[Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 03 Mar 2015, 15:52

Saison 2014-2015. Conférence de Romain Alessandrini le 25/02/2015, OM-SM Caen, 27e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 04 Mar 2015, 17:43

Saison 2014-2015. Conférence de Jérémy Morel le 04/03/2015, Toulouse FC-OM, 28e journée de championnat de Ligue 1.



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- Une défense avec beaucoup d'absents. Comment vous expliquez que vous prenez beaucoup de buts ? Est-ce un manque de confiance ? Comment tu juges tout cela ?

Forcément, à partir du moment où l'on prend plusieurs buts, forcément, les premiers visés, c'est la défense. Je pense qu'aujourd'hui, c'est le collectif dont il faut parler le plus. Parce que c'est plus là le problème. On fait un petit moins les efforts ensemble. Je pense que les efforts, on les fait, mais pas forcément ensemble. Donc, du coup, forcément, ça n'a pas le même impact.

- Parce qu'on a l'impression que le jeu que demande Bielsa, qui exige beaucoup de concentration, de solidarité, de marquage individuel, que, dès qu'il y en a un qui lâche ou qui ne fait pas tout à fait le boulot, c'est déséquilibré. C'est quand même un système dangereux, parce que le déséquilibre peut arriver très vite.

Ben, s'il y en a un [s'il y a un joueur], ça peut le faire. Après, c'est sûr, il ne faut pas qu'il y ait trop de joueurs qui soient en-dedans. C'est un système qui demande beaucoup d'efforts. C'est sûr que dès qu'on en fait un petit peu moins... de toutes façons, on peut le remarquer, par rapport à la première partie de saison et la seconde, il y a une différence assez importante.

- Contre Caen, vous n'étiez peut-être pas obligé d'attaquer à tout va. Est-ce que, des fois, tu te dis qu'il vaudrait mieux assurer et prendre moins de risques ?

Je pense qu'il faut jouer. Il faudrait peut-être jouer avec les armes qu'on a actuellement. Peut-être qu'on n'est pas capables, surtout là, à 2-0, on avait le match en mains. On aurait peut-être dû se concentrer davantage sur l'aspect défensif. Parce que c'est vrai qu'on a toujours la même envie d'attaquer et de mettre des buts. Maintenant, on n'a pas la même solidité défensivement que par le passé.





- On parle beaucoup de l'absence de Nicolas Nkoulou pour expliquer les problèmes et la moyenne de buts encaissés qui augmente. Qu'en penses-tu toi ? Est-ce qu'il te manque ?

Je le vois tous les jours, ça va (rire).

- Non, mais sur le terrain ?

Ben, sur le terrain, on sait que c'est quelqu'un d'important, donc, forcément, il manque. Après, on essaye, chaque joueur qui vient, qui est demandé à le remplacer, de faire au mieux. Après, c'est vrai qu'on manque de stabilité aujourd'hui. Maintenant, je vous dis, c'est pas un joueur aujourd'hui qui va faire que l'équipe va de nouveau se reprendre en mains. Après, là je vous dis, c'est vraiment tout le groupe.

- Dans l'aspect communication, puisqu'on le présentait souvent comme le patron de la défense, celui qui guidait, que ce soit Rod, ou toi qui n'était pas défenseur central la saison dernière, est-ce que justement, avec Rod, vous avez des petits problèmes de communication ensemble ? Vous ne savez pas trop dire quand c'est à l'un de couvrir ou à l'autre de monter sur l'attaquant adverse ?

Non, pas forcément. Après, c'est vrai que c'est peut-être plus naturel avec Nico. A partir du moment où il a été formé à ce poste-là, c'est évident que c'est plus facile pour lui.





- Est-ce que justement, cette exigence que réclame le jeu de Bielsa, c'est à la fois son efficacité mais quelques fois, et c'est le cas, en ce moment, c'est limite ?

Oui, de toutes façons, on savait... On sait que c'est un système qui est à double tranchant. La première partie de saison et la deuxième, on n'a pas besoin d'en parler longuement pour s'en apercevoir. Après, je vous dis, c'est nous qui sommes sur le terrain, c'est nous les acteurs, et c'est aussi à nous de prendre les choses en main et de se retrousser les manches.

- Quand est-ce que cela a un peu basculé pour toi Jérémy ? Est-ce que c'était après, avant la trêve ? On a l'impression qu'il y a quand même une rupture brutale de confiance et peut-être de fatigue. Tu la situes quand toi, sur la saison ?

Je vais peut-être vous étonner. Moi, je vous en parle déjà depuis Lyon. Donc, ça remonte... On avait tendance à lâcher certaines choses. Malgré tout, ça passait quand même. Puisqu'on avait quand même des arguments, on était efficace devant, on reste efficace aussi derrière. On prenait peu de buts. Ca passait, mais il y avait quand même quelques petits signes.

- Tu peux nous les donner, sans nommer tes coéquipiers ou autre..., (mais) c'est quoi ces petits signes ?

Tout simplement, c'est un petit peu moins faire les efforts et des courses.

- Et dans le comportement des lignes ?

Je vous dis, nous, en tant que joueurs, on ne veut pas forcément incriminer, que ce soit les attaquants, les milieux ou les défenseurs. Aujourd'hui, on marque peu, on peut parler des attaquants. On prend beaucoup de buts, ça va être la faute des défenseurs. Je vous dis, aujourd'hui, c'est vraiment le collectif qu'on n'a plus, au niveau de la solidité, et qu'il faut qu'on retrouve le plus rapidement possible.





- Est-ce que ça se traduit aussi à l'entraînement cette, peut-être, "lassitude", ou est-ce que c'est toujours le même état d'esprit à l'entraînement depuis le début de la saison ?

Ouais, non, c'est toujours le même. On reste malgré tout troisième, avec un parcours vraiment... vraiment mauvais. Donc on a encore toutes nos chances. Donc ce serait quand même dommage de tout lâcher aujourd'hui.

- Vous dites qu'il faut que vous jouiez avec vos armes actuellement et, peut-être, contre Caen, à 2-0, cela aurait été bien d'être concentré sur l'aspect défensif. C'est un message que vous faites passer à votre entraîneur, qui, lui, visiblement, ne veut pas changer de philosophie ? C'est un message que vous lui faites passer ?

Non, on n'a pas de message. On a eue une réunion, on a parlé longuement avec le coach. Il a voulu avoir notre avis, on lui a donné. Et l'échange s'est bien passé. Après, nous, il nous a aussi donné son point de vue. Donc, voilà. Maintenant, on va essayer de se remettre un petit peu dans le droit chemin.

- Jérémy, depuis tout à l'heure, on parle des choses sans véritablement les nommer. C'est-à-dire qu'à un moment donné, de quoi on parle ? De lassitude ? De fatigue ? De suffisance ? De quoi on parle ?

Je ne sais pas, dites-le moi !

- Non, je ne sais pas. Toi, tu le vois comment ?

Ben non, vous essayez de me faire dire des choses, c'est surtout ça.

- Non, on essaye simplement de comprendre, comme tout le monde quoi.

Ben, nous, en tout cas, de ce qu'on voit, dans les papiers, apparemment, il y a un gros problème au niveau du groupe (Il hausse les épaules). Moi, personnellement, il n'y a aucun problème avec qui que ce soit. Donc, voilà, c'est juste un état d'esprit où il faut en faire plus aujourd'hui. Maintenant, arrêtez de croire qu'il y a un problème, nous, entre les joueurs.

- Ce n'est pas ça ma question Jérémy. Ce n'est pas ça du tout même !

Ben, vous parlez de lassitude.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Ben, qu'est-ce qu'il se passe ? Nous, je ne peux pas forcément vous répondre. Le truc, c'est qu'aujourd'hui, on en fait un petit moins, donc forcément ça se ressent sur les résultats.





- Et vous parliez du point de vue de Bielsa, c'était quoi son point de vue du coup ?

Ben, il arrive tout à l'heure, vous pourrez lui demander.

(rires dans la salle)

Ben, c'est ce que je vous ai dit tout à l'heure. On aurait peut-être dû se concentrer, en tout cas, c'est notre ressenti, davantage sur l'aspect défensif. Sachant qu'aujourd'hui, on a un peu plus de mal à faire les deux.

- Vincent Labrune a dit qu'il souhaitait garder Marcelo Bielsa. Est-ce que c'est votre sentiment aussi ? Qu'est-ce que vous en pensez, en fait... pour la saison prochaine ? Vous aimeriez continuer avec le coach ou pas ?

Ben, oui oui, moi, il n'y a aucun problème de ce côté-là. Après, ça, c'est l'avenir du coach et du club, donc je n'ai pas forcément grand chose à dire là-dessus.

- Et le tien aussi.
- Vous y pensez un petit peu à son départ ou pas ?


Non, non. Franchement, on pense surtout à finir le plus haut possible cette année et après, la saison prochaine, on verra. Déjà, on va essayer de finir au mieux cette saison.

- Pour continuer avec Marcelo Bielsa, il faudrait que toi aussi, tu continues parce que toi aussi, tu es en fin de contrat. Est-ce que tu as eu des nouvelles de ce côté-ci ? Est-ce qu'il y a eu des réunions avec la direction ? Est-ce que tu as eu des signes ?

Oui oui, j'ai déjà eu une réunion, un entretien avec le président. Donc voilà, ça avance tout doucement.

- C'est en bonne voie comme on dit ?

Oui oui, c'est en bonne voie.

- Tu as envie de rester ?

Aussi (sourire).

- Donc, ce serait un contrat pour s'inscrire dans la durée à l'OM ? Parce que ce n'est pas ton premier contrat, tu n'as pas vingt ans (rires dans la salle). Est-ce un engagement pour être dans le long terme à l'OM, ou, justement, vu la situation ?... on essaye de savoir un peu.

Non, ben après, je vous dit aujourd'hui, il n'y a rien qui a été signé donc je ne peux pas trop m'avancer.





- Tu l'as dit toi-même, vous avez fait un très mauvais parcours et vous restez troisième. Parce que les autres avancent peu en même temps. Là, ils se profilent des matchs plus compliqués, puisque c'est Lyon, c'est Paris, etc., après Toulouse. Donc comment tu vois cette suite ?

C'est vrai que, depuis quelques semaines, on est toujours à dire que le match qui arrive, il va être décisif. J'ai encore envie de vous dire que celui de Toulouse va l'être. Maintenant, c'est vrai que je pense qu'il le sera encore plus, sachant qu'on reçoit Lyon quinze jours après. C'est sûr que si l'on ne fait pas un résultat à Toulouse, ça va être très compliqué déjà, dans quinze jours.

- Justement, contre Toulouse, on sait que l'équipe toulousaine aligne souvent deux attaquants. Ce qui signifie souvent que l'Olympique de Marseille joue à trois défenseurs. Est-ce que cette perspective vous rassure d'un point de vue défensif ? Vous allez être plus nombreux ? Ou est-ce que c'est un non-événement ?

Un non-événement. Nous, on s'adapte à l'adversaire. Donc, après, peu importe dans quel système ils jouent, on s'adapte.

- Avec Fanni qui est suspendu, Nicolas qui est blessé, tu sais avec qui tu vas jouer dans l'axe ?

Non non, je vais attendre juste après, que le coach donne...

- Tu n'as aucune idée ?

Non non, mais honnêtement, je ne sais pas.

- Hélène Foxonet : Là, il n'y a plus Doria déjà, donc il y a une question qu'on va éviter (rires).





- Quel regard vous portez sur votre prochain adversaire, cette équipe de Toulouse ?

On sait déjà que ça va être très compliqué d'aller là-bas parce qu'ils sont dix-huitièmes il me semble au classement. (On lui souffle) 17eme. Donc voilà, ça va être compliqué, parce qu'ils ont besoin de points. Nous aussi. Donc voilà, on sait que ça va être un combat. Chose qu'actuellement, on n'est peut-être pas forcément capables de donner. Donc ce sera un bon test, en tout cas, je pense, pour le match suivant.

- Vous recevez successivement Lyon, le PSG et Monaco, des équipes qui sont devant vous ou juste derrière. Est-ce que tu penses que c'est dans ces prochains matchs-là que vous saurez si le titre est toujours possible ? Si la Ligue des champions l'est encore ? Tu vois comment cette fin de saison, sachant que vous recevez vos trois rivaux directs ?

C'est sûr que ces matchs-là vont être décisifs. A partir du moment où on n'a pas été capables de prendre des points sur les matchs précédents, forcément, maintenant, on n'a plus forcément le droit à l'erreur. Et on est dans l'obligation de prendre des points contre des prétendants directs au podium.

- Vous y croyez encore ?

Oui, forcément.

- Du fait que personne ne gagne quand vous perdez ?

C'est vrai qu'il y a des circonstances vraiment énormes. C'est aussi ça qui nous fait encore espérer aujourd'hui. Maintenant, c'est sûr que si l'on continue à piétiner comme on le fait actuellement, on ne va pas espérer longtemps.

- Jérémy, est-ce qu'il y a des principes de jeu que vous avez abandonné ? On parlait en début de saison du fameux pressing. On n'en parle plus trop maintenant. Est-ce qu'il a disparu ?

Oui ! Oui ! Il n'est plus aussi tranchant qu'au début. Je vous dit, ça fait partie des choses qu'on travaille à l'entraînement pour essayer de repartir sur ce pressing-là. Parce que c'est aussi ce qui faisait notre force. On courrait aussi moins derrière le ballon pour pouvoir le récupérer. Parce qu'on le récupérait beaucoup plus vite et je vous dis, c'est ce qui nous fait défaut actuellement.

Merci à vous.
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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 13 Mar 2015, 23:40

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 04/03/2015, Toulouse FC-OM, 28e journée de championnat de Ligue 1.





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- Est-ce que vous avez déjà votre onze de départ Monsieur Bielsa ?

Non, pas encore.

- Vous avez quand même fait des essais pour composer votre défense, privés de Nkoulou, de Fanni et de Dja Djédjé ?

Oui, il y a différentes options, et je prendrais ma décision entre aujourd'hui et demain.

- Est-ce que ce sont des décisions de joueurs ou des décisions de système ?

Non, non, ce sont surtout des décisions concernant les joueurs, et après, on adapte le système en fonction.

- L'Olympique de Marseille n'a plus gagné à l'extérieur depuis le début du mois d'octobre. Que ressentez-vous par rapport à cette statistique ? Est-ce que pour vous, pour Toulouse, c'est un facteur de motivation ou c'est un facteur de pression supplémentaire ?

Nous, on est toujours contraints de chercher à gagner, quelles que soient les circonstances.

- En raison des nombreux absents et des mauvais résultats, y compris, même à domicile désormais, est-ce que ça vous incite à changer l'approche tactique de ce match, à prendre moins de risques ? Jérémy Morel nous disait tout à l'heure, "de jouer avec nos armes actuelles."

Nous, on essaye toujours de corriger les erreurs rencontrées lors des matchs que nous disputons.




- Quels enseignements avez-vous tirés des derniers matchs, en particulier contre Caen ?

Il y a eu un déséquilibre défensif. Nous ne sommes pas parvenu à être aussi nombreux que notre adversaire, nous étions toujours en infériorité numérique lors des phases défensives. Et c'est une des erreurs que nous devons corriger.

- Il semble que les joueurs, soit par manque de fraîcheur physique, soit par manque de concentration, lâchent un peu le marquage individuel et n'appliquent pas exactement les consignes. Etes-vous conscient de ces lacunes-là qui empêchent votre système de vraiment bien fonctionner ?

Je crois que physiquement, les évaluations que l'on fait après chaque match nous permettent d'en tirer des conclusions qui sont de plus en positives, que l'équipe court plus que jamais, et qu'il est probable qu'il y ait une fatigue mentale.

Je crois que si nous avions sept points en plus, l'Olympique de Marseille serait en tête du championnat, avec trois points d'avance sur ses concurrents. Je me réfère aux trois derniers matchs. Il ne devrait pas s'être produit des choses si spéciales durant ces trois matchs auxquels je fais référence, de telle sorte qu'ils auraient pu se terminer d'une autre manière.

En ce qui concerne les facteurs que vous mettez en avant, j'écarte les raisons pour lesquelles je ne peux faire de démonstration. Comme par exemple, la dimension ou le sujet "physique", car les données et les évaluations se suffisent à elles-mêmes. Et j'accepte que ce que je ne peux démontrer, ce ne soit pas de cette manière.

La référence que vous faites à la fatigue mentale, je ne peux l'écarter. Mais, tout ceux qui étudient ce sujet, savent que lutter pour des objectifs et ne pas y parvenir, participe de la fatigue mentale de tous les joueurs. Ce qu'il faut savoir, c'est si la fatigue mentale est ce qui produit les mauvais résultats, ou si les mauvais résultats provoquent cette fatigue mentale. Ceci est un procédé très dynamique, et assurément, lors du dernier match, il y a eu des choses de cette nature.




- Comment peut-on lutter contre cette fatigue mentale ? Est-ce que vous, en tant que manager, vous avez des clés, des remèdes, qui peuvent permettre de rebooster le mental d'un groupe ?

Le travail que je fais se base fondamentalement sur l'idée de convaincre. Et l'on peut convaincre quelqu'un en proposant un style. Comme celui qu'on utilise pour parvenir à notre objectif. Dans l'adversité, il y a deux options : abandonner le chemin qu'on a pris, et démontrer que les convictions sont seulement attachées aux effets qu'elles produisent, ou renforcer le fait d'être convaincu en pariant que le chemin que nous avons choisi est le bon.

- Il y a une réunion entre vous et les joueurs, pour évoquer justement les différents points de vue en ce qui concerne le jeu. Est-ce que vous êtes sorti de cette réunion confiant que vos convictions allaient être respectées jusqu'au bout, ou est-ce qu'il va peut-être vous falloir changer votre fusil d'épaule ?

Non, j'ai déjà répondu à cette question. La réponse antérieure fixe mes convictions par rapport au style.

- Est-ce que vous êtes satisfait de ce que vous ont dit les joueurs ?

Regardez, la chose la plus importante est ce que nous exprimons sur le terrain. Ce que moi j'évalue, c'est ce qu'il se passe sur le terrain de jeu. Pour moi, il n'aurait pas dû se passer quelque chose de différent à ce qu'il s'est passé, de telle sorte que l'équipe serait première avec sept points d'avance sur ses poursuivants. Mais je sais que vous, vous ne partagez pas ce point de vue. Et je n'ai pas d'autres choses à faire que d'être résigné, et d'essayer de prouver que je suis dans l'erreur.

Parce que si quelqu'un observe qu'il se trompe, et persiste dans son erreur, cela signifie continuer dans son aveuglement de manière irrespectueuse. Mais toutes les personnes qui sont amenées à devoir convaincre, savent que les interprètes doutent quand les efforts ne sont pas récompensés. Donc, moi, je fais les changements auxquels je crois. Mais, je ne change pas, seulement pour changer.




- Monsieur Bielsa, on parle souvent d'exigence vous concernant. Que ce soit dans le domaine du pressing sur le terrain, ou au quotidien. Est-ce que vous trouvez que le groupe que vous avez, les joueurs dont vous disposez, sont fautifs dans le fait qu'ils n'arrivent pas à assumer cette exigence ? Ou est-ce que, c'est parce que justement vous êtes trop exigeant, qu'à un moment donné, cela craque ?

Comme vous pouvez le vérifier par vous-même, le procédé est le même dans la première partie de l'année que dans cette seconde partie de l'année. Ce qui a changé, comme cela est naturel au fur et à mesure qu'avance le championnat et quand les minutes sont distribuées par treize ou quatorze joueurs, c'est que l'exigence durant la semaine diminue. Bien sûr, durant cette deuxième moitié de saison, les entraînements sont plus courts et moins exigeants.

Mais la seule chose qu'il faut comprendre, c'est que toute personne qui reçoit des directives se sent valorisée si celles-ci lui permettent d'obtenir des succès. Donc, quand il n'y a pas de succès qui arrivent, il est normal de ne pas être d'accord avec cela. Donc moi, du fait de mon expérience personnelle, je sais que la méthode, le style et le système sont bons si l'on gagne. Et que si l'on perd, cela est mauvais. Et vous, vous agissez selon cette logique, qui est la logique des êtres humains. Donc, durant une période prospère, toutes les évaluations sont favorables, et l'on met en avant les mêmes valeurs qui à l'heure actuelle sont rejetées.

Vous, très certainement, vous pensiez que j'étais bien meilleur que ce que je ne le suis. Ceci se voit clairement quand on observe les opinions que vous avez partagé à mon égard, l'année dernière ainsi que là, maintenant.


Mais, face à la déroute, aucune attitude n'est positive. Vous n'êtes pas en condition de valoriser un message. Quoi qu'il se passe, cela sera mal fait. Je prends un exemple. Quand on a égalisé 2 à 2, les critiques se sont portées vis-à-vis des entrées en jeu d'Aloé et de Tuiloma. Parce que cela a signifié une diminution de l'envie d'attaque, de la possession du ballon et du contrôle du jeu. Et quand j'ai fait entrer Romao, la critique s'est portée sur le fait de renforcer l'aspect défensif de l'équipe et d'avoir souhaité conserver le score. Et toutes ces critiques se produisent sans prendre en compte le contexte, s'il reste cinq minutes... Et toutes les fois où ces critiques sont émises, jamais ce dernier facteur n'est considéré.

J'entends parfaitement la logique avec laquelle vous opérez. Je ne la critique pas, je ne l'accepte pas non plus. Je me soumets à elle, de la même manière que, avec une haute importance, je considère ce qu'on dit de moi. J'écoute et je lis les opinions que vous avez sur mon travail, et je vois clairement que vous vous êtes trompé dans votre évaluation de moi.


Durant la première moitié de championnat, vous pensiez que j'étais très bon et que le football français devait imiter ou observer ma manière de faire. Et maintenant, vous avez changé d'opinion en vous exprimant de manière diamétralement opposée. Pour moi, cela me paraît logique. Cela m'est arrivé durant mes trente-dernières années. Ce que j'essaye de faire, dans l'adversité, c'est de renforcer mes convictions, et ne pas agir aveuglement, en niant des changements qui doivent être faits.

Mais j'ai clairement observé, dans les moments négatifs, que tout le monde [vous] abandonne, les médias, le public et les joueurs. Et c'est naturel, c'est le propre de la condition humaine. On s'approche de celui qui sent bon, et la réussite entretient l'image de celui qui la provoque. Et on s'éloigne de celui qui sent mauvais, et la défaite nous fait entrer dans la catégorie de ceux qui sentent mauvais.

Et j'aimerais vous spécifier que ce n'est ni une victimisation ni une réclamation. C'est la description de quelque chose que je vis depuis trente ans et qui se répète dans n'importe quelle activité humaine. Personne ne t'accompagne sur le chemin de la victoire mais tout le monde t'accompagne si tu l'emportes. C'est une loi de vie, et c'est ainsi que je la perçois et l'accepte. Et je ne demande ni ne réclame rien du tout.




- Excusez-moi de poser encore une question. En fait, non mais... vous concernant Monsieur Bielsa, il n'y a pas tant de critiques que cela. Au contraire, je trouve, que dans les médias français, on pointe beaucoup du doigt les joueurs français pour leur supposée incapacité à supporter des méthodes exigeantes comme celles qu'on retrouve à l'étranger. Etes-vous d'accord avec ça ?

(Fabrice Olszewski traduit la première partie : "vous concernant Monsieur Bielsa, il n'y a pas tant de critiques que cela", rire cynique et désabusé de M. Bielsa)

(Fabrice Olszewski lui traduit la seconde et dernière partie de cette question : )

Je pense tout le contraire. Quand j'évalue les conséquences de mon travail, je suis obligé de ne pas tromper les autres, et de ne pas me mentir à moi-même. Peu de fois, j'ai reçu des réponses aussi puissantes que me l'ont offertes les joueurs de l'Olympique de Marseille, en donnant tout de leurs efforts physiques, pour aller de l'avant en ce qui concerne cette année 2015. Ceci s'explique en courant. Parce que courir, c'est être impliqué. Courir, c'est aussi ne pas faire celui qui ne comprend pas. Donc vous, vous me dites que les joueurs sont fatigués et dégoûtés du procédé, très probablement oui, c'est le cas, car je leur offre un chemin qui ne les fait pas victorieux.

Donc il est naturel que celui qui est soumis à un procédé de management se fatigue, se dégoûte et refuse un procédé qui ne lui donne pas la victoire. Ceci est naturel et je l'accepte. Mais il faut aussi analyser comment les leaders agissent face à l'adversité. Il y a des leaders qui changent leurs discours, d'autres le maintiennent. J'ai vu des leaders qui changeaient leur discours et ils y arrivaient. Et j'ai vu le contraire aussi.


Moi, je ne peux abandonner mes convictions. Ce ne serait pas moi. Et je modifie seulement ce que je vérifie qui ne soit pas sur la bonne voie. Mais comme je valorise aussi les opinions qui sont émises sur moi, je sais que je ne suis pas aussi bon que la manière dont vous m'avez présenté en début d'année, l'année dernière. Et je sais que je ne suis pas non plus celui que vous décrivez maintenant. Si l'on pouvez abandonner ce sujet, ce serait l'idéal car l'on a été très en profondeur.





- Jérémy Morel reconnaissait juste avant vous que les joueurs ne faisaient plus les efforts ensemble. Et il pointait du doigt le match aller à Lyon en disant que la cassure ou le début d'une baisse d'efforts collectifs remontait à ce match. Partagez-vous cet avis ?

Pour considérer des opinions étrangères... - par étrangères, j'entends là des opinions qui ne viennent pas de moi - Pour parler de Jérémy Morel, je valorise son opinion. C'est un joueur qui réfléchit, intelligent, et avec un haut degré de compromission. C'est un exemple de professionnalisme, mais pour évaluer son opinion, je préfère l'écouter directement lui. Parce que sinon, je serai en train de faire une évaluation à travers un intermédiaire. C'est une idée que je préfère confirmer avant de m'exprimer dessus. Mais [Jérémy Morel] dit quelque chose de très intelligent. Il y a des efforts qui, si on les répète, sont synonymes d'une charge de travail suffisante, mais parfois cette charge de travail se fait de manière non coordonnée.

Ce qui se passe, lorsqu'une personne se dit responsable de la réalité d'une équipe, c'est que beaucoup de fois, elle n'est pas écoutée, et là j'évoque les explications que cette personne peut donner.


Quand une équipe n'est pas synchronisée collectivement, cela concerne spécifiquement l'entraîneur. Et j'assume qu'il est très probable.. non, pas que ce soit très probable, mais plutôt que ce soit moi, qui soit le responsable de ce genre de choses dans l'équipe. Et c'est encore plus grave parce que ce sont des choses qui arrivent, qui se répètent, et les outils que j'utilise pour qu'elles arrêtent de se produire ne produisent pas l'effet que je désire.

C'est pour cela que, quand on [l'équipe et moi] se produit en étant inefficace, j'étudie ce type de situations très précisément.

- Est-ce qu'André-Pierre Gignac, que vous avez mis sur le banc le week-end dernier, a regagné sa place ? Et j'ai une deuxième question : cela a pas mal tourner devant, tous les joueurs offensifs, sauf au poste de Florian Thauvin. Pourquoi un tel traitement de faveur avec Florian Thauvin ?

Les alternatives à Thauvin sont Alessandrini et Ocampos. Ocampos est en train de s'adapter à l'équipe et à ses spécificités, et Alessandrini a eu des blessures qui ont retardé le fait qu'il trouve son état de forme optimal. Je valorise Florian Thauvin, et je crois qu'Alessandrini et Ocampos peuvent disputer sa place de titulaire. Ils présentent les mêmes options de jeu.

Pour revenir à la titularisation de Gignac, c'est une décision que je prendrais entre aujourd'hui et demain.





- Monsieur Labrune a déclaré dans la presse cette semaine qu'il voulait vous garder. Et du coup, vous, est-ce que vous voulez garder Labrune comme président la saison prochaine ?

Quand j'ai signé le contrat avec l'Olympique de Marseille, on m'a expliqué qu'on ne peut pas signer un contrat d'entraîneur pour un an. Donc moi, j'ai dit aux autorités du club, lors d'occasions antérieures que j'ai déjà expliqué, les nuances de mon contrat. Après, j'ai été décrit comme un "professeur" qui donne des cours sur ce sujet en particulier.

Je n'aimerais pas apparaître comme une personne qui se prend pour exemple du fait de sa conduite. C'est très désagréable pour la personne qui écoute cela. On n'aime pas les personnes qui pontifient.

Mais j'ai l'obligation de dire la vérité, seulement parce que c'est nécessaire. Quand j'ai signé le contrat avec l'Olympique de Marseille, on m'a expliqué que je devais signer pour deux ans. Et j'ai dit que je ne voulais pas signer pour deux ans. Que je ne voulais pas ne pas respecter un contrat. Mon contrat avec l'Olympique de Marseille n'a pas intégré le fait d'une date de fin automatique. Il a une structure juridique qui a pris beaucoup de temps à être construite, et je remercie l'institution qui m'a aidé à faire cette chose pour, qu'au moment où se termine la première année, prenne fin automatiquement mon contrat.

Parce que moi, à ce moment de ma vie, je ne signe pas ce que je ne vais pas accomplir. Donc on a adapté l'exigence réglementaire à ma position personnelle, en rapport avec le fait de signer quelque chose et après, de ne pas l'accomplir.


Ce qui veut dire que mon contrat n'est pas lié au fait que si je ne vais pas bien, je m'en aille. Si j'ai signé quelque chose, je m'en vais seulement si l'on me renvoie. C'est pour cette raison que clairement, le 31 juin, ou le 1er juin, je ne me souviens pas exactement, l'institution, la LFP et moi savons que le contrat se termine. Il n'y a pas de fin automatique. Parce que pour ce qu'il y ait cela, cela signifierait qu'une des deux parties n'accomplisse pas ce qu'elle a signée.

Je ne dis pas que c'est bien ou mal, mais je ne veux pas faire cela. Donc il y a un instrument juridique qui indique que cela ne dépend ni de ma volonté, ni de celle du club. Qui indique qu'arrivé à la fin du contrat, le 1er ou le 31 juin je ne sais pas, je suis libre.


Et cela ne témoigne d'aucune différence de position entre moi et le club. Le club et moi avons accordé cela, et, moi, je vous le redis, que si l'on demande à quelqu'un, s'il continue ou non, dans le club, il apparaît qu'il y a une comparaison de hiérarchie. Et moi, je sais parfaitement la grandeur de ce club, et, en ce qui concerne l'établissement d'un lien entre un entraîneur et une institution, ce n'est jamais un entraîneur qui dit à un club : "Je veux signer un contrat avec vous."

Les entraîneurs ne vont pas dans les clubs en disant "je veux signer un club avec vous." Ce sont les clubs qui disent aux entraîneurs : "nous voulons que vous travailliez ici."

Donc je ne sais pas si ce que je viens de vous dire, qui est exactement la vérité, peut permettre qu'on mette fin à ce sujet. Et je remercie le club qui m'a permis que l'on puisse arriver à mettre ensemble deux choses : que moi, je voulais être un an ici. Entre autres choses, afin qu'il puisse vérifier, si j'étais potable pour le club. Et, de plus, il faut savoir que cette intention qui est la mienne, est vraiment opportune, et qu'elle protège beaucoup plus le club que moi.

Car à personne, il n'échappe que de signer un contrat pour deux ans, cela aurait été plus bénéfique pour moi parce que si l'on me renvoie, ils doivent me payer deux ans et non un. Donc si, de manière hypothétique, l'on me renvoie demain, ils doivent me payer un an et ce qu'il reste de cette année. Donc je remercie le club qui m'a aidé à construire juridiquement un contrat auquel je ne peux renoncer. Mais la réalité est celle que je viens de commenter. Et, en ce sens, il y a coïncidence totale et parfaite entre le président et le club. Ni le club ni le président ne vont dire quelque chose de différent, à la virgule près, que ce que je viens de vous dire.





- On a compris que votre contrat se terminait au 1er juin. Mais ce que vous êtes en train de nous dire, c'est qu'en fait, pour que vous restiez, cela doit venir des dirigeants. Donc de votre président.

Je ne peux pas répondre autrement que oui. Mais ne me mettez pas dans une situation de ce type. Je ne veux pas rendre les gens mal à l'aise, parce que la suite logique de votre question, c'est que vous, vous alliez voir le président et lui dites : "Pourquoi vous faites ou ne faites pas une offre à Bielsa ?"

Je ne veux pas provoquer cela, et justement, je suis en train de raisonner pour éviter cette situation. La chose idéale de mon point de vue est, qu'une fois terminée le championnat et la saison sportive, le club prenne les décisions qu'il croit, et que moi, j'agisse en conséquence de ces décisions, si elles me prennent en compte. Et en plus, moi j'ai honte de parler de ce sujet, parce que je suis en train de diriger une équipe qui ne gagne pas depuis cinq matchs, et parce que de parler de ce sujet ainsi, me place moi en position de protagoniste.

Donc à travers ce que je viens de dire, je comprends et n'oblige personne à parler de ce sujet, jusqu'à ce que le championnat prenne fin. Et je ne veux transmettre aucune urgence ni pression au club. Et je fais bien, parce que si le moment d'analyser ce sujet s'était située au 31 décembre, l'évaluation aurait été très différente à ce moment-là de celle d'aujourd'hui.

- Vous expliquiez tout à l'heure que, lorsqu'on gagne, on est accompagné, et que, quand on doit gagner, on est seuls, on n'a pas l'adhésion de tous. Est-ce que justement, sans dire si cela vous influence ou pas, mais est-ce que les déclarations de votre président, à la suite de vos mauvais résultats, vous ont fait plaisir ?

En réalité, je ne peux répondre à votre question car je ne sais pas à quoi font référence les déclarations qu'ont faites mon président. La seule chose que je peux dire, c'est que je me sens bien accompagné et qu'il est bien derrière moi, et qu'il n'est en rien un obstacle au développement de mon travail. Et vous tous, vous savez ce que signifie d'être couvert tant qu'on ne vous renvoie pas.

- Une question sur le niveau actuel d'André Ayew.

Lui a joué dans une position de milieu, lors du dernier match. Il a eu un apport offensif très important, et un peu plus de difficultés au niveau de la récupération du ballon. C'est une coïncidence avec le fait que ce soit surtout un attaquant. Si vous avez pu voir que Brice [Dja Djédjé] et Mendy ont joué aussi ailiers comme peuvent le faire Thauvin et Ocampos, qu'André Ayew, qui est un attaquant, a joué comme milieu relayeur et numéro 8, et qu'Imbula, qui occupe le poste de numéro 8, a joué comme numéro 6, vous avez pu observer que cet ensemble de situations a déséquilibré défensivement l'équipe.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 27 Mai 2015, 00:10

Saison 2014-2015. Conférence de Steve Mandanda le 13/03/2015, OM-O Lyon, 29e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 27 Mai 2015, 00:39

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 13/03/2015, OM-O Lyonnais, 29e journée de championnat de Ligue 1.






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- Bonjour.

- Marcelo, est-ce que le comité d'accueil vous a plu en arrivant à la Commanderie ?

Oui, bien sûr. Je remercie beaucoup cette démonstration d'affection.

- Comment vous réagissez au fait qu'on vous appelle San Marcelo ?

(rire) Comme je me connais, je préfère ne pas donner mon opinion.

- C'est, c'était un rassemblement a priori pour exprimer des craintes et rassurer quant à votre avenir à l'Olympique de Marseille la saison prochaine. Avez-vous de quoi rassurer ces supporters ?

Le sujet de mon avenir, on en a déjà parlé beaucoup de fois ici.

- Est-ce que vous avez votre onze de départ pour dimanche ?

Non, pas encore.

- Il y a des incertains, des blessés ?

Et bien, il y a des petits détails à régler qui m'empêchent de confirmer les titulaires. A chaque fois qu'il y a des doutes, je préfère ne pas confirmer la composition pour ne pas avoir à me contredire par la suite.





- Contre Lyon, vous risquez de jouer à trois ou à cinq derrière ?

Cela dépend exclusivement de la distribution des attaquants adverses.

- Que pensez-vous de la paire d'attaquants Lacazette-Fékir ? Pour vous, est-ce la meilleure paire d'attaquants du championnat ?

L'efficacité de chacun de ces deux attaquants est évidente. Et ils sont à même d'être comparés aux meilleurs attaquants de la Ligue 1, qui sont nombreux.

- Vous disiez d'ailleurs il y a quelques semaines - je ne sais plus quel chiffre vous donniez - que beaucoup de joueurs du championnat, qui, dans les années à venir, allaient être dans les grandes équipes européennes. Vous pensiez à eux notamment ?

Le football mondial souffre d'une crise d'apparition de grands joueurs, et en regardant avec acuité le championnat français et les tendances des grands championnats d'acheter les meilleurs joueurs du monde - particulièrement ceux à qui ils manquent le dernier palier à franchir- , j'ai observé qu'il y a beaucoup de jeunes en France de 23-24 ans qui ont de très grandes possibilités pour leur avenir.

- Est-ce que vous estimez qu'un autre résultat qu'une victoire vous condamnerez dans la course au titre ?

Non, je ne pourrais pas l'affirmer, mais je ne peux pas le nier non plus.

- Est-ce que vous sentez votre groupe capable de gagner enfin par rapport à vos principaux rivaux ?

Oui, bien sûr.

- Pourquoi ?

Du fait de la qualité des joueurs, du fait de leur caractère, et du fait de leur ambition.





- Avant Toulouse, quels avaient été les axes de travail, pour permettre à l'équipe de faire un tel match ? Est-ce que vous aviez modifié quelque chose ?

Plus que Toulouse, cela s'est passé après Caen, où le travail a surtout été axé sur la correction des erreurs de cette déroute. Et cette semaine, la visualisation a pour but surtout d'être orientée sur le match de dimanche. De toutes manières, nous sommes à un stade où l'autogestion du groupe est prioritaire.

- Concrètement, qu'entendez-vous par autogestion ?

La maturité d'une équipe, qui est un élément indispensable au haut niveau, exige de mêler les besoins liés à la compétition, à la construction des forces pour faire face à ces besoins. Beaucoup de fois, l'impulsion pour développer ces compétences nécessaires trouvent leurs origines dans le staff technique, et beaucoup de fois, l'initiative vient des joueurs eux-mêmes. En ce moment, ce sont surtout des choses de ce type, à savoir des initiatives issues des joueurs. Et moi, je vois cela comme un signe de maturité et de progression. Quand un groupe n'a pas besoin de recevoir d'ordre pour faire ce qui est nécessaire, car ils ont des impulsions internes pour faire face à ces besoins, l'intervention de l'entraîneur n'est pas nécessaire.

- Il y a eu des demandes concrètes ces derniers jours de la part de joueurs [pour ces concessions] ?

Des demandes de quel type ? (à Fabrice Olszewksi)

- Est-ce qu'il vous ont fait des demandes concrètes d'adaptation ? J'essaye de comprendre cette autogestion.

Ah d'accord, je comprends. Sur ce sujet, après la victoire de Caen, les exigences originelles qui ont été faites sur le travail que je propose, ont provoqué de la fatigue et du rejet. Donc, je lis ces messages. Et j'essaye de présenter des réponses qui satisfassent la baisse de la pression mentale. Je ne sais pas si j'ai été suffisamment clair.

- Est-ce une chose que vous avez déjà vécu Monsieur Bielsa, ce besoin du groupe de travailler différemment, cette autogestion ? Est-ce quelque chose que vous avez souvent remarqué dans votre expérience ?

Hélène Foxonet : - Est-ce que c'est propre à l'OM ?

(Fabrice Olsweski commence à traduire : Cette situation (de demande concrète d'adaptation) des journal... des joueurs pardon...
(Marcelo Bielsa réagit, avec le sourire et en rigolant : des journalistes oui, tu as tout fait raison (rire)...)
(Fabrice Olsweski : Excusez-moi...)
(Marcelo Bielsa : Non mais ce sont là des pensées subconscientes... Qui disent subconsciemment la vérité !)
(Fabrice Olsewski est interloqué et met un peu de temps avant de reprendre ; Marcelo Bielsa dégage un sourire.)


L'autorité souffre toujours du fait d'être amoindrie. A ce propos, pour revenir sur ce que nous sommes en train d'analyser, le plus significatif, c'est que la défaite affaiblit les exigences que l'entraîneur transmet.

Comme cela relève d'une description d'une situation où je suis dans une position qui s'affaiblit, je crois qu'il n'est pas nécessaire de revenir là-dessus, et qu'on peut cesser de parler de ce sujet. Au sens où j'ai commencé par dire que le groupe était en autogestion, et qu'à travers le fait d'approfondir ce sujet évoqué par [vous] journalistes, on en arrive à la conclusion que j'ai dû cédé. Et que toute cession est une manifestation de perte d'autorité. Et que cela pourrait être en adéquation avec les demandes des joueurs.

La semaine dernière, j'avais dit qu'il y avait une fatigue mentale et un rejet de la méthode. Là, maintenant, j'ai employé le mot d'autogestion.

Aucune de ces deux choses n'a été suffisante pour mettre fin à l'évocation de ce sujet, ce pourquoi j'ajoute cette troisième lecture.

Et, à ce sujet, ces concessions ont affaibli ce que moi je fais pour essayer de continuer d'aller de l'avant. J'ai fait des concessions sur ce que perçoivent les joueurs, sur la perception de ce que sentent les joueurs, et qui se différencient de la manière originelle dont moi j'avais prévu de faire les choses. Je veux être précis et clair, et je veux que ce soit clair afin qu'il n'y ait de mauvaise interprétation de ce que je dis. Car c'est la troisième fois que j'y reviens.


Je l'avais déjà dit précédemment aussi en évoquant ce qui avait été réclamé. Et [j'avais dit que] lorsqu'on voit que les efforts produits ne produisent pas ce qu'on désire, il y a une tendance naturelle à s'éloigner de ce qui ne produit pas des résultats. Et dans ce processus de trois matchs nuls et d'une défaite, cette situation s'est produite. Et aujourd'hui, j'ai donné une réponse un peu plus complète sur ce sujet.





- Pour synthétiser, n'est-ce pas douloureux comme expérience de s'apercevoir que son message ne passe pas, au point de devoir faire des concessions. Comment on se sent face à un groupe de joueurs qui s'auto-gèrent parce qu'ils refusent, à un moment ou à un autre, la méthode ou les consignes ? Comment vous vous sentez ?

Toutes les personnes qui sont responsables d'êtres humains, quand on voit que ce qu'on poursuit ne produit pas le résultat désiré, il y a deux chemins. Responsabiliser les gens qui exécutent, ou réviser les consignes que l'on donne. Si une équipe qui a douze points en obtient trois, et que ces quatre matchs sont menés contre des équipes avec moins de ressources, moi j'avais deux possibilités : responsabiliser les footballeurs ou réviser les consignes. J'ai opté pour revoir les consignes. La deuxième chose que j'ai écouté, c'est le ressenti des interprètes et j'ai inclus leurs opinions dans les arguments dont je dispose pour décider.

- Est-ce qu'en somme, vous considérez cette situation comme un constat d'échec ?

Comme pour n'importe quel travail, l'échec est de ne pas atteindre les objectifs. Admettre qu'il faut varier les outils exige d'accepter la diminution de l'estime de soi, qui, dans mon cas, était peut-être surdimensionnée, du fait de la valorisation externe qui se faisait de mon travail. Moi, j'ai toujours su que cette valorisation était moyenne ou médiocre, ce qui veut dire que j'étais conscient que beaucoup de choses que j'utilise allait provoquer des effets non désirés.





- On vous a vu recevoir un prix de la presse italienne cette semaine. On vous a même vu faire un exposé. Est-ce qu'on peut savoir sur quoi portait cet exposé ?

C'était une discussion sur des aspects de la préparation destinés aux footballeurs d'élite. Mais, dans cette analyse, ce qui mérite d'être retenue comme conclusion, c'est que toutes les méthodes autorisent la défaite et la victoire.

Pour chaque Mourinho, il y a un Guardiola. Et Mourinho perd comme Guardiola perd. Mais comme ils gagnent beaucoup plus qu'ils ne perdent, les périodes d'analyse de leurs méthodes sont réduites. Cela a été dit par Ancelotti avec une phrase qui résume absolument tout : "La même main faible, c'est celle qui m'a permis de gagner trois Champion's."

Ce qui signifie que, lorsqu'on gagne des Coupe du Monde, des Ligue des champions comme c'est le cas de l'entraîneur de la sélection d'Espagne, ou comme Ancelotti, cela témoigne du fait d'être ductile ou sage dans la manière de gérer les très grands joueurs.

Et quand on perd, parce qu'il arrive à tout le monde de perdre une fois, c'est aussi cette attitude d'être ductile et de sagesse dont il est question face à ce que demandent les grandes stars.

Tout ceci est simplement une question de proportion [dans l'application de cette sagesse].

Les grands doivent faire face à ce type de conjoncture, en peu d'occasions, car ils gagnent presque toujours. Et les médiocres, comme c'est mon cas, devons composer avec cela beaucoup plus souvent, parce que nous perdons beaucoup plus souvent. Et [je le dis] avec une totale sincérité. Parce que si vous analysez les titres que j'ai eu tout au long de ma carrière, ils sont très peu nombreux.


- Hésitez-vous sur le fait de réintégrer Florian Thauvin dans le onze de départ, qui a été mis sur le banc pour la première fois de la saison à Toulouse ? Et vous basez-vous aussi sur le fait que Lyon a deux latéraux qui attaquent un peu comme les vôtres, avec Jallet et Bedimo qui sont très offensifs ?

Quand je dirigeais la sélection d'Argentine, le Brésil avait de très grands arrières latéraux qui attaquaient. Ils ont toujours eu des latéraux comme cela. Cafu, Roberto Carlos, Alvès, ils étaient très très très bons. Moi, j'ai réellement souffert de ce problème-là. Et pour moi, la meilleure recette est de les obliger à défendre.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 31 Mai 2015, 20:58

Saison 2014-2015. Conférence de Lucas Ocampos le 20/03/2015, RC Lens-OM, 30e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 31 Mai 2015, 21:21

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 20/03/2015, RC Lens-OM, 30e journée de championnat de Ligue 1.






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- Est-ce que la frustration est évacuée pour votre groupe ou peut-elle servir de moteur pour cette fin de saison ?

A mesure que s'éloigne le dernier match et que se rapproche le prochain, les perspectives changent.

- Et quelles sont-elles ?

Elles sont bonnes. A chaque fois qu'arrive le prochain match, l'envie augmente.

- Monsieur Bielsa, Dimitri Payet a été convoqué le 9 avril pour ses propos qu'il a eu en allant directement au vestiaire alors que les arbitres n'étaient pas devant lui. Trouvez-vous cela choquant ou normal ?

Tout ce qui a à voir avec des normes préétablies est naturel.

- Là, ce n'est pas le cas pour le coup. Est-ce que les joueurs sont prévenus que n'importe quel propos volé par une caméra puisse être condamné ou jugé ? Estimez-vous que c'est une norme ?

Disons que cette situation, personne ne peut en juger mieux que vous les journalistes.

- Est-ce que vous, par exemple, quand vous avez entendu ces paroles-là, vous vous êtes rapprochés de Dimitri Payet pour lui dire ce que vous en pensiez ?

Non, non.

- On vient de parler de Payet. On a beaucoup parlé d'Ibrahimovic. On a parlé du but, qui n'a pas été accordé. Mais, finalement, on a très peu parlé du match. Ne regrettez-vous pas que tout cela occulte ce qui a été, vous l'avez dit vous-mêmes et je pense que beaucoup de gens le pensent aussi, peut-être le meilleur match de la saison, et les perspectives que cela peut engendrer pour le reste de la saison ?

J'ai déjà manifesté mon point de vue à ce sujet.





- Est-ce que, justement, le match de dimanche dernier vous ouvre d'autres perspectives pour la fin de saison ? Cela vous rend-il plus optimiste que les matchs précédents ?


L'équipe a démontrée ce dont elle était capable, mais pas avec la régularité que nous aurions aimé, pas avec la continuité que nous aurions du avoir.

Il est différent de savoir jouer que de bien jouer régulièrement. Je dirais que le plus difficile pour une équipe est de jouer tous les matchs avec la même attitude. Ce qui pour moi est une conclusion en laquelle je peux avoir confiance, c'est que les joueurs de l'OM, quand ils jouent à 100 %, peuvent lutter d'égal à égal face à n'importe quelle équipe qui joue dans ce championnat.

- Après le match de Toulouse qui a été assez bon, notamment offensivement, vous avez fait deux changements offensifs pour jouer contre Lyon. Là, vous serez privés de Jérémy Morel. Avez-vous plusieurs changements de prévus pour le match contre Lens ?

Oui, c'est une bonne observation.

- Quels seront les titulaires ?

En principe, le remplaçant de Jérémy Morel est Aloé et, pour ce qui est du reste du onze, je le définirais d'ici à dimanche.

- Nicolas Nkoulou, vous pensez le récupérer pour le match contre Paris ?

Non, je ne pense pas qu'il sera prêt pour ce match. Pardon, il y a une différence entre être bien physiquement et être prêt pour un match.

- Allez-vous vous en servir s'il est ok pour le match amical pendant l'entraînement ?

(Question non traduite)

- Justement, où en est-il physiquement ? Est-ce qu'il est en phase de musculation ? Est-ce qu'il a repris avec le groupe ?

Non, non, non, non, il n'est pas avec le groupe. Une semaine avant de jouer contre Paris, probablement, il recommencera à s'entraîner. Ceci est une hypothèse, c'est un projet.

C'est improbable qu'il soit présent pour le match de Nîmes.

(Fabrice Olszewski : De Lens.)

Non, non, de Nîmes.

(De Marcelo Bielsa, souriant, à Fabrice Olszewski : Non, Nîmes. C'est pour cette raison [la prononciation] que je ne parle pas français.)





- Pouvez-nous parler de la saison de Baptiste Aloé, que vous avez véritablement lancé cette saison dans le grand bain puisqu'il devrait être titulaire pour la quatrième fois, et qui vient d'être appelé en équipe de France Espoirs. Quel regard portez-vous sur sa saison et sa progression ?

En fait, Baptiste Aloé avait déjà joué des matchs avant cette saison, en Champion's League. C'était de toutes manières quelqu'un dont le centre de formation nous avait parlé. On attendait beaucoup de ce joueur. C'est un joueur qui a un niveau similaire à Sparagna et Andonian, mais, au cours de l'année, celui qui a montré les meilleures perspectives, qui a mûri le plus vite si l'on peut dire, c'est lui. C'est un joueur très solide mentalement, très appliqué, avec un instant défensif, et ceci, c'est tout ce que je peux dire à son sujet.

- Pour revenir à la suspension de Jérémy Morel, sur quels axes de travail cela vous a poussé à travailler cette semaine ?

Aloé, qui me paraît être son remplaçant naturel, est un droitier qui peut jouer à gauche. C'est un joueur qui peut jouer dans une défense à quatre ou à trois. Vu que c'est un joueur avec un haut degré de concentration, et que cela fait huit mois qu'il travaille avec nous lors de tous les entraînements, son adaptation est simple.





- Monsieur Bielsa, le président de Lyon Jean-Michel Aulas a dit qu'il était intéressé par André-Pierre Gignac pour la saison prochaine, vu qu'il était en fin de contrat. Est-ce une manoeuvre de déstabilisation d'après vous ?

Depuis mon expérience dans cette profession, le match se gagne et se perd sur le terrain. Croire qu'en émettant des opinions, on peut gagner des matchs, ne correspond pas à la réalité. La personne qui pense comme cela et qui émet ce genre d'opinions, ne fait pas du bien au sport. N'importe qui peut observer cela. Ce jeu est fait de telle manière à ce que les meilleurs gagnent, selon leur production sur le terrain.

Celui qui prétend influencer avec des déclarations le cours du match, doit savoir que, premièrement, ce n'est pas possible, parce que [l'adversaire en face] n'est pas stupide, et parce que celui qui fait ça contamine le jeu. Ce n'est pas une manière de montrer de l'intelligence. Mais, au contraire, cela porte préjudice au sport que nous aimons tous. Excepté peut-être s'il y a une vue de ce sport comme un business, et là, c'est logique. Je ne dis cela pour personne en particulier. Car, en ce qui concerne le président de Lyon, je n'ai jamais lu ses opinions. Vous, vous me l'avez signalé, mais moi, je l'ignore. Les antécédents montrent que, durant son cycle, l'équipe de Lyon a gagnée sept titres de champion, et cela génère de l'admiration à n'importe quelle personne qui voit cela. Surtout lorsque les joueurs changent et que la qualité des résultats demeure. J'observe cela de mon point de vue avec un très grand respect.

Mais celui qui croit qu'il interfère sur les résultats en parlant, et je ne me réfère à personne en particulier, doit être décrié par toutes les personnes qui constituent le football.


Je sais de quoi je parle, parce qu'après, cette manière de voir le football va en s'accentuant, et au lieu d'améliorer le football, cela le détruit. Et moi je sais aussi, comme ceux qui ont une opinion à ce sujet, que ceux qui prétendent avoir une influence sur les résultats en donnant leur opinion, qu'il y a des personnes extérieures au terrain qui pensent qu'ils peuvent dépasser les limites permises pour avoir une influence sur le jeu.

Je sais que, même si je ne fais pas de référence, vous savez de quoi je parle. Mais vous ne partagez pas cela avec la force et la conviction nécessaire qui devrait être, pour devoir protéger le football.


- Monsieur Bielsa, depuis plusieurs semaines, de nombreux mouvements de supporters commencent à naître pour pouvoir vous apporter votre soutien. Des témoignages d'amour comme par exemple "Bielsa no se va", qu'on a pu lire dans le virage sud, lors du match contre Lyon. Que pensez-vous de ces mouvements et de celui-là en particulier ?

Premièrement, je veux dire, très clairement, que moi je n'ai pas eu une opinion sur le président de l'Olympique de Lyon car je n'ai jamais rien lu de ce que lui a dit ou a pu dire avant. Mais si je dis cela en réponse à ce qu'un journaliste m'a décrit, quand il a fait un rapport et une association entre Gignac, Lyon et ce qu'il reste du championnat, que celui qui prétend, à travers des opinions externes, influencer sur la construction des résultats, qui devrait être un secteur qui ne devrait pas sortir du terrain de jeu, je dis que celui qui agit de cette manière est un poison pour le football. Et il doit être décrit, non comme quelqu'un de malicieux et d'intelligent, mais comme quelqu'un qui fait de la spéculation et est source de danger pour le football.

Donc je voulais dire cela très clairement et insister sur le fait que cela ne concernait pas une personne en particulier.

En ce qui concerne cette affiche, ce que vous vous décrivez comme un mouvement qui s'accroît, c'est juste une personne qui a affiché cette pancarte, et je l'en remercie. Mais je sais parfaitement que cela ne témoigne d'aucune tendance. Et je sais parfaitement qu'il y a des personnes pour ce que nous faisons et contre nous.






- Tout à l'heure, vous soulignez l'implication des joueurs lors du match contre Lyon. Est-ce plus difficile d'être motivé contre Lens ? Et, psychologiquement, préparez-vous vos joueurs différemment sachant qu'un match contre le dix-neuvième, n'est peut-être pas préparé de la même manière dans la tête, qu'un match contre le leader ?

C'est plus difficile [d'être motivé contre Lens]. Je vous ai dit avant le match contre Lyon, et je le répète maintenant, que la construction de l'état mental qu'on a pu constater sur ce match, était le fruit des joueurs eux-mêmes.

Quand, dans mon travail, [lors du match contre Lens] se produit le contraire de ce qui est arrivé face à Lyon, il faut qu'on se sente responsable de cette situation et il faut agir de manière contraire à ce qu'on a fait lorsqu'on a reconnu que la concentration qu'ils avaient contre Lyon venait d'eux-mêmes.


Pour ce qui est des états d'esprits positifs, nous les entraîneurs avons peu d'influence dessus. Les états d'esprits négatifs, nous les entraîneurs avons beaucoup d'influence.

Comment fait-on pour que, lors d'un match face à une équipe plus faible, le haut degré d'enthousiasme se maintienne ? C'est une interaction qui se fait d'une manière proche à celle à laquelle nous recourrons en ce moment. Sauf qu'il y a plus de substance dans une discussion entre entraîneurs et joueurs que dans une discussion entre entraîneurs et journalistes.


- Est-ce que le fait de jouer au Stade de France aide justement à la concentration en rendant ce match un peu particulier ?

Regardez, pour moi, la compétition est tellement exigeante et passionnante que la concentration face à une petite ou grande équipe n'est pas quelque chose qui vient de l'extérieur. Le Stade de France est bien sûr incroyable, et enthousiasme n'importe quelle personne.

Pour moi, la dernière expérience était inoubliable. Voir le Stade Vélodrome comme face à Lyon avec ce vibrant apport des supporters, cet enthousiasme, pour moi il n'y a rien de mieux dans le football. Mais bien sûr, cela n'est pas la même chose un stade plein qu'un stade avec 30 % du public. Et j'ignore quelle sera l'affluence dimanche et comment va se comporter le public.


- Vous attendez-vous à un match difficile face à une équipe qui a besoin de points pour sortir de la zone de relégation ?

Contre la meilleure attaque du championnat, jusqu'à la 87e minute, on avait subi une seule action de but. Et contre Toulouse, on a eu sept occasions de but contre nous. Contre Toulouse, on a eu une efficacité avec un pourcentage très élevé. Et contre Lyon, nous n'avons pas réussi à concrétiser nos actions en buts. On n'a pas su profiter de la quantité d'occasions que nous nous sommes créés.

Avant de commencer n'importe quel match, tous les adversaires vont nous offrir une résistance.

- Est-ce que vous estimez encore avoir droit à un ou plusieurs jokers pour atteindre vos objectifs de fin de saison ?

Vous, vous avez vu la quantité de concessions [de points perdus] que nous avons faites jusqu'à présent, et je parle là de toutes les équipes du haut de tableau, les cinq premières. Toutes ces équipes ont fait des concessions jusqu'à présent en championnat. Si, dans le quart du championnat restant, se maintient cette même dynamique, bien sûr que nous perdrons des points en cours de route. Mon opinion est que l'équipe qui, jusqu'à la fin du championnat ne se trompera pas, est celle qui réussira.

Je n'imagine pas que le reste du championnat sera identique, que les équipes continueront à perdre des points, et que le classement actuel se maintiendra jusqu'à la fin.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 31 Mai 2015, 21:54

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 26/03/2015, Nîmes Olympique-OM, Match amical.





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- Monsieur Bielsa, est-ce que vous êtes d'ores et déjà tourné complètement vers le match du Paris Saint-Germain ou est-ce que le fait qu'il y ait beaucoup d'internationaux partis et donc un groupe réduit, vous empêche de vous concentrer sur ce match ?

Moi, je suis toujours concentré sur le développement de l'équipe, et le fait de faire progresser chaque joueur.

- Dans ce cas précis, que comptez-vous mettre en place pour le match à Nîmes ?

C'est un match destiné à conserver l'état de forme des joueurs utilisés habituellement, et d'offrir du temps de jeu à ceux qui ne jouent pas de manière régulière.

- On sait que Gianelli Imbula sera suspendu face au PSG. Avez-vous déjà une idée pour le remplacer ?

Il y a plusieurs possibilités, et je prendrais cette décision avec le temps.




- Monsieur Bielsa, on a vu Nicolas Nkoulou qui retouchait le ballon en début de semaine à l'entraînement. Avez-vous une date pour sa reprise, et éventuellement sera-t-il là pour le match contre Paris ?

A partir du moment où lui reprendra l'entraînement collectif, l'évolution de son physique nous indiquera quand il peut reprendre, et surtout son état de forme en termes footballistiques. Ce n'est pas la même chose que d'être en bonne condition physique que de pouvoir prendre part à des rencontres officielles.

- Et son retour pour les entraînements collectifs est prévu quand ?

Probablement, la semaine trente [la semaine prochaine].

- Vous êtes un peu plus optimiste quand même, car la semaine dernière, vous nous aviez dit catégoriquement que Nicolas Nkoulou ne pouvait pas jouer contre Paris ?

Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Ce qui serait bizarre, c'est qu'un joueur qui a été autant de temps sans jouer que Nkoulou, récupère sa forme sportive en une semaine. Ce n'est pas commun mais cela ne veut pas dire que Nicolas n'est pas capable de le faire. Par contre, nous, nous irons regarder son évolution au fur et à mesure qu'on augmentera la charge durant les entraînements. Pour le moment, il n'a fait aucun football de manière normale.




- Vous étiez sur une dynamique très très positive. Est-ce que vous considérez que cette trêve internationale a pu couper cette élan, le regrettez-vous ?

Non, je ne crois pas.

- En parallèle au cas Nicolas Nkoulou, quel est votre jugement sur la paire d'arrières centraux Fanni-Morel, quand vous jouez à quatre, "à plat", car c'est quand même deux défenseurs centraux qui au départ, sont des défenseurs latéraux ? Est-ce une paire qui a vous donné satisfaction en ce premier trimestre de l'année 2015 ?

Les défenseurs centraux ont toujours été les meilleurs joueurs de l'équipe. (silence) Je ne sais pas si vous espériez une réponse plus longue mais synthétiquement, j'ai dit ce que je pensais. Jérémy Morel n'a jamais eu un match en-dessous de sept points. Il n'a jamais eu une note inférieure à sept, et Rod Fanni, on pourrait dire qu'il a été un tout petit peu en-deçà de ce niveau. Mais il est exactement dans la même dynamique de rendement.

- Pour vous, c'est donc une réussite d'avoir recentré ses latéraux dans l'axe ?

Plus qu'une réussite car Rod Fanni avait déjà joué défenseur central, et ce qui parfois, peut faire douter qu'un défenseur latéral joue défenseur central, est l'envergure physique. Dans le cas de Morel, c'est notre joueur le plus fort, le plus puissant et avec le meilleur jeu aérien. Avec ces arguments que l'on peut vérifier, il était normal qu'il puisse jouer aussi défenseur central, ce qui ne veut pas dire qu'il ne pourrait pas reprendre sa place de défenseur latéral, car ses capacités sont intactes pour pouvoir y prétendre. Il en va de même pour Rod Fanni. C'était une des équations possibles avec les joueurs dont on disposait.

- Est-ce que le fait d'avoir Baptiste Aloé en équipe de France Espoirs est une réussite personnelle pour vous ?

Non, ce n'est pas une réussite personnelle car tout ce que produisent les joueurs a à voir avec leurs qualités. C'est pour cela qu'à moi, il ne m'est jamais venu à l'esprit d'envisager cela comme une réussite personnelle. C'est un joueur qui, lors de chacune de ses apparitions, a toujours été à la hauteur des exigences qui existent dans un club comme l'Olympique de Marseille.

Et en ayant 20 ans, et le devoir de remplacer les défenseurs centraux qui justement ont les meilleures notes de l'équipe, Nkoulou, Fanni et Morel, en étant performant comme lui a réussi à le faire, cela doit être un motif de satisfaction pour lui. Et, évidemment, pour les personnes qui l'ont formé, et ces personnes-là ne sont pas moi. Le fait qu'il ait été convoqué avec la France témoigne aussi d'une reconnaissance de faire partie des meilleurs joueurs de son âge.

Je crois que lui doit et devrait se sentir fier de cela.





- Il y a le "classique", enfin clasico si j'ose dire la semaine prochaine. Vous en avez vécu beaucoup. Est-ce que justement vous sentez un peu la même effervescence, êtes-vous arrêté dans la rue ? Les supporters, si vous les voyez, vous en parlent-t-il ? Sentez-vous monter cette ambiance un peu particulière du match OM-PSG ?

Oui, oui.

- Préparez-vous différemment ce match, parce que vous êtes aussi "excité"... ou tendu par l'ambiance ?

Voyez, jouer à l'Olympique de Marseille, depuis le nombre de mois où je suis arrivé ici, j'ai observé que cela exigeait un grand caractère et une forte personnalité des joueurs. Celui qui n'a pas ces caractéristiques-là se retrouve exclu naturellement.

On ne peut pas jouer à l'Olympique de Marseille sans avoir du caractère et avoir du courage. C'est pour cela que ce type de matchs est en adéquation avec la manière d'être des joueurs. Et les répercussions que peuvent avoir ce match font que l'intervention extérieure n'est pas nécessaire. Il y a l'effervescence propre aux grands matchs, comme pour le clasico, et les joueurs prennent cela comme un défi.





- Vous parliez des conséquences que pourrait avoir cette rencontre. Etait-ce la dernière chance de titre pour l'OM ?

Je ne sais si c'est la dernière possibilité mais nous, chaque match, on doit les vivre avec la nécessité de les gagner. De plus, il reste huit journées, avec des différences [au classement] très faibles, et on ne peut envisager comment va se dérouler la suite du championnat en faisant des concessions. C'est pour cela qu'à chaque match existe un même impératif de victoire.

- Est-ce que pour vous, qui avez une carrière très riche, cela reste un des matchs les plus importants de votre parcours, ce match qui se profile ? Sur le plan sportif et personnel ?

Dois-je comparer avec d'autres clasicos ?

- En termes d'importance d'enjeu sportif, d'enjeu passionnel ?

L'Olympique de Marseille a besoin de triomphes. Mais la victoire ne garantirait pas le succès dans les rencontres futures. Le clasico reste très très important, et les matchs qui suivront seront aussi très importants. Ce qui nous focalise, c'est ce prochain match, pour beaucoup de raisons.




- Quel est votre regard sur un joueur comme Zlatan Ibrahimovic et pouvez-vous craindre son influence sur les arbitres, par rapport à son comportement ?

Non, non. C'est un joueur dont les qualités sont reconnues. On le connaît et, de plus, les arbitres ne sont pas si influençables que cela.

- Qu'avez-vous pensé de ces dérapages après le match à Bordeaux ?

Je ne donne pas mon avis publiquement sur des épisodes qui n'ont pas à voir avec l'Olympique de Marseille.

- Quel regard portez-vous sur ce PSG ? Considérez-vous qu'ils boxent dans une autre catégorie ?

Non, non. Je crois que c'est une des grandes équipes de France. Mais je crois aussi que nos possibilités sont intactes lorsqu'on joue contre eux.


- Est-ce que lors du match de demain, vous pourriez faire tous les essais que vous souhaitiez compte tenu des absences ?

Depuis le fort nombre de mois où je suis ici, je crois connaître toutes les qualités des joueurs et les positions où ils peuvent jouer. Plus que des essais, ce que moi j'essaie de faire est de maintenir l'état de forme des joueurs qui soit adéquat. Que ceux qui jouent habituellement conservent cet état de forme, et que ceux qui jouent un peu moins parvienne à cet état de forme-là.

- Est-ce que vous pouvez nous parler de la concurrence entre André-Pierre Gignac et Michy Batshuayi ?

Normalement, les projets sportifs tendent vers le fait que, pour chaque position, les clubs possèdent deux options [deux joueurs]. De telle sorte à ce qu'il y ait une compétition saine entre les deux, et de telle sorte à ce que l'entraîneur puisse bénéficier de deux types de joueurs différents pour un même poste. Ceci est une caractéristique propre à toutes les équipes qui sont organisées, et cela s'applique à la position d'avant-centre de Gignac et de Michy.

Et, de plus, ils peuvent jouer ensemble. J'ai pris trop de temps à trouver la formule adéquate. Quand Gignac a joué sur le côté de Michy, ou Gignac derrière Michy, ou Michy sur les côtés, ça n'a pas fonctionné. Et la dernière fois que Michy a joué derrière Gignac, l'harmonie a apportée satisfaction.




- On vit un championnat un peu exceptionnel en Ligue 1. Vous avez appris à connaître la Ligue 1 tout au long de la saison. A huit journées de la fin, quatre équipes au moins sont encore en position d'être championne de France. Etes-vous surpris par la qualité de ce championnat, notamment pour les équipes de tête ? Un championnat qui a quand même deux qualifiés en quarts de finale de Ligue des champions.

(Question non traduite) (A Fabrice Olzewski : ) Désolé.

Je crois que le championnat a un bon niveau. Vous avez cité quatre équipes mais je rajouterais Saint-Etienne. Et je n'ignore pas que, dans le dernier quart, pourrait s'ajouter une autre équipe qui serait sur une phase de victoires. L'élimination par les clubs français de deux grands clubs anglais [Chelsea et Arsenal] témoigne et met en avant la qualité du championnat de ce pays. De plus, pour moi, il y a une donnée qui est très estimable pour juger de l'intervention de l'autorité du football français, qui est la quantité de jeunes joueurs qu'il y a dans toutes les équipes avec de très grandes qualités. Parfois, quand on est un hôte en pays étranger, on peut juger les éloges comme étant démagogiques ou comme une volonté de se rendre sympathique, mais, pendant l'été, du championnat de la Ligue 1 vont être transféré vers des championnats plus forts économiquement, de manière certaine vingt joueurs, et si, de ces vingt, il y en a certains qui ne sont pas transférés, ce sera parce que les clubs étrangers ne pourront payer des sommes supérieures à quinze ou vingt millions d'euros.

Il n'y aucun championnat dans le monde qui peut passer outre cette particularité et je fais référence là à des joueurs de nationalité française et jeunes. Il y a des championnats qui ont des joueurs étrangers et plus âgés et quantitativement supérieurs à vingt, mais pour ce qui est de cette particularité de jeunes joueurs avec de très bonnes qualités et capacités, de mon point de vue, le championnat français n'a pas d'égal.

- Vu que nous sommes peu nombreux, vous ne voulez pas nous dire une phrase en français ?

Non, non (rire).




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 31 Mai 2015, 21:59

Saison 2014-2015. Conférence de Benjamin Mendy le 03/04/2015, OM-Paris SG, 31e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 31 Mai 2015, 22:20

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 03/04/2015, OM-Paris SG, 31e journée de championnat de Ligue 1.






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- Est-ce que vous avez votre onze de départ Monsieur Bielsa ?

Mandanda, Brice Dja Djédjé, Fanni, Morel, Mendy, Romao, Lemina, Payet, Thauvin, Gignac et André Ayew.

- Que représente pour vous ce match ?

C'est une fête du football, et je suis très content d'y participer.

- Il n'y a pas Nicolas Nkoulou dans votre onze. Est-ce à dire qu'il est trop juste ?

Cela veut dire que les défenseurs centraux de l'équipe seront Fanni et Morel. Et il est fort probable que Nkoulou soit convoqué dans le groupe.

- Monsieur Bielsa, vous annoncez de temps en temps mais pas toujours votre composition d'équipe. Le faire à deux jours d'un match aussi important contre le Paris Saint-Germain montre que vous n'avez rien à cacher, que vous êtes sûrs de vos forces ?

Non, non. Moi, je vous donne mon onze de départ seulement quand j'ai la certitude de ne pas avoir de changement de dernière minute. Ce n'est ni un signe de confiance ni son contraire.

- Monsieur Bielsa, un [b]clasico est-il aussi important pour les joueurs et pour l'entraîneur que pour les supporters ? [/b]

C'est important pour les joueurs et pour l'entraîneur justement du fait de ce que ressentent les supporters. Une des grandes responsabilités qu'ont les footballeurs est de rendre effective l'émotion des supporters et que leur espoir soit entretenu. Donc il ne faut pas comparer l'intérêt que portent sur ce match l'intérêt des supporters et des gens qui vont faire ce match.

Mais il faut savoir que le travail du footballeur est, dans ses tâches les plus importantes, de tenir compte de l'émotion et l'espoir du supporter.

- D'ailleurs, les Argentins eux-mêmes, par votre présence et par celle des joueurs argentins, sont intéressés par ce match. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Les Argentins sont intéressés par le football naturellement. Et ils observent avec intérêt et curiosité les grands matchs que peut offrir le football mondial, et l'opposition entre Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille est un grand match du football mondial. Que participent ou non, de manière occasionnelle, des Argentins.





- Que pensez-vous de Laurent Blanc ? Quels sont les points communs que vous avez avec lui, et quelles sont d'après vous les forces et faiblesses de Laurent Blanc ?

Ses antécédents, ce qu'il a réussi, sa réussite comme joueur que comme entraîneur, le décrivent d'une meilleure manière que je ne pourrais le faire. Il n'y a pas beaucoup d'entraîneurs au monde capables de pouvoir gérer de grands joueurs.

- C'est un match particulier. Quel a été votre discours cette semaine et comment pouvez-vous donner confiance à votre groupe, dans un match où, à chaque fois que vous rencontrez les gros de ce championnat, vous avez des difficultés ?

La confiance, il n'est pas nécessaire que je la donne. Les joueurs l'ont naturellement. Ils l'ont démontré durant tout le championnat, et ils le montreront encore plus avec un match de l'envergure de celui de dimanche.

- Vos propos montrent quand même à quel point vous avez un niveau de confiance élevé en la capacité de vos joueurs à remporter ce match.

Moi, j'ai toujours dit avec sincérité que je respecte le gêne de la compétition des joueurs du club. On ne peut pas jouer dans ce club sans avoir une personnalité trop forte. Et si l'on n'a pas cela, on n'arrive pas à être titulaire, et si l'on n'y arrive, cela ne sera pas dans la durée.





- La suspension de Gianelli Imbula va-t-elle changer la façon de jouer de l'OM dimanche soir ?

Non, non, non, on jouera toujours de la même façon.

- Que peut apporter Mario Lemina de différent ?

Ce sont des joueurs avec des caractéristiques opposées. Pour une même position, on peut jouer de manière différente selon la personne qui occupe cette position. Lemina apportera ses qualités qui sont totalement suffisantes pour assumer sa position durant ce match.

- Vous avez hésité à titulariser Michy Batshuayi pour ce match et, plus généralement, que pensez-vous de l'apport offensif de Batshuayi qu'il a avec l'OM ?

Moi, j'interprète toujours que les matchs ne sont pas seulement gagné par le onze titulaire, mais aussi par les joueurs qui peuvent rentrer. Et il y a aussi un apport de ceux qui ne peuvent participer au match. Batshuayi est un joueur avec beaucoup de capacités de buteur. Il arrive à aller au but avec un chemin que lui permettent ses caractéristiques. Et ces caractéristiques sont différentes de celles de Gignac, comme celles de Gignac sont différentes de celles de Batshuayi. Et les deux joueurs ont apporté à l'équipe des buts qui étaient indispensables.

Ensuite, la répartition des minutes jouées dépend des décisions que moi, je prends. Parfois, ce sont des bonnes décisions. Parfois, non.

- Comment bien défendre face à Zlatan Ibrahimovic ?

C'est un joueur dont l'un des principaux dangers est sa capacité à se retourner pour pouvoir se mettre en position d'être face au but. Il a beaucoup de facilités à passer d'une position dos au jeu à face au jeu. Il est vraiment beaucoup plus dangereux quand il est face au but que dos au but.

- C'est l'atout numéro 1 de Paris. Est-ce que vous le craignez particulièrement lui qui a été souvent efficace face à l'OM ?

Le Paris Saint-Germain n'est pas une équipe avec une seule arme.

- Monsieur Bielsa, excusez-moi de revenir deux secondes sur Lemina. Vous avez dit qu'il apporterait ses qualités. Quelles sont ses qualités justement ?

C'est un joueur dynamique, surprenant, puissant, associé à un sens du jeu. Il est aussi généreux pour défendre que pour attaquer.

- Est-ce que sa capacité à venir dans la surface, comme il l'a fait en marquant des buts de la tête, c'est aussi un de ses plus ?

Moi aussi, j'aime bien cette capacité qu'il a.





- Est-ce que la trêve internationale a été bénéfique à vos internationaux, ou, au contraire, vous auriez préféré avoir tout votre groupe pour préparer ce clasico ?

Non, quand on prépare un clasico, on ne tient pas compte de ce genre d'éléments.

- Là, du fait que c'est un clasico, est-ce le match le plus important de la saison comptablement ? En cas de mauvais résultat, vous risquez d'être définitivement largué dans la course au titre.

Dans les derniers instants du championnat, tous les points sont clés. Encore plus quand les équipes de tête se tiennent.

- Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous pensez de Thiago Silva qui a été considéré par certains comme l'un des meilleurs défenseurs centraux au monde, sinon comme le meilleur ?

Je ne me sens pas la personne la plus référente pour pouvoir évaluer les joueurs de l'équipe adverse. Mais je sais clairement que Thiago Silva fait partie des cinq meilleurs défenseurs du monde, et il n'est pas nécessaire que moi je le confirme. Sa carrière, ses antécédents et les clubs où il a joué témoignent de cela mieux que moi.





- Vous avez souligné tout à l'heure la confiance que vous avez dans vos joueurs. Mais est-ce que votre rôle n'a pas été important depuis le début de la saison pour leur donner ou pour leur redonner confiance ? Est-ce qu'à l'approche d'un tel match, vous n'insistez pas là-dessus, justement pour leur donner ou redonner confiance encore plus ?

Le football exige, pour pouvoir être joué, une série de composants dans la manière de se comporter : l'exécution des décisions, la technique précisément, ou la stimulation et la dépression du fait d'une série de facteurs émotionnels. La confiance est nécessaire et se situe à la limite de l'excès de confiance.

La confiance regroupe toutes les autres qualités qui sont nécessaires pour n'importe quelle action créative et le football en fait partie. La confiance de notre équipe est au maximum, et cela fera que la confiance se placera au juste point nécessaire. Une équipe sans confiance ne répond pas à ce qu'on attend et une équipe avec un excès de confiance n'est pas souhaitable non plus.

Ce que moi je peux dire avec certitude, c'est que l'on a beaucoup de confiance nous tous, à l'évocation de ce match de dimanche.

- Monsieur Bielsa, que craignez-vous le plus chez l'adversaire ? Le talent, l'expérience des joueurs voire le vice de certains joueurs, est-ce que vous craignez l'un de ces facteurs plus particulièrement ?

C'est une équipe bien structurée et bien équilibrée, et ces composants sont distribués de différentes manières selon chaque joueur.

- Est-ce que ce genre de moments, avec beaucoup d'engouement et de pression, peut vous inciter à rester la saison prochaine ? Est-ce que cela vous motive ?

Moi, j'ai pu participer à la fête que signifie un match de l'Olympique de Marseille, et bien sûr, il y a des moments où l'esprit de célébrer cette fête est maximum. Et cela, pour chaque personne qui travaille dans ce milieu, nous remplit d'espoir. Et une des raisons pour laquelle j'apprécie de travailler ici, c'est justement cette fête populaire qui signifie que l'Olympique de Marseille est toujours en compétition pour le titre.





- André Ayew a été suspendu au match aller. Que peut-il apporter dans ce genre de matchs, et d'une manière plus générale, pouvez-nous parler de son influence dans le groupe et sur le terrain ?

C'est un joueur très influent, qui a cette capacité de transmettre à ses coéquipiers son envie de l'emporter. La générosité qu'il démontre à chaque match impulse et invite ses coéquipiers à la même chose.

- En rapport avec le clasico, pouvez-vous nous parler un peu de Gaël Andonian, qui a été sélectionné et a joué sa première sélection avec l'Arménie en charnière centrale ? C'est un petit évènement, car c'est un joueur qui n'évolue pas en Ligue 1.

Moi, j'ai un mélange de respect et d'admiration pour ce joueur. C'est un professionnel irréprochable. A l'âge qu'il a, il a réussi à apprendre toutes les règles et les exigences de travail dont a besoin un joueur de son âge. Il a toutes les qualités pour le poste auquel il joue. C'est le capitaine de notre seconde équipe [de CFA2]. A chaque fois qu'il joue avec cette équipe, il est l'un de ceux qu'on peut mettre en avant. Il a eu l'obstacle de Fanni, Morel, Nkoulou et Aloé parfois ont été simplement très très performants. Ils ont laissé très peu voire aucune option pour lui et Sparagna qui sont deux très bons joueurs.

- Etes-vous impatient d'arriver à dimanche et savez-vous ce que vous allez dire aux joueurs dans votre causerie dans les vestiaires ?

J'ai beaucoup d'espoirs de pouvoir participer, même si ce n'est que très minimement à ce match. C'est une récompense pour le travail que nous faisons nous entraîneurs et normalement, dans une causerie, je dis ce que je ressens. Je ne prépare pas, et je ne choisis pas non plus ce que je vais dire. Je dis ce que je sens et ce que me provoque le match au moment où je parle aux joueurs. Si je ressens des sentiments dont je pense qu'ils apportent aux joueurs quelque chose, je les transmets. Et dans le cas contraire, je ne fais seulement qu'accompagner.

Très souvent, ce que ressentent les joueurs est superficiel, et cela améliore n'importe quel message que ressent celui qui conduit le groupe. Et je pense que ce qui va se passer entrera dans ce cadre.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 31 Mai 2015, 22:28

Saison 2014-2015. Conférence de Michy Batshuayi le 10/04/2015, FCG de Bordeaux-OM, 32e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 01 Juin 2015, 09:37

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 10/04/2015, FCG de Bordeaux-OM, 32e journée de championnat de Ligue 1.





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- Michy Batshuayi nous disait à l'instant que vous aviez ressenti vos joueurs assez dépités encore aujourd'hui, après la défaite contre Paris. Quels ont été vos mots pour eux pour essayer de les concerner encore par cette fin de championnat ?

Cela correspond à un dialogue privé entre l'équipe et l'entraîneur. Et bien sûr, il reste beaucoup à faire dans les matchs à venir du championnat. Et on est obligés de réagir immédiatement et instantanément.

- Et à titre personnel, avez-vous digéré cette défaite ?

Non, bien sûr que non. Le fait de perdre un clasico, qui plus est d'autant plus accessible du fait de nos possibilités, en assumant le fait, comme je l'ai dit avant le match, que la responsabilité qui m'incombe est grande, je ne peux pas dire que je vais l'oublier, mais je continue à travailler pour la fin du championnat et pour nous, cela peut avoir des conséquences importantes.

- Cela fait trente-sept ans que l'OM n'a plus gagné à Bordeaux. Pensez-vous pouvoir mettre un terme à cette malédiction ?

Nous, on a un besoin impératif de gagner.

- Vous pensez que cela peut jouer dans les têtes quand on est confrontés à une série aussi néfaste. 1977, c'est l'année de la dernière victoire de l'OM à Bordeaux. Aucun joueur n'était né.

Non, non. Je ne crois pas que les antécédents de ce match vont avoir une influence sur le comportement des joueurs. De toutes manières, la nécessité de l'emporter est beaucoup plus importante que le reste.

- Comment vous, en tant que technicien, vous analysez ce genre de séries qui existent, pas qu'avec l'OM et Bordeaux, mais dans le football en général ? Est-ce que ce n'est que le hasard ?

Je ne pourrais pas trop analyser parce que j'ignore comment est survenue cette série.

- Avez-vous connu ça aussi en Argentine ?

Non, non. Sincèrement, moi, je ne donne pas beaucoup de valeur à ce type d'antécédents car je pense que chaque match est unique. Bien sûr, exception faite, si cela était une série qui se joue très souvent l'une face à l'autre, mais comme ce n'est pas le cas...





- Que pensez-vous de la suspension de Dimitri Payet ?

Normalement, je m'adapte aux décisions des autorités et j'essaye d'adapter les conséquences en application de la règle.

- Que pensez-vous de la position du club, qui évoque presque une théorie du complot ?

Je suppose que le club doit avoir des arguments et une logique pour soutenir sa position. Moi, de là où je suis, mon point de vue est bien sûr différent de celui que partagent le club et ses autorités. Je me comporte en accord avec ce que je vous ai dit. J'accepte les conséquences de l'application des règles, mais ma fonction est différente des autorités du club. Le club défend ses footballeurs, et moi je respecte et accepte les décisions des autorités qui contrôlent tout cela. Ma mission n'est pas d'argumenter le contenu de la défense du club, qui a la fonction de s'occuper de cette mission.

- Avez-vous votre onze de départ ?

Non, non, pas encore.

- Nicolas Nkoulou pourra être de ce onze ?

Je répète que je vous donnerai l'équipe quand je l'aurais complètement défini.

- Vous pouvez de nouveau compter sur Nkoulou qui a eu une semaine d'entraînement supplémentaire ?

Je réitère. Nicolas Nkoulou est disponible. Il est en condition de jouer et, quand j'aurais décidé de la formation, je la communiquerais en totalité et non partiellement.

- Est-ce que Michy Batshuayi a l'étoffe de devenir le buteur numéro 1 de l'OM la saison prochaine, si André-Pierre Gignac venait à partir du club ?

Michy Batshuayi a les ressources et les qualités nécessaires pour aspirer à être titulaire dans une équipe comme l'Olympique de Marseille. Il l'a déjà démontré. Mais évidemment, il est très difficile de certifier de manière irrévocable ce que vous avez avancé. J'espère que ce sera comme cela, si les circonstances sont en adéquation.





- Quel regard vous portez sur Bordeaux, une formation qui va beaucoup mieux depuis quelques semaines, et qui, en termes de classement, n'est plus qu'à six longueurs de l'OM ?

C'est une bonne équipe qui, comme vous l'avez fait remarqué, est dans une trajectoire ascendante, qui est stabilisée au niveau de son schéma de jeu et a des joueurs en adéquation avec ce qu'elle tente.

- Dans le même ordre d'idées, avec cette défaite dans le clasico, l'OM est plus proche de la quatrième place que du titre au niveau comptable. Est-ce quelque chose qui vous inquiète dans l'esprit des joueurs ?

Avoir la possibilité de jouer la tête du championnat, on ne peut jamais prendre cela comme une difficulté. Et avoir des rivaux proches de la position que nous visons à conserver, c'est naturel pour une équipe qui a des prétentions et des aspirations.

- André Ayew sera suspendu dimanche. Lucas Ocampos et Romain Alessandrini peuvent prétendre à une place de titulaire. Quels sont selon vous leurs qualités respectives et ce qui les différencie ?

Alessandrini est un joueur de débordement, et Ocampos est davantage un joueur de diagonale. Alessandrini fait des passes décisives, et Ocampos est plus dans un rôle de finisseur.

- Comment se fait-il que vous offrez depuis le début de la saison un visage, une attitude totalement différent de celui que vous avez avec vos joueurs ? On a pu le voir encore à travers une vidéo de vous dans le vestiaire après le match de Lyon.

Ici, je suis en relation avec les médias. Et dans le vestiaire, je suis en relation avec les joueurs. Si j'avais su que ce dialogue avait été diffusé, en aucune manière, je ne l'aurai maintenu.

- Pour quelle raison ?

Parce que l'intimité ne se publie pas. Ce n'est pas que ce soit bien ou mal, mais c'est que les choses privées ne doivent pas être publiques.

- Et que pensez-vous alors des caméras qu'on voit un petit peu partout et qui sont au centre des polémiques, que ce soit dans le vestiaire, dans le tunnel ?

Cela normalement respecte le règlement.





- On est presque dans la dernière ligne droite du championnat. Vous avez donc une philosophie de jeu très déterminée. Est-ce que vous changerez quand même des petites choses dans cette dernière ligne droite, compte tenu des enjeux ?

Nous, ce que l'on doit faire, c'est d'essayer d'améliorer ce que nous tentons. Il y a des procédés qui peuvent se substituer au style et il y a des décisions qui corrigent les erreurs ou améliorent ce qui est en train de se faire. Ce que nous allons faire, comme il est naturel de le faire, c'est d'améliorer ce que nous tentons.

- Dans quel sens ? Avec quoi, par exemple ? Est-ce travailler l'efficacité ?

Vous vous référez à la dernière partie du championnat ou en général ?

- A la dernière partie oui, par exemple.

Je crois que le match était très accessible pour nous. Mais le développement de notre idée de jeu a été très limité. Nous, nous sommes une équipe qui, si l'on ne récupère pas le ballon, perdons beaucoup du coeur de notre jeu.

Et lors du match contre Paris, c'était davantage l'adversaire qui perdait le ballon que nous qui le récupérions. Et pour être plus précis, on récupérait le ballon à la hauteur de leurs attaquants et de nos défenseurs.

Et nous, pour être l'équipe que nous prétendons être, nous devons récupérer le ballon au niveau de la défense adverse ou de leur milieu. Et beaucoup de fois, nous ne pouvons pas faire cela car l'adversaire ne met pas en jeu le ballon.

Cela veut dire que le lien entre la ligne de défense et la ligne d'attaque s'est fait par l'intermédiaire de longs ballons. Paris a fait justement ce que nous désirions que fassent nos adversaires, c'est-à-dire mettre en jeu le ballon à partir de la première ligne de l'équipe, c'est-à-dire nos défenseurs.

Cela signifie que je ne pense pas que notre problème ait été défensif, mais plutôt que nous n'avons pas pu imposer notre style de jeu. C'est pour cela que j'ai dit que je me sentais vraiment très responsable, parce qu'avant le match, j'imaginais qu'on devait résoudre le duel qu'il y allait avoir avec Verrati et Motta, et on s'est préparés pour que cela se produise.

Cela ne s'est pas produit. C'est pour cette raison que je dis que lorsque l'entraîneur sait que la clé du problème est dans un secteur du terrain et que les solutions qu'il propose ne sont pas les bonnes, il ne peut rien faire d'autre que de se sentir responsable.

Cela n'a pas été une question d'individualités, mais davantage d'une manière de trouver la solution pour régler ce problème.





- Pendant plusieurs mois, vous avez eu des problèmes en termes de résultat pour les matchs à l'extérieur. Depuis le match de Toulouse, ça va mieux et vous marquez beaucoup de buts. Est-ce que, contrairement à ce qui a pu se passer pendant tout l'hiver, l'équipe est vraiment en confiance malgré la défaite face à Paris au moment de se déplacer ? Est-ce que les joueurs ne doutent plus de leur potentiel à l'extérieur ?

Nous devons passer outre les effets négatifs qu'ont eu les conséquences de perdre le clasico. Nous ne pouvons ignorer l'importance du match que l'on a perdu, mais on ne peut pas non plus ne pas se remobiliser.

- Je parlais plus de la confiance née avec les deux matchs où les joueurs ont marqué dix buts à l'extérieur.

L'accumulation de choses positives génère de la confiance, le contraire l'affaiblit. Mais la condition d'un professionnel fait que nous devons être préparés à affronter ces mouvements de haut et de bas de cette confiance.





- On nous a présenté une petite voiturette à écrans. Semble-t-il, c'était votre idée. Est-ce qu'on peut savoir comment cela a mûri dans votre tête et ce que vous en attendez ?

Hier, à travers un communiqué de presse, je me suis exprimé sur ce sujet et j'ai dit tout ce que j'avais à dire.

- Les communiqués passent très bien à la télé. C'est une blague.

Je n'ai pas très bien compris le sens (de ce que vous dites). Mais hier, j'ai pris une heure et demie de mon temps et évidemment, il me coûte d'exprimer mes idées de manière correcte, mais dans ce communiqué, j'ai expliqué les avantages d'un outil comme celui que vous avez vu. Donc il m'est apparu que la meilleure manière de communiquer est de penser, d'écrire et de le communiquer. Donc le contenu du texte n'est pas encore suffisant.

- Je ne l'ai pas encore lu.

S'il y a quelque chose qui n'a pas été compris à l'intérieur de ce communiqué, je suis à votre disposition. S'il s'agit de répéter ce qui est écrit dans le communiqué, cela est mieux exprimé à l'intérieur de celui-ci.

- Est-ce qu'on aura l'occasion de vous voir à l'oeuvre à l'entraînement avec cette voiture ?

Oui, bien sûr. Nous allons l'utiliser. Perdre un clasico affecte l'estime de soi de tous ceux qui prennent part à la défaite. Les outils que l'on utilise pour développer nos idées brillent plus aux yeux des autres ainsi qu'à nous-mêmes lorsqu'elles sont synonymes de triomphes, sources de bonheur. Pour moi, cet outil que nous a fabriqué l'Olympique de Marseille est très important, très précieux. Mais comme je sais ce que produit le fait qu'un outil ne soit pas utilisé de manière immédiate, je préfère en parler à travers un communiqué.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 01 Juin 2015, 16:43

Saison 2014-2015. Conférence de Romain Alessandrini le 15/04/2015, FC Nantes Atlantique-OM, 33e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 01 Juin 2015, 16:56

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 15/04/2015, FC Nantes Atlantique-OM, 33e journée de championnat de Ligue 1.






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Information
- Monsieur Bielsa, bonjour. Est-ce que vous avez évacué cette déception de dimanche [contre Bordeaux], est-ce que vous avez trouvé vos joueurs plus touchés après les défaites face à Lyon et au Paris Saint-Germain ?

Non, la défaite contre Paris a été plus douloureuse que la défaite contre Bordeaux parce qu'elle était méritée, et parce que [contre Paris], nous ne sommes pas apparus comme l'équipe que nous pouvions être. Contre Bordeaux, il s'est produit le contraire.

- Le fait qu'il n'y ait que cinq jours entre les deux matchs, entre celui contre Bordeaux et celui contre Nantes, c'est bien pour évacuer les doutes et se relancer pour le sprint final ?

Quand la saveur est amère, avoir la possibilité de modifier cette sensation de la manière la plus rapide possible est ce qu'il y a de mieux.

- Monsieur Bielsa, est-ce que la performance de certains de vos joueurs dimanche font que vous avez encore des incertitudes sur l'équipe que vous allez mettre en place vendredi à Nantes ?

A quelles individualités faites-vous référence ?

- A la performance de Romain Alessandrini qui a été très bon, et aussi à la suspension de Dimitri Payet qui s'est confirmé vendredi ?

Alessandrini va continuer dans l'équipe comme titulaire. Il mérite largement cette décision. Et le remplacement de Payet a été bien sûr pris en compte. Ce qui apparaît comme le plus sûr est que Michy joue à la place de Dimitri Payet.

- Du coup, vous avez votre onze.

Vous le construisez. Mais il est très probable que Mendy ne joue pas, et que Morel et Nkoulou jouent. Nkoulou à la place de Morel et Morel à la place de Mendy. Et André Ayew reviendrait.

- Donc vous optez pour une charnière centrale Nicolas Nkoulou-Rod Fanni.

Oui.

- André Ayew prendrait la place de Thauvin.

Donc l'équipe sera Mandanda, Brice [Dja Djédjé], Fanni, Nkoulou, Morel, Romao, Imbula, Michy, Alessandrini, Gignac, André Ayew.





- Monsieur Bielsa, quel regard portez-vous sur l'équipe de Nantes qui est une équipe "difficile à bouger" ? C'est la sixième défense de Ligue 1 ?

J'ai la même vision qui découle de l'analyse que vous venez de faire. C'est une équipe difficile à déstabiliser, et cela se voit par le fait que c'est la sixième meilleure défense, et moi je rejoints cette appréciation. C'est une équipe qu'on a des difficultés à déséquilibrer.

- Pour quelles raisons alors sortez-vous Thauvin du onze de départ ?

Dans ce cas-là, j'ai trois options et je dois en choisir deux, en considérant la quatrième qu'est Lucas Ocampos. Je dis trois parce que, lors du dernier match, il y avait Alessandrini et Thauvin. Donc j'ai choisi pour la position d'ailier droit, Alessandrini à la place de Thauvin, et pour la position d'ailier gauche, André Ayew à la place de Thauvin.

Et j'ai aussi choisi Alessandrini à la place d'Ocampos à la place d'ailier droit, et André Ayew à la place d'Ocampos à la place d'ailier gauche.

- Est-ce que cela veut dire que les prestations de Florian Thauvin ces dernières semaines ne sont pas satisfaisantes selon vous ?

Non, je crois que lors du dernier match, il a eu une manière de jouer convenable. Je l'ai vu très combatif, très agressif. Il a donné deux passes qui auraient pu être converties en buts, une passe au coeur de la défense adverse, un centre depuis la gauche, et ces deux actions ont amené une situation de but pour nous. En deuxième mi-temps, il a maintenu son agressivité, a facilité le jeu en association avec Morel, et à la soixantième, quand j'ai décidé le changement, il jouait un match équilibré et honnête.





- Monsieur Bielsa, même si votre philosophie est de ne pas juger les prestations des arbitres, est-ce que vous comprenez le sentiment d'injustice qui règne au sein de l'OM, à la fois chez les joueurs et chez les dirigeants ?

Oui, je ressens aussi ce sentiment.

- Du coup, que pouvez-vous faire ? Est-ce un sentiment d'impuissance ou un sentiment de motivation qui doit amener les joueurs à se surpasser pour faire face à ce sentiment-là ?

Regardez, quand on discute une position qu'un des partis considère comme juste et évidente, et que la personne chargée d'administrer la justice considère le contraire, il y a un sentiment de rébellion proportionnel entre l'évidence et la décision. Ceci est naturel, comme il est aussi naturel que celui qui doit prendre les décisions puisse avoir raison ou se tromper.

Les deux choses sont des manières de se conduire légitimes des êtres humains.

- Et pour prolonger la question, quand on sait que certains joueurs sont sanctionnés pour des propos hors du terrain par exemple, est-ce que vous donnez comme consigne à votre équipe de se taire ? Indépendamment du sentiment d'injustice ou non, est-ce que jusqu'à la fin de la saison, votre consigne sera, quoi qu'il arrive, vous [les joueurs] vous vous taisez ?

Ceci n'est pas un ordre ou une consigne que je devrais donner moi. Mais cela devrait être l'attitude normale d'un professionnel qui participe à un jeu. Durant la formation d'un professionnel du football, ce que l'on enseigne à un joueur est d'accepter les décisions de l'arbitre et au contraire, de ne pas se rebeller contre ces décisions.

Ce qui ne veut pas dire que n'importe quel être humain oublie la consigne et se rebelle contre quelque chose qu'il considère comme injuste.


La position que devraient avoir les protagonistes est très claire. Parfois, on arrive à la respecter, parfois, non. Ceux qui dirigent le club ne sont pas contraints aux mêmes règles. Ceux qui dirigent le club ont des obligations différentes de ceux qui interprètent, qui jouent au football. Ils sont tenus par des réalités administratives qui ont à voir avec le lieu où se prennent les décisions, qui leur permettent, et ils y sont obligés, d'agir de manière différente que nous.

Donc n'importe quelle réaction exagérée de footballeur face à quelque chose d'injuste n'améliore pas ses possibilités, mais au contraire, les empire. Et la position de l'autorité est celle qui correspond. Et ce n'est pas moi qui doit les interpréter ou les juger car elles sont éloignées de ce que je fais moi. A chaque fois, je dis que celui qui est le conducteur d'un projet [l'entraîneur] essaye de protéger ce projet.





- Quand même, depuis quelques jours, on ne parle que d'arbitrage. Est-ce que vous ne préfériez pas qu'on parle plutôt de jeu ?

Moi, je ne décide pas de quoi l'on parle. Et d'un autre côté, cette analyse que nous faisons, de mon point de vue, exige un argument en plus que nous n'avons pas pris en compte, qui est que les réclamations conditionnent l'arbitre pour qu'à la prochaine action, il compense la supposée erreur qu'il a faite avant. Et je suis encore moins de cet avis, car pour améliorer l'activité à laquelle nous appartenons, on ne peut pas imaginer qu'une erreur commise s'améliore en commettant une autre erreur.

Et ceci est l'objectif de la pression que l'on met sur les arbitres. Qui consiste à penser "tu t'es trompé sur cette action, favorise-nous sur la prochaine".

Pour moi, ma position est d'essayer de faire que l'arbitre n'ait aucune incidence sur le déroulement du jeu. Bien sûr, je n'ignore pas le scénario du match, et je sais bien que parfois, il faut réclamer pour obtenir. Ceci est une position qui est celle qui est la plus courante, mais qui rend plus délétère le climat dans lequel nous travaillons.

(Un journaliste de la salle : "Oh non ! Pfff...")

- Est-ce que vous considérez, malgré toutes ces décisions arbitrales, l'OM doit gagner justement au-delà de ces décisions défavorables ?

Oui, bien sûr. Nous, nous ne justifions pas nos défaites en disant que l'arbitre s'est trompé. Moi, je ne dirais jamais cela.





- Pendant plus de sept mois, vous avez fait partie du podium de la Ligue 1. Là, depuis le week-end dernier, vous n'y êtes plus. Quel est votre travail, comment gérez-vous cette situation pour maintenir la confiance du groupe ?

Regardez, pour moi, ce que je vais vous dire n'est pas convenable, ne convient pas. Je ne devrais pas le dire de cette manière. Si le championnat se terminait là, la meilleure équipe du championnat est l'Olympique de Marseille. Qui, de mon point de vue, a les meilleurs joueurs et a produit le meilleur football. Si cette conviction personnelle qui n'a pas pour objectif de minimiser la valeur des autres équipes, mais plutôt d'exprimer ce que moi je pense, cela nous place à la quatrième place, je dois évidemment être insatisfait de mon travail.

Je ne changerais rien, à l'Olympique de Marseille, contre aucune des autres équipes françaises. Il y a des équipes qui ont de bons joueurs en plus grande quantité que la nôtre, et ceci est un inconvénient bien sûr, mais les joueurs avec lesquels joue habituellement l'Olympique de Marseille, dans leur totalité, je ne les changerais pour rien contre les joueurs des autres équipes.

Donc, avec cette pensée et cette conviction, nous sommes quatrièmes. Et je suis en train de dire que c'est l'équipe qui me plaît le plus. La conclusion est inévitable et évidente : je ne suis pas satisfait de ce que j'ai fait avec les joueurs que j'avais à ma disposition.





- Qu'est-ce qu'il a manqué ou qu'est-ce qu'il manque d'après votre raisonnement pour que l'OM ne soit pas plus haut et ne concrétise pas son jeu ?

Mais cette question, j'y ai répondu une vingtaine de fois ! A chaque fois que l'équipe n'a pas réussie à gagner, j'ai fait référence aux raisons qui expliquaient le fait qu'on ne l'emporte pas.

Est-ce que cela a un sens de répondre une énième fois à la même question ? Je peux faire un résumé mais je considérerais cela comme totalement répétitif. Et analyser une campagne, c'est analyser la somme des matchs et la tendance dégagée par cette équipe. Et nous, nous avons obtenus moins que ce que nous méritons.


Ceci est validé par une série d'arguments, dont certains se répètent beaucoup et d'autres moins. Le seul qui ait été toujours présent fait référence aux efforts des joueurs et du préparateur physique, et consiste dans le fait qu'à chaque fois, nous avons plus couru que l'adversaire, et beaucoup couru. Et que nous avons fait le nécessaire.

Après, nous avons manqué des buts, on a permis que l'adversaire nous inscrive des buts, on a manqué des buts faciles à mettre, on a encaissé des buts faciles à éviter. Le système de jeu a eu un développement variable.

Parfois, nous avons joué moins que ce que nous pouvions jouer. Et tout ce que je suis en train de vous dire, vous l'avez beaucoup entendu de ma part.






- Monsieur Bielsa, beaucoup pensent ici que si Marseille n'est pas sur le podium à la fin de la saison, vous quitterez le club. Alors on n'est pas dans votre tête, on ne sait pas ce qui va se passer, mais le fait que vous disiez que vous n'êtes pas satisfait du travail que vous avez fourni avec les joueurs que vous avez à votre disposition, justement, cela ne vous pousserait-il pas à rester pour amener ce groupe plus haut, au sommet ?

Il faut que je lutte pour que l'équipe figure dans les trois premiers, et je dis cela avec beaucoup de tristesse, car je ne peux pas dire qu'il faut que nous luttions pour que l'équipe soit championne. Je crois que les possibilités de lutter pour le titre étaient très accessibles, vraiment très accessibles. Ca, c'est le premier point. Le second point, c'est que l'on peut expliquer chaque match, mais notre obligation est de produire des résultats, et la mienne particulièrement. Si l'on ne lutte pas pour le titre jusqu'à la dernière journée, évidemment, nous devons nous trouver parmi les trois premiers.

En ce qui concerne la question en particulier, pour moi, en lien avec un projet de travail, que l'équipe que je dirige participe à telle ou telle compétition internationale, n'est pas une condition sine qua non. D'aucune manière, j'argumenterais que je veuille intégrer ou continuer ou non dans une institution en fonction des compétitions auxquelles elle participera. Pour moi, un projet sportif comporte beaucoup de données plus importantes plus que celles-ci. Tout cela je le dis, et j'ajoute avec force, que de ne pas avoir combattu pour le titre est une immense déception, que de placer cette équipe parmi les trois premiers ferait qu'on parle très mal de ma gestion.

Je suis obligé, et il en va de ma responsabilité, de placer cette équipe parmi les trois premiers. Il n'y aucun argument qui permettrait d'expliquer une éventuelle position différente aux trois premières places.

- Monsieur Bielsa, je voulais juste éclaircir une info que l'on a lu ces derniers jours. On a pu lire que Margarita Louis-Dreyfus était venue vous voir, la patronne, justement pour vous demander de rester une saison supplémentaire. Est-ce que c'est vrai ?

Ce qu'elle m'a dit, c'est qu'elle désirait que je continue. Je veux être précis. Elle m'a aussi dit qui est la chose que j'ai le plus apprécié de son message. Qu'elle appréciait ma conduite sur le plan humain. De cette affirmation, je lui donne beaucoup plus de valeur que n'importe quelle autre.

Pour résumer ma position, et en essayant d'être à la hauteur de la reconnaissance que m'a faite la propriétaire, et ceci, en rapport avec ma conduite, quand se termine le championnat se terminera mon contrat. Je ne sais pas à quelle position figurera l'équipe. Je désire ardemment qu'elle soit deuxième ou troisième, et ce sera à ce moment-là que toutes les cartes seront abattues, pour faire n'importe quelle projection sur le futur de l'Olympique de Marseille.

Il n'en va pas de même de composer avec un entraîneur qui a atteint ses objectifs que de composer avec un entraîneur qui ne les a pas atteint. Nous, les entraîneurs, nous savons que, pour ne pas atteindre les objectifs, il y a un prix à payer.

En résumé, ce qu'il est convenable, c'est que chaque partie fixe sa position en ayant toutes les données en main. Et je valorise beaucoup ce que m'a dit la propriétaire en ce qui concerne ma conduite et mon comportement.

Et je place cela, même au-dessus, du fait qu'elle m'ait demandée de continuer au club.

- On a pu lire aussi que la Fédération saoudienne vous faisez une cour effrénée. Est-ce que vous pourriez quitter Marseille pour le projet de l'Arabie Saoudite ?

Je ne parle d'aucune proposition quand je suis encore sous contrat. Et je ne me prononce seulement que lorsque j'aurais terminé ma relation. Ce qui est sûr, c'est que j'agirais dans ce sens et de manière correcte.

Je n'entamerais pas des discussions à propos d'une offre si j'ai un contrat en cours.

- On a l'impression donc, du coup, si vous dites vrai, et je n'en doute pas, que vous n'avez pas pris votre décision encore. Est-ce vrai ?

Ce n'est pas comme ça. Ici, je n'ai rien dit de différent que ce que je dis à chaque fois que je m'exprime. Je réponds toujours à des faits concrets. Que la propriétaire du club m'a dit "j'aimerais que vous continuiez avec nous" n'est pas la même chose que de renouveler un contrat qui se termine.

J'estime énormément les mots de la propriétaire, mais je répondrais seulement si je reçois du club une proposition concrète. Et cela, c'est bien mieux si le club le concrétise, s'il le désire, après avoir qualifié la manière de me comporter.

Donc ce n'est pas la même chose si nous finissons premiers, que si nous finissons troisièmes ou quatrièmes. Ce qui correspond d'après moi comme professionnel, c'est de permettre que le club évalue le fait que je prolonge ici ou non, en ayant en main tous les éléments pour pouvoir juger. Si cela est bon pour moi ou est mauvais pour moi. Et s'ils prennent une décision en particulier, on écoute et on y répond.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar koni » 01 Juin 2015, 19:11

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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 02 Juin 2015, 08:28

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koni, merci bien. :wink:


Saison 2014-2015. Conférence de Gianelli Imbula le 22/04/2015, OM-FC Lorient, 34e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 02 Juin 2015, 09:03

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 22/04/2015, OM-FC Lorient, 34e journée de championnat de Ligue 1.





Spoiler: montrer


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Information
- Bonjour. Monsieur Bielsa, avant de commencer, vous avez devant vous un cadre qui a été offert par les supporters de l'Olympique de Marseille. C'est l'opération "Bielsa no se va", je suppose que vous la connaissez. Plusieurs supporters marseillais reprennent un slogan chilien pour demander que vous restiez à l'OM. Moi, je ne vous pose pas la question de votre avenir. Mais simplement, est-ce que ces marques de soutien, malgré des résultats un peu décevants en ce moment, vous touchent ? Est-ce que cela peut influer éventuellement dans une décision future ?

Je voudrais être bref, et pouvoir dire de manière synthétique tout ce que je pense. La première chose, c'est que je remercie beaucoup cette marque d'affection. La deuxième chose, c'est que lors de la conférence de presse précédente, j'ai commis l'erreur de rendre public quelque chose de privé, quand j'ai rencontré Madame Dreyfus. Je l'ai fait de manière consciente pour répondre à une question faisant référence à cette rencontre, et l'objectif dans la description de cette situation, a été d'équilibrer la position du club avec la mienne. Si seulement on connaît le message, dans ce cas précis, celui de la propriétaire, qui m'a proposé de continuer, on ne prend pas en compte le plus important, que moi, je dois donner au club, la possibilité d'analyser cette proposition qui m'ait faite, une fois que le club aura toutes les données en main. Comme il manque cinq matchs, et que les trois derniers matchs étaient des défaites, il est convenable que le club connaisse la totalité de la production de l'équipe sous ma responsabilité. Si moi, je ne mets pas en avant ce dernier facteur, je reste à la superficie des choses. Cette démonstration ou la proposition de la propriétaire restent alors superficielles. Et cela montrerait qu'il y a plus d'intérêt d'un côté que de l'autre. Et cela est une position que le club ne mérite pas. Seulement, mon commentaire est d'offrir au club le fait qu'il consolide ou non cette proposition en ayant en main toutes les données que j'ai généré au sein du club, en parlant des résultats.


J'ai commis la grave erreur de rendre public le privé, parce que j'avais besoin d'équilibrer le discours. En faisant référence à cette seconde partie, que je répète aujourd'hui.

[Marcelo Bielsa montre alors de la main le cadre "Bielsa no se va"] Je remercie tout le monde. Et si l'on pouvait clore ce sujet, de mon point de vue, ce serait la meilleure chose à faire.


- Mais Monsieur Bielsa, la propriétaire vous a demandée expressément de rester. Votre président aussi. En fait, c'est vous qui avez les cartes en main, pas le club. Parce qu'il y a très peu de chances que cela change avec les cinq prochains résultats.

J'ai répondu que n'importe quelle personne qui connaît le football sait que les scénarii ne sont pas identiques selon les résultats. Il est très difficile que cette position soit favorable pour moi. Mais c'est la position qui correspond à la réalité du club et de notre travail.

- Vous ne l'oublierez pas [le cadre "Bielsa no se va"] en partant, c'est pour vous, de la part des supporters.

Merci beaucoup. Et je remercie les gens qui me l'ont offert.





- Vous connaissez la période la plus délicate, sportivement et comptablement, de la saison avec trois défaites consécutives. Qu'est-ce qu'en une semaine, vous avez pu essayer de changer pour que l'OM retrouve le chemin de la victoire ?

On aurait aimé pouvoir éviter la troisième défaite. Et les blessures que laissent cette défaite face à Nantes sont différentes et sont supérieures à celles des deux défaites précédentes. On a analysé en profondeur le pourquoi du comment. Et on espère pouvoir démontrer ce vendredi que tout cela a cicatrisé.


- Justement, pouvez-vous nous dire ce que vous avez analysé ? Quels sont les points essentiels qui vous ont fait perdre face à Nantes ?

Cela a à voir fondamentalement avec l'état d'esprit. Le match qu'on a joué à domicile contre Lyon, pour moi, dans ma vie d'entraîneur, je n'ai dirigé pas plus de cinq matchs qui ont été aussi bons que celui-ci, à tous les niveaux. Ce jour-là, l'équipe a été aux limites de ses possibilités et, de cela, tout le monde s'en est aperçu. Spécialement, nous, les gens de l'équipe. Et ce même rôle a été joué par Nantes contre nous.

Nous, on a mis beaucoup de désir, d'intensité, d'implication, mais Nantes a été supérieure à nous. Et pour une équipe qui base son pouvoir sur le collectif, cette donnée a beaucoup d'importance. Nous, on aurait pu égaliser ou gagner ce match, sans que cela ne soit étrange. Mais on ne peut pas donner une note positive à notre manière de jouer ce match.


Quand notre équipe joue à la limite de son intensité, elle joue toujours bien. Le football n'est pas seulement courir, et l'état d'esprit qui permet à une équipe de jouer à la limite de ce qu'elle peut donner se traduit dans sa manière de jouer. Quand une personne est au maximum de ce qu'elle donne, elle ne fait pas que courir mais elle joue bien. Elle exprime toutes ses qualités techniques. Ceci, on n'a pas réussi à le faire contre Nantes, parce que Nantes a été supérieure à nous sur ces aspects-là. Mais cela ne signifie pas que l'on ait mal joué, ce n'est pas parce que nous n'avons pas mis de désir dans ce match. Nous avons exprimé justement cette même envie mais l'adversaire a montré davantage d'envie que nous. Cela fait référence à l'état d'esprit.

Et notre état d'esprit était affaibli pour deux raisons. La première était qu'a disparue la possibilité de lutter pour le titre, et la seconde était qu'on a cristallisé les conséquences de ne pas obtenir ce que l'on méritait. Nous, jusqu'à présent, l'on n'a pas obtenu ce que l'on méritait. Mais on avait toujours les possibilités de l'obtenir. C'est-à-dire que ne pas réussir n'avait pas généré des conséquences inévitables.


Après le match contre Bordeaux, il y a eu une prise de conscience de la part de l'équipe que nous ne pourrions plus lutter pour le titre, et cela a eu des répercussions sur le moral.

Vous nous avez demandé d'expliquer ce sur quoi l'on a travaillé. On a essayé de régler tout ces soucis. Et, bien sûr, avant le match contre Nantes, on savait que cela pouvait se reproduire. Et ce qu'on a fait n'a pas été suffisant pour l'éviter.





- Est-ce que vous avez la sensation, Monsieur Bielsa, ces derniers jours que l'unique objectif d'être sur le podium, suffit à remobiliser les troupes ? Est-ce qu'il y a eu des discours en ce sens ? Etes-vous focalisé sur l'objectif troisième place ?

Si demain, on jouait un match amical, moi, j'aurais le même désir de victoire que si l'on jouait pour le titre. Moi, c'est comme cela que je ressens les choses pour chaque chose que j'ai à faire. Mais je comprends parfaitement que celui qui se construit un rêve, quand il voit qu'il ne pourra l'atteindre, et quand il analyse les raisons de cela, souffre de déception, et il peut alors envisager de manière plus petite le second objectif qui se construit devant lui. Lutter pour le titre est quelque chose qui donne beaucoup d'envie et terminer troisièmes est aussi très important.

- Vous dites que l'état d'esprit et le moral de vos joueurs ont été touchés. On comprend bien. Vous, que dites-vous en tant que coach à vos joueurs pour les faire aller mieux, dans leurs têtes ? Sur quels ressorts vous jouez ?

Sur ce sujet, je me suis déjà exprimé suffisamment.

- Si l'on prend en compte le retour de Dimitri Payet pour le match de Lorient, y aura-t-il d'autres changements dans votre équipe ?

Je n'ai pas encore défini totalement l'équipe.

- Pour Benjamin Mendy, comment cela sera ?

Il y a trois joueurs, Benjamin Mendy, Brice Dja Djédjé, André Ayew, qui ont des petits pépins physiques. C'est pour cette raison que je ne peux vous donner le onze titulaire ni les options.

- Est-ce que, pour vous, le retour de Dimitri Payet un match plus tôt est la seule bonne nouvelle ces derniers temps à l'OM ? Est-ce que cela peut changer les choses ?

Quand Dimitri Payet n'a pu jouer contre Lille, c'est Michy Batshuayi qui a joué à sa place, et c'est ce dernier qui a été le meilleur joueur du match. Bien sûr, l'absence de n'importe quel joueur nous rend triste, mais nous avons les joueurs pour les remplacer. C'est toujours une bonne nouvelle que de savoir que l'on aura à sa disposition tous les joueurs.





- Est-ce que le fait de savoir que Lorient soit très mal classé et en crise, on peut le dire, est-ce plutôt bien pour pouvoir se relancer, surtout au Vélodrome, ou plutôt à l'origine de craintes ?

Pour moi, c'est pareil. Je dis que c'est pareil, parce qu'à chaque fois, nous, nous sommes plus concentrés sur nous-mêmes. Si notre équipe est au top, l'adversaire est moins important. Et si notre équipe n'est pas dans cette bonne position, n'importe quel adversaire est une complication.



- Comment expliquez-vous les difficultés que vous rencontrez au Stade Vélodrome depuis la fin du mois de janvier, même si le contenu des matchs, notamment contre Lyon et le Paris Saint-Germain, ont été intéressants ? Vous n'arrivez plus à gagner devant votre public alors que vous aviez enchaîné onze victoires consécutives.

Je n'assimile pas la manière de jouer de l'équipe au fait que nous disputions les matchs à domicile ou à l'extérieur. Par exemple, toutes les explications qu'on cherche pour expliquer la différence entre la première partie de championnat et la seconde, moi je les note. Parce que moi, je veux qu'en termes de points, l'équipe soit comme celle qui a disputée la première partie de championnat et non la seconde. Et je vous garantis, car je parle avec des arguments qui peuvent justifier ce que je vous dis, que les chemins que nous avons décidé de prendre, pour expliquer cette différence, ne coïncident pas avec la réalité.

L'équipe a plus courue en deuxième moitié de championnat qu'en première moitié. Toutes les valeurs et données ont crû, le rendement individuel et collectif n'a pas baissé. Moi, je vous garantis, en tenant compte la vérité de ce que je vous dis, que le rendement des joueurs a été égal, avec très peu de baisse.

De mon point de vue, et avec toutes les données que je possède, les joueurs n'ont aucune responsabilité sur les résultats de la deuxième moitié de championnat. La préparation physique a été excellente. La relation entre situation de but créée et situation de but reçue, est presque égale.

Donc la question suivante devrait être, qu'est-ce qui s'est passé ?





- Voilà. Donc, justement, on vous la pose. Que s'est-il passé ? Est-ce que l'on peut expliquer cela par le fait que les adversaires vous connaissent beaucoup mieux ?

(Question non traduite) Ce point de vue, cette interprétation de dire que les équipes adverses se sont habituées à jouer contre nous, a amélioré nos possibilités. Parce que les conséquences du fait de s'adapter à notre système de jeu pour jouer contre nous, n'ont eues qu'un seul effet. A savoir que l'équipe adverse ne mettait pas le ballon en jeu dans son propre camp, pour éviter le pressing.

Cela a augmenté nos minutes de possession, et bien sûr, plus notre temps de possession est important, mieux c'est.


Donc, pour revenir à la question posée par Madame des motifs d'explication, et en considérant que les matchs de l'Olympique de Marseille ne puissent être comparés, il y a cinq matchs, Bastia, les deux matchs contre Montpellier, Grenoble, et, à un niveau moindre, Nantes chez eux. Les matchs joués à domicile ne sont pas identiques à ceux que je viens d'indiquer. Les autres matchs ont davantage de points communs.

Si la moyenne était identique à celle de ces cinq matchs, je vous dirais que le jeu n'a pas été suffisant. Comme les autres trente matchs, qui ont été différents, et qui se ressemblaient davantage entre eux.


La conclusion est une conclusion qui n'est pas satisfaisante et qui n'est pas vendeuse. C'est que, dans le football, le gagnant n'est pas toujours celui qui le mérite. C'est justement ce qui fait du football le premier sport mondial et la première matière à conversation du monde, c'est que ce n'est pas celui qui mérite qui l'emporte.

Sinon, il s'agirait d'un exercice mathématique, et l'adhésion entre les mathématiques et le football est vérifiée par la vox populi. Je sais que ce que je vous dit n'est pas satisfaisant et permet de ne rien expliquer, mais c'est la seule conclusion que je peux offrir.




- D'après vous, que manque-t-il au Paris Saint-Germain les demies-finales de la Ligue des champions à l'avenir, et qu'est-ce qui peut permettre à Monaco d'y parvenir ce soir ?

Compte tenu des difficultés que j'ai à interpréter mon équipe, je me vois mal interpréter les autres.

- A l'heure actuelle, d'un point de vue mathématique justement, Marseille a son destin entre ses mains. Pour finir troisièmes j'entends. Mais pour cela, le faux pas est interdit ou presque. Est-ce que vous considérez que votre équipe a la maturité nécessaire pour résister à cette pression dans les cinq prochains matchs d'avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête ?

Je ne dois pas anticiper le fait que ce soit possible ou non, je dois démontrer le fait que ce soit possible.


- Monsieur Bielsa, le mercato d'été se travaille en amont dans les clubs. Est-ce que vous participez à des réunions avec la cellule de recrutement. Comment ça se passe vous concernant ?

C'est un sujet auquel je fais allusion seulement quand c'est nécessaire, et, en ce moment, tel n'est pas le cas.

- En début de saison, vous aviez transmis sur ce thème-là une liste de joueurs que vous vouliez. Donc là, vous n'anticipez pas du tout sur la saison prochaine ?

Je vous donne la même réponse que celle que j'ai faite à la question précédente.
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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 02 Juin 2015, 09:11

Saison 2014-2015. Conférence de Dimitri Payet le 29/04/2015, FC Metz-OM, 35e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 15 Juin 2015, 10:32

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 29/04/2015, FC Metz-OM, 35e journée de championnat de Ligue 1.






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- Bonjour. Comment vont Dja Djédjé, Mendy, Barrada ? Lesquels sont en état de jouer vendredi ?

Dja Djédjé ne pourra pas jouer. Barrada a recommencé à faire une demie-heure de football. Et Mendy est en bonne condition.

- Est-ce que vous avez déjà défini votre onze de départ contre Metz ?

Non, pas encore, du fait de ces incertitudes.

- Est-ce qu'on peut imaginer Florian Thauvin latéral droit comme André Ayew a joué latéral gauche la semaine dernière ?

Non.





- Le président a parlé, au lendemain du match de Lorient, et a qualifié la défaite de "suicide collectif". Est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse ?

J'ignore le contenu exact de ce qu'a dit le président pour ne pas pouvoir en parler.

- Avez-vous l'impression que vos joueurs vous ont lâché ?

Non, je crois que... (silence) Il y a deux types d'entraîneurs : ceux qui accompagnent les footballeurs, et ceux qui interviennent sur les footballeurs. Quand les choses vont bien, on fait des éloges. Sur la flexibilité du technicien qui accompagne, et la manière des techniciens qui interviennent de conduire le groupe. Quand nous perdons, ceux qui accompagnent le groupe sont critiqués pour un manque de discipline, et ceux qui sont rigides, on leur reproche d'accaparer les joueurs et de les fatiguer.

Ce qui est vrai, c'est que lorsqu'une équipe perd, indépendamment des caractéristiques de l'entraîneur, il reste seul et tout le monde prend ses distances. Il est naturel qu'un footballeur repousse le même système dont il faisait les éloges quand celui-ci arrête de produire des résultats. Je ne suis pas une exception.

- Est-ce que vous vous sentez seul justement ? Est-ce que vous vous sentez critiqué injustement ?

Il y a des critiques justes et d'autres injustes. Et il est naturel que l'entraîneur soit seul dans la défaite. Personne n'accompagne personne pendant les défaites.

- Est-ce que vous pouvez détailler les critiques qui sont justifiées de celles qui ne le sont pas ?

Les injustes, je n'en parle pas. Celles qui sont justes ont à voir avec le fait de ne pas avoir réussi à améliorer la capacité de réponse de l'équipe lorsqu'elle traversait des moments difficiles.

- Pensez-vous que votre équipe va réagir de nouveau à Metz ?

Moi, je pense toujours que l'équipe va jouer de la meilleure façon possible.

- Pensez-vous que votre message passe toujours auprès du groupe ?

J'ai déjà répondu à cette question. Les joueurs, quand ils pensent que le procédé est inefficace, prennent leurs distances.





- Mais Monsieur Bielsa, est-ce que cette attitude des joueurs vous déçoit ? Est-ce que vous vous attendiez à trouver ce type de comportement dans une équipe ? Etes-vous surpris par cette attitude-là ?

Premièrement, moi, je n'ai jamais parlé mal publiquement d'un joueur. Je ne l'ai pas fait parce qu'ils ne le méritaient pas. J'ai défendu les joueurs, de manière indéfectible, parce qu'ils le méritent. Avant de venir à cette conférence, j'ai regardé un tableau auquel j'ai accès dans sa totalité, où se trouve la manière de jouer de chaque joueur pour chaque match.

Et je répète, avec sincérité et conviction, que le rendement des joueurs a été positif et suffisant. Quand on relie les situations qui interfèrent sur le chemin que parcourt une équipe, il est naturel que le procédé soit remis en question. Donc je n'ai absolument rien à reprocher aux joueurs. Ils agissent de manière naturelle comme n'importe quel être humain face à l'adversité.


Celui qui doit être à la hauteur des circonstances est l'entraîneur. Et par respect pour moi-même, et par respect pour ce que j'ai fait ici, je vais continuer à travailler jusqu'au dernier match que je dirige, malgré tout ce qu'il peut y avoir en jeu, pour gagner chaque point. Pour moi, tout point a de la valeur et on peut avoir ce qu'on veut avoir avec ce point. Pour éviter que vous ne vous trompiez à ce sujet, je n'ai rien à reprocher à personne.

- Est-ce qu'avec ces quatre derniers matchs, l'OM n'a pas gâché sa saison, qui avait si bien débutée ?

Bien sûr que la fin du championnat fait que la globalité de l'année de compétition perd totalement le mérite enregistré précédemment.





- Monsieur Bielsa, cela fait un peu plus d'un an que vous êtes à Marseille. Vous ne parlez toujours pas français, pourquoi ?

Parce que je ne le parle pas bien. Et parce que j'ai honte quand je parle mal.

- Est-ce que vous le parlerez un jour ?

C'est une question qui n'a pas de sens.

- Si, parce que, peut-être que cela concerne votre avenir.

Je ne vois pas à quoi ça fait référence.

- Si vous restez une seconde saison à Marseille, envisagez-vous de parler français à vos joueurs ?

C'est quelque chose d'hypothétique auquel je préfère ne pas répondre. Mais je vous assure que je n'ai pas eu de problème de communication avec les joueurs. Et que le fait de ne pas parler la langue d'un pays hôte est une limite. C'est un défaut. C'est une qualité que ne possède pas le visiteur. Mais cela ne le condamne en aucune manière. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, pour témoigner de mon respect à l'endroit qui m'a reçu. Je connais votre culture, je connais vos sensations, vos émotions, vos idoles, les gens emblématiques qui sont nés en ce lieu et les personnes de cet endroit. Et toute l'énergie que j'ai déployé pour mieux appréhender l'environnement où je suis, tout le temps que j'ai passé à savoir comment vivent les gens où je vis, cela ne résout pas le fait que je suis un âne qui n'ait pas appris la langue. Mais cela met les choses dans un juste équilibre, qui correspondent à mes limites et à mes capacités.

- Comment vous travaillez aujourd'hui, après quatre défaites, vu le contexte et l'ambiance générale, pour dire qu'il ne faut pas gâcher la fin de saison ?

Il y a des choses comme l'intervention sur le mental des joueurs qui sont très complexes. Mais il y a un axe unique qu'on ne peut changer, qui consiste à dire la vérité de ce qu'on ressent. Et avoir l'espoir que l'autre sente les choses de la même manière. Moi je transmets toujours ce que je sens, je le raconte de toutes les manières possibles pour que celui qui écoute se sente séduit et agisse de la même manière.





- Monsieur Bielsa, qu'est-ce qui pourrait faire en cas de fin de saison mauvaise, que vous pourriez penser que... Je reprends la question.... En cas de mauvaise fin de saison, qu'est-ce qui pourrait faire que vous pourriez penser...

(Un autre journaliste : ) Essaye en espagnol !

- Qu'est-ce qui pourrait faire que la saison prochaine soit meilleure dans votre travail que cette fin de saison ci ? ... Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire...

(Fabrice Olszewski : ) Je n'ai pas compris la question, excusez-moi.

(Un autre journaliste : ) Lui non plus !

- Par rapport au constat que vous pourriez tirer sur les derniers matchs de la saison, qu'est-ce qui pourrait faire que Marcelo Bielsa pense que la saison prochaine soit meilleure ?

Cette question me fait penser qu'elle m'invite à répondre quant à ma continuité ici. De ces choses-là, moi, je ne participe pas. [Cette question cherche à savoir] si après un an que je suis ici, j'ai donné suffisamment d'arguments pour continuer ou non.

- Mais vous, vous pouvez avoir un souhait au-delà de votre président ?

On est en train de parler d'un sujet sur lequel j'ai dit tout ce que j'avais à dire. La logique avec laquelle tout cela est avancé, c'est que les autorités proposent, et les destinataires de ces propositions acceptent ou rejettent.




- Samedi, l'entraîneur d'Evian, Pascal Dupraz, a dit que vous vous étiez moqués du football. Qu'est-ce que vous lui répondez ? Qu'en pensez-vous ?

Je ne sais pas quelle partie dans ma fonction d'entraîneur a pu laisser penser à une moquerie envers le football.

- Lui parlait du système de fin de match avec deux défenseurs de métier.

Lorient, lors du dernier match, s'est créé six occasions de buts, et a inscrit cinq buts. Et nous, on s'est créé douze occasions de buts, et nous avons inscrits trois buts. Et le seul but où il y avait une supériorité offensive a été le cinquième but. La manière de jouer d'André Ayew au niveau défensif s'est faite sans erreur, excepté à une reprise, lors du cinquième but de l'adversaire.

Quand on parle de déséquilibre d'une équipe, le signe qui met en évidence ce déséquilibre est qu'il y ait plus d'attaquants que de défenseurs à la fin des contre-attaques. Il y a aussi peut-être, le fait que Monsieur Dupraz, ignore la réalité, des joueurs que j'ai à disposition. Qu'au niveau du poste d'arrière droit, je ne dispose que de Brice [Dja Djédjé], [Mario] Lemina et [Aleyxis] Romao, ajouté au fait que Mendy ne soit pas présent et que nous étions dans l'obligation de gagner, m'a fait opter pour Ayew-Thauvin au lieu de Morel-Thauvin. Et que cela n'a pas été la raison pour laquelle nous avons encaissé cinq buts.

Et pour clore ce sujet, s'il avait la moindre petite idée de la situation dans laquelle nous sommes actuellement, il n'aurait pas pu utiliser le verbe "se moquer" (Marcelo Bielsa assez ému).

- Monsieur Bielsa, l'objectif du club était la Ligue des champions, l'accès à la deuxième voire à la troisième place. Comment voyez-vous la fin de saison, pensez-vous que l'OM peut encore finir troisième ?

A chaque fois [que je m'exprime à ce sujet], j'ai moins d'arguments d'autorité pour pouvoir générer de l'espoir. Parce que l'espérance ne peut pas seulement se traduire en volontés qui ignore les antécédents. Pour moi, bien sûr, chaque point que nous réussirons à gagner sera précieux, en dépit de ce que signifie ce à quoi l'on a droit grâce à ce point.

Ce que je ne peux pas faire, c'est diffuser de l'optimisme à l'intérieur de ce climat qui a été généré par ces quatre défaites.





- Il a été reproché au président de l'OM Vincent Labrune, de ne pas assez taper du poing sur la table auprès des joueurs. Est-ce qu'il est autorisé à rentrer dans le vestiaire ?

La manière de gérer les joueurs de ma part est suffisante comme intervention. Et, en plus, vous vous insistez sur le fait de responsabiliser les joueurs. Et les joueurs ont joué, je dirais presque, encore plus, que ce que ne leur permettaient leurs possibilités.

Ils ont offert réellement tout ce qui était nécessaire, et tout ce qu'ils pouvaient donner. C'est pour cette raison que je demande, qu'est-ce qu'on pourrait leur réclamer, qu'est-ce qu'on devrait leur réclamer ?



Ce qui se passe, c'est qu'à vous, il est insuffisant de décrire où est la vraie responsabilité. N'importe quel leader, s'il devait décrire sa responsabilité avec une seule phrase, sa fonction serait d'éviter que ceux qui sont sous sa conduite plient face à l'adversité.

Et bien sûr,cette équipe a dû affronter une avalanche d'adversités, une infinie adversité. Moi, je n'ai pas réussi à ce qu'ils [les joueurs] résistent à cela. Mais la responsabilité en revient à moi, et non aux joueurs. Mais, comme vous, vous ne croyez pas ce que je dis, vous n'avancez pas dans l'analyse que moi je fais.

Moi, bien sûr que je souhaite trouver des explications. L'explication sincère que je vous donne est celle que j'ai présenté antérieurement. Quand moi je dis que les joueurs ont joué bien au-dessus de leurs possibilités, je ne le dis pas sans avoir analysé profondément cela.


Mais ce qu'il se passe, c'est qu'il y a un autre type de regard pour expliquer les défaites. Les fissures, les bagarres, les différences/conflits, la fatigue, car cela génère beaucoup de possibilités pour pouvoir avancer dans l'analyse.

Si c'était vrai, de mon point de vue, il me serait plus facile d'utiliser les idées que je viens là d'avancer, mais pour moi, ce n'est pas vrai. Cela n'a rien à voir avec quelque chose de tactique, ou de physique, ni d'organisation ou d'ordre. Cela relève du fait que la limite face à la tolérance de l'adversité n'a pas été suffisante.

Et si vous demandez à n'importe quel spécialiste, il vous dira que le leader a pour fonction principale d'augmenter la tolérance à l'adversité.

Il y a un mot qui est la résilience. C'est un mot qui vient de la physique, qui évoque la capacité d'un corps à maintenir sa forme même s'il est contraint d'évoluer. Moi, je n'ai pu maintenir la forme de l'équipe face à l'adversité, et les joueurs ont tout donné pour que cela n'arrive pas. Mais cela est quand même arrivé.




- Vous refusez quoi qu'il arrive Monsieur Bielsa, l'idée parfois diffusée, qu'en France, les joueurs n'acceptent pas, ou n'arrivent pas à assumer un coach exigeant, comme c'est le cas avec vous ?

Si vous observez ceux qui cherchent à occuper le poste que moi, momentanément, j'occupe, ils disent tous qu'ils sont capables de faire ce qu'à moi on me reproche. Ils sont tous flexibles, ils sont compréhensifs, ce sont tous des hommes de clubs, tous travaillent en commun, parce que pour ainsi dire, c'est toutes les choses qu'on me reproche à moi, et c'est aussi ce sur quoi on m'a fait des éloges à la fin de la première partie de championnat.

De manière concrète, on peut dire que les joueurs français n'ont aucune chose qui les limite ou ne les empêche d'être en adéquation au projet de n'importe quel entraîneur. En ce moment, que ce soit Mendy, Imbula, Lemina, Thauvin, Michy ou Brice, tous termineront dans des grandes équipes ou dans des grands championnats, et ils finiront tous par avoir une valeur de 30 millions d'euros. Et ces cotations ont à voir avec la valorisation qu'on fait sur les joueurs en rapport avec l'élite. Personne ne pense que quelqu'un va dépenser cette somme pour un joueur qui n'accepte pas l'exigence.

- Soixante millions, si vous vendez Imbula et Mendy, vous allez pouvoir recruter Monsieur Bielsa !

[Question non traduite. Marcelo Bielsa quitte la salle.]





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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

Messagepar pretender » 15 Juin 2015, 11:03

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 08/05/2015, OM-AS Monaco, 36e journée de championnat de Ligue 1.






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- Est-ce une pression positive qu'il n'y ait pas d'autres choix que de s'imposer face à Monaco dimanche pour espérer jouer l'Europe cette saison ?

Pour chaque match, notre but à nous est de l'emporter. Et il en va de ce match aussi.

- Et par rapport à l'Europe du coup, ce sera peut-être la dernière chance de jouer la Ligue Europa ?

Fabrice Olszewski : Vous voulez parler de la Ligue des champions peut-être ?

La journaliste interrogée : Oui...

Marcelo Bielsa : Oui, c'est très important pour nous de pouvoir jouer la Ligue des champions. Et je comprends le sens de votre question et je suis d'accord avec vous, c'est une pression positive.

- Quelle incidence cela aurait pour le club de ne pas accéder à la Ligue des champions ?

De la frustration car on avait les moyens de réussir.

- Justement Monsieur Bielsa, avant Metz, vous aviez un petit peu décrété l'union sacrée, à l'image du discours du président Vincent Labrune. Etes-vous toujours sur cette dynamique avant ce match contre Monaco ?

On n'a jamais été désunis face au but que l'on poursuivait.

- Est-ce que les messages d'encouragement du président, du directeur général, du club dans son ensemble, avant Metz, ont été positifs d'après vous ?

Oui.





- Quand on n'a plus gagné un match à domicile depuis plus de trois mois, quand on n'a pas gagné un match face aux trois premiers du classement, se dit-on qu'il faut changer quelque chose tactiquement ?

Ce ne sont pas des changements tactiques, ce serait plutôt des améliorations.

- Quelle sorte d'améliorations ? Pouvez-vous nous en faire part ?

Durant l'année, vous avez vu jouer l'équipe. L'équipe a un style, une manière de jouer. Et cette manière, ce style de jeu, des fois, on arrive à bien le développer, d'autres fois non. Ce que nous devons faire, c'est améliorer le style de jeu que nous avons. Les équipes ne changent pas de style. Le changement de style de jeu est très difficile et ne se fait pas d'une semaine à l'autre. C'est un projet qui se fait sur un temps beaucoup plus long. Une fois que le style de jeu a été établi, on cherche à le polir. Il n'y a pas de style meilleur ou pire. Mais seulement des styles plus ou moins bien exécutés.

- Quelle part de responsabilité considéreriez-vous comme personnelle en cas de non qualification à la Ligue des champions ?

[Elle est] totale.

- Est-ce que vous considérez que l'entraîneur de Monaco [Leonardo Jardim] pratique un peu l'antithèse de ce que vous proposez ?

Je ne dirais pas opposé mais il y a des différences, oui.

- Il [Jardim] privilégie l'aspect défensif par rapport à vous, l'assise défensive de son équipe par rapport à une équipe vraiment tournée vers l'attaque.

Oui, ça, ce sont les différences de style. J'estime beaucoup la manière dont il a réussi à faire jouer son équipe. Pour une équipe qui se spécialise à défendre, à bien défendre, il a réussi assurément. Evidemment, c'est une des équipes qui défend le mieux. Et les autres aspects du jeu sont compensés, car cela lui a permis d'arriver là où il est arrivé, dans toutes les compétitions auxquelles il a participé.





- Monsieur Bielsa, vous n'avez pas été nominé dans les trophées UNFP qui récompense le meilleur entraîneur de Ligue 1. Est-ce que vous êtes quelque part déçu que ce football offensif que vous prônez ne soit pas récompensé, ne serait-ce que par une présence dans la short list qui a été nominé ?

C'est un vote. Tous les entraîneurs y ont participé. C'est l'expression d'une valorisation collective. Il faut l'accepter, et en plus de l'accepter, je suis d'accord. Je ne considère pas que je doive être signalé comme l'un des meilleurs entraîneurs du championnat, car le travail que j'ai fait ne le mérite pas.

- Est-ce que vous ne pensez pas que le football français est un peu protectionniste ? Qu'il y ait un peu de défiance envers les techniciens étrangers ?

Non, car ici il y a des entraîneurs étrangers qui ont triomphé. Ils ont été reconnus. Sans aller plus loin, je crois que Carlo Ancelotti lors de son passage au PSG a été récompensé par les entraîneurs. Et, en plus, fondamentalement, ce que je considère pour valoriser l'opinion des entraîneurs français, c'est la grande quantité d'entraîneurs avec beaucoup de prestige qu'a donné le football français. C'est pour cela que l'opinion des entraîneurs français, que cela ait ou non à voir avec moi, est une opinion à prendre en considération, à écouter. Car c'est un milieu qui a généré de très grands entraîneurs. Et ça, ce n'est pas mon opinion mais une réalité.

- Est-ce que cela signifie que vous-même, vous n'avez pas voté pour vous ?

Non (rire). Je n'ai pas voté pour moi. Si je vous dis que je ne me sens pas parmi les meilleurs, comment pourrais-je voter pour moi ?

- Certains entraîneurs ont donné leur vote. Vous nous donnez votre compo' des fois, est-ce que vous pouvez nous donner votre vote ?

Non, parce que le vote était privé. Si cela avait été public, je n'aurais pas eu de problème à le donner.

- Certains entraîneurs l'ont donné.

Les organisateurs ont tous nos votes. S'ils veulent, ils peuvent les rendre publics. Simplement, je ne veux pas prendre le risque de faire quelque chose qui soit différent de ce qui devrait être fait. Je n'ai aucun problème à exprimer mon opinion, mais je ne veux pas m'exclure des règles d'une organisation. Si l'organisation veut les rendre publics, ils peuvent le faire.

Ce qui serait étrange, c'est qu'un vote privé après soit rendu public. Mais cela est simplement une question d'organisation.





- Est-ce que du coup, vous pouvez nous donner votre compo pour dimanche ?

Je ne l'ai pas encore définie.

- Est-ce qu'il y a des incertains ? Brice Dja Djédjé par exemple ?

Brice, non, ne pourra pas jouer.

- Est-ce que Thauvin revient dans le groupe ?

Oui.

- Est-ce que vous pouvez nous expliquer avec plus de recul cette mise à l'écart. Etait-ce pour son bien ? Etait-ce pour faire un exemple dans votre groupe ? Qu'est-ce que cela signifie ?

Non, non, j'ai déjà répondu à cette question. Mais je n'ai aucun problème à répondre de nouveau. Il n'a eu aucun problème d'aucune nature. Cela a été un choix, que je prenne un autre joueur à sa place.

- Mais qu'est-ce qui a changé cette semaine, par rapport à la semaine précédente ?

C'est la même chose, mais à l'envers. Ce n'est pas que je réponde à la question ironiquement. A aucune question, je ne réponds de manière ironique. Lorsque j'ai répondu à la question sur l'appui de l'institution en fonction des résultats, j'ai eu l'impression que ma réponse était interprétée comme ironique, mais moi, je ne réponds jamais de manière ironique à une question. Moi, je pense toujours que les questions sont plus intéressantes que les réponses et je crois que j'ai raison (rires).

- Juste une précision concernant Florian Thauvin, on peut quand même se poser la question du pourquoi. C'est quand même un joueur que vous avez décrit comme un futur talent, un des plus grands talents du football européen, vous le disiez il y a encore quelques mois. Donc c'était quoi ? C'était un problème mental ? Physiquement, il n'était pas là ? Pour qu'il y ait dix-huit joueurs supérieurs à lui, c'est quand même qu'il y avait un petit souci. Et là, par contre, vous n'avez pas répondu.

Quand je prends des décisions, je compare des footballeurs. Il ne peut pas en être autrement. Dans cette comparaison, il y a un nombre très élevé de données. Chaque donnée a une influence spécifique pour chaque joueur dans chacune des catégories de ces données auxquels on fait appel. Et finalement, je choisis selon mon évaluation. Mais il paraîtrait qu'il y a quelque chose que je ne dis pas alors que c'est seulement ce que je décris...

- Alors moi, je répète ma question. Florian Thauvin sera-t-il titulaire dimanche soir ?

Je n'ai pas décidé de la formation.





- Ma question était : comptez-vous utiliser Lucas Ocampos malgré l'accord entre les deux présidents ?

Lucas Ocampos peut, dans le cadre du règlement, être utilisé. D'un point de vue éthique, le regard de l'institution indique qu'il ne serait pas convenable que le joueur participe, même s'il y a un droit légal à l'utiliser. Il n'y a aucun inconvénient légal à l'utiliser. Je pense que les compromis de type moral ont le même poids que ceux qui sont écrits. Ce qui veut dire que je suis d'accord avec le regard du club, et que je crois que le meilleur pour Lucas Ocampos est qu'il ne participe pas à ce match. Car il se transformerait en un instrument qui légitimerait une décision limite sur le plan de l'éthique.



- Est-ce que vous comprenez la mobilisation qui se poursuit pour que vous restiez à l'OM, avec notamment des supporters qui sont en bas du centre [Robert Louis-Dreyfus], même les jours où ils ne peuvent pas rentrer. Est-ce que vous la comprenez, et qu'est-ce que cette mobilisation vous inspire au fil des jours ?

Je me suis déjà exprimé à ce sujet. Le fait de réitérer une réponse me place dans une position démagogique. La seule chose que je peux dire est que je les remercie.



- Est-ce que vous pouvez juste nous dire un mot sur votre façon d'apprécier le doublé de Lionel Messi [référence à son doublé lors du match aller de la demie-finale de Ligue des champions remportée 3-0 par le FC Barcelone contre le Bayern Munich (match du 6 mai 2015)], votre compatriote. Je crois que vous ne l'avez pas eu sous vos ordres quand vous étiez à la tête de la sélection d'Argentine aux jeux olympiques. Mais avez-vous vibré tout simplement devant les actions de Messi mercredi ?

Oui, oui, j'ai aimé sa manière de jouer. Il a produit des moments inoubliables de football. Il a joué, il a marqué et en plus, il a fait jouer les autres.




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