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- Bonjour.
Bonjour (en français).
- Vous connaissez votre équipe pour demain, pour la dernière fois de la saison ? On va commencer par là.
Non, parce que pour certains joueurs comme André Ayew, leur participation n'est pas sûre à 100 %.
- Pourquoi ?
Parce qu'il a une douleur à la voûte plantaire.
- En ce qui concerne le secteur défensif, vous seriez plus pour garder la même organisation qu'à Lille ?
Il faut remplacer Mendy et Romao, et ce sont des décisions pour lesquelles je suis toujours en réflexion.
- Lemina est opérationnel ou pas ?
Non, on ne peut pas compter sur lui.
- Y'a-t-il d'autres joueurs incertains ou forfaits ?
Lemina, Mendy, Romao, et des doutes existent sur la présence d'André Ayew.
- Quand Baptiste Aloé est devenu international Espoirs, vous avez dit le plus grand bien de lui. Alors que vous disiez au début de la saison, qu'il était sur la même ligne que Sparagna ou Andonian. Et puis, ces dernières semaines, ce sont Sparagna ou Andonian qui ont été sur le banc, et Aloé n'était plus là. Alors, est-ce que ce sont Sparagna et Andonian qui se sont hissés à sa hauteur et l'ont dépassé, ou est-ce Aloé qui a connu une petite baisse de régime ?
Tout au long du championnat, il y a des variations du rendement des joueurs. Les joueurs qui n'accumulent pas des matchs en première division, leurs variations se manifestent dans les décisions que je peux prendre, mais dans le cas de Tuiloma, Aloé, Sparagna et Andonian, ce sont des joueurs dont on a besoin, utiles, d'un niveau très proche, et qui ont obtenus une reconnaissance dans leurs sélections respectives, particulièrement Andonian qui a livré un très bon match avec l'Arménie. Cela a généré beaucoup d'attentes à son égard des observateurs de ce genre de matchs.
- Sachant qu'il y a justement plusieurs absents dans le secteur défensif, est-ce que les incertitudes qui règnent sur la compo d'équipe peuvent les concerner, concerner l'un d'entre eux qui pourrait être titulaire ?
Tuiloma, non. Il est avec son équipe pour préparer le Mondial des moins de 20 ans. Et Aloé, Sparagna, Andonian et Sané, oui.
- Comment se passe votre semaine de préparation et quel est votre ressenti par rapport à votre groupe avant ce dernier match décisif ?
La dernière semaine de travail d'une équipe présente toujours ses habitudes, ses particularités, et, encore plus, quand cette semaine est un prologue à un match avec beaucoup de conséquences. On a regardé tout ce qu'il était nécessaire, pour que nous soyons dans des conditions idéales pour samedi.
- Pour vous, obtenir la troisième place ou finir quatrièmes ou cinquièmes, changerait totalement la saison à l'OM ?
Terminer troisièmes, quatrièmes ou cinquièmes, auraient des conséquences très différentes pour le futur. Mais l'évaluation des comportements footballistiques ne peut être sujette à la combinaison des résultats des matchs. Il n'est pas bon d'ignorer que le football se mesure aux résultats obtenus, et ce n'est pas la même chose de terminer troisièmes, quatrièmes ou cinquièmes pour les conséquences que cela entraîne.
Mais il n'est pas non plus logique que la valorisation du rendement d'une équipe puisse souffrir de changements substantiels selon le résultat final de ces matchs.
- Rod Fanni disait tout à l'heure, comme il n'a toujours pas signé de nouveau contrat ou prolongé à l'OM, qu'il allait vivre cette rencontre comme si c'était la dernière de sa vie au Vélodrome. Est-ce que vous êtes dans le même état d'esprit ? Est-ce que vous avez la sensation de vivre samedi votre dernier match à l'OM ?
C'est une réalité que décrit Fanni, qui s'applique aussi à ma situation.
- Vous allez ressentir de l'émotion ?
J'ai profité d'une année très riche en émotions, ces émotions que nous donnent toujours le Stade Vélodrome. Que ce soit ou non le dernier match, ce que le Vélodrome dit aux participants, j'en ai notablement profité.
- Monsieur Bielsa, quand l'OM était champion d'automne, envisagiez-vous de vivre un dernier match aussi compliqué ? Est-ce que cela vous a surpris ?
Oui, je pensai de la sorte.
- Pourquoi ?
Je n'utilise jamais publiquement d'excuses face aux difficultés. Et je n'ai pas non plus observé d'analyses faites par les médias qui trouvent des explications et des justifications à cette deuxième partie de saison aussi mauvaise. Donc, pour moi, les arguments qui expliquent que l'équipe n'a pas eu le même rendement en deuxième partie de saison qu'en première partie de championnat sont très clairs et ne sont pas nombreux, et ils n'ont pas à voir avec le rendement des joueurs. Mais comme toutes les explications dans cette situation se transforment en excuses, et qu'il ne me plaît pas de les donner, je préfère ne pas répondre.
- Vous disiez que le bilan se fait sur les résultats, et c'est vrai que troisièmes ou cinquièmes, c'est très différent. Mais dans cette saison, où le public a retrouvé une certaine communion avec l'équipe, où les gens étaient contents d'aller au stade, est-ce que le bilan ne peut pas se faire de manière différente ? Pas seulement sur les résultats mais aussi sur l'émotion, le spectacle qui ont pu être ressenti au Vélodrome ?
Regardez, quand on parle publiquement, il y a deux destinataires : les spectateurs, le public en général, qui n'ont pas de voie pour s'exprimer ; et les médias et les gens qui composent le monde du football qui ont, eux, les possibilités de s'exprimer. En faisant référence à ces derniers, c'est-à-dire les médias, et les gens qui, au sein du football, ont la possibilité de donner leur opinion, ils réagissent face aux opinions que l'on peut donner de deux manières claires.
Si l'on dit que l'équipe a produit des moments de bons football, les commentaires font référence à la bonne position de l'équipe au classement, et au fait de ne pas avoir réussi à se qualifier dans les coupes différentes au championnat ainsi que de ne pas avoir joué en Europe, et tous les aspects négatifs de l'équipe. Et quand on dit que la position de l'équipe au classement ou la position finale au championnat est important, apparaissent des commentaires ou des questions comme cette dernière qui invitent à valoriser le jeu. Mais si l'on met en avant le jeu, toutes les choses avancées jusqu'ici deviennent alors l'objet d'aveuglements ou de critiques sur ce qui n'a pas été réussi.
Donc on ne sait pas si cette question [que vous posez] sur le fait de valoriser le jeu, n'est pas [en réalité] le point de départ qui amène et permet à toutes les critiques de pointer tout ce qui n'a pas été réussi. Et cela est suffisant. Chacun d'entre vous met un visage ou un nom sur ce que je viens de dire. Et ceci est le jeu des médias et de tous ceux qui ont des intérêts dans l'industrie du football, non ?
Je ne fais pas référence au fait que les médias ont des intérêts dans l'industrie du football, mais la majorité des autres opinions qui sont consultées, répondent toujours à un intérêt correspondant à ce qu'elles expriment.
C'est pour cela que j'évite de donner des excuses, et de hiérarchiser ce que j'ai réussi, parce qu'au lieu d'éclaircir [la situation], cela permet de demander ce qui n'a pas été réussi.
- Est-ce que vous vous avez d'ores et déjà rendez-vous avec le président la semaine prochaine et, si oui, quand ?
En ce qui concerne ce sujet, j'ai lu que j'étais en train d'espérer attendre une proposition de l'Olympique de Marseille, ou que j'ai envoyé la balle dans le camp du club. Je n'ai jamais dit que j'attendais une proposition de l'Olympique de Marseille.
La seule chose que j'ai dite, c'est que je n'ai pas reçu une proposition de l'Olympique de Marseille. Et c'est pour cette raison que je ne peux pas y répondre. C'est très différent de dire que je suis en attente d'une proposition que de dire que je n'ai pas reçu de proposition.
La seule chose que j'ai dite sur ce sujet, et je regrette beaucoup d'avoir commis cette imprudence, d'avoir rendu public quelque chose de privé, c'est que la propriétaire du club m'a exprimé le désir que moi, je continue à travailler au sein de l'institution.
Je valorise la délicatesse de ce commentaire, mais jamais, le fait qu'un désir soit rendu public, n'est comparable à une proposition. Je le prends comme une délicatesse d'une personne éduquée et en aucun cas comme une proposition. Donc, pour être exact, je ne suis en train de rien attendre.
- Et au-delà de la sémantique, est-ce qu'un rendez-vous est prévu ?
(Question non traduite)
Cela n'a rien à voir avec la sémantique. Il n'y a pas de jeux de mots. C'est une description réelle des faits. Et je suis prêt à en parler. Et, de plus, avec un interlocuteur aussi qualifié tel que vous. Donc je vous écoute.
- La question était simple, avez-vous un rendez-vous avec la direction du club pour discuter de votre avenir ?
Non. Il n'y a pas eue de confusion sémantique, parce que vous, vous auriez du me rappeler que j'ai oublié de répondre à votre question. Et effectivement, c'était le cas. Et je n'avais pour intention de tromper personne, et encore moins, vous qui êtes très difficile à tromper, et j'ai oublié de dire que je n'ai pas été appelé à une réunion.
- Au-delà des rendez-vous, des réunions, des contrats, il y a aussi des envies. On peut avoir des envies. Est-ce que vous, vous avez envie de continuer à Marseille, Monsieur Bielsa ? Ca, vous n'avez jamais répondu à cette question.
Il devient nécessaire de répondre à cette question, seulement si la possibilité existait. Comme cette possibilité ne s'est pas produite, - et je le répète, il n'y a aucune raison pour que je l'attende - , simplement le club peut ou non la faire, et moi je ne me devrais me manifester publiquement que si cette proposition se présente. Et ils n'ont aucune obligation de formuler cette proposition.
S'ils la font, c'est bien, et s'ils ne la font pas, c'est aussi bien. Donc, c'est pour cette raison que moi, je ne l'attends pas, et je l'évaluerais seulement si je la reçois. Mais, tout cela, c'est la quinzième fois qu'on le dit. Et cela nous fait nous tous apparaître mal. Moi, parce que je ne m'explique pas, et vous, parce que vous ne me comprenez pas.
Même si moi, je m'explique bien, et que vous, vous êtes capables de comprendre.
- Et est-ce que le classement final de la saison peut influer sur... ?
(Rires)
Je vois qu'il y a un nouveau journaliste à Marseille cette semaine, donc je demande à ce que ses collègues qui lui clarifient cette situation.
- Monsieur Bielsa, au moins on vous a fait rire ! (rire)
- Monsieur Bielsa, on va vous mettre à l'aise avec Margarita Louis-Dreyfus. C'est votre président lui-même qui a dévoilé son intention, sa proposition pour que vous restiez. C'est votre président lui-même, ce n'est pas vous qui l'avez dévoilé ce rendez-vous avec Margarita Louis-Dreyfus. Donc le club s'est positionné lui publiquement pour que vous restiez.
Non, cela ne s'est pas présenté dans cet ordre. C'est moi qui, de manière imprudente, me suis exprimé le premier.
- Bon, c'était pour que vous ne vous sentiez pas à l'aise, c'est tout.
Moi, je me sens mal à l'aise avec ce que je fais mal.
- (Fabrice Olszewski continue en espagnol)
M. Bielsa applaudit Fabrice Olszewski. "C'est la dernière, l'avant-dernière. (rires)
- On rit beaucoup nous.
Nous pouvons applaudir notre traducteur (applaudissements et rires).
- Vous étiez célèbre au Chili en étant argentin, vous avez réussi à être célèbre à Bilbao aussi, à Marseille aussi. Le fait d'être reconnu par les supporters n'est-il pas plus une récompense que les vrais trophées remportés ?
Nous qui passons dans le football, on croit que la récompense passe seulement dans les trophées et l'argent. Tout ceci est vrai. L'argent est une récompense et les titres aussi.
Mais il y a un troisième élément d'une valeur incalculable, qui n'est pas nécessairement une conséquence des trophées et de l'argent remportés, qui est la capacité à provoquer des émotions, qui établit un lien entre une équipe de football et ses supporters.
Si quelqu'un gagne des titres et de l'argent, et ne peut pas profiter de cela, ce travail n'en vaudrait pas la peine. L'idéal, c'est l'émotion, les titres et les honoraires. Si seulement je pouvais choisir une seule des trois choses, je choisirais les émotions, car elles seules ne sont pas remplaçables. Et je valorise le public, car ce sont eux qui construisent les émotions, quand le message vient des joueurs qui portent l'écusson du club que les supporters aiment.
- Juste une dernière petite question avant de partir. C'est peut-être votre dernière conférence de presse ici. Est-ce que vous nous diriez trois mots en français et un petit regard pour nous ?
Non, non, il vaut mieux continuer comme cela (sourire).