des qualités à tous les niveaux, des joueurs, des structures et du public, mais aussi dans la manière de gérer et de leur staff. Ils ont un très bon entraîneur qui fait des bonnes choses.

- Monsieur Bielsa, nous avons, indépendamment des Espoirs qui sont internationaux, deux joueurs de l'effectif a priori titulaires contre le Portugal. Dont Steve Mandanda, le capitaine. Que ce soit Dimitri Payet et Steve Mandanda, puisqu'on imagine que Gignac ne sera pas forcément titulaire, mais pour ces deux joueurs-là, que peuvent-ils apporter d'après vous à l'équipe de France face à une grande équipe comme le Portugal ?

Je reconnais là la voix d'un leader et la patte de satisfaction générale d'un groupe de journalistes. J'ai peur de devoir donner ma réponse sur un sujet aussi important. Et ma réponse serait que j'espère qu'ils pourront se projeter en équipe nationale et à travers cela, refaire les mêmes choses qu'à l'OM, ce qui leur a valu leur sélection. Comme je ne suis pas très bon comme humoriste, je tiens à dire que ma première partie de réponse était de l'humour (rires de la salle).

- Hélène Foxonet : Je suis la deuxième plus ancienne de la salle. Dans cette période de trêve, avez-vous eu le temps de découvrir Marseille dans sa diversité culturelle et telle qu'elle le mérite ?

J'essaye toujours de voir les meilleurs aspects culturels de cet endroit, partout où je travaille. Parce qu'en faisant ceci, je peux me lier affectivement de meilleure manière avec l'endroit où je travaille. Et de plus, tout le monde sait cette partie de France est très jolie.

- Il y a un peu plus d'un mois à la fin du mercato, vous nous aviez avoué ne pas véritablement connaître les qualités de Doria. En un mois, avez-vous pu vous faire une idée plus personnelle de la valeur du jeune Brésilien ?

Les entraînements offrent un regard sur le footballeur. Il y a une phrase dans le football qui dit que c'est seulement quand j'entraîne quelqu'un que je peux évaluer ses qualités, mais il y a une phrase antérieure qui dit que je ne peux apprécier le joueur si je ne l'ai pas vu jouer sous mes ordres. Et ce serait imprudent de ma part de me prononcer sans avoir une idée qui est la compétition, la participation effective à un match de compétition.

- Monsieur Bielsa, une question sur le Stade Vélodrome qui sera officiellement inauguré la semaine prochaine. On a compris que vous le trouviez très chaud en termes d'ambiance. Sur le plan architectural, comme tout le monde ou presque,le trouvez-vous très beau ? Que pensez-vous de ce stade ?

C'est un stade unique, très joli, quand il est vide majestueux, et quand il est plein, très émouvant. Ce que je regrette, c'est qu'on ne valorise pas normalement ce qu'on possède, et que vous considériez le regard d'un étranger pour voir cet outil magnifique le montre.

- Monsieur Bielsa, quelle est la situation la meilleure pour vous ? Dans une période de trêve internationale, de disposer de tout votre effectif pour travailler durant quinze jours, ou d'avoir beaucoup d'internationaux qui gardent le rythme de la compétition ?

Etre international est une récompense incomparable pour un joueur de football. La fierté de représenter son pays en équipe nationale est la plus grande valeur que puisse avoir un joueur pour son estime de soi. Nous, on capitalise sur cette convocation et au-delà du fait qu'il joue ou non, c'est une fierté qu'un joueur puisse être international.

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