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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

04 Nov 2014, 12:28

Saison 2014-2015. Conférence de Steve Mandanda le 17/10/2014, OM-Toulouse FC, 10eme journée de championnat de Ligue 1.



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- Bonjour, Buenos dias.
Moi ça va, j'ai le sourire.

- On te voyait moins quand même.
Je vous ai manqué ?

- Un peu.
C'est bien, tout le monde participe.

- Comment tu as vécu ces deux matchs avec l'équipe de France ?

Bien. J'ai eu la chance et l'opportunité de pouvoir jouer donc j'étais content. En plus, ça s'est bien passé. On a gagné. Donc tant mieux.

- Oui mais toi, avec l'équipe de France, il y a eu des matchs où tu es passé au travers. Là, cela a été moins le cas. Tu t'es remis un peu dans la course avec Lloris ou pas ?

Non, pas forcément. Après oui, il y a eu des matchs meilleurs que d'autres, des matchs un peu plus compliqués, c'est vrai. Et qu'on me l'a bien rappelé d'ailleurs. La veille de match je me souviens, je ne sais pas s'il est présent dans la salle ? (il regarde dans la salle)... non, il n'est pas là. Enfin bref, non non non mais c'est bien c'est bien.

- On ne balancera pas.

On sait tous qui c'est.

- Tu revenais vraiment très très bien, tu as fait cinq-six matchs de bon avec l'OM, là depuis deux matchs, tu es bon avec l'équipe de France. Evidemment, mentalement, ça doit te faire un bien fou ?

Bien sûr que je suis content, bien sûr que cela fait du bien. Mais, en même temps, ce n'est pas une fin en soi. Je ne vais pas être là à exploser et à faire comme si c'était terminé. Il y a encore d'autres matchs, si dimanche je ne suis pas bon, ça replonge encore. Et il y aura encore d'autres trucs. Je suis content, ça s'est bien passé, tant mieux mais en même temps, ça n'est pas non plus un truc extraordinaire.

- Comment tu as vécu le fait que certains, dont Didier [Deschamps], ont dit "Steve a maigri" ?

Mais ça c'est parti de pas mal de choses... notamment de certains, notamment de la personne dont je parlais tout à l'heure qui ont raconté pas mal d'histoires. Donc après, quand on lui pose la question, oui il le dit, mais en même temps, voilà oui j'ai maigri, mais après ? Ca c'est rien d'extraordinaire. D'ailleurs, je fais une petite parenthèse parce que je tiens à lui dire, et c'est quelque chose pour moi qui est assez important, quand on dit que je ne veux pas forcément travailler, et que Steph' Cassard part raconter au coach certaines choses et que le coach me convoque, ces trois choses-là sont fausses. La première, moi ne pas vouloir travailler, c'est faux, je revenais de blessure, la seule chose que je voulais, c'était de revenir sur le terrain et revenir comme un malade pour être présent. Et d'ailleurs, c'est là où j'ai perdu les kilos. Ensuite, Steph' Cassard, je m'entends très très bien avec lui, s'il y a un problème, il me le dirait directement, mais il n'y a jamais eu de problème. Au contraire, il m'a accompagné dans ce travail et il a fait le maximum pour que je sois au mieux. Comme il n'y a pas eu de problème, comme il n'a pas eu à se plaindre, il n'en a pas parlé au coach. Donc le coach, il a rien dit et il ne m'a rien dit concernant cela. Donc voilà, je tiens à rectifier que Monsieur Baptiste Chaumier qui n'est pas là, et Damien Degorre, que la fin de son article était complètement fausse. Et que ce n'était pas vrai, donc voilà. Maintenant on peut revenir à l'actualité.

- A part ça, tout va bien ?

Non mais voilà.

- Tu vas piquer la place de Lloris ?

Non non, pas du tout. Ce n'est pas parce que j'ai fait deux bons matchs que la hiérarchie va changer. Je suis content, c'est vrai. Il fallait que je fasse ces prestations-là et que je sois bon, cela a été fait. C'est chose faite donc tant mieux.




- Pour en revenir à l'OM, beaucoup disent "attention, il y avait évidemment une série extraordinaire de sept matchs, il y a eu une coupure, beaucoup de joueurs étaient en Afrique, en Arménie, etc., un petit peu loin, on peut pas préparer un match sereinement contre Toulouse qui est un adversaire difficile". Est-ce que vous, ça, vous l'aviez dans la tête ?

Oui, oui, oui et c'est vrai. C'est vrai, il y a eu, il y a énormément de joueurs qui sont partis, il y a eu beaucoup de matchs difficiles, que ce soit physiquement ou mentalement. Il y a eu des longs voyages. Donc aujourd'hui, je pense qu'on retrouve le groupe au complet. Donc il nous reste aujourd'hui et demain pour préparer ce match de Toulouse qui va être très très difficile parce que Toulouse, c'est une bonne équipe, une équipe qui en dérange beaucoup d'autres dans ce championnat. Et on sait que cela va être compliqué mais on est prévenu, et on n'a pas d'excuses parce que c'est comme ça. Donc on doit se préparer et être présent dimanche à 14 heures. En plus, c'est un horaire un peu particulier, il risque de faire très chaud. Donc tous ces éléments, on les a en compte, il faut faire avec pour faire un bon match et gagner ce match.

- L'idée de battre un record de victoires consécutives est une source de motivation ?

Non, ce n'est pas forcément les records, mais l'idée est d'enchaîner, de prendre un maximum de points pour rester dans le haut du classement le plus longtemps possible. Après effectivement, s'il y a ce record et qu'on enchaîne, tant mieux, mais ce n'est pas la priorité du groupe et ce n'est pas notre priorité.

- Malgré tout ce qui a pu être écrit de faux ou pas, est-ce que tu te sens toi dans une de tes meilleures formes actuellement ?

Pas forcément une de mes meilleures formes mais je me sens mieux qu'à un certain moment, oui c'est vrai.

- Est-ce que c'est le fait d'avoir perdu du poids qui fait que t'es plus en forme ?

(Steve Mandanda coupe) Vous me saoulez avec mon poids, franchement, sincèrement... Je suis mieux, c'est vrai. Le poids, je l'ai perdu avant le match contre Bastia. Contre Bastia, je n'ai pas été bon, voilà, ça n'a rien à voir. Mentalement tout se passe bien, aujourd'hui j'enchaîne donc tant mieux. Mais c'est pas le fait d'avoir perdu du poids qui fait... oui ça aide effectivement, mais c'est un tout. L'équipe est mieux, donc forcément on concède moins d'occasions, je suis peut-être un peu moins sollicité, on va dire directement mais je touche beaucoup le ballon, donc je suis encore plus concentré par rapport aux matchs. Mais ces choses-là font qu'aujourd'hui, je suis mieux. Mais ce n'est pas la base de mes performances.

- C'est peut-être la tête donc, plus que le corps ?

Je pense oui.




- Comment peux-tu expliquer donc le changement d'ensemble de la part de ton équipe ? Il y a une grosse transformation dans le jeu, peut-être dans l'état d'esprit aussi, on entend souvent.

Non, mais la réelle explication, c'est le coach. C'est le coach qui a apporté ça. Il est venu avec une nouvelle méthode, avec un nouvel état d'esprit. Et puis, on a mis un peu de temps à assimiler sa méthode, et aujourd'hui on est bien, et ça marche donc tant mieux. Mais c'est pareil, ça peut vite dérailler, il faut garder cette envie, cet objectif déjà de respecter les consignes. Et puis cette volonté de bien faire et de vouloir gagner. Mais aujourd'hui, c'est clair que le changement, quand on regarde le groupe de cette saison et le groupe de l'année dernière, le groupe n'a pas énormément évolué. Seule chose qui a évoluée, c'est le changement d'entraîneur. Après, attention hein, ce n'est pas remettre en cause les anciens entraîneurs, et je tiens à le préciser parce que je sais qu'ici il faut faire attention. Mais voilà, aujourd'hui, le coach est venu avec une méthode et cela marche bien, cela porte ses fruits aujourd'hui donc tant mieux.

- Mis à part le côté comptable, qu'est-ce que change le fait d'évoluer en tête de la Ligue 1 ? Est-ce que cela change réellement quelque chose ?

Après, c'est toujours mieux d'être en haut que d'être en bas, c'est sûr. Après, quand on gagne les matchs, on enchaîne, on est en haut, forcément le contexte extérieur on va dire, est beaucoup plus favorable, tout se passe bien, il n'y a pas de problème. Mentalement aussi on gagne en confiance quand on enchaîne les victoires, et c'est bénéfique pour tout le monde.

- Est-ce que vous commencez, bon... il y a sept points d'avance sur le PSG, une grosse différence de buts, déjà un petit matelas de confort par rapport à vos poursuivants directs qui veulent vous mordre les mollets. Est-ce qu'au niveau des objectifs, ça commence un peu à gamberger. A se dire "c'est peut-être l'année de l'OM" ?

Non, pas encore. Pas encore parce que le championnat est encore très très long. Il reste beaucoup de matchs. On sait forcément qu'il va y avoir un moment donné où on va avoir un trou. Il faudra que ce passage à vide soit le plus court possible, mais c'est pareil, mieux vaut être à notre place et enchaîner que d'être derrière. Donc on sait qu'on est devant mais on sait très bien aussi que cela est encore très long et que cela va être encore très compliqué. Parce qu'en plus, on va être encore plus attendus par nos adversaires, les matchs vont être encore plus difficiles. Et on est conscients de tout ça, mais nous ça ne nous atteint pas. On est fixés comme le coach le dit bien sur le prochain match, et pour nous, l'important, c'est d'être performant, d'être bon, et de prendre un maximum de points à chaque rencontre. Après, on verra, on aura le temps de faire le bilan, et on aura le temps de voir si on peut ou pas jouer le titre.




- Vous parliez de Stéphane Cassard tout à l'heure. Que t'a-t-il apporté depuis son arrivée, qu'est-ce qui a changé dans les méthodes d'entraînement ?

Déjà, il y a une bonne complicité entre nous. C'est quelqu'un que j'ai croisé déjà quand il était joueur, on s'est croisé plusieurs fois. Ensuite, on a bien discuté et le feeling est bien passé. Après, au niveau de la méthode de travail, il connaît très très bien le poste, on a la même vision du poste et on travaille vraiment en toute complicité et vraiment dans de bonnes conditions.

- Il y a beaucoup de travail vidéo ? Est-ce que tu travailles par exemple sur Ben Yedder dimanche ? Ou pas du tout ?

Non, après, il y a beaucoup de travail vidéo, on va dire en général. Après, avec Stéph', on refait les analyses des matchs passés, et cela permet de progresser, de voir ce qui a été et n'a pas été.

- Votre entraîneur aligne très souvent le même onze. Est-ce qu'il y a une crainte d'usure qui s'installe, physique, mentale, chez vous, et qu'a contrario, que les remplaçants aient un manque de rythme au moment où on va les solliciter plus ?

Non je ne pense pas parce qu' aujourd'hui, dans ce groupe, tout le monde est concerné, tout le monde a envie de gagner, tout le monde a envie de tirer dans le même sens et d'avancer. On le voit à chaque fois, c'est vrai que le coach aligne souvent le même onze de départ. Mais, quand il y a un changement, les mecs qui rentrent ont cette envie et cette motivation, cet objectif, d'apporter au groupe et pour l'instant, ça marche bien. Et je le répète, quand en plus il y a les résultats, forcément c'est plus facile pour tout le monde. Donc pour l'instant, ça marche, tant mieux, après, il y a des moments où peut-être qu'un ou deux sont un peu plus fatigués et là le coach le voit tout de suite et fait les changements nécessaires, donc pour l'instant tout roule.

- Steve, sur l'équipe de France, tu as eu là ce bon petit séjour avec les Bleus. Est-ce que tu te dis après coup que c'était le moment ? Parce qu'il y a Ruffier qui a passé le Mondial dans une position de numéro 2, là Costil venait d'être appelé. Tu l'as souvent dit, tu sais comment ça se passe la concurrence, il n'y a pas de cadeau dans cette concurrence entre gardiens. Est-ce que tu te dis, là c'est bien joué d'avoir joué ces deux matchs parce que justement...

(Steve Mandanda coupe) Oui, c'est bien fait joué d'avoir joué ces deux matchs. De toutes façons, peu importe les circonstances, mais c'était bien, il fallait le faire. Pour moi, pour l'équipe, pour la dynamique que peut avoir l'équipe de France en ce moment. Donc oui, fallait le faire. Après, il fallait pas le faire pour toutes ces raisons-là. Moi perso, je ne voyais pas ça. Après, oui bien sûr, il y a beaucoup de choses qui sont écrites, qui se disent, ou machin... Mais moi dans ma tête, je n'ai aucun problème avec ça. Il fallait être bon pour moi, il fallait être bon pour l'équipe parce que l'équipe enchaîne aussi les bons résultats. Après, je pense pas forcément à tout ça. Benoît [Costil] était là, j'étais vraiment content de passer ce séjour avec lui. Quand Stéph [Stéphane Ruffier] est là, c'est pareil. Donc je n'ai vraiment aucun problème avec ça.

- Il y a beaucoup de choses, tu dis, qui s'écrivent au fil des mises au point. On a dit qu'il était possible que tu sois transféré à Moscou avec Valbuena cet été, que tu n'étais pas trop chaud pour ce départ. C'est vrai ?

Je l'ai lu aussi, je n'en ai pas parlé avec le président, donc je ne sais pas si c'est vrai ou pas, il faudra demander au président. Mais non je n'étais pas chaud, de toutes façons, si demain ça devait arriver, non, je ne suis pas chaud.

- Et, justement, pour parler de ça, dans une émission de télé que tu as faites il n'y a pas longtemps, tu as laissé planer comme un doute. Tu n'as pas répondu franchement si tu peux partir ou pas en janvier.

Non, en janvier, je ne partirais pas honnêtement, je n'ai pas envie de partir. Mais maintenant, une chose qui est réelle dans le football, c'est que tout peut se passer. On n'est jamais à l'abri d'un transfert, de me retrouver remplaçant ou d'être blessé. Dans ce milieu-là, on n'est à l'abri de rien. Maintenant c'est clair que dans ma tête je ne suis pas du tout partant et je n'ai pas du tout envie de partir en janvier.

- Et le fait que vous soyez leaders et qu'il y ait une nouvelle dynamique, est-ce que cela change la donne pour toi ?

Forcément, ça change pour tout le monde. Le fait que le groupe vive bien, qu'on soit leaders, que je prenne du plaisir les week-ends donc oui.





- As-tu eu une discussion avec Monsieur Bielsa concernant les coupes cette année, est-ce que tu aimerais souffler ou pas du tout ?

Non, aucune discussion concernant les coupes ou autre chose.

- Steve, as-tu eu un petit mot pour tes collègues espoirs ou, tout simplement, est-ce que tu les as réceptionné un petit peu sonnés après l'élimination, Thauvin, Imbula ?

Ils étaient très affectés. Maintenant, je peux pas... moi déjà en plus, il m'est arrivé aussi d'être éliminé, de ne pas pouvoir faire les championnats d'Europe. Et d'avoir l'opportunité de jouer les jeux olympiques. Ils étaient très très déçus mais après, qu'est-ce que vous voulez, c'est comme ça, il faut enchaîner. Ca continue, que ce soit pour eux, pour nous, pour tout le monde. Ils sont vraiment déçus mais c'est comme ça.

- Steve, on t'a quitté sur une image très triste la saison dernière. Tu as retrouvé... tu as eu un choc avec Yatabaré à Guingamp. Comment ça se passe maintenant dans ta tête, est-ce que tu as une petite appréhension ?

Honnêtement pas du tout. Je n'ai aucune appréhension. Je n'y repense pas forcément en plus. On me le rappelle souvent mais moi je n'y pense pas. Aujourd'hui, je n'ai plus de séquelles, je n'ai pas de problème psychologique de ce côté-là. Si je dois aller au duel, j'y vais. Tant mieux, après... je n'ai pas le souvenir, comme j'ai dit, j'ai eu une petite perte de connaissance pendant quelques secondes, et cette image et cet accident, je ne l'ai plus en tête. Je l'ai parce que j'ai revu les images mais elles ne sont pas en moi et ce n'est pas un truc qui me bloque. Donc je n'ai pas de problème avec ça.

- Tu n'as pas changé ta façon de sortir ?

Non je ne sais pas, je ne pense pas.

- Ca peut être gênant qu'on te le rappelle ?

Non franchement pas du tout parce que je n'ai pas forcément... je n'ai aucun problème avec ça.




- Steve, une petite question sur le jeu, par rapport à la construction des attaques. On te demande de plus relancer à la main, sur les côtés, de façon à jouer plus court ?

Oui, on me demande de relancer plus court, de repartir de derrière pour pouvoir construire et jouer le ballon au sol. Après, moi, je touche beaucoup plus de ballons au pied donc c'est un truc qui me va bien. Je prends quelques risques de temps en temps mais ça passe pour l'instant donc tant mieux.

- Est-ce que tu as eu des résultats positifs avec cette nouvelle façon de faire entre guillemets ?

Ben je pense quand même, non ? (rires) Non non mais après ça se voit dans le jeu, ça se voit au niveau des résultats, même pour les joueurs, tout le monde prend du plaisir, tout le monde est là, après oui, forcément, les résultats sont là aussi donc ça nous apporte encore plus de plaisir mais les résultats, on va les chercher et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a un plus.

- Vous travaillez les passes en retrait avec Brice ? (rires de la salle)

Oui, oui, on travaille beaucoup le jeu au pied.

- Avec Dja Djé Djé aussi ?

Oui oui, non mais là, sur ce coup-là [sa passe manquée à Caen], je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Tu vois, je ne m'en rappelais même plus, pour dire... C'est passé, mais on aurait pu faire un beau zapping, c'est vrai.

- Et est-ce que tu as confiance dans cette défense avec un seul central ?

Bien sûr. Après, quand on voit les performances de Jérémy aujourd'hui, on ne se demande pas s'il est défenseur central ou latéral. Aujourd'hui, Jérém' est solide. Et même quand Alex' [Romao] joue, Alex' aussi est solide. Ce sont des joueurs d'expérience qui ont l'habitude déjà de jouer à ce poste-là et aujourd'hui, ils s'adaptent vraiment bien au système et à la méthode du coach.

- Tu es agréablement surpris par ça ? Tu avais des doutes sur les départs en début de saison ?

Non non, après, j'avais pas forcément de doutes. Après, comme je l'ai dit, je n'étais pas forcément focalisé au départ sur l'équipe, j'étais plus focalisé moi sur mon retour et sur mon après-blessure. Et puis j'ai pris le train en route et ça s'est bien passé, je n'ai jamais eu aucun doute là-dessus.

- Toi, comme tu voulais partir, tu t'en foutais ! (rires)

Ca c'est toi qui le dit, voilà, c'est ça.

- Si on ne peut plus déconner... (rires)

Ah, si on ne peut plus déconner.

- Est-ce que vous pouvez juste nous dire un mot sur l'opération de ce week-end Football people ?

Non. (rires) Je ne sais pas, qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Je ne sais pas, ce que vous en pensez, si c'est une bonne opération, votre ressenti ?

Honnêtement je vais vous dire la vérité parce que c'est difficile de ... Je ne suis pas très au courant de ce qu'il va se passer ce week-end mais c'est forcément une bonne opération (rires). Je suis désolé.

- Steve, il y avait l'inauguration officielle du Vélodrome hier, toi qui y a joué quatre matchs déjà. Comment tu juges l'ambiance et as-tu dû prendre de nouveaux repères, dans les vestiaires, sur le terrain ?

Le stade est vraiment très très beau, il y a une ambiance énorme avec une grosse résonnance. Donc on a eu deux ans compliqués avec les travaux et tout ce qui s'en suit. Mais aujourd'hui, c'est vraiment magnifique de pouvoir jouer dans ce stade.

- Ca peut perturber la résonance ?

Non, au contraire, ça sublime.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

04 Nov 2014, 12:56

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 17/10/2014, OM-Toulouse FC, 10eme journée de championnat de Ligue 1.



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- Buenos dias (Bonjour). Monsieur Bielsa, comment avez-vous vécu ces quinze jours ? On sait que vous aimez beaucoup préparer les rencontres. Evidemment, quasiment toute l'équipe était absente en raison des matchs internationaux. Est-ce plus compliqué pour préparer un match ?

Non, ça n'a pas été difficile. Cela nous a servi pour travailler avec les joueurs qui n'ont pas l'habitude de jouer très souvent, et qui ont besoin de temps de jeu.

- Envisagez-vous de remettre en cause votre équipe type du coup, puisque les internationaux ont joué deux matchs et pourraient être fatigués ?

Seulement s'il y a des joueurs qui sont fatigués.

- Est-ce que c'est le cas ?

Il n'y a pas beaucoup de joueurs qui ont joué deux matchs. Ce sont Nkoulou, Romao, André Ayew, Thauvin, Imbula. Et, de toutes manières, la vérification de l'état physique des joueurs va se faire au fur et à mesure de l'approche du match, et du repos sera donné si besoin.

- On a beaucoup parlé de la perte de poids de Steve Mandanda et d'André-Pierre Gignac. Est-ce là le secret de la réussite de l'OM ?

Non, cela me semble être une décision des préparateurs physiques, qu'ils prennent en commun avec les joueurs.
Le poids des joueurs est quelque chose que les joueurs prennent en compte et qu'ils gèrent eux-mêmes.

- Il y a une pesée régulière ?

Ce n'est pas quelque chose d'imposé. Chaque joueur contrôle son poids, parce que c'est inhérent à la fonction de joueur professionnel. Et le poids des joueurs diffère. Certains joueurs pèsent un certain poids à 23 ans, et un autre à 30 ans. Selon leur âge, mais aussi selon leur poste, selon leur force musculaire, leur poids est différent. Finalement, le joueur décide du poids qu'il doit faire suivant ses sensations.





- Señor Bielsa, Toulouse pose généralement beaucoup de problèmes à l'OM, avec un système de jeu en 3-5-2. Généralement, c'est une équipe qui pose des problèmes à l'OM. Le savez-vous ? Est-ce que vous avez travaillé un peu sur cette équipe-là, même si l'on sait que d'habitude, vous vous concentrez plus sur votre équipe que sur l'adversaire ?

C'est une équipe qui a un dispositif tactique unique dans le championnat de France. On a pris en compte cette particularité, et on espère que ce ne sera pas un facteur de déséquilibre durant le match.

- Cela veut dire que vous pouvez changer votre dispositif tactique en fonction de celle-là ? Vous pourriez donc changer votre organisation à vous, ou vous pensez conserver la même ?

Nous, pour défendre, on positionne toujours des défenseurs dans les zones de jeu où l'adversaire place ses attaquants. L'autre aspect, c'est qu'on essaye toujours d'avoir un joueur libre pour défendre en supériorité numérique. Et, pour attaquer, on essaye toujours d'avoir deux attaquants à gauche, deux au milieu, deux à droite, ainsi qu'un joueur qui fasse la transition du milieu avec l'attaque. On essaye toujours de respecter cette idée de base et on essaye de défendre et d'attaquer en harmonisant l'organisation de nos joueurs. Et on essaye d'arriver à cela avec nos joueurs habituels. Je fais référence au fait de ne pas avoir à changer un joueur selon l'organisation que met en place l'adversaire. Les décisions de l'entraîneur sont faites pour résoudre tout cela, afin que les joueurs soient dans les positions les plus confortables durant le match. On essaye que les aspects tactiques, physiques et mentaux ne soient pas ceux qui constituent la différence entre les deux équipes, et que ces aspects se neutralisent, afin que celui qui gagne soit celui en meilleure forme ce jour-là. Et cela se fait aussi bien dans notre équipe que chez l'adversaire chaque fin de semaine.

- La semaine dernière, vous avez disputé un match amical. On pensait voir le jeune brésilien Alef. Que devient-il ?

Alef n'a pas encore joué un match avec la CFA2. Il récupère d'une blessure. Cette semaine, c'était la première fois qu'il s'entraînait normalement et c'est (son retour à la compétition et le fait qu'il soit au meilleur niveau possible) le résultat d'un processus logique. La logique de ce processus est qu'il faut aller étapes par étapes, progressivement, et en faisant des comparaisons avec des joueurs de son âge du club. Et lui doit franchir toutes les étapes que n'importe quel joueur doit passer.

- Est-ce que, plus généralement, vous craignez la rencontre de dimanche ? Il y a beaucoup de louanges autour de l'équipe, de votre jeu, de votre série. On s'enflamme un petit peu à Marseille. Est-ce que cette coupure finalement vient au mauvais moment, et êtes-vous très méfiant pour le match de dimanche ?

Avant chaque match, il y a des choses à analyser. Il faut parfois prendre des précautions dans un sens, d'autres fois dans d'autres. Pour vérifier cela, il suffit que vous vous remémoriez les questions que vous nous avez posé avant chaque match. Chaque fois qu'il y a un match, avec beaucoup de sens commun, vous nous posez des questions sur les différents aspects qui concernent la préparation de ces matchs.

- Pourriez-vous me dire ce que vous pensez du début de saison d'André Ayew, pas forcément au niveau où on l'a connu ?

Moi, je crois que chaque match qui passe, l'influence d'Ayew va grandissante. La participation qu'il a durant un match rajoute progressivement de la valeur à l'équipe, et cela augmente le rendement collectif de l'équipe.




- Lors de la dernière rencontre officielle contre Caen, vous avez pris deux buts identiques, un seul validé. Est-ce que cela vous fait penser que sur ces phases-là, de coups de pieds arrêtés indirects, vous avez une faiblesse particulière ?

On a eu des problèmes mis en évidence sur les deux actions que vous signalez, et il y en a eu d'autres qui ne se sont pas concrétisées par des buts. Et on dispose aussi des ressources pour que ces difficultés ne se répètent pas.

- Señor Bielsa, faites-vous des progrès en français ? Où en êtes-vous de vos cours ? (question non traduite) Vous êtes vous acheté un bouquin de Patrick Modiano, le dernier prix Nobel de Littérature ? Ou le connaissiez-vous déjà avant ?

Non, je ne l'ai pas acheté. Et, lamentablement, je ne fais pas les progrès que je devrais faire dans la maîtrise du français.

- Avez-vous des nouvelles de Benoît Cheyrou ?

L'information que j'ai est qu'il participe aux entraînements de la CFA2.

- Monsieur Bielsa, il y a eu ces derniers temps beaucoup de compliments, notamment d'entraîneurs de Ligue 1, sur votre travail. Casanova, l'entraîneur de Toulouse, vous a cité encore cette semaine. Laurent Blanc a parlé de vous aussi. Est-ce que cela vous fait plaisir cette reconnaissance qui commence à arriver du monde du football en France ?

Bien sûr que cela me fait plaisir et je les en remercie.





- Est-ce que vous avez conscience, malgré votre modestie souvent, d'apporter une petite révolution dans le monde du football français ?

Moi, je pense d'une manière complètement opposée à tout ce qui se dit sur mon travail. Premièrement et fondamentalement, parce que les vérifications se font en comparaison de la difficulté. Tout ceux qui sont ici pourraient dire sur les cinq/six meilleures équipes de France la même chose, et si l'on regarde combien de ces cinq/six meilleures équipes l'on a affronté, on en arriverait à une conclusion qui ne permette pas de valoriser le travail et les compétences de l'Olympique de Marseille. Et, en plus, le mot révolution implique des transformations claires par rapport à un état antérieur. Moi, je pense que le football français a fait des révolutions réelles avant moi. Donc ce n'est pas une question d'humilité mais d'analyse profonde, non ?

- Mais, sans parler d'humilité, votre capitaine Steve Mandanda a dit, tout à l'heure en conférence, que la différence entre l'année dernière et cette année, était assurément l'entraîneur.

Moi, je ne suis pas la personne la mieux placée pour parler du passé de l'Olympique de Marseille. Je me réfère au passé immédiat. Le cycle antérieur a obtenu une deuxième place et cela est très difficile à obtenir dans le championnat français.

- Monsieur Bielsa, maintenant que l'information a été dévoilée en Argentine et cela fait beaucoup parler, pouvez-vous nous parler de cette donation que vous auriez faites à votre club de coeur, Newells ?

Non, de ce sujet, je ne préfère ne pas parler.





- Revenons à la rencontre de dimanche. Vous avez parlé de système de jeu unique en France pour Toulouse. Que craignez-vous de cette équipe de Toulouse, quels sont les joueurs qui vous inquiètent, s'il y en a ?

Le joueur le plus remarquable de Toulouse et le plus visible est leur numéro 10, Ben Yedder. Ils ont une force collective remarquable. Chaque joueur connait son rôle au sein de l'équipe, c'est une équipe qui met beaucoup d'intensité. Et les remplaçants qui apparaissent par obligation de la compétition n'ont pas un niveau moindre que les titulaires.

- On vous pose la question à chaque conférence de presse, mais hésitez-vous pour la place de titulaire, encore une fois sur ce match, entre Thauvin et Alessandrini ?

Non, non, c'est Thauvin qui va jouer.

- Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous tenez absolument à avoir une équipe type ? Est-ce pour les automatismes, la confiance qui se dégage de la dynamique de victoires ?

Non, non, non. Regardez, j'essaye toujours qu'un joueur qui mérite ne soit pas en dehors de l'équipe type, et cela, chaque semaine. Il y a des joueurs qui, en rentrant, modifie le cours des matchs, et il y a des joueurs qui, lorsqu'ils rentrent, ont besoin de temps pour s'adapter au match. Alessandrini et Thauvin pour moi n'ont pas de différence significative l'un par rapport à l'autre. De la même manière, je considère titulaire l'un comme je considère titulaire l'autre. Et je pense qu'Alessandrini finira cette saison avec beaucoup de minutes jouées.

Moi, j'ai ce critère. Je sais que, tout au long de la saison, il y a différentes phases, et je sais que la saison, ce n'est pas 11 joueurs seulement, mais 16-18 qui joueront. Et la distribution des minutes jouées entre ces 16-18 joueurs n'est pas proportionnelle, mathématiquement parlant. Moi j'essaye qu'à l'intérieur du groupe, il n'y ait que des options claires pour être titulaires. Et [Romain] Alessandrini entre dans ce cadre.

- Est-ce que cela veut dire que, le jour où un supposé remplaçant réussit à gagner une place de titulaire, il aura la même confiance qu'un titulaire que vous alignez en ce moment, sur la durée ?

Quand on s'exprime publiquement, on essaye de donner les informations avec lesquelles on construit une décision, et parfois, les affirmations pures et dures ne sont pas utiles ou convenables, parce qu'on essaye de transmettre la ligne de conduite générale mais il y a des exceptions.

Imaginez, si moi je réponds, invité par la logique de votre question, que c'est ma ligne de conduite. Vous pourriez me dire que je n'ai pas donné la même confiance à Alessandrini que j'ai donné à Thauvin. C'est pour cela que c'est difficile de répondre, car à chacune de mes réponses, j'essaye de voir la logique entre ce que j'ai fait, ce que je fais ou ce que je vais faire. Moi, j'essaie toujours, comme un critère d'ordre général, d'aider un joueur, toujours en ayant comme critère que ce ne soit pas un moins pour l'intérêt de l'équipe.

- Je vais changer un peu de sujet mais, concernant la propagation du virus Ebola notamment en Afrique, avez-vous pris des précautions avec votre staff médical, pour surveiller l'état de santé de vos internationaux africains ?

Je suppose que ce qu'il y a à faire sur ce sujet, le club s'en est chargé.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

04 Nov 2014, 14:24

Saison 2014-2015. Conférence de Brice Dja Djédjé le 24/10/2014, O Lyonnais-OM, 11eme journée de championnat de Ligue 1.



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- Brice, raconte-nous un peu ce match particulier contre Toulouse, parce que tu avais un positionnement particulier.

Ouais, c'est vrai que contre le TFC, j'avais un positionnement assez particulier, car c'était la première fois que je me retrouvais un petit peu milieu de terrain et latéral droit. Mais bon, après, comme je disais, j'ai pas eu beaucoup de temps pour travailler ce système-là vu que j'étais en sélection. Ils l'ont travaillé dans la semaine. Bon après, j'ai essayé de faire ce que le coach me demandait. Je pense que... je sais pas si je l'ai bien fait mais je l'ai bien fait. Ca fonctionnait donc c'était assez particulier.

- A Guingamp, tu suivais [Sylvain] Marveaux.

Oui c'est vrai, à Guingamp, je suivais Marveaux mais là c'était vraiment différent car là, Toulouse jouait en 3-5-2. Au milieu de terrain, ils étaient 3 contre 1 avec Gianelli tout seul, et le coach nous demandait vraiment, que ce soit Benjamin ou moi, de resserrer sur [Adrien] Regattin et [Oscar] Trejo.

- Selon toute vraisemblance, ça pourrait se reproduire contre Lyon , parce qu'ils jouent dans un 4-4-2 losange. Et, à ce moment-là, tu serais au marquage d'un des deux milieux relayeurs, soit [Jordan] Ferri, soit [Corentin] Tolisso, soit [Arnold] Mvuemba. Est-ce que tu as déjà regardé leur jeu, les séances ont déjà eu lieu ? Tu te prépares à cette éventualité ?

Oui oui tout à fait, car c'est vrai qu'à Lyon au milieu de terrain, il y a Tolisso, je crois [Yoann] Gourcuff et Maxime Gonalons. Et c'est vrai qu'effectivement, c'est un petit peu comme le match de Toulouse, il faudra vraiment resserrer à l'intérieur, que ce soit Ben [Benjamin Mendy] ou moi. La seule différence, c'est qu'à Lyon, il n'y a pas tellement de monde sur les côtés. Il y a juste les latéraux qui montent, mais sinon, il n'y a pas de milieu excentré comme à Toulouse où il y avait [Jean-Daniel] Akpa Akpro et de l'autre côté [Pavle] Ninkov.

- Là, la différence, c'est qu'ils ont un meneur de jeu comme Gourcuff qui joue vraiment derrière les deux attaquants, ça va changer quelque chose quand même pour vous ?

Je ne sais pas si cela va changer quelque chose. Je pense qu'il y a un milieu de terrain qui va reculer pour vraiment être dans la zone de Gourcuff. Sinon, non, je ne pense pas que cela va changer quelque chose.





- Lyon-Marseille, c'est un match où les deux équipes ont un effectif super jeune. Elle apporte quoi cette jeunesse ?

Je pense que cette jeunesse apporte beaucoup de fraîcheur. Parce que c'est vrai que quand on est jeune, on arrive à enchaîner les matchs même s'il y a un petit peu de fatigue. Mais bon, à Lyon il y a de très bons jeunes, à l'Olympique de Marseille aussi. On peut bien remarquer que l'équipe est vraiment jeune, à part deux-trois joueurs qui ont la trentaine. Mais sinon, je pense que cela va être un bon match.

- Justement, Lyon a du mal à démarrer mais pratique un bon football. L'OM aussi depuis quelques matchs, on peut s'attendre comme vous le disiez à une belle partie ?

Oui, tout à fait, Lyon a eu du mal à démarrer sa saison et, petit à petit, ils reviennent dans ce championnat. Et nous, on reste dans la continuité de ce qu'on sait faire, on le fait très bien et comme je l'ai dit, on espère continuer comme ça.

- On dit que c'est le premier vrai test de la saison, mais bon, on a l'impression que des premiers vrais tests, vous en avez déjà eu ?

(rires) Ouais effectivement, je pense que tous les matchs sont importants dans ce championnat mais nous on les aborde tous pour les gagner. Donc voilà, vous vous dites après ce que vous voulez mais nous, on sait très bien dans notre tête que tout le championnat est important, qu'il faut les gagner tous les matchs. Après, contre Saint-Etienne, c'était un test aussi et on l'a gagné. On aborde tous les matchs en essayant de prendre le maximum de points.

- T'attendais-tu à ce que Lyon-OM devienne une affiche aussi importante au regard de ce que représentaient les deux équipes en fin de saison dernière ?

Ouais, effectivement, Lyon, c'est une très bonne équipe du championnat, et puis aujourd'hui Lyon, je crois qu'ils sont cinquième, non ? (quatrième en fait) Et puis nous, on est premiers, c'est un match toujours important et puis Lyon restera toujours le Lyon avec les titres qu'ils ont eu avant et l'OM pareil. Donc c'est un bon classique.

- Et ce sont deux équipes qui inscrivent énormément de buts.

Oui tout à fait, je crois que ce sont les deux meilleures attaques.

- T'as pas peur en tant que défenseur de subir des assauts tout le match ?

(rires) Les assauts, je les reçois tous les matchs donc que ce soit ce match-là, ou le match d'avant, non ça ne change rien. C'est toujours pareil.




- Il y a beaucoup de joueurs qui disent que Bielsa leur a beaucoup apporté. Qu'est-ce qu'il t'a apporté à toi ? Au-delà du repositionnement ? Qu'est-ce qu'il t'a apporté d'autres ? Est-ce qu'il a des conseils particuliers ? Il t'a appris à dire "caramba" ?

(sourire) Non, c'est vrai qu'il m'a apporté beaucoup parce que maintenant, on se dit qu'à chaque match, quand on rentre sur le terrain, l'objectif est vraiment de gagner, vraiment d'avoir cet état d'esprit de compétiteur parce que c'est important. Parce qu'aujourd'hui, quand on regarde les matchs de haut niveau, je pense que toutes les équipes qui jouent ont toujours envie de gagner. C'est ça qui fait la différence aujourd'hui. Et puis après, que ce soit au niveau tactique, au niveau du jeu, au niveau technique aussi. Mais avant tout, je placerais moi cet état d'esprit de compétiteur, cette envie de gagner vraiment.

- Vous allez à Lyon pour gagner, c'est la consigne de cette semaine ?

Non mais je pense qu'aujourd'hui quand on aborde les matchs, l'objectif c'est de les gagner. On reste sur huit matchs sans perdre. Et aujourd'hui, l'objectif, c'est de continuer et de montrer que l'OM est présent.

- Vous étiez en pleine préparation cet été. Les résultats étaient bons en matchs amicaux mais après deux premières journées difficiles sur le plan des résultats, toi et ton groupe mais surtout toi, tu t'imaginais enchaîner comme ça huit victoires d'affilée ?

Effectivement non mais bon on a eu une grosse préparation. Et puis moi j'ai eu deux grosses préparations, celle du Mondial et celle de la pré-saison. Petit à petit, on a digéré cette préparation et on est monté en puissance et comme je l'ai dit, c'était vraiment, mais vraiment une grosse préparation. Et avec cette fatigue, on avait vraiment perdu beaucoup d'énergie, et on voyait bien, même pendant les matchs amicaux, qu'on ne tournait pas beaucoup, donc après il y a eu ce manque de fraîcheur-là qui fait que quand on a joué à Bastia, il y a eu ce match nul où ils reviennent à la fin et ensuite contre Montpellier, cette défaite, et après, petit à petit, on a digéré et aujourd'hui, ça va, ça se passe bien.

- Et vous arrivez à Lyon en pleine bourre ?

Oui, on va dire ça, si vous voulez.

- C'est ton avis ?

Oui, je vais dire qu'on arrive à Lyon en pleine bourre.

- Eux aussi le sont.

C'est clair, eux aussi en ont mis cinq à Montpellier, juste avant, ils ont battu Lille donc oui, je dirais qu'ils sont en pleine bourre eux aussi.





- Brice, quel regard tu portes sur le début de saison de Dimitri Payet ? Surtout par rapport à la demi-saison que vous avez passé ensemble la saison passée ?

Ben là, c'est déjà complément différent, parce qu'aujourd'hui les compteurs sont remis à zéro et je pense qu'aujourd'hui Dimi a à coeur de prouver que c'est un très bon joueur, et puis il le montre grâce à ses performances tous les week-ends et puis j'espère que ça va vraiment continuer pour lui. Parce qu'il nous apporte beaucoup sur le terrain.

- Il a changé de poste aussi.

Oui, là, il est plus dans l'axe, et puis je pense que c'est vraiment son poste, en tant que meneur de jeu donc ça lui va très bien.

- Et toi personnellement, ton entente avec Florian Thauvin sur ton côté droit ?

Oui, on s'entend très bien. Flo et moi, on travaille beaucoup en binôme dans la semaine, et on essaye de le reproduire le week-end lors des matchs. Sinon avec Flo, on s'entend très bien, on se parle beaucoup. Parce qu'on joue souvent, presque tout le temps ensemble, on est obligé de s'entendre.

- Les supporters s'agacent un peu de son rendement offensif. Est-ce que toi, sur le terrain, qui le voit partir de beaucoup plus loin avec le marquage, justement, est-ce que tu trouves qu'on est un peu dur avec lui ? Parce qu'il faut qu'il parte de 60 mètres du but pour aller finir les actions.

Oui effectivement, je pense qu'ils sont un peu durs mais bon... après c'est le jeu de Flo, il aime dribbler, provoquer les adversaires, même si pour moi, c'est un peu difficile parce que, moi quand je passe dans son dos, il ne me la met pas souvent (rires) mais bon après, je le connais, j'ai l'habitude donc moi je le prends plutôt bien. Mais après comme je l'ai dit, je pense que les supporters doivent être vraiment cléments avec lui parce qu'on sait que c'est son jeu, qu'il aime provoquer. Et je pense que quand il se sentira mieux, il fera beaucoup de différences.





- Comment ça se passe pour toi avec la sélection de Côte d'Ivoire ? Quand on suit ça de Marseille, on se dit que vous n'êtes pas premiers de votre groupe, en balance avec le Congo. Donc tout le monde se dit "tiens, Dja Djé Djé, il va rester à Marseille", il ne va pas y avoir le problème de le remplacer durant la CAN. Explique-nous toi comment ça se passe, est-ce que tu peux disputer la CAN en étant remplaçant, comment ça se passe ?

Ben non, je pense pas que je puisse disputer la CAN en étant remplaçant, sachant qu'à l'OM je suis titulaire. Après, il faut peser le pour et le contre. Après, je pense qu'aujourd'hui, le plus important aujourd'hui, c'est Marseille, je vais pas vous le cacher, c'est pas la sélection. Aujourd'hui, c'est avec Marseille que je joue, c'est avec Marseille que je fais un très bon début de championnat. Après, il faut se poser les questions. Aujourd'hui, on est deuxièmes ex-aequo de la poule en sélection. Après, on verra, si l'on se qualifie tant mieux, ce sera beau pour le pays de participer à une CAN. Après moi personnellement, voilà je vais me poser les questions et je vais réfléchir si ça vaut le coup d'aller en sélection.

- Donc tu nous dit que si le sélectionneur Hervé Renard t'appelle et te dit "vous êtes qualifiés, mais le titulaire sera Serge Aurier" et que l'OM te demande de rester dans le même temps parce qu'on enchaîne les victoires, tu serais capable de dire "je mets cette CAN de côté, je reste à l'OM" ?

Ben déjà en sélection, le coach veut me faire jouer à un autre poste. Mais bon, moi je réfléchis aussi, parce que c'est pas évident, j'ai jamais joué à ce poste-là. Après je dis ce que je pense. S'il faut rester à l'OM, je resterais à l'OM. A ce
niveau-là, moi comment dire... dans ma tête, c'est déjà presque clair.

- Tu sais que tu serais suspendu quand même.

Oui mais bon ? (Brice Dja Djédjé hausse les épaules et sourit)

- Pour rester sur ce sujet, est-ce qu'entre joueurs africains, vous évoquez ce gros problème de virus Ebola qui pourrait perturber voire reporter la CAN ?

Non pas du tout. Moi je n'en parle pas, après les autres je ne sais pas.

- Parce que finalement, cela arrangerait l'OM que cela soit reporté. Et d'autres clubs, que cela soit reporté au mois de juin.

Ben oui, je pense oui.

- Tu dis que tu n'en parles pas trop, est-ce que la présence d'Ebola et la perspective d'aller disputer une CAN, ça ne pose pas d'inquiétudes ?

Bon après je pense qu'ils trouveront une solution. S'il y a ce virus-là, ils essaieront de déplacer la CAN ou de la faire.





- Pour revenir rapidement à l'OM, Marcelo Bielsa est un technicien qui change très peu de onze. Comment tu estimes tes coéquipiers qui ne jouent jamais, y a-t-il une frustration qui naît chez eux et comment Bielsa les gère au quotidien ?

La question est difficile. Après, c'est vrai que quand on est joueur, on a toujours envie de jouer. Après, le coach fait ses choix, il met un onze. Après, aujourd'hui je pense qu'il a dégagé son équipe-type. Et puis voilà, malheureusement pour les autres, ils ne sont pas dans le groupe. C'est vrai que c'est difficile mais le coach essaye vraiment de faire la part des choses. Puis, le fait s'entraîner tout le temps ensemble, le coach voit donc propose aussi souvent des matchs amicaux. Et je crois qu'ils en ont fait un cette semaine. Et comme je le dis souvent, s'il en enlève un (joueur) et qu'il en met un autre, il ne faut pas qu'il y ait de différence et je pense qu'à ce niveau-là il arrive vraiment à gérer le groupe.

- Tu t'imaginerais toi souffler pour le match de Rennes en Coupe de la Ligue ?

Ca, il faut demander au coach.

- Non mais toi personnellement, si on te disait "il faut te reposer entre les deux matchs, Lyon et Lens", ou tu es vraiment dans l'état d'esprit d'être un mort de faim qui veut tout jouer ?

Moi si je dis tout jouer, c'est penser qu'à moi. Mais s'il faut que je souffle un petit peu pour laisser ma place à quelqu'un d'autre, je le ferais, y'a pas de soucis à ce niveau-là.

- Ca fait huit matchs que le onze ne bouge pas. Est-ce que toi personnellement, il y a une usure physique qui s'installe ou pas du tout ? Vous avez une usure physique comme il y a huit matchs ou vous êtes en pleine forme ?

Non, pourquoi une usure physique ? Non, pas du tout. Je pense que quand tu te reposes et que tu mets tous les atouts de ton côté, tu peux enchaîner les matchs. Donc aujourd'hui, nous le fait de jouer nous motive encore plus, et plus tu enchaînes les matchs, mieux c'est. Tu progresses et mieux c'est.





- Brice, il y a quelques semaines, Marcelo Bielsa nous disait à propos de toi "vous allez voir, il va faire beaucoup plus offensivement, il peut faire plus, j'ai confiance en lui." Ces propos-là, tu les as entendu ? Ca t'a fait du bien dans ton jeu, ça t'a libéré ?

Oui, je sais que le coach a parlé de moi et de Benjamin Mendy, au niveau de l'apport offensif. Moi je travaille tous les jours à l'entraînement pour améliorer mes qualités de centre et de vitesse. Aujourd'hui je suis à une ou deux passes décisives je crois, et j'essaye de m'améliorer tous les jours pour vraiment être performant à mon poste et vraiment apporter ce que je sais faire à l'équipe.

- Il n'y a toujours pas de coup franc de 35 mètres par contre ?

(rires) Non, il y a des tireurs pour ça.

- Brice, vous visez une neuvième victoire consécutive. Ce serait historique dans l'histoire du club, est-ce que cela a une importance pour vous ? Vous en parlez entre vous ?

Non, on en parle pas entre nous pour l'instant. On prend les matchs les uns après les autres et comme j'ai dit, on essaye de se focaliser sur notre objectif de ne pas perdre et d'essayer de prendre le maximum de points. Parce qu'aujourd'hui, il reste neuf matches. L'objectif est d'essayer de gagner tous les matchs qui viennent.

- Là, cela a l'air bien parti pour une place en Ligue des Champions, parce qu'il y a quand même un petit matelas d'avance sur vos concurrents directs. Est-ce que vous commencez à gamberger un peu là-dessus ou pas ? Mais réponds-moi sincèrement...

Déjà, je pense que c'est trop tôt de parler de Ligue des champions, parce que le championnat vient de débuter et on n'en est qu'à la dixième journée. Quand on regarde bien au classement, il y a Paris qui est à sept points. Et les autres suivent derrière. Pour le moment, je ne pense pas qu'on parle de Ligue des champions. Il vaut mieux parler du présent, le reste, on verra plus tard.

- Brice, on sait que le coach vous parle toutes les semaines sur le terrain à de nombreuses reprises. Cette semaine, cela s'est passé aussi. Sur quoi appuie-t-il particulièrement avant un match comme celui-là ?

Sur la rigueur. Et surtout le fait de ne pas se relâcher. Et aujourd'hui quand le coach nous parle, c'est vraiment comme je disais d'avoir cet état d'esprit de compétiteur, il prend souvent l'exemple de grands clubs qui n'arrêtent pas de gagner et aujourd'hui, c'est ce qu'il nous met en tête et il nous dit avant chaque match de toujours avoir cet état d'esprit-là, de vouloir à tout prix gagner.

- Quels clubs vous cite-il en exemple ?

Les grands clubs, Real Madrid, Barcelone, Bayern.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

04 Nov 2014, 16:27

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 24/10/2014, O Lyonnais-OM, 11eme journée de championnat de Ligue 1.



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- Buenos dias Señor Bielsa.
Les quatre premiers du classement vont s'affronter ce week-end. Est-ce une journée particulière pour vous ?


Oui, toutes les journées ont quelque chose de particulière. Ce que vous avez mentionné en fait partie.

- Mais encore ? (rires) Vous pouvez développer ?

Non, il n'y a rien de plus qui me vienne à l'esprit car c'est le hasard de la programmation. Non, sincèrement, il n'y a rien de remarquable ici.

- Considérez-vous l'équipe lyonnaise comme la plus forte que vous avez rencontré depuis le début du championnat ?

C'est une équipe qui a de très bons attaquants, pas seulement ceux de l'équipe-type, mais aussi au sein des remplaçants. C'est une équipe de caractère, qui a de la présence. Leurs derniers matchs ont été de très bons niveau. Elle fait partie des équipes qui animent le championnat, et c'est une des meilleures de ce championnat. Il y a aussi des cycles pour toutes les équipes dans le championnat. Et, pour elle, la deuxième partie de cette première partie de championnat a été meilleure.

- C'est le premier choc de la saison pour l'Olympique de Marseille ?

Dire cela, ce serait ne pas valoriser les adversaires que l'on a joué jusqu'à présent. J'imagine comment se sentirait l'entraîneur de Saint-Etienne si je répondais que ce serait le premier match sérieux du championnat. Ce serait une
position offensante à l'égard du reste des entraîneurs, et j'ai décrit selon moi le potentiel de notre adversaire.

- C'est l'une des meilleures attaques du championnat, la deuxième avec vous. Donc est-ce un vrai test pour votre défense et votre système défensif globalement ?

Oui oui. Lyon a des attaquants complémentaires, qui disposent de toutes les alternatives de jeu offensives possibles. Pour nous, c'est un grand défi, qui va nous permettre de juger de notre niveau en les rencontrant.

- On repose toujours la même question mais vous pensez garder la même équipe face à Lyon ?

Oui oui oui. Je répondrais la même chose qu'à l'habitude. Je réponds cela, même s'il reste deux entraînements à faire donc c'est toujours imprudent pour moi de m'engager dans ce type de propos. Je le fais donc en espérant avoir de la chance.




- Est-ce que vous avez appris des choses sur les remplaçants lors de l'opposition que vous avez faites contre Marignane ?

Premièrement, j'ai été très surpris par l'organisation, la manière de jouer et le travail de notre adversaire. Surtout, car j'ai appris que ce n'était pas une équipe professionnelle, et j'ai trouvé qu'ils s'étaient comportés comme si cela en était une, et ce, sur tous les plans. Dans cette équipe de Marignane, des joueurs sont sortis, et le style et l'efficacité de l'équipe sont restés les mêmes. Je sais que cette partie de la réponse est celle qui importe car le travail que j'ai vu dans cette équipe m'a agréablement surpris. Et, quelle que soit la situation, les matchs amicaux avec des adversaires et des arbitres officiels peuvent être moins importants qu'un match officiel, mais livrent toujours plus d'enseignements qu'un match d'entraînement entre nous.

- Et donc qu'avez-vous pensé des remplaçants ? (rires)

Tous les stratagèmes qui me sont présentés aujourd'hui ne me satisfont (sourire). Donc je vais dire que Samba a eu très peu de travail, que Fanni a bien défendu mais a peu attaqué, que les défenseurs centraux ont été sobres, que les latéraux gauches étaient deux joueurs qui n'ont pas l'habitude jouer à ce poste habituellement (Andonian et Kader [Kraichi]), que Tuiloma et Bangoura ont très bien joué en tant que pivots. Que Lemina a fait un match correct, équilibré et dynamique pendant les 90 minutes. Que Barrada a mieux joué en première mi-temps qu'en seconde mais il a mis un très beau but sur coup franc en première mi-temps. Que Michy s'est créé des occasions mais n'a pas réussi à mettre un but. Et qu'Omrani, Jobello et Alessandrini ont partagé les ailes de l'attaque. Que Taillan a joué arrière droit, a apporté en attaque et en défense. Et que Sparagna était du même niveau qu'Aloé et Doria.

- Coach, il y a trois joueurs qui sont sous la menace d'une suspension en cas de nouveau carton jaune. Cela pourrait leur faire rater le match contre le Paris Saint-Germain. Est-ce quelque chose sur lequel il faut insister ou dont il faut, au contraire, faire abstraction ?

Je ne veux pas prendre le match de manière différente que tous les autres matchs. Avant tous les matchs, je dis aux joueurs de faire attention à ne pas distribuer de coup. Et de même pour ce qui est des comportements anti-sportifs.

Les fautes viennent d'une décision qui fait que les joueurs arrivent à contretemps ou ne sont pas à bonne distance. Ou elles interviennent du fait d'avoir été trompé par les qualités de l'adversaire. Mais jamais, avec une intention ou une conduite anti-sportive. Pour moi, les suspensions sont à évaluer en fonction du match à venir et non des matchs suivants.

- Vous jouez pour une neuvième victoire consécutive, est-ce que cela vous motive ? Est-ce qu'une série de plusieurs victoires consécutives vous motive particulièrement ? Regardez-vous ce genre de choses ?

Non, parce que jamais pour un match, je n'ai besoin de stimulation exceptionnelle.

- Et pour prolonger la question, vous savez qu'en cas de neuvième victoire, vous établiriez un record dans l'histoire du club.

Premièrement, même si ce n'était pas le but de votre question, ce n'est pas moi qui gagne. Et, deuxièmement, les souvenirs dans la mémoire populaire sont seulement liés aux trophées remportés.

- C'est ce que vous visez désormais ?

Non non, je n'ai pas dit cela ni son contraire. Je ne peux dire cela et ce serait imbécile pour moi de dire le contraire. Simplement, j'ai dit que la mémoire populaire retient seulement les équipes qui remportent des titres et ce que je viens de dire n'a pas à voir avec mes propos selon lesquels l'équipe visait ou non le titre. C'est étrange que les médias ne prennent en compte ce qu'essaye réellement de dire la personne qui est face à eux. Toutes les personnes qui s'expriment devraient le faire de manière non polémique, non ? Mais vous, à chaque fois, vous m'obligez à chaque fois à essayer de sortir de cette ligne de conduite.

- On vous taquine juste.

(Fabrice Olszewski : "[Comment traduire en espagnol] taquiner ?" (rires de la salle)

Quelle est l'expression exacte ? (sourire)

Non, mais quand vous me taquinez, en général, cela finit toujours dans les gros titres des journaux le lendemain.




- Dans votre match face à Toulouse, en deuxième mi-temps, logiquement, le groupe a un petit peu souffert après la trêve internationale. Qu'avez-vous fait cette semaine pour faire en sorte que le groupe récupère de tous ses efforts ?

Je ne peux nier que le rythme a été plus faible contre Toulouse. Mais je ne peux affirmer que cela a été la conséquence des rencontres internationales, car les joueurs africains qui sont ceux qui ont le plus voyagé ont joué deux matchs. Ce sont aussi ceux qui ont le plus couru durant la seconde mi-temps. Donc, en relation avec la question, on a fait attention au repos, à l'alimentation, et on a dosé l'entraînement physique de telle façon à gérer au mieux cette fatigue.

Cela exige très souvent des capacités qui vont au-delà de nous, car la réalité est différente. Il y a des joueurs qui, en dix jours, disputent deux matchs, d'autres un, d'autres s'entraînent, d'autres non, d'autres voyagent loin, d'autres non, et d'autres voyagent ou non avec beaucoup de décalage horaire. Et réussir à doser tout cela exige des qualités que nous n'avons pas toujours.

- Pour revenir sur le match face à Lyon, l'Olympique Lyonnais est une équipe très jeune avec beaucoup de joueurs formés au club. Est-ce que, dans le futur, l'Olympique de Marseille doit s'inspirer de cela ?

Cela dépend du projet de l'institution (du club).

- Justement, quel est-il ?

Un projet comme celui-là, qui consiste à alimenter l'équipe première avec des jeunes du centre de formation, prend au minimum cinq ou six ans. Je peux m'appuyer sur des jeunes, mais ce projet n'est pas un projet sur lequel moi je travaille. Il y a des responsables au sein du club qui ont la charge de ce travail.





- Pouvez-vous nous expliquer ce que vous attendez de votre meneur de jeu Dimitri Payet ? Et pourquoi avoir choisi d'en faire votre meneur de jeu cette saison ?

Pour résumer ce que j'attends de lui, il suffit de regarder ce qu'il apporte à la construction offensive de l'équipe. C'est un joueur complet, parce qu'il n'a pas de problèmes de profil. C'est quelqu'un qui fait de très bonnes passes, qui est très à l'aise dans les trois secteurs de jeu (ailes gauche et droite, milieu). Il a une capacité de débordement quand il joue sur les côtés. Il a une capacité de tir à mi-distance, et il arrive à choisir les zones du but où il veut tirer. Il ne tire pas comme ça, sans raison. C'est un joueur dynamique, qui participe au jeu. Et avec toutes ces caractéristiques, il peut jouer à n'importe quel poste de l'attaque. Et moi je l'ai placé à ce poste, en organisant le jeu avec ses coéquipiers.

- Vous pratiquez le marquage individuel. Lyon est une équipe avec des latéraux ([Henri] Bédimo, [Christophe] Jallet) qui participent beaucoup au jeu offensif. Est-ce un moyen pour Lyon de mettre sous l'éteignoir André Ayew et Thauvin, qui vont avoir du mal à imposer leur jeu, on l'a vu surtout avec Thauvin qui était positionné très bas contre Toulouse. Est-ce que cela minimise le jeu d'André Ayew et Thauvin et comment y remédier ?

Non non, "j'ai entendu" (en français) la réponse. La meilleure manière d'obliger les latéraux adverses à ne pas attaquer est de les obliger à défendre, ce qu'on va essayer de faire. Et aussi, d'avoir un marquage échelonné, suivant les différentes zones du terrain.

Mais ce qui rend le football si attractif, et c'est précisément ce que vous signalez de manière idoine, c'est qu'il n'y a pas de réponse mathématique ou établie. Les joueurs s'affrontent et comparent leurs capacités. Et celui qui gagne est celui qui s'impose.

Et l'intervention de l'entraîneur qui imagine des réponses et des solutions, grâce à Dieu, ce n'est pas ce qui détermine ce qu'il se passe sur le terrain. Si c'était l'entraîneur qui déterminait ce qu'il se passe sur le terrain de jeu, cela enlèverait du charme (de l'enchantement) au football.

- Marseille a un effectif très jeune. Qu'apporte cette jeunesse au quotidien et quelles sont les qualités qu'elle amène ?

Ils sont jeunes, ils sont joyeux, ils ont de l'énergie. Ils nous rajeunissent nous les anciens. Et ils nous disent qu'il nous faut nous adapter à une culture nouvelle et différente.

- Vous avez l'habitude ne pas utiliser beaucoup de joueurs, avec un onze très stable. Quelle méthode utilisez-vous pour garder sous pression les remplaçants ? Sentez-vous naître des frustrations chez eux ces derniers temps ?

L'habitude que j'ai, qui parfois fonctionne, et d'autres fois ne fonctionne pas, c'est de mettre dans le onze titulaire, la personne qui correspond le mieux aux réponses à donner aux problèmes qui vont se poser durant le match. Je ne me souviens pas avoir eu un joueur en dehors de l'équipe alors que toutes ces conditions étaient présentes pour qu'il puisse jouer. Celui qui joue moins a une frustration inévitable, et cela fait partie de la capacité professionnelle de chacun, de chaque joueur de l'assimiler, et de l'entraîneur de l'accompagner dans cette frustration, pour qu'elle soit le moins difficile possible à gérer.





- Avant le match contre Toulouse, vous aviez souligné le système très particulier contre eux. Cela a été une belle bataille tactique. Là, Lyon joue aussi avec deux attaquants, mais derrière un meneur de jeu axial, un système que nous n'avons pas encore vraiment affronté. Est-ce encore un autre défi tactique ?

Si si, on a déjà joué contre ce système.

- Cela fait aujourd'hui quatre mois que vous êtes à Marseille Monsieur Bielsa. Avez-vous eu l'occasion et le temps de découvrir la ville et sa population ? Et qu'est-ce qui vous plaît ici ?

Je pense que la personne qui a formulé la question précédente, je voulais dire à cette personne qu'on a déjà joué contre ce système un jour de pluie contre une équipe italienne [le Chievo Vérone, match amical du 02/08/2014 (3-1)]. Toute en première mi-temps, cette équipe a jouée avec ce système jusqu'à ce qu'ils fassent entrer un autre joueur.

Je pense, de toutes manières, que la distribution des joueurs à l'intérieur du champ de jeu, n'est pas ce qui détermine la manière dont le match va se dérouler, ni son résultat.

- Vous avez souvent dit que vous vous intéressiez à la presse, à ce qui peut être dit sur vous, sur vos joueurs. Vous êtes-vous intéressé à votre marionnette qui a été créée dans l'émission satirique des Guignols, une émission que vous avez peut-être déjà vu en Espagne. Qu'en avez-vous pensé ?

Moi, évidemment, de par ma personnalité, je donne nécessairement beaucoup d'éléments aux gens qui font des caricatures.

- Désolé de vous avoir interrompu tout à l'heure, mais je vous demandais, sachant que vous êtes à Marseille depuis quatre mois, ce qui vous plaisait ici ? Et si vous aviez eu l'occasion de découvrir Marseille et les Marseillais ?

Les expressions humaines, je trouve qu'à l'intérieur du Stade Vélodrome, il y en a tant de belles et de différentes, que je n'ai pas les capacités suffisantes pour les analyser.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

05 Nov 2014, 20:04

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 28/10/2014, Stade Rennais FC-OM, 1/16es de finale de Coupe de la Ligue.



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- Quelques jours après la défaite à Lyon, j'imagine que vous avez revu le match. Est-ce qu'il y a des enseignements que vous tirez que vous n'aviez pas vu à chaud ?

Les conclusions que j'en ai tirées sont les mêmes que celles que j'avais faites après le match. Au début du match, on a pris quelques minutes pour imposer notre style. A partir de là, on a dominé en ayant des actions de but et après leur but, on a eu moins de présence dans la surface. Moi je divise les matchs en morceaux de 15 minutes, et à partir de ce moment [le but lyonnais], on a eu du mal à commencer les actions. La dernière demie-heure de la première mi-temps et la première demie-heure de la deuxième mi-temps, où on a eu la domination du jeu et des actions sur leur but. Et les dernières quinze minutes, où on a eu du mal à créer du danger. Telle est la manière dont j'ai divisé le match et telle a été notre manière de nous comporter durant ces moments-là.

- Comment a réagi le groupe après cette défaite ?

On le verra demain. Les réactions ne se vérifient que le match suivant une défaite. J'ai vu des choses positives et cette défaite nous a fait mal à tous. Cela nous a fait très mal.

- Est-ce, dans ce moment de la saison où la défaite est arrivée après cette série de victoires, où l'on voit vraiment la force de votre équipe, de votre groupe ? Est-ce que vous attendiez un peu ce moment pour voir la vraie qualité de ce groupe ?

Si j'attendais la défaite pour voir cela ?

- Non mais c'est le moment de voir dans les moments comme celui-là, les réelles qualités du groupe et de l'effectif.

Oui, bien sûr, parce que les moments de défaite sont les meilleurs moments pour juger des qualités de mes joueurs.





- Doit-on s'attendre à beaucoup de changements demain ?

Dans les buts, ce sera Samba. Les arrières latéraux seront les mêmes. Fanni prendra la place de Morel. Mario Lemina jouera numéro 6. Les milieux offensifs seront Barrada et Imbula. Les ailiers seront Alessandrini et André Ayew. Et le numéro 9 sera Michy. Les remplaçants seront Mandanda, Sparagna et Doria. Et Romao et Payet, et Thauvin et Gignac.

- Excusez-moi mais Nkoulou va jouer donc ?

Oui.

- Pourquoi effectuez-vous une telle rotation ?

Parce qu'il me semble que l'équipe va conserver son potentiel avec ces changements. Car je pense que les joueurs qui vont rentrer ont le potentiel suffisant pour mériter d'être titulaires. Et parce qu'il me semble que c'est un moment opportun pour démontrer par les faits que j'ai confiance en ceux qui vont rentrer.

- Ne va-t-on pas dire que l'Olympique de Marseille ne met pas la même importance pour la coupe que pour le championnat ?

Le vainqueur de la coupe de la Ligue, excepté le fait de gagner le trophée, obtient-il d'autres reconnaissances ?

- Une place en Europa League.

Pour moi, l'obtention d'un titre est quelque chose de très bien et pouvoir accéder à une coupe européenne est pour moi inhérent à une grande équipe. C'est comme ça que je vois ces deux facteurs-là. Pour moi, jamais je n'enlèverais de l'importance à une compétition. En plus, ce match intervient immédiatement après une défaite. Les blessures que laissent une défaite sont seulement soignées par la victoire. Pour nous, c'est très important de gagner le match qui arrive. Et ne pas gagner ce match qui vient nous empêcherait de dépasser le sentiment que nous a laissée la défaite à Lyon. Et moi je compare ceux qui rentrent à ceux qui sont remplacés. Et sans perdre à l'esprit le fait de valoriser ceux qui sont titulaires tout le temps. Et je crois qu'il y a une équivalence qui m'autorise à prendre la décision que je prends. Je donne beaucoup d'importance à celui qui mérite de jouer de manière continue. Pour autant, je n'ignore pas le poids de ceux qui ne vont pas jouer. Mais j'ai aussi beaucoup d'espoir à propos des joueurs qui vont rentrer.





- Le fait de titulariser Rod Fanni en défense centrale, c'est à mettre en relation avec son match à Evian où il est au-dessus des autres solutions en défense centrale, au-dessus dans la hiérarchie ?

Les décisions s'expliquent selon le moment où elles se prennent et je crois que pour le match de mercredi, le remplaçant adéquat de Morel est Nkoulou et que le remplaçant adéquat de Nkoulou est Fanni.

- C'est la question entre central gauche et central droit. Mais justement, est-ce que ce qui compte dans l'association défensive, ce n'est pas l'association, et de mettre Nkoulou dans les meilleures conditions ?

Il y a des joueurs comme Fanni selon mes critères qui jouent mieux central droit que central gauche, ou Doria qui joue mieux central gauche que central droit. Et il y a des joueurs comme Nkoulou et Sparagna qui jouent très bien d'un côté ou de l'autre. Ou le cas de Morel qui joue très bien sur les deux côtés de la défense.

La paire de défenseurs centraux que j'ai choisi est celle que j'estime être en meilleure condition pour le match de demain, sans omettre de signaler que Sparagna ou Doria aurait très bien pu débuter le match aussi sans inconvénient.

- Justement, comment peut-on interpréter le fait que Doria soit le seul habituellement remplaçant, qui ne soit pas titulaire demain ?

C'est le cas aussi de Sparagna.

- Il a déjà été titulaire Sparagna.

La réponse à la question que vous me posez, je l'ai déjà donné. Vous comprenez la même chose que moi ?

- Pas forcément.

Alors je vais répéter la réponse. Devant l'absence de Morel, je pourrais utiliser un remplaçant en optant pour Nkoulou, Fanni, Sparagna comme arrière central droit, ou Nkoulou, Doria, Sparagna comme arrière central gauche. De ces trois options pour chacune de ces positions, j'ai compris que la meilleure paire serait Fanni-Nkoulou et je n'ai considéré pour ce match ni Doria ni Sparagna. Et cela n'a aucune autre interprétation que celle que je viens de donner. C'est pour cela que les données que j'ai transmises lors de la question antérieure, je pensais les avoir donner.





- Au sujet de Michy Batshuayi qui va débuter alors qu'il était remplaçant depuis pas de mal de temps, quelles sont ses principales qualités personnelles que vous souhaitez le voir apporter à l'équipe demain soir en attaque, en plus de marquer ?

Pour moi, c'est un joueur complet. Il a le sens de la verticalité, il peut redescendre pour jouer sans problème, il est très très fort physiquement, c'est un joueur habile. Il tire bien des deux pieds. C'est quelqu'un de courageux, qui n'hésite pas à aller au contact, et il est assez à l'aise pour aller sur les côtés si besoin. C'est tout.

- Vous l'avez peut-être vu lors du dernier match au Vélodrome lorsque Michy a réalisé qu'il n'allait pas entrer en jeu. Il a eu une réaction un peu de déception. Est-ce que vous interprétez cela comme un geste de compétiteur, de quelqu'un qui veut toujours apporter à l'équipe, ou vous vous êtes dit qu'il commençait à mal vivre sa situation de remplaçant ?

Tout joueur de l'élite est un compétiteur par nature. Et tout joueur qui a la compétition dans le sang et qui ne participe pas se sent frustré. Et les deux expressions que vous avez présenté dans votre question vont ensemble et s'articulent ensemble. Votre question allait dans un sens différent ou non ?

- Je voulais savoir si cette décision était comprise et acceptée de la part de Michy.

Moi je n'ai pas vu du tout [le geste de Michy]. Quel geste a-t-il fait, à quoi cela fait référence ?

- Cela fait un peu délation...

C'est sûr que je ne crois pas que Michy doit être dénoncé, mais il n'y a pas de délation plus claire que la question que vous venez de poser. De toutes manières, comme je n'ai pas vu le geste concrètement, je préfère ne pas en dire plus. De toutes manières, il y a une norme qui fait que je ne commente les conversations qui se font. Et je ne dis pas cela pas parce qu'il y a un joueur qui s'est exprimé et qui n'est pas rentré. Parce que j'ignore si cela été comme cela mais tous les joueurs savent qu'ils n'entrent pas parce qu'il y a un coéquipier à eux qui entre. Selon cette réalité, c'est mieux de ne pas montrer sa frustration.

Tout footballeur sait que celui qui décide qui rentre et qui sort, c'est l'entraîneur. Que ce sont ces décisions à lui, et que si le joueur évaluait les décisions de l'entraîneur à travers des gestions d'approbation ou de désapprobation, de désapprobation dans les cas des joueurs qui n'entrent pas, et que si les entraîneurs approuvaient ou désapprouvaient avec des gestes les comportements des joueurs, la convivialité serait problématique. Et comme on sait tous qu'elle est indispensable, on se comporte en accord avec cela.


Je donne cette explication parce que c'est le propre du football professionnel. Les entraîneurs ne critiquent pas les joueurs publiquement parce que cela n'est pas bon. Et les joueurs ne critiquent pas les décisions de l'entraîneur, car cela va contre un collègue de travail, qui peut-être l'entraîneur. Et je dis tout cela en prenant en compte le fait que ce ne soit pas destiné spécialement à Michy car c'est un très bon garçon avec lequel j'éprouve beaucoup d'affection même sans parler de football. Mais je dis tout cela parce qu'on parle d'un sujet polémique dans le football, et aussi pour que vous, vous connaissiez ma position.

- Vous avez entraîné en Espagne, que pensez-vous de la suspension infligée à Zinédine Zidane ?

J'ignore les aspects réglementaires et j'admire profondément Zidane.





- Même si vos hommes auraient pu espérer mieux du déplacement à Lyon, est-ce que vous ne craignez pas que l'OM ait atteint ses limites face au plus coriace des adversaires que vous ayez eu à affronter cette saison ?

Qu'entendez-vous par atteindre ses limites ?

- Lyon est véritable l'adversaire le plus coriace que Marseille ait eu à affronter cette saison. Marseille n'a pas réussi à faire mieux qu'une défaite même s'il y a eu des occasions. Est-ce que cela peut grever les ambitions de Marseille pour cette saison ?

Quand on évalue une équipe, il y a deux chemins. Prendre en compte le résultat et, dans ce cas, c'est qu'on a perdu, et si cela était le critère de l'évaluation, l'affirmation que contenait votre question serait vraie. C'est-à-dire que toutes les équipes qui seraient aussi fortes que Lyon, on ne pourrait gagner contre elles.

Mais celui qui a formulé la question doit savoir qu'il y a une autre manière d'interpréter ce match, ce qu'on a produit et les mérites dont on a fait preuve. Si la seule chose qu'on évalue est le résultat, il n'y a rien à ajouter. Mais si l'on évalue la production, il faut établir des comparaisons. Mais nous, on a eu trois fois plus d'occasions que l'adversaire, on a dominé les deux tiers du temps le match. Ils ne nous ont dominés ni sur le plan physique ni sur le plan mental. Le jeu de nos joueurs a eu une note au-dessus de 6 pour presque tous. Très peu ont eu moins de 6.


Mais moi je suppose qu'on est tous ici des spécialistes de football et de l'Olympique de Marseille, donc je suppose que si vous avez posé cette question, c'est que vous ne partagez pas les arguments que j'ai mis en avant, qu'on peut vérifier.

- Est-ce qu'il y a une crainte que demain, les joueurs entrants aient trop de choses à démontrer et trop de pression sur les épaules pour essayer de se montrer et du coup, que cela donne des partitions un peu trop individualistes ?

Je n'avais pas pensé à cette possibilité. Et je crois que cette hypothèse, même si c'est une hypothèse, ne va pas se confirmer. Et pour en revenir à la question précédente, je ne sais pas si je ne dois pas revenir sur ce sujet à nouveau, pour savoir si vous êtes d'accord avec les arguments que j'ai utilisé ou non.

- Non mais je serai plutôt d'avis de partager votre sentiment mais ce qui m'intéressait, c'était votre sentiment à vous, et même si à l'OM on aime les équipes flamboyantes, l'efficacité doit être présente, et malheureusement elle a été absente à Lyon.

Non, ce n'était pas la question. La question que vous posez consistait à savoir si Lyon était la limite [de niveau] de Marseille. Parce que sinon la question que vous auriez dû poser était de savoir si le manque d'efficacité était la limite de Marseille. En outre, quand on projette de gagner un match, personne ne dit "je vais être dominé" au lieu de dire "je vais dominer", personne ne dit "je vais créer peu d'actions" et "je vais en subir beaucoup". On essaye de se créer plus d'occasions que l'adversaire et de dominer le jeu. Après, si l'on arrive à traduire cela dans les résultats, c'est encore mieux. Et ce qu'on ne peut pas faire, c'est ne pas valoriser ce procédé même s'il n'a pas eu les résultats escomptés.

L'efficacité des équipes est prépondérante pour tous. En particulier parce que si l'on tient compte du secteur offensif de l'équipe, tous nos joueurs sont en capacité de faire preuve d'efficacité. Et l'esprit de l'équipe est tourné vers l'offensive, mais parfois on arrive à être efficace, parfois on n'y arrive pas. Et quand les pourcentages sont davantage en faveur de ce qu'on fait bien, plutôt que des erreurs, c'est qu'on peut en déduire que les joueurs ont les qualités suffisantes pour être efficaces. Et ce serait différent si les qualités ne profitaient pas de la grande majorité des actions qu'ils se créent. Mais c'est le contraire qui se produit.





- Juste pour en revenir sur le match de demain, quel regard portez-vous sur l'équipe de Rennes ? Qu'est-ce qu'il faut craindre dans cette équipe rennaise ?

C'est une équipe qui manie bien le ballon. Ils ont des bons joueurs sur les côtés. C'est une équipe avec des capacités offensives...

Peut-être que je n'ai pas fait une estimation correcte des occasions et des situations de buts, quelle est votre opinion à ce propos ?

- Sur Lyon ?

Oui, bien sûr.

- Nous tous ? On répond tous en même temps ? (rires)

Non ce n'est pas un ordre non plus (sourire), juste une inquiétude, parce que ma lecture des faits n'est peut-être pas la bonne, et que vous avez des avis différents.

- Non mais globalement, je pense que tout le monde est d'accord pour dire que l'OM a fait un bon match, s'est procuré des occasions, mais je pense que la question de Gilles était aussi de dire, que des erreurs avaient quand même été commises et notamment sur le but de Lyon. Est-ce qu'il y a encore à travailler ? La question portait sur les limites défensives, peut-être même sur le système. On est en droit de se poser la question.

Mais l'analyse est toujours globale et générale. Et c'est évident que les situations ponctuelles contiennent des choses positives et des erreurs. Et bien sûr qu'il y a des erreurs tactiques. Mais si un système tactique te permet de tripler les occasions de but de l'adversaire et de dominer les deux tiers du match, il est évident que l'explication du résultat n'est pas le fait de cette explication. Mais oui, bien sûr, j'ai vu des erreurs importantes de mon fait, dans le scénario du match. Par exemple, Brice et Benjamin défendaient resserrés et, quand on récupérait le ballon, ils conservaient cette position intérieure, obstruant les lignes de passe dont on avait besoin vers les côtés, et cela les obligeait eux à jouer dos au but, et ceci est une erreur qu'on peut mettre sur le compte de mon influence. C'est pour cela qu'il y a des erreurs tactiques.

Aussi, le changement de poste que j'avais pensé lors du changement entre Alessandrini et Morel n'a pas facilité le rendement des joueurs aux postes alternatifs que je leur avais donné. Et je n'ai pas imaginé un schéma tactique qui aurait permis à Gignac et à Michy de jouer ensemble les quinze dernières minutes. Donc, pour trouver des erreurs tactiques, il y en a, et c'est justifié.


Mais l'analyse du match ne doit pas se faire en considérant cette seule approche ponctuelle. Car pour faire une analyse du match, il faut considérer celui-ci dans sa globalité et pas seulement de manière ponctuelle en s'intéressant à certains aspects. Et là, je réaffirme qu'on a été trois fois supérieurs à notre adversaire pour ce qui est de la domination du jeu et du nombre d'occasions. Et quand je vous demande votre opinion, c'est que sincèrement, je mets en doute la mienne.

- Cela nécessite plus de temps pour discuter. (rires)

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

06 Nov 2014, 15:45

Saison 2014-2015. Conférence de Romain Alessandrini le 28/10/2014, Stade Rennais FC-OM, 1/16es de finale de Coupe de la Ligue.



Crédits image : http://www.om.net



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- Romain, [tu es] titulaire demain !

C'est bien alors. Ouais, peut-être qu'il [Marcelo Bielsa] va faire tourner un peu, peut-être que le onze a besoin de souffler un peu et c'est pas plus mal.

- Il a tendance à annoncer toujours l'équipe avant, c'est une bonne chose du point de vue de la préparation individuelle, pour toi de savoir un jour avant, pour pas gamberger de savoir qu'on va jouer ou pas ?

Oh, je pense qu'on a passé le stade de gamberger, on le sait dans la semaine quand on joue, quand on joue pas, à peu près sans qu'il nous le dise réellement. C'est bien de le savoir, après on le prépare différemment peut-être, mais après de là à gamberger, je ne pense pas.

- L'effet positif, c'est que tu te dis, au vu de son fonctionnement, une fois que tu es dans l'équipe, tu y es pour de bon. Tu te dis, le jour où je serai dans le onze, une fois quand j'en serai, ce sera une place de titulaire, puisqu'il a tendance à reconduire le onze, une fois que j'en serai, ce sera pour de bon.

Oui, il a tendance à mettre le onze quand on gagne à mon avis, donc forcément là, on a eu huit victoires, donc il n'a pas changé. Après, on ne sait pas comment le coach peut réagir quand il y a des matchs nuls ou des défaites. Donc là, il y a eu une défaite, mais là c'est un match de coupe donc c'est encore différent. Mais après de là à dire qu'être dans le onze... c'est compliqué, parce qu'on a un devoir de bien faire et je pense que les onze titulaires ne se la coulent pas douce à l'entraînement, ils savent très bien que nous on est derrière et qu'on pousse aussi pour amener l'équipe vers le haut.

- A quel moment, quand il y a eu ce match à Lyon, je me dis que c'est pas sur le moment, t'étais absorbé par le match, mais à quel moment tu as réalisé que le carton jaune que se prend André Ayew, il sera suspendu contre Paris, que tu te dis "ben tiens, cela va peut-être me permettre de jouer contre Paris" ?

(Rires) Je n'en suis pas là. Vous me prenez pour un...
Moi je pense vraiment collectif, j'étais vraiment déçu pour lui car il fait un bon début de saison, qu'on a besoin de tout le monde pour faire des bons matchs et Dédé Ayew en fait partie. Et Jérémy Morel aussi, quand j'ai vu qu'il a pris ce carton jaune en début de match, on savait très bien qu'il allait être suspendu contre Paris et on a besoin de ces joueurs-là pour des grands matchs. Après non, je n'ai vraiment pas pensé comme ça, j'étais vraiment déçu pour lui aussi. Maintenant, est-ce que c'est moi qui vais prendre sa place ? Je ne sais pas. On a le temps d'y penser, il y a deux matchs avant.





- Le coach nous a dit que la défaite à Lyon avait fait mal, très mal. Comment le groupe a vécu l'après-match ?

Oui, on a ressenti beaucoup de déceptions dans le vestiaire, après c'est vrai qu'on restait quand même sur huit résultats positifs donc fallait pas tout remettre en question. Bien sûr qu'on était déçus mais on s'est très bien qu'on est encore en haut, qu'on peut prendre des points dès dimanche contre Lens. Bien sûr qu'il y avait énormément de déception. Après, je pense qu'il ne faut pas non plus faire un drame de ce résultat, parce qu'on a vu un bon match quand même de l'Olympique de Marseille. Malgré le score, je pense qu'on a dominé ce match. Malgré le score, on a vu je pense le vrai OM et c'est ce qui compte le plus je pense.

- Est-ce que tu as senti la semaine qui a précédée le match un peu plus de pression ?

Non, pas vraiment, pas vraiment, on savait que ça allait être un gros match. On l'a abordé de la bonne manière je pense, et il n'y a pas eu plus de pression qu'un autre je pense.

- Marcelo Bielsa nous a donc donné le onze de départ de demain, juste avant toi. Quel impact cela peut avoir sur les adversaires parce que c'est quand même assez rare dans le football de connaître comme ça à l'avance l'équipe adverse ? Surtout avec tous les changements qu'il va y avoir demain ?

Euh oui, je pense que chaque équipe prépare son match de la meilleure des façons. Je pense que chaque semaine, au niveau tactique, on essaye de préparer plusieurs dispositifs par rapport à l'équipe qu'on va rencontrer. Après, les joueurs, je pense qu'on les voit au fur et à mesure sur les vidéos. Je pense que les Rennais nous connaissent à peu près aussi. Je ne sais pas si ça va vraiment les perturber, ou n'importe quel club d'ailleurs. Après, c'est vraiment sur le moment qu'on voit s'il y a vraiment des différences par rapport à l'équipe qu'on va rencontrer. En ce moment, c'est vrai que les équipes qui nous rencontrent savent très bien quel est le onze de départ. Maintenant, il y aura des changements demain. Après le coach, je pense que Monsieur Montanier saura faire ses choix par rapport à cette conférence de presse (rires).





- Comment cette équipe de Rennes justement a évoluée depuis votre dernier match ?

Ils ont eu un peu des moments difficiles, après j'ai suivi un peu le match de dimanche. Je pense qu'ils ont fait une bonne performance contre Lille. Il y a des joueurs qui commencent à être vraiment en jambes comme Ntep, comme Doucouré donc on va faire attention à cette équipe. J'ai connu deux années, deux finales avec Rennes en coupes, donc je pense que c'est une équipe de coupes. A nous de tout faire pour déjouer ça.

- Et ton retour à Rennes ? Tu vas avoir forcément un petit pincement au coeur ?

Ouais, ça va me faire bizarre. Je suis content d'y retourner, après j'espère que je serai bien accueilli (rires), ça c'est pas sûr mais on verra bien.

- Comment sens-tu le groupe par rapport à cette Coupe de la Ligue ? Là on voit que la compo change énormément donc ça va faire beaucoup parler. On va dire que l'OM laisse un petit peu de côté cette Coupe de la Ligue, c'est le genre de choses qui doit vous piquer vous les joueurs.

Oui mais ça, c'est vous qui le dites (rires). Nous, on est là pour faire notre boulot, je pense que tous les joueurs qui sont à l'heure actuelle remplaçants sont capables de jouer des matchs de Ligue 1 et des matchs de coupe(s). A nous de répondre présent sur le terrain et de faire taire ses on-dit.

- Tu dis que Rennes, il y a une culture des coupes avec ces deux finales sur ces deux dernières saisons. Est-ce que justement, pour le match de demain, tu sens que cela va être le meilleur onze aligné, la possibilité pour Rennes la plus sûre d'accéder à l'Europe au vu du championnat écoulé. Donc tu t'attends à voir la "grosse équipe de Rennes" ?

Oui je pense qu'il y aura une équipe compétitive en face, parce qu,e comme vous le dites, c'est le chemin le plus facile pour accéder à l'Europe. Donc toutes ces équipes on va dire, de milieu de tableau, de haut de tableau, ont à coeur de jouer ces coupes à fond. Après je sais très bien qu'ils ne vont pas nous laisser gagner. On est tous des compétiteurs dans l'âme et chaque match, on a envie de le gagner, quelle que soit l'équipe alignée. Après, je pense que Rennes aura à coeur d'oublier un peu le match qu'on leur a fait subir à domicile. Ce sera vraiment un bon match pour eux et je pense qu'on doit répondre présents pour passer ce tour.





- Je sais que c'est loin mais est-ce que tu as déjà le PSG-Marseille en tête pour ton premier de l'intérieur ?

J'essaye de ne pas trop y penser. Je pense qu'on a ce match de Rennes et trois points à prendre contre Lens à domicile avant. Parce que c'est vraiment important pour bien aborder ce match au Parc des Princes qui va être un gros match je pense, donc à nous de s'y mettre juste la semaine avant pour bien préparer le match auparavant.

- C'est une date que tu as tout de suite regardé ?

Euh, non. C'était Rennes avant (rires). Voilà..

- Elle t'inquiète Romain cette défaite. Bon, c'est sûr, elle est malvenue. Quelles certitudes tu as pour dire que ça ne va pas changer grand chose et que vous pouvez redémarrer sur une belle série ?

Ben comme j'ai dit, on a vu vraiment un véritable OM comme on a connu ce début de saison. On a fait vraiment un bon match. On a été malchanceux je pense en deuxième mi-temps, sur le poteau, le gardien [Anthony Lopes] qui nous sort deux, trois belles parades. Lyon était une belle équipe, je pense qu'elle a quelque chose à jouer dans ce championnat mais nous, on était sûrs de notre force, on a joué notre football, il ne faut pas changer ça. Et je pense que ça va continuer, il n'y aura pas de soucis.

- Ces derniers temps, tu as joué surtout des bouts de matchs à la fin, forcément. Comment on se prépare pour entrer dans ces moments-là pour apporter le plus ? C'est forcément différent que lorsqu'on commence un match.

Oui, c'est vrai que c'est différent. L'approche est différente, l'échauffement est différent. C'est dur à gérer parce que, sans prétention, je n'ai pas trop connu cela depuis que je joue au football. C'est différent mais à chaque fois, j'essaye de donner le maximum. Il faut arriver à avoir le second souffle assez rapidement, parce qu'avec deux, trois accélérations ça peut être très fatiguant. On peut vite avoir le souffle coupé, donc il faut bien s'échauffer, s'attendre à rentrer à tout moment. C'est sûr que ce n'est pas évident. J'essaye de me donner à fond à chaque rentrée, à chaque ballon que je touche, aider mon équipe à garder le résultat ou à l'améliorer. Après, c'est sûr que ce n'est pas un rôle évident mais voilà, j'essaye de tout donner pour aider mon équipe.

- Et, est-ce que quelque part, c'est pas une position entre guillemets plus confortable pour toi d'attaquer cette première saison à l'OM en n'étant pas titulaire à chaque match ? En étant un peu plus dans l'ombre, que d'arriver et d'avoir de suite des grosses grosses attentes sur tes épaules ?

Oui, c'est vrai que c'est pas plus mal. En plus, l'équipe tourne bien. Ca me permet de m'intégrer un peu plus facilement, après bien sûr j'ai envie de jouer, d'être titulaire, de faire gagner mon équipe aussi. J'espère que cela va venir avec le temps mais en tout cas c'est sûr que ça me permet d'être plus à l'aise dans le groupe et de mieux m'intégrer.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

23 Fév 2015, 19:09

Saison 2014-2015. Conférence de Rod Fanni le 31/10/2014, OM-RC Lens, 12e journée de championnat de Ligue 1.



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- Bonjour Rod.

Bonjour.

- Bon, tu t'es battu avec personne toi, rassure-moi ? [Allusion au geste de Dja Djédjé contre Rennes, 1/16e de finales de la Coupe de la Ligue, qui lui vaut un carton rouge)

Pardon.

- Tu t'es battu avec personne ?

Ils ont tous peur de moi (rires). Ils sont pas cons (rires).

- Ben, y'a embrouille quand même un peu ?

Alors, où est l'embrouille ? (il cherche dans la salle, en rigolant)

- Ne nous dis pas que c'est bénin !

Euh, je suis béninois mais sinon, non. (rires de la salle)

- Rod, comment tu as apprécié ton retour dans l'équipe ?

Ah, enfin ! [une question football]
Très bien, très bien. Ca fait toujours du bien de pouvoir jouer, maintenant, malheureusement, dans des circonstances difficiles puisqu'on n'a pas gagné. C'est vrai que c'est dommage.

- Et à titre personnel, tu attendais de jouer depuis un moment j'imagine ?

Et bien, tout le temps, tout le temps. On est compétiteur, on aime toujours jouer. Bon, c'est vrai qu'il y a eu pas mal de choses autour de moi, sans entrer dans les détails. Mais bon, ça fait du bien de pouvoir être là et de répondre présent quand on a besoin et de fouler les terrains, parce qu'on est tous là pour ça.

- Quand tu as démarré contre Evian contre toute attente, t'attendais-tu ensuite à enchaîner un petit peu ?

Enchaîner, c'est-à-dire ?

- Jouer un peu plus que ce que tu as eu comme temps de jeu.

Ben justement, c'est vrai que c'était une période assez spéciale, on savait pas trop où j'en étais. Il y avait le club, l'entraîneur. C'était une période de découvertes on va dire. Et puis, ça s'était très très bien passé, et par la suite, je me suis dit que peut-être cela me donnera plus de chances d'obtenir du temps de jeu. Après, il n'y en a pas eu beaucoup. Et là, encore une fois, à chaque sortie, j'essaye de faire de mon mieux. Et ensuite, après, je laisse le soin au coach et au staff de m'utiliser quand ils auront besoin.

- Là, tu t'attends à jouer plus souvent, avec les suspensions à venir dans le secteur défensif ? Vu ta polyvalence en plus...

Ben c'est clair, c'est clair, ça laisse plus de chances de jouer. Maintenant, après, les choix, ce n'est pas moi qui les fait, ce sera le coach. Mais en tout cas, voilà, moi je me tiens prêt. J'essaye de me tenir le plus en forme parce que c'est vrai que ce n'est pas toujours évident quand on n'a pas beaucoup de rythme. Je bosse sérieusement et puis après, on verra par la suite.

- On peut imaginer quand même que le fait que tu sois titularisé aux côtés de Nicolas Nkoulou à Rennes, c'est pour préparer une nouvelle charnière en l'absence de Jérémy [Morel] pour les matchs de Lens et Paris ?

C'est possible, c'est possible. Il faudra lui [à Marcelo Bielsa] poser la question. Mais en tout cas, moi, j'ai juste à me tenir toujours prêt pour répondre présent au bon moment et ensuite, je ferai mon travail jusqu'au bout.




- Malgré l'élimination, le coach a fait de bons commentaires sur ta prestation ? Est-ce que ce sont des choses auxquelles tu prêtes attention ? Il t'en a peut-être parlé en direct ?

Non, on n'en a pas parlé depuis. Et puis j'avoue, je n'ai pas regardé la presse. C'est ma mère qui m'en parle plus que moi qui regarde (rires). Mais voilà, tant mieux, je suis très content quand on dit des bonnes choses sur moi, surtout que j'ai passé des périodes assez délicates. Donc c'est bien, surtout si c'est le coach qui dit de bonnes choses sur moi. J'espère que cela continuera dans ce sens-là.

- Rod, il [Marcelo Bielsa] dit qu'il aime beaucoup ton association avec Nkoulou dans l'axe central, toi qui a toujours dit que tu n'aimais pas trop l'axe central, est-ce que ça te fait réviser ton opinion finalement ?

Non, je n'ai jamais dit ca. Parce que même dans un coin de ma tête, je me suis toujours dit que par la force des choses, quand j'aurais moins de jambes, je finirais sûrement en défense centrale. C'est juste une histoire de préférence. J'ai toujours préféré jouer à droite parce que j'aime participer au jeu, j'aime combiner, j'aime aller de l'avant. Et en défense centrale, c'est beaucoup plus difficile. Sinon, je me sens bien aux deux postes. Mais c'est juste une préférence pour le côté droit.

- Rod, c'est la première fois que tu viens cette année nous voir. On ne t'a pas entendu. On t'a lu dans La Provence l'autre jour. Mais moi, je voudrais te poser la question pour savoir, toi, peux-tu nous expliquer comment ça s'est passé cet été ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Non ce serait trop long, et, comme je l'ai toujours dit, les choses que j'ai eu à régler ou à régler, je préfère le faire avec les intervenants ou les personnes. Là, aujourd'hui, ça va mieux, les choses sont relativement rentrées dans l'ordre donc, je n'ai pas forcément envie de retourner à ressasser tout cela.

- La raison, on peut quand même savoir ? C'est quoi, c'est une rupture de contrat ?

Non, non, je ne rentrerais pas dans ces détails là.





- Quand tu vois qu'aujourd'hui Benoît Cheyrou a résilié son contrat, est-ce que tu te dis que tu pourrais être à sa place quelque part ?

Après, chacun a sa vérité, on va dire. Moi, en tout cas, je ne suis pas dans le cas de Benoît. On a vécu deux choses qui se sont ressemblés voire croisés. Maintenant après, je ne sais pas ce qu'il avait dans la tête, je ne sais pas quelle était sa situation en interne vis-à-vis du club. Donc voilà, je ne vais pas juger ou donner mon avis, mais en tout cas, moi, je ne suis pas dans cette situation-là vu que je suis encore sur les terrains et espère encore y rester très longtemps.

- Ca t'attriste de le voir partir comme ça ?

Beaucoup beaucoup, je trouve ça dommage. Parce que c'est quand même quelqu'un qui, je pense dans ce vestiaire, était un des mecs qui avait apporté le plus de trophées à ce club. Et, c'est vrai qu'on n'aime pas forcément ce genre de fin. Maintenant, ça finit comme ça finit. Après, il faudrait peut-être en parler avec lui. C'est vrai que je trouve ça malheureux.

- C'est la fin d'une époque ? Une page qui se tourne en tout cas ?

Pour lui ?

- Oui ?

Faudra lui demander, je ne sais pas ce qu'il a dans la tête aujourd'hui, mais c'est vrai qu'avec le club, oui c'est sûr, c'est sûrement une page qui se tourne. En tout cas, moi, je l'aime beaucoup. Je prends de ses nouvelles, c'est quelqu'un que j'apprécie en tant qu'homme énormément au-delà du joueur. Voilà, j'espère vraiment qu'aujourd'hui, il se retrouvera ou, du moins, il se retrouvera dans ce qu'il aime. Et que tout se passera bien pour lui.

- Rod, est-ce que cet épisode te concernant, sans revenir sur les raisons etc., est-ce que toi, ça t'a fait prendre du recul par rapport au métier de footballeur ? Par exemple, tu es resté, par définition on le disait, très calme, tu n'as pas beaucoup parlé dans les médias. C'est sûrement preuve de maturité de ta part. Qu'en retiens-tu de cet épisode, est-ce que cela t'a amené à prendre un peu de recul sur le monde du foot ?

Et bien, forcément, forcément. On prend en considération tout ce qui se passe parce que cela faisait quand même quelques temps que j'étais là. Après, il s'est passé ce qu'il s'est passé. Jen'ai pas voulu plus commenter parce que ça ne sert à rien. Après, c'est facile d'avoir des états d'âme, c'est très facile, mais ce n'est pas mon style. Chacun est libre de faire comme il l'entend. Mais c'est sûr que des évènements comme ça amènent à réfléchir et ça remet aussi des choses dans leur contexte où les choses ne sont pas toujours très très heureuses.





- Rod, comment avez-vous digérer ces deux défaites ? Est-ce que vous en avez parlé ces deux derniers jours, de la nécessité impérieuse de gagner de nouveau ?

C'est sûr, de toutes façons, même sans vraiment parler, on en est tous conscients. On avait à coeur déjà à Rennes de vite remettre les choses dans le bon sens, parce qu'on savait que ça allait faire couler beaucoup d'encre, c'est ce qu'il se passe d'ailleurs. Maintenant, malheureusement, [la défaite contre] Lyon, je ne pense pas que ce soit mérité. Maintenant, c'est arrivé comme c'est arrivé. Rennes, cela a encore été un autre cas, un peu différent, où il y a eu pas mal de turnover.

On aurait pu espérer aussi beaucoup mieux et ça n'a pas sourit. Maintenant, comme j'en avais déjà parlé auparavant aussi, il y a des périodes où des fois ça sourit moins, et ça devait arriver. Mais aucune inquiétude vraiment, aucune inquiétude parce qu'on n'a pas été malmenés par aucune équipe jusqu'à aujourd'hui. Et il n'y a pas d'état de fatigue où vraiment l'on peut dire que l'on souffre. Non, ce n'est pas du tout cela, c'est juste que cela réussit un peu moins, mais, en tout cas, dans la qualité et dans l'investissement, il n'y a rien qui a changé.

- Est-ce que l'entraîneur a changé quelque chose, a fait quelque chose de différent ?

Non, il s'est tenu à tout ce qu'on a fait jusqu'à maintenant. Il a surtout essayé de nous rassurer sur tout ce qui relevait des vérités. Parce qu'on a regardé les statistiques des matchs, on a regardé le nombre d'occasions, on a regardé le nombre de courses, en fait on a tout regardé dans les détails joueur après joueur. Et c'est vrai qu'on se rend compte qu'on court beaucoup plus que l'adversaire, qu'on se crée beaucoup plus d'opportunités, sans rentrer dans tout le reste. Ce sont des signaux qui montrent que ce n'est pas une équipe qui, justement, est en difficulté ou souffre ou ne fait pas les efforts qu'il faut. C'est juste qu'il y a des périodes comme ça où c'est un peu moins bien. Mais il faut juste la traverser et ne pas justement s'éparpiller à croire ou laisser entendre que Marseille ne va plus, ce n'est pas du tout ça.

- Cette équipe-là dont tu parles, elle a quand même intérêt à gagner dès dimanche !

Ah, ça oui, ça c'est clair. Voilà, on est ambitieux, surtout avec ce qu'on a démontré jusqu'à maintenant, quelque part aussi. Quand on met aussi la barre haute, ça nécessite aussi d'être plus ambitieux. Donc c'est clair qu'on a tout intérêt à se remettre dans le sens de la marche dès ce week-end.

- Au-delà du turnover Rod, vous avez pris deux buts contre Rennes sur des coups de pieds arrêtés. Est-ce que vous avez identifié la source des problèmes ? Est-ce que vous avez bosser dessus cette semaine ?

Et bien là, on n'a pas encore eu l'occasion de rentrer dans les détails...Hier, c'était plus décrassage pour certains, et d'autres ont un peu bossé. Mais, je pense qu'aujourd'hui, on va rentrer un peu plus dans les détails du match et analyser ce qui a été bien fait ou moins bien fait. Et puis, on verra par la suite.





- Rod, vous parliez de turnover tout à l'heure. Tous les joueurs remplaçants ont joué, sauf Doria. Est-ce que le coach s'est expliqué avec lui dans les vestiaires, sur le pourquoi il n'a pu participer à ce match de Rennes ? Est-ce qu'il a donné une explication ?

Sincèrement, en tout cas, je ne l'ai pas vu faire. Maintenant, peut-être que cela a eu lieu, je ne sais pas du tout.

- Et que penses-tu du joueur, toi qui le voit à l'entraînement ?

Et bien, moi j'aime beaucoup, j'aime beaucoup sa mentalité. Il est très bosseur, très rugueux. On sent vraiment beaucoup de force chez lui. Et je pense que c'est vraiment un élément qui peut apporter vraiment à l'équipe parce qu'il a vraiment pour moi beaucoup de qualités.

- C'est surprenant de ne pas le voir du coup.

Pardon ?

- C'est surprenant de ne pas l'avoir vu encore.

Ben surprenant, oui et non. Parce que, quelque part, c'est vrai que l'équipe, comme pour moi, l'équipe tourne assez bien donc on nous voit beaucoup moins. Mais à côté de cela, voilà, peut-être qu'il aura plus d'opportunités plus tard. Il est quand même assez jeune. Après, je ne sais pas quel discours il [Marcelo Bielsa] lui a tenu, et je ne sais pas pour combien de temps exactement il a signé. Donc je pense que, quoi qu'il en soit, il [Marcelo Bielsa] le garde dans son viseur et peut-être que, par la suite, ça se passera beaucoup mieux.





- Rod, toi qui a maintenant un certain vécu ici à Marseille, quelle est ta vision globale des capacités de l'effectif marseillais ? Est-ce que clairement, vous pouvez viser pourquoi pas le titre cette année ?

Je ne veux pas être trop présomptueux parce que la saison est longue. Mais, en tout cas, en termes de capacité et d'effectif, je pense qu'on a de quoi vraiment créer une surprise. Maintenant, les capacités physiques, on les a. Mais maintenant, c'est mentalement. Est-ce qu'on aura la force morale pour tenir jusqu'au bout et ne pas justement, se laisser perturber par les médias, l'entourage et tout ce qu'il y aura autour ? C'est la seule chose, je pense, qui peut nous faire plus défaut qu'autre chose. Maintenant, on le verra par la suite.

- C'est ça la différence avec l'OM de la saison dernière ?
Parce que finalement vous avez exactement ou, à peu de choses près, le même effectif. La différence entre la saison dernière et celle-ci, c'est peut-être le mental ?


Oui, je pense que cette saison, ce qui fait beaucoup de différences, c'est une meilleure mentalité. C'est vrai qu'à travers le système dans lequel on évolue aujourd'hui, si certains ne font pas les efforts ou ne font pas ce qu'il faut, très vite, ça peut perturber ce système-là. On ne ne peut pas se cacher. Ce qu'il y a de bien cette année, qui est un peu que ce qu'il y a eu par le passé, c'est que ce système-là permet de mettre en lumière tout de suite les gens qui ne font pas les efforts. Et dans ce sens, ça motive aussi tout le monde à les faire peut-être plus, je ne sais pas. En tout cas, la mentalité est là actuellement et j'espère qu'elle va rester jusqu'à la fin de la saison.

- On a vu Brice Dja Djédjé mercredi qui était un peu énervé. Très énervé même. Pas seulement contre les Rennais, mais apparemment contre André-Pierre [Gignac]. Quelle est ta version toi des faits ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Ben, je n'ai moi-même pas tout compris. Donc je ne vais pas vraiment me mouiller. Mais en tout cas, voilà, tout s'est bien passé hier, tout était nickel. On a pu s'entraîner et il n'y a pas eu de ... Il n'y a pas lieu de ... C'est vrai qu'apparemment, ça fait couler beaucoup d'encre là. Je ne sais pas s'il n'y a plus d'actualité en ce moment (rires). Mais en tout cas, voilà, des altercations, il y en a dans tous les clubs... Il y en a même eu des pires peut-être, et ça n'a pas fait couler quoi que ce soit donc...

- Il y a eu une altercation ?

Ben, visiblement, il y a eu un échange de mots, mais je ne sais pas de quoi cela est parti. Et sincèrement, je n'ai pas cherché plus à savoir parce que, pour moi, c'est... C'est vrai que ça plaît aux gens mais moi, ça me passe au-dessus.

- Ca arrive souvent ça ?

Oui, dans tous les clubs. Et encore, ici, on en en a vu ici des biens pires que ça. Donc aujourd'hui...

- La pire, c'était laquelle par exemple ? (rires)

Non, ça, je ne suis pas... (rires).

- C'est juste un échange de mots parce que d'après certains confrères, il y a eu plus qu'un échange de mots.

Après moi, je ne sais pas, je n'étais pas là. S'il y a eu de la boxe ou du K-1 (rires), je ne sais pas, je n'étais pas là.





- Sur un plan personnel, cela fait longtemps que tu ne joues pas trop. Tu dis que tu manques un peu de compétition. Est-ce que tu seras apte, si le coach fait appel à toi dimanche, à enchaîner deux matchs comme ça, en cinq jours ?

Je pense que oui, sans problème. Maintenant, j'attends de savoir si je serai dans les plans, mais en tout cas, je me sens bien, je suis prêt, et voilà, je réponds présent.

- Le fait de te montrer à ton meilleur niveau, c'est important pour toi en vue d'un départ, par exemple, en janvier ?

C'est important, même si je devais rester. Parce que, quand on est footballeur ou compétiteur, on se doit de montrer toujours le meilleur. Que ce soit pour rester, que ce soit pour partir. Et c'est sûr qu'il n'y a rien de mieux que d'avoir du temps de jeu. Donc, pour moi, chaque sortie sera toujours importante.

- Rod, même s'il y a Lens en chemin, je suppose que, comme le disait Mario [Albano] tout à l'heure, en fonction des suspensions, des blessures et compagnie, tu seras dans le clasico. Est-ce que déjà, indépendamment du match de Lens, tu te projettes sur ce match ?

J'avoue que j'y ai déjà pensé, mais je n'aime pas justement me projeter trop loin. On ne sait pas ce qu'il peut se passer. Tout va tellement vite, je pense que je suis bien placé pour en parler donc je vais déjà essayer de voir ce qu'il va se passer pour ce week-end et après, on réfléchira pour autre chose.

- Lens dimanche, c'est une équipe qui est relativement inconnue du grand public. Ils n'ont pas recruté, c'est une équipe qui vient de Ligue 2. Tu les connais toi les joueurs lensois ou pas plus que ça ?

Je les connais pas plus que ça mais j'ai eu l'occasion de les voir évoluer, et c'est vrai que sur certaines situations, ils m'ont quand même assez surpris. On sent beaucoup d'énergie dans cette équipe et je pense qu'il faut vraiment bien préparer ce match, parce que cela peut jouer des tours de te sentir peut-être dans un certain confort contre ce genre d'équipe.

- Tu arriverais à citer leur composition d'équipe par exemple ?

Non, je ne connais pas exactement l'équipe. Mais bon, après, je ne suis pas une référence dans ces jeux-là (rires). J'ai l'occasion justement, et voilà, il faut s'en méfier.

- Même pas trois, quatre joueurs ?

Oh, de toutes façons, je ne suis pas là pour ça (rires).




- Pour rester sur le PSG, quel regard as-tu sur cette équipe, sur ce qu'on a vu depuis onze ou douze journées ? Onze plutôt.

Ben c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de bla-bla autour de cette équipe. Bon, c'est normal, ça reste Paris. On avait souvent tendance à faire croire que Paris n'allait pas bien, Paris...

Quoi qu'on en dise, Paris Paris, ils sont là. Je veux dire, comptablement, ils sont là ! Et j'aimerais bien que nous, entre guillemets, dans nos moments pas biens, on soit dans cette situation-là. Je pense que c'est une équipe à ne surtout pas prendre à la légère. Et je pense qu'il faut arrêter de croire aussi que Paris va mal. C'est vrai que c'est moins clinquant que ce qu'on avait vu il y a quelques temps, mais en termes d'efficacité, de danger, cela reste une équipe redoutable.

- Il n'y a pas Ibra, c'est mieux quand même.

Pfff... Oui et non.

- Pourquoi ?

Ben, oui, parce qu'on connaît son efficacité, et que cela reste un danger constant. Mais c'est vrai qu'en termes de difficulté de jeu, il y a des joueurs qui, pour moi, proprement, personnellement, sont plus difficiles à contenir qu'un Zlatan qui n'a pas forcément les courses d'autres joueurs. Donc, c'est plus un joueur auquel il faut être très très attentif qu'un joueur qui, vraiment, sur le match, est plus difficile à garder.

(Elodie Malatrait interrompt : ) On va revenir sur Lens s'il vous plaît parce qu'on joue dimanche Lens et Paris, on va en parler la semaine prochaine. Désolé mais...

- Moi, je voulais juste savoir si par rapport à Lens, tu dis que tu ne connais pas trop les joueurs, mais tu connais l'état d'esprit. Parce que tu n'as pas démarré là-bas mais presque. Tu as gardé quand même quelque chose avec le président Martel ?

Oui, ben on s'est contacté même à l'intersaison au téléphone pour des nouvelles. Moi, je m'entends très bien justement avec lui. Moi, j'ai un certain attachement justement à Lens où mes premiers pas en Ligue 1 se sont faits là-bas. J'ai de très bons souvenirs, des moins bons aussi. (rires) Mais oui, il y a un attachement à Lens, c'est clair.

- Rod, Lens évolue souvent avec deux attaquants, ce qui veut dire que vous allez sans doute évoluer à trois défenseurs centraux. Quelles sont les différences au niveau du poste de défenseur central selon que l'on joue à trois défenseurs centraux ou à deux ? Est-ce différent et, si oui, quelles sont les différences ?

Pfff... ça serait long, mais... C'est vrai que c'est différent dans le sens où ce n'est pas la même façon... beaucoup de systèmes de couverture sont différents et l'on agresse pas nos vis-à-vis de la même façon. Mais bon, ce serait compliqué, parce que nous-mêmes, on a été chamboulé cette année avec beaucoup de choses. Mais c'est vrai que c'est complètement différent, de jouer à deux ou à trois, ce n'est pas pareil.

- Et tu préfères quoi, toi ?

Ben, je me sens bien dans les deux systèmes. J'ai cette chance-là, j'arrive à m'adapter assez vite. Mais, quelque part, de jouer à trois permet de jouer un peu plus près des milieux et des fois de participer un peu plus au jeu.

- On a l'impression que c'est quand même plus compliqué pour l'OM quand on joue à trois défenseurs, notamment au milieu de terrain. C'est ton impression aussi ?

Euh, non, pas plus que ça. Après, ça dépend des systèmes qu'on a en face, c'est souvent cela qui fait que cela peut être plus ou moins facile à gérer.




- Rod, est-ce inquiétant qu'il y ait des tensions quand on est leaders du championnat, quand tout est sensé aller bien ?

Ben, en même temps, cela aurait été étonnant qu'il n'y ait pas de ... On est à Marseille donc même s'il n'y avait pas de problèmes, on en aurait créé. On est les spécialistes ici. Donc là, il n'y a rien de très spécial, il y a eu voilà quelques mots et cela fait beaucoup d'encre. Mais, en soi, il n'y a rien de grave.

- Et le fait que le coach change vraiment très très rarement de joueurs titulaires, sauf en cas de blessures ou de suspensions pour l'instant, comment vous, les "remplaçants", vous le vivez ?

Ben, on est forcés de s'adapter, on n'a pas forcément le choix. Maintenant, c'est clair qu'on est là, on espère tous jouer plus. Mais voilà, la conjoncture est comme ça donc on s'adapte.

- Quand tu dis que c'est le mental qui va faire la différence, est-ce tu parles du titre de champion ? Est-ce que vous pouvez aller le chercher ? Qu'est-ce que tu sens dans cette équipe ?

La capacité, oui. Mais le chemin est encore très très long donc... Pour moi, il faudra montrer encore plus pour prétendre à ça. D'expérience, on sait souvent que de mettre trop les gens dans le confort, des fois, ce n'est pas toujours bien. Il y a des gens qui le gèrent plus ou moins bien donc voilà, j'attends de voir. Moi le premier, de savoir si on aura cette capacité mentale. Mais en tout cas, la capacité, on l'a. Mais le mental, j'espère voir qu'on l'aura jusqu'au bout.

- Ce n'est pas le genre de Bielsa de vous mettre dans le confort, non ?

(Fanni n'a pas compris)

- Ce n'est pas le genre de Bielsa de vous mettre dans le confort ?

Ben, le coach, non, ne nous met pas dans le confort. Mais, au-delà de ça, c'est plus tout ce qu'il y a autour. Les éloges, tout ce qui va avec, l'entourage, les proches, les amis... Il ne faut pas croire mais je pense que de savoir jouer au foot, on sait tous le faire. Maintenant, ce qui fait qu'on est plus ou moins performant, c'est tout ce qu'il y a autour qui perturbera le footballeur. Il y a beaucoup de paramètres, donc c'est là où je veux voir notre force mentale.





- Pour prolonger tes propos, tu partages donc l'avis d'André [de Rocca], qui, après le match à Rennes, disait que vous aviez changé de statut ?

Oui, je partage totalement, parce que chaque sortie, on l'a vu contre Lyon... Ils ont célébré la victoire, j'ai l'impression qu'ils avaient gagné un titre. Donc, c'est qu'à un moment donné, ça veut dire ce que ça veut dire. Ce sont des signaux qui montrent qu'à un moment donné, on était l'équipe à battre. Que beaucoup de gens veulent nous battre. On est un peu un test pour pas mal d'équipes donc c'est que le statut a changé.

- Tu joues défenseur central depuis le début de saison, tu n'as pas joué à une autre place. Est-ce que tu as As-tu abandonné l'espoir de rejouer un peu sur le côté ?

Non, pas du tout, mais c'est vrai qu'actuellement, il y a plus de chances de jouer dans l'axe que sur le côté droit. Plus ou moins le côté droit, parce que c'est vrai que c'est un poste un peu spécial en ce moment, un latéral droit-milieu selon les matchs donc on va dire que pour l'instant, la tendance sera plus d'évoluer dans l'axe qu'à droite.

- Tu t'y verrais dans ce rôle-là justement. Latéral, pas vraiment latéral, mais plus milieu défensif ?

Ouais, je pense que je pourrais. Maintenant, il faut essayer.
C'est bon ? (il regarde la salle) Ah !

- Au-delà de l'encre qu'a fait couler le carton rouge de Brice Dja Djédjé, c'est le premier qu'on prenait cette saison. Commence aussi une période où vous avez des suspendus. Ce sont les premiers de la saison, parce que les seuls qu'il y avait eu jusque-là, c'était les restes de la saison dernière. Est-ce que c'est uniquement une question de circonstances ou vous commencez à prendre des suspensions, des cartons rouges, parce que c'est le signe que vous avez peut-être plus de difficultés ?

Non, et bien là, vu les circonstances, le carton rouge est intervenu à travers une chiffonnade. Donc ce sont des faits qui arrivent. Et puis, il y a eu quand même pas mal de journées, pas mal de matchs. Faire toute une saison sans suspension, cela aurait été... Je n'ai pas connu ça encore à Marseille, donc je ne vois pas pourquoi cette année, cela n'arriverait pas non plus.
Modifié en dernier par Anonymous le 23 Fév 2015, 19:48, modifié 1 fois.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

23 Fév 2015, 19:47

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 31/10/2014, OM-RC Lens, 12eme journée de championnat de Ligue 1.






Spoiler: montrer
Information
- Buenos dias Señor Bielsa.
Coach, est-ce que la double défaite contre Lyon, et contre Rennes dans les dernières secondes, dans a été digéré même si c'est arrivé assez récemment ?


Il y a des matchs qui se gagnent de manière non méritée. Et des matchs se perdent alors qu'on mériterait de les gagner. Les deux situations sont préoccupantes mais ce sont des préoccupations différentes. La situation idéale est de gagner de manière méritée et d'imposer les différentes forces que l'on a face à l'adversaire. L'important, c'est ce que l'on obtient et non ce que l'on mérite. Mais quand on analyse, on ne peut analyser ce que l'on obtient du fait que le résultat du match soit numérique, mais il est plutôt nécessaire d'analyser ce qui se mérite de manière positive ou négative. Les deux défaites étaient imméritées de mon point de vue. Elles sont préoccupantes même si elles n'ont pas été méritées. Mais on n'a pas réussi à imposer nos qualités face à nos adversaires. On peut s'appuyer sur ces deux défaites pour faire des corrections mais c'est l'opportunité de préparer le match et d'inverser la tendance.

- Précisément Monsieur Bielsa, qu'allez-vous corriger ?

En ce qui concerne l'équipe qui a jouée mercredi, on a eu des difficultés dans la maîtrise de l'utilisation du ballon par l'adversaire. Même si cela n'est pas justifié, cela s'explique parce que notre équipe n'était pas l'équipe habituelle. Toujours si l'on se réfère au match de mercredi, la récupération du ballon n'a pas été aussi efficace que nous l'aurions souhaité. Nous aurions dû récupérer le ballon beaucoup plus haut sur le terrain, en étant plus proche du but adverse et aussi plus rapidement. Nous aurions dû mieux profiter des facilités qu'on a trouvé pour avoir la domination du ballon et pour attaquer d'un endroit plus proche du but adverse. Il est peu commun d'avoir la possibilité de gagner le ballon proche du but adverse et de pouvoir organiser, de cette zone de jeu-là, nos attaques.

Dans le match contre Rennes, nous avons disposé de beaucoup de facilités qui s'inscrivent dans ce cadre, mais la possession de ces ballons ne s'est pas concrétisée en occasions pour nous.

Pour le match de Lyon, c'est une autre analyse. L'intensité a été différente dans ce match. On a eu du mal à imposer notre jeu. On a réussi à le faire après un début où il a fallu forcer les choses. On a fait suffisamment pour réussir à établir une différence en notre faveur mais nous n'avons pas réussi à convertir en but les situations que l'on s'est créée. Ces situations ont été variées et nombreuses.

- Que pensez-vous des joueurs qui composent l'équipe de Lens ? Quels sont les joueurs que vous connaissez dans cette équipe ?

C'est une équipe avec de jeunes joueurs, à l'exception de quelques joueurs d'expérience. Ils ont des joueurs capables de créer le déséquilibre sur les ailes et derrière leur avant-centre. Je me réfère ici aux joueurs numéros 20 [Nomenjanahary], 21 [El Jadeyaoui], 14 [Ndiaye] et 23 [Cyprien]. Tous les joueurs de cette équipe savent très bien manier le ballon. Ils ont l'intention de jouer. Ils ont une défense très dense et ils peuvent contre-attaquer.

- Vous connaissez les joueurs par leurs numéros et non par leurs noms. C'est impressionnant ça !

Non non, je les connais par leurs noms mais comme j'ai du mal avec la prononciation, j'évite d'être ridicule.





- Monsieur Bielsa, Dja Djédjé a manqué de maîtrise, ce qui lui a valu un carton rouge [contre Rennes], avez-vous parlé avec lui ? Est-ce un incident de jeu que vous interdisez, dans votre manière de travailler avec vos joueurs ?

Ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est que cela est contraire aux réglements. Et quelqu'un qui commet des manifestations extra-sportives n'est bon ni pour le joueur ni pour l'équipe, et encore moins pour le spectacle que nous offrons. Mais c'est très facile de tenir ce discours de l'extérieur et en n'étant pas dans la peau du joueur.

Dans ce type de situations, chaque joueur sait parfaitement l'erreur qu'il commet, et cela ne justifie ou n'absout en rien ce qui a été fait. Le joueur souffre de ne pas avoir le contrôle de lui-même, et il essaye que cette situation ne se répète pas. J'ajoute que les joueurs ont besoin d'aide pour résoudre des situations moins claires. Mais il y a des situations où les joueurs savent eux-mêmes qu'ils se sont trompés.

- Est-ce que vous confirmez Monsieur Bielsa, une altercation hier entre Gignac et Dja Djédjé, suite à cet événement. Considérez-vous que c'est un fait de vestiaire banal ou quelque chose qui peut, au contraire, amener une sanction ?

Oui, oui, il y a bien eu un différent entre Gignac et Dja Djédjé, un de ces épisodes comme il y en a régulièrement dans les équipes professionnelles et moi, je ne sanctionne jamais les joueurs. Je n'ai jamais pris de sanction disciplinaire dans toute ma carrière. Je crois beaucoup plus dans le pardon que dans le châtiment, et en la compréhension plutôt que le châtiment.

- Cela veut dire que vous allez parler avec eux ? Ou que vous avez parlé avec eux ?

Non, je n'ai pas parlé avec eux et je ne parlerais pas avec eux.
Les mêmes principes dont j'ai parlé dans la question précédente, je les applique maintenant. C'est un épisode qui n'était pas souhaité mais qui n'a pas autant de gravité. Car cela ne compromet ni l'union de l'équipe ni la stabilité de l'ambiance. Quand l'union du groupe et la convivialité seront menacés, là l'intervention sera indispensable. Et tant que cela n'arrive pas à ce point, j'estime que je n'ai pas à intervenir et que l'union du groupe ou le groupe lui-même peut régler ses problèmes. Et c'était le cas ici.





- Avec le match de Rennes où vous avez modifié la composition de départ, la rencontre de Lens pour laquelle vous serez privé de Brice Dja Djédjé, sans doute aussi de Jérémy Morel, savez-vous quels changements en termes de joueurs vous allez opérer pour dimanche ?

(Fabrice Olszewski commence sa phrase, M. Bielsa coupe)
Lemina pour Brice [Dja Djédjé] et Fanni pour Morel, et le reste ne change pas (de l'équipe de départ contre Lyon).

Fabrice Olszewski : Vous avez compris ou je traduis ?

Réponse de la salle : Oui, oui.
André de Rocca : En fait, il comprend toutes nos questions.

- Est-ce que vous pensez que le fait d'avoir changé votre équipe par la force des choses, les suspensions notamment, l'affaiblit ? Est-ce que cela l'a affaiblit ?

Vous faites référence à quelle rencontre ?

- Hélène Foxonet : C'est embêtant, parce que Rennes, il y a beaucoup de changements, donc il ne peut pas... On va dire, pour le match à venir.

De Lens ?

Fabrice Olszewski : Oui, de Lens.

Fanni remplace Morel et Lemina remplace Brice. Cela n'affaiblit pas l'équipe.
Je voudrais ajouter que je donnerais cette réponse pour tous les changements à venir au cours du reste de la saison. Car cela confirme ma position que [je dispose] d'un groupe et pas seulement d'une équipe de onze joueurs.





- Est-ce que la qualité du match de Batshuayi à Rennes, que vous avez vous-même souligné, peut vous amener à réfléchir à l'associer plus souvent, et comment l'associer, à André-Pierre Gignac ?

Je ne suis pas très convaincu du fait que deux numéros 9 se partagent le poste de titulaire dans mon équipe. Cette particularité m'a amené beaucoup de problèmes durant ma carrière. Le problème, je ne le centralise pas sur le fait que jouent ensemble deux numéros 9. Mais plutôt autour de quel(s) joueur(s) devra(devront) remplir les fonctions du joueur que j'ai fait sortir, pour pouvoir mettre deux numéros 9.

Normalement, les schémas tactiques avec deux numéros 9 sacrifient soit un joueur sur les côtés, soit un joueur créatif pour alimenter l' attaquant central (numéro 10). Aucune des deux solutions ne me satisfait. Je n'aime pas jouer sans passer par les côtés et, encore moins, sacrifier la créativité derrière le numéro 9. Mais j'essaye toujours d'être créatif pour trouver une solution pour arriver à faire jouer ces deux joueurs ensemble.

- Défensivement, avec votre changement de système, quand vous jouez à quatre ou à trois défenseurs, on a l'impression qu'on est moins solides défensivement avec trois défenseurs qu'à quatre. Vous partagez cet avis ?

Non, réellement non. Je ne crois pas que la quantité ait à voir avec l'efficacité de notre défense.

- Avez-vous changé quelque chose dans la gestion du groupe après vos défaites ? Comment vous gérez ces deux défaites ? Ou ne changez-vous rien du tout pour continuer et revenir avec une victoire ?

Si, je change car quand la douleur affaiblit mes joueurs, j'ai tendance naturellement à me rapprocher d'eux.

- Comment ? Vous leur parlez plus ? Vous faites des réunions avec eux ?

Ca dépend mais quand quelqu'un souffre à mes côtés, j'ai tendance à être plus affectif. Car, entre autres choses, cela me fait du bien à moi aussi. Même s'il n'y a pas une manière de fonctionner formelle, j'essaye d'agir selon mes sensations.

- Il y a un joueur argentin à Lens qui s'appelle [Pablo] Chavarria. Est-ce que vous le connaissez bien ? Pensez-vous que c'est un des points forts de l'équipe ?

Oui oui, je le connais et j'en pense du bien. C'est un joueur qui est polyvalent. C'est un joueur efficace et qui travaille beaucoup.

- Le match contre Lens est important parce qu'il faut reprendre la marche en avant. Mais est-ce que, comme certains des joueurs, vous commencez à sentir un peu de pression monter autour du match contre le Paris Saint-Germain ?

Il est difficilement possible de penser au match du PSG sans avoir joué le prochain match.





- En début de saison, vous nous disiez ne pas pouvoir juger Doria sans l'avoir vu sur le terrain. La tentation de le voir jouer contre Rennes, où vous avez fait joué beaucoup de vos remplaçants, a existée ?

C'est une question à laquelle j'ai déjà répondu. Je vais répondre la même chose que j'ai dit auparavant. Les options que j'avais sous la main pour composer ma charnière centrale, ont été Nkoulou, Sparagna et Fanni pour le poste de central droit, et Nkoulou, Sparagna et Doria pour le poste de central gauche. Et j'ai choisi ceux qui, selon moi, étaient dans les meilleures conditions pour disputer le match contre Rennes.

- Quelles qualités manquent à Doria pour pouvoir un jour débuter ?

Je répète, il ne lui manque pas de qualités. Mais j'établis des comparaisons entre les joueurs que j'ai sous la main et je choisis selon les besoins et selon quel(s) joueur(s) pour moi va/vont résoudre au mieux les problèmes qui vont se poser durant le match. Si vous me posez la même question que vous m'avez posé sur Doria, pour Sparagna, je répondrais de la même manière.

- Une petite question sur Zinedine Zidane, un de vos nouveaux jeunes collègues en Espagne. Est-ce que vous êtes de l'avis de Johan Cruyff selon lequel il vaut mieux un bon entraîneur sans diplôme qu'un mauvais entraîneur avec ?

Ceux qui acceptent de travailler dans n'importe quelle entreprise le font en acceptant les règles que l'organisation établit. Depuis ma position de personne publique, je ne pourrais pas aller contre les règles. Et c'est une position à moi générale. Et cela peut s'appliquer à n'importe quelle situation personnelle. J'ignore les règles, j'admire Zidane. J'aime beaucoup lire ses impressions sur le football. Et je respecte ces connaissances comme ses capacités. C'est un homme qui livre ses impressions sur le football depuis vingt ans, et cela fait vingt ans qu'il vit ce qu'il dit. Et j'ai appris à estimer ses décisions, dont celle concernant Varane, de même que son point de vue. Mais en ce qui concerne les règles que je ne connais pas, je ne peux m'exprimer.

- Comment avez-vous travaillé vos difficultés sur coups de pieds arrêtés, précisément et concrètement ?

Pour ce qui est du match de Rennes, l'alignement du même onze de départ, qui donne des habitudes, surtout au niveau des coups arrêtées, a dû être nuancé.

La répétition de l'équipe type donne des habitudes, surtout au niveau des coups de pieds arrêtés. Donc peut-être nos difficultés sur le match de Rennes viennent du fait qu'il n'y avait pas d'habitudes entre les joueurs. Je répète notre manière de travailler. On observe nos adversaires, nos entraînements à la vidéo, et on planifie de manière théorique le positionnement pour chaque équipe. Et on crée et répète des exercices pratiques qui répètent les coups de pieds arrêtées, en prenant en compte toutes les observations faites. Et ces exercices sont une revue de toutes les informations dont on dispose à ce sujet.

- [Andoni] Zubizarreta, le directeur sportif du FC Barcelone, a dit hier dans El Pais qu'il s'inspirait de votre équipe, ainsi que de la Roma et de M'Gladbach, pour renouveler le jeu du Barça. Est-ce que cela vous fait tout simplement plaisir, qu'un grand club s'inspire de votre travail ?

Pour renouveler l'équipe ?

(Fabrice Olszewski : Pour renouveler le style de jeu de l'équipe)

Mönchengladbach ? (rires de la salle)

(Fabrice Olszewski : Un club allemand)

Non, c'est une question (M. Bielsa semble étonné de la référence à Mönchengladbach).

Toutes les choses qui valorisent le travail de Marseille et qui viennent d'une personne aussi remarquables que Zubizarreta me font plaisir. Mais ceux qui devraient être encore plus contents, ce sont les joueurs car ils sont à l'origine de tout cela. Peut-être qu'il y en aura d'ailleurs un parmi eux qui terminera au FC Barcelone (rire).




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

24 Fév 2015, 15:37

Saison 2014-2015. Conférence de Nicolas Nkoulou le 07/11/2014, Paris SG-OM, 13e journée de championnat de Ligue 1.



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- Nicolas, est-ce qu'on sent une grosse pression au moment de jouer ce clasico ?

Ben écoutez, pas vraiment. C'est vrai que ce n'est pas non plus notre premier clasico. Mais cela reste un match important, qui nécessite beaucoup de concentration.

- Pour la première fois pour ta part et depuis quelques années, l'OM se déplace en leader à Paris.

Non, non, non. Je pense qu'ils jouent à la maison. Ca reste Paris, c'est le favori pour le titre. Mais après, on va là-bas en espérant faire un résultat.

- Est-ce que vous y allez pour gagner, ce qui semble être la philosophie maison depuis que Marcelo Bielsa est arrivé ?

Evidemment qu'on aimerait gagner tous les matchs, même si nous savons que cela va être compliqué. Mais on aura quand même notre petit mot à dire. Donc j'espère qu'on fera quelque chose là-bas.

- A t'écouter Nicolas, on a l'impression que c'est presque un match comme un autre. Alors est-ce que c'est une déclaration un peu langue de bois pour ne pas mettre de l'huile sur le feu ou est-ce que cela veut dire qu'à l'entraînement, cette semaine, c'était une semaine normale que Monsieur Bielsa vous a concocté ?

Oui, je pense qu'à notre niveau, au niveau des joueurs, ça reste un match normal. Même si, cela signifie grand match un clasico, il y a pas mal de bruits autour. Mais on reste calmes, on reste sereins et on le prépare le mieux possible.

- Vous avouez quand même un peu marquer le pas au niveau de la qualité du jeu ces derniers matchs. Comment tu expliques ça ? Est-ce qu'il y a un peu de fatigue physique ? Comment tu expliques que vous jouiez moins bien ces trois derniers matchs que le début de championnat ?

Ben écoutez, il y a des matchs plus ou moins bien que d'autres. Voilà, cela a été un match [OM-Lens] assez compliqué pour nous. Mais ce n'est pas le moment de parler de fatigue, je pense que cela n'a pas été le match qu'on aurait souhaité, mais voilà, on gagne, c'est le plus important.

- Sur ces deux, trois matchs, à écouter les adversaires à chaque fois, ils disent qu'une des consignes que leur avaient donné leur entraîneur, c'était de presser la défense adverse pour empêcher les relances. Toi, tu es directement concerné, est-ce que depuis deux, trois matchs, tu sens des joueurs adverses, des attaquants adverses qui viennent exprès sur toi pour t'empêcher de relancer, exercer une pression que tu n'avais pas en début de championnat ?

Oui, c'est sûr que l'adversaire travaille lui aussi. Donc on a un peu plus de mal au début, mais à nous de trouver les solutions.

- Vous en avez parlé entre vous, ou avec Marcelo Bielsa de ce système de deux attaquants qu'emploient de plus en plus d'équipes ? Parlez-vous en entre vous ? En avez-vous parlez à la vidéo ?

Ben écoutez, pas vraiment, pas vraiment. On essaye de travailler tout système. Après, le système qui nous est demandé à nous joueurs, on l'exécute.





- Finalement, Ibrahimovic va peut-être jouer ce match. Craignez-vous son retour ?

Ben écoutez, on ne fait pas forcément attention à lui. Je pense que Paris a beaucoup beaucoup de bons joueurs. Et le plus important pour nous, c'est de mieux préparer ce match.

- Donc, avec ou sans Ibra, finalement, c'est pareil ?

Ouais, à mon avis (sourire).

- Tu ne crois pas qu'il y ait un petit peu d'intox, le fait de le voir bizarrement à l'entraînement cette semaine sur le site du PSG. Il n'y a pas un peu d'intox là à Paris ?

Aucune idée, vu que je ne suis pas à Paris.

- Comme rien n'est laissé au hasard avec Bielsa, est-ce que vous savez déjà qui va le marquer Ibra ?

Non, aucune idée.

- Non ?

Non.

- Pour cela, Bielsa nous donne la compo, le onze de départ l'avant-veille, le jour des conférences. A vous, il vous la donne quand la compo ?

Le jour du match.

(rires) - Vous n'avez pas d'indications avant ?

Non, pas vraiment, vu qu'on travaille tous. On fait tous les mêmes mouvements, les mêmes efforts, le même travail et du coup, on le découvre le jour du match.

- Il n'y a pas du placement dans des oppositions, du placement tactique ?

On fait quasiment tous le même travail. Du coup...

- Faut lire la presse !

Peut-être (sourire).

- Comment vous l'analysez cette équipe du PSG par rapport à l'an dernier ?

Je pense qu'il y a du mieux dans cette équipe. C'est vrai qu'ils ont démarré difficilement mais je les sens bien en ce moment. De toutes façons, je les sens mieux. Et voilà, on va redoubler d'attention et essayer de ramener quelque chose.

- Pour revenir à Ibra, tu as déjà joué contre lui. Comment l'empêcher justement d'exprimer ses qualités quand on est défenseur, qu'est-ce qu'il y a à faire sur lui ?

Défendre, tout simplement.

- C'est-à-dire, jouer plus dur, plus près ?

Il faut combiner, plus près, ça dépend. C'est un joueur avec des qualités énormes. Il est difficile de les énumérer là mais il faut défendre tout simplement.





- Tu as reçu des consignes du club de ne faire aucune déclaration tapageuse pour pas mettre (sourire de Nkoulou) de l'huile sur le feu, parce que là, c'est quand même assez énorme ce que tu nous dis. Tu as vraiment envie de le jouer ce match ? Tu es motivé quand même ?

Mais on a envie de jouer.. ce sont des matchs excitants, des matchs qui nous font vibrer. Mais ça reste un match de football. Il ne faut pas non plus en rajouter.

- Non mais tu sais qu'on ne te croit pas quand tu nous dis que c'est un match comme les autres quand même ?

Ben, si vous ne me croyez pas... je ne peux pas être vous, mais moi, à mon niveau, je pense qu'il serait important de calmer le jeu et de bien se préparer, c'est le plus important.

- Tu as un souvenir qu'il te reste d'un match, justement PSG-Marseille ou Marseille-PSG, un souvenir marquant ?

Non, pas vraiment. Ce que j'aimerais moi, c'est de gagner si possible. Chaque fois, je suis allé à Paris, je n'ai jamais gagné. Donc j'aimerais vraiment repartir de là avec quelque chose.

- C'est la bonne année pour gagner ? Parce que vous avez ce jeu...

Et bien écoutez, j'espère. Je vous répondrais peut-être à la fin du match.

- Pour ce match, vous allez pouvoir compter sur Dja Djédjé. On pensait qu'il allait prendre deux matchs. Finalement, hier, la Commission de discipline a informé que ce ne serait plus qu'un match et un avec sursis. Donc même si toi, j'imagine que jouer avec n'importe lequel de tes coéquipiers en défense ça te va, là, le fait de pouvoir compter sur Brice, en quoi c'est une bonne nouvelle pour toi ?

Oui, c'est plutôt bien. Ca nous permet de suivre le cours, d'huiler les automatismes. Parce que les changements ne sont pas non plus évidents. Donc voilà, on est contents qu'il soit là avec nous, et qu'il nous fasse le meilleur match possible.

- Justement, au niveau des changements, de ne pas avoir Morel et Romao devant toi, ça ne va pas un petit peu te perturber ?

Pas perturber, mais c'est sûr que ça change parce qu'on a forcément des automatismes. Là, on va faire avec. Je pense qu'on compte autant sur Romao, que sur celui qui jouera à sa place. Donc on a besoin de tout le monde et on espère tous faire le match qu'il faudra.

- Et, est-ce que vous êtes affaiblis par ses absences ?

Je ne pense pas, je ne pense pas, je ne pense pas.





- Par rapport à l'année dernière, quelles qualités penses-tu avoir en plus pouvoir rivaliser avec ce Paris Saint-Germain ?

Ben écoutez, ce qu'il y a de positif, forcément, c'est qu'à tous les matchs, on marque. C'est déjà un point positif. Maintenant, après, on verra. Contre Paris, c'est un tout autre match. Mais voilà, tout est possible.

- Sur ce qui entoure les OM-PSG ou les PSG-OM, ça s'est quand même calmé, c'est un peu plus aseptisé depuis quelques années. Toi, en tant que joueur, tu pars du principe que c'est une bonne chose, ou alors, est-ce qu'au contraire, s'il y a un peu d'excitation autour, ça peut être une source de motivation ?

Oui et non à la fois. Parce que plus c'est bouillant, souvent il y a des incidents et je ne pense pas que ce soit beau pour notre métier. Maintenant, on aime bien qu'il y ait de la vie, que ça vive autour.

- Justement ce match, il se gagne plus, tu penses Nicolas, par l'envie ou par le jeu ? Par exemple, on avait beaucoup reproché à l'équipe de perdre le clasico au Vélodrome alors que vous meniez 1 à 0 à onze contre dix. Il y avait une sorte d'apathie. Ce match-là, il faut combiner les deux, ou cela se gagne plus par l'envie ?

Je pense qu'il faut combiner les deux. Je pense qu'on ne peut pas gagner un match si l'on n'a pas envie. Il va falloir beaucoup d'envie et de la réussite avec.

- Depuis l'arrivée du Qatar à Paris, je crois que Marseille n'a qu'une seule victoire en neuf matchs. Est-ce qu'il n'y a pas un complexe d'infériorité qui est en train de se mettre en place vis-à-vis du PSG ?

Ben écoutez, c'est pour ça qu'ils partent favoris. Voilà, je pense que sur un match, ou sur ce match-là, on peut rivaliser.

- Cet été, tu as joué contre le Brésil durant la Coupe du Monde. Quelle image tu as de Thiago Silva et de David Luiz aussi qui est arrivé au PSG cette année, un gros transfert ?

Je pense que ce sont de très grands joueurs. Ils font partie des meilleurs pour moi au monde. Après, c'est le football. On ne regarde pas qui l'on a en face. J'ai tout autant confiance en notre attaque et j'espère qu'on marquera plus d'un but, si possible.





- Tu as suivi certainement la polémique déclenchée par les déclarations de Sagnol sur les joueurs africains dont tu fais partie. Est-ce que cela t'a blessé ? Comment tu as réagi par rapport à ces déclarations et aux différentes réactions ?

C'est vrai que je n'aime pas rentrer dans la polémique. Mais c'est sûr que c'est un peu dommage de l'apprendre. Je ne veux pas commenter à ce sujet, mais tout ce que je retiens, c'est que c'est triste et dommage, tout simplement.

- Nicolas, la star de l'OM, c'est ton coach. Regarde, il est même sur des t-shirts. Tu en penses quoi de tout ça, de la folie qui s'empare de Marseille ?

Oui, je pense que c'est le boss. C'est lui qui dirige le navire. Donc voilà, tant mieux qu'il soit la star. Après, le plus important pour nous, c'est de gagner le maximum de matchs possible et de finir là-haut.

- On peut imaginer qu'il [Bielsa] soit sur les t-shirts. Est-ce que toi tu te verrais les porter, arriver à l'entraînement avec ?

Ben, si j'ai le choix entre marcher nu, et m'habiller, je pense que je le mettrais volontiers. (rires de la salle)

- C'est méchant ça quand même !

Non non non ! Sincèrement.

- Excuse-moi de mon français, je suis chilien. Comment est la vie avec Marcelo Bielsa, normalement et spécialement avant le clasico ?

Ben, avec lui, c'est comme toutes les semaines. Je pense que le programme ne change pas, le travail reste le même. Il y a la même implication, la même concentration, il n'y a quasiment pas de changement cette semaine.

- Justement, tu fais un très bon début de saison. Tu as un système de jeu, à trois ou à quatre, tu préfères lequel ? Dans les deux, tu as été très bon pour l'instant. Il y en a un que tu préfères ?

Non. Je suis plutôt content que ça marche, et surtout que je fasse partie des titulaires, tout simplement.





- Tu évolues avec un strap au genou, avec le genou bandé depuis quelques semaines. Est-ce que le match à Rennes, évidemment tu étais content de le disputer, mais est-ce que tu te dis pas rapport à ton genou, il y a un moment où il faut que tu souffles, ou c'est juste par précaution et tu peux faire tes matchs sans souci ?

Ce n'est jamais agréable de faire un match avec un strap. C'est sûr que j'ai une gêne au genou. Si j'avais souhaité couper, mais je ne pense pas que ce soit le moment. On a besoin de moi et voilà, je reste disponible.

- Tu souffres de quoi exactement ?

C'est une gêne tout simplement.

- C'est-à-dire ?

Une gêne.

- Une inflammation ?

Ca pourrait être une inflammation. Après, je ne suis pas médecin pour vous donner les points précis.




- Est-ce que vous allez bien gérer les cartons jaunes dans cette période ? Avez-vous des consignes du coach sur les cartons jaunes, par exemple, on avait pensé quand même qu'il n'aurait pas été inintelligent de prendre un carton jaune en ce qui te concerne contre Toulouse. Tu aurais été suspendu contre Rennes. Est-ce que ça, vous en parlez ou pas du tout ?

Non, je pense quand même que, quand on est pro, on ne calcule pas. On ne calcule pas. Sinon, je l'aurais pris volontiers contre Toulouse. Mais, on ne calcule pas, on se doit de se donner à fond à chaque fois, même si c'est un peu dommage de ne pas avoir, je vais dire quoi, de ne pas avoir tous nos joueurs. Mais voilà, c'est arrivé, c'est peut-être un mal pour un bien aussi. Comme ça, ils reviendront plus frais, plus fort, nous tirerons certainement vers le haut, ou bien l'inverse, on ne sait pas. Mais j'espère surtout qu'ils reviennent plus fort.

- Nicolas, tu peux nous dire un mot sur le capitaine Steve Mandanda. Il semble être au revenu à son meilleur niveau. Est-ce qu'on se sent fort avec Steve derrière soi en ce moment ?

Ouais, c'est comme on l'appelle. Il Fenomeno, je pense que c'est ... Il nous a toujours fait du bien et le savoir derrière nous, à ce niveau-là, c'est une garantie. On est plutôt contents de l'avoir à ce niveau-là.

- Son retour en forme, tu le confirmes, ça se voit ?

Ben écoutez, autant que vous. Je pense que ça se voit.

- Ta première partie de saison est réussie. On te découvre des talents de buteur. Tu marques deux buts en un mois. Est-ce qu'il y a une manière différente de jouer de ta part, notamment sur les coups de pied arrêtés ?

Différente, non. Je pense que çà se travaille à l'entraînement, que l'on fait quasiment tous les jours. Voilà, j'ai la chance qu'à chaque fois, ou alors deux fois, c'est tombé sur moi et j'aimerais que cela continue.

- Tu montes un peu plus souvent...

Oui, j'ai un peu plus de tâches, de responsabilités. Notamment de monter à chaque fois sur les coups de pieds arrêtés.

- Et ton retour en forme personnel, ton très bon début de saison, est-ce que Marcelo Bielsa y est aussi pour beaucoup ? Est-ce que tu as trouvé un coach avec lequel tu as confiance en toi, une certaine affection éventuellement ? Est-ce que ça compte ?

Certainement, il y est pour beaucoup. Il n'y a pas que lui aussi. Je pense que l'état de forme du groupe aussi me permet de mieux m'exprimer. Donc c'est un ensemble de beaucoup de choses. Je suis à ma place de joueur et c'est une relation joueur-entraîneur.





- Même si on ne veut pas anticiper le résultat du match, en cas de résultat positif, très positif, on pourrait vraiment dire que vous seriez intéressés par le titre ?

Non. Non, parce qu'il reste des matchs. Le championnat ne se gagne pas sur un match. On pourrait même ne pas gagner dimanche et finir premiers. Mais il est important de gagner de tels matchs. Voilà, on va essayer de revenir de là avec le sourire.

- Justement Nico, quel que soit le résultat de dimanche, vous serez premiers. Est-ce que pour vous, c'est une bonne chose ou un piège ?

On n'y pense vraiment pas. Le plus important, ce sont les matchs. On les prends tels qu'ils viennent et on espère qu'on ramènera quelque chose de Paris.

- Tu as une manière très personnelle de célébrer tes buts.
Tu peux nous en parler de ce geste ?


C'est vrai que j'aurais aimé mais c'est quelque chose d'un peu personnel. Mais c'est significatif ce que je fais et je préfère le garder pour moi.

- Nico, toujours sur ce que représente le match, on se souvient de ce que vous avez fait l'an dernier là-bas et aussi de cette action de Lucas, sauvée sur la ligne par Rod [Fanni]. Est-ce que, pour vous défenseurs, encore plus quand on est défenseurs de l'OM, c'est le genre de but qu'on ne veut pas prendre ?

Ah non ! Je pense que si on l'avait pris, cela aurait été un but qui serait certainement gravé quelque part. Voilà, on n'aimerait pas que cela se répète. On va essayer de mieux défendre que les fois d'avant, et surtout, de ne pas prendre de buts, si possible.

- Je pense qu'il l'a mal vécu lui. A ton avis, il va retenter ?

Je ne sais pas, vous lui demanderez (sourire).

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

24 Fév 2015, 16:18

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 07/11/2014, Paris SG-OM, 13eme journée de championnat de Ligue 1.





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- On a posé la question à Nicolas Nkoulou il y a quelques minutes. Il nous a dit qu'en gros, toute l'équipe préparait le match comme si c'était un match comme un autre, de championnat, un match normal. Est-ce que c'est votre cas ? Voilà, ce match rapporte trois points ce match-là, et pas plus ?

D'un point de vue de la préparation, c'est la même chose qu'habituellement. D'un point de vue des points, il en va aussi de même. Les répercussions que vont engendrer le match ne sont, elles, pas les mêmes. On valorise de manière exagérée celui qui triomphe, et on condamne de manière exagérée celui qui est vaincu.

Cette multiplication des répercussions est très logique, parce qu'elle est proportionnelle à la passion provoquée par cette rencontre.

- Justement, c'est la grosse affiche du championnat de Ligue 1. Est-ce que, du coup, lorsque vous n'étiez pas encore entraîneur de l'OM, c'est quelque chose qui vous parlait déjà ?

La réputation de ce clasico dépasse les frontières et les continents.

- Est-ce que vous, personnellement, vous l'avez préparé de manière un peu différente, au niveau mental, au niveau psychologique, avec un peu plus de vidéo parce qu'évidemment, c'est un adversaire considéré comme l'adversaire le plus fort et cela représente beaucoup de choses à Marseille ce match ?

Oui, la préparation est différente. Mais de manière contraire à ce que vous signalez, car on doit considérer le fait que le joueur se prépare en accord avec ce qu'engendre ce match. La motivation est naturelle et de manière spontanée. L'idéal est de faire que le joueur joue le match dimanche et non, avant.





- Vous parliez de l'équipe parisienne. Quelles sont, pour vous, ses principales forces et qualités ?

C'est une équipe formée avec des joueurs très connus. Faire référence à eux serait répéter ce qu'on lit et ce qu'on entend partout. Le prestige qu'ils ont est mérité, et cela augmente le désir de jouer ce match contre eux. Tout ce qu'on obtient dans un match de football a un rapport avec l'obstacle qu'on arrive à franchir ou non. Et pour nous, l'obstacle que représente le Paris Saint Germain est une très bonne manière de nous stimuler. Car on les respecte, mais on désire aussi les battre.

- Est-ce que pour vous, la présence ou non de Zlatan Ibrahimovic change quelque chose ? A ce sujet, pensez-vous que c'est un mensonge ou de l'intox de la part de Paris de faire croire qu'il pourrait être là dimanche ?

Non, je ne crois pas que ce soit un mensonge. C'est la star de l'équipe adverse. Et on le remarque particulièrement de ce fait. Et de ce que j'ai vu, il est en condition de jouer. Lui, comme ses remplaçants susceptibles de jouer à son poste, sont des joueurs de très bon niveau.

- Est-il vrai que ce match, c'est la passion de Marseille contre la richesse de Paris ?

C'est la manière populaire dont sont présentées ces deux institutions.

- Pour revenir à Ibrahimovic, savez-vous déjà qui va se charger de lui au marquage individuel et comment fait-on face à un tel joueur pour limiter son influence ?

N'importe quel attaquant [qui se présente face à nous] suppose un défi. Le défi sera pour les défenseurs qui seront dans la zone où Ibrahimovic se trouve habituellement. Et on essaiera de rendre possible le fait que ses qualités n'influent pas sur le cours du jeu. C'est un joueur axial, d'attaque, de présence dans la surface, avec une capacité aussi pour servir de point d'appui, et tout ceci sont des éléments à prendre en compte, qui nous indiquent ce que l'on doit éviter.

- Il n'y aura donc pas de marquage individuel sur lui ?

Nous, on essaie d'éviter de faire des courses poursuites face aux joueurs adverses, mais parfois, on n'y arrive pas. Et dans ce cas, on va essayer d'avoir les mêmes dispositions. Ce qu'on essaye toujours d'éviter maintenant, c'est qu'un joueur soit libre d'agir. Et parfois, les changements de marquage ne sont pas possibles, et cette manière de procéder évite de faire des poursuites. Quand je dis que parfois il est possible, parfois il n'est pas possible d'éviter les poursuites, il y a des moments où l'on arrive pas à réaliser les changements de marquage.





- Monsieur Bielsa, est-ce que votre philosophie est d'aller sur un terrain adverse pour gagner, même si c'est à Paris ? Si c'est le cas, est-ce que vous trouvez que cela peut être une tactique risquée d'aller pour gagner quoi qu'il arrive ?

Oui, on va prendre les risques que présuppose le fait d'aller là-bas pour gagner. Je n'ignore pas que le fait de prendre des risques dans le jeu, quand cela ne fonctionne pas, doit être interprété comme une erreur de l'entraîneur qui a imposé cette manière de jouer.

- [D'habitude] vous nous donnez votre composition, votre onze de départ deux jours avant. Est-ce que vous pouvez le faire aujourd'hui ?

Ce sera Mandanda, Brice [Dja Djédjé], Fanni, Nkoulou et Mendy, Lemina, Imbula, Payet, et Alessandrini, Gignac, Thauvin.

- Et les remplaçants ?

Non, je donne la main et pas le bras (sourire).
(rires de la salle)

- Señor Bielsa, depuis quinze jours, il y a beaucoup de journalistes, beaucoup d'observateurs et d'entraîneurs adverses, qui observent, qui disent que l'OM est contrarié quand l'équipe adverse joue à deux pointes. Et que vous êtes moins performants quand il y a ce système en face. Est-ce que vous le confirmez ? Est-ce que vous allez peut-être changer votre tactique puisque vous êtes de plus en plus prévisible en quelque sorte ?

Non, c'est le système que je préfère le plus affronter, car il nous permet de compter sur davantage d'attaquants de manière fixe. Quand on joue contre deux attaquants, la liberté offensive de nos latéraux augmente.

- Monsieur Bielsa, est-ce que le niveau économique du PSG représente ... [M. Bielsa coupe]

La conclusion que vous avez mise en valeur [le fait d'être moins performants devant un système à deux attaquants de pointe adverses], il est parfois difficile pour moi de trouver son origine. Car contre l'Olympique de Lyon, on a joué contre la meilleure attaque que l'on a affronté et on a eu la meilleure forme de notre défense en championnat. Et cette attaque était composée de deux attaquants.

Donc, cela me fait me poser la question de savoir si les conclusions que je tire sont vraies. Car les mêmes données que j'utilise pour tirer mes conclusions, il y a des personnes, des spécialistes qui en arrivent à des conclusions contraires. Donc cela me fait douter de mes appréciations. Quand quelqu'un qui a la formation tire des conclusions inverses à une autre personne qui a la même formation, je commence toujours par remettre en cause mes propres conclusions.

- Michel Aliaga : Je peux répondre ?

Oui, bien sûr.

- Michel Aliaga : Ce que je voulais dire, c'est qu'il y en a beaucoup qui disent dont moi, qu'Imbula est moins protégé avec un deuxième milieu à ses côtés. Par exemple, Romao. Qu'en passant à un système à cinq, le pressing sur Imbula est plus important et le rendement d'Imbula est donc beaucoup moins performant.

Je partage totalement votre conclusion. Mais Imbula a dû affronter le meilleur numéro dix du championnat français [Yoann Gourcuff], et en dépassant l'analyse du but de Gourcuff, Imbula a développé un très bon jeu ce jour-là. Le but de Gourcuff a pour origine une anticipation ratée de notre défenseur, et une glissade de Morel qui ne lui a pas permis de venir gêner Gourcuff. Quand on attaque, cela suppose de défendre des zones du terrain plus importantes.





- Monsieur Bielsa, est-ce que le niveau et le fonctionnement économique du Paris Saint-Germain représente, pour l'entraîneur que vous êtes, une sorte d'idéal ?

Vous pouvez répéter la question ?

- Est-ce que le niveau économique, la puissance économique du Paris Saint-Germain représente pour l'entraîneur que vous êtes une sorte d'idéal ?

Non, la réalité est limitée par les règles. Et il convient de se conformer aux règles établies. Chaque équipe consent un investissement dans le respect des règles. Et moi, je suis très satisfait de l'équipe avec laquelle nous allons nous présenter à Paris.

- Monsieur Bielsa, quel regard vous portez sur vos compatriotes du PSG, Pastore et Lavezzi ?

Un regard positif pour les deux. Lavezzi est plus vieux que Pastore et a une carrière plus contrastée. Et l'évolution de Pastore ces dernières années a été nette. On a joué contre lui avec l'Athletic Bilbao, il y a trois ans ou un peu moins, et à l'heure actuelle, ce n'est plus le même joueur.

- Peut-on savoir comment vous jugez à ce moment précis la saison de Steve Mandanda ?

Il n'a pas bien commencé, et après le troisième ou quatrième match, il n'a pas arrêté de s'améliorer. Et chaque fois, il est de plus en plus important.

- Monsieur Bielsa, le PSG est une équipe comme vous, qui axe son jeu sur la possession de balle. Comment gagner cette bataille tactique contre Paris ? Et j'aimerais que vous reveniez sur le marquage individuel et en zones, parce que je n'ai pas compris à la question concernant Zlatan Ibrahimovic, qui allait s'en occuper. A savoir qui allait s'en occuper, était-ce une question de position de l'attaquant du PSG ou pas ?

Le problème n'est pas tactique, mais de savoir quels joueurs vont s'imposer face au groupe adverse. Les deux équipes pensent qu'il est meilleur pour elles de posséder le ballon plutôt que de le laisser à l'adversaire. Nous, on ne va pas renoncer à cette bataille pour la possession de balle. Pour avoir le ballon plus de temps que l'adversaire, il faut le gagner le plus vite et le perdre le plus tard possibles. Cela ressemble à une réponse vide de sens, mais c'est la seule réponse possible à la question de qui va posséder le plus le ballon. En général, celui qui a le ballon est celui qui crée du danger.

Au niveau du marquage d'Ibrahimovic, je vais dire la même chose avec d'autres mots car je me suis peut-être mal exprimé. On va essayer qu'un de nos joueurs soit là où se situe Ibrahimovic. Comme lui se déplace essentiellement vers l'axe du terrain, ce sont les défenseurs centraux qui vont l'affronter. C'est un joueur qui redescent au milieu de terrain, il serait convenable de l'accompagner quand il revient vers le milieu de terrain, car s'il redescend sans être marqué, il développe cette capacité qu'il a d'organiser les attaques de son équipe.





- (Question d'un journaliste chilien, Eugenio Salinas) Marcelo, quelles sont les différences, s'il y en a, entre ce que vous avez connu entre la sélection chilienne et votre façon d'entraîner actuellement ? Y a-t-il des choses que vous pouvez reprendre ou conserver ?

Chaque pays a des idiomes, caractéristiques et des cultures qui lui sont propres, qui enrichissent toute personne qui essaye de les interpréter. Humainement, je me suis nourri de la sagesse du peuple chilien, je peux le dire maintenant car ce n'est pas démagogique. J'ai beaucoup d'admiration pour le citoyen du peuple chilien, et pour la culture du travail chilienne. Ceux-ci ont participé à leur manière à la façon de percevoir le sacrifice à la tâche qui était la même que la mienne. Pour mon travail, il est indispensable d'enseigner qu'il convient de se sacrifier. Au Chili, j'avais l'avantage de la langue qui m'a permis de dire ce que je considérais qu'il était nécessaire que je dise, avec cet atout dont on dispose quand on sait que l'on est compris, sans intermédiaire (Marcelo regarde en souriant Fabrice Olszewski).

- Marcelo, est-ce que vous avez suivi la sélection chilienne, avez-vous vu le travail de Jorge Sampaoli, son sélectionneur ? Est-ce que Jorge Sampaoli, qui se dit être un de vos observateurs, vous a appellé pour vous demander des conseils, et avez-vous eu des échanges ?

Oui, j'ai vu tous les matchs disputés par le Chili, et je crois qu'ils se sont vraiment améliorés depuis le moment où j'entraînais le Chili. Non, je n'ai pas parlé avec lui [Jorge Sampaoli]. J'ai vu les résultats qu'il a pu obtenir avec la même équipe que je dirigeais et je crois qu'il a fait un meilleur travail que moi.

- Quelle est la part de responsabilité Marcelo dans la réussite d'Alexis Sanchez et d'Arturo Vidal ?

Premièrement, je tiens à dire que je rejette la fausse modestie, parce que c'est une tromperie pour celui qui écoute. Car celui qui répond essaye que celui qui écoute comprenne le contraire de ce qu'il dit. Par là, je considère que je n'ai pas d'influence dans l'amélioration de ces deux grandes stars et pour que cela ne soit pas seulement une phrase, je vais vous donner un argument qui devrait vous convaincre que ce que je dis est vrai. Leur évolution est liée aux défis qu'ils ont rencontré dans les différents clubs auxquels ils ont appartenu.

- Marcelo, une dernière question. Monsieur Harold Mayne-Nichols [ancien président la Fédération de football chilienne et de l'Association nationale chilienne de football professionnel] va se présenter à l'élection de la FIFA. Est-ce que vous avez des conseils à donner aux dirigeants qui vont voter lors de cette sélection ?

Jamais, je ne donne de conseils aux dirigeants. Mais en revanche, oui, je peux donner mon opinion sur Monsieur Harold Mayne-Nichols. C'est un homme décent, particulièrement honnête, évolutif, moderne, intelligent, et qui aime le football davantage qu'en tant seulement qu'entreprise commerciale. Il n'ignore pas que c'est une industrie, mais il valorise le fait que cette industrie soit basée sur le jeu, et qu'il convient d'améliorer le jeu afin que l'industrie soit plus prospère. Et non pas faire le contraire, à savoir biaiser le jeu afin que les dirigeants soient plus riches.

- Peut-on parler de "révolution Bielsa" à Marseille d'après vous ? Et en comparaison avec ce que vous avez pu faire ailleurs ?

J'ai déjà répondu à cette question. J'ai dit que non, et j'ai dit n'avoir procédé à aucun changement significatif. Et je maintiens cette affirmation, parce que la même équipe que j'entraîne en ce moment a terminée deuxième du championnat sans moi. La révolution consiste à faire des changements substantiels dans une activité guidée par les résultats et il y a des antécédents dans l'histoire récente dans ce domaine beaucoup plus valeureux que ce que moi je ne fais.

- Il y a beaucoup de stars au Paris Saint-Germain. La star de l'OM, c'est peut-être Marcelo Bielsa lui-même, puisqu'il figure sur des t-shirts. Alors, avez-vous figurer déjà sur des t-shirts dans votre pays, et qu'en pensez-vous ? Est-ce que cela vous fait plaisir ou non ?

L'identification du public doit se traduire au moyen de messages. Avec ceux qui jouent, car ce sont eux les vrais responsables de l'émotion qui emplissent de joie les spectateurs.

- Votre image sur la glacière, cela restera une image qui reste.

Ce n'est pas important de savoir si cela m'apporte de la joie ou non. Car tous les êtres humains, nous sommes vaniteux. Et la chose importante est de savoir qui mérite la reconnaissance. Notre travail à nous consiste à arriver à faire que la reconnaissance soit le fait des footballeurs, et que les critiques négatives soient adressés à l'entraîneur. Lorsqu'il se passe le contraire, c'est que le travail doit être encore amélioré.






- Monsieur Bielsa, on revient un petit peu sur le match. On a senti lors du match contre Lens que l'équipe était fatiguée. Attribuez-vous cela au fait qu'il y ait eu trois matchs dans la semaine ou au fait que sa méthode demande beaucoup d'énergie ? Est-ce que, cette semaine, vous avez retrouvé votre équipe un peu plus affûtée, un peu plus en forme ?

Quand l'équipe court, c'est grâce aux joueurs. Et quand elle ne court pas, c'est parce que l'entraîneur n'a pas réussi à la mettre en condition mentale nécessaire. Le sujet ne vient pas de l'accumulation des matchs. D'ailleurs, la moitié de l'équipe n'a jouée contre Rennes. Mais il faut arriver à ce que la capacité de souffrir soit la plus continuelle possible à tout moment du match. Pour n'importe quel être humain, arrêter de faire un effort, quand il considère que l'objectif est atteint, est toujours une tentation. Ce qu'il se passe dans le football, c'est que les objectifs sont atteints seulement et une fois seulement après que l'arbitre ait sifflé la fin du match, et il faut arriver à ce que la manière de jouer soit inaltérable, indépendamment du résultat.

Et j'insiste sur la responsabilité de l'entraîneur, parce que, lorsque ce processus se concrétise, on présente alors l'entraîneur comme révolutionnaire, ce avec quoi je ne suis pas d'accord.

Ce avec quoi je suis en revanche d'accord, c'est que lorsque l'effort ne se maintient pas tout le temps nécessaire, le responsable est l'entraîneur qui n'a pas réussi à faire comprendre [à ses joueurs] qu'il fallait se dépasser mentalement pour arriver à ce qu'ils fournissent les efforts [sufrir] indispensables. Quand je parle de "sufrir", qui est un mot qu'on ne devrait pas associer au jeu, je me réfère au fait que la mobilité et à la dynamique exigent des déplacements, et que la récupération instantanée du ballon dans le camp adverse exige aussi des déplacements. La combinaison de ces efforts occasionne une dette d'oxygène qui est si angoissante pour les joueurs, et qui doit être toléré à de nombreux moments. C'est quelque chose qui ne peut se tolérer si l'on n'y est pas entraîné. Mais cela ne se tolère pas non plus, en étant seulement entraîné physiquement à cela.

Donc il y a deux entraînements : un, physique, qui dans notre équipe est très efficace, qui n'a rien à voir avec ma spécialité mais relève du travail du professeur belge [Jan Van Wickel], Jan Van Wickel exacto , (rires des journalistes), non, ce n'était pas difficile (sourire) , et la préparation mentale qui est de ma responsabilité. Et parfois cette préparation est très efficace, et d'autres fois, moins efficace.

- Vous savez que ce match est très important pour les supporters marseillais. Est-ce que d'abord, vous avez été interpellé par les supporters marseillais sur l'importance de ce PSG-OM ? Et est-ce que vous vous en servirez pour la causerie pour replacer ce match dans un contexte un peu plus fou que d'habitude ?

La préparation mentale ne peut jamais être pratiquée par l'entraîneur. Si l'on utilise des clichés, des phrases communes, toutes faites ou de ce type, le joueur perçoit que l'entraîneur ne parle pas mais seulement répète. La grande responsabilité du travail du footballeur et de l'entraîneur est que l'effet que nous produisons opère sur l'estime de soi de beaucoup de personnes. Il y a beaucoup de gens qui se sentent mieux quand leur équipe gagne et inversement. C'est pour cela que l'écusson est au-dessus de n'importe quelle autre chose. Toutes les personnes qui sont en contrat avec leur club sont de passage, mais ce qui maintient la tradition, ce sont les supporters du club. Faire quelque chose avec toutes ces sensations de manière maligne, manipuler le footballeur avec toutes ces données, n'est pas un procédé noble. De toutes manières, ce match a beaucoup d'émotions saines, non spéculatives, que nous pouvons partager en tant que groupe humain, pour le prologue de ce match. Quand nous sommes dans un moment de veille sportive, on se fait des illusions sur les répercussions de ce qui va se passer.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

24 Fév 2015, 17:57

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 13/11/2014, RCD Espanyol de Barcelona-OM, Match amical.





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- Monsieur Bielsa, comment avez-vous digéré cette défaite contre Paris, cela fait quatre jours maintenant. Avez-vous toujours des regrets en tête ?

De la même manière que je l'ai dit après le match. Le résultat était juste, la différence au tableau d'affichage s'explique par ce qu'il s'est passé après l'expulsion, et particulièrement après le deuxième but. Avant l'expulsion, c'était nous qui dominions le match. Pendant la première mi-temps, on dominait davantage le match, et, en deuxième mi-temps, cela s'est équilibré. Et le match a basculé après l'expulsion, c'est là que le PSG a dominé.

- Vous parlez justement de l'expulsion. Avez-vous un espoir quelconque que Gianelli Imbula soit grâcié après le rapport de l'arbitre ?

Ce qu'appliqueront les autorités suivant le règlement, je m'en satisferais.

- Voyez-vous quelque chose de positif au geste de l'arbitre de reconnaître son erreur, ce qui a été le cas ? [Dans] cette honnêteté de la part de l'arbitre ?

Bien sûr que si quelqu'un se trompe et l'admet, c'est quelque chose de très valorisant.

- A quoi sert ce match amical que vous avez organisé avec l'Espanyol Barcelone ?

Pour avoir un peu de compétition pour les joueurs qui n'ont pas été appelé par leurs sélections de la FIFA, et que les jeunes joueurs aient avec ce match un niveau plus élevé qu'habituellement.

- Alors même si vous avez un peu commencé à répondre, pourquoi cet adversaire-là spécifiquement sur ce match amical ?

Ce n'est pas spécifique non, c'est quelque chose qui nous a été proposé.

- Même s'il est peut-être un peu tôt pour faire un bilan, contre deux de vos principaux rivaux, vous avez fait deux bons matchs mais avez perdu à chaque fois. Avez-vous des regrets et pensez-vous, malgré tout, que vous pouvez encore être champion d'automne dans six matchs ?

Le développement du championnat va indiquer nos possibilités.

- Là, c'est toujours difficile on dit de recevoir deux fois consécutivement et de gagner ces deux matchs. Dans votre phase aller, c'est un petit peu un tournant, ces deux matchs à domicile pour se remettre un peu dans le droit chemin.

Il n'y a aucune analyse possible qui ne nous oblige à gagner le prochain match.





- Qu'avez-vous pensé des matchs de Doria avec l'équipe réserve ?

Les opinions sur les joueurs, je le fais seulement quand c'est nécessaire et, dans ce cas, ce n'est pas nécessaire. A moins que vous m'expliquiez ce que vous vouliez exactement savoir.

- Je voulais savoir s'il est proche du niveau des titulaires, pour le match contre Bordeaux.

Il a le niveau pour espérer être titulaire, de la même manière que Fanni, Nkoulou et Morel. Et de la même manière qu'ont aussi cet espoir Aloé, Sparagna et Andonian. Pour les postes de central gauche, j'ai choisi jusqu'à présent Morel et Nkoulou. Et pour celui de central droit, Fanni et Nkoulou. Et tous, ils ont livré des performances positives. Pour les remplaçants, j'ai choisi Sparagna, Aloé, Andonian et Doria.

Chacun d'eux, au moment où je les ai choisi, il m'a paru que c'était la meilleure option devant le match qu'on allait jouer. Je suis satisfait des joueurs que j'ai choisi pour être titulaires, et l'évaluation des joueurs que j'ai choisi pour être remplaçants m'est apparu être convenable. De la même manière qu'Aloé, Sparagna, Andonian et Doria sont des options, je les évalue, et tous ont les mêmes chances.

- Est-ce que Morel est sur la voie de la guérison ? Est-ce que vous espérez l'avoir pour Bordeaux ?

Je ne peux être sûr de cela car il manque dix jours avant le prochain match. Simplement, je n'ai pas la certitude qu'il puisse être présent pour ce match.

- Dja Djédjé est absent de la sélection ivoirienne cette semaine. Pouvez-vous nous donner simplement des nouvelles de sa blessure ? De quoi souffre-t-il et sera-t-il là contre Bordeaux ?

Il n'est pas blessé. L'information officielle que j'ai, c'est qu'il a été sélectionné pour jouer avec sa sélection, et qu'il est resté dimanche après le match contre Paris pour voyager le lundi, et qu'il n'a pas reçu les billets d'avion. Et il s'entraîne avec nous.

- Il s'entraîne avec sa sélection du coup ?

Je réitère ma réponse. Il a été convoqué, il devait voyager. Il est resté à Paris pour le faire et il n'a pas reçu les billets d'avion. Le club a réclamé les billets d'avion quatre fois, et il n'a pas reçu de réponse de la fédération. Le joueur ne participera pas au match de demain pour éviter un éventuel problème réglementaire.





- Monsieur Bielsa, même s'il y a encore des incertitudes pour la Coupe d'Afrique des Nations, on ne sait pas si elle aura lieue et où encore ? Est-ce que vous allez vous demander à votre direction des nouvelles recrues pendant le mercato d'hiver, et à quel(s) poste(s) ?

Cela dépend si le club est prêt à faire des investissements sur des joueurs.

- Est-ce que vous avez cette réponse-là Monsieur Bielsa ? Vous devez en parler peut-être avec votre président ?

Le club va m'informer de cela et, à partir de cette réponse, j'agirais.

- Quels seraient vos besoins Monsieur Bielsa, très clairement ?

Non, je ne peux en parler jusqu'à ce que je sache si le club est prêt à faire cela ou non. Si le club comprend qu'il faut augmenter la quantité de joueurs dans l'équipe, j'offrirais mon avis mais il ne serait pas convenable qu'en ce moment, je me manifeste en ce sens. Parce que l'ordre naturel et correct, est de savoir quelle est la position de l'institution dans ce cas. Je pense qu'il y a un ordre que je pense devoir respecter.

- Jusqu'à maintenant, la politique du club, c'est une arrivée pour un départ. Seriez-vous prêt à voir des joueurs de votre effectif partir au mercato d'hiver ?

Cette opinion, je l'entends de votre part mais je ne peux juger si c'est effectivement le cas.

- C'est la réalité du moment en tout cas, cela a été annoncé.

J'insiste, dans ce cas je préfère écouter la position officielle du club plutôt que votre affirmation.

- Pour savoir si le club est prêt à investir, est-ce que vous avez déjà rendez-vous avec Monsieur Labrune ? Est-ce que vous ferez le bilan à la fin des matchs aller ? Est-ce déjà prévu ?

Non, la description de la situation est claire pour tous les départements du club. Simplement, et conformément à ce qu'il se fait naturellement, il convient de connaître la position du club sur le fait de faire venir de nouveaux joueurs. C'est le chemin logique et il n'y a aucun problème à cela.

- Est-ce que vous pensez que cela peut être un frein pour la venue d'éventuels joueurs, l'incertitude qui plane sur votre avenir ? Sur le fait qu'on ne sache pas forcément si vous serez là la saison prochaine. Beaucoup de joueurs aiment savoir un petit peu avec qui ils vont travailler, là ce n'est pas tout à fait clair.

Non, en aucune manière. Pour moi, il est naturel que le club ne se soit pas encore manifesté. Pourquoi ? Parce que, premièrement, on ne sait pas avec exactitude où la CAN va se jouer, dans quel pays, et combien de joueurs vont participer à cette compétition.

Donc n'importe quelle planification ne peut ignorer ses faits. Une fois que ces données seront confirmées, l'institution fera une évaluation de la quantité de joueurs disponibles. Et à partir de ce moment-là, elle fixera sa position. C'est le chemin logique et naturel, et on ne peut commencer à penser à cela s'il reste toujours des inconnues.





- Je reviens sur l'Espanyol Barcelone. Avec le recul, quel souvenir vous gardez de cette première expérience en Europe, qui a aussi été la plus courte pour vous en club puisqu'après vous avez pris la sélection argentine ?

J'ai de très bons souvenirs de ce club où je suis allé avant de prendre la sélection argentine.

- En ce qui concerne Rod Fanni, il est titulaire depuis quelques matchs au gré des blessures et de certaines suspensions. Est-ce que vous le voyez comme un candidat potentiel au poste de titulaire après le retour des blessés et des suspendus ?

Les matchs qu'il a joué comme défenseur central droit titulaire, il a toujours été l'un des meilleurs de l'équipe. Je dois dire la même chose pour Morel et Nkoulou. C'est donc toujours un avantage d'avoir à choisir entre ces joueurs pour ces positions.

- Monsieur Bielsa, certains joueurs sont en fin de contrat, donc il y a un risque qu'ils soient sollicités dès le mercato d'hiver. Quelle est votre position concernant André Ayew ? Est-ce que pour vous, il est inimaginable de penser à son départ dès ce mercato d'hiver ?

Ce sont des décisions que je ne prends pas moi. Et réellement, sur des décisions qui ne sont pas arrivées et dont je ne prends pas la décision, il est logique que je n'ai pas à me prononcer.

- A Marseille, il y a un joueur qui s'appelle Bill Tuiloma. Cela fait plus d'un an qu'il est au club, il n'a jamais joué. Est-ce que vous pouvez nous parler de son profil, de son meilleur poste ? Comment vous le voyez et comment vous comptez l'utiliser durant la saison ?

Bill Tuiloma, de la même manière qu'Aloé et Sparagna, postulent dans l'équipe quand on manque de joueurs dans l'équipe première. Doria et Andonian, à un autre poste aussi. Tuiloma et Bangoura, au milieu de terrain. Ainsi que Jobello, Porsan et Omrani au niveau de l'attaque. Tous ces joueurs alimentent le groupe principal quand c'est nécessaire.

Bill Tuiloma peut jouer numéro 6 et défenseur central. C'est prématuré toutefois de parler de cela car l'avancée pour pouvoir postuler comme titulaire, il est en train de la faire. Mais il n'a pas encore apporté la preuve qu'il pouvait être titulaire.



- Vous n'avez pas hésité à faire rentrer des jeunes en cours de match, dans des matchs importants. Que ce soit Porsan, Andonian ou Aloé. Pensez-vous que l'ensemble des jeunes que vous avez là sous la main, sont proches d'un niveau de la Ligue 1 ? Et proches du niveau d'un club du standing de l'OM ?

Ils travaillent avec nous. Et on compte sur eux, et comme dans tous les cas, des options qui se présentent, je choisis celle qui me paraît la meilleure.

D'ailleurs, Aloé a eu des minutes contre Lens et l'évaluation que j'ai faite de lui a été positive. Andonian, cela a été plus court. Le fait de jouer en compétition avec la CFA, aussi certains avec leur sélection, et les matchs amicaux qu'on organise tendent à faire des évaluations vers une compétition plus élevée.

Aussi bien Aloé, que Doria, Sparagna, Andonian, Tuiloma, Bangoura, tous ces joueurs sont évalués chaque semaine avec beaucoup d'attention car ils sont les compléments aux dix-sept joueurs que l'on a habituellement. Je peux me tromper au niveau des choix, mais j'analyse en profondeur et j'élève le niveau de la compétition pour que les conclusions soient les meilleures possibles.

- Vous ne citez jamais le nom d'Alef. Est-il si loin que cela du meilleur niveau ?

Non, non. C'est un joueur qui a fait seulement deux matchs en quatre mois. Il a récemment repris les matchs. Les seules options pour les voir ont été les deux derniers matchs de CFA. Maintenant, il vient d'être sélectionné avec le Brésil partie en Asie.

Tous les joueurs qui partent en sélection, quel que soit le niveau, on les regarde, de la même manière que les deux joueurs qui sont avec les - 19, Araaï et Escalès. Quand un joueur est très bon suivant mes critères, on le regarde et on le prend, et, bien sûr, avec la marge d'erreur qui me revient.

- Est-ce que Gignac sur un côté et Batshuayi en pointe, cela peut être une option que vous allez réitérer dans le futur ou était-ce vraiment occasionnel ?

Gignac a joué à droite, Michy au centre. Ensuite Gignac a joué derrière Michy. Aucune des deux options n'a été satisfaisante. Mais c'était plus lié aux circonstances du match qu'à leur bonne entente. C'est toujours un défi qu'ils jouent bien ensemble.

- Juste un mot Monsieur Bielsa excusez-moi. Certains joueurs ou personnes qui vous côtoient un peu plus souvent trouvent que vous avez plus le sourire et que vous êtes beaucoup plus détendu qu'en début de saison. Nous aussi, on le voit en conférence de presse. Est-ce que vous confirmez que vous vous sentez un peu mieux à Marseille qu'à vos débuts. Et si oui, pourquoi ?

Non, je me sens bien quand on gagne et mal quand on perd. D'ailleurs, le fait que je sois présent ici est lié au fait qu'il fallait que je sois visible après un clasico. Mais comme vous pouvez le constater, malgré mes efforts, je n'arrive pas à être aussi sympathique, surtout après avoir perdu contre le rival historique.

- Ben vivement la prochaine victoire alors !

Moi, plus que vous tous réunis (sourire).




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

24 Fév 2015, 18:51

Saison 2014-2015. Conférence de Mario Lemina le 21/11/2014, OM-FCG de Bordeaux, 14e journée de championnat de Ligue 1.



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- Mario, félicitations d'abord. Raconte-nous un peu comment ça s'est passé ? (rires) Je précise, l'aéroport, l'avion tôt le matin, la séquence avec belle maman qui t'envoie les vidéos, enfin voilà, comment t'as vécu un peu ?

Ben ouais, j'ai dû partir très tôt le matin, six heures du matin. Ma femme m'appelle vers deux heures du matin, me dit qu'elle va accoucher vers quatre heures du matin à Lorient. J'ai dû partir le plus vite possible et je suis arrivé à Lorient à dix heures et voilà, j'ai vu ce petit bout qui était né et voilà, j'ai beaucoup d'émotions.

- On dit que ça change un homme, un footballeur. On a toujours l'habitude de dire qu'un footballeur, dès qu'il a un enfant, devient beaucoup plus mâture. Est-ce que tu penses que cela va t'aider pour ta carrière, que cela se vérifie ?

Je ne sais pas, en tout cas j'espère. Parce que voilà, c'est bien d'avoir vingt-et-un ans mais voilà, il faut être quand même beaucoup plus mâture, grandir avec le temps et l'arrivée d'un enfant va me permettre de prendre beaucoup plus de responsabilités. Et voilà cela va être important pour moi sa naissance. Et j'espère que cela va se retransmettre sur le foot.

- Tu vas moins dormir la nuit quand même !

Ben je pense que ma femme va beaucoup s'en occuper (sourire), elle sait quand même que je dois me lever tôt le matin.

- Pas de regrets sur le fait que ce ne sera pas un Marseillais ?

Oh, il reste quand même marseillais dans l'âme. Il a fait neuf mois ici, après il est parti.

- Déjà transféré ? (rires)

Déjà transféré oui.





- Mario, en dehors de ce magnifique événement, comment as-tu vécu la semaine ?

Et bien j'étais un peu coupé du monde, donc je n'ai pas su ce qu'il s'était passé. Je n'ai pas eu d'écho, j'étais enfermé à l'hôpital, il n'y avait pas de télé, etc. j'étais avec mon enfant et je ne pensais vraiment qu'à ça.

- On va t'expliquer alors. (rires)
- Tu étais coupé du monde mais tu n'étais pas en garde-à-vue ?


Un peu mais bon, belle petite garde-à-vue en tout cas !

- Tu vas jouer dimanche face à Bordeaux, le coach l'a annoncé. Ou au milieu de terrain à côté de Gianelli [Imbula] si vous jouez à quatre derrière, ou en défense centrale. Comment tu te prépares à ce match ?

Je le prépare comme tous les autres. Maintenant, on sait qu'on a un petit écart de points devant Paris. Et on sait qu'il faut absolument gagner ce match pour pouvoir garder cette place de leader. Cela va être compliqué car c'est une équipe de Bordeaux qui est pas mal quand même, avec de très bons joueurs offensifs. Mais voilà, nous aussi, on a quand même une équipe amoindrie, cela va quand même être compliqué mais on va quand même tout donner et essayer de gagner ce match à domicile, cela va être très important pour nous de le gagner.

- Si Paris gagne ce soir, ils sont premiers. Ton entraîneur préféré vient de nous dire que finalement, il préférait la difficulté au confort. Toi, que penses-tu de l'affaire ?

Je suis d'accord avec lui. Car si Paris prend cette première place, on aura encore plus envie d'aller la chercher. Je pense qu'on va encore plus se transcender et cela va être un match excitant.

- Parce que, quand même, le matelas de points, il y a un moment je crois, vous aviez six voire sept points d'avance sur le PSG. Il n'en reste plus qu'un. Ils vous mordent le mollet.

Ouais, ben c'est sûr, le PSG, ce n'est pas une petite équipe non plus. On sait qu'ils cherchent cette place de leader depuis un moment et qu'ils la chercheront jusqu'à la fin de l'année. Et nous aussi, on est derrière, on essaye de garder cette place. Et on va essayer aussi de la garder jusqu'à la fin de l'année.





- Sur les quatre derniers matchs officiels, en comptant le match de coupe de la ligue, vous n'avez gagné qu'un match. Est-ce que sur le plan du mental, même si les prestations sont quand même de qualité, les défaites vous ont ramené à une réalité plus difficile ?

Non, je ne pense pas que ce soit une réalité plus difficile. Maintenant, comme vous pouvez voir, on fait des matchs assez consistants. Il y a de la matière. Et voilà, la réussite qu'on avait en début d'année, elle a un peu baissée. Et j'espère qu'elle va revenir. Voilà, la chance tourne des fois et on espère qu'elle va revenir de notre côté. Voilà, c'est tout.

- Est-ce que tu peux nous parler du match face à l'Espanyol de Barcelone où en première mi-temps, tu étais assez discret. Et en deuxième mi-temps, tu étais partout, c'est toi qui organisait le jeu. Comment tu expliques la différence entre les deux mi-temps ?

Ben je ne sais pas. Après, c'est compliqué, c'est un match amical. Je pense que j'ai mis assez de temps à me chauffer. Et après, j'ai essayé de rentrer un maximum dans le match. Ca s'est bien passé. Après, on a eu pas mal d'occasions mais on a perdu. On a pris quand même beaucoup de plaisir à jouer contre cette équipe espagnole.

- Tu dis que tu prépares le match de Bordeaux comme les autres mais cela reste un match un peu particulier quand même entre Marseille et Bordeaux ?

Comment ça, particulier ?

- Il y a une histoire. Parce que les deux clubs ont été à la lutte il y a longtemps, tu étais pas né ou presque. Mais est-ce que tu sens quand même une importance particulière sur ce match ?

Moi, je ne sens qu'une importance sur le plan comptable. Parce qu'on veut garder cette première place et qu'eux poussent derrière, Paris aussi, donc je ne connais que cette importance-là.





- Bordeaux risque très probablement de jouer à deux attaquants, ce qui veut dire que tu vas être plutôt à côté de Fanni et d'Aloé en défense. Comment ça se passe pour les consignes, pour votre entente tous les trois ? Est-ce que vous avez déjà parlé la semaine à l'entraînement ? Vous savez que vous n'avez pas eu, que vous n'avez jamais été aligné tous les trois ensemble. Comment ça se règle ?

Ouais, on n'a pas été aligné tous les trois mais voilà, on connaît tous les trois notre poste. On sait ce qu'on doit faire et après, il y a encore un entraînement ce soir pour régler ces deux-trois paramètres. Donc on va travailler cela et on va commencer à trouver nos bases défensives pour bien travailler.

- Mario, tu avais connu Willy Sagnol chez les Espoirs un peu ?

Oui.

- Quel genre de coach c'est, quel est ton regard sur lui ?

Moi, je trouve que c'est un très bon coach. J'aime beaucoup ce coach parce que voilà, j'ai envie de dire qu'il transcende les joueurs, il les met à leur meilleur niveau à sa manière. Après, je ne l'ai pas connu assez longtemps pour pouvoir en dire plus, je n'ai eu qu'une sélection en Espoirs. Donc, voilà, c'est tout.

- Il se dit que Gianelli est ultra-motivé car il avait eu un petit différent avec lui. Est-ce que tu confirmes ou pas ? (sourire)

Ah ça, je ne sais pas du tout. Mais je pense qu'il est autant motivé que toute l'équipe.

- Il n'a pas un sentiment de revanche ?

Je ne sais pas, demandez-lui.




- Hélène Foxonet : Il a été enfermé plusieurs jours. - Comment ça se passe avec le Gabon ? On sait que la Fédé gabonaise aimerait bien que tu rejoignes leur sélection. Il y a un petit lobbying de leur part. Comment tu gères ça toi, qu'est-ce que tu en penses ?

Cela fait un moment qu'ils essayent de me faire parler. Qu'ils essayent de me faire venir avec la sélection gabonaise. Mais moi, pour l'instant, je ne sais pas du tout ce que je fais. Je suis encore en équipe de France Espoirs et j'espère être encore rappelé pour les prochaines sélections, malgré cette élimination pour l'Euro.

J'ai envie de jouer avec l'équipe de France Espoirs et pourquoi pas A. Maintenant, on travaille pour, et on sait que c'est compliqué de rentrer dans cette équipe, il y a de très bons joueurs. Je travaille pour essayer de rentrer en Espoirs.

- Tu es à l'OM avec un international gabonais, Alexandre Ndoumbou. Est-ce qu'il te branche un peu là-dessus ?, il essaye lui aussi de te rapatrier on va dire ça comme ça ?

Non, pas trop. Il me glisse deux-trois petits mots, mais franchement, rien de bien concret, donc pour l'instant, c'est Espoirs France et rien d'autre.

- Par rapport à ton début de saison un petit peu difficile suite à ta blessure contre Paris, tu sembles avoir récupérer tous tes moyens et avec le jeu des suspensions, des blessures, tu reprends du temps de jeu. Est-ce que tu t'estimes désormais à 100 % ?

J'essaye de jouer à 100 % parce que c'est important pour l'équipe que je sois à mon meilleur niveau. Après, c'est en enchaînant les matchs que je commence à retrouver mon meilleur niveau et j'espère que contre Bordeaux, je serai encore meilleur pour encore plus aider l'équipe.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

24 Fév 2015, 19:10

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 21/11/2014, OM-FCG de Bordeaux, 14e journée de championnat de Ligue 1..





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- Avant de parler du match de dimanche pour commencer, est-ce qu'il y a un commentaire de Monsieur Bielsa sur les récentes affaires, les récentes gardes à vue de cette semaine ?

Je ne peux pas donner mon opinion, parce que j'ignore les procédés judiciaires du pays et le fond de cette histoire. Et comme il s'agit d'un sujet judiciaire, et sur des thèmes tel que celui-ci, à chaque fois qu'il y a des conclusions sur ces sujets, c'est seulement les conclusions qui auront une valeur.

- Est-ce que vous pensez que cela peut avoir des répercussions sur votre groupe ?

Non, cela ne devrait pas.

- Est-ce que la brigade financière venue hier a auditionnée certains de vos joueurs ou les membres de votre staff ?

Non, à ce que je sais, ce n'était pas le cas.

- Est-ce que, plus généralement, ce qui a tourné autour de l'image du club de l'Olympique de Marseille, pourrait jouer sur votre envie de rester ?

Non.

- Avez-vous eu le président Labrune depuis la fin de sa garde-à-vue pour qu'il vous explique ce qu'il s'est passé ?

Non, et je n'ai pas intérêt à savoir ce qu'il s'est passé.

- Plus généralement Monsieur Bielsa, est-ce que le monde des agents sportifs est un monde dont vous vous méfiez, à titre personnel ?

Je ne suis jamais en contact avec les agents donc je n'ai pas d'opinion à ce sujet.

- Certains entraîneurs le font. Pourquoi vous vous décidez, je crois que cela fait partie de votre philosophie, de ne jamais parler avec les agents ?

Je n'ai pas de mot qui me vienne à l'esprit concernant les agents, de même que pour savoir s'ils sont oui ou non nécessaires. Je ne donne pas d'adjectif à leur propos, et je n'évalue pas l'importance de ce qu'ils font. Simplement, je n'utilise pas leurs services.

- Est-ce que vous estimez que le monde du football pourrait se passer justement des agents ?

La participation des agents a des effets très minimes sur l'action des entraîneurs. Donc je ne peux répondre à votre question, car il me manque de l'expérience à ce sujet.

- Vous n'avez pas eu recours à un agent quand vous avez signé à Marseille ?

Non.





- Est-ce que vous pouvez nous faire un point sur les incertains pour le match de Bordeaux dimanche ?

Oui. En réalité, l'équipe sera formée de Mandanda, Brice [Dja Djédjé], Fanni, Aloé, Mendy, Lemina, Imbula, Alessandrini, Gignac, Payet et Thauvin.

- Donc cela signifie que Romain Alessandrini devrait pouvoir disputer ce match et qu'André-Pierre Gignac, c'était seulement une alerte.

Si Alessandrini ne peut pas jouer, ce sera Barrada. Si Gignac ne peut pas jouer, ce sera Michy [Batshuayi].

- Pourquoi avoir choisi Aloé par rapport aux solutions que vous aviez, notamment avec Doria et Sparagna ?

Je vais répondre à cette question comme je l'ai déjà fait précédemment. Sur la position de défenseur central, habituellement, c'est Nkoulou, Morel et Fanni. Les alternatives sont Aloé, Sparagna, Romao et Doria. Romao n'est pas disponible, et entre Aloé, Sparagna et Doria, j'ai choisi Aloé car j'estime que c'est lui qui va résoudre le mieux les difficultés relatives au prochain match.

Tous les matchs [des joueurs de l'effectif] disputés en CFA ou au niveau des sélections, je les observe pour avoir des informations. En essayant que mes décisions puissent prendre en compte toutes les données possibles.

- Vous faites jouer Aloé défenseur central gauche ?

Exactement.

- Si Alessandrini ne joue pas et que Barrada joue, est-ce que Payet jouerait sur l'aile gauche ? (question non traduite)

Non. Je ne sais pas encore.

- Est-ce que vous avez regardé le match de l'équipe de France contre la Suède et si oui, qu'avez-vous fait pensé des prestations de Payet, de Gignac et de Mandanda ?

J'ai toujours du mal à donner mon opinion sur des équipes que je ne dirige pas. De toutes manières, ces trois joueurs ont réalisé de bonnes performances à mes yeux.

- Qu'est-ce que vous pouvez craindre de cette équipe de Bordeaux ?

C'est une équipe combative. C'est une équipe dure, comme des rocs. Ils sont difficiles à affronter, qui comporte beaucoup de variations au niveau tactique. Et c'est quelque chose qu'ils utilisent à bon escient, et avec des individualités assez déséquilibrantes.

Pour donner un exemple, le numéro 24 [Wahbi Khazri].





- Cela fait plusieurs matchs que vous avez des occasions et que Gignac n'a pas marqué - Gignac est un peu en panne. Comment travaillez-vous ce manque d'efficacité ?

Je voulais expliquer que sur le tir final dans une action d'attaque, l'intervention [des entraîneurs] est très difficile. Les entraîneurs doivent faire que leurs équipes soient en position de convertir les buts.

Quand une équipe ne se procure pas d'actions de but, le travail de l'entraîneur est compromis. Quand les occasions de but ne se concrétisent pas, il faut être patient et compréhensif. Surtout en prenant en compte la difficulté de terminer une attaque.

Par exemple, les attaquants, de mon point de vue, doivent s'entraîner pour trouver les conditions qui les amèneront à être en position de tirer. Le tir final, c'est un geste qu'ils pratiquent ou auquel ils s'entraînent depuis au moins quinze ans, et qui dépend d'un nombre incalculable de facteurs et pour les joueurs, il est très difficile d'accéder à tout cela.

C'est pour cette raison que je ne suis jamais critique envers le manque d'efficacité. Parce que c'est un élément parmi les moins accessibles du football. Je prends comme exemple l'efficacité qu'ont les joueurs pour faire des pénaltys durant les entraînements, qui n'ont aucun lien avec ce qu'il se passe réellement durant les matchs officiels.

Ce qui signifie que l'imminence d'un match officiel, outre les spécificités relatives à chaque action de jeu, a un poids émotionnel qui a une infuence.

- Monsieur Bielsa, il y a quelques semaines, le PSG était assez loin. Ce soir, les Parisiens peuvent devenir premiers. Est-ce que le fait d'avoir perdu autant de points sur eux vous inquiète ?

Oui, bien sûr, cela me préoccupe.

- Mais encore, vous pouvez développer ?

J'aurais préféré prendre des points contre Lyon et le PSG. L'analyse de ces deux matchs, je l'ai faite avec vous. Je suis venu le jour du match contre l'Espanyol de Barcelone pour donner des explications sur le match du PSG.

C'est pour cette raison que la préoccupation, je la donne au moment des analyses des matchs. J'entends par là les matchs qui distribuaient les points se rapportant à l'avantage qui était le nôtre et qui n'est plus.
Je n'ai aucun problème à revenir sur l'analyse des matchs du PSG ou de Lyon si vous en avez le besoin.

Vous avez besoin de revenir sur ces matchs (?), car pour répondre à la question que vous m'avez posé, la seule manière de le faire serait de reprendre les analyses déjà faites. Je suis prêt à le faire mais je ne veux pas que cela soit rébarbatif.

- Je parlais seulement de mathématiques.

On ne parle pas seulement de mathématiques, on les observe.

- Après la défaite à Lyon, vous avez regretté ne pas avoir trouvé de solutions pour associer dans le jeu Gignac et Batshuayi. Est-ce que vous avez progressé dans ce domaine là avec ces joueurs, avec leur association et l'idée peut-être de les associer différemment que vous ne l'avez fait dans votre schéma jusqu'à présent ?

Non, de ma part. Sur ce sujet-là, il n'y a pas eu d'évolution mais involution* [*Ici, entendre sans doute : développement inverse de ce qui, dans ce cas, constitue une évolution]. En témoigne pour moi le match contre le Paris Saint-Germain où Gignac a joué à droite de Batshuayi ou derrière lui, et où cette association n'a amélioré ni Batshuayi, ni Gignac, ni l'équipe. Bien sûr, ce sont des décisions que j'ai prises qui ont produit un effet négatif et je dois obligatoirement les assumer.





- Pour revenir sur le programme de la trêve qui vient de s'écouler, le groupe a donc joué à Barcelone, cela fait un déplacement, et en début de semaine, on a aussi vu les joueurs courrir en bord de plage. Est-ce que c'était une volonté et le moment de sortir les joueurs, plutôt que de rester présent à la Commanderie ?

Si la question sous-entendait le fait d'oxygéner les esprits après le match contre le Paris Saint-Germain, non, ce n'était pas le cas. Parce que moi, je pense que les effets d'une défaite, on doit les assumer, plutôt que d'essayer qu'ils se dissipent.

- Contre Bordeaux, il est possible que l'adversaire évolue à deux attaquants. Dans ce cas-là, était-ce Mario Lemina qui redescendrait en défense centrale et si tel était le cas, qui jouerait le rôle de libéro ?

Si l'on avait besoin de composer une ligne de trois centraux, Lemina redescendrait faire le troisième.

- Et donc, quel serait le libéro ?

Vous, votre référence, serait qui va jouer libéro ou qui va jouer numéro 6 ?

- Qui va jouer le rôle de Nicolas Nkoulou quand il y aura trois défenseurs ?

Nicolas Nkoulou, dans une ligne de trois, a joué à droite, à gauche et au centre. Je ne veux pas compliquer la réponse. La position sera Lemina/Fanni/Aloé ou Aloé/Fanni/Lemina. Et je réponds comme cela parce que je suis en train de réfléchir à la question que vous m'avez posé.

- Est-ce que cela vous préoccupe le fait qu'André-Pierre Gignac soit moins efficace en ce moment ?

Moi, je désirerais qu'il continue à avoir le rythme qu'il avait. Mais ce désir le convertirait comme le meilleur attaquant du monde. C'était des rythmes que ni Ronaldo ni Messi ne peuvent tenir. Quand je dis cela, je pense à marquer un but par match. A partir de ce moment-là, je comprends toutes les pauses qu'il a dans son efficacité.





- Sur le banc de Bordeaux, il y a un entraîneur, Willy Sagnol, qui vous a comparé en début de saison à un entraîneur qu'il a connu en Allemagne, Félix Magath. Comment est-ce que vous prenez cette comparaison ?

Je ne connais pas suffisamment Monsieur Félix Magath pour savoir si cette comparaison est un éloge ou une critique. Si c'est pour le prestige qu'a Monsieur Magath, je prends cela comme un éloge et je le remercie. Et j'en profite pour valoriser la culture tactique qu'a réussi à montrer Monsieur Sagnol.

- Ce même entraîneur avait eu un petit incident avec Gianelli Imbula quand ce dernier évoluait avec les Espoirs. Quel est vous, votre relation avec Gianelli Imbula ? Est-ce qu'il a un comportement exemplaire selon vous ?

Il a une relation normale.

- Comment définiriez-vous le caractère de Gianelli ?

Normal aussi.

- Tout est normal (ironique).
- Est-ce que ce serait un problème de perdre la première place ce soir, ou une pression supplémentaire en prévision du match de dimanche ?


Non, ce serait la meilleure chose qui puisse nous arriver de perdre la première place ce soir. Je préfère une équipe qui serait obligée de gagner plutôt qu'une équipe avec une réserve de points.

- En termes de quoi ? De pression médiatique ? Pourquoi préférez-vous être derrière ?

La pression médiatique pour moi n'existe pas.

- Alors, pour quelle raison il est meilleur d'être second que premier pour vous ?

Etre second ou premier serait une conséquence du match gagné du Paris Saint-Germain. Mais je crois que la nécessité exige plus que l'abondance. Donc comme pour moi, ce qui est important, c'est de gagner le match contre Bordeaux. Je crois que l'on serait meilleur si en disputant un match, la contrepartie serait de récupérer la tête du classement. Et je préfère arriver à mes fins grâce à mes mérites plutôt qu'en comptant sur la déficience des autres.

- Monsieur Bielsa, juste une question, il y a France-Argentine en rugby. Vous aimez le rugby ? Allez-vous regarder ce match, qu'en pensez-vous du rugby argentin ?

Oui, je vais regarder ce match et je veux que l'Argentine l'emporte.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

26 Fév 2015, 14:36

Saison 2014-2015. Conférence d'Alaixys Romao le 26/11/2014, OM-FC Nantes Atlantique, 15e journée de championnat de Ligue 1.



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- Alaixys, comment tu as vécu ce match contre Bordeaux ? On t'a vu, il y avait des plans sur toi en tribune. Comment tu as vécu ce scénario ?

Je l'ai vécu comme un supporter, simplement. J'étais à fond derrière mon équipe. C'est vrai qu'on a fait une bonne première mi-temps. Après, on prend ce but. Je savais qu'il fallait juste marquer ce but-là pour après, enchaîner les buts et gagner ce match-là.

- Tu as vécu les deux derniers matchs en tant que spectateur mais à l'entraînement, est-ce qu'il y avait un petit doute qui s'était installé après la série de résultats négatifs ?

Non, c'est vrai qu'après la défaite contre le PSG, on est partis en sélection. Après je ne sais pas exactement comment cela s'est passé exactement à Marseille. Moi, je pense que les gens l'ont plutôt bien vécu. On a perdu un match certes, mais il reste pas mal de journées. Et après, celui contre Bordeaux, on a fait une super prestation pour essayer d'effacer la défaite à Paris.

- D'après toi, c'est une de vos forces actuelles de ne pas vous laisser prendre dans un certain doute, dans les périodes où ça va moins bien que d'autres ?

Ouais, bien sûr. Et puis c'est vrai, que quand on a perdu à Lyon, après on est allé chercher une victoire face à Lens. Et encore pareil, on perd contre Paris et ensuite on arrive à gagner contre Bordeaux donc c'est sûr que ça reste une force pour nous.

- On se rapproche de la fin des matchs aller même s'il reste encore cinq rencontres à disputer. Est-ce que vous pouvez continuer à vous cacher en termes d'objectif ? Est-ce que vraiment, on peut penser à la Ligue des champions voire un petit peu plus ?

Non, se cacher... Pour le moment, on est premiers, on est contents. On sait qu'on a des objectifs. Après, comme tu dis, il reste cinq journées pour finir la phase aller. Après, il restera les matchs retour donc pour le moment, on ne peut pas trop s'avancer. Mais, pour le moment, on est premiers, on veut rester le plus longtemps possible sur le podium, simplement.





- Tu parlais de la sélection. Tu es parti là avec le Togo. Il y aura ce rendez-vous de la CAN que tu vas rater. Comment tu le vis, est-ce une déception quand tu vas être dans le mois de janvier de savoir ce qu'il se passe là-bas ? Est-ce un truc assez dur à vivre, ou il y a le club qui permet d'évacuer assez facilement ?

Ouais forcément, c'est sûr que c'est une déception de ne pas pouvoir participer à une CAN. Mais bon après, c'est vrai que, peut-être qu'on n'a pas tout fait avec notre sélection pour se qualifier. Donc après, on va dire, c'est un mal pour un bien, je vais rester avec mon club pour le mois de janvier. C'est plutôt bien pour le club on va dire.

- Ce n'est jamais facile d'enchaîner deux fois à domicile. Là, il y a Nantes qui se présente. C'est une équipe nantaise extrêmement rigoureuse, c'est la meilleure défense de Ligue 1. Comment vous préparez ce match, avec sans doute des changements en termes de compo d'équipe puisqu'il risque d'y avoir des retours ?

Ouais, c'est vrai qu'il y aura pas mal de retours. Après, Nantes, c'est une équipe assez regroupée et qui défend bien. Comme tu dis, c'est la meilleure défense de Ligue 1. Donc on s'attend à un match difficile à domicile. Après, c'est à nous de mettre tous les ingrédients pour faire un gros résultat et gagner face à Nantes à domicile.

- Comment tu expliques justement vos très bons résultats à domicile ? Vous avez enchaîné là un sixième succès à la maison.

Ouais, c'est vrai que par rapport au nouveau stade, par rapport aux supporters, tout l'engouement qu'il y a, en plus on est premiers... Donc on va dire, c'est un tout. Puisqu'on fait des bons matchs, on arrive à produire du beau jeu. Donc on est en pleine confiance à domicile oui.

- Est-ce que, quand on enchaîne comme ça, ça enlève un peu de pression ? Parce qu'il y a une vraie dynamique, ou alors, ça en met parce qu'il faut conserver ... ?

Non, pas du tout. C'est vrai que c'est notre métier donc après, c'est sûr qu'elle vient et il faut faire attention à ça. Mais bon, on est premiers, on n'a rien à perdre. Après, on veut rester en haut du classement. Donc on joue chaque match pour les gagner. Au contraire, on n'a pas trop de pression. On veut juste faire des bons matchs, et gagner des victoires. Gagner des matchs ouais.

- Comment tu l'as trouvé la prestation de Mario Lemina dans ton registre durant le match contre Bordeaux ?

Il a fait un très bon match, en plus il a marqué. Un gros match même, donc je suis content pour lui. C'est un bon jeune, il l'a prouvé face à Bordeaux.

- Tu parlais de Nantes, tu disais que ça ne t'avait pas échappé que ce soit la meilleure défense du championnat. Est-ce que tu en as parlé avec Serge Gakpé ? Est-ce que tu as vu avec lui un peu ce qu'était cette équipe ? Qu'est-ce que tu en penses toi de ... ?

On en a parlé vaguement puisque quand on était en sélection, on savait qu'on allait jouer l'un contre l'autre une semaine après. Mais bon, c'est vrai que ça fait deux... ça fait trois, quatre ans qu'ils sont tous ensemble, que l'équipe n'a pas trop changée, donc c'est vrai que c'est plus facile pour eux. Ce sera à nous d'être forts, d'être meilleurs qu'eux pour gagner ce match-là.

- L'an dernier, vous aviez perdu contre Nantes alors qu'ils avaient marqué assez vite ? Vous aviez plus de soixante-dix minutes pour, au moins, égaliser. Et là, contre Bordeaux, pour la première fois de la saison, vous gagnez un match où vous êtes mené ? Alors, est-ce que cela traduit toute la différence entre une équipe en mal de confiance l'année dernière et celle de cette année ?

Oui, bien sûr. On voit la différence par rapport à la saison dernière. C'est vrai que là, même si on était menés au score, on a continué à produire notre jeu comme nous le demande l'entraîneur. Et on a eu un peu plus de réussite par la suite, c'est pour ça qu'après... Il fallait juste marquer ce premier but pour qu'on puisse mettre la pression sur l'adversaire et c'est ce qu'on a réussi à faire ouais.

- On a eu d'ailleurs la sensation quand vous avez marqué, quand vous avez simplement égalisé, que vous meniez presque déjà au score. Qu'il était évident que vous alliez gagner.

Ouais, c'est vrai. En plus, quand on a marqué ce but, les supporters se sont encore un peu plus réveillés. Donc, ça motive encore plus les joueurs et derrière, on a réussi à marquer deux buts donc c'est plutôt bien.





- Est-ce que c'est ça, la force de Bielsa, de vous avoir donné confiance, les joueurs comme toi, comme Payet, qui est bien meilleur que l'année dernière ? Est-ce que c'est ça, sa force, vraiment ?

Oui, sa force, c'est qu'il a su dire les bons mots pour exploiter le meilleur de ses joueurs.

- Qu'est-ce que c'est, "les bons mots" ?

Ben les mots, c'est... (rire).

- C'est de l'espagnol ?

Non, muy bien, un poco (rires). Non, c'est qu'il a donné tout simplement sa confiance aux joueurs pour qu'ils fassent des bons matchs le week-end.

- Non mais toi, tu aimes le jeu. Tu aimes la tactique, etc. donc qu'est-ce qu'il a apporté aussi ?

Oui, bien sûr. Après, c'est vrai qu'il y a pas mal de job. C'est un bosseur tactiquement donc on travaille sur plusieurs systèmes. Et c'est en rapport à la façon dont on travaille dans ces domaines-là. Donc c'est enrichissant de pouvoir travailler avec un entraîneur comme ça.

- Concernant le travail avec la vidéo, au départ, au début de la saison, c'était une vraie surprise. Vous aviez ces longues séances. Maintenant que c'est passé, comment on les vit, parce que c'est quand même toujours assez long, non ?

C'est assez long mais on va dire, c'est la routine. Donc maintenant, on s'est habitués, donc maintenant, on sait comment cela se passe les journées, les semaines. Maintenant, c'est plus facile on va dire.

- On ne vient pas sans ses lunettes, c'est ça ?

(rire) (Romao incline la tête)

- Et tu peux nous raconter justement une séance vidéo, comment ça se passe ? Est-ce qu'il a fait des sélections de ... ?

Ca dépend, vous parlez des vidéos personnelles ou collectives ?

- Les deux.

(rire)

- Commençons par celles personnelles.

Non, [les vidéos] personnelles, il va te montrer les actions que tu as pu faire pendant le match et on fait un débrief sur ça, ouais. C'est tout simple.

- Et ça t'a beaucoup appris ?

Ouais, on apprend puisqu'il nous dit ce qu'il fallait faire quand on a fait un mauvais placement, une mauvaise passe. Comment s'améliorer par rapport à ça.





- Est-ce que tu as l'impression que la concurrence est accrue, notamment par rapport au dernier match où il y a eu pas mal de changements et où l'équipe a bien fonctionnée ?

Ouais, bien sûr. C'est vrai qu'il y avait pas mal, de suspendus ou de blessés. Donc il y a eu pas mal de remplacements. Ca veut dire que le groupe vit bien, qu'il y a de la concurrence et que ça fait du bien. C'est que du positif pour l'équipe on va dire.

- Quand tu es amené à reculer dans une défense à trois, dans la défense axiale, est-ce que c'est toi qui prend la décision ou est-ce que ça vient du banc de touche ? Tu peux nous expliquer un petit peu ?

Ouais, ça vient de... On travaille ça la semaine par rapport au jeu de l'équipe adverse. En fonction de leur tactique, c'est là qu'on voit si l'on passe à trois défenseurs ou à deux défenseurs.

- C'est uniquement lié au nombre d'attaquants ?

Ouais, c'est ça.

- D'accord.. donc c'est automatique. Donc si vous voyez qu'ils sont deux...

Voilà, c'est ça.

- Est-ce que le fait de jouer justement avec ce schéma de marquage individuel, cela a changé ta manière de regarder les matchs quand tu es chez toi ? Quand tu regardes une équipe, tu te dis de suite, "tiens, si je suis amené à jouer, c'est lui que je vais devoir marquer tout le match" ?

Ouais, bien sûr, par rapport aux consignes de l'entraîneur. Donc forcément, quand on regarde un match contre un adversaire, on voit ou on essaye de regarder la zone des joueurs que l'on va sûrement marquer.

- Et le passage en plein match, d'une défense à plat à quatre ou à une défense à trois défenseurs centraux, on sent que c'est toujours un peu compliqué. Il y a toujours un moment de flottement. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour améliorer ça ?

C'est vrai que des fois, il y a un petit temps d'adaptation on va dire. C'est sûr que ce n'est pas évident. Mais bon, c'est vrai qu'on travaille beaucoup à l'entraînement donc je pense qu'avec les joueurs qui vont arriver, un peu plus de travail, ce sera plus fluide durant les matchs.

- Quand tu dis les joueurs qui vont arriver, tu parles de ceux qui vont arriver, tu parles de ceux qui reviennent ou du mercato ?

Non (rire). Non, mercato (rire), là j'en sais rien. Non, je parle des joueurs qui sont en suspension ou blessés.

- Justement, ta suspension, tu t'en serais certainement passé, mais est-ce que cela t'a un peu régénéré ? Parce que finalement les cartons que tu as pris, tu les a pris à la chaîne. C'est peut-être le signe que tu avais besoin de souffler finalement ?

Peut-être... J'ai pris des cartons sur ma première faute à chaque fois. Mais bon, après cela fait partie du jeu. Peut-être que je devais souffler, c'est comme ça..., c'est le destin on va dire.





- Est-ce que la méthode de Marcelo Bielsa, elle est fatigante ? Il y a des joueurs qui, parfois physiquement, accusent le coup. Très franchement ? On voit que c'est vraiment positif en termes de résultat et tout, mais est-ce que c'est dur physiquement ?

Non, c'est sûr, ça demande beaucoup d'efforts de toute l'équipe. Donc on défend, on attaque ensemble, c'est sûr que ça demande pas mal d'efforts. Après, c'est vrai qu'on peut ressentir de la fatigue mais bon, quand on voit les résultats qu'on a, on se plaint pas d'être fatigués après un match ou pendant le match.

- On a l'impression quand même que ce système-là qui vous demande beaucoup d'investissement mental et physique, il est très lié aux résultats ? Tu n'as pas peur qu'en cas de mauvaise série, cela retombe, cette implication mentale dans le jeu ?

Ouais, c'est possible. C'est vrai que là, on a des bons résultats donc c'est plus facile d'enchaîner et de faire les efforts. Après, si cela arrive qu'on ait pas de bons résultats, peut-être on va se poser des questions, mais je ne pense pas parce qu'on voit les résultats qu'on a. C'est plutôt bénéfique. Donc même si, à un moment donné, on n'a pas les résultats, on continuera toujours de la même façon.

- Ca vous a convaincu quoi !

Ben oui !

- Vous êtes tous convaincus que c'est la bonne méthode ?

Oui, par rapport déjà à la préparation, par rapport au début de saison que l'on fait, on voit que cela paye donc forcément, on est convaincus de sa méthode.

- Donc tu parles espagnol un peu ?

(rire) Un peu (rire). On essaye.

- Vous allez plus vite que Marcelo en français parce qu'il nous a pas encore parlé en français.

Non, bientôt je pense.

- Ca va venir ?

Ouais.

- Il vous sort quelques phrases ?

(sourire) Non, quelques mots on va dire.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

26 Fév 2015, 15:05

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 26/11/2014, OM-FC Nantes Atlantique, 15e journée de championnat de Ligue 1.





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- Monsieur Bielsa, juste pour savoir un petit peu comment le groupe se trouve avant la réception de Nantes, est-ce qu'on aura plusieurs retours dans l'effectif pour le match ?

Le groupe va bien. Il n'y pas de nouvelles particulières à vous communiquer à ce propos. Romao, Nkoulou, Morel, Alessandrini sont en condition de reprendre le jeu, Ayew non. Et je n'ai pas encore décidé le onze de départ.

- Vous avez des soucis pour constituer votre défense avec le retour de Romao, Nkoulou et Morel, alors que les trois joueurs qui étaient sur la pelouse dimanche ont rempli leur contrat ?

Oubliez ceux qui sont en train de revenir serait avoir une mauvaise mémoire, et ne pas valoriser ceux qui ont occupé ces postes serait avoir un mauvais regard sur eux et serait injuste.

- Donc, comment vous allez faire ? (rires)

Justement, comme je n'ai pas décidé quelle allait être la formation, je ne peux m'exprimer sur la décision que je vais prendre. Mais n'importe quelle décision que je vais prendre, sera à la fois une bonne et une mauvaise décision.

- Vendredi, vous nous disiez que vous préfériez être dans la peau du chasseur, à savoir deuxième plutôt que premier. Vous confirmez cette vision des choses avec cette position de leader retrouvée aujourd'hui ?

Pour les médias, chaque match a besoin d'un certain regard. Et pour moi, j'ai le même regard sur chaque match. A chaque fois qu'il y a un match, indépendamment de la position que nous avons et indépendamment de la planification de la chronologie des matchs, ma position est à chaque fois d'aller chercher la victoire, et cette position prévaut sur toutes les autres.




- Quel regard portez-vous sur cette équipe de Nantes en sachant qu'ils ont la meilleure défense ?

Justement, c'est une équipe difficile à battre, qui défend très bien, avec un sens de la contre-attaque très affûté, et une manière très particulière de gérer leurs mauvais moments dans les matchs.

- C'est-à-dire, qu'est-ce que cela a de spécial ?

C'est une équipe qui sait jouer dans sa propre moitié de terrain, qui est à l'aise pour défendre près de son gardien. Ils arrivent très bien à profiter des coups de pied arrêtés. Ils ont un jeu sur les ailes très développé. Ils arrivent à passer de leur position défensive à leur position offensive avec beaucoup de rapidité. Et avec un cheminement du ballon très entrelacé, ce qui leur permet une certaine aisance dans leur jeu de passes. Et ils n'ont pas besoin de beaucoup de passes pour s'approcher du but adverse.

- Au contraire, c'est le type d'équipe qui peut le mieux gêné la tactique de l'Olympique de Marseille.

Pour nous, les matchs sont tous les mêmes sur le plan tactique. Penser que ce qui nous pose difficulté, c'est la réduction des espaces pour attaquer, et des espaces qui s'agrandissent pour défendre, cela reviendrait à dire que tous les matchs sont compliqués pour nous. Car, sous cet angle, tous les matchs sont identiques. Parce que notre objectif est que l'équipe adverse joue dans son propre camp. Et cela nous oblige à défendre dans des espaces très grands et à attaquer dans des espaces réduits. Et nous, on recherche une situation telle que celle-ci et non une situation qui en différerait. Mais cela ne veut pas dire qu'on arrive à bien résoudre ce problème à chaque fois.

- Quand on revoit le match contre Bordeaux, l'équipe bordelaise a laissée beaucoup d'espaces et beaucoup de liberté à Dimitri Payet, est-ce que dans cette approche-là, c'est un cadeau inespéré ?

Moi, je n'ai pas vu la même chose. Dans le secteur du jeu où évoluait Dimitri Payet, c'était l'endroit où il y avait le plus d'adversaires. Lui jouait en face de la surface adverse. Et dans ce secteur, il y avait les trois défenseurs centraux et leurs deux numéros six. Et après, quand le schéma tactique a changé, au lieu d'avoir cinq joueurs face à lui, il en avait quatre.

- En France, on a coutume de dire qu'il est très difficile de gagner deux matchs à domicile d'affilée. Est-ce que c'est le cas aussi en Argentine, et cela peut-t-il se présenter aussi en Espagne ? Quels sont les remèdes pour gagner deux fois consécutivement ?

Je ne connais pas de référence en Espagne et en Argentine à un tel proverbe. Et même si cela va paraître comme une réponse simplifiée, jouer mieux que l'adversaire et trouver un enthousiasme maximal pour pouvoir le faire sont les chemins les plus directs pour réussir cela.





- Gignac et Batshuayi sont enfin arrivés à être efficaces ensemble dimanche soir. Est-ce que cela peut être une solution pour faire sauter le verrou nantais vendredi ?

C'est une possibilité. De toutes manières, je ne crois pas que ce soit l'association de ces deux joueurs qui ait fait sauter le verrou bordelais. Les deux joueurs ont apporté beaucoup de choses pour qu'on arrive à l'emporter, mais le but de Gignac a été un coup de pied arrêté et le but de Batshuayi a été une contre-attaque avec beaucoup de joueurs adverses qui étaient dans notre camp.

Mais oui, je crois qu'en ayant deux joueurs de ce niveau, il faut trouver la manière de pouvoir en profiter. La difficulté serait qu'il faudrait faire sortir un de ces deux joueurs de sa position naturelle, et celui que j'enlèverais de sa position naturelle, jouera moins bien que lorsqu'il le fait dans sa position habituelle.

Quand deux numéros 9 jouent ensemble, il y en a un des deux qui descend ou va sur les côtés, pour ne pas être deux au même endroit. Celui qui va descendre ou aller sur les côtés va moins bien jouer, parce que sa meilleure position sera au milieu de l'attaque et près du but adverse.

Mais dans certaines occasions, un des deux qui joue moins bien, par son association ou en jouant avec son coéquipier numéro 9, améliore le rendement de l'équipe.

La difficulté est de trouver une commodité pour celui qui fait des concessions et abandonne son poste.

- Et pour vous, cette hypothèse peut être possible en début de rencontre ou est-ce seulement possible en fin de match ?

Non, c'est possible en débutant le match.

- C'est vraiment une réflexion que vous menez actuellement ?

Non, cela fait quinze ans que je réfléchis à ce sujet, d'associer deux numéros 9. C'est une réflexion que j'ai entamé quand j'avais Batistuta et Crespo sous mes ordres. N'importe quel Argentin vous parlera très mal de moi à ce sujet.

- Est-ce que c'était le principal traumatisme du Mondial 2002 et de la préparation à ce Mondial ?

Non, ce n'était pas un traumatisme, mais cela a été un choix.

- Vous avez répété tout à l'heure qu'à chaque match, vous jouiez pour gagner, et cela se voit ! Quand vous n'avez pas gagné, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Mais pour la première fois, l'OM a gagné après avoir été mené au score en championnat. Est-ce une marque de progrès de la part de l'équipe et est-ce que cela va augmenter sa confiance ?

Le renversement du score doit se produire durant plusieurs matchs pour que cela devienne une qualité réelle d'une équipe. Je me réfère surtout à ce que cela devienne une caractéristique de l'équipe. De toutes manières, réussir à remonter au score est toujours réconfortant et, encore plus, quand cela est mérité.

- Je reviens sur l'hypothèse ou la possibilité d'associer Michy [Batshuayi] et Gignac. Est-ce que l'état de forme de Thauvin, pas à 100 %, vous amène à réfléchir à cela, car on a l'impression que Thauvin n'est pas encore à son meilleur niveau ?

Je pense déjà que Thauvin est à 100 %. C'est un joueur avec une générosité qui n'a pas de comparaison. Pour moi, c'est un joueur très important.

Le problème de jouer avec deux numéros 9 n'est pas de positionner les deux ensemble, mais plutôt de décider quels aspects du jeu doivent être mis entre parenthèses en alignant deux numéros 9. Si vous mettez deux numéros 9 sans un milieu créatif, vous enlevez une personne qui les approvisionne en passes décisives. Celui qui donne les passes en profondeur, dans la verticalité. Et si pour mettre deux numéros 9, j'enlève un des deux ailiers, la présence de deux personnes dans la surface amène le besoin d'être approvisionné en ballon par les côtés. Et si je garde les deux ailiers et le milieu offensif, à ce moment-là, il faudrait enlever un joueur du secteur défensif de l'équipe.

Donc ce n'est pas une décision simple à prendre, surtout pour ceux qui réfléchissent normalement. Il y a une définition qui dit la chose suivante : Ne soyez pas paralysé du fait d'un excès de réflexion.

- Et donc là, vous êtes au point de la réflexion ou de la paralysie ? (rires puis silence) ... Excusez-moi, et donc laisser simplement deux latéraux sur les côtés, c'est une option ?

Si vous alignez deux latéraux, vous aurez beaucoup moins de centres que si vous alignez un latéral et un ailier. Si vous alignez seulement deux arrières latéraux et non deux ailiers après toute cette recherche théorique, vous vous demanderez alors pourquoi ne sont pas alignés deux ailiers aussi.

- Il faut jouer à douze.

C'est sûr, c'est sûr (rires). C'est une bonne réponse. Donc le pouvoir des médias, qui est très très important, pourrait justement arriver à cela.





- Quel regard portez-vous sur Lionel Messi et sur sa dernière performance qui le fait rentrer encore un peu plus dans l'histoire de ce sport ?

Tout ce que fait Messi est admirable et son dernier fait d'armes le confirme.

- Pour la défense, est-ce que Nkoulou est un titulaire indiscutable pour vous, et le choix se fera-t-il entre Fanni et Morel par exemple ?

Nkoulou est un titulaire indiscutable. Morel aussi. Et Fanni aussi. Parce qu'ils ont vérifié cela par leur passé, et par leurs derniers matchs. Mais la compétition est suffisamment longue pour que tout le monde ait le temps d'apporter ce qu'il est capable.

- Donc il va falloir jouer à treize !

Mais regardez, comme c'est injuste d'être défenseur. La polémique que créé l'absence de deux numéros 9, cette même polémique n'existe pas pour jouer avec trois défenseurs centraux. Pourtant ce serait la solution.

- Hélène Foxonet : Et bien si vous enlevez un milieu défensif, si peut-être ?

Donc la polémique se reporterait sur le fait qu'on devrait faire jouer Romao, Lemina ou Imbula. Donc on fait tous avec cela.

- D'une manière générale, est-ce que vous êtes satisfait justement de cette concurrence accrue puisque, pendant longtemps, vous aviez aligné le même onze de départ ? Mais là, lors du dernier match notamment, les changements ont été concluants.

C'est une réflexion faite en ayant assez peu de mémoire. Parce qu'il y a trois jours, il aurait été impossible de faire une question avec ce contenu. Le moment d'excès de solutions que vous évoquez n'existait pas il y a trois jours.

- Et aujourd'hui ?

Un effectif s'évalue pour trente-huit matchs. On ne peut pas faire l'évaluation le jour où il y a trop de joueurs ou bien, le jour où il n'y en a pas assez. La question inévitablement se rapporte au fait qu'au début de l'année, j'ai décrit mon groupe comme insuffisant quantitativement. Et aujourd'hui, cet effectif paraît excessif. Mais si j'avais fait cette analyse il y a trois jours, sa conclusion serait exactement son contraire.





- Il y a plusieurs journées, vous nous disiez qu'il était trop tôt pour parler de titre ou d'être un candidat au titre. Vous nous disiez que si l'on regardait les cinq championnats majeurs, peu d'équipes qui étaient en tête à ce moment-là étaient championnes à la fin. Est-ce que votre réflexion a évoluée, parce qu'au soir de la quatorzième journée, trois équipes qui étaient en tête l'année dernière sur les cinq championnats, ont été championnes ?

Les équations mathématiques qui se font sur ce sujet et durant beaucoup de temps, la pratique fait qu'elles ne se vérifient pas. Au sens où, en très peu de temps, on a perdu six points sur le second du championnat. Donc on peut dire qu'à la quatorzième journée, on entend conserver la tête du championnat et c'est ambitieux. Ou bien on peut aussi dire qu'en trois semaines, on a perdu six points.

Ces deux théories ont une logique d'importance, donc la chose que l'on peut conseiller, c'est de laisser le championnat se dérouler normalement, sans faire de conclusions dont on pourrait être sûr et certain.

- Romain Canuti : Ce n'est pas une question sur l'OM, c'est plus pour ma curiosité. On a évoqué la sélection argentine tout à l'heure. Que s'est-il avec Fernando Redondo ?

Quand ?

- Quand vous étiez à la tête de la sélection argentine ?

Et bien, il a joué un certain temps et ensuite, il a arrêté de jouer. (rires de la salle)

- Bernard Laporte, le manager du RCT, devrait ou va venir vous voir. Quel est l'objet de cette rencontre ?

Aujourd'hui ?

- Normalement, c'était annoncé.

Le fait que je ne le sache pas pourrait être pris comme un manque de courtoisie de ma part, ce qui n'est pas vraiment pas le cas. Moi, j'ai une profonde admiration pour le rugby en tant que sport, et cela est fondé sur les valeurs du rugby pour pouvoir se jouer.

On ne peut pas jouer au rugby sans être généreux, solidaire et vaillant. Et les leaders qui véhiculent ces valeurs-là ont toujours fait croître en moi une admiration et une curiosité pour apprendre d'eux.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

26 Fév 2015, 15:43

Saison 2014-2015. Conférence de Jérémy Morel le 01/12/2014, FC Lorient-OM, 16e journée de championnat de Ligue 1.



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- Jérémy, est-ce qu'on peut faire un petit point sur ton état de forme. Tu étais blessé, tu es revenu. Là, tu es à 100 % ?, il ne te manque plus que le rythme des matchs ?

Exactement, pas besoin d'en dire plus.

- Michel Aliaga : On préférerait que ce soit toi qui le dise (rire), ça nous aiderait du coup.
- Hélène Foxonet : Tu avais quoi exactement, précisément ?

Non, le choc que j'ai reçu à Lyon, en fait j'ai été ouvert un petit peu au niveau de la cheville et avec un petit os qui a cassé, donc forcément, il faut un peu de temps avec que cela puisse se remettre. Jusqu'à présent, j'avais encore des petites douleurs et là, maintenant, c'est bon.

- Tu as continué un moment pourtant après le choc, tu n'es pas sorti tout de suite ?

Ouais, parce qu'en fait, sur l'impact... j'ai senti l'impact mais je n'avais pas forcément mal. Mais, au fur et à mesure, je ne pouvais plus poser le pied par terre donc je me suis dit, bon, ce n'est plus faisable.

- Ca rappelle un peu ce que tu avais connu lors de ta première saison, où tu avais comme ça une blessure, et tu avais continué à jouer. Est-ce que tu as, entre guillemets, tiré les leçons de cet épisode-là en te disant "non, non, là, il faut que je stoppe" ?

Non, là j'ai stoppé parce que je pouvais plus (sourire). C'est toujours pareil (rire).





- Depuis, Rod Fanni revient en forme. Est-ce que ta place est menacée, ou est-ce que tu sais qu'il va y avoir un roulement ? Est-ce que tu sais comment va être gérée cette concurrence avec Fanni ?

Je pense qu'il n'y a pas que Rod. Après, on est pusieurs à ce poste-là. Il y a des blessés, des suspendus. Et quand le coach a besoin d'aligner une équipe, il fait ses choix. Il y a forcément des retours. Après, c'est toujours bien, c'est toujours mieux de pouvoir compter sur tout le monde. Quand on a vu les performances, que ce soit de Rod ou de Baptiste, sur les derniers matchs, bon, c'est quand même beaucoup plus rassurant pour le coach et aussi pour nous en tant que joueurs, de voir que, même quand il manque des joueurs, il y ait du monde derrière pour les remplacer.

- Est-ce que tu as l'impression aujourd'hui que ce poste de défenseur central, c'est ton poste ?

Oui, c'est mon poste. C'est mon poste. Comme latéral (sourire). Non, je me sens bien dans les deux postes donc voilà, moi maintenant, tant que le coach... si demain, il me dit "tu vas jouer attaquant", et bien j'irais jouer attaquant.

- Et est-ce qu'avec Bielsa, on se dit que cela va être plus compliqué d'être titulaire au sens où on a vu comment il a procédé depuis le début de saison, est-ce que tu te dis que cela va être plus difficile de revenir dans le onze de départ ?

Je me suis pas posé la question. C'est le coach qui fait ses choix, après nous, on est là aux entraînements pour essayer de montrer qu'on est bien, qu'on revient en forme. Donc après, bon... ce n'est plus à moi d'en juger.

- Et puis, est-ce que c'est sympa que Fanni, après le début de saison qu'il ait eu, soit de retour en grâce ?

Ouais, non, c'est sûr que cela lui fait forcément du bien. Même nous, on est contents que cela se passe comme ça, parce que ce n'était pas forcément l'idéal pour lui pour débuter la saison. Il a su faire le dos rond, ne rien dire aussi, et puis, il a tout simplement prouvé sur le terrain de quoi il était capable.





- Tu dis que défenseur central, oui, c'est ton poste, comme latéral, et que tu serais prêt à jouer attaquant même si on te le demandait. Mais concrètement, avant le début de saison, est-ce que tu t'attendais à être autant sollicité à ce poste-là, et surtout est-ce que tu pensais être apte à tenir ce poste aussi durablement ?

Disons que j'ai fait quelques matchs comme ça à Lorient, en défenseur central. Le poste, déjà, me plaisait plutôt bien. Après, peut-être pas forcément dans la durée. Je pensais peut-être pas durer autant. Maintenant, si le coach décide de me laisser à ce poste-là, c'est que cela doit lui convenir aussi.

- Tu prends du plaisir ? Parce que sur le côté, tu es quand même plus sollicité pour participer au jeu.

Oui, c'est vrai qu'on a un peu plus d'apport, en tout cas offensif. Maintenant, le fait d'être dans l'axe, derrière, on a quand même le jeu devant nous. Et puis, on est quand même plus au coeur du jeu donc bon... Ce sont deux postes totalement différents mais qui sont agréables quand même.

- Quel regard tu portes sur l'évolution de l'équipe depuis ton absence ?

Bien, bien. Même si on a perdu au Parc. Je pense qu'on ne mérite pas de perdre. Après, on a su réagir à domicile aussi. Non, non, en tout cas les joueurs qui ont joué sur ces matchs ont su répondre présent.

- Est-ce que tu as le sentiment que l'ambition grandit au sein du groupe ?

Ben, c'est toujours mieux pour un coach de pouvoir compter sur tout le monde. Jusqu'à présent, à chaque fois qu'il a fait appel à un joueur, cela a marché, donc ça veut dire que l'émulation au sein même du groupe marche et tout le monde tire dans le même sens.

- Mais est-ce que l'ambition grandit aussi ?

On est premiers, on est encore premiers et j'espère qu'on restera premiers mardi. Oui, l'ambition, au début de saison, il n'y avait rien de vraiment établi au départ. Maintenant, on est premiers, on ne va pas se cacher. Notre but, c'est d'y rester.

- Et vous avez un rythme de points qui fait que vous pouvez prétendre à ce qu'il y a de plus haut au niveau du classement.

Oui, c'est les résultats qu'on arrive à avoir, notamment à domicile. Maintenant, on sait que ça va être dur parce qu'il reste encore pas mal de matchs. Maintenant, avec ce qu'on a su démontrer jusqu'à présent, il y a vraiment une force collective qui s'est montrée.





- Pour parler de Lorient, qui est un club que tu connais bien, il y a eu le départ de [Christian] Gourcuff. Comment toi, tu as apprécié cette révolution là-bas, j'imagine, que tu as du suivre ?

Oui oui, forcément. Après, comme dans tous les clubs, il y a des pages qui se tournent. Celle-là en fait partie, en tout cas pour le FC Lorient. Donc voilà, un petit peu surpris. Maintenant, je ne connais pas les faits exacts. Après, le coach a pris la décision de partir. Il y a Sylvain Ripoll qui est là-bas depuis un certain nombre d'années aussi et il connaît bien la maison.

- C'est un club auquel tu es attaché. Est-ce que tu as peur de les voir reléguer en fin de saison ? Ils ont perdu quand même beaucoup d'éléments, c'est très difficile. Est-ce que tu regardes un peu leurs résultats de loin avec une petite inquiétude ?

Non, je regarde forcément leurs résultats. Après, quand on les voit frôler un petit peu avec la zone de relégation, ça ne fait pas plaisir parce qu'on connaît un petit peu tout le monde là-bas. On espère qu'ils arriveront en tout cas à rester en Ligue 1 cette année. Je ne me fais pas trop de soucis quand même.

- A quel genre de matchs tu t'attends ? Vous avez peu réussi ces dernières saisons à Lorient. Est-ce qu'il y a une manière de les prendre, en général là-bas, le synthétique ? Tu peux nous parler un peu de comment il faut jouer là-bas pour les battre ?

(Rire) Je pense que le coach, lui, va pas changer sa façon de jouer. On va aller là-bas en essayant d'aller les presser le plus haut possible, en les harcelant le plus possible aussi. Voilà, c'est ce qui fait notre force aujourd'hui, c'est de constamment harceler l'adversaire. Donc vu que ça marche, pourquoi s'arrêter là ?

- Si tu es dans le groupe demain, tu vas retrouver un de tes anciens partenaires notamment, Jordan Ayew. Quel est le souvenir que tu gardes de lui ?

Un bon souvenir. Après, ce n'est pas une personne qui s'extériorise beaucoup. Maintenant, c'est quand même une personne dont on sent qu'il a besoin de se sentir en confiance par rapport au coach, par rapport au groupe. A mon avis, c'est ce qu'il a réussi à trouver en tout cas à Lorient.

- Est-ce qu'il y a une manière de défendre sur lui en particulier ?

Non, non. Je ne vais pas regarder réellement qui j'ai en face de moi, je vais défendre comme je sais le faire et comme le coach me demande de le faire.

- Très souvent, il y a des joueurs qui étaient en difficulté en Ligue 1 qui, justement, à Lorient, se sont relancés ou ont lancés leur carrière. Est-ce que c'est simple de s'y adapter ? Les échecs sont rares ?

Des échecs, il y en a quand même. Après, le style de jeu, le groupe, l'environnement qu'il peut y avoir aussi là-bas, en tout cas, tout est fait pour pouvoir réussir. Notamment pour Jordan. Je pense que là-bas, aujourd'hui, il s'épanouit. Cela montre bien, ce n'est pas parce qu'il a eu du mal à Marseille qu'il était forcément condamné. Je pense que le style de jeu là-bas lui convient vraiment bien.

- Pourtant, les supporters sont pas forcément tendres avec lui. Ils aiment bien le jeu en mouvement. C'est dans les gènes de Lorient. Lui a peut-être plus tendance à garder le ballon.

Oui, mais après, c'est aussi son style de jeu. Maintenant, il vient d'arriver aussi donc ce n'est pas forcément évident pour lui de s'adapter. Après, je pense qu'ils ont aussi besoin de quelqu'un qui garde le ballon devant. Ils ont quand même perdu pas mal de joueurs et surtout importants. Lui maintenant a la lourde tâche de combler ces absences-là.





- Hélène Foxonet : Tu connais Ripoll toi, tu as joué avec, non ?

Non, je n'ai pas eu cette chance là (rire). Trop jeune.

(- Hélène Foxonet : Je te voyais plus vieux.)

- C'est vrai qu'il [Sylvain Ripoll] incarne la continuité.

Oui, oui, c'est pour ça que pour moi, c'est une page qui se tourne mais maintenant, derrière, la relève, elle est similaire. Il a toujours été quand même dans les pas de Christian Gourcuff. De toutes façons, on le voit, dans la manière de jouer, il n'y a rien... il n'y a pas forcément de changement. Après, lui va apporter une nouvelle touche parce que cela reste une autre personne mais le style de jeu restera le même.

- Jérémy, Lorient vient d'enchaîner deux succès consécutifs. C'est la première fois que cela leur arrive cette saison. Est-ce que ce n'est pas finalement le plus mauvais moment pour les prendre ?

Peut-être, peut-être. Après, nous, on est aussi dans une bonne spirale. On va aller là-bas en jouant notre football. De toutes façons après, on fera les comptes à la fin mais en règle générale, à chaque fois qu'on a fait le nécessaire, c'est toujours passé.

- Cela fait quand même longtemps que vous n'avez pas gagné à l'extérieur. Depuis que tu ne finis pas les matchs...

Ouais c'est... on a eu des gros matchs aussi, donc faut... (il coupe) C'est vrai que beaucoup nous ont vu... A chaque fois, quand on a perdu contre Lyon, contre Paris, on nous disait aussi, qu'on n'arrive pas à faire face contre les grosses écuries. Maintenant, je ne pense pas que les défaites étaient méritées non plus à chaque fois donc voilà. En tout cas, cela fera partie du match de se relancer là-bas parce qu'on reste sur deux défaites à l'extérieur.

- Tu te dis que, vu de ta place, tu vois bien le jeu, c'est bien ouvert. Est-ce qu'avec la débauche d'énergie que vous donnez, le pressing, la possession de balle, le fait de jouer une équipe qui joue au ballon, puisque Lorient est quand même, on l'a vu contre le Paris Saint-Germain, une équipe qui ne regarde pas l'adversaire et qui joue toujours son jeu, peut vous préférer peut-être ?

Oui, oui et non. Après, c'est sûr que quand une équipe comme ça... (il coupe) Et nous, on aime pas forcément courir derrière. Parce que c'est vrai qu'avec la débauche d'énergie qu'on y met, forcément, cela laisse des traces à un moment donné. Maintenant, le but, c'est d'essayer de les harceler le plus possible pour récupérer le plus vite possible le ballon.




- Est-ce que tu es heureux cette année ? C'est ta meilleure année à l'OM pour l'instant ?

J'ai toujours été heureux (rire). Disons que ça se passe mieux cette année, les résultats aussi donc, pour le moment en tout cas, on savoure.

- On parlait de Fanni, qui a été écarté et qui est revenu. Il y en a un qui a été écarté et qui n'est pas revenu, c'est Cheyrou, quelqu'un avec qui tu étais proche dans le vestiaire. Comment ça s'est terminé avec l'OM ? Est-ce que vous vous êtes appellé, vous vous êtes vu depuis ? Est-ce qu'il te manque dans le vestiaire ?

Ouais, c'est pour cela que je vais chez lui (rire) ! Il me manque tellement dans le vestiaire que (rire)... Non, non, ben forcément, je garde, on reste en contacts quand même car c'est quelqu'un que j'apprécie. Maintenant, pour lui aussi, c'est une page qui se tourne, et puis, en tout cas, je lui souhaite plein de bonnes choses pour la suite.

- Jérémy, il y a un joueur qui avait été un peu critiqué la saison dernière et qui est en pleine réussite, c'est Payet. Toi, étant derrière lui, tu vois un petit peu le jeu différemment. Est-ce que, c'est quoi, c'est dû uniquement à lui, est-ce que c'est le système de jeu qui fait qu'il y a énormément de possibilités donc qu'il peut multiplier les passes décisives ? Comment tu juges sa "métamorphose" ?

Non, mais je pense que c'est un petit peu à l'image de tout le monde et de l'équipe. Si lui se sent bien, c'est que nous, derrière, on fait aussi le nécessaire pour qu'il puisse jouer et être dans les meilleures conditions et lui fait aussi le nécessaire pour que nous, derrière, on le soit aussi. Donc bon, c'est donnant-donnant. Tout le monde y trouve son compte. Comme je dis, quand tout le monde tire dans le même sens, c'est aussi plus facile pour tout le monde de s'exprimer, notamment comme Dimitri, Florian, des joueurs qui ont des capacités techniques bien élevés. C'est quand même bien plus sympa de les voir en confiance.

- Est-ce que ce n'est pas aussi... tu as connu ça, André-Pierre Gignac a connu ça, bien d'autres ont connu ça, le fait qu'il a déjà une année à l'OM derrière lui, et que c'est quand même un petit peu plus simple quand on connaît mieux la maison, l'environnement ?

Oui, c'est toujours plus facile. Après avoir eu une saison derrière, on sait maintenant à quoi s'attendre. Sachant que la saison dernière a été moyenne donc bon, on n'a peut-être pas forcément envie de réitérer les mêmes erreurs. Donc forcément, on donne un petit peu plus.





- Une petite question sur Paris. Est-ce que vous avez l'impression qu'en ce moment, vous jouez réellement mieux qu'eux ? Que vous avez une force de caractère supérieure à eux ? Je fais allusion au match qu'ils ont fait samedi, où dans la seconde période, il y a quand même des moments qui étaient assez hallucinants.

Honnêtement, le seul match que j'ai regardé de Paris, c'était contre Marseille. En tout cas, de ce que je peux lire ou entendre, c'est vrai qu'ils ne jouent pas forcément bien. En attendant, ils sont toujours derrière nous à un petit point. Donc, nous, on joue bien. On prend les points aussi mais on n'a qu'une longueur d'avance sur eux. On fera les comptes à la fin. C'est quand même mieux pour l'équipe, pour les supporters, de voir une équipe qui joue mieux.

- Tu ne te fais pas d'illusion, tu te dis que c'est une machine qui va se mettre en route au fur et à mesure que la saison va avancer ?

Ben, je ne sais pas. Depuis le début de saison, on nous dit que c'est une machine qui va se mettre en route et tout ça... On attend. Maintenant, je pense qu'il y a la Ligue des champions qui va arriver, il y a les huitièmes qui vont se profiler. Là, on va vraiment voir le vrai visage. Maintenant, avec les joueurs qu'ils ont, forcément, on connaît la qualité de cette équipe. On a vu ce qu'ils pouvaient montrer l'année dernière, donc ça reste quand même une grosse équipe.

- Vous avez beau dire que vous ne vous y intéressez pas. En réalité, ce bras de fer, il vous plaît bien quand même ?

Il plaît plus aux journalistes qu'à nous.

- Ouais... bon.
- Vous êtes mieux là que cinquième quand même ?


Pour nous, oui, mais on n'en fait pas une fixation. C'est toujours mieux de les voir derrière, ça c'est sûr. Maintenant, voilà, on connaît la rivalité qu'il peut y avoir entre les deux clubs. On est au courant de cela, donc, de temps en temps, on essaye d'en jouer un petit peu aussi.

- Puisque tu l'as évoqué, quel peut être l'impact de la Ligue des champions sur le groupe parisien et comment tu envisages la prochaine rencontre contre le Barça ?

C'est vrai que la prochaine rencontre contre le Barça, j'ai hâte de la voir. Parce que c'est vrai qu'au match aller, ils avaient fait un très bon match au Parc. Maintenant, on verra là-bas. Ils vont quand même jouer la première ou la deuxième place, ce qui n'est quand même pas négligeable. On attend de voir. Ce n'est que les matchs qui pourront nous dire ce qu'il se passera.

- Est-ce que tu as l'impression qu'ils sont quand même plus intéressés par la Ligue des champions ?

Oui, je pense oui. Inconsciemment. Même s'ils veulent bien faire. Je pense qu'aujourd'hui, vu que l'année dernière, ils sont passés peut-être pas très loin de quelque chose en Ligue des champions, ils sont peut-être plus axés sur la Ligue des champions. Donc on verra bien.




- Comment tu apprécies le fait d'être redécouvert comme un joueur de niveau suffisant après avoir été critiqué pendant trois ans ? Est-ce que tu as beaucoup de recul par rapport à ça ?

En fait, j'ai autant de recul quand cela se passe bien que quand ça se passe mal. Parce que je pense que ce n'est pas forcément bien de se voir sur des marches trop hautes non plus donc c'est hyper important de rester les pieds sur terre aussi. C'est ce qui nous permet aujourd'hui de pouvoir rester à un niveau correct. Et le coach est là aussi pour nous rappeler constamment que c'est bien ce qu'on fait, mais qu'on n'a fait que quinze matchs.

- Qu'est-ce qu'il t'a apporté à toi précisément sur un plan tactique, technique ? Un élément, par exemple, de placement ?

Non, ce qu'il a apporté, pour moi, en tout cas, c'est beaucoup sur le harcèlement du porteur. C'est-à-dire que dès qu'il y a un joueur qui est libre et légèrement devant nous, avant, on avait plus tendance à reculer, et c'était aux milieux de venir le prendre. Alors que là, c'est plutôt le contraire, il nous demande de sortir dessus et de pousser les milieux pour justement essayer d'harceler au maximum l'équipe. Donc c'est vrai que de ce côté-là, on a pas mal évolué.

- Et là, tu parles même collectivement ou tu parles du marquage individuel qui fait que vous devez prendre le gars plus près en gros ?

Disons qu'à partir du moment où il est dans notre zone, là c'est un marquage individuel. Et puis, on le prend, on ne le lâche plus. Après, s'il a tendance à s'excentrer un petit peu, là, maintenant, il nous a demandé dans un deuxième temps de lâcher le marquage et de faire passer le mec.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

26 Fév 2015, 16:10

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 01/12/2014, FC Lorient-OM, 16e journée de championnat de Ligue 1.





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- Vous pouvez nous donner l'équipe comme avant chaque match ?

Dans ce cas, je n'ai pas encore bien défini quelle sera l'équipe qui débutera.

- Il y a des incertains qui pourraient ne pas tenir leurs places ?

Non non non, ceci est lié aux trois matchs que nous avons disputé dans une courte période. On attend l'entraînement de ce soir pour confirmer l'état de forme de certains joueurs.

- Mais où en sont Ayew et Alessandrini ?

Ces deux joueurs-là sont indisponibles pour le match de demain.

- D'habitude, on a vu en début de saison, quand vous gagniez, vous gardiez la même équipe, même s'il y avait des matchs rapprochés. Donc, qu'est-ce qui vous ferez changer d'avis là, c'est parce qu'on est plutôt après quelques mois ?

Il n'y a pas de raison ponctuelle. Je vais voir si oui ou non je vais faire des changements qui seraient nécessaires. La référence que vous donnez, c'est s'il n'y avait pas de changements pour une équipe qui l'emporte ?

- Hélène Foxonet : Pendant mettons... un moment, au début, je ne me souviens plus de la série, vous ne changiez jamais le onze titulaire. Etait-ce un principe que vous appliquiez ou non ?

C'est parce que dans cette série de matchs gagnés, il n'y a ni blessures ni joueurs suspendus. Après, nous avons eu des suspendus et des blessés. Et cela altère le fait de pouvoir aligner la même équipe. De toutes manières, ce qui me détermine dans ma prise de décision, c'est l'état de forme des joueurs et les besoins de chaque match.

- Mais, par exemple, sur un cas comme Morel, qui était sorti sur blessure, et qui aurait pu revenir aujourd'hui, et prenant en compte le fait que Fanni est très bon, est-ce que vous tenez compte de facteurs psychologiques pour les faire jouer en alternance ?

Il y a beaucoup de choses que je prends en compte au moment d'établir ce onze. Et je n'utilise pas toujours les mêmes critères selon les cas, de même que je n'utilise pas toujours tous les critères. Dans ces critères, il y a l'état de forme, le fait de bien enchaîner les matchs, les différents postes occupés par un joueur, le fait de pouvoir jouer avec un même onze de départ, dans différents schémas tactiques. Mais aussi le fait de prévoir des changements si besoin de changer le schéma tactique en cours de jeu. Ainsi que l'adéquation entre les joueurs pour certains postes. Ceci, ce sont quelques-uns des critères qui me viennent à l'esprit au moment de prendre ma décision.

- Est-ce que par exemple, le fait que Lorient joue avec deux pointes, peut jouer sur le choix entre Romao et Lemina, dans la polyvalence du joueur ?

Quand il faut former une ligne de trois derrière, si Romao et Lemina participent à cette ligne de trois, ils joueront dans une position qui n'est pas habituelle pour eux. Et pour Fanni, Morel et Nkoulou, c'est une position habituelle.

- Estimez-vous justement que vos joueurs ont parfaitement assimilé ce système à trois joueurs derrière ?

Oui, je crois car c'est un système naturel, habituel. Et que les joueurs professionnels n'ont pas tant de difficultés à s'adapter. Et bien sûr, surtout s'ils ont un instinct défensif.





- Cela fait des années que Lorient joue avec le même schéma tactique, un 4-4-2 en ligne. Que pensez-vous de ce schéma qui était aussi la stratégie de quadriller le terrain qu'avait aussi Arrigo Sacchi ?

C'est une manière de distribuer les postes qui est très constante dans la dernière décennie. Le fait que cela perdure et que cela se soit imposé, et le fait que cela ait été adopté par autant d'entraîneurs, cela témoigne d'une manière de faire très valorisante.

- Monsieur Bielsa, quand on parle avec certains joueurs, ils n'hésitent pas à dire qu'ils vont évidemment jouer le coup jusqu'au bout pour jouer le titre contre le PSG. Vous, vous restez très prudent à chaque fois qu'on parle de ça. Est-ce parce que le mot de "titre" est un peu tabou ? Est-ce qu'il y a de la superstition là-dedans ?

Non, ce n'est pas par superstition. Mais davantage parce que le football offre tellement d'exemples que le mot ait été avancé et que cela ne se soit pas réellement passé, qu'il est difficile de parler de chasse au titre, quand il reste vingt-quatre journées à disputer.

- Malgré tout, il reste donc quatre journées avant la trêve. Est-ce que cela vous a donné le temps d'évaluer l'éventuelle possibilité (l'éventuelle capacité) de l'OM à tenir jusqu'au bout par exemple contre Paris ?

Si vous prenez la question précédente, la position des attaquants centraux du 442, si pendant le match, il y en a un des deux qui redescend, le système passe vers un 44411. Et ceci est très commun. Et si pendant le match, un des deux pivots [numéro 6] monte, le système passe en 4312. S'il y a un des attaquants qui redescend, le système passe en 4411. Et si un des numéros 6 monte, on a un losange ou un diamant, en 4312. Ceci arrive souvent pendant un match, mais on parle alors d'un 442.

Quand la moitié du championnat est terminée, on peut décrire la compétition avec beaucoup de nuances. Selon les configurations de jeu et les circonstances des vingt clubs. Après, quand on joue les dix-neuf autres matchs restants, il y a beaucoup de circonstances qui ne se répètent pas.


Comparer des choses qui peuvent être diamétralement opposées, signifie développer le fait d'anticiper les choses à venir en ignorant comment elles vont se produire, et dans la mesure du possible, j'essaye de m'éloigner de cette exercice.

- En fait, d'un point de vue plus terre à terre, vous voulez dire que c'est trop tôt pour parler de titre parce que vous vous méfiez notamment du Paris Saint-Germain notamment qui pourrait élever son niveau de jeu, en gros ?

J'ai donné une idée générale. Et vous, avec ce que vous venez de dire, vous continuez à regarder une circonstance particulière. Il y a vingt équipes qui participent, qui ne sont pas toujours du même niveau d'opposition. Il y a par exemple, des équipes qui ont joué dix matchs à domicile et neuf à l'extérieur, et d'autres qui ont fait le contraire. De même, il y a des équipes qui jouent mieux à domicile et plus faible à l'extérieur. Et l'inverse existe aussi.

Ceci, ce sont seulement là deux exemples d'une énorme quantité de situations qui ne vont pas se répéter obligatoirement. C'est pour cela que j'ai du mal à parler de ce qui va venir, parce que je n'arrive pas à l'imaginer de manière déterminée.

Il y a des généralisations basées sur des antécédents et sur l'histoire et là non plus, je n'ai pas autant d'éléments pour juger, que vous vous ne pouvez en avoir. Vous, vous connaissez les antécédents des équipes et des joueurs, de telle manière que vous pouvez prédire ce qui va arriver avec très peu de marge d'erreur.





- Vous avez signalé les bonnes parties de Fanni les deux derniers matchs. Comment l'avez-vous aidé à surmonter les difficultés de début de saison, le fait qu'il se soit entraîné dans le loft avant ? Comment vous avez aidé à ce qu'il redevienne un bon joueur ?

Moi, je ne l'ai pas aidé. Il a résolu tout cela par lui-même. La présence de Fanni dans notre groupe, il faut l'attribuer à Franck Passi. Le responsable de la réalité sportive de Fanni est Fanni lui-même. Et le fait que Rod fasse parti des 17 joueurs qui composent notre groupe de travail est dû en grande partie à Franck Passi, qui, chaque fois qu'il y a eu besoin de s'exprimer sur des décisions très importantes pour l'équipe, l'a fait avec sagesse et mesure.

- Rod Fanni nous a dit vendredi qu'à votre arrivée, on vous avait dit des choses fausses à son égard. Il avait été satisfait de pouvoir renverser la vapeur. Est-ce vrai, est-ce qu'au départ on vous a donné un avis défavorable sur Rod Fanni ?

J'ignore la description à laquelle vous faites référence et dont vous dites que j'aurais reçu. La seule description que j'ai connu a été celle de Franck Passi, qui a toujours été favorable à ce que Rod Fanni fasse parti du groupe.

- Monsieur Bielsa, est-ce que vous pouvez nous dire un mot sur Dimitri Payet qui multiplie les passes décisives, étant meilleur passeur de Ligue 1. Là aussi, avez-vous réussi à le remettre en confiance ou bénéficie-t-il du système de jeu plus offensif que vous mettez en place par exemple ? Comment jugez-vous son apport et ses prestations ?

C'est un joueur très complet. C'est un joueur qui n'a pas de problème de profil, gaucher comme droitier. Il arrive à jouer de la même manière au centre que sur les côtés. Il a une vision périphérique de ce qui se passe devant lui pour l'attaque. Et il a le talent inné de trouver l'endroit où mettre le ballon, et cet endroit est l'endroit où l'adversaire n'arrivera pas à prendre le ballon. Il trouve nos joueurs démarqués, et il arrive à les mettre en de bonnes positions pour qu'ils aient un avantage.

Ce que je décris est spécifique à lui. Il est très sérieux pour se préparer, et aussi pour se donner les moyens d'avoir le physique qui lui permet de mettre en valeur son talent.

- A propos de la composition de l'équipe, est-il possible de voir un changement de poste pour Jérémy Morel ? Et pour Benjamin Mendy, avez-vous déjà réfléchi au fait qu'il pourra apporter en tant que joueur de couloir ?

La formation de l'équipe, je ne l'ai pas encore faite. Et revenir sur celle-ci en regardant les cas particuliers ne me permet pas de m'exprimer avec de la certitude. Car j'ai vraiment besoin que se termine l'entraînement d'aujourd'hui pour pouvoir prendre des décisions définitives.





- Le fait de jouer sur une pelouse synthétique, est-ce que cela vous ait souvent arrivé ? On dit que cela favorise les équipes qui jouent bien au football donc cela peut-il favoriser l'OM ?

J'ai déjà connu cette situation du terrain synthétique en d'autres occasions. Mais de mon point de vue, je pense que cela n'est ni un avantage ni un inconvénient. Le jeu est plus rapide, les imperfections sont moindres, et c'est tout ce que je peux donner comme opinion à ce sujet.

- Brice Dja Djédjé a parfois des réactions épidermiques sur le terrain. Est-il difficile à canaliser pour vous au quotidien ?

On a tous des réactions fortes à un moment ou à un autre. Il faut seulement être tolérant les uns avec les autres.

- Pour les trois finalistes du Ballon d'Or, peut-on savoir quel serait votre choix ?

La seule chose qui m'importe, c'est que Messi l'emporte.

- Petite question par rapport à votre prise de décision relative à l'entraînement [pour la définition du onze]. On a bien compris. Mais combien de postes sont sujets à ce type d'interrogation ?

C'est seulement une façon de répondre, car pour le moment, je n'ai pas l'information et je n'ai aucune certitude. Et comme il s'agit de donner des informations pertinentes, quand moi j'ai très peu de possibilité de résoudre les doutes que j'ai - car il y a des données que je n'ai pas encore -, transmettre ou donner des informations inconnues, comme vous me l'avez demandé trois fois au cours de cette conférence, finit par engendrer que la réponse devient confuse à donner.

Les hypothèses ne sont pas si concrètes que moi je puisse vous transmettre ma réponse, et que vous l'utilisiez avec précision.

De toutes manières, n'interprétez pas cela de manière négative, mais c'est seulement une décision que je ne peux pas prendre maintenant parce que je n'ai pas les données nécessaires. A chaque fois que j'ai pu, je vous donne ce dont je suis sûr.

- Je n'ai pas compris s'il jouait le titre ou pas. (rires de la salle)




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

26 Fév 2015, 23:17

Saison 2014-2015. Conférence de Florian Thauvin le 05/12/2014, OM-FC Metz, 17e journée de championnat de Ligue 1.



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- Comment tu estimes ta progression au sein du groupe depuis le début de la saison ?

Ben tout d'abord, je travaille énormément pour progresser depuis que je joue au foot. Cette année, j'ai la chance d'avoir un entraîneur qui m'apporte des choses nouvelles, qui travaille différemment des autres et qui me fait progresser énormément, notamment sur le volume de jeu. Donc je suis vraiment très heureux de pouvoir travailler sur d'autres domaines que ceux pour lesquels j'ai l'habitude de travailler.

- Comme ?

Sur le volume de jeu. C'est un entraîneur qui nous demande de courir énormément. On peut voir que je fais beaucoup d'efforts. Je n'avais pas l'habitude de défendre autant, de faire autant de kilomètres sur le terrain. Cette année, je cours énormément et je trouve que c'est bien de pouvoir travailler sur ce plan-là, de progresser là-dessus. Le football demande un gros volume de jeu et je trouve que je suis en train de progresser énormément dans ce domaine.

- Quand il en a eu l'occasion, Marcelo Bielsa a dit que tu étais le meilleur jeune à ce poste qu'il avait eu l'occasion d'entraîner. On sait qu'il a eu pas mal de clients. Qu'est-ce que cela t'a fait quand tu as entendu cette décla sympa ?

Tout d'abord, ça m'a fait très plaisir. J'ai été très heureux de lire ce qu'il a pu dire sur moi. Après, voilà, j'essaye de faire de mon mieux pour satisfaire tout le monde, que ce soit le coach, les joueurs, le club et les supporters. Donc si je pouvais avoir des éloges comme ça tout au long de ma carrière, cela me ferait énormément plaisir.

- D'autant qu'il est quand même extrêmement lucide. Parce que dès que tu commences à fatiguer un peu, il n'a jamais hésité à te sortir. C'est quelque chose qui t'a gêné à un moment, qui t'a perturbé, qui t'a remis en question ?

Ben c'est un entraîneur très intransigeant. C'est vrai que lorsqu'il voit que dès qu'un joueur commence à être un petit peu moins bien sur le terrain, à fatiguer un peu, il n'hésite pas à le sortir, il ne faut pas que ça déséquilibre le collectif. C'est vrai que pour ma part, j'aurais préféré rester sur le terrain certaines fois où il m'a sorti. Après, voilà, il ne faut pas penser pour soi. Il faut penser pour l'équipe, pour le collectif. Et si le coach a jugé qu'il fallait me sortir très souvent à la 60eme minute, il a eu raison de le faire.

- Tu as eu quand même une période un peu compliquée à un moment donné. A un moment, c'était plus compliqué pour toi ?

Aujourd'hui, je me sens beaucoup mieux. Je travaille beaucoup avec Marcelo Bielsa. J'ai eu des nouvelles consignes et mon corps n'était pas forcément prêt pour encaisser tous ces efforts demandés. Il a fallu un petit peu de temps et aujourd'hui, je pense que je suis prêt pour encaisser tous ces efforts et c'est une très bonne chose.





- Florian, depuis quelques matchs, en l'absence de Romain [Alessandrini] et d'André [Ayew], tu joues un peu plus à gauche. Est-ce que cela te plaît ou as-tu une préférence entre jouer à droite ou à gauche ?

Alors, pour commencer, il faut savoir que j'ai été formé sur le couloir gauche. J'ai évolué durant toutes les catégories jeunes sur le couloir gauche. Je peux m'adapter, que ce soit sur le couloir gauche, sur le couloir droit, derrière l'attaquant. Si demain, on me demande de jouer en pointe, je le ferai volontiers. Mon plaisir, c'est d'être sur le terrain et de m'amuser, et je réponds à ce que me demande mon entraîneur. Après, c'est vrai que j'ai une préférence pour jouer, soit derrière l'attaquant, soit sur le couloir droit. De façon à me retrouver sur mon pied gauche pour pouvoir frapper. Mais je peux jouer aussi sur le couloir gauche pour pouvoir centrer, donner des ballons, et ça ne m'empêche pas de rentrer dans l'axe et de frapper, pas avec mon pied droit s'il le faut.

- Florian, le travail de l'ombre que tu fais, "défensif", le replacement, le volume de jeu dont tu parlais, est-ce que tu as l'impression des fois que le grand public, les médias ne le voient pas ? Alors que ça expliquerait parfois peut-être d'y laisser des plumes et un éventuel déchet sur le plan offensif. Est-ce que tu as l'impression d'avoir été jugé un peu maladroitement à ce niveau-là ?

C'est vrai que j'ai trouvé que les gens n'étaient pas très sympathiques. On demande toujours de donner le meilleur de soi-même. Qu'il soit en réussite ou non, c'est autre chose. Mais le principal, c'est qu'il donne tout ce qu'il a et c'est ce que j'ai fait depuis le début de saison. C'est pour ça que j'ai trouvé que les gens avaient été parfois pas très sympas, mais le principal, c'est que le coach, le club, le staff et les joueurs voient les efforts que je pouvais fournir. Je n'ai jamais triché et je pense que c'est pour cela aussi que, malgré tout ce qui a pu se passer depuis le début de saison, le coach a gardé cette confiance qu'il avait en moi et je l'en remercie.

- Après ton match contre Nantes avec ton but, ta passe décisive, tu es venu nous voir en zone mixte à la fin du match. On sentait un peu, on ne va pas dire, de la revanche, mais que tu étais content de montrer que tu pouvais être aussi un peu décisif. C'est ce que dit un peu Flo [Florent Germain], tu étais un peu agacé par cette mauvaise passe, on va dire ça comme ça, et cette incompréhension avec le public ?

Oui, bien sûr, j'étais forcément un peu agacé car il n'y avait pas grand chose qui avait changé entre mes matchs d'avant et celui contre Nantes. Simplement, je pense que j'ai eu un brin de chance. J'ai été décisif. Depuis le début de saison, cela passait près à chaque fois. Il ne manquait pas grand chose pour que je sois décisif. Donc voilà, c'est pour cela que je n'étais pas plus content qu'un autre match.

- Est-ce que c'est compliqué d'être décisif quand on a autant de travail défensif à fournir ?

C'est vrai que c'est beaucoup plus compliqué, c'est normal. On court beaucoup. On perd forcément en lucidité. Quand vous allez défendre jusqu'à votre ligne de but et que, jusqu'à la contre-attaque, il faut être dans la surface adverse pour marquer, quand le ballon vous revient dessus, c'est beaucoup plus compliqué. Et ce n'est pas que pour moi. C'est pour tout le monde, pour tous les footballeurs, le manque de lucidité, il est là pour tout le monde.

- Est-ce que tu commences à prendre du plaisir à défendre parfois ?

Alors, c'est vrai qu'avant, je ne prenais pas du tout de plaisir à défendre. Maintenant, lorsque je reviens, que je fais une course de 40 mètres pour tacler sur un joueur pour récupérer le ballon, et bien, petit à petit, c'est vrai que j'y trouve un peu de plaisir mais ce n'est pas mon domaine. Je préfère éliminer un joueur avec un dribble, et c'est là où je prends le plus de plaisir.





- Pour revenir au match de dimanche Flo, on a l'impression que l'équipe est un poil dans le dur offensivement, avec des joueurs qui sont, plus ou moins, blessés, André-Pierre [Gignac] qui a un petit coup de mou. Vous ratez pas mal d'occasions, il y a moins de réalisme, est-ce que dans le groupe, vous en parlez, vous êtes inquiets pour les trois matchs qu'il reste avant les fêtes ?

Alors, pour vous répondre, moi, je ne suis pas inquiet du tout. Je serai inquiet le jour où l'on aura moins d'occasions. On se procure les occasions, on ne les met pas au fond, ce sont des choses qui arrivent. Lorient, c'est le seul match où l'on n'a pas concrétisé nos occasions. Mais, moi, j'ai confiance. On se crée nos occasions, l'équipe est toujours autant performante, l'état d'esprit y est toujours et tant que cela continuera comme ça, je pense que l'on aura pas de soucis à se faire.

- Justement, par rapport à Lorient, vous étiez extrêmement déçus par le résultat. Est-ce que la déception a été atténuée par le résultat de Lille-PSG du lendemain ?

Forcément, si le Paris Saint-Germain avait pris la tête, on aurait été beaucoup plus déçus. On est contents de garder notre première place. Après, même si le Paris Saint-Germain était passé devant nous, ce n'était pas dramatique. La saison est encore très longue. Ce n'était pas dramatique.

- Ca veut dire que tu crois à cette première place ? Vous y croyez à ce titre ?

C'est encore trop tôt pour dire que l'on croit à cette première place. Pour l'instant, nous, on essaye de gagner nos matchs, prendre le maximum de points possibles, et on fera le bilan à la fin. Mais, forcément, vu que l'on est premier au classement depuis un certain nombre de journées, et bien, on aimerait bien y rester.

- Au sujet des attaquants, est-ce que tu peux me donner ton avis sur Michy Batshuayi ?

Alors, vous avez pu le voir comme moi, c'est un très bon joueur. C'est un joueur qui se crée énormément d'occasions. A chaque fois qu'il rentre sur le terrain, il se crée au minimum une occasion. Et c'est un joueur qui nous fait énormément de bien. C'est un joueur que je ne connaissais pas avant qu'il n'arrive au club. Il a marqué énormément de buts dans son championnat, il me semble qu'il était meilleur buteur. Donc c'est un joueur auquel tout le monde croit et on sait qu'il va nous faire énormément de bien.

- Dans le vestiaire, il se comporte comment ?

Très bien, comme tout le monde. Il a un très bon état d'esprit, c'est quelqu'un de respectueux, qui travaille. Vous savez, quand vous n'êtes pas titulaire, c'est compliqué de rester tranquille, de ne pas s'énerver et de ne pas se prendre la tête, et je trouve qu'il est vraiment très très cool. Il ne se prend pas la tête et c'est vraiment quelque chose de fort je trouve de sa personnalité.





- L'an dernier, tu disais que tu voulais être un des leaders de cette équipe. Est-ce qu'aujourd'hui, tu te sens comme un leader de l'OM ?

Vous poserez la question au coach (sourire), c'est lui qui nomme les leaders. Voilà, moi, je n'ai pas envie de revenir sur ça.

- Tu te souviens avoir dit ça ?

Oui, c'est vrai, je m'en souviens. Si je peux l'être, tant mieux. Je reste toujours sur la même chose. Si je peux l'être, tant mieux, j'aimerais bien l'être, mais c'est le coach qui nomme ses leaders et avant d'être un leader, il faut faire certaines choses sur le terrain.

- Il y a quand même une grosse attente autour de toi. Quand le club fait une campagne d'abonnement, c'est toi et toi seul sur les 4*3 dans toute la ville. Donc tu es quand même une grosse attente, on te met quand même bien en avant.

Oui, déjà, ça me fait plaisir que le club me mette en avant, que le club compte sur moi. Moi, je travaille pour leur rendre toute cette confiance qu'ils me donnent, et j'espère que ça continuera.

- Pour revenir sur la première place, il reste trois matchs avant la fin de la phase aller. Est-ce que c'est un mini-objectif puisque ça n'est qu'honorifique, de décrocher le titre de champion d'automne, puisque vous êtes en tête depuis une bonne dizaine de journées ?

Si on peut être champion d'automne, tant mieux. Ce serait une bonne chose pour nous tous. Après, champion ou pas champion, comme je le dis et je le répète, on fera le bilan à la fin de la saison. Si l'on est champion d'automne et que l'on termine derrière à la fin de la saison, cela n'aura servi à rien. Donc il faudrait vraiment rester très concentré, continuer à travailler. On est notre principal adversaire, il faut gagner nos matchs, et le bilan, on le fera à la fin.

- Est-ce que ce titre honorifique constitue une sorte de motivation là, sur les dernières journées avant la trêve ?

Je pense qu'on n'a pas eu besoin de challenge jusqu'à présent pour être motivé donc vraiment, je ne fais pas, et je pense que je ne suis pas le seul, on ne fait pas attention à ces trois derniers matchs qu'il reste. On va les prendre match après match et on essaiera de les gagner.




- Florian, [Blaise] Matuidi disait après le match du PSG : "De toutes façons, que l'OM soit champion d'automne, on s'en fout parce que nous, on sait qu'on sera champion à la fin de la saison." Cette espèce de condescendance, là, ça vous excite un peu ? (rires du joueur et de la salle)

Chacun est responsable de ses propos. Si Blaise a dit ça, c'est, j'ai envie de dire, son problème. S'il le pense, tant mieux pour lui, et puis, moi, je n'ai pas envie de parler des autres. J'ai envie qu'on soit concentrés sur nous, et stop, voilà.

- Cela ferait plaisir de lui prouver qu'il se trompe quand même ?

Non. Moi, si, forcément, on pouvait avoir raison, ce serait merveilleux pour tout le monde. On serait tous contents. Mais, après, je n'ai rien... je n'ai pas de message à faire passer à Blaise.

- Quel regard tu portes sur leur jeu ? Est-ce que tu penses qu'ils peuvent rivaliser de nouveau avec le Barça ?

Le Paris Saint-Germain ne me concerne pas. Je suis un joueur de l'Olympique de Marseille et moi, je me concentre sur mon équipe.

- Flo, tu parlais de l'état d'esprit de Michy [Batshuayi] tout à l'heure. Je voudrais t'écouter sur Mario [Lemina] qui a commencé la saison blessé alors qu'il était bien lors de la préparation. Qui est bien revenu même s'il n'a pas joué contre Lorient, avec le changement de dispositif. Que peux-tu nous dire de lui, et de la façon dont justement, il a changé un peu la vision que pouvait avoir le coach de lui en revenant complétement ?

Alors, moi, Mario, c'est quelqu'un que je connais très bien vu qu'on était ensemble à la Coupe du Monde. On a gagné ensemble. On était dans la même chambre pendant un mois et demi donc on a eu le temps de bien apprendre à se connaître. C'est un très bon joueur, il ne faut pas l'oublier. C'est quelqu'un qui ne lâche rien. L'année dernière, il a vécu une saison compliquée. Il est en train de revenir. Il travaille, il est dans son coin, il ne fait pas de bruits, il donne le maximum et il a pu démontrer à tout le monde qu'il avait les qualités pour être un très bon joueur.

- Il était forcément déçu de ne pas jouer à Lorient pour la deuxième année consécutive. Est-ce que tu peux comprendre cela, toi, quand tu vas à Bastia. C'est ton ancien club, tu as envie de prouver ? Tu peux comprendre ce qu'il a pu ressentir ?

Oui, je peux comprendre ce qu'il a pu ressentir. Quand on retourne dans son ancien club, on a toujours envie de jouer, de montrer qu'on est toujours là. Et je comprends sa déception. Après, vous me parlez de Bastia. Je tiens à envoyer un message de soutien au club corse, à tous les supporters, notamment au capitaine Yannick Cahuzac, qui était vraiment très triste à la fin du match contre Evian, que j'ai regardé. Je leur envoie un message fort, j'espère qu'ils se maintiendront et que tout se passera bien pour eux, parce que ça me tient à coeur.





- Comment il est Bielsa ? Il a changé, il se lâche un peu plus avec vous, ou il reste dans la distance qu'il a établit avec les joueurs ?

Non, le coach a toujours la même ligne de conduite. Il ne change pas. C'est quelqu'un aussi de ... Même si c'est quelqu'un de distant, vous savez, il est très gentil, très sympathique. Parfois, il nous sort certaines blagues qui nous font bien rire.

- Hélène Foxonet (étonné) : Il vous sort des vannes ?

Ouais, bien sûr. Ca lui arrive, comme à tout le monde.

- En français ?

Non, en espagnol. Mais il y a un traducteur. Donc, voilà, sachez aussi que les joueurs commencent à un peu mieux comprendre l'espagnol donc c'est bien aussi.

- Il vous sort aussi des blagues qui ne vous font pas rire aussi ?

C'est rare, c'est rare (sourire). Il en sort rarement mais quand elles sont sorties, elles sont bien placées.

- Hélène Foxonet : Mais, est-ce que vous avez envie de communier avec lui, par exemple sur le but. Il n'y a que Gignac qui a osé il y a quelques temps. C'est difficile peut-être de pas avoir ce rapport au moment où on a l'adrénaline ?

Euh...(pensif) Qu'est-ce que je pourrais vous dire ?

- Ben, est-ce que tu te retiens ? Est-ce que lorsque tu as marqué la dernière fois, tu te retiens ?

Non, la dernière fois que j'ai marqué, la première idée que j'ai eu, cela a été de remercier mon passeur. Mais si un jour, il me vient l'idée de fêter mon but avec le coach, je le ferais avec plaisir.

- Attention de pas t'embroncher dans la glacière !

(rire)

- Flo, puisqu'on est sur ce thème, vu l'exigence qui est la sienne, quand à l'entraînement, il vous sort un gros "Muy bien" et qu'il le répète avec applaudissements, ça vaut cher du coup !

Non, c'est vrai que quand il nous dit "Muy bien" à plusieurs reprises, ça nous fait plaisir, et là, au moins, on sait que ce qu'on vient de faire, on l'a fait correctement. Il n'y a pas d'erreurs.

- Est-ce que cette distance qu'il semble avoir avec vous, vous pousse à faire davantage d'efforts sur le terrain ? Vous faites plus d'efforts cette année que la saison dernière ?

C'est vrai que le fait que le coach soit distant avec nous, c'est peut-être sa force. Ce qui fait que les joueurs restent toujours à leur place, ne dépassent jamais les limites. Et continuent de travailler, de s'investir, sans répondre, sans rien réclamer.




- Dimanche soir, vous allez essayer d'enchaîner une huitième victoire consécutive au Vélodrome, contre une équipe de Metz qui est un peu une équipe surprise. Mais qu'on ne connaît pas trop. Est-ce que toi, tu peux nous en dire un peu plus sur l'adversaire ?

Alors, ce que je peux vous dire sur l'équipe de Metz, c'est que je connais les deux défenseurs centraux, Jérémy Choplin et Sylvain Marchal avec qui j'ai évolué au Sporting Club de Bastia. C'est, comme je les découvre comme vous, dès que je peux regarder les matchs, j'essaye de le faire. C'est une bonne équipe, il ne faut pas les sous-estimer, on sait qu'ils sont très puissants, qu'ils courent beaucoup. On sait que c'est une équipe avec un très bon état d'esprit. Il ne faut pas les négliger, être concentrés, essayer de développer notre football au maximum et essayer de prendre ces trois points.

- Est-ce que tu connais Stéphanie Roche et si oui, est-ce que tu vas voter pour elle ?

Je ne la connais pas.

- Elle est en lice pour le plus beau but de l'année pour le prix Puskas. Donc tu ne l'as pas vu.

Je ne l'ai pas vu, je suis désolé.

Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

27 Fév 2015, 00:00

Saison 2014-2015. Conférence de Marcelo Bielsa le 05/12/2014, OM-FC Metz, 17e journée de championnat de Ligue 1.





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- On peut faire le point des blessés et de l'effectif s'il vous plaît.

A ce jour, le seul joueur indisponible est Alessandrini.

- Vous êtes confiant donc pour Payet et Dja Djédjé et André Ayew éventuellement ?

Oui, je crois que oui. Mais la semaine dernière, je pensai pouvoir compter sur Nkoulou et au final, il n'a pas participé au match. C'est pour cela que je fais très attention avec ce genre d'affirmation.

- Est-ce que vous avez des doutes en ce qui concerne la composition dans le domaine offensif, en sachant qu'André Ayew revient de blessure, que Barrada était moyen les derniers matchs ?

Non [je n'ai pas de doutes], l'appréciation que je fais de l'attaque est collective et positive. Après, pour ce qui est des joueurs offensifs, il y a toujours des différences de niveau. Au niveau de leur performance tout au long de la compétition, car être un joueur déséquilibrant est très difficile. Donc le niveau de jeu est plus régulier chez les défenseurs et chez les milieux de terrain, en comparaison des attaquants.


- Qu'avez-vous pensé de la phrase d'amour que vous a lancé André-Pierre Gignac ces derniers jours, en conditionnant son avenir au club à votre propre avenir ici ?

Les entraîneurs ont une stabilité très relative. Et c'est difficile d'assurer qu'un entraîneur reste très longtemps au même endroit. Ce que sous-entendent les éloges des propos d'André-Pierre Gignac, je l'en remercie.

- Que pensez-vous de l'évolution de Michy Batshuayi et de son apport dans le dernier match ?

Son apport a été très important lors du dernier match, et son évolution a été limitée par le manque de temps de jeu dont il souffre.

- Est-ce qu'il pourrait en avoir plus dans les semaines à venir ?

Je ne peux pas l'affirmer même si cela dépend de moi.

- Que pensez-vous de l'évolution de Florian Thauvin que nous venons de voir, et notamment de sa manière de digérer peut-être un peu mieux désormais les efforts défensifs et l'efficacité offensive ?

Le travail défensif d'un attaquant est nécessaire pour conserver la structure de l'équipe. Mais ce qui rend différent Thauvin, c'est surtout sa capacité à être un joueur déséquilibrant. C'est un joueur qui sait dribbler et talentueux.

- Le trouvez-vous plus décisif depuis le mois de novembre ?

Moi, j'aime sa façon de jouer, son apport dans l'équipe. Je le vois toujours volontaire, très impliqué. Et après, il y a aussi la logique que je viens d'expliquer précédemment, selon laquelle il est plus difficile à un attaquant de toujours bien défendre. Mais lui le fait, et en plus il apporte offensivement.





- Monsieur Bielsa, pour revenir à ce que disait André-Pierre Gignac, est-ce que cela veut dire de manière générale, que vous n'allez pas vous impliquer du tout concernant la saison prochaine, en termes de recrutement, en termes de prolongation de ceux qui sont en fin de contrat, vu que vous dites que c'est trop relatif d'attendre l'avenir d'un entraîneur ? Alors, est-ce que vous n'allez pas du tout vous impliquer par rapport à la saison prochaine ?

Non, c'est relatif. Parce que suivant ce qu'on va me demander, je vais répondre comme je dois le faire. Il y a une phrase de Jorge Valdano qui dit la chose suivante : "Je travaille comme si j'allais rester toute la vie, tout en sachant que je peux partir demain."

- Je vais revenir sur le thème d'avant, l'évolution des joueurs. Comment jugez-vous l'évolution de Mario Lemina, qui a eu une première saison difficile ici et qui, avant Lorient, a enchaîné plusieurs titularisations et que des bonnes prestations ?

C'est un joueur différent de la majorité des joueurs. Parce qu'il sait attaquer et il sait défendre. Son évolution est progressive et durable. C'est un joueur qui offre beaucoup de solutions à l'entraîneur et à l'équipe. Je crois qu'il va être un joueur très important pour l'Olympique de Marseille.


- Toujours concernant Mario, on sait que les joueurs aiment bien jouer et briller contre leur ancien club. Là, il n'a pas joué contre Lorient. C'est la deuxième saison consécutive que cela se produit pour lui. Est-ce qu'il a fallu lui parler ? Est-ce que vous pouvez comprendre ça ?

Non non, je ne sais pas trop. Alessandrini à Rennes, a été sifflé. Et donc, à la règle dont vous venez de parler, il existe parfois des exceptions. Je ne suis pas sûr à 100 % mais il se peut qu'il y ait des exceptions, parce qu'il se peut que des joueurs aiment jouer quand on les siffle.

C'est difficile avec tous les éléments dont il faut tenir compte pour prendre une décision, de prendre en compte cet élément, si l'adversaire est l'ancienne équipe d'un joueur.

- Est-ce que vous avez digéré les deux points perdus à Lorient ? Je dis vraiment les deux points perdus à Lorient compte tenu de la physionomie du match ?

Non non, je n'ai pas digéré. Et de plus, les matchs comme ceux de mardi, on en souffre encore davantage quand on fait le compte des points qu'on n'a pas obtenu.

- Vous n'avez plus gagné à l'extérieur depuis le début du mois d'octobre. Est-ce que cela vous inquiète ?

Non, moi, je ne tiens pas compte du fait de jouer à domicile ou à l'extérieur. Je veux toujours gagner. On est obligé de gagner même si l'on joue à l'extérieur. Ce qui me préoccupe, c'est de gagner sans le mériter, ou de mériter de gagner mais de ne pas y parvenir.

Le match de Lorient, c'est un match qu'on méritait de gagner, mais on n'a pas réussi à y parvenir. Ainsi cela diminue la correction d'erreurs. Ceci [pour] dire que lorsque quelqu'un mérite quelque chose et n'arrive pas à l'avoir, il y a moins de choses à corriger. Mais la sensation de frustration existe.





- Michel Aliaga : Pour revenir sur le match contre Lorient, on a l'impression parfois qu'André-Pierre Gignac paye ses efforts justement défensifs. Puisque vous parliez du travail défensif des attaquants, il a moins de jus peut-être parce qu'il répète les efforts défensifs. Et généralement, est-ce que vous trouvez qu'il traverse une passe un moins peu favorable ?

Je ne partage pas ce point de vue. Et c'est un point de vue qui en plus n'a pas de logique. Et vous, vous avez des manières de prouver que ce point de vue n'est pas logique. Car, pour que cette analyse ait une logique, les buts de Gignac devraient se produire dans les matchs où il ne défend pas, et lui défend tout le temps.

Les buts d'André-Pierre Gignac devraient se produire au début des matchs, et ils ne se déroulent pas à ces moments des matchs en priorité, et les buts de Gignac se produisent car il appartient à une équipe qui joue d'une certaine manière. Et la manière dont l'équipe joue, est aussi un facteur qui apporte des situations de buts dont lui profite pour pouvoir marquer des buts.


De toutes manières, moi, j'appuie toujours mon analyse après avoir vérifié s'il avait eu ou non des opportunités d'inscrire des buts. Inscrire des buts est sa spécialité, et mettre André-Pierre Gignac dans les meilleures dispositions pour qu'il inscrive des buts est le travail qu'il faut faire avant tout.

Un buteur se signale par son efficacité au moment de mettre des buts, et cela André-Pierre Gignac le fait toujours très bien. Ce qui est difficile, c'est d'avoir des situations qui permettent d'inscrire des buts. Donc je travaille beaucoup avec lui pour qu'il puisse se place dans ces conditions, et après, comme tout un chacun, il inscrit ou non ses buts. Et ce qui le différencie lui, c'est qu'il inscrit plus de buts qu'il n'en loupe.





- Thauvin nous disait tout à l'heure qu'il ne serait pas inquiet tant que l'équipe se créé autant d'occasions. Est-ce aussi votre façon de voir les choses ?

Ce point de vue n'est pas discutable. On ne peut pas le contester.
Les équipes s'évaluent selon le nombre de buts qu'elles mettent mais aussi en fonction des occasions de buts qu'ils créent. Après, le but a une incidence et une répercussion maximale, car au travers lui, il nous permet de voir si l'on gagne ou l'on perd.

Une chose est de louer les résultats, une autre d'analyser la production. Bien sûr, les grandes équipes se créent beaucoup d'occasions et convertissent leurs occasions avec un très grand pourcentage. Mais on ne pourrait présenter comme un éloge, le fait de se créer très peu d'occasions et de les mettre tout au fond. En comparaison du fait de se créer beaucoup d'occasions et de ne pas les mettre au fond.

Car n'importe qui peut me dire "je préfère avoir peu d'occasions, convertir ce peu d'occasions et avoir très peu d'occasions qui ne se traduisent pas en buts". Après, pour ce qui est du pourcentage habituel de réussite, il est préférable qu'il soit appliqué à de grandes quantités d'occasions qu'à des petites.


Je ne sais pas si j'ai bien réussi à me faire comprendre. Je voudrais bien savoir si je me suis bien expliqué car ce que je viens de dire est un peu le contraire de ce que j'ai entendu dans la question. Non... en fait, c'est quelque chose dont je suis fortement convaincu, que je considère comme étant indiscutable, mais comme cette position que je soutiens, n'est pas celle qui prospère le plus, et comme moi, j'aime bien échanger au niveau des idées, j'aimerais bien en discuter si vous n'êtes pas totalement convaincu pour voir si ce que je pense est compris et vrai.

Par exemple, très peu de fois je lis que quelqu'un préfère avoir très peu d'occasions et en convertir une, que quelqu'un qui dit je préfère avoir plein d'occasions, même si je n'en mets qu'une au fond. Mais pour un match, il est préférable d'en avoir une et de la mettre au fond, plutôt que d'en avoir plusieurs et de rater toutes ses occasions. Mais, pour un projet sur du long terme, il est préférable d'avoir beaucoup d'occasions car la part de réussite augmentera.

- Michel Aliaga : On peut lui dire qu'on a très bien compris ce qu'il voulait dire, ça c'est clair. Comment est-ce que vous voyez le match de dimanche ?

Même moi je n'ai pas compris ce que j'ai dit (rires de la salle).


- Si si, la dernière phrase nous a très bien éclairé. A quoi vous attendez-vous dimanche, parce que Metz est souvent une équipe plus regroupé par rapport à Bordeaux ou Nantes qui pressent un petit peu ?

On n'a pas encore joué contre des équipes qui ne font que nous attendre derrière. L'autre jour, je lisais une statistique selon laquelle, dans tous les matchs, nous avions eu plus le ballon que tous nos adversaires, et qu'excepté un match que nous avons disputé, nous avons moins de fautes que nos adversaires.

Ceci indique que celui qui possède le plus le ballon normalement attaque plus. Celui qui défend normalement va faire plus de fautes. Et normalement celui qui a le plus le ballon développe plus cette possession dans des espaces adverses, joue dans des espaces réduits.

Donc la réalité décrite dans la question que vous posez, est commune à tous nos matchs.





- Comment a évolué votre jugement par rapport à Doria au cours des trois-quatre derniers mois et quels aspects de son jeu doivent être améliorés pour évoluer dans votre hiérarchie ?

Quand quelqu'un présente des aspects à améliorer, il pointe des défauts. Et moi, je ne signale jamais les défauts de mes joueurs publiquement. Ce que je peux dire, en revanche, c'est que de tous les joueurs dont je dispose, je vois tous les matchs, et même les entraînements, je les regarde plus d'une fois, et de n'importe quelle décision que je prends, il est possible que je me trompe. Mais je fais cela avec toute ma conscience.

Et aussi, même si cela n'a pas à voir avec Doria, il faudrait revoir le niveau des défenseurs centraux qui ont joué pendant tous ces matchs. Je me réfère à Nkoulou, toujours très bon, à Morel aussi, très bon aussi, à Fanni aussi, très bon aussi. A Aloé, qui a produit des performances remarquables, et aux quarante-cinq minutes de Sparagna, lequel joueur, malgré le fait d'avoir commis une erreur qui a provoqué un but, a à mes yeux, été très bon.


Je ne dis pas cela pour mettre en valeur le fait que mes décisions aient été correctes mais davantage pour indiquer que les bonnes performances des joueurs limitent le fait que d'autres joueurs puissent jouer. Donc Doria est peut-être dans une position où les joueurs qui jouent d'habitude ne le font pas de telle sorte qu'ils méritent d'être remplacés.

- Quelle est l'importance pour vous de finir en tête du classement à la fin des matchs aller ? Quelle incidence cela peut avoir sur la suite ?

Pour moi, il est important de gagner tous les matchs que l'on joue. Et jamais je ne vais imaginer en dessous de ce qui nous permettrait de gagner un titre.

Je peux toujours que gagner est la meilleure des choses, donc si l'on gagne tous nos matchs d'ici à la trêve, on terminerait premiers. Si je considérais qu'il n'est pas bon de terminer premiers, je devrais désirer qu'on ne gagne pas un des matchs qu'il nous reste dans cette phase aller. Et pour moi, gagner chaque match est le mieux que l'on puisse faire.

- Monsieur Bielsa, avez-vous votre onze pour dimanche ou pas encore ?

Non, et encore moins depuis la dernière fois où j'ai pu affirmer que Nkoulou pouvoir jouer, et qu'en réalité il n'a pu prendre part au match.

- Tony Selliez : Quel regard portez-vous sur le jeu pratiqué par le PSG et pensez-vous qu'ils peuvent contrarier le Barça ?

- Un autre journaliste : Je peux compléter sa question. Voilà, on a vu depuis quelques temps les joueurs parisiens agacés quand on leur parle de l'Olympique de Marseille. Est-ce que vous avez l'impression aujourd'hui que l'OM a bien mis la pression sur le PSeuGé ?


Oui, le PSG peut inquiéter Barcelone car c'est une question dont la réponse vient d'elle-même. Sachant que le PSG a déjà inquiété Barcelone. Et, compte tenu du niveau des joueurs dont ils disposent, le fait de jouer à domicile ou à l'extérieur, est quelque chose qui a très peu d'importance.

Je ne peux interpréter ce sentiment qu'ont les joueurs du Paris Saint-Germain.




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Re: [Saison 2014-2015] Conférences : l'intégrale

28 Fév 2015, 12:40

Saison 2014-2015. Conférence d'André-Pierre Gignac le 12/12/2014, AS Monaco-OM, 18e journée de championnat de Ligue 1.



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