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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 12:57

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 12/12/2014, AS Monaco-OM, 18e journée de championnat de Ligue 1.





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- Est-ce que la prestation de Monaco et la bonne série que viennent de réaliser les Monégasques vous inquiète un petit peu en vue du match ?

C'est une grande équipe du championnat. Effectivement, elle effectue actuellement une meilleure partie du championnat qu'à ses débuts. On respecte leurs forces et on fera l'impossible pour réussir à gagner.

- Au regard de vos défaites face à Paris et Lyon à l'extérieur, est-ce que cela vous incite à revoir un peu l'approche tactique de cette rencontre ?

Non, la tactique est toujours la même, essayer de gagner. Défendre mieux que eux n'attaquent et attaquer mieux qu'ils ne défendent.

- Et toujours par rapport à ces deux défaites face à Lyon et Paris, estimez-vous qu'une victoire éventuelle face à Monaco peut faire passer un cap à votre équipe ?

Les victoires aident toujours à se sentir mieux, et on essayera toujours de l'emporter.

- Est-ce que c'est Dimitri Payet, l'homme clé de l'OM en ce moment ? Que pensez-vous de sa forme ?

Lui, il a un rôle d'organisateur de nos attaques. Et on peut voir avec évidence qu'il remplit ce rôle de manière satisfaisante. Ce qu'il fait n'est pas simple. Bien sûr l'équipe a besoin de son influence, mais pas seulement. Mais il y a d'autres aspects qui sont aussi importants : convertir les occasions de buts en buts, réussir à faire à ce que le ballon lui parvienne facilement, qu'il y ait des options de jeu sur les côtés, et que la récupération du ballon soit rapide et effective.

- Visiblement, Florian Thauvin est sorti plus tôt à la mi-temps du vestiaire contre Metz. Est-ce que c'était une volonté de votre part, pour qu'il médite tout seul sur ce qu'il a à faire ou est-ce que le ton est monté entre vous ?

Non, je ne me suis pas aperçu qu'il était sorti plus tôt. Et cela ne répond à rien de particulier.





- Monsieur Bielsa, la saison passée, Monaco a finit deuxième et était au coude-à-coude avec Paris. Est-ce que vous êtes devenu le candidat ou le dauphin numéro 1 dans la lutte pour le titre ?

Je crois qu'il n'est pas convenable d'anticiper nos points de vue à ce sujet. Ce qui s'est passé jusqu'à présent, on peut le vérifier. Mais ce qui se passera à l'avenir est hypothétique. En ce qui concerne ce qu'il s'est déjà passé, vous pouvez déjà avoir vos conclusions. Quant à ce qui va venir, moi je n'aime pas trop anticiper.

- Concernant Gignac, au-delà de ses performances, est-ce qu'il incarne pour vous l'état d'esprit que vous souhaitez voir dans votre groupe, la grinta qu'il affiche, c'est un peu l'âme de l'OM aujourd'hui ?

C'est un joueur qui arrive à contaminer les autres. Il transmet de l'énergie, il arrive à faire que cela influe sur l'équipe, et sa fonction spécifique, il arrive à la remplir en inscrivant des buts, et ces deux aspects sont les éléments par lesquels il arrive le plus à influer sur le groupe.

- C'est un relais privilégié pour vous ?

Je n'ai pas grand chose à dire de particulier. Quand le message est individuel, je le dis à chacun d'eux. Et quand c'est collectif, je parle avec tout le monde.

- On parle beaucoup de la bonne forme de Dimitri Payet et de celle d'André-Pierre Gignac. Mais, à votre avis, quelle est l'importance de Steve Mandanda depuis le début de saison ?

Cela a été un joueur clé, pour que dans le dernier tiers des matchs disputés à ce jour, on puisse garder les résultats que l'on avait réussi à obtenir. Il a réussi à résoudre des actions qu'il était très difficile de résoudre. Et il a transmis calme et confiance au reste de ses coéquipiers.

- Est-ce qu'il reste beaucoup d'incertitudes sur votre composition d'équipe avant le match contre Monaco ? Est-ce qu'il y a des joueurs qui risquent de ne pas participer pour cause de blessure ?

Les joueurs qui n'ont pas participé avec beaucoup de régularité sont Imbula, Payet et Barrada. Je réfléchis pour voir s'il y a une personne en plus. Thauvin aussi. Mais je n'ai pas la certitude qu'ils vont être absents, je pense plutôt le contraire.





- A l'image de Payet, Gignac ou Mandanda dont on vient de parler, on a l'impression que cette année, tous les joueurs franchissent un palier. Quel est le secret pour vous en tant qu'entraîneur pour réussir à tirer le maximum de leur potentiel ?

Sincèrement, je n'arrive pas à trouver quelque chose qui me permette de répondre à votre question.

- Est-ce que c'est plus concernant le mental ? ... Vous savez comment les toucher ?

Votre question est une invitation à souligner quelque chose que je fais et qui n'existe pas en réalité.

- Monsieur Bielsa, quel est votre regard sur cette équipe de Monaco ? Est-ce que cela vous a surpris de les voir se qualifier premiers de leur groupe en Ligue des champions ?

La qualité première de Monaco, c'est que chaque poste est doublé par des joueurs de très haut niveau. Non, je ne suis pas surpris par leur position à laquelle ils ont fini dans leur groupe. Simplement, les hauts et les bas qu'ont toutes les équipes, eux ils les ont eu en début de championnat. Et, cela peut peut-être provoquer un regard de doute et après on n'a pu constater que tout au long du championnat, ils ont réussi à progresser et tous leurs problèmes se sont plus ou moins résolu.

C'est une équipe qui joue au niveau de ses individualités et au niveau de la compétence de son entraîneur.

- A Monaco, il y a un joueur qui s'appelle Lucas Ocampos. Est-ce un joueur que vous connaissez et est-ce un joueur qui vous plairait ?

C'est un joueur argentin, c'est peut-être pour cela que je le connais un peu plus. Il s'inscrit bien parmi les joueurs de qualité de l'effectif de Monaco. Je me réfère au fait qu'il y a des équipes qui ont des stars et il y a des équipes où tous les joueurs sont de même niveau. J'observe que l'effectif de Monaco est d'un niveau égal pour tous ces joueurs, et que ce niveau est très élevé. Et Ocampos entre dans cette logique.

- Il était dans la liste des douze joueurs que vous auriez aimé recruté durant l'été. Pourquoi lui et pas un autre joueur de Monaco ? Qu'est-ce qu'il a de particulier qui vous plaît ?

Non non, parler d'un joueur qui n'appartient pas à l'équipe que je dirige, je crois que j'en ai dit suffisamment.





- Est-ce que vous avez fait une nouvelle liste pour le prochain mercato ?

Non.

- Pour quelles raisons ? [Question non traduite]

Parce que je le ferais si le club me le demande si besoin et est en capacité de pouvoir se renforcer.

- Est-ce que vous êtes sûr de ne pas perdre certains joueurs au mercato ?

C'est une décision qui relève du domaine de responsabilité du club. Le club décide s'il vend et qui il vend, et s'il achète et combien d'argent il est prêt à dépenser. Il serait naturel qu'une fois qu'ils auront pris toutes ces décisions, ils en parlent avec moi.

- Pour l'instant, aucune décision [n'a été prise] que ce soit en arrivée ou en départ ? Est-ce qu'il y en a qui sont déjà actés ?

Non, comme je l'ai dit, jusqu'à présent, il n'y a aucune information que je pourrais vous donner en ce sens.

- Et si l'effectif reste en l'état, est-ce que vous êtes satisfait Monsieur Bielsa ?

Tout cela relève d'hypothèses et la seule chose idéale à faire consiste à parler de certitudes.





- Quand cet été, vous avez décidé de faire filmer tous les entraînements, quel était l'objectif ?

La seule donnée concrète dont je dispose, en rapport avec la question précédente, mais ce n'est pas non plus totalement concret, c'est qu'il y a la coupe d'Afrique qui se joue. Et cela va avoir comme effet d'avoir peut-être une absence de trois joueurs. Et cela n'est pas non plus concret, car nous n'avons toujours pas reçu la liste des joueurs qui vont participer à la CAN.

A propos de la question concernant les entraînements, cela permet d'augmenter les possibilités de correction.

- Au niveau des joueurs qui partent à la CAN, vous êtes obligé quand même d'anticiper leur remplacement, parce qu'il y a quand même des joueurs importants comme Nkoulou par exemple ?

J'insiste sur le fait qu'initialement, l'institution doit fixer sa position pour savoir si elle est disposée à prendre des joueurs et quel budget sera consacré à cette disposition. C'est pour cela que je ne peux anticiper sans avoir cette donnée qui détermine la suite logique.

- Hélène Foxonet : Je vais poser la question autrement. Est-ce que ce n'est pas trop tard, vu qu'on arrive quasiment en janvier, pour qu'il n'y ait pas de discussion entre la direction et l'entraîneur ?

Au niveau de la gestion du temps et des fonctionnements naturels, je préfère que ce soit l'institution qui prenne les décisions. Je crois et vous vous comprendrez bien, que la meilleure chose à faire est d'agir prudemment, pour que tout ce qui est à voir avec ce sujet du mercato, fonctionne de manière harmonieuse.

- Est-ce que le fait d'avoir un entraîneur étranger qui arrive en même temps que vous, vous a fait porter un regard un peu particulier et attentif sur ce qu'a fait Jardim jusqu'à présent ?

Je suis l'expérience des grands entraîneurs et particulièrement comment ils gèrent les moments difficiles. Dans notre travail, là où l'on apprend le plus, c'est de regarder et d'observer comment se comporte un grand entraîneur dans les moments difficiles. Et Jardim, sans tenir compte de ses antécédents avant Monaco, a démontré être très très bon dans cet exercice.

- Que pensez-vous de sa pratique du français ?

Sincèrement, je ne l'ai pas écouté.





- Pardon, j'ai une dernière question parce qu'André-Pierre y a fait référence tout à l'heure. Il nous a parlé des oppositions très intenses menées chaque semaine avant chaque match, en disant que celle de cette semaine annonçait un gros match. Je voulais savoir quelles étaient les consignes durant cette opposition et le rôle donné aux jeunes joueurs qui affrontent le groupe ? [Fabrice Olzsewski oublie cette seconde question et fait part alors à Marcelo Bielsa de ce qu'il présente comme une demande du journaliste de pouvoir participer à l'entraînement du jour.]

Je vais considérer cette demande et lui donner une suite favorable.

Je me réserve encore le droit de choisir la date, mais au cours du prochain semestre, je vous donnerais une réponse favorable pour assister à un entraînement.

- Ce que je voudrais savoir, c'est quelles sont les consignes durant ces oppositions-là [Fabrice Olzsewski : Ah, ok !] ?

Je n'ai pas donné de consigne particulière au cours du dernier match d'entraînement qu'il y a eu. Les jeunes ont pour consigne de réussir à trouver leur rôle dans l'équipe, et il n'y a rien de plus que ce que font aussi les titulaires.

- Monsieur Bielsa, une question. Je suppose que vous avez regardé Barcelone-PSG. Considérez-vous que le PSG a encore beaucoup de choses à faire avant de rejoindre le haut niveau composé par les équipes comme le Barça ?

Non, je n'ai pas vu le match.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 14:15

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 19/12/2014, OM-Lille OSC, 19e journée de championnat de Ligue 1.





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Bonjour !

- Comment est le groupe, y'a-t-il des incertains pour dimanche ?

Non, non, l'état du groupe est bon et on attend l'évolution de certains joueurs pour savoir.

- Vous ne nous donnez pas la composition de l'équipe pour notre dernière conférence de presse de l'année ?

Non, je ne le fais pas parce que ce n'est pas encore défini.

- Qui est incertain encore ?

Je préfère me référer à la formation collective quand elle sera sûre.




- Monsieur Bielsa, cela fait plusieurs semaines que nous disons que l'équipe est un peu fatiguée, émoussée. A chaque fois, vous dites non, parce qu'elle se procure des occasions mais est-ce quand même vous diriez que l'équipe a quand même moins d'allant ?

Je ne sais pas qui pense de cette manière et je ne connais pas les éléments qui vous permettent d'apprécier cette situation mais le match contre Monaco, pour prendre un exemple, a été le match de l'année où notre équipe a le plus courue. Et j'aimerais que vous me donniez votre point de vue sur ces données que je viens de vous donner. Car la question que vous avez posé ne prenait pas en compte cette donnée, car vous ne l'aviez peut-être pas ?

- Michel Aliaga : Je peux lui répondre. D'abord ce n'est pas que mon avis, c'est l'avis de la plupart de mes confrères, qu'ils soient régionaux ou nationaux. En plus, jusqu'à l'automne, l'équipe, qui faisait un énorme pressing, étouffait son adversaire et l'équipe adverse était étouffée dans son but. Et régulièrement, l'OM menait au score à la mi-temps. Alors que là, on sent quand même qu'il n'y a plus ce pressing, et on sent l'équipe un peu émoussée, même si elle a beaucoup courue à Monaco mais peut-être pas dans le bon sens ?

Vous ne voyez pas les matchs parce que pour pouvoir faire du pressing, l'équipe adverse doit pouvoir avoir le ballon. Il faut regarder ce qu'il se passe quand le gardien adverse a le ballon. C'est pour cela que j'essaye d'être équilibré sur mon point de vue mais ici, tout cela a été mis en avant de cette manière. Les journalistes disent que l'équipe est fatiguée, donc moi je prends comme exemple qu'aucune équipe n'a plus courue que Marseille et que, lors de cette dernière journée, l'Olympique de Marseille a couru le plus de kilomètres.

Vous, vous répondiez que l'équipe ne faisiez pas le pressing de la même façon qu'avant. Et moi je vous dis, vous ne regardez pas les matchs, et que si vous les voyez, vous ne voyez pas ces données, parce que le gardien de Monaco, tous les ballons qu'il a joués, il a évité de faire circuler le ballon dans son propre camp, il a balancé le ballon devant, dans notre camp. Donc on ne peut pas faire de pressing dans ces circonstances car il n'y a pas de ballon à récupérer. Moi, cette conversation m'intéresse donc je reviens vers vous pour vous dire qu'aucune équipe n'a courue plus que Marseille. Marseille a plus courue dans ce dernier match que lors de tous ces matchs d'avant, et le pressing, qui, pour vous, est une caractéristique, cette donnée ne peut s'appliquer quand l'équipe adverse ne met pas le ballon en jeu et joue des longs ballons directement dans notre camp.

Donc j'aimerais qu'avec ces trois éléments que vous nous donnez, vous reformuliez votre question.




- Monsieur Bielsa, d'une autre manière, on peut dire que le football n'est pas de l'athlétisme. Courir, c'est bien, mais courir à la quête du ballon est plus compliqué.

Jouer au football n'est pas de l'athlétisme, je suis totalement d'accord (rire). Courir derrière le ballon pour l'équipe qui a le plus de possession de balle du championnat, qui n'a pas perdu la possession du ballon face aux 18 adversaires qu'elle a affrontés, si ce que je dis n'est pas vrai... -donnez-moi une marge d'erreur de 5 % pour n'importe quelle chose imprévue qui puisse se passer, parce que je ne veux rien dire de différent de la vérité-, [je ne sais pas ce que c'est]. Donc l'intervention de la personne qui a dit "Buenos dias" rend encore pire le développement de la polémique à laquelle on fait allusion. Moi, je ne suis pas préoccupé par le fait d'échanger des idées avec vous. Cela m'enrichit car cela me permet d'obtenir des données que je ne possède pas, mais de manière évidente, il manque de la consistance à votre point de vue.

- La fatigue peut aussi se juger par le manque d'inspiration et le manque de justesse technique. Et en deuxième mi-temps, vous n'avez eu qu'une occasion réelle. N'est-ce pas là peut-être un signe de fatigue ?

C'est tout à fait vrai. Et cette appréciation est totalement inappropriée vis-à-vis de la conversation que nous avons actuellement. Moi, je vous dis tout cela sans aucune envie d'offenser quiconque. Il faut regarder combien d'occasions de buts, l'équipe a besoin pour marquer un but, tout au long de la saison, pour vérifier ou infirmer ce que l'on est en train de dire. Si on a besoin de X quantité d'occasions de but pour marquer un but, il est évident qu'il n'y aucun rapport entre le fait d'avoir des situations de but créées de situations de but réellement converties, tout au long de la saison.

Par ailleurs, moi, je maintiens ce dialogue avec vous, ce n'est pas parce que j'aime polémiquer avec les journalistes, cela fait trente ans que je fais ça. Et je sais avec quelle base théorique vous me posez ces questions et cette conversation reflète clairement ce que je dis. Ce qui me préoccupe, si vous me convaincquez qu'un joueur est fatigué, il va être fatigué. Pour le public, il en va de même. Si à une personne non experte, vous lui affirmez quelque chose de la sorte, il aura tendance à le croire sans chercher à aller voir plus loin. Donc cette conversation, je la destine à la fois au public et aux joueurs.

Parce que là, si vous parlez de fatigue, sans prendre en compte le rendement physique de l'équipe, si vous parlez de pressing sans savoir s'il est possible de le faire, et si vous parlez de fatigue qui empêche la justesse technique, et que c'est pour cela qu'il y aurait un manque d'efficacité, sans comparer les données tout au long de la saison, qui indiquent que le degré d'erreurs, c'est-à-dire le nombre d'occasions que l'on se créé pour mettre un but, cela ne permettrait pas de tirer la conclusion que vous nous avez proposé.





- Est-ce que cela veut dire tout ça que, finalement, c'est Monaco qui a gagné ce match et pas l'Olympique de Marseille qu'il l'a perdu ? Que Jardim a trouvé la solution contre le système Bielsa ?

Je ne comprends pas la conclusion de votre question.

- Vous nous expliquez tout à l'heure que lorsqu'on étudie la possession de balle de plus près, il faut voir comment le gardien a dégagé ses ballons pour éviter le pressing marseillais. Est-ce que c'est une solution que tous les autres clubs vont pouvoir utiliser pour contrer ce système de pressing marseillais ?

Si le Monsieur voit que de ne pas avoir le ballon, courir moins, attaquer moins, avoir moins d'opportunités de buts, est le chemin pour construire un style, il est tout à fait légitime que vous pensiez cela. Et si vous pensez que Monaco a gagné parce qu'ils n'ont pas mis le ballon en jeu, moins couru et attaqué, parce qu'ils ont eu moins d'occasions, si vous pensez comme cela, il est logique que vous pensiez que Monaco a gagné.

- Et vous, vous croyez quoi ?
- Pour revenir à ce dont on parlait tout à l'heure, si vous avez des chiffres depuis le début de saison, vous marquez au bout de combien d'occasions en moyenne ?

Moi, je donne mes conclusions en fonction des données que les gens me font. Les données si vous pensez en avoir besoin, il faut que vous les trouviez vous mêmes.

- Nous sommes au bout quasiment des matchs aller, il en reste un. Quel regard portez-vous sur la Ligue 1 que vous avez découvert tout au long de ces premiers mois ?

N'oubliez pas qu'il faut que vous preniez en compte que Marseille est l'équipe qui a marquée le + de toute la Ligue 1 parce que le dialogue est surréaliste. Parce que vous êtes en train de discuter la capacité de Marseille de mettre des buts, pour l'équipe qui en a le plus inscrit de toute cette saison. Dans les classements, sur la colonne de droite, vous avez le nombre de buts marqués. Vous pouvez seulement voir ça, vous n'allez pas besoin d'aller chercher plus loin.

- Ce n'était pas une critique ou un jugement, c'était juste une question.

Non, cela fait vingt minutes qu'on parle de l'efficacité de Marseille.

- Non, on se demande pourquoi elle est fatiguée. Si elle est fatiguée.

Non, de la fatigue qui a un rôle sur l'efficacité. On parle des conséquences de la fatigue, pas de la fatigue en elle-même.





- Donc je reviens à ma question. Vous avez vu les cinq premiers mois la Ligue 1. Je vous demande quel jugement portez-vous sur cette Ligue 1 que vous avez découvert. Est-ce qu'il y a des clubs qui vous ont surpris ? Comment vous trouvez le niveau de la Ligue 1, etc. ?

Je pense que le football français a les meilleurs jeunes joueurs du monde et cela me paraît être la chose qu'on peut retenir de ce championnat. Et les meilleures équipes du monde vont acheter quinze joueurs de ce championnat. Et probablement des joueurs dont je ne sais qu'ils sont déjà vendus. Et je dis quinze mais ce nombre peut être encore plus élevé.

- Vous avez peur que ces clubs viennent vous prendre ces joueurs ?

Non, au contraire, c'est une source de fierté.

- Est-ce qu'il y a des clubs dont vous avez appris des choses ?

C'est une question à laquelle j'aurais besoin de temps pour répondre car elle a besoin d'analyses, de données et je n'ai pas ce temps. Comme dans toute compétition, les équipes brillent par cycles, comme Reims par exemple.





- Monsieur Bielsa, la perspective d'être champion d'automne, c'est très anecdotique ou ce serait une juste récompense ?

Ce serait anecdotique mais j'aimerais bien y parvenir pour les joueurs qui ont mis beaucoup d'entrain pour arriver là. Et ce n'est pas si anecdotique que cela, car pour y arriver, il faut gagner. C'est anecdotique de terminer premiers, mais gagner est indispensable.

- Vous pouvez faire un premier bilan de ces six premiers mois à l'Olympique de Marseille ?

Moi j'observe toujours ce que je n'arrive pas à faire, et non ce que j'ai réussi à faire.

- Un petit mot sur votre rencontre avec Zidane. Pas forcément sur ce qu'il s'est dit mais sur le plaisir de voir Zidane.

Zinedine Zidane est un monument vivant du football. Je le vois plus comme une statue que comme un être vivant. En fait, il exerce une fascination incroyable. On est d'une époque où la fascination pour le talent et l'admiration pour le passé, procure de l'émotion. Avec les temps qui courent en ce moment, on ne prend pas en compte l'émotion comme la personne à ma droite. On ignore tout ce qu'il s'est passé pour réussir. Avoir eu Monsieur Zinedine Zidane à mes côtés, et en plus sachant qu'il était là pour m'écouter, a été un moment inoubliable et chaque chose dont je lui parlais, je lui posais la question, "vous vous en pensez quoi ?", et lui m'a répondu que ce n'était pas important ce que je pensais moi.

Il exerce ce pouvoir d'inhibition sur le commun des mortels. C'est très difficile de s'exprimer sur cette sensation. Comme la conférence de presse s'apprête à se terminer, j'aimerais synthétiser une idée, comme toujours le disent les médias, vous faites l'intermédiaire pour le public, la conférence de presse a commencée par un groupe de personnes qui disaient que l'OM était fatigué en prenant comme base le fait que l'OM ait le plus couru.

Et d'après de véhiculer cela, en faisant le rapprochement entre efficacité et fatigue, en ignorant qu'on parle là de l'équipe qui a marqué le plus de buts. Et en ne prenant pas compte de la donnée "quantité de situations qu'il a fallu se créer pour marquer un but", pendant les différents moments de la saison.

Je suis déçu que les affirmations ne s'appuient pas sur quelque chose de concret. C'est décevant que les conclusions d'une défaite, s'appuient sur le fait que celui qui tire le moins au but, celui qui propose le moins, soit celui qui ait mérité de gagner le match seulement du fait de ces trois éléments. Parce qu'en parallèle, il y a constamment une demande de beauté du jeu, il y a une demande constante que le jeu soit plus en conformité avec l'esthétique qu'avec l'efficacité. Je confirme que les médias valorisent la beauté quand cela va de pair avec l'efficacité, et que ces médias abandonnent la romance et la beauté du jeu quand les résultats n'accompagnent pas l'efficacité.

Finalement, les responsables du fait que le public pense que seule la victoire compte, ce sont les médias, parce que c'est aussi comme ça que les médias pensent.

- Je vous trouve très injuste avec nous parce que vous avez quand même été encensé ces premiers mois. Ca, c'est en préambule. J'avais une dernière question, par rapport à San Lorenzo, le club argentin qui rencontre le Real Madrid dans le Mondial des clubs.

(M. Bielsa répond à la première partie de la question : ) Mais vous pensiez comme ça, jusqu'à ce que Marseille ne gagne plus.

- Hélène Foxonet : Non, sur le match de Lyon, il n'y a pas eue cette même analyse.

Toutes les règles ont des exceptions, et vous aussi vous le savez. Que les soutiens, on les vérifie lors des défaites et pas dans les victoires, c'est un autre sujet. Moi, de plus, je suis un fondamentaliste à ce sujet, et c'est pour cela que probablement, c'est vous qui avez raison.

(M. Bielsa revient sur la seconde partie de la question : )
Je n'ai pas suivi cette compétition pour avoir des choses à dire dessus.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 18:03

Saison 2014-2015. Conférence d'André Ayew le 19/12/2014, OM-Lille OSC, 19e journée de championnat de Ligue 1.



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[En attente]

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 18:15

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 02/01/2015, Grenoble Foot 38-OM, 1/32es de finale de Coupe de France.





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- Monsieur Bielsa, est-ce que la semaine de congés vous a fait du bien, vous a permis de vous ressourcer un petit peu. En aviez-vous besoin après cinq mois de travail ?

Oui oui, c'était une pause nécessaire et cela a fait du bien.

- On en avait parlé un petit peu avant le dernier match. Qu'est-ce qui vous a marqué durant ces cinq mois à Marseille, au niveau du club ? Etes-vous satisfait, content de l'implication des joueurs ? Etes-vous satisfait de ces cinq mois ?

Les évaluations sont toujours liées aux résultats. Et les résultats partiels n'ont pas beaucoup de valeur. L'importance, c'est ce qui arrive à la fin de la compétition, et l'idéal serait d'attendre que le championnat soit terminé et de se soumettre aux évaluations à ce moment-là.

- Vous avez eu un discours à l'entraînement avant le match de Lille, filmé par les caméras du club et qui a été coupé et diffusé dans plusieurs pays. Est-ce que vous avez eu l'occasion de constater cela et qu'est-ce que vous en pensez ? De voir ainsi vos propos reformulés par de nombreux supporters qui vous prennent en exemple.

Ce discours correspond à quelque chose de privé. Et le fait qu'il soit rendu public n'invalide pas ma position, du fait que je ne fais aucun commentaire sur les conversations privées.

- On vous a vu avant le match contre Lille un petit peu recadrer certains joueurs qui se seraient un peu moins impliqués à l'entraînement. Sentez-vous dès cette reprise que le groupe est concerné et fixé sur les matchs qui arrivent ?

Les travaux collectifs exigent durant leur développement des corrections constantes.

- Comment avez-vous retrouvé votre groupe, après une petite semaine de vacances ? Dans quel état est votre groupe ?

L'état d'esprit et l'état physique sont très positifs et témoignent de beaucoup d'enthousiasme.

- Mis à part Romain Alessandrini, y a-t-il des incertains ou des forfaits ?

Non. Seul Alessandrini est indisponible.

- Est-ce que cette coupe prend une importance supplémentaire après votre élimination en coupe de la Ligue ?

Comme j'en ai tenu compte à chaque fois, tous les matchs officiels sont des matchs importants de la même manière.

- Est-ce que c'est aussi important au regard de l'ensemble de votre groupe pour le concerner, sinon il va rester très peu de matchs à jouer ? Uniquement le championnat.

Oui, exactement. Je pense que tout le monde a le même nombre de chances de jouer même si les compétitions sont différentes.

- Est-ce que vous savez si vous allez faire jouer la meilleure équipe possible, ou si vous alors faire un petit peu tourner, tester des joueurs, des schémas, dans l'optique aussi de l'absence de Nkoulou et Ayew prochainement ?

Je vais prendre en compte ces deux points de vue, essayer d'harmoniser les deux choses.

- Aujourd'hui, vous n'avez pas encore pris de décision là-dessus ?

Non, sincèrement, non, pas encore.

- Est-ce que la performance plutôt très bonne de Michy contre Lille peut [vous à] amener à réfléchir quant à son dispositif tactique ?

Au niveau du système de jeu, cela ne changera pas. Michy a très bien joué ce match. Normalement, dans cette position, c'était Dimitri Payet qui y jouait. Dimitri Payet était justement à son poste l'un des meilleurs joueurs du début de championnat. Donc les deux options sont possibles et sont bonnes.

- A la fin du match contre Lille, Jérémy Morel est rentré pour permettre à Benjamin Mendy d'évoluer un cran plus haut. Etait-ce une possibilité pour le prochain match de voir Benjamin Mendy un cran plus haut ?

C'est une alternative, peut-être pas la première, mais c'en est une.

- Est-ce que vous avez déjà étudié ou parlé aux joueurs du jeu de l'équipe grenobloise ? Si oui, quelles sont les qualités de cette équipe ?

C'est une équipe avec une bonne attaque, prolixe et qui ose jouer au ballon. Qui tente toujours de jouer. Et c'est une équipe à la fois jeune mais aussi expérimentée qui utilise ses dernières caractéristiques à bon escient.

- Un mot sur Florian Thauvin qui retrouve son club formateur, que pouvez-vous nous dire sur lui et sur sa première partie de saison ?

C'est un joueur plein de capacités, avec un très grand potentiel pour déséquilibrer l'adversaire. Et j'imagine qu'avec le temps, il va se transformer en l'un des meilleurs joueurs du monde.

- Il y a quelques mois encore cinq joueurs de l'effectif pro étaient concernés par les éliminatoires de la CAN. Finalement, ils ne seront que deux à partir en coupe d'Afrique [des Nations]. Est-ce que cela change quelque chose dans votre vision du mercato qui s'ouvre demain ?

[Marcelo Bielsa revient sur Florian Thauvin.]
Une minute (à Fabrice Olszewski). Ce pourra être un des meilleurs joueurs de France qui pourrait devenir un des meilleurs joueurs du monde.

Au sujet du mercato, j'en ai parlé au mois de septembre, donc je considère que ce sujet est clos.

- Il va y avoir demain après-midi un match de rugby à Grenoble, donc la veille du match. Est-ce que le coach et son staff ont eu des garanties nécessaires afin de savoir si la pelouse ne serait trop abîmée ?

C'est une réalité qu'il faut assumer. La pelouse va souffrir avec ce type de match. Mais je ne considère pas cela comme un élément à montrer du doigt car cela sera une difficulté pour les deux équipes. Et comme l'équipe qui va nous recevoir partage son terrain de jeu avec un autre sport, cela ne devrait pas poser problème.

- Est-ce que vous connaissez l'importance que cela a, à Marseille, la coupe de France ? Que c'est le club en France qui en a remporté le plus. Que c'est un petit peu comme en Espagne, la Copa del Rey. Est-ce que vous mesurez aussi cette attente car cela fait vingt-cinq ans que le club ne l'a pas remporté ?

Je connais la tradition de la coupe de France à Marseille, et je connais tous les titres remportés par Marseille. Et c'est notre obligation d'être à la hauteur de Marseille et des titres de cette compétition.

- Même si vous nous aviez bien noté que vous aviez bien parlé du mercato en septembre, là il s'agit d'un nouveau mercato. Est-ce que notamment un prêt de Doria vous semble judicieux afin qu'il ait plus de temps de jeu ?

La décision du club est d'incorporer seulement des joueurs, si seulement le club enregistre des départs. Ceci est l'information que j'ai.

- Avant le match de Lille, André Ayew nous expliquait qu'il serait là pour le match contre Grenoble et qu'il fallait voir avec vous pour éventuellement le match de Montpellier, le 9 janvier. Est-ce que vous avez la possibilité de le retenir quelques jours de son stage avec la sélection et de compter sur lui pour le match de championnat contre Montpellier ?

Non, je n'ai pas cette information.

- Est-ce que vous préparez un match de coupe à élimination directe de la même manière qu'un match de championnat ?

Oui, je prends toujours les matchs de la même manière.

- Vous n'allez pas insisté auprès des joueurs sur la nécessité de prendre Grenoble, une équipe de CFA qui évolue trois divisions en dessous, au sérieux ?

Si si, bien sûr, j'insiste là-dessus.

- On sait que vous n'aimez pas vous projeter sur trois mois ou quatre mois, vous nous l'aviez souvent dit. Vous vous projetez sur le match qui vient, ça, on l'a bien compris. Mais est-ce que, malgré tout, le fait d'être leader à la fin des matchs aller, qui est quand même une surprise pour beaucoup de gens, vous donne encore plus d'ambition et vous fait croire, pourquoi pas, à une première place au mois de mai ?

La réponse est inclue dans la question.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 18:42

Saison 2014-2015. Conférence de Michy Batshuayi le 02/01/2015, Grenoble Foot 38-OM, 1/32es de finale de Coupe de France.



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[En attente]

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 18:53

Saison 2014-2015. Conférence de Benjamin Mendy le 08/01/2015, Montpellier HSC-OM, 20e journée de championnat de Ligue 1.



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Donc avant toute chose, comme j'ai dit précédemment, j'aimerais faire une grosse pensée aux familles et aux amis suite à l'attentat de Charlie Hebdo.





(silence et début des questions de la conférence)

- Est-ce que vous avez digéré, analysé, est-ce que c'est toujours dans vos têtes, parce que c'est quand même énorme ce qu'il s'est passé dimanche soir à Grenoble ? (élimination contre le GF 38 en 1/32es de finale de Coupe de France)

Oui, c'est énorme. Après, c'est vrai, ça reste dans les têtes. C'est une grosse déception. Nous, les premiers joueurs, on est trop déçus. Après, pour les supporters, on sait que c'est incompréhensible d'avoir perdus là-bas à Grenoble, et on se doit de se racheter demain.

- Tu n'as pas peur que dès le début d'année, ça plombe aussi un petit peu ? Le fait aussi qu'il n'y ait plus qu'une compétition à jouer... Le groupe va peut-être être impacté aussi du fait que les "pseudo-remplaçants" aient encore moins de temps de jeu ?

Non, on n'a aucune peur. Les six premiers mois qu'on a fait, je pense qu'il n'y a pas tout qui est bâclé. Donc on est conscients de nos qualités, après, justifier la défaite, ça, on ne sait pas. Mais on sait qu'on doit impérativement se racheter dès demain.

- Mais au-delà de cette défaite, cela fait trois mois que vous n'avez pas gagné à l'extérieur. Comment tu expliques cette phase-là qui se prolonge ?

Je vais dire la même chose. Demain, on va effacer tout ça, et on va aller à Montpellier pour prendre les trois points.

- Et comment tu expliques la différence entre le visage que vous offrez à domicile et celui à l'extérieur ?

Le football, malheureusement, c'est comme ça... Quand on arrive à l'extérieur, pour nous on prend les matchs tous pareils. Après, c'est vrai, on a plus de facilités avec l'extérieur. Après, à l'extérieur, justifier, comme je l'ai dit, je ne sais pas. Certainement, le coach aura ses réponses. Mais après, voilà, on se concentre sur le match de demain.

- Justement, est-ce qu'on a la tête au foot avec ce qu'il se passe en ce moment ?

Oui, la tête, elle reste au foot. Comme je l'ai dit, c'est quelque chose de très grave ce qu'il s'est passé. Mais on reste concentrés sur notre job, mais c'est quelque chose de grave quand même.





- Est-ce que le coach a eu des mots durs après cette élimination ?

Non, pas forcément. Il nous a fait comprendre certaines choses. Et on a travaillé sur certains points. Et les mots, ils étaient... (Il coupe) Il a trouvé les bons mots.

- Que vous a-t-il fait comprendre ?

Il nous a fait comprendre que dans les matchs de coupe, il y a beaucoup de surprises. Après, Grenoble, sur les 120 minutes qui se sont passées, pour moi, ils étaient plus agressifs que nous, ils avaient plus d'envie.

- Est-ce que tu as été surpris sur ce match de rentrer en jeu, parce que tu es le troisième changement, et d'habitude, le dernier changement ne te concerne pas forcément, sauf blessure ou repositionnement tactique ?

Non, je n'étais pas surpris. Le coach sait ce qu'il fait, il a fait trois changements, c'est lui qui a décidé de ces changements et on doit répondre aux attentes du coach.

- Lui ou son staff t'ont dit quelque chose de particulier au moment d'entrer en jeu ?

Non, juste d'apporter offensivement.

- Montpellier, c'est la seule équipe qui vous a battu à domicile cette saison. Quel regard tu portes sur cette formation ?

C'est une bonne équipe. En ce moment, on fait de la vidéo sur eux. Après le regard qu'on a... Offensivement, ils ont des bons joueurs comme Mounier ou Sanson. Après, voilà, on reste Marseille, et peu importe ce qu'il s'est passé au match aller, demain ce sera un autre match. Et on va là-bas pour une belle copie.

- La vidéo concerne aussi le match aller ?

Non, ça concerne leurs trois derniers matchs on va dire.





- Le mercato est ouvert pendant encore quelques temps. Est-ce que vous vous dites que vous n'en avez pas besoin ? Que vous êtes bien comme ça, comme vous êtes ? Il y a des clubs qui ont besoin, ils le disent. Ou est-ce que vous, vous n'avez pas besoin ?

Je travaille pas dans le recrutement, je fais partie du club, je suis un joueur donc tout cela, ce n'est pas à moi d'y répondre.

- Non, bien sûr. Mais tu peux avoir une opinion. Tu peux dire "Non, finalement, le groupe fonctionne très bien, on n'a pas de lacunes à droite, à gauche, etc." Tu peux avoir une opinion là-dessus ?

Sur ça, je n'ai aucun commentaire à dire.

- Et par rapport à la défense, qui a été un peu pointée du doigt, même si cela a été une défaillance collective contre Grenoble. Le fait de savoir que votre "leader" défensif ne sera pas là pendant sans doute un mois, est-ce que cela provoque quelques inquiétudes aussi ?

C'est vrai que Nicolas est très important derrière, il nous parle souvent. C'est un leader. Après, il y a des joueurs pour compenser des départs. On a un bon groupe donc je pense que le coach saura faire une bonne équipe, un bon onze de départ pour compenser ces départs-là.

- Est-ce que tu te dis qu'avec le départ de Nico Nkoulou, positionné derrière toi, qui l'habitude de te replacer, qu'il va falloir hausser ton implication pendant son absence parce que, justement, celui qui va le remplacer ne sera peut-être pas capable de gérer la défense comme lui le faisait ? Est-ce que tu te dis que cela va augmenter ton niveau de responsabilité pendant son absence ?

Déjà, à chaque match, j'essaye de l'augmenter ma responsabilité. Parce que c'est important aussi pour moi-même. Après Nico me parle souvent, comme j'ai dit, c'est un leader. Après, il y a d'autres cas dans la défense qui peuvent nous donner des conseils comme Rod Fanni ou Jérémy Morel.





- En quoi tu as le plus progressé cette année ? Tu as été vraiment beaucoup critiqué l'année dernière. Cette année, cela a beaucoup changé.

Je pense que défensivement, je suis plus solide. Et sur le plan tactique aussi.

- Il y a cette vidéo qui est passée en fin d'année qui a fait le tour du monde. Où l'on voit une causerie de Bielsa à l'entraînement où il te prend, non, il discute avec toi, et il parle de toi en disant que tu as le niveau pour être dans les plus grands clubs européens. C'est un discours qui n'est pas nouveau, qu'il entretient depuis le début de saison, mais là, le fait que ce soit rendu public, quand tu l'as vu, est-ce que cela t'a gêné ? Comment as-tu vécu le fait que cette vidéo soit partagée des milliers de fois ?

Un jour ou l'autre, je pense que ce qu'il a dit, ça laisse à voir, je pense que c'est comme ça dans le football. Après, c'est vrai qu'il a dit de très belles éloges, mais j'essaye de rester humble. Ce n'est pas en disant cela que cela va forcément arriver. C'est à moi de faire le travail et d'être à l'écoute.

- Est-ce que tu pourrais jouer plus haut, comme on l'a envisagé, avec le départ d'André Ayew ? Est-ce que ça te semble envisageable, vous l'avez déjà travaillé à l'entraînement ou pas ?

A l'entraînement, on a déjà fait des phases où j'étais un peu plus offensif. Après, je peux, mais je préfère quand même jouer arrière gauche.

- Tu as toujours un petit peu de difficultés dans les changements de système ? Quand vous jouez à quatre, à plat, ou à trois défenseurs centraux, avec Brice et toi sur les côtés, ou, tu penses désormais que les deux systèmes sont véritablement bien assimilés ?

Pour moi, c'est pareil. Après, c'est vrai que quand on est en défense à trois, souvent, ça n'a pas donné de bons résultats, où l'on a concédé un peu plus de buts que quand on était à quatre. Mais, pour moi, ça devient pareil. Parce que dans le cours d'un match, même quand on est à quatre, ça peut se transformer à trois défenseurs dans l'axe et deux latéraux beaucoup plus haut.





- Est-ce que les fêtes vous ont fait du bien physiquement à l'ensemble de l'effectif ? On avait ressenti une certaine fatigue en fin de première partie. Est-ce que cela t'a fait du bien d'avoir une semaine pour te reposer ?

Oui, cela fait du bien à tout le monde, de retrouver ses proches, sa famille. Pour moi, ça, c'est la base pour reprendre de la force. Et je pense que cette semaine a fait décrasser tout le groupe.

- Après l'élimination à Grenoble, tu penses que Montpellier est une bonne équipe pour se relancer ? Pour rebondir ?

Il n'y a pas de bonne équipe pour se relancer. Je pense que Montpellier est une belle équipe de Ligue 1. Après, c'est à nous de faire le travail pour se relancer nous-mêmes. On ne compte pas sur les autres équipes.

- On a beaucoup parlé de l'état de la pelouse à Grenoble. Dimanche soir, vous allez retrouver une vraie pelouse de Ligue 1 avec le match à La Mosson. Est-ce que vraiment, pour vous, ce genre de détails, c'est très très important, ou c'est vraiment dans l'agressivité, l'état d'esprit qu'il y a plus de différences qui se font ?

Pour moi, Grenoble, ils ont montré plus d'envie, de détermination. Et ça se voyait sur l'engagement qu'ils ont eu. Ils ont été très agressifs et ont bien su utiliser leur jeu et leurs qualités. Donc la pelouse, c'est des détails, mais, après, c'était comme ça pour les deux équipes.

- Concernant ta qualité de centre, toi-même tu dois reconnaître qu'elle a encore progressée cette saison. Est-ce uniquement de la répétition ou est-ce que Bielsa t'a amené des petits détails, des petits trucs qui font la différence au moment de centrer ? Comment tu as progressé tout simplement dans ce domaine ?

C'est de la répétition. Après, c'est vrai, l'année dernière, ce n'était pas top. Cette année, je me sens beaucoup mieux, je suis plus à l'aise. Pour moi, c'est de la répétition, on en fait souvent des centres devant le but. C'est pour cela qu'en matchs, ils sont mieux on va dire.

- Est-ce que du coup, tu centres dans des positions plus compliquées aussi ?

Oui, c'est vrai, maintenant j'ose plus. Et il y a beaucoup de monde dans la surface et il peut y avoir plus de réussite.





- Justement, quand on parle de ta progression. On rappelle souvent la progression de Taye Taïwo quand il est arrivé à l'OM. Les lacunes de placement qu'il avait au départ, est-ce qu'on t'en parle souvent à toi ?

L'année dernière, on m'en parlait plus. Cette année, on m'en parle moins.

- Mais, est-ce que, par exemple, cela fait partie de tes modèles ? Ou as-tu d'autres modèles en latéral gauche ?

En latéral gauche, je pense que mon modèle... J'aime beaucoup Patrice Evra.

- Pourquoi ?

C'est quelqu'un d'agressif, tonique, leader. Une bonne qualité de centre. Et pour sa carrière.

- Sur un plan personnel, en deuxième partie de saison, tu as fait ton retour en équipe de France espoirs. Est-ce que pour cette année, même si malheureusement, il n'y a pas de qualification pour les JO pour 2016, est-ce que tu t'es fixé pour objectif d'être installé dans cette nouvelle équipe ?

Oui, pour objectif, j'aimerais m'installer dans cette équipe espoirs. Parce que c'est une fierté de représenter la France, et l'équipe de France espoirs.

- Il n'y a pas une place à ton poste à aller chercher, pour dans un an et demi, à l'Euro 2016 ? On y pense quand on est à l'OM, arrière gauche, titulaire ?

On y pense quand on est dans un grand club comme l'Olympique de Marseille. Après, c'est à moi de montrer de belles prestations pour aller le plus haut possible.





- Benjamin, pour revenir un peu sur les fêtes de fin d'année. Il y en a un qui s'est soulagé pendant les fêtes de fin d'année chez vous, c'est André-Pierre Gignac. On l'a vu avec une barbe blonde, un peu comme Neymar. C'est un peu votre Neymar à vous, on l'a vu sur les réseaux sociaux. C'est un peu votre Neymar en fait ou c'était un pari, est-ce que tu peux nous parler de ça, je crois que tu l'as vu pendant les vacances ?

Oui, je l'ai vu. Je lui ai demandé pourquoi il m'avait envoyé la photo et quand je l'ai vu, je n'ai pas eu d'explications. Il m'a dit que c'était comme ça, que ce n'était pas un pari.

- Pour faire comme Neymar... C'est votre Neymar un peu ?

Non, c'est notre Gignac à nous.

- Par rapport au match aller, le mot revanche a été prononcé dans le vestiaire par les joueurs ou le coach ?

Non. Non, il n'y a pas eu de mot revanche. C'est un match de championnat et trois points très importants pour nous.

- Un derby aussi.

Oui, c'est comme un derby aussi.

- Vous avez fini champion d'automne. Il reste les matchs retour. Est-ce que, maintenant, c'est clair, vous jouez le titre ?

On est premiers au classement. Comme je vous l'ai dit, on a été champion d'automne. On va tout faire pour conserver cette place. Après, si l'on est champion, c'est vrai que ce sera quelque chose d'énorme pour tout le peuple marseillais.
Modifié en dernier par Anonymous le 03 Mar 2015, 17:36, modifié 1 fois.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 19:13

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 08/01/2015, Montpellier HSC-OM, 20e journée de championnat de Ligue 1.






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- Monsieur Bielsa, vous qui avez connu la dictature en Argentine, qui avez tenu un kiosque à journaux durant quelques temps, la liberté d'expression doit avoir un sens particulier, une valeur particulière pour vous. Qu'est-ce que vous avez ressenti suite au drame d'hier ? [Attentats du 7 Janvier 2015 à Paris]

Il n'y a rien qui ne justifie la mort.

- Est-ce que vous allez organiser quelque chose pendant ce week-end ?

De quelle forme ?

- Une minute de silence par exemple ?

Vous parlez du football professionnel, de l'OM ?

- De l'OM.

Oui, vous comprendrez que chacun a de nous a une position. La mienne est celle que je viens d'exprimer, qui est qu'il n'y a aucun fait qui ne justifie la mort. Après, les manifestations collectives de n'importe quelle nature délèguent l'initiative aux Français qui ont une interprétation des faits, appuyés ou fondés par l'histoire, que ma condition d'étranger limite.




- Comment allez-vous vous organiser durant la CAN pour combler les départs ?

En utilisant les joueurs qui sont disponibles.

- Un mot sur André Ayew. Est-ce que vous souhaitez le conserver jusqu'à la fin de la saison, en sachant qu'il a des liens avec Everton pour un transfert ?

Ce sont des décisions du club et d'André Ayew, et ils décideront ce qu'ils décideront.

- Monsieur Bielsa, après le match contre Grenoble, vous avez assumé, entre guillemets, la défaite. En tout cas, juste après le match. Est-ce uniquement une manière de protéger le groupe, ou est-ce très sincère, vous êtes responsable quasiment à 100 % ?

[Marcelo Bielsa ne se fait pas traduire, il montre à son interprète qu'il a compris.]

Quand je parle publiquement, il se peut que je ne dise pas tout ce que je pense, mais je ne dis jamais le contraire de ce que je pense. Pour revenir sur le match de Grenoble, la différence de potentiel entre les deux équipes était énorme. C'est la responsabilité de l'entraîneur que l'équipe évite de faire des erreurs, qui permettent que les différences qu'il y avait avant le match, ne se réduisent.

Cette fonction, qui est la première que doit accomplir un entraîneur, en traduisant cela par le fait que chaque joueur doit arriver à exprimer son potentiel et ses capacités, je ne l'ai apparemment pas réussi, car les réussites de l'équipe adverse n'ont pas été basés sur le fait qu'on n'a pas réussi à neutraliser leurs qualités, mais plutôt car on a facilité leur réussite du fait de nos propres erreurs.

C'est pour cela que très sincèrement, je me sens 100 % responsable d'une manière de jouer aussi décevante pour nous tous.

- Avec Alessandrini blessé et Barrada incertain, préférez-vous mettre Gignac sur un côté de l'attaque ou Mendy ?

On a essayé avec Gignac, comme avec Payet. Et peut-être qu'il va falloir continuer à explorer des solutions qui amélioreront le rendement de l'équipe.

- Est-ce que vous pouvez mettre Mendy à la place d'André Ayew ?

C'est une option, mais ce n'est pas celle que j'imagine pour le match de de demain.

- Vous restez avec des options très offensives ?

Exactement. C'est-à-dire que si Mendy jouait à ce poste, le latéral qui le remplacerait serait moins offensif que lui.





- Est-ce que vous connaissez le onze qui débutera demain ? Est-ce que vous pouvez nous le donner ?

Non, je n'ai pas encore mon onze titulaire. J'ai encore quelques doutes.

- Est-ce que vous avez des difficultés pour former le socle ou la charnière centrale qui jouera demain à Montpellier, compte tenu aussi de la difficulté que votre défense a connue à Grenoble ?

Non non, de mon point de vue, les défenseurs centraux n'ont pas rencontré de problèmes contre Grenoble. C'est vrai qu'on a souffert avec leurs contre-attaques et cela avait à voir avec un repli collectif désorganisé, et surtout aussi avec la perte du ballon quand on faisait les premières passes, mais aussi bien Nkoulou, que Fanni et Morel, ont eu à résoudre ces problèmes mais ce ne sont pas eux qui les ont généré. Même si l'on peut dire que la première passe, ce sont eux qui les ont donné et qu'il y a eu beaucoup d'erreurs dans ces premières passes,le manque de mouvements et de mobilité de l'équipe n'a pas aidé à les améliorer.

De toutes manières, Fanni, Morel sont pour moi des options excellentes.

- Il y a quelques semaines, en conférence de presse, vous nous aviez donné aussi bien la hiérarchie défensive, aussi bien pour le poste de central gauche que celui de central droit. Est-ce que cette hiérarchie est toujours la même, ou est-ce qu'elle a évoluée au fil des matchs et des entraînements ?

A cet instant, les défenseurs centraux de l'équipe sont Fanni et Morel. Et les alternatives sont Aloé et Doria. Et cela n'a pas beaucoup changé. Bien sûr, l'absence de Nkoulou influe dans ce que je vous décris là.

- Quels enseignements tirez-vous de votre défaite face à Montpellier ? Est-ce que vous vous servez de ce match-là pour préparer le prochain ?

Le match contre Montpellier à domicile et le match contre Grenoble ont des points communs. Dans chaque match, les contre-attaques adverses ont été très difficiles pour nous. Comme je l'ai dit précédememnt, les contre-attaques se produisent quand on perd mal le ballon, ou quand le repli est désorganisé. Et ce sont des aspects qui, dans le match de Grenoble ont été évidents, et qu'on ne devrait pas répéter.





- On est en plein mercato, estimez-vous avoir des besoins ?

C'est une question dont tout le monde connaît la réponse. Comme je l'ai dit auparavant, ce que j'avais à dire, je l'ai dit à l'été, et la différence entre la situation durant l'été et celle actuelle, ne nécessite pas de commentaires de ma part.

- Pourriez-vous titulariser Boutobba ?

La titularisation correspond aux besoins de l'équipe et aux disponibilités de l'équipe. Souvent, la nécessité accélère le processus d'accéder en équipe première. A ce sujet, il faut être très prudent. Dans ma carrière, surtout du fait d'avoir travaillé pendant dix ans dans l'école de formation des Newell's Old Boys, j'ai appris qu'arrivé [dans l'équipe première] avant d'être prêt, parfois cela empêche le footballeur de grandir. Et cela, parfois pour toujours. Quand c'est le moment et qu'un joueur ne joue pas, c'est une erreur. Mais quand ce n'est pas le moment et qu'un joueur joue, l'erreur est pire, car elle hypothèse l'avenir du joueur. Cela veut dire qu'il faut être très prudent, dans l'évolution et le développement des jeunes joueurs. Surtout dans une équipe comme Marseille, où il y a de l'urgence et de la pression. Ceci est général, et cela s'applique aussi pour Boutobba, qui est un joueur avec beaucoup de potentiel jeune, très jeune.

- Vous n'avez plus gagné à l'extérieur depuis trois mois. Comment expliquez-vous ces difficultés et cette trajectoire diamétralement opposée à ce que vous parvenez à produire à domicile ?

Nous, on joue toujours de la même manière. Les données des matchs en témoignent. On essaye toujours d'être les protagonistes et d'attaquer. Evidemment, ce que vous dites, je ne peux pas le prendre en compte, mais je ne peux que vous répondre que cela n'est pas dû à quelque chose que je peux percevoir.





- Est-ce que l'élimination à Grenoble et le comportement des joueurs vous inquiète pour la suite ?

L'élimination contre Grenoble me préoccupe, me déçoit, et augmente ma responsabilité. En ce qui concerne les individualités et la manière de jouer de l'équipe, mon opinion est la même que celle que j'ai pu vous exprimer auparavant. Quand les différences de potentiel sont aussi grandes, quand les erreurs rapprochent le plus faible, quand ce sont des erreurs qui peuvent être prises en compte pour être corrigées, la culpabilité ne peut pas être du côté de ceux qui jouent mais plutôt de celui qui dirigent.

S'il y a une explication [parmi celles possibles] dont nous avons une très bonne connaissance, c'est que lorsqu'on joue dans la moitié de terrain adverse, que les espaces sont réduits, que la première passe qui rompt les lignes ne doit pas être interceptée, c'est que, pour que tout cela se succède, il faut de la mobilité. Et que, pour que le porteur du ballon ne se trompe pas, il faut qu'il ait plusieurs options, et que si l'on perd le ballon, le repli doit être immédiat, coordonné et harmonieux.

Si vous me demandez à quoi l'on passe du temps lors du temps lors des entraînements, c'est exclusivement à tout cela.

Donc cela fait six mois que je prépare l'équipe pour que cela ne se produise pas, et si cela se produit contre une équipe vraiment inférieure, je ne peux en être que le seul responsable.

Il est très commun que les entraîneurs se disent responsables d'une défaite, et dans beaucoup de cas, ils disent cela pour que celui qui écoute pense le contraire. Et [/Mais] dans ce cas précis, j'explique pourquoi je pense cela, et les arguments, selon mon point de vue, sont très solides. C'est pour cette raison que je dis ce que je dis, pour qu'il soit relayé que c'est moi qui assume les erreurs commises, et ce n'est pas une façon que j'ai de faire pour que l'interprétation de mes propos soient différente ou opposée.

Et j'éclaire les choses de manière aussi détaillée, parce que c'est la troisième fois qu'on m'invite à répondre à la question, "est-ce qu'on peut mettre sur les individualités, la responsabilié d'une défaite aussi sévère ?"



- Hélène Foxonet : Il doit quand même y avoir de la concentration, de l'envie, remise en cause chez les joueurs. Ce n'est pas forcément de la critique individuelle. Mais c'est la critique de qualité nécessaire à mettre dans ce genre de matchs.

La première demie-heure, cela a été une manière de jouer très peu reluisante ; la seconde demie-heure, on a joué comme on a toujours joué. Oui, je crois que cette première demie-heure était un avantage que l'on aurait pas dû donner. Nous sommes arrivés devant le but vingt fois, et on n'a pas réussi à avoir un bon rapport entre occasions de but et buts. Il y a eu des moments où l'on aurait pu avoir un avantage de deux buts, qui aurait pu fermer le match. Mais ce qui explique notre défaite, ce ne sont pas les erreurs que l'on a commises sans pouvoir inscrire de buts ou d'établir un avantage en notre faveur, mais plutôt les erreurs que l'on a commises qui ont permis à l'adversaire d'améliorer ses occasions de buts.

Ce qu'on a créé durant ce match, n'a pas bénéficié de la complicité de l'adversaire. Notre adversaire a provoqué de l'opposition, et n'a rien fait pour faciliter notre jeu. Et son jeu s'est vu faciliter par nos erreurs. Et comme j'ai dit pour expliquer ma responsabilité, aucune des erreurs qui a été commise, était nouvelle.

Donc si l'entraîneur connaît l'erreur probable, il produit des solutions pour que cela ne se produise pas. Et quand cela se passe quand même, la responsabilité n'est donc pas celle des exécutants mais de celui qui mène.


- Est-ce qu'il y a des garanties compte tenu du travail effectué depuis cette défaite à Grenoble, que tout ce que vous venez de nous dire, est sur le chemin de la résolution ? Est-ce que vous avez senti une équipe compréhensive, concernée, et prête à appliquer ce qui n'a pas été fait contre Grenoble, pour le match de Montpellier bien entendu ?

Dans le football, il n'y a jamais de garanties. Dans les jeux qui sont liés à la création et au hasard, il n'y a jamais de garanties. Et celui qui promet des garanties, promet quelque chose dont il sait qu'il ne pourra l'accomplir. Si j'ai une certitude, c'est que chaque match que l'on joue, on est en capacité de le gagner, et avec des capacités réelles pour le gagner. Et c'est ce qu'on va essayer de démontrer demain.




- Monsieur Bielsa, vous étiez venu la saison dernière voir jouer l'OM au printemps. Quel(s) souvenir(s) vous gardez de cette longue période où vous avez observé les joueurs, des vidéos ? Est-ce qu'à ce moment précis, vous étiez déjà persuadé que vous alliez signer à l'OM ?

J'ai pris trois mois pour évaluer les possibilités de venir ici. Et j'ai organisé un projet basé sur les joueurs présents la saison dernière et qui sont ici. Et donc vous avez ici le contenu et la réponse à votre question.

- Je voulais revenir sur le mercato. Faites-vous partie de ces coaches qui n'aiment pas ce mercato hivernal. Etait-ce une période que vous n'aimez pas ?

Non. Si on agit de manière organisée, c'est un outil parfois nécessaire, parfois qu'on a sous la main, et parfois ce n'est pas nécessaire.

- Est-ce que vous sentez que c'est organisé à l'OM, pour ce mercato ?

Je ne vais pas polémiquer sur ce sujet. Cet été, j'ai dit ce que je pensais. Et je pense la même chose aujourd'hui. La réalité de cet été et la réalité de maintenant, vous êtes en capacité de l'analyser. Et moi, je ne veux pas créer de frictions.




- Que pensez-vous des propos de Rolland Courbis, l'entraîneur de Montpellier, qui déclare "Regardez le parcours de l'OM, contre qui ils ont gagné et ont perdu, et dites-moi où est l'exploit" ?

Je suis d'accord (rires de la salle).

- Vous êtes à la recherche d'un exploit ?

Chaque match est une opportunité. Imaginez, on a parlé d'une défaite contre Grenoble, ce qui indique que chaque match a sa propre vie et génère ses propres conclusions.

- Est-ce que vous considérez, pour rebondir sur la question, de la part de Rolland Courbis, qu'il doit connaître, et qui a été entraîneur de l'OM, que c'est une provocation, que c'est une blague ? Comment interprétez-vous ces propos ?

Non, ce n'est pas une blague, mais une analyse.

- Est-ce que vous la partagez ?

Vous voulez bien me résumer l'analyse de Monsieur Courbis ?

- En substance, l'OM a gagné contre les petits et a perdu contre les gros.

C'est un fait.

- Est-ce que le fait de ne plus avoir que le championnat à jouer, vous le prenez comme un avantage ou comme un faux avantage, c'est-à-dire que vous n'aurez pas d'autres compétitions, etc., dans la perspective de rivalités avec Paris et d'autres ?

C'est un inconvénient. Car pour jouer une seule compétition, il faut en avoir perdu deux. Et ne pas avoir pu disputer la quatrième. Je me réfère à la coupe d'Europe. De toutes manières, aucune défaite n'améliore la qualité d'une équipe.

- Même si l'on a plus de temps pour travailler ?

C'est une manière de voir les choses. Si vous me donnez le choix entre l'effervescence d'une victoire et le temps pour travailler, et l'effet que chacune de ses choses a sur l'équipe, je choisirais toujours le parfum d'une victoire.

- Un mot sur Gignac qui, hormis sa sortie par précaution à Grenoble, a marqué deux buts et s'est encore imposé comme un leader sur le terrain. Comment vous le trouvez après cette trêve, le trouvez-vous encore plus fort ou mieux revenu ?

La première mi-temps qu'il a faite, c'est une des meilleurs qu'il ait faite de toute l'année. Comme je l'ai dit, il était blessé. Qui, en cas de nouveau coup, l'aurait obligé à ne pouvoir continuer. Après la première mi-temps qu'il a faite, dans les quinze-vingt premières minutes, il a peu participé. J'ai compris que j'avais besoin de Payet au centre, donc j'ai dû choisir entre Michy et Gignac. Ce n'est jamais facile de sortir le meilleur joueur de l'équipe sur ce match, mais l'élément qu'un coup qui lui serait donné pouvait le laisser en dehors du match, a fait que j'ai pris la décision que j'ai effectivement prise.

- Il n'y a que Barrada qui est incertain ?

Non, Barrada et Alessandrini.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 19:22

Saison 2014-2015. Conférence de Gianelli Imbula le 16/01/2015, OM-EA Guingamp, 21e journée de championnat de Ligue 1.



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- Gianelli, est-ce que la défaite contre Montpellier est digérée ou est-ce vous l'avez encore en travers de la gorge ?

On va dire, on l'a encore un petit peu en travers de la gorge. Mais bon, c'est une défaite et on va passer vite au-delà de ça, parce qu'il y a un match dimanche très très important contre Guingamp.

- Mais comme elle venait après une autre défaite déjà à Grenoble, il y a quand même nécessité ce qui ne va plus à l'OM en ce moment. Ce qui ne va pas.

Oui, c'est sûr qu'il y a nécessité d'analyser. Après, on ne peut pas tout remettre en cause en deux matchs. On ne peut pas dire que ça ne va plus ou que ça ne va pas. C'est sûr que ça n'est pas allé durant deux matchs mais il ne faut pas dramatiser je pense.

- Est-ce que tu as fait part toi de tes difficultés à ton entraîneur dans ce système où tu te retrouves seul au milieu ?

Non, je n'ai pas fait part de mes difficultés parce que le système, il est... On a gagné des matchs dans ce système, donc je pense qu'on peut en gagner d'autres et c'est juste nous. Je ne pense pas que ce soit le système.




- Est-ce que pour toi, effectivement, dans cette configuration-là, c'est plus dur ?

C'est plus dur, non. Je me sens mieux avec un deuxième numéro 6 mais ce n'est pas plus dur.

- C'est quoi donc qui ne fonctionne pas ? Parce qu'on voit beaucoup d'écarts entre les lignes, est-ce que c'est certains qui ne font pas le boulot ? Est-ce qu'il y a moins de mobilité ?

Je pense que nous, on ne fait pas assez le boulot. Ca n'a rien à voir avec le système ou la tactique. La tactique, je pense, on la travaille depuis le début de saison donc on la connaît bien. On ne doit pas se donner d'excuses sur la tactique vu qu'on a déjà gagné des matchs comme ça, en étant sérieux et en faisant bien les choses. Donc, si on n'y arrive pas, c'est nous.

- Alors, le "professeur" Bielsa disait après la défaite à Montpellier qu'il préférait être chassé que chasseur. En gros, qu'il préférait être deuxième que premier. C'est ton sentiment à toi, ou tu préfères être premier ?

Ben lui, c'est son avis. Après, moi je préfère être premier que deuxième. Mais bon, là, de toutes façons, on est deuxièmes et on est chasseur donc, cela lui convient bien.

- Est-ce que vous ressentez une sorte de coup de pompe physique par rapport au fait que vous ayez énormément donné dans la première partie de championnat ?

Coup de pompe, non, pas forcément, vu que ça vient de reprendre. Peut-être le coup de pompe, on l'a eu en décembre. Là, on a tous rechargés nos batteries, on est tous rentrés chez nous. On a fait une bonne petite préparation donc je ne pense pas qu'il y ait un coup de pompe.

- Cela a suffit à se remettre quand même de tout ce qui avait relevé des exigences du coach sur la première partie de saison ?

Oui, je pense que cela a suffit. Après, nous, mentalement, on est prêt à batailler dans les quatre derniers mois qu'il reste. Je pense que voilà, on est pas fixés sur.... comment je vais dire... bref.




- Gianelli, est-ce que c'est important de retrouver le Vélodrome ? Vous restez sur une série assez impressionnante de victoires. Est-ce que c'est important dans ces moments-là de jouer à la maison, surtout ici ?

Oui, c'est sûr que c'est important de retrouver notre stade et notre public parce qu'on est sur une bonne série comme vous l'avez dit, et on espère la prolonger. Après, ce sera un match difficile parce que Guingamp reste, certes, sur une défaite cette semaine, mais en championnat, ils ont enchaîné deux ou trois victoires de suite. Donc ça va être un match difficile mais à notre portée.

- T'as été surpris par le redressement de cette équipe guingampaise, qui était quand même au fond du trou il y a encore deux mois et demi, et là qui a enchaîné des bonnes perfs en championnat ? Ils ont notamment battu Paris et en Ligue Europa, où ils ont réalisé un petit exploit aussi.

Non, je n'ai pas été surpris, car je connais un petit peu les joueurs, je connais l'état d'esprit du coach. Je sais que c'est quelqu'un qui ne lâche pas, donc ça ne m'a pas surpris.

- C'est une équipe qui viendra pour jouer au Vélodrome ?

Oui, c'est sûr que c'est une équipe qui viendra pour jouer, et pas pour attendre et défendre.

- Est-ce que la montée en puissance de Lyon vous inquiète ? Ca va être un des clubs dans la bagarre, soit pour le titre, soit pour la troisième place ?

Non, ça nous inquiète pas. Parce que nous, on fait notre championnat à nous et Lyon, ils font leur championnat à eux. Je ne pense pas qu'on se préoccupe beaucoup d'eux. Après, tant mieux pour eux s'ils marchent sur l'eau. Ca va durer un temps, le temps que cela durera, tant mieux pour eux, et nous, on fera ce qu'on a à faire de notre côté.

- Dans cette période de mercato, combinée à la Coupe d'Afrique des Nations, on ressent, notamment défensivement, l'absence de Nicolas Nkoulou. Est-ce que toi qui évolue juste devant la défense, toi aussi, cela complique un petit peu ta tâche de jouer avec des défenseurs aux profils différents ?

Non, ça ne complique pas ma tâche. Après, c'est sûr que Nico, c'est un joueur important de notre équipe.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

01 Mar 2015, 17:40

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 16/01/2015, OM-EA Guingamp, 21e journée de championnat de Ligue 1.





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- Comment est l'état du groupe ? Romain Alessandrini va-t-il pouvoir être titulaire ?

Le groupe est bien, normal. Et Alessandrini a des chances d'être titulaire.

- Vous avez déjà votre équipe en tête ?

Non, je n'ai pas encore la composition prête mais la nouveauté pourrait être de voir Alessandrini évoluer à gauche.

- Qu'est-ce que vous avez travaillé en particulier pour essayer de gommer les erreurs qui ont été faites à Grenoble puis à Montpellier, même si ce ne sont pas les mêmes ?

Les matchs étaient différents oui. Fondamentalement, on n'a rien travaillé de particulier, mais plutôt les deux axes centraux de notre style, à savoir la récupération du ballon et l'attaque dans des espaces réduits.

- Est-ce que vous considérez que le début d'année difficile instaure un peu un climat d'urgence là, avant le match de dimanche ?

Les deux choses sont vraies. L'année n'a pas bien commencée pour nous. Et l'urgence est toujours présente, quels que soient les antécédents.






- Steve Mandanda, après la partie contre Montpellier, disait qu'il y avait peut-être un souci d'état d'esprit. Est-ce quelque chose que vous partagez ?

Ce que vous dites, c'est ce qu'a dit Mandanda, c'est une idée à développer et il y a certains aspects qu'il faut valoriser.

- Est-ce que vous pouvez nous le dire plus clairement. Je n'ai pas compris votre réponse Monsieur Bielsa. Steve Mandanda parlait d'un manque d'implication par rapport au début de saison, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?


Quand je parle d'un sujet, il me paraît adéquat de le faire sans que ce ne soit en lien avec ce qu'a pu dire une autre personne. Et ce que je considère moi, c'est que Mandanda est le capitaine de notre équipe, que c'est quelqu'un qui présente de très bons avis, mais me demander de juger ce qu'il a dit, surtout quand moi je n'ai pas écouté ce qu'il a dit, je ne crois pas que ce soit quelque chose de convenable.

Mais ce que je dis, c'est que c'est une voix qui a beaucoup de valeur et que c'est quelque chose qu'on doit écouter.

- Est-ce que vous, Monsieur Bielsa, vous avez noté un manque d'implication sur les deux matchs du début de l'année ?

D'implication, non.

- Que pensez-vous du rendement de Dimitri Payet ? Est-ce que le fait qu'il soit parti en vacances plus tôt que les autres a eu un impact sur lui ?

Je ne parle jamais de manière critique des footballeurs. Et je ne montre pas du doigt leurs déficiences ou leurs manques. C'est très difficile d'être à la tête d'un groupe humain, où la camaraderie entre collègues est indispensable. Surtout en considérant que nous sommes collègues de travail, le staff technique et les joueurs. Je disais qu'il est impossible d'être à la tête d'un groupe humain en faisant des critiques publiques et en parlant de manière individuelle. Et les questions lorsque se manifestent l'adversité des médias, ont toujours pour but que la personne s'exprime dans le sens que vous souhaitez. Car, dans la réussite, le chemin que prennent les médias consiste toujours à féliciter, et dans la défaite ou dans l'adversité, il y a deux chemins possibles. Le premier réside dans l'analyse [des joueurs], sans faire de critiques, sur le plan individuel. Et le second, est d'essayer de trouver des accusations, et après, cela se transforme en nouvelles qui génère de la division.

Dans la défaite, il y a toujours des responsables. Moi, ce que je fais, c'est que je décris ma propre responsabilité. Et occasionnellement, j'évite les références individuelles, pour que tout le scénario nocif que j'ai décrit auparavant ne soit réalité. Donc, bien sûr, il y a des défaillances. Ce que je perçois, c'est que vous comprenez, que je ne nie pas. Je ne personnalise pas. Et je décris mes propres responsabilités.






- Hélène Foxonet : Vous n'allez pas plus loin dans l'analyse en fait. Nous, on a besoin quand même d'avoir votre sentiment sur ce qu'il se passe. Parce que, si l'on prend des chiffres, des statistiques où il y a par exemple, à la demie-heure de jeu, - je ne sais pas si vous traduisez tout, mais ce serait bien-, trente-deux duels gagnés par l'OM et une soixantaine gagnés par Montpellier, comment on explique que cette équipe qui gagnait des duels, était mobile, etc., qui, malgré les tactiques qui changeaient, réussissait à prendre le dessus sur l'adversaire, ne le prend plus aujourd'hui ?


Dans le match contre Montpellier, qui a été un match pire que celui contre Grenoble, il y a une évidence claire pour trouver l'explication de la défaite. Nous, normalement, en moyenne, on subit quatre occasions de buts contre nous. Et à cette occasion, on a reçu quatre occasions de buts contre nous. Et normalement, nous, on a huit situations de buts par match. Et dans ce match, nous n'en avons eu que trois. Donc on a défendu comme à l'habitude, et on a attaqué de manière pire qu'habituellement. Ceci est une description, pas une explication.

Donc je suppose que je dois vous proposer une explication. Je vais expliquer pourquoi on a mal attaqué, suivant mon point de vue, et sans penser être le détenteur exclusif de la vérité. Nous, parfois, on attaque mal, parce qu'on n'arrive pas à créer ou à élaborer l'attaque. Cela veut dire que le ballon n'arrive pas clairement dans la zone où se finalise ou se concrétise l'attaque, là où l'on donne la dernière ou l'avant-dernière passe. Donc, parfois, on arrive à faire cette attaque ou à bien la finaliser, et parfois on n'arrive pas à élaborer cette phase de jeu car elle n'existe pas.

Dans le match contre Montpellier, cela a été un des matchs où l'on a eu le plus de facilités à parvenir dans cette zone pour finaliser l'attaque clairement. Et cela se voit ou se distingue, lorsqu'on a nos propres joueurs qui se retrouvent face à la dernière ligne de défenseurs adverses, avec du temps pour choisir la passe qui terminera l'attaque. Cela a été l'un des matchs où l'on a le plus disposé de ces ballons pour finaliser ces attaques. En revanche, la finalité de ces attaques n'a pas été bonne. Donc on a réussi à élaborer l'attaque, la terminer était simple ou pas difficile [en soi dans ce match], mais, pour autant, nous n'avons pas réussi à terminer ou concrétiser ces attaques.

Maintenant, on va voir un autre aspect qui a à voir avec mes décisions. Michy a joué dans la position d'ailier droit. Et ceci n'est pas son poste, et il n'a pas réussi à résoudre cette difficulté, comme ne l'avait pas résolu précédememnt Gignac, de même que Payet non plus lorsqu'il jouait sur les côtés. Cela veut dire que du fait de l'absence d'un ailier, en raison de l'absence d'Ayew et d'Alessandrini, j'ai opté pour Barrada, Gignac, Michy et Payet. Et je n'ai jamais pris la bonne décision.

Par exemple, pour revenir au match contre Montpellier, Lemina aurait pu jouer à droite et pouvait avoir autour de lui Boutobba. Je n'ai pas pris cette décision et cela a été une erreur.

L'autre aspect est que Gignac a été malade et n'aurait pas dû jouer ce match. Il n'aurait pas dû disputé ce match. Lui a été très généreux, il a pensé à l'équipe et non à lui-même, et j'ai validé cette décision. Ceci est une autre erreur, assurément.

Après, il y a eue une série de rotations durant le match. C'est-à-dire, que parfois Thauvin a joué des deux côtés, parfois il en a été de même pour Michy, pour Payet aussi. Michy a joué aussi milieu offensif.Tous ces mélanges spontanés n'ont pas amélioré la production offensive et ont rendu plus difficile la structure de récupération du ballon.

Donc, ces données apparaissent nettement telles des explications que je trouve au mauvais rendement du match. L'équipe a été mal formée, les positions de joueurs mal choisies, et l'attaque n'était pas mise à son aise pour finaliser les actions. Mais elle a eue une bonne manière de se créer et d'élaborer ces actions.

Tous ces points que j'ai décrit relèvent de la responsabilité de l'entraîneur et n'impliquent pas les footballeurs.






- Hélène Foxonet : On peut quand même rétorquer qu'il y a quand même une question de talent, de donner 120 % au lieu de 100 %, même sur les côtés... par rapport aux attaquants je parle.

Mais quand un joueur ne joue pas à son poste, nous avons quatre attaquants. Si des quatre, un n'est pas en condition de jouer, et trois ne sont pas à leur poste, quelle que soit la façon dont on évalue cette situation, c'est celui qui a pris cette décision [qui est le responsable.] Si un [joueur] qui ne devait pas jouer, a joué, et trois [joueurs] ne jouent pas à leur poste, ne serait-ce pas logique de passer outre cette manière de voir les choses pour chercher des responsables ?

- Hélène Foxonet : Enfin, je ne veux pas monopoliser la question, mais par exemple, vous n'aviez pas mis ni André Ayew ni Alessandrini. Il fallait bien trouver une solution, donc après ce sont les choix et... les choix qui ont fonctionné au début n'ont pas fonctionné forcément [après].

Ils n'ont jamais fonctionné. Quand est-ce que [qu'ils ont fonctionné] ? (Marcelo Bielsa s'interrompt)

Dans cette positon d'ailier, à chaque fois qu'ont joué Gignac, Michy, Payet, Barrada, toute la saison, comme ailiers gauches, alors que ce n'était pas leurs positions naturelles, cela n'a jamais fonctionné.

- Hélène Foxonet : Oui, sauf que les résultats étaient contraires. C'est ça..

Mais [à cet instant], on est train d'analyser pourquoi le résultat n'a pas été bon. Et je n'ai pas donné seulement une raison. J'ai dit que la finalisation des attaques n'avait pas été bonne. Si vous avez dix ballons pour donner la dernière passe, et que vous en donnez huit mal, c'est une lecture. Si vous n'en avez que deux, c'est une autre lecture.

Nous, le match contre Montpellier, on a eu beaucoup de ballons, mais on ne les a pas bien utilisés. Ce n'est pas que nous n'avons pas eu de ballons pour attaquer. Donc, quand vous voyez qu'il y a eu beaucoup de ballons pour attaquer mais mal utilisés, et des joueurs qui ne sont pas à leurs positions [habituelles] et un joueur de référence, très généreux, qui est présent mais n'aurait pas dû l'être, il me paraît que les arguments sont suffisants pour expliquer la situation.

Et en ce qui concerne les duels, Thauvin ne sera jamais aussi fort ou plus fort que Congré, mais il a la capacité d'éviter les duels. Donc, pour moi, le sujet des duels ne décrit pas nécessairement un manque d'implication. Et je dis cela, sans rapport avec le fait de valoriser cette donnée.

Et quand j'entends qu'il y a eu trente duels et qu'on en a perdu autant, mentalement, ça me coûte d'interpréter cette donnée. Je n'arrive pas à lui donner sens. Je ne dis pas que c'est une donnée sans valeur, mais je n'arrive pas à l'interpréter. Et, pour la prochaine fois, je vais essayer de savoir ce que je peux faire de cette donnée. Je dis cela sincèrement. Les statistiques, il faut savoir les interpréter, mais cette statistique, j'ai du mal à l'interpréter.






- Vous nous avez donné effectivement plusieurs raisons, mais est-ce qu'il faut comprendre qu'il n'y a qu'une solution, qui est le retour d'Alessandrini, et tant qu'à faire, à 100 % de ses possibilités ?

La solution est que l'équipe mérite de gagner le prochain match et le gagne. Et ma fonction est de composer les outils qui permettent de gagner ce match avec mérite. Et ce ne serait pas juste de réduire l'explication au retour d'Alessandrini.

- Est-ce que la position désormais "naturelle" de Michy Batshuayi, c'est en numéro 10 ? Il avait fait un gros match contre Lille à ce poste-là. Est-ce que pour vous, il est maintenant logique de le mettre en numéro 10, ce qui pourrait permettre de décaler Payet à droite ?

Payet et Michy sont des joueurs qui jouent au milieu. Michy est un avant-centre qui peut redescendre dans le jeu, et Payet est un milieu offensif qui peut aller sur les côtés. Mais s'ils jouent de manière fixe sur les côtés, ils perdent beaucoup de leurs capacités.

- Et où en est donc la hiérarchie entre les deux à ce poste de numéro 10 ? Est-ce que Michy Batshuayi est passé devant Dimitri Payet, ou le contraire ?

Il n'y a pas de hiérarchie définitive. C'est selon le déroulement du championnat, et je prends mes décisions suivant cela.

- Vous avez visionné déjà les matchs de Guingamp ? Ce que vous pouvez apprécier et craindre de cette équipe ?

C'est une équipe qui est dans un moment positif, qui a ses points forts dans l'axe central de l'attaque. C'est une équipe combative, et qui confirme ses propres forces du fait de ses bons résultats obtenus dans les derniers matchs officiels, aussi bien au niveau européen qu'en France.

- Qu'est-ce vous pensez de Claudio Beauvue, l'attaquant de Guingamp, qui réussit un très bon début de saison ?

Et bien... ce que je viens de dire.

- Est-ce que le fait que Guingamp ait joué un match supplémentaire, pendant quasiment une heure en infériorité numérique, peut jouer un petit peu pour le match de dimanche ?

Moi, je pense le contraire. Parce qu'ils ont joué contre Monaco avec un joueur en moins, mais ils ont joué en ayant fait jeu égal. Donc je pense que dans leurs têtes, cela va les aider.

- Merci.




(Marcelo Bielsa commence à partir... puis se rassied.)

Je voulais donner une donnée. Je croyais que vous alliez m'en parler. Il y a eu un moment où il y a eu des questionnements sur le fait que l'équipe jouait avec trois défenseurs. Contrairement à certaines opinions, je pense que c'est une disposition des joueurs qui améliore la possibilités de mieux défendre car aux trois défenseurs qui défendent par le centre s'ajoutent des latéraux qui ont pris l'habitude de très bien de couvrir [leurs défenseurs centraux], pour compenser les déséquilibres qui peuvent se produire. Les latéraux, dans une ligne de quatre, ont beaucoup cette habitude de couvrir les défenseurs centraux et de couvrir dans leur dos aussi. C'est pour cela que le système défensif à trois ou à cinq [défenseurs] est plus efficace que celui à quatre.

Et comme on a fait le parallèle entre ce système et des résultats négatifs, ce dispositif tactique a été très efficace pour notre jeu. Car on l'a utilisé quatorze fois, et on a perdu seulement deux matchs avec ce système de jeu. Il ne faut pas croire que cela se juge seulement par les faits qu'ils produisent, mais je crois que cette structure défensive permet d'être plus sûrs quand on forme deux lignes de trois qu'une ligne de quatre plus un milieu défensif, donc je pense qu'on défend mieux à six qu'à cinq.

- Contre Guingamp, vous allez joué à trois donc ?

Non, en fait, c'était quelque chose que j'avais préparé et vu que vous ne m'en avais pas parlé, j'ai souhaité quand même vous le dire.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

01 Mar 2015, 19:08

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 22/01/2015, OGC Nice-OM, 22e journée de championnat de Ligue 1.





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- Est-ce qu'il y a des incertains ou des forfaits d'ores et déjà pour le match ?

En principe, Fanni, Mendy et Barrada seront indisponibles pour le match.

- Alessandrini est totalement rétabli ?

On verra cela avec plus de précisions aujourd'hui et demain.

- Est-ce que d'ailleurs à ce sujet, vous avez pris un petit risque en les faisant jouer le week-end dernier ?

Je crois que non.

- Pourquoi vous doutez de ça ?

Il n'y a pas de doutes, c'est ce que moi je crois.

- Est-ce que vous avez choisi comment évoluer en défense compte tenu de toutes ces absences ?

Seront alignés Lemina, Aloé, Morel et Brice [Dja Djédjé].

- Comment justifiez-vous ce choix-là ?

Ce sont des décisions que moi je prends, et Mario Lemina est une bonne alternative pour remplacer Brice. Brice est une bonne alternative pour Benjamin Mendy. Jérémy Morel conserve sa position. Et Aloé a déjà joué défenseur central. Quand il a joué à ce poste, il l'a bien fait. La dernière fois, il a déjà joué défenseur central gauche. Et maintenant, il va jouer sur son bon pied.

- Dja Djédjé à gauche, est-ce parce que Nice joue avec un gaucher à droite ?

Ce n'est pas la seule raison. Les options que j'avais étaient Morel ou Brice [Dja Djédjé]. Et j'ai souhaité garder Morel dans la défense. Et en jouant avec Brice à gauche, cela permet d'intégrer Lemina, qui pour moi est un joueur très important. Et je valorise beaucoup le fait de compter sur lui dans l'équipe qui commencera le match.





- Vous considérez toujours que Doria n'est pas prêt pour être titulaire ?

Toujours cette référence à Doria. Le joueur qui joue actuellement à son poste est Morel. Il y a aussi Nkoulou qui a évolué à ce poste et Aloé, et au moment où j'ai pris ces options-là (il s'interrompt)... Je ne comprends pas le pourquoi de la question. Ou si, je comprends, mais si vous pouvez poser la question plus clairement... Ce n'est pas une question, à moins que vous ne pensiez que Morel ne devrait pas jouer et que Doria devrait être titulaire, mais sinon je ne comprends pas l'objectif de cette question.

- D'abord, nous, on ne pense rien. On pose des questions. Ca, c'est la première des choses.

Sur ce point, je suis d'accord avec vous. (rire) Et particulièrement, dans l'énoncé de la question, on peut noter qu'il n'y a pas de réflexion.

- Il y a une pensée mais il n'y a pas d'arrière-pensées si vous préférez Monsieur Bielsa (cynique). Ensuite, puisqu'il faut expliquer... Doria nous paraît aujourd'hui être le seul défenseur central de métier par rapport à d'autres, et il y avait la possibilité de faire jouer Morel sur le côté gauche. Ceci dit, c'est vous qui faites l'équipe et pas nous, mais notre rôle à nous est de vous faire préciser pourquoi l'équipe est faite de cette façon et pas d'une autre.

L'affirmation qui consiste à présenter Doria comme le seul défenseur central de manière naturelle n'est pas vraie. Morel est le meilleur défenseur central côté gauche que l'on a, c'est presque toujours lui qui a joué à ce poste. Nkoulou joue à gauche ou à droite de la même manière, et Aloé aussi. Doria est un grand joueur, il est en parfaite condition pour jouer, et moi j'ai choisi un joueur différent de Doria.

Il faut argumenter votre question car le premier argument que vous avez utilisé n'était pas vrai. La question qu'il faut poser est de savoir si j'ai un problème avec Doria, pour n'importe quel motif qu'on puisse imaginer, parce qu'on ne m'a pas demandé mon avis ou pour une autre raison. La réponse à cette question est un non catégorique. Et Doria est un professionnel sans aucun défaut, c'est un grand joueur, il a beaucoup de potentiel et moi je choisis selon moi le joueur qui résoudra au mieux les problèmes rencontrés en matchs. Ca, c'est ce que moi je pense.

Votre argument disant que c'était le seul arrière gauche de métier est faux.
Vous avez un autre argument qui justifie votre question ?




- J'aurais aimé que vous traduisiez ce que vous avez dit auparavant, cela permettrait de ne pas reposer la question.

Pour moi, la position naturelle de Morel est celle de défenseur central gauche. Vous avez plus d'arguments pour poser cette question ?

- Mais je n'ai pas d'arguments à avoir ! (énervé) On pose une question, effectivement, on aurait pu poser la question "Est-ce que vous avez un problème avec Doria ?", cette question-là, on l'a déjà posé quatre, cinq ou six fois depuis le début de la saison, on a toujours obtenu la même réponse. Donc on pose la question autrement. On essaye de la poser sur le mode de tactique de jeu. Pourquoi Doria ne joue pas, voilà. Est-ce qu'il n'est toujours pas... Comme nous l'a dit Monsieur Bielsa il y a quelques temps, il pensait qu'il n'était pas encore au niveau pour être titulaire donc la question était, est-ce qu'il n'est toujours pas au niveau ?

On ne peut pas répondre à une question lorsque la réponse est incluse dans la question. Ce que vous vous comprenez, c'est qu'on aurait dû mettre Morel arrière gauche latéral et Doria arrière central, c'est ce qu'on aurait dû faire selon vous ?

- Ce n'est pas une question, je ne suis pas entraîneur comme vous. Une question d'un journaliste, c'est de savoir pourquoi l'entraîneur fait-il ça ou est-ce qu'il peut nous expliquer pourquoi, c'est aussi simple que ça ! (derrière) On ne va pas faire une réunion là-dessus quand même !

Pourquoi je n'ai pas fait ce que vous vous avez dit ? Je n'ai pas fait ce que vous, vous avez dit, parce que j'ai préféré que Brice joue à la place de Morel et j'ai préféré mettre Morel à la place de Doria entre autres. Parce que si autre chose m'était venu à l'esprit, parce que si j'avais mis Sparagna, Aloé et Morel, cela aurait été aussi incommode pour vous.

- Non, non.

Moi, je mets les joueurs selon le fait que je crois que ce sont eux qui résoudront au mieux les difficultés rencontrées en match. De la même manière que vous me posez la question pour Doria, pourquoi vous ne me posez pas la question pour Andonian ? Pourquoi vous ne me posez pas la question pour Sparagna ?





- Il a coûté cinq millions de francs. D'euros, pardon.

Ah d'accord ! Et bien il est clair que vous ne comprenez rien du travail que moi je fais. Parce que Monsieur croit, et lamentablement vous allez démontrer cela aux gens qui vous suivent, que les joueurs jouent selon le prix que l'on a payé pour eux. Mais c'est impossible pour un directeur technique de prendre ces décisions selon ce critère.

Et c'est pour cela que le football est comme il est, car de l'extérieur, on attribue aux joueurs des droits acquis qui vont plus loin que la dimension strictement footballistique. Et la seule chose qui importe quand on décide qu'un joueur soit titulaire ou non, selon les critères de l'entraîneur, est de savoir s'il est meilleur ou moins bon que celui qui a été choisi. Et ceci, ce n'est pas seulement parce que l'entraîneur est le seul à détenir la vérité. Car quand j'analyse face à vous mes décisions, vous faites en beaucoup d'occasions des descriptions fausses. Mais moi, j'agis suivant ce que je vois et ce que
je crois. Car mon travail consiste exactement en cela.

Donc vous, vous pensez cela, et j'ai là l'obligation d'éclaircir cette notion, non par rapport aux journalistes mais par rapport au public, car le public est celui qui va recevoir le message de l'entraîneur et des journalistes. J'ai l'obligation de dire que ce critère que vous vous utilisez est faux et peut faire beaucoup de dommages. Vous, vous croyez que celui qui a été payé un prix élevé doit jouer. Et moi je dis que doit jouer celui qui selon les critères de l'entraîneur est en meilleure condition pour le faire. Le prix d'un joueur est un facteur passé très important mais il n'est pas le seul. Donc il faut admettre qu'on ne peut pas décider d'une position ni prendre position sur la titularisation d'un joueur en partant des arguments que vous êtes en train d'avancer. C'est-à-dire que Doria soit le seul qui joue naturellement à son poste, ce qui n'est pas le cas, et qu'en plus, il a un prix qui le met dans de meilleures conditions que le reste de ses coéquipiers avec lequel il partage un poste.





- Est-ce un sujet de discussion avec votre président Vincent Labrune qui a consenti un investissement important et qui lui peut être en droit de vous demander pourquoi vous ne lui donnez pas sa chance ?

Mais non, ce n'est pas un sujet avec lequel je discute avec le président. Moi, je n'ai pas parlé de ce sujet avec le président et lui n'a pas d'intérêt particulier à parler de ce sujet avec moi.

- Est-ce que vous vous parlez, d'ailleurs ?

Quand il me convoque pour parler, oui ! Et je lui réponds ce qu'il me demande.

- Uniquement sur le mode convocation ? Pas naturellement ?

(Marcelo Bielsa est désabusé d'une telle question, il fait non de la tête)

- Est-ce que vous êtes satisfait d'avoir Doria dans votre équipe ? (rires de la salle) [Question non traduite]

(Marcelo Bielsa revient à la question précédente)

La vérité, c'est qu'il faut abandonner le masque pour poser des questions. Le protocole naturel de communication entre le président et l'entraîneur, c'est que l'autorité, incarnée par le président, convoque l'entraîneur. Donc ce qui est naturel, ce qui est d'usage en pareil cas, Monsieur le décrit comme une manière de faire non naturelle. Je devrais être diplomate mais aujourd'hui, je ne peux pas. Donc, à la question sur Doria, j'aurais dû répondre avec des lieux communs. Et à la question de Monsieur, avec des lieux communs aussi. Ce qu'il veut savoir, il ne le demande pas directement. C'est de savoir si je me sens ou non bien avec le président. Et ce qu'il veut savoir, c'est que si j'ai une position contre Doria. Et comme ces questions ne peuvent être posées parce qu'on sait que je n'ai de problème ni avec Doria ni avec le président, et que mon propos n'apporte rien de nouveau, ce qu'il fait c'est qu'il me le demande de manière elliptique. Pour savoir si non, je n'ai pas de problème avec le président, et que si je ne convoque pas Doria, c'est parce qu'ils ne m'ont pas demandé quand ils l'ont fait venir, et cela aussi ce sera une nouvelle.





- Hélène Foxonet : Je crois qu'on part quand même sur de mauvaises bases Monsieur Bielsa. On ne peut pas continuer à vous laisser dire qu'on ne fait pas le boulot comme il faut, ce n'est pas possible ça. Je ne sais pas ce que vous voulez, si vous voulez nous faire les questions avant la conférence de presse, si vous voulez... j'avoue que je ne comprends pas (elle s'interrompt). Les questions, elles sont ce qu'elles sont, mais je veux dire, je ne comprends pas votre nervosité et votre ton depuis quelques conférences de presse, je vous le dis très franchement.

- Fabrice Olszewski : Je peux ? (Hélène Foxonet s'esclaffe)

- Hélène Foxonet : Je vous le demande (rires), on est là pour ça.

- Marcelo Bielsa : La deuxième partie de votre question est vraie, je suis plus nerveux que d'habitude. Je ne devrais pas être nerveux, car c'est un sentiment habituel, car celui qui s'assoit de ce côté [le sien] le ressent beaucoup, afin de voir si on arrive à obtenir de lui une expression qui sert à multiplier l'effet de la nouvelle. Et en ce qui concerne la compréhension des questions, je les comprends parfaitement. J'ai l'intuition que Madame vous avez de l'expérience
dans votre travail, et je sais cela à la forme des questions et à la manière dont vous les posez. Vous laissez grandir la polémique interne et vous cherchez une question pour équilibrer la dispute, donc il n'y a aucun doute quant au sens souhaité des questions sur Doria. Car si cela avait été la première fois où ce sujet avait été évoqué, je comprendrais qu'il n'y ait aucun sens caché derrière votre question. Et il est évident que j'ai répondu sur Doria quantité de fois. Moi, je suis préoccupé. La dernière fois que je suis sorti du stade, un jeune m'a montré son téléphone portable et cela disait sur l'écran avec de très grandes lettres : "Doria". Cet effet, c'est l'effet d'une prédiction que font les médias, par rapport à un supposé mauvais traitement que reçoit Doria, prédiction qui est aussi en rapport avec le prix que l'on a payé pour lui, et du fait qu'il n'ait pas encore joué. Moi, je ne suis pas préoccupé par ce que vous pensez chacun d'entre vous.

Je comprends que, comme vous êtes des spécialistes, que vous avez des points de vue qui ne sont pas les mêmes que les miens. Mais ce que vous dites génèrent des effets sur des gens qui ne connaissent pas ou qui construisent leurs connaissances et leurs cultures footballistiques à travers ce que vous diffusez. C'est pour cela que je repère le sens caché de vos questions. Parce que si votre question avait été complète, la question aurait été "pourquoi ne jouent pas Sparagna et Aloé, qui ont été les joueurs qui ont remplacé Morel et Nkoulou quand cette situation s'est présentée ?". Or cette question n'a pas été posée.





- Doria est aussi international espoir brésilien, à la différence des deux jeunes dont vous parlez.

Vous avez vu les matchs qu'ont joué Sparagna, Aloé et Doria en CFA2 ? Il est évident que non ! (rires d'une partie de la salle)

- Juste une précision qui est mon avis sur Doria, c'est que l'attente des supporters, ce n'est pas les médias qui l'ont créé (Hélène Foxonet : bien sûr !) puisque, dès sa signature, il y a eu justement un enthousiasme par rapport au fait qu'il était justement international brésilien, par rapport à comment l'avait décrit le président, et cela, je pense que vous ne pouvez pas accuser la presse d'avoir créée une attente envers Doria.

Tout cela je l'accepte, et cela me paraît logique. Mais quand arrive le moment de prendre des décisions, par quoi devrais-je être guidé ? Par tous les arguments dont celui qui veut que Doria soit international ? J'ai vu tous les matchs qu'a disputé Doria dans le tournoi qualificatif olympique du Brésil, pour juger des grandes capacités qu'a Doria et qu'il a vraiment. Pour sa condition de professionnel irréprochable, pour le prix qu'il a coûté. Donc, devrais-je prendre en considération tout ce que je viens de citer ou le fait que moi, je considère ce qui est indispensable pour le match ? Ce que je fais moi, c'est de prendre la décision suivant ce qui me paraît le mieux dans chaque cas. Donc ce que vous sous-entendez, c'est que Doria est meilleur que Morel, Doria est meilleur qu'Aloé, Doria est meilleur que Sparagna.

- Personne n'a jamais dit cela.

(sourire de Bielsa)

- Non.

Justement, quand un entraîneur prend ses décisions, il les prend en pensant au meilleur pour chaque poste.

- Monsieur Bielsa, oui, on va changer de thème.

(Marcelo Bielsa coupe : Et en plus, on ne peut pas parler quand il n'y a pas de loyauté réciproque.)

- Tony Selliez : Ni de regard réciproque.
- Ce n'est pas juste non plus. Vous pouvez traduire s'il vous plaît !


Ce n'est pas juste non plus. On va arrêter mais ce n'est pas juste non plus. Si, c'est très juste ! La conclusion du fait de tout cela depuis que Doria est arrivé au club, c'est que je ne veux pas de Doria, et que je suis disputé avec le président. Ca, c'est l'opinion publique qui croit ça. Et à chaque fois qu'il y a l'opportunité, derrière les questions ingénues de Monsieur, on agite ces deux idées. Qui sont totalement "irrelevante" [Fabrice Olszewski traduit tel quel puis revient sur ses propos : irrecevables, excusez-moi, je suis encore pas assez agile depuis le temps, putain ! (rires de la salle)], et stupides. Et moi, comme une personne stupide, je rentre dans cette dispute. Parfois, ces disputes ont un scénario élémentaire, et parfois, il y a des scenarii complexes, qui influent davantage [que ce que je ne peux dire] sur les personnes et le public qui reçoivent tout ce que peuvent bien leur relayer les médias. Car les médias influent davantage sur le public que l'école ne peut le faire.





- Oui, on va changer de thème que d'évoquer celui sur Doria. Juste une question, on commence à vous connaître, vous avez pas mal de bons mots, vous êtes beaucoup dans l'analyse aussi philosophique sur plein de thèmes alors on voulait savoir "est-ce que pour vous, c'est important d'être un bon philosophe pour être un bon coach, d'être dans l'analyse et dans l'intellectualisation ?"

Michel Aliaga : - Celle-là au moins, elle ne fera pas polémique !
- Non, elle ne fera pas polémique.

(Marcelo Bielsa : ) Si vous vous me demandez une recommandation, en prenant exemple sur la partie de mon travail qui est en rapport avec la communication, l'idéal, c'est de répondre sans rien dire.

- (Rires de la salle) Ah non mais je ne parlais pas avec nous, je parle aussi avec vos joueurs.

Si j'avais répondu sans rien dire, on aurait eu vingt-cinq minutes en moins de bêtise.





- Après plus de trois mois sans victoires à l'extérieur, est-ce que vous envisagez une autre approche tactique de vos matchs loin du Vélodrome ?

Non non. Jamais, on va essayer un match sans essayer de le gagner, même si cela fait trois mois qu'on ne gagne pas à l'extérieur. On ne prépare jamais un match sans penser à le gagner. Il n'y a pas de manière autre que de prendre le match en essayant d'être les protagonistes et de le gagner.

- On sait que vous êtes à cheval sur les statistiques. Il y a un parallèle qui existe entre les trois premiers matchs de la saison. Le match nul 3-3 à Bastia, la défaite contre Montpellier, la victoire un petit peu difficile contre Guingamp, qui se retrouvent un petit peu en début d'année. Est-ce que vous parvenez à l'expliquer ? Est-ce que vous avez une explication ou c'est le fruit du hasard ?

Ce que vous signalez Monsieur ne devrait pas arriver. Car il y a vingt ou dix-huit matchs de différence entre les dates de ces matchs. Nous, on n'aurait pas dû faire un match tel qu'on l'a fait à Montpellier. Et le match contre Grenoble et le match de dimanche dernier relèvent effectivement de cette logique. Mais pas le match contre Montpellier, qui n'est pas digne d'une équipe qui vise ou qui était à la première place du classement, qui avait un semestre de travail dans les jambes, et qui défendait la tête du classement.


- Après le match à Montpellier, vous vous étiez jugé coupable d'avoir fait le mauvais choix offensif, avec Batshuayi à droite. Si Alessandrini peut jouer, pas de problème. Mais s'il ne peut pas encore jouer, est-ce que vous envisagez encore de mettre Gignac à droite ou de faire des choix inédits, avec d'autres joueurs ?

Non, Gignac [serait aligné] à droite. Si vous vous souvenez, la dernière fois que j'ai parlé de ce sujet, j'avais dit que Gignac ne jouait pas bien quand il jouait sur le côté droit et que ce n'était pas une option. Et maintenant, la situation s'est répétée, [c'est une chose] que je considère comme équivoque. Et lors de la deuxième mi-temps du match de dimanche, les réponses ont été meilleures. Ce qui veut dire qu'on analyse, on évalue, on étudie mais [parfois] on tire des conclusions fausses. Et cela redonne des options qu'auparavant j'avais écarté. Donc cela correspond aussi, et je l'assume, à un degré de confusion qui pousse à prendre des décisions, à en écarter et à en reprendre. Et il faut aussi prendre en compte le scénario qui pousse à prendre ce type de décision, comme preuve.

Je traite tout le monde avec sincérité, surtout pour justifier mes décisions. Après, elles seront bien ou mal prises selon le rendement de l'équipe, mais moi, je prends la décision avant que l'équipe ne se soumette au jugement du match. Il y a un élément de jugement que j'ai utilisé pour la formation de la défense, dont je n'ai pas parlé dans cette conférence de presse. Pour les caractéristiques de notre équipe, les défenseurs centraux sont ceux qui sont le moins protégé au niveau de la tâche défense. Mandanda agit très souvent comme libéro, et normalement devant les défenseurs centraux, il y a un seul numéro 6.

Notre attaque est toujours composé de six ou sept joueurs. Si vous regardez le but de Lemina, c'est un centre de Brice et après un tir dans la petite surface de Mendy que convertit en but Lemina. Il y a une norme dans le football, une règle, un concept qui dit que les deux arrières latéraux ne peuvent attaquer en même temps. Nous, on fait toujours le contraire, et le fait que les deux arrières latéraux attaquent en même temps signifient que l'axe central du secteur défensif, le gardien, les défenseurs centraux et le numéro six, jouent sur un terrain très ouvert et avec très peu de protection. Si j'avais décidé que Morel serait le latéral gauche de l'équipe, les défenseurs centraux auraient été choisis parmi quatre joueurs : Aloé, Andonian, Sparagna et Doria. Ce sont tous des joueurs de vingt ans. Il m'est apparu que de mettre des joueurs aussi jeunes pour un poste aussi délicat, sans l'accompagner d'un joueur d'expérience, cela n'allait pas les aider. Et donc un des éléments de jugement que j'ai pris en compte, c'est de composer une charnière centrale qui aurait au moins un joueur de très grande expérience.

Pendant la conversation, j'ai oublié de donner cette donnée, qui pour moi est très importante. Quand je m'en allais, je m'en suis souvenu et je suis revenu [vers les joueurs pour leur dire]. Et malgré le fait de revenir [pour leur en témoigner], cela valait la peine de vous en informer.




Crédits image : http://www.om.net

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

01 Mar 2015, 19:10

Saison 2014-2015. Conférence de Dimitri Payet le 22/01/2015, OGC Nice-OM, 22e journée de championnat de Ligue 1.



Crédits image : http://www.om.net



[En attente]

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

01 Mar 2015, 19:17

Saison 2014-2015. Conférence de Steve Mandanda le 29/01/2015, OM-Evian TG, 23e journée de championnat de Ligue 1.



Crédits image : http://www.om.net



[En attente]

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

01 Mar 2015, 20:52

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 29/01/2015, OM-Evian TG, 23e journée de championnat de Ligue 1.





Spoiler: montrer
Information
- Juste avant de commencer, Fabrice, vous pouvez transmettre, au nom de tous les journalistes. On voulait au nom de tous les journalistes féliciter Monsieur Bielsa et l'OM parce qu'on fête aujourd'hui le troisième mois consécutif à huis clos. C'est un record dans le championnat de France donc félicitations !

Cela vous plairait de voir l'entraînement d'aujourd'hui ? Et cela éviterait votre déception ?

- On aimerait le faire toutes les semaines.

Oui, mais... J'aimerais vous dire deux choses brièvement. A Bilbao, où j'ai exercé pour la dernière fois avant de rejoindre l'OM, où j'ai travaillé durant deux ans, il n'y a jamais eu d'entraînements fermés au public, ce qui témoigne de ma position envers le travail que vous faites. Mais j'aimerais aussi que vous compreniez que vous bénéficiez de suffisamment d'informations pour pouvoir interpréter ce qu'il se fait durant les entraînements.

La vérité est que ce qui se déroule durant les entraînements ne vous intéresse pas. Mais ce qui vous intéresse est de voir si vous pouvez observer les débuts d'un conflit pour l'amplifier, car le contenu des entraînements ne vous intéresse pas. Donc je vais faire le nécessaire pour que vous puissiez voir un entraînement par semaine.

Je vais vous raconter une brève expérience personnelle. Quand je travaillais au Chili, il m'a été fait la même demande. On m'a demandé cela car [les journalistes] souhaitaient s'informer sur le contenu de l'entraînement. C'est quelque chose qui n'est pas vrai [ici]. Parce que vous, cela ne vous intéresse pas de voir ce qu'il se passe durant les entraînements et de le mettre en relation avec le contenu des matchs.

Il est très utile que le public sache que vous, vous souhaitez voir les entraînements afin d'observer s'il y a un petit conflit pour pouvoir l'amplifier. Ce n'est pas un jugement, cela fait trente ans que je suis en contact avec les médias, et je sais parfaitement comment ils fonctionnent.

- Le public aussi Monsieur Bielsa...

Mais pardon, pardon, pardon.

- M.B. : Qu'a dit ce Monsieur ? (à Fabrice Olszewski)

Fabrice Olszewski : Que c'était aussi une demande du public qui ne pouvait pas non plus assister aux entraînements.

Marcelo Bielsa : Le public a une relation différente à propos des entraînements en comparaison de celle que vous, vous avez. Car eux, ils veulent toucher ou approcher leurs idoles. Le problème, je vais le résoudre. Mais je vais le résoudre seulement pour ne pas qu'il s'amplifie. Et non, parce que vous, vous le méritez. Parce que vous, vous avez à portée de main les vidéos des entraînements et ce dont vous avez besoin.

- Nous ne pouvons les utiliser.

Non, c'est vrai ?

- Nous ne pouvons les utiliser.

Ah, ok.

- C'est très important pour nous.

Vous avez raison, je n'avais pas connaissance de ce détail. Je vous en remercie. De toutes manières, à partir de la semaine prochaine, le problème va être résolu. Pour vous et pour le public, suivant mes dispositions. Qui ne sont pas les seules bien sûr, car je ne suis pas le propriétaire du club. Lors des entraînements d'une équipe, il y a toujours des petites altercations entre les joueurs et le staff technique, et si vous, vous observiez cela, nous ne pourrions parler librement. Parce que les effets d'une nécessaire dispute [à un meilleur fonctionnement de l'équipe] seraient annihilés/remis en cause par la répercussion que celle-ci pourrait avoir si vous étiez présents.

Pourquoi doit-il y avoir des différences de vues et des disputes qui sont nécessaires ? Parce que le travail des joueurs demande des efforts à 200 pulsations/minute, et que cela génère toujours des conflits. Mais celles-ci sont indispensables. C'est pour cela que nous évitons la présence de spectateurs. Si vous, vous étiez en capacité de le comprendre, vous partageriez mon point de vue.


Je vais vous raconter une autre histoire afin que le public sache que pour vous, ce sont les seules répercussions qui vous importent et non le contenu des entraînements. Au Chili, on m'a demandé la même chose. J'ai accédé à cette demande. Je suis allé à l'entraînement, et ceci, sans une prothèse dentaire que j'utilisais normalement, qui laissait l'avant de ma bouche sans une dent. Bien sûr, le jour qui a suivi, tous les médias ont commenté l'entraînement en fonction de ma bouche. Et ils n'ont fait aucun commentaire des exercices qu'ils avaient vus. Donc vous voyez, il n'y a jamais de commentaires dans les médias sur le contenu des entraînements.





On voudrait juste rappeler à Monsieur Bielsa, avec tout le respect que nous lui devons, qu'il n'a pas le droit de dire aujourd'hui que les entraînements ne nous intéressent pas, et que nous cherchons dans les entraînements que quelque chose qui pourrait nuire à l'équipe. Ca, ce n'est pas acceptable.

Pour que ce que vous dites, je puisse le considérer comme vrai, - et je ne souhaite que ce que vous dites soit vrai -, il faudrait prendre tout ce qui est publié sur le football durant une semaine et évaluer le pourcentage dans ces médias de ce qui se réfère aux entraînements et à leurs contenus, et rapporter cela avec le contenu des matchs. Et ce pourcentage n'est jamais supérieur à 3 ou 5 %. Comme moi, je suis très intéressé par l'entraînement, je lis les articles et je n'ai jamais trouvé un article où il y avait une corrélation entre ce qu'on fait pendant les entraînements et ce qu'il se passe en matchs.

- Et pour cause ! Ils [Les entraînements] ne sont jamais ouverts. Et pour cause ! (rires)

- Monsieur Bielsa, pour revenir là-dessus, quand vous nous avez ouverts, ce n'était que des décrassages, que des décrassages. On n'a jamais vu finalement une séance ici donc attendez avant de juger s'il vous plaît.

Fabrice Olszewski traduit : Non, non, moi j'ai trente ans d'expérience avec les médias.

Marcelo Bielsa à Fabrice Olszewski : - Non non, pas d'expérience, non. [Mais trente ans] de relation.

Les entraîneurs comme les journalistes ont une manière de se comporter universelle. Et je sais ce que je dis. Et de la même manière, je reconnais, dans la manière de se comporter qu'ont les gens qui font le même métier [que moi], qu'il y a beaucoup de spéculations qui sont dangereuses, et j'espère que vous pourriez décrire cela face à moi, de la même manière que moi je suis en train de le faire devant vous.


Moi, la seule chose qui m'intéresse est que le public soit plus cultivé. Et le journalisme a seulement enseigné au public,j de manière générale évidemment, [et, même si] bien sûr, il y a des personnes sages au sein de la profession des journalistes, et que je lis de manière hebdomadaire afin de pouvoir me tenir averti, je pourrais faire une liste de dix pays avec dix grandes plumes en leur sein. Je parle là d'un groupe de personnes qui, de manière hebdomadaire, publient les meilleures notes des comptes-rendus de matchs. Et moi, à ce niveau-là, je sais ce qu'il en est pour la France et l'Argentine.

Ce sont justement ces grands journalistes qui disent que les médias de manière collective enseignent seulement au public de la géométrie. 4-3-1-2, 4-4-2, 3-4-1-2, sont des schémas tactiques qui n'ont pas besoin d'être expliqués davantage que les numéros auxquels ils font allusion.

Mais, pour résumer, à partir de la semaine prochaine, tout ce qui est fonction de moi sera résolu de telle sorte à ce que vous puissiez assister aux entraînements. Je vous remercie pour m'avoir applaudi lorsque je suis entraîné et je remercie Monsieur de m'avoir expliqué le fait que vous ne receviez pas les images des entraînements.





- Monsieur Bielsa, on pourra faire un point sur l'effectif, sur le groupe ? Et sur la présence ou pas de Romain Alessandrini samedi face à Evian, s'il vous plaît.

Oui, l'équipe sera Mandanda, Brice [Dja Djédjé], Fanni, Morel, Mendy, Romao, Imbula, Payet, Thauvin, Gignac et Alessandrini.

- A quel moment espérez-vous récupérer Nicolas Nkoulou ?

En aucune manière, ce week-end.

- Quel est l'état d'Abdel[aziz] Barrada ?

Il n'est pas disponible.





- Est-ce que vous avez le sentiment d'être trop prévisible désormais ? C'est ce que pouvait dire Alaixys Romao à La Provence cette semaine, que les équipes savent comment vous jouez et ça vous oblige peut-être à aménager votre schéma tactique ?

Oui, c'est exactement ça.

- Et du coup, comment faire pour remédier à cela ?

Non ce n'est pas une situation qu'on peut modifier parce qu'elle ne dépend pas de nous. Lorsqu'un adversaire cède le terrain, ne prend pas en compte les minutes de jeu et cède le ballon à l'équipe adversaire, c'est la façon de jouer qu'ils ont choisi afin de nous neutraliser. C'est absolument légitime, absolument respectable, et c'est tout à fait dans son droit.

Par exemple, la dernière fois que nous avons joué à domicile, nous avons été surpris du faible de nombre de kilomètres que nous avons couru. Puis on a regardé pourquoi, et ceci était lié à la nette diminution du temps de jeu [de possession du ballon]. C'est-à-dire que tout ballon qui entre dans notre moitié de terrain amène à un arrêt de jeu qui est considéré par un adversaire de la même manière qu'un coup de pied arrêté. Ce qui se passait normalement dans les vingt-cinq/trente derniers mètres de terrain, se produit dorénavant à cinquante mètres du but adverse. Il en est ainsi de toute l'action qui se déroule lorsque l'adversaire doit faire un coup de pied arrêté vers notre but.

L'autre situation, tout aussi caractéristique de cet état, survient lorsque, pour la majorité des coups de pied arrêtés frappés dans le camp adverse, le coup de pied/dégagement est direct du gardien adverse vers notre but. Donc, dans les grandes lignes, ceci signifie... , et sans que cela ne soit une critique du jeu adverse.

C'est seulement une description d'une situation légitime et réglementaire, - je ne voudrais en aucun cas que cela soit considéré comme une critique ou un reproche aux personnes visées -.


Donc, comme le Monsieur se demandait comment résoudre cette situation, un chemin possible serait de faire la même chose. Jouer dans notre camp, mettre à chaque position le joueur le plus défensif possible, jouer de longs ballons, prendre le ballon au rebond ou le deuxième ballon, et transformer le match en une bataille où le plus important consiste à prendre le ballon à l'adversaire, mais, ceci, pour redonner le ballon à l'adversaire, car l'unique tâche de l'équipe consisterait seulement à prendre le ballon à l'adversaire. [Et ainsi] jouer la contre-attaque, réduire les espaces pour défendre et agrandir ces espaces pour attaquer. C'est le seul chemin qui existe comme antidote.

Moi, comme n'importe quel entraîneur, j'aime défendre dans des espaces réduits et attaquer dans de grands espaces. Mais, quand on perçoit le football avec grandeur et qu'on étudie l'équipe qu'on dirige, et surtout, lorsqu'on a de meilleurs joueurs que l'adversaire, de mon point de vue, on se doit d'adopter une attitude plus généreuse, et davantage liée à la beauté du jeu. C'est pour cela qu'on va continuer de tenter d'améliorer notre capacité à défendre dans de grands espaces, et d'attaquer dans des espaces plus réduits. C'est ce que font toutes les grandes équipes du monde.


Parce que, sinon, pour faire le contraire, il faut avoir en face de nous une équipe généreuse. Et cette situation ne se produit pas. Et je vous demande, s'il vous plaît, s'il est possible que vous mettiez en avant le fait que je ne critique pas une manière de jouer qui est réglementaire et qui ne relève pas d'un piège, mais qui consiste seulement en une stratégie. Et cela n'arrive pas dans tous les cas non plus. Et aussi, dans certains moments de la première mi-temps contre Nice, l'adversaire a essayé de nous empêcher de jouer, vous en avez ici l'exemple. La première mi-temps contre Nice, nous avons bien joué, on pourrait dire mieux que l'adversaire. Et on aurait pu réussir à transformer cette différence au tableau d'affichage mais nous n'y sommes pas parvenu. L'adversaire a essayé de nous empêcher de débuter nos actions de l'arrière, cela veut dire qu'il a commencé à défendre dans notre propre camp. Cette attitude de l'adversaire nous a permis de développer notre meilleur jeu. En deuxième mi-temps, comme ils ont inscrit un but très tôt et qu'ils ont joué avec un joueur en moins, ils ont défendu à neuf joueurs dans les trente derniers mètres de leur
camp. Et ceci nous a conduit à moins bien jouer.





- Monsieur Bielsa, est-ce que pour vous, il y a une explication importante au fait que vous gagnez à domicile en ce moment, et que vous perdiez à l'extérieur ? Est-ce que c'est un hasard, est-ce que vous avez déjà connu cette situation dans votre carrière, est-ce lié à un blocage éventuel à l'extérieur ? Que pourriez-vous nous dire là-dessus ?

La seule chose pour laquelle on est tous capables de donner notre opinion se rapporte au fait de savoir si l'équipe joue de manière différente à domicile qu'à l'extérieur. De mon point de vue, on joue de la même manière. Et comme j'essaye toujours de trouver les explications dans le jeu, je ne trouve pas d'argument qui explique cette différence.

Quand on analyse, on n'analyse pas ce qu'on mérite mais ce qu'on obtient réellement. [Mais] le centre de l'analyse [devrait] se rapporter à ce que chaque équipe a méritée et non à ce que chaque équipe a réussie à obtenir*. Et ceci, tel que je le présente ici, peut paraître critiquable, mais pour moi, c'est indiscutable. Et si vous pensez d'une manière différente, ceci est sujet à polémique, parce que selon que l'on soit pragmatique ou que l'on considère les choses de manière utilitariste, il y a beaucoup de choses qui amènent à penser que la seule chose qui est importante est ce qu'on arrive réellement à obtenir. Ceci est vrai, si l'on situe les choses de manière numérique ou mathématique.


Mais pas s'il y a une intention d'analyse. Parce que ce qu'on arrive à obtenir est seulement plus important que ce qu'on mérite lorsqu'on compare la qualité et la quantité. Quand deux équipes méritent toutes deux de manière égale, il est alors mieux de considérer celui qui obtient les choses que celui qui mérite. Mais pour celui qui réussit à avoir un résultat favorable, par le hasard ou du fait de conditions imprévues, dans ce cas, il est alors mieux de prêter attention à celui qui mérite qu'à celui qui a eu ce résultat.






- Monsieur Bielsa, au-delà des remontrances qui ont été formulées au début de cette conférence de presse, avez-vous l'impression que la presse doute de vous, de vos valeurs d'entraîneur, de votre efficacité ?

J'ai une vision des médias et vous aussi. La qualité de la société moderne démontre de manière immédiate les effets des médias. Les gens sont toujours plus présentés de manière négative, et les valeurs qui nous sont chères sont de plus en plus perçues comme mauvaises moralement. Et ceci est une chose commune qui touche tous les pans de la société. N'importe qui d'entre nous qui serait assis à la terrasse d'un café serait d'accord avec ça.

Les entraîneurs transforment le football en quelque chose de pire, et les journalistes aussi. Il n'y a aucun doute que les choses aillent dans ce sens, non ? Si l'on détermine la qualité d'une activité, en considérant d'autres angles de vues, on peut se poser la question de savoir de savoir qui est responsable de cela : le public ?

Le public a été éduqué au triomphe, et il agit en fonction de l'éducation qu'il a reçu. Si l'on demandait à tous les gens présents dans cette salle, si la seule chose qui est importante est de gagner, tout le monde dirait que oui, c'est vrai. Il y a une donnée qui permet de comprendre cette équation, l'être humain contemporain. La majeure partie du temps qu'il passe au contact de ce qui lui permet de recevoir des idées, il le fait en étant en relation avec les médias. Beaucoup plus qu'avec n'importe quelle autre structure éducative. Je ne me réfère non aux gens qui sont privilégiés mais à la majeure partie des personnes. C'est pour cette raison que la question que vous m'avez posé, vous pouviez y répondre sans me consulter. (rires)

- En ce moment, André-Pierre Gignac arrive moins à marquer qu'en début de saison. Comment le sentez-vous, comment vous pouvez le relancer, lui faire retrouver le chemin de la réussite ?

Gignac inscrit ses buts lui-même et grâce à l'équipe. Et grâce à la gestion de l'équipe. Quand le niveau de gestion de l'équipe diminue, la production du buteur diminue aussi.

- Vous ne le sentez ni frustré, ni en doute ?

Non. On ne peut pas perdre de vue que lui a assumé avec beaucoup de générosité des positions de jeu qui n'étaient pas idéales pour lui. Et à ces positions, il savait qu'il allait moins bien jouer mais ceci, pour le bien de l'équipe. Là, il y a des minutes de jeu qui l'éloignent de son poste habituel, mais lui assume cela d'une manière propre à celle des leaders. Qui consiste à ne pas être intéressé par ce qui est important pour eux, mais il préfère répondre aux besoins du collectif. Et c'est ce que j'admire en Gignac.





- Un mot sur Evian peut-être, que pensez-vous de cette équipe ?

C'est une équipe qui a les suites de victoire et de défaites qui sont les pires du championnat. Mais ils ont justement réussi à obtenir des séries de victoire et de défaite. C'est pour cette raison qu'il ne faut pas oublier la valeur de l'adversaire.

- Monsieur Bielsa, c'est la pire défense de Ligue 1. C'est l'équipe qui a encaissé le plus de buts. Est-ce que vous en tenez compte et est-ce que cela peut justement permettre aux joueurs à vocation offensive de retrouver de la confiance ?

Nous, normalement, on a au moins dix occasions de but par match. Et ceci est normalement suffisamment pour essayer de gagner n'importe quel match. Nous, nous dépendons pour attaquer, beaucoup plus de ce qu'on arrive à faire, que des erreurs de l'adversaire. Cette semaine, pour mettre des données sur ma propre mémoire, j'ai vu tous les buts et toutes les occasions de buts que s'est procuré notre équipe. Et ce qui se produit l'est très peu par les situations que l'adversaire nous facilite. Si vous regardez beaucoup de buts [de l'équipe] les uns après les autres, dans leur intégralité, une des manières de les classer consiste à voir ce qui relève de notre mérite propre sur ses buts ou des erreurs offertes par l'adversaire. Et dans notre cas, pour ce qui nous concerne, on dépend plus des occasions de buts que l'on se crée que des erreurs de l'adversaire.

- Vous avez beaucoup d'occasions mais peu de tirs cadrés en fait. En tout cas, ce sont les chiffres des derniers matchs. Est-ce là votre problème essentiel ? Vous vous créez moins de vraies occasions, réelles, que lors de la première partie [de championnat] ?

Je ne crois qu'il n'y aucune manière de corriger cela. Cela fait très longtemps que je réfléchis à cette problématique. Le joueur de première division normalement arrive dans l'élite comme produit d'une grande richesse technique. Mais il est très différent de tirer au but que d'être en position de tirer au but. Les joueurs de première division arrivent bien à tirer au but, de manière générale bien sûr, mais ce qu'ils ne parviennent pas à faire est d'être en bonne position pour utiliser le geste technique. Donc, ce que l'on peut faire, est de travailler pour pouvoir être en bonne condition de tirer au but, plutôt que de travailler le tir final en lui-même.

Un autre aspect très commun réside aussi dans le fait que le penalty que l'on ne manque pas durant l'entraînement, on le loupe durant le match. Et il est aussi très habituel que vous répétiez une action de concrétisation de but cinq fois durant l'entraînement, et que lors des deuxième ou troisième tentatives, l'action se termine de manière positive. Mais durant le match, en aucun cas, nous n'arrivons à avoir trois actions identiques. Je ne sais pas si j'ai bien répondu à votre question.





- Je voulais juste que vous m'expliquiez ce qui manque. C'est-à-dire d'avoir des occasions vraiment plus franches. Est-ce ce qu'il manque aujourd'hui ?

Oui oui, j'ai très bien compris la question. Je n'ai pas ce point de vue quant à votre interprétation mais peut-être est-ce vous qui avez raison. Excepté le match contre Montpellier, je n'ai pas observé de grandes différences entre l'équipe qui aujourd'hui ne gagne pas en comparaison de l'équipe qui gagnait avec assiduité. Donc j'essaye de faire qu'elle se ressemble et dans cette recherche, il y a parfois un point négatif. Je ne veux pas seulement qu'on ne gagne pas, car il n'y a pas de réponse à nos mérites. Ceci signifie qu'avant il y avait et que maintenant, il n'y a plus. La seule chose qui a changé, c'est qu'avant, on arrivait à trouver ce que l'on cherchait et que maintenant, le destin fait qu'on ne trouve pas ce que l'on cherche.

Donc ceci est une position qui maintient l'espoir et aussi l'estime de soi. Mais parfois, on perd de la clarté et une de possibilités tient dans ce que vous dites. Que peut-être les situations sont quantitativement les mêmes, mais moins franches.

- Monsieur Bielsa, à Evian, il y a un joueur qui appartient à l'Olympique de Marseille, Moudou Sougou. Est-ce que vous suivez plus particulièrement l'itinéraire des joueurs qui appartiennent encore à l'OM ou sont prêtés dans les autres clubs, et est-ce que vous vous projetez sur l'avenir avec eux ?

Moi j'agis, comme j'ai dit précédemment. Je suis les moins de 17 ans, les moins de 19 ans, la CFA2, l'équipe première et les joueurs qui appartiennent à Marseille, et je le fais parce que cela fait partie de mes tâches professionnelles. Je voudrais vous commenter quelque chose, qui est du même style que le thème dentaire dont je vous ai parlé précédemment.

A chaque fois que je viens à une conférence de presse, j'imagine les possibles sujets pour lesquels je vais être interrogé, et j'essaye de me mettre dans la peau, dans certaines phrases, de quelqu'un de capable et de reconnu, qui aurait à répondre à des thèmes potentiels. Bien sûr, ce n'est pas une phrase de moi, c'est une phrase de quelqu'un qui a pensé à cette activité, et qui en a donné des conclusions intéressantes, et j'essaye d'y penser à chaque fois dans une des réponses. Et cela n'a jamais fait partie d'un des gros titres. Et cela n'a jamais été utilisé comme axe de commentaire d'une conférence de presse. Ce qui veut dire qu'on n'a très peu d'intérêt de mettre dans l'interprétation qu'on fait des faits les meilleures idées, qui nous sont présentés plus solidement que celles que nous développons nous-mêmes.

- Vous confirmez votre proposition de tout à l'heure, nous pouvons venir voir l'entraînement du jour ?

Je vous demande de me permettre ce petit écart. J'ai eu une sphère d'influence, et une capacité de prendre des décisions, mais je ne veux pas passer outre et agir de manière autoritaire. Je vais faire en sorte de demander qu'à partir de la semaine prochaine, on désigne un jour où vous pourriez voir la totalité de l'entraînement. Et je vais voir cela avec l'institution car si je ne le fais pas, ce serait outrepasser mes pouvoirs. Je ne sais pas si ma position vous paraît logique.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

01 Mar 2015, 20:56

Saison 2014-2015. Conférence de Rod Fanni le 05/02/2015, Stade Rennais FC-OM, 24e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

02 Mar 2015, 12:31

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 05/02/2015, Stade Rennais FC-OM, 24e journée de championnat de Ligue 1.





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Bonjour.

- Comment vont Mendy et Lemina ?

Mendy s'est entraîné normalement et Lemina a des possibilités d'être prêt pour le match de samedi.

- Connaissez-vous votre onze et pouvez-vous nous le donner ?

Non, je ne peux pas vous le donner car il y a des joueurs dont on ne sait pas s'ils seront prêts pour le match de samedi.

- Lucas Ocampos pourrait faire ses premiers pas dès samedi à Rennes ?

Probablement et même sûrement, il sera parmi les joueurs convoqués.

- Etes-vous content de son arrivée ?

Oui.

- Est-ce vous qui l'avez choisi ?

Au début de la saison, pendant l'été, c'était un des joueurs à qui j'avais proposé de venir.

- Donc vous l'avez choisi, oui ?

A ce sujet, oui, c'est le cas. Au mois de décembre, l'institution m'a informé qu'il n'y aurait pas d'arrivées ni de départs. Et, que s'il y en aurait, cela se produirait avant le 29, et c'était le moment où l'on commençait à s'entraîner, et que la seule possibilité de mouvement était la vente de Doria, parce que le club avait une offre supérieure à ce que le club avait payé pour lui. On en était resté au fait que le footballeur, au cas où cette opération se concrétiserait, cela se passerait avant le 29. Il y a deux jours, j'ai été informé de l'arrivée d'Ocampos, et cette arrivée exigeait le départ de Doria. Car l'on devait faire face à une limite de salaire. Voilà comme s'est réellement présentée la situation. Aux mois de juillet et d'août, j'ai signalé la valeur d'Ocampos, qui est une position que je maintiens, et sûrement, le club a repris cette possibilité fin janvier.

- Qu'est-ce qu'il vous plaît chez Lucas Ocampos ?

C'est un joueur qui joue sur les deux côtés mais aussi dans l'axe de l'attaque. C'est un attaquant dynamique, rapide, un attaquant utile et direct.




- Peut-on l'interpréter comme un geste du président Labrune pour vous faire plaisir ?

C'est une décision qu'a pris le président. Et les autorités du club m'ont dit qu'Ocampos arrivait et que Doria partait. Et comme je vous l'ai dit, aux mois d'août et juillet, j'ai valorisé de manière positive l'incorporation d'Ocampos.

- Vous estimez que c'est aujourd'hui dans ce secteur de jeu que vous avez le plus de besoin de recruter ?

Le club prend des décisions, et moi j'agis en fonction. Je m'adapte aux efforts que fait le club. Je m'adapte aussi au sens avec lequel il prend les décisions.

- A quel moment Ocampos vous a-t-il tapé dans l'oeil ? Etait-ce quand il jouait en Argentine, avec River Plate ?

Non, non, non. L'évaluation de sa valeur, je l'ai faite quand il jouait avec Monaco. Et cette évaluation, je l'ai faite pendant le mois de juin.

- On a bien compris qu'il pouvait jouer à droite, à gauche ou dans l'axe. Mais Vous, avez-vous une préférence dans son utilisation ?

Non, ce sera selon les besoins, car je pense qu'il peut jouer aux trois positions que je vous ai donné avant. Lui a pu jouer comme ailier gauche, un peu moins comme ailier droit, et exceptionnellement comme avant-centre. En accord avec la composition actuelle de l'équipe, il aura plus d'options de jeu sur les côtés qu'au centre.





- Vu que la concurrence va être active sur les côtés qu'au centre, est-ce que cela peut vous conduire à faire reculer ponctuellement André Ayew ?

Nous, dans les derniers matchs, on ne pouvait pas compter sur André Ayew, et on ne pouvait pas non plus compter sur Alessandrini excepté quand il a joué titulaire à son retour de blessure. Cela veut dire que sur trois ailiers, on n'en avait qu'un seul de disponible. En ce moment, nous avons Thauvin, Alessandrini et Ocampos. Et quand reviendra André Ayew, ce sera la quatrième option pour ces deux postes d'ailiers. Plusieurs de ces joueurs ont aussi la possibilité de jouer à d'autres postes, si cela est nécessaire.

- Est-ce que vous savez déjà si Nicolas Nkoulou sera en position d'être titulaire face à Rennes ? Et par quel défenseur sera-t-il accompagné si vous jouez à quatre ?

Je ne crois pas qu'il puisse postuler pour être titulaire. Si d'ici à samedi, cette réalité change, il pourrait jouer au poste de numéro 6 ou en défense centrale.

- Pourquoi il ne serait pas capable de jouer samedi ?

Parce que l'accumulation de matchs à la Coupe d'Afrique, la succession de ces matches, n'a pas été bien accepté par son corps. Donc on va voir s'il peut effectivement récupérer pour pouvoir jouer. Et cela dépendra fondamentalement du ressenti du joueur.

- Est-ce son genou qui lui pose problème ? Parce qu'il a souvent eu mal au genou.

Ce n'est pas qu'il ait une blessure ponctuelle, mais quand il joue trop de suite, parfois il y a des effets sur son genou. Il n'arrive pas toujours à récupérer de manière égale. Donc on attendra de voir comment il se sent. De toutes manières, il est en bonne santé, sans blessure, mais on veut vérifier qu'il soit à 100 % pour pouvoir reprendre le jeu, et que lui se sente à 100 % et qu'il nous transmette cela, sans essayer de forcer ou d'accélérer son temps de récupération.





- Est-ce qu'il a été difficile pour vous et votre staff d'évaluer le niveau de Rennes ? Car on dit beaucoup qui est capable du meilleur comme du pire. Avez-vous réussi à évaluer le niveau réel de cette équipe ?

C'est une équipe qu'on a affronté deux fois, nous connaissons très bien le niveau de leurs joueurs. Et comme toutes les équipes, elle a des moments où elle brille, et d'autres où elle joue moins bien. Lors d'un championnat de trente-huit matchs, il se produit toujours des alternances de bon et de moins bon.

- En parlant d'alternance, comme tous les quinze jours, vous jouez à l'extérieur. Cela fait longtemps que vous n'avez pas gagné à l'extérieur. Alors que vous avez les mêmes intentions qu'à domicile, vous possédez aussi le ballon plus souvent que l'adversaire. Est-ce que finalement, il y a vraiment une explication, ou cela tient au fait que l'adversaire joue chez lui et est un petit peu plus libéré ?

Nous, tous les matchs, on les joue de la même manière. Avec la même idée de fond de jeu, et, en rapport avec le fait de ne pas gagner à l'extérieur, on a besoin de changer cette tendance pour pouvoir remettre l'équipe sur les bons rails en championnat.

- Sur ce thème, Rod Fanni a souligné tout à l'heure que ce qui gênait peut-être l'OM, c'était le pressing haut de l'adversaire à l'extérieur. Comment cela peut-il se travailler, cela, à l'entraînement ?

Le fait que l'équipe adverse fasse un pressing plus haut nous favorise nous. Lorsque l'équipe adverse joue plus proche de notre but, il y a plus d'espaces pour attaquer. Lorsque le contraire se produit, les espaces se réduisent.

Le match contre Nice a témoigné de cette situation. Contre Nice, la première mi-temps, l'adversaire a joué plus dans notre camp. A cause ou grâce à cela, on attaquait mieux parce que la défense adverse avait trente mètres derrière elle à couvrir. Et, lors de la deuxième mi-temps, le contraire s'est produit, c'était plus difficile pour nous. Comme l'idée principale de notre jeu consiste à attaquer, nous préférons avoir des espaces plus grands. Et pour cela, il est nécessaire que l'adversaire avance ou joue plus dans notre camp.





- Vous évoquiez la possibilité d'aligner Nkoulou en numéro 6. Est-ce que vous pensez que cela peut être une solution sur le long terme ? Pourrait-il pour vous jouer milieu défensif, dans un secteur où vous n'avez pas un effectif important ?

A un moment de sa carrière, Nkoulou jouait numéro 6. Jusqu'à présent, ce poste a été occupé par Romao et Imbula. L'absence de Romao et le fait qu'Imbula puisse jouer milieu relayeur, numéro 8 ou milieu mixte, cela ouvre une possibilité qu'un nouveau joueur prenne le poste de numéro 6. Une option est Nkoulou ; une autre option est Tuiloma ; Imbula est aussi une option. Ce sont ces possibilités que nous avons.

- Lemina n'est pas une option possible ?

Lemina arrive à bien jouer avec Imbula. L'option, c'est que Imbula joue derrière Lemina, ou inversement. Et l'impression que j'ai, c'est que Mario Lemina se sent mieux quand il joue devant Imbula que derrière. Mais je suis d'accord avec vous pour dire que Mario Lemina peut jouer numéro 6 (pivot) devant la défense.

- Jérémy Morel n'a pas forcément le physique/le profil type d'un arrière-central. Et pourtant, il remplit pleinement ce rôle. Pour vous, quelles qualités a-t-il ?

Le défenseur central a besoin d'un bon jeu aérien. Et cela s'associe, et avec raison, à la hauteur. Jérémy Morel est notre meilleur joueur de tête, malgré sa petite taille. Et il a aussi toutes les facultés d'un défenseur. La première, c'est qu'il aime prendre le ballon à l'adverse. C'est en plus un joueur rapide, avec beaucoup d'anticipation, et ses années comme latéral lui ont donné toute l'expérience et les qualités nécessaires pour jouer comme défenseur central. Et ses possibilités augmentent car à ses côtés, il a un arrière gauche qui monte beaucoup. Et cela l'amène à couvrir Mendy et ses montées, de manière répétée. Et son passé comme latéral lui permet de résoudre facilement cela.





- Rod Fanni nous disait tout à l'heure que vous aviez insisté auprès du groupe sur l'importance de ce week-end avec notamment, le match qui va se jouer entre Lyon et le PSG. Pourquoi ce week-end vous paraît-il si important, et quel est votre favori pour ce match entre Lyon et le PSG ?

Quand on est dans les trois premiers du classement, et qu'on désire s'y maintenir, tous les matchs sont importants et tous les points sont indispensables. Et, pour ce qui concerne le match du PSG et de Lyon, je composerais avec le résultat effectif du match.

- Monsieur Bielsa, est-ce que vous pouvez juste nous clarifier la situation de Doria, ce qui n'est pas fait pour le moment par le club. Doria est-il à l'entraînement aujourd'hui ? Ou est-il parti, et s'il est parti, est-ce sous la forme d'un prêt ou d'une vente ?

J'ignore le type d'opérations qui est développé. Hier, il s'est entraîné normalement. Et l'idéal, ce serait que vous fassiez ces questions à l'institution.

- Je veux juste savoir s'il est à l'entraînement aujourd'hui.

J'insiste. L'information que nous avons reçu, c'est qu'il a été transféré, et que nous ne devons pas penser à lui comme une option pour le match de samedi, et je suppose que cela va créer des démarches que lui va devoir compléter.





- Monsieur Bielsa, pour en revenir à Ocampos, sur les premiers entraînements, comment vous l'avez trouvé ? Parce qu'on sait qu'il n'a pas beaucoup joué avec Monaco ? Est-ce que vous n'avez pas peur qu'il manque un petit peu de rythme ?

Je l'ai vu en très bonne forme et sans aucune difficulté.

- Monsieur Bielsa, en comptant les deux matchs de Coupes, je crois que cela fait huit matchs que vous n'avez pas gagné à l'extérieur. Est-ce qu'on sent de la fragilité ? Est-ce qu'il y a du doute dans l'équipe au moment d'aller jouer à l'extérieur ?

Non. Je n'ignore pas les données que vous venez de me présenter. Après, ces données, il faut les interpréter. Et, parfois, les données donnent des résultats dont on aimerait qu'ils soient différents que ce qu'ils indiquent.

- Beaucoup soulignent Monsieur Bielsa depuis le début d'année, les bonnes performances de Brice Dja Djédjé. Quels sont selon vous ses points forts en ce moment, et selon vous toujours, a-t-il progressé depuis le début de saison ?

Les arrières latéraux jouent sur trois niveaux sur le terrain : le tiers inférieur, où ils défendent ; le tiers du milieu, où ils participent à l'organisation du jeu ; et le tiers à l'avant, où ils jouent comme ailiers. Et lui a les facultés pour jouer dans ces trois situations.





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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

02 Mar 2015, 12:46

Saison 2014-2015. Conférence de Brice Dja Djédjé le 11/02/2015, OM-Stade de Reims, 25e journée de championnat de Ligue 1.



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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

02 Mar 2015, 13:03

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 11/02/2015, OM-Stade de Reims, 25e journée de championnat de Ligue 1.




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Bonjour.

- Monsieur Bielsa, bonjour. Vous nous aviez dit la semaine dernière que la 24e journée allait être très importante, et pouvait être un tournant dans ce championnat de Ligue 1. Quelle analyse vous faites des résultats des équipes du haut de tableau de ce week-end ?

Aucune des cinq équipes de tête, Saint-Etienne, Monaco, Olympique de Marseille, Olympique de Lyon et Paris Saint-Germain, n'a pu gagner. Mais moi, fondamentalement, ce qui me préoccupe, c'est de ne pas avoir gagné. Et d'une certaine manière, que nous n'avons pu mérité de gagner ce match. Ca, c'est mon analyse.

- Est-ce que pour vous l'OM sort gagnant de ce week-end avec ces oppositions directes ?

Moi j'évalue seulement notre manière de jeu, et ce que l'on mérite par rapport à notre jeu. Après, faire une analyse de chaque journée est moins important que la production de l'équipe, ce qui, de mon point de vue, est le plus important.

- Quel est l'état du groupe ? Est-ce qu'il y a des joueurs incertains, ou d'ores et déjà forfait ?

On ne peut pas compter sur Nkoulou ni Barrada mais tout le reste des joueurs sont disponibles.

- Donc André Ayew va pouvoir jouer. Parce qu'on l'a vu très triste après cette finale de la CAN. On se demandait comment il allait, est-ce que vous aviez des nouvelles ?

Je n'ai pris aucune décision concernant Ayew. Je vais attendre de le voir personnellement. Il se peut qu'il soit ou non dans le groupe des convoqués.

- Dja Djédjé nous disait tout à l'heure qu'il était abattu. Comment vous allez pouvoir le remettre dans le bain psychologiquement ?

Moi, je respecte toujours le désir du joueur. S'il se sent en forme et a envie de participer, je le prendrais en compte. Et dans le cas contraire, non. Mais ce ne serait pas adéquat de lui mettre trop de pression pour qu'il joue. Cela dépend de comment il se sentira lui. S'il se sent bien et qu'il peut apporter. Ou s'il ne le veut pas. Inverser cette absence de désir [en prenant une décision contraire à la volonté du joueur], je ne pense pas que ce soit une bonne chose à faire. Tout ce qui relève du moral du joueur, on peut juste l'aider, mais on ne peut pas forcer un joueur.

- En ce qui concerne Nicolas Nkoulou, avez-vous une idée de la date de son retour ?

Non, non.




- Monsieur Bielsa, que représente pour vous d'être peut-être le premier entraîneur à remporter une douzième victoire consécutives au Stade Vélodrome ? Et est-ce que cela vous est déjà arrivé dans les autres clubs que vous avez entraîné ?

Si cela m'est déjà arrivé, je n'en ai pas le souvenir. Donc je ne crois pas que cela me soit arrivé. Une des choses que j'admire le plus de cette institution, c'est le mélange entre le stade et les supporters. Et personne ne peut ne pas être touché, quand je dis personne, je parle des gens du football, du fantastique effet que produisent les supporters et l'écusson.

- Une ambiance qui se rapproche de celle que l'on peut vivre en Argentine ?

[Silence] Oui, d'une certaine manière oui. Mais je n'aime pas faire trop de comparaison et être démagogique. Mais ce qui se passe ou ce qui arrive au Stade Vélodrome sur ce plan se produit dans très peu d'autres endroits au monde.

- Reims est venu prendre des points les deux dernières saisons au Vélodrome. Est-ce que vous les sentez encore capables de vous inquiéter ?

Dans le football, il n'y a rien qui ne puisse pas arriver. Nous, on va faire notre possible pour que l'ensemble des points soit en notre possession à la fin du match.

- Les points forts de cette équipe ?

De ce que moi je connais, j'aime bien leurs joueurs d'attaque.

- Où en est l'intégration de Lucas Ocampos ? Est-ce que physiquement, il reprend, il est de plus en plus en forme, et est-ce qu'il pourrait être titulaire vendredi soir ?

Son intégration se fait normalement. Physiquement, il est très très bien. Il est en capacité d'être titulaire, mais je n'ai pas encore pris de décision à ce sujet.

- Avec l'arrivée d'Ocampos et le retour de Dédé Ayew de la CAN, désormais il y a quatre joueurs dans les couloirs avec Alessandrini et Thauvin. Est-ce que vous avez hiérarchie claire dans ce secteur de jeu ?

Le rendement est le paramètre principal de ma prise de décision. Les antécédents confirment normalement le rendement et cela rend prévisible les joueurs. Ce n'est pas que j'écarte le passé de chacun d'eux. Mais les antécédents constituent une dimension qui se combine à la réalité du moment et de ce mélange est prise la décision d'être titulaire ou non.




- Est-ce que la possibilité de récupérer la première place est quelque chose dont vous avez parlé à vos joueurs pour ce match ? Ou pas du tout ?

Nous, ce qui nous préoccupe, c'est de bien jouer et de gagner. Le reste est anecdotique et momentané. Quelque chose qui se produirait seulement sur un ou deux jours ne saurait être stimulant.

- Monsieur Bielsa, Jérémy Morel avait eu droit à une acclamation des supporters du Vélodrome lors du dernier match. Est-ce un joueur qui vous surprend encore ? Est-ce que pour vous, il est encore meilleur en 2015 qu'il n'a été en 2014 ?

Je crois que le fait que les supporters aient scandé son nom était mérité. Il y a un rapport entre ceci et le niveau qu'il est en train d'atteindre.

- Pour revenir sur la concurrence au niveau des joueurs de couloir, peut-on imaginer voir Dédé Ayew évoluer dans un autre registre, plus au coeur du jeu ?

Oui, la semaine dernière, j'ai répondu à cette question. A part Romain Alessandrini qui est un joueur de couloir, Thauvin peut jouer des deux côtés et être un milieu créatif. André Ayew peut jouer aussi bien milieu offensif que relayeur. Et Ocampos peut aussi jouer au milieu ou comme attaquant.

- Suite à l'altercation entre Florian Thauvin et Dimitri Payet lors du match de Rennes, est-ce que le coach est intervenu auprès des deux joueurs ensuite pour apaiser la situation si elle avait lieue d'être apaisée ?

Non, je n'ai pas parlé avec eux et pour moi, ce genre de choses se passe quotidiennement. Quand moi je parlais de mes arguments pour justifier le fait que les entraînements soient à huis clos, c'est en rapport avec ce type d'épisodes, qui sont communs et habituels. Ces épisodes génèrent beaucoup de choses dans les médias, c'est pour cela qu'en certaines occasions on préfère travailler de manière plus intime.

Mais les relations ont aussi des limites. Cet épisode n'a pas dépassé les limites. Une autre chose importante est que cela n' a pas généré de problèmes sur le long terme et qu'il n'y ait pas de rancoeur ressentie dans le futur. Après, que quelqu'un se trompe injustement avec des mots ou des disputes avec d'autres joueurs, c'est normal, c'est même souhaitable. L'excitation est inhérente au jeu et les excès de caractère sont très présents chez les joueurs impliqués et le fait d'être serein est aussi nécessaire que l'excitation et la ferveur.

- A quel match vous attendez-vous entre le PSG et Chelsea qui se retrouvent en Ligue des Champions ? Et quel impact peut avoir la poursuite de l'aventure du PSG dans cette compétition sur son rendement, son implication dans le championnat ?

Cela va être un match très important, voire le plus important des matchs des clubs disputés dans le monde. Et je ne pense pas que le résultat de ce match aura une incidence sur le Paris Saint-Germain dans le championnat.

- Vous avez un favori pour cette rencontre ?

Non.




- Monsieur Bielsa, vous pouvez développer s'il vous plaît. Vous avez parlé de la qualité des attaquants rémois. Est-ce que vous faites référence à Moukandjo et Rigonato ? Est-ce que pour vous, ce sont les deux joueurs les plus dangereux de cette équipe de Reims ?

Du 10 [Charbonnier], du 12 [de Préville], du 14 [Moukandjo], du 7 [Fortes] et du 11 [Rigonato]. Les noms comme je ne les prononce pas bien, je préfère appeler [les joueurs] par leur numéros.

- Malgré tout, Reims est une équipe qui ne va pas très bien depuis le début du mois de janvier. Ils ont certainement en tête l'énorme défaite qu'ils avaient rencontré contre l'OM à la maison, au match aller, 5-0. [0-5, 23/09/2014, 7e journée de Ligue 1]. Est-ce que ce n'est pas un risque de prendre ce match à la légère ?

Nous aussi, nous avons du retard. Autour du rendement de l'équipe, il y a une sensation de déception et d'incrédulité. Ceci, en relation avec les possibilités de l'équipe. Et nous, nous devons changer cette situation pour recommencer à jouer de manière à ce que le monde du football tienne compte de la bonne manière qu'on a de jouer.

- Et vous-même, qu'est-ce que vous ressentez ? Vous ressentez cette incrédulité également ?

Non non, moi je travaille pour que cela provoque le contraire de cette sensation. Et tous les joueurs y travaillent aussi. Mais on ne peut pas ignorer la réalité sur le niveau actuel de l'équipe. Quand on est bien, on veut s'améliorer, et quand on est moins bien, on essaye de changer la réalité. N'importe quel adversaire est une opportunité de changer cela.

- Comment expliquez-vous ces difficultés actuelles ? Qu'est-ce qui fonctionne moins que sur la première partie de saison ?

Dans la dernière conférence de presse, une dame [Hélène Foxonet] a fait référence aux situations de but, à la qualité et à la valeur de ces opportunités. Sur le match de Rennes, ce symptôme était encore + prégnant. Et cela était indépendant de nos efforts, car nous on essaye de continuer à attaquer. On travaille énormément sur la matrice des attaques. On prend des risques importants pour améliorer l'attaque. Et, sur le match de Rennes, à la 80e et quelqu'ième minute, avec un joueur en moins, Mendy se présentait comme attaquant.

Je vais vous raconter une anecdote, c'est pour cela que le football comporte du hasard.

Lors d'un match [SM Caen-OM, 04/10/2014, 9e journée de L1], à la 93e minute, je criais sur Mendy pour qu'il redescende car son absence déséquilibrait l'équipe et on risquait le match nul. Lui n'a pas écouté ma demande, il est resté devant et a donné une passe décisive à Gignac. A cette occasion, il est resté devant et il ne s'est rien passé de semblable. La réalité d'une équipe dépend très souvent de détails.

Par exemple, l'équipe contre Rennes de la seconde période ressemblait au match de la première partie de championnat, mais sans parvenir à inscrire de buts ni se créer d'occasions de but. De n'importe quel effort, on ne parvient pas toujours à réussir à tirer le meilleur.

Moi j'ai évidemment moins d'arguments pour défendre les situations de buts, parce qu'on n'arrive pas à marquer des buts. Pour moi, en parlant de production, mettre des buts ou ne pas en inscrire, c'est la même chose. Car le travail se fait effectivement, même si la fin des actions n'est pas heureuse.

Même si dans le match de Reims, pour moi, eu deuxième mi-temps, nous avons bien joué, ce n'est pas qu'on a loupé des buts, c'est qu'on n'a pas réussi à se créer des occasions.

- En ce moment, qu'est-ce qui vous dérange le plus : de quasiment prendre un but à tous les matchs ou de ne plus avoir la même efficacité offensive que vous aviez à l'occasion des douze-treize premières journées ?

C'est de ne pas mettre plus de buts que l'adversaire.





J'aimerais faire une déclaration. Pour le fait que Doria soit parti en prêt.

Publiquement, moi j'ai toujours parlé de Doria en de bons termes. En aucune manière, je ne peux me permettre de prendre des décisions qui empêche un joueur de se développer à l'intérieur du club basé sur un manque d'intelligence au niveau de son arrivée. A un moment donné, j'ai décrit la manière dont Doria est arrivé au club.

Mais ce que j'ai dit à ce moment-là, c'est que je n'avais pas été consulté et que je ne le connaissais pas profondément. Mais, à partir du moment où il a travaillé avec nous, j'ai pris beaucoup beaucoup de temps, seulement pour lui. Car je savais qu'il y avait une surexposition médiatique de notre relation, et qu'on pouvait interpréter ces possibilités. Que ces difficultés étaient présentes avant le fait de jouer ou d'être présent.

En aucune manière, cela n'a été comme cela. Encore moins avec une personne comme Doria qui s'est comporté de manière impeccable avec nous. Mais j'aimerais faire plusieurs précisions.


A chaque fois que joue l'Olympique de Marseille, il y a dix personnes dans le staff qui analysent les matchs, de telle manière que l'on ne peut se tromper. Et que si l'on se trompe, c'est seulement une personne et non les dix.

Les trois joueurs qui ont les meilleures notes, en moyenne sur tous les matchs, sont Nkoulou, Morel et Fanni... [c'est-à-dire] les trois défenseurs centraux qui ont joué. Quand deux de ces trois joueurs ne jouaient pas, c'est Aloé qui a joué parce que j'ai pensé que c'est lui qui pouvait résoudre au mieux les difficultés de l'équipe à ce moment précis. Par hasard et sans que cela soit déterminant, Aloé a eu la note de 7 pour ces deux matchs.

Moi, qu'aurais-je dû faire ? Seulement pour que l'interprétation soit qu'il n'y ait pas de méchanceté envers Doria, l'aligner lui au lieu de mettre Aloé ? Cela veut donc dire manipuler les apparences contre mes critères, et contre Aloé et en faveur de Doria.


En ce qui concerne la valeur de Doria, moi aussi je me remets en question, et je me protège de n'importe quelle position partiale que j'aurais. Toutes les décisions que j'ai prise concernant Doria, je les ai prises en consultant les cinq personnes les + proches qui travaillent avec moi, Franck Passi, Javier Torrente, Pablo Quiroga, et Diego Reyes, mes compagnons de travail. De telle manière à ce que moi je puisse avoir la certitude que j'étais juste. Je ne peux pas me permettre d'agir comme une mauvaise personne et comme un mauvais professionnel. Si j'avais agi en prenant en compte des éléments extra-sportifs, j'aurais été injuste contre Doria et contre les intérêts de l'institution. J'ai pu me tromper. Peut-être que Doria est bien meilleur que Morel, Fanni, Nkoulou. Mais si je me suis trompé, je me suis trompé en ayant les meilleures intentions.



Pour ce qui concerne le fait de parler ou non avec Doria, chaque minute que Doria a joué pendant ces matchs, à l'entraînement, les matchs en sélection ou avec la CFA2, pendant les entraînements de la CFA2, pendant les sélections olympiques du Brésil et aussi pendant les amicaux, je les ai vu. A chaque fois qu'on envoie un joueur en CFA, il y a toujours quelqu'un du staff technique qui observe le match pour que soit visible notre préoccupation. Parfois c'est moi-même, parfois c'est un collègue de travail. On a parlé sur Doria de chacune de ses actions. J'insiste, moi inclus, j'en ai parlé avec lui. En ce qui concerne sa façon de jouer latéral gauche, je crois que la première chose que je lui ai dites, c'est "ne te préoccupe pas si tu joues parfois arrière gauche".


Dans notre équipe première, le défenseur central gauche, du fait de la tendance offensive de Mendy, finit par jouer beaucoup de temps comme arrière gauche. Pour qu'il s'habitude à cette nécessité, parfois on va te proposer quelques minutes dans cette position. Bien sûr, pour nous, cela n'était pas très commode de devoir demander à l'entraîneur de CFA2 qu'il prenne des décisions de ce genre. Avec beaucoup de générosité, il a accepté, et il a pris en compte davantage les nécessités de l'équipe première que la nécessité du groupe qu'il dirige, qui est presque en train de monter de division. Ce qui veut dire qu'on s'est tous comporté de manière généreuse, pour essayer d'aider Doria. Comme on le fait avec tous les joueurs, et lui spécialement, parce qu'il le mérite, parce que c'est une bonne personne, un bon joueur et un bon professionnel. Mais les décisions que j'ai prises, je les ai prises seulement au niveau sportif. Bien sûr, je les ai prises mais j'ai une marge d'erreur très grande.



Je me permets de dire que des quatre joueurs qui ont joué au poste de Doria, il y en a trois qui sont les meilleurs joueurs de l'équipe au niveau des notes de cette saison, et le quatrième est un joueur qui, les deux matchs où il a joué, a eu une note de 7.

J'ai toujours agi pour protéger la valeur de Doria, et je veux aussi dire... pardon mais j'ai perdu le fil de ce que j'étais en train de dire.

Je vais répéter quelque chose que j'ai dit pour voir si cela me revient.


Je ne peux pas... (Marcelo Bielsa s'interrompt et revient à sa pensée)
Ce que je voulais dire, un des arguments que j'ai reçu de vous, c'est que le prix payé pour le joueur faisait qu'il méritait de jouer. Peut-être qu'il vaut beaucoup plus que ce que l'on a payé, mais cela n'est pas un élément de jugement, c'est seulement un antécédent. Très probablement, l'école de football de l'OM a un budget annuel équivalent à la valeur d'un joueur de l'élite, mais personne ne peut réclamer qu'en fonction de ces coûts, que moi je mette de manière obligatoire un des joueurs sortis de l'école de football.


De toute manière, si l'argument est l'investissement, est-ce que vous m'auriez dit que c'était très bien d'aligner Baptiste Aloé compte tenu de l'argent investi dans l'école de football ?

D'aucune manière, je crois que la présence d'un footballeur ne doit répondre à autre chose qu'à son rendement. Et moi j'ai la fonction de prendre des décisions et je le fais avec une marge d'erreur. Et je me suis permis de prendre cinq minutes de votre temps, car ce n'est pas juste que Doria puisse penser qu'il n'a pas joué pour des aspects extra-sportifs, et ce n'est pas non plus juste que moi je sois décrit comme un mauvais professionnel et une mauvaise personne.

Et que la manière dont cela se doit d'être évalué, si moi j'avais agi de la manière dont j'ai été décrit. Que je n'ai pas aligné ce joueur parce que je n'étais pas d'accord avec la manière dont il est arrivé au club [Marcelo Bielsa, affecté].

A un moment, j'ai dit que je n'étais pas d'accord avec la façon dont il est arrivé au club. Mais, à partir du moment où il a intégré l'équipe, il était un joueur de plus avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres.

Et à nouveau, je mets en valeur sa qualité humaine, sportive et professionnelle.

Merci.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

02 Mar 2015, 13:21

Saison 2014-2015. Conférence d'André Ayew le 20/02/2015, AS Saint-Etienne-OM, 26e journée de championnat de Ligue 1.



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[En attente]

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

02 Mar 2015, 13:40

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 20/02/2015, AS Saint-Etienne-OM, 26e journée de championnat de Ligue 1.





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- Monsieur Bielsa, bonjour, est-ce que le mauvais résultat contre Reims, la déception a été un petit peu atténuée par les résultats du Paris Saint-Germain et de Lyon ce week-end ?

Nous, on évalue et on considère seulement notre jeu et notre propre progression. De toutes manières, les deux dernières journées, on a perdu l'opportunité de réduire l'écart.

- Est-ce que ce match à Saint-Etienne est l'opportunité de mettre définitivement à l'écart vos adversaires pour le podium ?

Dans le football, il n'y a rien de définitif. On avait un avantage de sept points, et on a perdu depuis neuf points. Nous, ce qui nous intéresse, c'est de gagner, sans expectatives et sans s'intéresser aux autres.

- Bonjour. Les résultats de Marseille sont moins bien en ce début d'année 2015 qu'à la fin d'année 2014. Quelle part de responsabilité pensez-vous avoir Monsieur Bielsa dans ces moins bons résultats de l'OM ?

Elle est absolue et totale. Ce sont les mêmes joueurs que la saison dernière. Et il n'y a pas de raisons pour que moi, je n'ai pas réussi à établir d'eux la même chose que ce qu'ils ont fait l'année dernière. Les entraîneurs, nous avons comme fonction, de préparer les joueurs et de réussir à faire qu'il y ait des affinités à l'intérieur de l'équipe, pour qu'ils puissent jouer en accord avec leurs disponibilités, et nous, à ce moment de l'année, on n'a pas été supérieurs à des équipes inférieures. Et cela, on ne peut le reprocher à quelqu'un d'autre qui ne soit l'entraîneur. C'est ce que j'ai toujours dit quand je me suis exprimé à ce sujet précédemment. Et, en plus, j'avais donné des arguments dans chaque cas, pour expliquer ce en quoi j'étais responsable. Ce n'était pas une position générale sans arguments.

- Vous pouvez nous donner l'équipe qui va jouer dimanche ?

Oui, Mandanda, Brice [Dja Djédjé], Fanni, Morel, Mendy, Romao, Imbula, Payet, Thauvin, Gignac et André Ayew.





- Vous avez souvent analysé les problèmes de l'efficacité en attaque. Mais, que pouvez-vous nous dire sur le fait par exemple d'avoir pris ce but en fin de match, sur les problèmes de replacement de la défense, etc. ?

(silence)

- Pouvez-vous nous parler de l'aspect défensif de votre équipe plutôt que du manque de réussite dans les occasions ?

Oui, dans le dernier match, les changements que j'ai fait, j'ai pris trop de temps à les faire. De la 70e minute à la 80e, l'équipe n'a pas été équilibrée au niveau défensif. Et j'ai pris cinq minutes de trop à me rendre compte que l'équipe avait besoin de Tuiloma et encore cinq minutes de trop pour admettre que devait rentrer Aloé. Et durant ces dix minutes, l'équipe adverse a réussie à se procurer des occasions, et a eue des occasions franches. C'est pour cela que je me sens responsable dans le retard des solutions offertes.

A partir des deux changements, de la 80e à la 90e minute, l'équipe a été mieux équilibrée. Le but n'entre pas dans les critiques que méritent l'équipe car il y avait cinq de nos joueurs contre trois adversaires dans la surface, donc il n'y avait pas de problème de positionnement des joueurs ni de distribution des postes, et pas non plus d'organisation.

Ces trois types de problème, c'est ce qu'on peut [généralement] percevoir et reprocher.

- Qu'est-ce qui vous a fait hésiter justement entre la 70e et la 80e minute ? Est-ce la prestation satisfaisante de Dimitri Payet que vous hésitiez à sortir ?

Moi, je résiste et n'aime pas trop faire de modifications liées aux nécessités du jeu. Les grandes équipes avec les mêmes joueurs s'adaptent à toutes les circonstances du jeu. Il y a eu un changement dans l'organisation tactique du jeu, quand ils ont pris le deuxième but. Beaucoup de leurs joueurs ont arrêté d'être plus défensifs et ils étaient plus focalisés sur ce qu'ils se passaient quand ils avaient le ballon que lorsqu'ils le perdaient.

C'est pour cela que, je vous le répète, j'ai tardé dix minutes à prendre ces décisions. Parce que je m'en suis rendu compte instantanément, mais cela était davantage lié au fait que je devais admettre qu'il était nécessaire que je fasse appel à un autre type de joueurs, pour pouvoir s'adapter aux particularités du moment de ce match.

Bien sûr, il est très difficile de se passer d'un joueur comme Payet pour harmoniser l'équilibre de l'équipe. C'est pour cela que je l'ai gardé dans l'équipe en compagnie de Tuiloma et Ayew. Et finalement, j'ai décidé qu'il devait sortir lui aussi. Ce que je me reproche, ce sont ces minutes où j'ai tardé car à partir de ce moment, une fois les changements effectués, l'équipe a retrouvée son équilibre.





- Que pensez-vous des débuts de Lucas Ocampos au sein de votre effectif ?

Sans être exceptionnel, il a des apports de très grande qualité.

- Il y a un duel dans ce match particulier entre deux des meilleurs gardiens français. Que pensez-vous, vous, de Mandanda ? Est-ce le meilleur gardien de France ?

C'est un grand gardien, sans aucune lacune. Qui transmet de la confiance, de la sérénité et du calme.

- Pouvez-vous nous donner des nouvelles de Nicolas Nkoulou si vous en avez ?

Il est en phase de récupération de sa blessure.

- L'opération est envisageable ?

J'ignore cet aspect purement médical et il me manque des capacités pour pouvoir développer ce sujet.

- Quelle est la durée de son indisponibilité ?

Je ne la connais pas, elle n'est pas définie.

- Vous ne changez pas du tout de philosophie j'imagine à Saint-Etienne, vous y allez pour gagner ?

Comme à chaque match. Cela ne veut pas dire pour autant que nous allons réussir.





- Monsieur Bielsa, est-ce que vous avez pu lire ou entendre qu'on parle de vous en Arabie Saoudite en tant que sélectionneur pour la saison prochaine ? Il y a d'autres rumeurs avec d'autres sélections voire de clubs. Qu'avez-vous à répondre à cela ? Est-ce que, déjà, vous pouvez confirmer qu'il y a des approches de l'Arabie Saoudite pour que vous soyez sélectionneur ?

A cette période de l'année, les rumeurs de ce type sont habituelles. Toujours autour des entraîneurs. Il n'y a rien de neuf dont je puisse vous informer à ce sujet.

- Vous n'avez pas été contacté ?

Je réitère ce que j'ai dit. C'est habituel, je n'ai rien à dire là-dessus. Je parle de faits concrets. Je confirme ni n'infirme ce que vous dites. Et je pense que c'est suffisant comme réponse, de vous parler [comme je le fais] si je prends contact ou non avec d'autres institutions.

- Avez-vous pris une décision concernant votre avenir ?

Je vous dit la même chose que j'ai déjà dit auparavant. J'ai un arrêt de mon contrat automatique quand arrivera la fin de championnat. C'est un accord entre moi et le club. Il n'y a aucune différence entre l'institution et moi, il n'y a pas de conflit en ce qui concerne ce sujet. Cet arrêt du contrat est automatique et on est tombés d'accord. Pour les deux parties, sans aucun doute, le contrat se termine à la fin de la saison.

- Cela veut dire que vous ne serez plus l'entraîneur de l'OM la saison prochaine ?

Non (rire). On ne peut pas faire cette conclusion. Je dis simplement : premièrement, je veux que ce soit très clair quand il y a une institution et un entraîneur, et la possibilité ou non d'étendre le lien. On a l'impression qu'il y a une comparaison d'importance entre l'une ou l'autre partie. D'être comme cela, ce n'est pas pour autant que cela doit être interprété de cette manière, l'Olympique de Marseille, comme institution, est absolument plus importante en termes de prestige que moi. Et ce que moi, je peux dire à ce sujet, comme ce que peut dire le club, nous sommes, les deux parties, tombées d'accord à ce sujet, qu'au moment où se termine le championnat, le lien contractuel se termine automatiquement.

De telle manière que s'il y a une possibilité de continuer, on devrait établir un nouveau contrat parce que celui qui est en court se termine. Et bien sûr, pour une raison que tout le monde connaît, personne ne donne de réponse sur ces positions. Et les faits dont je viens de vous parler sont concrets, les positions respectives du club et la mienne coïncident, et il n'y aucun doute là-dessus.

- Pour vous reposer la question, donc vous n'excluez pas d'être à Marseille la saison prochaine ?

Je ne l'écarte pas ni ne le confirme. La réponse est qu'à des suppositions, il est naturel que je ne réponde pas. Réfléchissez à la quantité d'entraîneurs qui ont des problèmes parce qu'ils réagissent à propos de suppositions.

Donc, ce que vous me dites, est une supposition. Premièrement, je ne veux pas paraître vaniteux, donc j'établis premièrement une comparaison entre mon prestige et le prestige de l'institution. Et deuxièmement, je vous dis, regardez [considérez] le fait que le lien contractuel se termine à la fin du championnat. Et troisièmement, qui est l'autre élément pour pouvoir considérer la situation, je ne réponds jamais à propos de situations hypothétiques.





- Monsieur Bielsa, on a un petit peu l'impression ces dernières semaines que le club verrouille sa communication. C'est plus compliqué pour nous forcément d'avoir accès aux joueurs, il y a un petit côté tour d'Ivoire. Est-ce que c'est quelque chose qui relève de votre volonté ? Vous considérez que l'extérieur peut être plus ou moins nuisible pour le développement du footballeur ?

Quelle vélocité (ironique) ! (à Fabrice Olszewski)

Non, je n'ai aucune volonté là-dessus, et en plus, je ne mets jamais de limites à l'expression des autres. Et, je ne valide pas ce que vous dites parce que je ne vois pas très bien ce à quoi vous vous référez.
Il y a une description d'un mystère qui apparemment n'existe pas.

- Monsieur Bielsa, est-ce qu'une éventuelle qualification en Ligue des champions, c'est-à-dire si vous terminez premiers ou seconds du championnat, pourrait avoir une influence sur le fait de rester ou non à l'Olympique de Marseille ? Puisqu'on a bien compris qu'à la fin de la saison, on remet les compteurs à zéro et on rediscute.

Une participation à la Ligue des champions est [à cette heure] hypothétique.

- Comment vous faites Monsieur Bielsa pour comprendre nos questions et vous contenter d'un petit "Bonjour", "Bonsoir" ? Vous pouvez peut-être nous parler en français ?

Parce que j'ai peur du ridicule et je serai ridicule.

- La saison prochaine, vous parlerez mieux français.

On verra.

- Vous ne prenez plus de cours en tout cas ?

Non non, je n'ai jamais pris de cours. J'apprends tout seul et ça me va.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

03 Mar 2015, 15:50

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 25/02/2015, OM-SM Caen, 27e journée de championnat de Ligue 1.





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Bonjour.

- Quel est l'état du groupe ? Est-ce qu'il y a des incertains, des joueurs forfaits mis à part Nicolas Nkoulou bien sûr ?

Il y a deux joueurs qui ont été opéré, Nkoulou et Barrada. Et Lemina a toujours un match de suspension en cours, et le reste des joueurs est disponible et ils sont très bien mentalement.

- Vous connaissez votre onze de départ ?

Non. C'est seulement cet après-midi que l'on va faire le premier entraînement technico-tactico de la semaine. Vu qu'on est là, j'aimerais présenter une justification. J'avais dit qu'il y aurait un entraînement ouvert à la presse et au public, une fois par semaine. Hier, il y a eu un petit inconvénient que je ne connaissais pas. Il y a eu des compromis pris antérieurement, c'est pour cela qu'on n'a pas pu être en accord avec ce qu'on avait planifié. Mais on va reprendre le rythme normal la semaine prochaine. Et à un moment où cela sera possible, nous ouvrirons deux fois dans la semaine au public pour compenser cette semaine sans ouverture.

- Est-ce qu'on aura l'honneur de vous voir sur le terrain d'entraînement d'ici la fin de saison ?

Fabrice Olszewski : J'y suis toujours ! (sérieux... s'ensuivent des rires de la salle).
Marcelo Bielsa : Selon le programme qui sera planifié, je serai présent ou pas.




- Peut-on imaginer une titularisation de Michy Batshuayi pour le prochain match ?

Non, je n'ai pas encore décidé de la formation.

- Le dernier match vous a interrogé à ce sujet ?

La formation du onze titulaire, je la donne quand elle est définie et complète.

- Gignac est à 100 % aujourd'hui ?

Oui, oui, à 100 %.

- Vous avez tout de même j'imagine, apprécié la rentrée de Michy Batshuayi ?

Oui, bien sûr, il a eu une manière de jouer déterminante.

- Comment peut-on qualifier le coup dur concernant l'opération de Nkoulou qui sera donc absent six semaines au minimum ? Voilà, qu'est-ce que cela représente comme manque pour Monsieur Bielsa et l'OM ?

C'est un footballeur qui est nécessaire, par sa présence individuelle, mais aussi pour le rendement qu'il a eu durant tous les matchs auxquels il a participé. C'est un des deux, trois meilleurs joueurs sur le plan du rendement individuel de toute l'équipe. Et bien sûr, quand il est avec nous, c'est un avantage.

- Dans le match de Saint-Etienne, il y a eu Michy Batshuayi qui a remplacé Gignac. Les deux avant-centres ont joué une partition très différente. Gignac était beaucoup sur le côté gauche, alors que Michy Batshuayi s'est concentré sur l'axe. Etait-ce voulu au vu des circonstances du match, et préférez-vous un attaquant qui reste dans l'axe ou un attaquant qui décroche ?

C'est une des qualités dont dispose Gignac de pouvoir aller sur les côtés. Il le fait de manière efficace. De la même manière que Batshuayi redescend beaucoup pour jouer avec ses milieux. Ces deux particularités nous conviennent, et, pour aucun des deux, cela ne leur enlève leur principale qualité qui est leur relation avec le but. Batshuayi, quand il redescend, il arrive à garder cette présence face au but. Et Gignac, le fait d'aller sur le côté, il n'abandonne pas sa présence face au but.




- Lors des deux derniers matchs, au moment où vous avez remplacé Alaixys Romao, André Ayew a joué plutôt au poste de milieu de terrain axial. Est-ce que par rapport à ce qu'il a montré, cela vous donne d'autres opportunités ? Pourquoi pas, un jour, le voir débuter un jour à ce poste-là ?

Cette fonction de numéro 8 relayeur, elle ne lui est pas étrangère. De la même manière quand il joue ailier, il redescend et est amené à jouer dans des positions plus axiales. Et ces choses qu'il fait lorsqu'il est ailier, lui permettent de jouer numéro 8, de la même manière que lorsqu'on lui demande. Pour ce qui est des comparaisons, cela rend plus offensif l'équipe. Car il est plus attaquant qu'Imbula, et quand c'est Ocampos, Alessandrini ou Thauvin, qui jouent ailier gauche, ils prennent plus la profondeur qu'Ayew qui joue milieu axial.

- Est-il possible de voir Ayew débuter un match comme numéro 8, justement pour offrir davantage de possibilités devant ?

Oui, bien sûr, ce n'est pas une option que je ne considère pas, mais bien une chose à laquelle je pense.

- Cela fait deux matchs que vous prenez un but dans les toutes dernières minutes du match. Comment travaillez-vous cette concentration ou ce manque de concentration ?

Le fait qu'ils nous aient mis des buts à la fin des matchs ne veut pas dire nécessairement qu'il nous manque de la concentration. Bien sûr, on évalue la manière dont on fait montre de nos avantages.

Dans le match contre Evian, on a eu cinq minutes avec des doutes. A Rennes, malgré un joueur en moins, on était les protagonistes les derniers instants. Contre Reims, on a eu des instants où l'on a été les protagonistes dans les dernières minutes. Et, dans ce match contre Saint-Etienne, on a conservé la domination du jeu.

Ce sont toutes des circonstances différentes pour pouvoir résoudre la même chose. Mes recommandations sont celles qu'on peut tirer d'une logique claire, être protagoniste pour être loin de notre but, avoir le ballon pour que l'adversaire ne puisse attaquer, ne pas prendre de risques inutiles dans l'utilisation du ballon, mais ce n'est pas pour ça qu'on va le redonner ou le laisser en jeu. Et après, il faut se soumettre aux dimensions imprévisibles du jeu.





- Que pouvez-vous nous dire, Monsieur Bielsa, sur le Paris Saint-Germain et Lyon, vos deux concurrents à la lutte pour le titre notamment ? Surtout sur le PSG, est-ce que vous avez l'impression peut-être qu'ils ont retrouvé leur meilleur niveau depuis le début de la saison ?

Comme toujours, je privilégie l'analyse de nos propres ressources, sans qu'il soit nécessaire qu'il se passe des choses différentes à celles qui se sont succédées.

On pourrait avoir quatre points que ceux qu'on a réellement obtenu. Je me réfère aux deux derniers matchs. On ne possède pas ces points mais je crois qu'ils étaient mérité. Ce qu'il se passe, c'est qu'on tire des conclusions très différentes quand on analyse des séquences similaires.


Nous, on aurait pu, sans que ce résultat soit injuste, gagner les deux derniers matchs qui se sont conclus en se faisant égaliser, mais, comme cela ne s'est passé de la sorte, la conclusion nous est défavorable. Mais la conclusion n'est pas défavorable quant au déroulement de ces matchs, excepté les deux faits ponctuels qui ont déterminé le sort de ces matchs. Il y a une question antérieure à celle-ci qui portait sur la manière d'éviter ces situations.

Bien sûr, nous sommes attentifs au fait que les impondérables ne se succèdent pas contre nous. Ce sur quoi j'insiste, c'est qu'on évalue, non pas la manière qu'on a d'obtenir les choses, mais plutôt les conséquences. Donc si l'on avait pas encaissé ces deux buts, la manière dont s'est déroulée le match n'aurait pas beaucoup changée, mais les conclusions si.



- Vous n'avez pas peur qu'il y ait des doutes, des frayeurs au moment d'arriver dans les dix dernières minutes pour votre équipe ?

Les antécédents indiquent le contraire. Je me réfère au fait que, lors des vingt dernières minutes du match contre Saint-Etienne, l'équipe s'est montrée sûre et confiante. Et elle disposait du contrôle du ballon et maîtrisait le développement du jeu. C'est pour cela que je vous disais que le fait que nos adversaires nous mettent un but dans les dernières minutes, cela entraîne une conclusion. Et que cette conclusion est différente si l'on analyse ce qui s'est passé durant les dernières minutes.

- Monsieur Bielsa, pardon. Vous n'avez pas répondu à la conclusion de Florent [Germain] sur votre analyse du Paris Saint-Germain et de Lyon. Pensez-vous qu'aujourd'hui ils sont plus forts que l'OM par exemple ? Plus équilibrés ? Plus organisés ?

Si, j'ai répondu. J'ai dit que je me focalisais mes observations sur l'équipe que je conduis, et j'essaye de décrire des points forts et des points faibles. Et j'ai la conviction que le déroulement du championnat ne dépend pas de la force et de la faiblesse des adversaires. Mais plutôt de notre capacité à utiliser nos ressources et nos qualités. Bien évidemment, notre équipe a réussie moins de choses que ce dont elle est capable d'obtenir, grâce aux qualités dont elle dispose, et aussi que ce qu'elle mérite.

Donc je n'observe pas ce que peut faire l'adversaire mais plutôt ce dont nous sommes capables nous-mêmes.





- Monsieur Bielsa, après chaque défaite ou après chaque contre-performance, vous vous êtes un peu flagellé publiquement. Vous avez toujours pris sur vous la responsabilité des défaites ou des contre-performances. Vous n'avez jamais dévié de cette ligne de conduite, même après le match contre Saint-Etienne. Toute la presse a criée au coup de génie après votre changement, et dans la presse, vous dites, "Non, non, j'ai fait des erreurs." Vous avez mis l'accent là-dessus.On a presque l'image d'un entraîneur un peu maso qui, à la fin du match se dit, "Que puis-je me reprocher ?" Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette image qu'on a de vous ? Est-ce là votre façon de réagir après un match ?

En fait, non. Je ne veux pas prendre sur moi toutes les responsabilités . Je prends seulement à ma charge les erreurs que je commets et repère, et dont je pense qu'elles relèvent de ma responsabilité. Il est normal que les changements soient considérés de manière positifs, quand leurs effets que provoquent sont bons. Et qu'on parle de manière négative quand leurs effets ne sont pas positifs. Les effets que provoquent un changement ne sont pas les seules choses à prendre en compte. Il y a des changements bien faits qui ont des répercussions négatives, et des changements mal faits qui ont des répercussions positives.

L'entraîneur visualise une situation qu'il faut résoudre, et il faut voir si ce que l'entraîneur visualise comme changement est correct ou non. Après, il propose une alternative, pour que le joueur qui rentre puisse résoudre la chose qu'il fallait changer. Donc moi, j'ai vu, que le secteur gauche de leur attaque était une zone où Saint-Etienne développait son jeu offensif. Je crois que cette observation était correcte, mais que la solution ne l'était pas. Car le jeu offensif de Saint-Etienne a continué d'être aussi incisif sur ce secteur, et le joueur qui est entré à ce poste n'était pas un habitué de ce poste, ce qui lui ôte toute responsabilité.

Moi, quand je m'attribue des erreurs, je le fais toujours avec la conviction que c'est réellement le cas. Je n'agirais jamais d'une autre manière.





- Il aurait été possible d'inverser, justement pour parler de ce changement, la position de Baptiste Aloé, parce que c'est lui dont il s'agit, et de Rod Fanni, plus habitué à un poste de latéral droit ?

Oui, moi aussi j'y ai pensé. Je vais vous dire les arguments auxquels j'ai pensé. Ce que vous dites est cohérent. La deuxième mi-temps de Fanni était très bonne. Il couvrait de larges espaces défensifs, dans la surface et sur les côtés. Il avait une exubérance physique qui influençait sur une grande partie de l'équipe. Et il m'est apparu mieux de couvrir des erreurs, plutôt que de les éviter. Mais peut-être que le contraire de ce que j'ai décidé aurait été meilleur.

C'est pour cela que je vous dis que les changements, même si cela peut-être perçu comme absurde, ne doivent jamais être jugés à leurs effets, mais plutôt par l'interprétation de la situation qu'ils veulent corriger, et de la manière dont on veut les faire. Il y a des changements bien faits avec des mauvais résultats, et des changements mal faits avec des bons résultats.

L'habitude, pour éviter l'analyse, c'est de laisser entendre que si le résultat est bon, c'est un bon changement. Si c'est l'inverse, ce n'est pas bien. Ceci est la meilleure manière d'éviter l'analyse.




- Vendredi, vous retrouvez Caen, la dernière équipe que vous avez battu à l'extérieur. C'est la meilleure équipe du championnat depuis 2015. Comment avez-vous préparé votre équipe à jouer cet adversaire ?

Les équipes ont des cycles. En ce qui concerne notre adversaire, ils ont eu un très mauvais cycle auquel a succédé un cycle très positif. Mais, nous aussi, nous devons changer la succession de nos derniers résultats que nous avons. Et il nous faut ajouter qu'il nous faut une victoire à cette série de résultats que nous sommes en train d'avoir.

- Vous connaissez un peu le jeune argentin qui est arrivé de Bordeaux cet hiver, Emiliano Sala, qui marque pas mal de buts depuis son arrivée ?

Oui, c'est un joueur référence, avec beaucoup de présence physique, des buts, opportuniste et intuitif. Et c'est ce que je peux dire.

- Concernant Romain Alessandrini, considérez-vous qu'il a davantage d'efficacité quand il entre en cours de jeu que lorsqu'il démarre un match ?

Je suis très content pour lui. Je suis aussi content pour Michy que pour lui, car le message qu'ils nous ont donné par leurs entrées est celui de la confiance et de l'optimisme pour eux. Alessandrini a été prépondérant. Il a participé de manière continue. C'est un joueur méritant pour tous les efforts qu'il nous donne, et il arrive à traduire sa présence par des faits de valeur. Je comprends, par ses caractéristiques, que c'est un joueur explosif, et ce type de joueur sont assez à l'aise quand ils entrent. Mais le fait qu'il soit apte pour entrer, pour moi, cela ne l'empêche pas d'être titulaire.





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