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- Bonjour Rod.
Bonjour.
- Bon, tu t'es battu avec personne toi, rassure-moi ? [Allusion au geste de Dja Djédjé contre Rennes, 1/16e de finales de la Coupe de la Ligue, qui lui vaut un carton rouge)
Pardon.
- Tu t'es battu avec personne ?
Ils ont tous peur de moi (rires). Ils sont pas cons (rires).
- Ben, y'a embrouille quand même un peu ?
Alors, où est l'embrouille ? (il cherche dans la salle, en rigolant)
- Ne nous dis pas que c'est bénin !
Euh, je suis béninois mais sinon, non. (rires de la salle)
- Rod, comment tu as apprécié ton retour dans l'équipe ?
Ah, enfin ! [une question football]
Très bien, très bien. Ca fait toujours du bien de pouvoir jouer, maintenant, malheureusement, dans des circonstances difficiles puisqu'on n'a pas gagné. C'est vrai que c'est dommage.
- Et à titre personnel, tu attendais de jouer depuis un moment j'imagine ?
Et bien, tout le temps, tout le temps. On est compétiteur, on aime toujours jouer. Bon, c'est vrai qu'il y a eu pas mal de choses autour de moi, sans entrer dans les détails. Mais bon, ça fait du bien de pouvoir être là et de répondre présent quand on a besoin et de fouler les terrains, parce qu'on est tous là pour ça.
- Quand tu as démarré contre Evian contre toute attente, t'attendais-tu ensuite à enchaîner un petit peu ?
Enchaîner, c'est-à-dire ?
- Jouer un peu plus que ce que tu as eu comme temps de jeu.
Ben justement, c'est vrai que c'était une période assez spéciale, on savait pas trop où j'en étais. Il y avait le club, l'entraîneur. C'était une période de découvertes on va dire. Et puis, ça s'était très très bien passé, et par la suite, je me suis dit que peut-être cela me donnera plus de chances d'obtenir du temps de jeu. Après, il n'y en a pas eu beaucoup. Et là, encore une fois, à chaque sortie, j'essaye de faire de mon mieux. Et ensuite, après, je laisse le soin au coach et au staff de m'utiliser quand ils auront besoin.
- Là, tu t'attends à jouer plus souvent, avec les suspensions à venir dans le secteur défensif ? Vu ta polyvalence en plus...
Ben c'est clair, c'est clair, ça laisse plus de chances de jouer. Maintenant, après, les choix, ce n'est pas moi qui les fait, ce sera le coach. Mais en tout cas, voilà, moi je me tiens prêt. J'essaye de me tenir le plus en forme parce que c'est vrai que ce n'est pas toujours évident quand on n'a pas beaucoup de rythme. Je bosse sérieusement et puis après, on verra par la suite.
- On peut imaginer quand même que le fait que tu sois titularisé aux côtés de Nicolas Nkoulou à Rennes, c'est pour préparer une nouvelle charnière en l'absence de Jérémy [Morel] pour les matchs de Lens et Paris ?
C'est possible, c'est possible. Il faudra lui [à Marcelo Bielsa] poser la question. Mais en tout cas, moi, j'ai juste à me tenir toujours prêt pour répondre présent au bon moment et ensuite, je ferai mon travail jusqu'au bout.
- Malgré l'élimination, le coach a fait de bons commentaires sur ta prestation ? Est-ce que ce sont des choses auxquelles tu prêtes attention ? Il t'en a peut-être parlé en direct ?
Non, on n'en a pas parlé depuis. Et puis j'avoue, je n'ai pas regardé la presse. C'est ma mère qui m'en parle plus que moi qui regarde (rires). Mais voilà, tant mieux, je suis très content quand on dit des bonnes choses sur moi, surtout que j'ai passé des périodes assez délicates. Donc c'est bien, surtout si c'est le coach qui dit de bonnes choses sur moi. J'espère que cela continuera dans ce sens-là.
- Rod, il [Marcelo Bielsa] dit qu'il aime beaucoup ton association avec Nkoulou dans l'axe central, toi qui a toujours dit que tu n'aimais pas trop l'axe central, est-ce que ça te fait réviser ton opinion finalement ?
Non, je n'ai jamais dit ca. Parce que même dans un coin de ma tête, je me suis toujours dit que par la force des choses, quand j'aurais moins de jambes, je finirais sûrement en défense centrale. C'est juste une histoire de préférence. J'ai toujours préféré jouer à droite parce que j'aime participer au jeu, j'aime combiner, j'aime aller de l'avant. Et en défense centrale, c'est beaucoup plus difficile. Sinon, je me sens bien aux deux postes. Mais c'est juste une préférence pour le côté droit.
- Rod, c'est la première fois que tu viens cette année nous voir. On ne t'a pas entendu. On t'a lu dans La Provence l'autre jour. Mais moi, je voudrais te poser la question pour savoir, toi, peux-tu nous expliquer comment ça s'est passé cet été ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Non ce serait trop long, et, comme je l'ai toujours dit, les choses que j'ai eu à régler ou à régler, je préfère le faire avec les intervenants ou les personnes. Là, aujourd'hui, ça va mieux, les choses sont relativement rentrées dans l'ordre donc, je n'ai pas forcément envie de retourner à ressasser tout cela.
- La raison, on peut quand même savoir ? C'est quoi, c'est une rupture de contrat ?
Non, non, je ne rentrerais pas dans ces détails là.
- Quand tu vois qu'aujourd'hui Benoît Cheyrou a résilié son contrat, est-ce que tu te dis que tu pourrais être à sa place quelque part ?
Après, chacun a sa vérité, on va dire. Moi, en tout cas, je ne suis pas dans le cas de Benoît. On a vécu deux choses qui se sont ressemblés voire croisés. Maintenant après, je ne sais pas ce qu'il avait dans la tête, je ne sais pas quelle était sa situation en interne vis-à-vis du club. Donc voilà, je ne vais pas juger ou donner mon avis, mais en tout cas, moi, je ne suis pas dans cette situation-là vu que je suis encore sur les terrains et espère encore y rester très longtemps.
- Ca t'attriste de le voir partir comme ça ?
Beaucoup beaucoup, je trouve ça dommage. Parce que c'est quand même quelqu'un qui, je pense dans ce vestiaire, était un des mecs qui avait apporté le plus de trophées à ce club. Et, c'est vrai qu'on n'aime pas forcément ce genre de fin. Maintenant, ça finit comme ça finit. Après, il faudrait peut-être en parler avec lui. C'est vrai que je trouve ça malheureux.
- C'est la fin d'une époque ? Une page qui se tourne en tout cas ?
Pour lui ?
- Oui ?
Faudra lui demander, je ne sais pas ce qu'il a dans la tête aujourd'hui, mais c'est vrai qu'avec le club, oui c'est sûr, c'est sûrement une page qui se tourne. En tout cas, moi, je l'aime beaucoup. Je prends de ses nouvelles, c'est quelqu'un que j'apprécie en tant qu'homme énormément au-delà du joueur. Voilà, j'espère vraiment qu'aujourd'hui, il se retrouvera ou, du moins, il se retrouvera dans ce qu'il aime. Et que tout se passera bien pour lui.
- Rod, est-ce que cet épisode te concernant, sans revenir sur les raisons etc., est-ce que toi, ça t'a fait prendre du recul par rapport au métier de footballeur ? Par exemple, tu es resté, par définition on le disait, très calme, tu n'as pas beaucoup parlé dans les médias. C'est sûrement preuve de maturité de ta part. Qu'en retiens-tu de cet épisode, est-ce que cela t'a amené à prendre un peu de recul sur le monde du foot ?
Et bien, forcément, forcément. On prend en considération tout ce qui se passe parce que cela faisait quand même quelques temps que j'étais là. Après, il s'est passé ce qu'il s'est passé. Jen'ai pas voulu plus commenter parce que ça ne sert à rien. Après, c'est facile d'avoir des états d'âme, c'est très facile, mais ce n'est pas mon style. Chacun est libre de faire comme il l'entend. Mais c'est sûr que des évènements comme ça amènent à réfléchir et ça remet aussi des choses dans leur contexte où les choses ne sont pas toujours très très heureuses.
- Rod, comment avez-vous digérer ces deux défaites ? Est-ce que vous en avez parlé ces deux derniers jours, de la nécessité impérieuse de gagner de nouveau ?
C'est sûr, de toutes façons, même sans vraiment parler, on en est tous conscients. On avait à coeur déjà à Rennes de vite remettre les choses dans le bon sens, parce qu'on savait que ça allait faire couler beaucoup d'encre, c'est ce qu'il se passe d'ailleurs. Maintenant, malheureusement, [la défaite contre] Lyon, je ne pense pas que ce soit mérité. Maintenant, c'est arrivé comme c'est arrivé. Rennes, cela a encore été un autre cas, un peu différent, où il y a eu pas mal de turnover.
On aurait pu espérer aussi beaucoup mieux et ça n'a pas sourit. Maintenant, comme j'en avais déjà parlé auparavant aussi, il y a des périodes où des fois ça sourit moins, et ça devait arriver. Mais aucune inquiétude vraiment, aucune inquiétude parce qu'on n'a pas été malmenés par aucune équipe jusqu'à aujourd'hui. Et il n'y a pas d'état de fatigue où vraiment l'on peut dire que l'on souffre. Non, ce n'est pas du tout cela, c'est juste que cela réussit un peu moins, mais, en tout cas, dans la qualité et dans l'investissement, il n'y a rien qui a changé.
- Est-ce que l'entraîneur a changé quelque chose, a fait quelque chose de différent ?
Non, il s'est tenu à tout ce qu'on a fait jusqu'à maintenant. Il a surtout essayé de nous rassurer sur tout ce qui relevait des vérités. Parce qu'on a regardé les statistiques des matchs, on a regardé le nombre d'occasions, on a regardé le nombre de courses, en fait on a tout regardé dans les détails joueur après joueur. Et c'est vrai qu'on se rend compte qu'on court beaucoup plus que l'adversaire, qu'on se crée beaucoup plus d'opportunités, sans rentrer dans tout le reste. Ce sont des signaux qui montrent que ce n'est pas une équipe qui, justement, est en difficulté ou souffre ou ne fait pas les efforts qu'il faut. C'est juste qu'il y a des périodes comme ça où c'est un peu moins bien. Mais il faut juste la traverser et ne pas justement s'éparpiller à croire ou laisser entendre que Marseille ne va plus, ce n'est pas du tout ça.
- Cette équipe-là dont tu parles, elle a quand même intérêt à gagner dès dimanche !
Ah, ça oui, ça c'est clair. Voilà, on est ambitieux, surtout avec ce qu'on a démontré jusqu'à maintenant, quelque part aussi. Quand on met aussi la barre haute, ça nécessite aussi d'être plus ambitieux. Donc c'est clair qu'on a tout intérêt à se remettre dans le sens de la marche dès ce week-end.
- Au-delà du turnover Rod, vous avez pris deux buts contre Rennes sur des coups de pieds arrêtés. Est-ce que vous avez identifié la source des problèmes ? Est-ce que vous avez bosser dessus cette semaine ?
Et bien là, on n'a pas encore eu l'occasion de rentrer dans les détails...Hier, c'était plus décrassage pour certains, et d'autres ont un peu bossé. Mais, je pense qu'aujourd'hui, on va rentrer un peu plus dans les détails du match et analyser ce qui a été bien fait ou moins bien fait. Et puis, on verra par la suite.
- Rod, vous parliez de turnover tout à l'heure. Tous les joueurs remplaçants ont joué, sauf Doria. Est-ce que le coach s'est expliqué avec lui dans les vestiaires, sur le pourquoi il n'a pu participer à ce match de Rennes ? Est-ce qu'il a donné une explication ?
Sincèrement, en tout cas, je ne l'ai pas vu faire. Maintenant, peut-être que cela a eu lieu, je ne sais pas du tout.
- Et que penses-tu du joueur, toi qui le voit à l'entraînement ?
Et bien, moi j'aime beaucoup, j'aime beaucoup sa mentalité. Il est très bosseur, très rugueux. On sent vraiment beaucoup de force chez lui. Et je pense que c'est vraiment un élément qui peut apporter vraiment à l'équipe parce qu'il a vraiment pour moi beaucoup de qualités.
- C'est surprenant de ne pas le voir du coup.
Pardon ?
- C'est surprenant de ne pas l'avoir vu encore.
Ben surprenant, oui et non. Parce que, quelque part, c'est vrai que l'équipe, comme pour moi, l'équipe tourne assez bien donc on nous voit beaucoup moins. Mais à côté de cela, voilà, peut-être qu'il aura plus d'opportunités plus tard. Il est quand même assez jeune. Après, je ne sais pas quel discours il [Marcelo Bielsa] lui a tenu, et je ne sais pas pour combien de temps exactement il a signé. Donc je pense que, quoi qu'il en soit, il [Marcelo Bielsa] le garde dans son viseur et peut-être que, par la suite, ça se passera beaucoup mieux.
- Rod, toi qui a maintenant un certain vécu ici à Marseille, quelle est ta vision globale des capacités de l'effectif marseillais ? Est-ce que clairement, vous pouvez viser pourquoi pas le titre cette année ?
Je ne veux pas être trop présomptueux parce que la saison est longue. Mais, en tout cas, en termes de capacité et d'effectif, je pense qu'on a de quoi vraiment créer une surprise. Maintenant, les capacités physiques, on les a. Mais maintenant, c'est mentalement. Est-ce qu'on aura la force morale pour tenir jusqu'au bout et ne pas justement, se laisser perturber par les médias, l'entourage et tout ce qu'il y aura autour ? C'est la seule chose, je pense, qui peut nous faire plus défaut qu'autre chose. Maintenant, on le verra par la suite.
- C'est ça la différence avec l'OM de la saison dernière ?
Parce que finalement vous avez exactement ou, à peu de choses près, le même effectif. La différence entre la saison dernière et celle-ci, c'est peut-être le mental ?
Oui, je pense que cette saison, ce qui fait beaucoup de différences, c'est une meilleure mentalité. C'est vrai qu'à travers le système dans lequel on évolue aujourd'hui, si certains ne font pas les efforts ou ne font pas ce qu'il faut, très vite, ça peut perturber ce système-là. On ne ne peut pas se cacher. Ce qu'il y a de bien cette année, qui est un peu que ce qu'il y a eu par le passé, c'est que ce système-là permet de mettre en lumière tout de suite les gens qui ne font pas les efforts. Et dans ce sens, ça motive aussi tout le monde à les faire peut-être plus, je ne sais pas. En tout cas, la mentalité est là actuellement et j'espère qu'elle va rester jusqu'à la fin de la saison.
- On a vu Brice Dja Djédjé mercredi qui était un peu énervé. Très énervé même. Pas seulement contre les Rennais, mais apparemment contre André-Pierre [Gignac]. Quelle est ta version toi des faits ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Ben, je n'ai moi-même pas tout compris. Donc je ne vais pas vraiment me mouiller. Mais en tout cas, voilà, tout s'est bien passé hier, tout était nickel. On a pu s'entraîner et il n'y a pas eu de ... Il n'y a pas lieu de ... C'est vrai qu'apparemment, ça fait couler beaucoup d'encre là. Je ne sais pas s'il n'y a plus d'actualité en ce moment (rires). Mais en tout cas, voilà, des altercations, il y en a dans tous les clubs... Il y en a même eu des pires peut-être, et ça n'a pas fait couler quoi que ce soit donc...
- Il y a eu une altercation ?
Ben, visiblement, il y a eu un échange de mots, mais je ne sais pas de quoi cela est parti. Et sincèrement, je n'ai pas cherché plus à savoir parce que, pour moi, c'est... C'est vrai que ça plaît aux gens mais moi, ça me passe au-dessus.
- Ca arrive souvent ça ?
Oui, dans tous les clubs. Et encore, ici, on en en a vu ici des biens pires que ça. Donc aujourd'hui...
- La pire, c'était laquelle par exemple ? (rires)
Non, ça, je ne suis pas... (rires).
- C'est juste un échange de mots parce que d'après certains confrères, il y a eu plus qu'un échange de mots.
Après moi, je ne sais pas, je n'étais pas là. S'il y a eu de la boxe ou du K-1 (rires), je ne sais pas, je n'étais pas là.
- Sur un plan personnel, cela fait longtemps que tu ne joues pas trop. Tu dis que tu manques un peu de compétition. Est-ce que tu seras apte, si le coach fait appel à toi dimanche, à enchaîner deux matchs comme ça, en cinq jours ?
Je pense que oui, sans problème. Maintenant, j'attends de savoir si je serai dans les plans, mais en tout cas, je me sens bien, je suis prêt, et voilà, je réponds présent.
- Le fait de te montrer à ton meilleur niveau, c'est important pour toi en vue d'un départ, par exemple, en janvier ?
C'est important, même si je devais rester. Parce que, quand on est footballeur ou compétiteur, on se doit de montrer toujours le meilleur. Que ce soit pour rester, que ce soit pour partir. Et c'est sûr qu'il n'y a rien de mieux que d'avoir du temps de jeu. Donc, pour moi, chaque sortie sera toujours importante.
- Rod, même s'il y a Lens en chemin, je suppose que, comme le disait Mario [Albano] tout à l'heure, en fonction des suspensions, des blessures et compagnie, tu seras dans le clasico. Est-ce que déjà, indépendamment du match de Lens, tu te projettes sur ce match ?
J'avoue que j'y ai déjà pensé, mais je n'aime pas justement me projeter trop loin. On ne sait pas ce qu'il peut se passer. Tout va tellement vite, je pense que je suis bien placé pour en parler donc je vais déjà essayer de voir ce qu'il va se passer pour ce week-end et après, on réfléchira pour autre chose.
- Lens dimanche, c'est une équipe qui est relativement inconnue du grand public. Ils n'ont pas recruté, c'est une équipe qui vient de Ligue 2. Tu les connais toi les joueurs lensois ou pas plus que ça ?
Je les connais pas plus que ça mais j'ai eu l'occasion de les voir évoluer, et c'est vrai que sur certaines situations, ils m'ont quand même assez surpris. On sent beaucoup d'énergie dans cette équipe et je pense qu'il faut vraiment bien préparer ce match, parce que cela peut jouer des tours de te sentir peut-être dans un certain confort contre ce genre d'équipe.
- Tu arriverais à citer leur composition d'équipe par exemple ?
Non, je ne connais pas exactement l'équipe. Mais bon, après, je ne suis pas une référence dans ces jeux-là (rires). J'ai l'occasion justement, et voilà, il faut s'en méfier.
- Même pas trois, quatre joueurs ?
Oh, de toutes façons, je ne suis pas là pour ça (rires).
- Pour rester sur le PSG, quel regard as-tu sur cette équipe, sur ce qu'on a vu depuis onze ou douze journées ? Onze plutôt.
Ben c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de bla-bla autour de cette équipe. Bon, c'est normal, ça reste Paris. On avait souvent tendance à faire croire que Paris n'allait pas bien, Paris...
Quoi qu'on en dise, Paris Paris, ils sont là. Je veux dire, comptablement, ils sont là ! Et j'aimerais bien que nous, entre guillemets, dans nos moments pas biens, on soit dans cette situation-là. Je pense que c'est une équipe à ne surtout pas prendre à la légère. Et je pense qu'il faut arrêter de croire aussi que Paris va mal. C'est vrai que c'est moins clinquant que ce qu'on avait vu il y a quelques temps, mais en termes d'efficacité, de danger, cela reste une équipe redoutable.
- Il n'y a pas Ibra, c'est mieux quand même.
Pfff... Oui et non.
- Pourquoi ?
Ben, oui, parce qu'on connaît son efficacité, et que cela reste un danger constant. Mais c'est vrai qu'en termes de difficulté de jeu, il y a des joueurs qui, pour moi, proprement, personnellement, sont plus difficiles à contenir qu'un Zlatan qui n'a pas forcément les courses d'autres joueurs. Donc, c'est plus un joueur auquel il faut être très très attentif qu'un joueur qui, vraiment, sur le match, est plus difficile à garder.
(Elodie Malatrait interrompt : ) On va revenir sur Lens s'il vous plaît parce qu'on joue dimanche Lens et Paris, on va en parler la semaine prochaine. Désolé mais...
- Moi, je voulais juste savoir si par rapport à Lens, tu dis que tu ne connais pas trop les joueurs, mais tu connais l'état d'esprit. Parce que tu n'as pas démarré là-bas mais presque. Tu as gardé quand même quelque chose avec le président Martel ?
Oui, ben on s'est contacté même à l'intersaison au téléphone pour des nouvelles. Moi, je m'entends très bien justement avec lui. Moi, j'ai un certain attachement justement à Lens où mes premiers pas en Ligue 1 se sont faits là-bas. J'ai de très bons souvenirs, des moins bons aussi. (rires) Mais oui, il y a un attachement à Lens, c'est clair.
- Rod, Lens évolue souvent avec deux attaquants, ce qui veut dire que vous allez sans doute évoluer à trois défenseurs centraux. Quelles sont les différences au niveau du poste de défenseur central selon que l'on joue à trois défenseurs centraux ou à deux ? Est-ce différent et, si oui, quelles sont les différences ?
Pfff... ça serait long, mais... C'est vrai que c'est différent dans le sens où ce n'est pas la même façon... beaucoup de systèmes de couverture sont différents et l'on agresse pas nos vis-à-vis de la même façon. Mais bon, ce serait compliqué, parce que nous-mêmes, on a été chamboulé cette année avec beaucoup de choses. Mais c'est vrai que c'est complètement différent, de jouer à deux ou à trois, ce n'est pas pareil.
- Et tu préfères quoi, toi ?
Ben, je me sens bien dans les deux systèmes. J'ai cette chance-là, j'arrive à m'adapter assez vite. Mais, quelque part, de jouer à trois permet de jouer un peu plus près des milieux et des fois de participer un peu plus au jeu.
- On a l'impression que c'est quand même plus compliqué pour l'OM quand on joue à trois défenseurs, notamment au milieu de terrain. C'est ton impression aussi ?
Euh, non, pas plus que ça. Après, ça dépend des systèmes qu'on a en face, c'est souvent cela qui fait que cela peut être plus ou moins facile à gérer.
- Rod, est-ce inquiétant qu'il y ait des tensions quand on est leaders du championnat, quand tout est sensé aller bien ?
Ben, en même temps, cela aurait été étonnant qu'il n'y ait pas de ... On est à Marseille donc même s'il n'y avait pas de problèmes, on en aurait créé. On est les spécialistes ici. Donc là, il n'y a rien de très spécial, il y a eu voilà quelques mots et cela fait beaucoup d'encre. Mais, en soi, il n'y a rien de grave.
- Et le fait que le coach change vraiment très très rarement de joueurs titulaires, sauf en cas de blessures ou de suspensions pour l'instant, comment vous, les "remplaçants", vous le vivez ?
Ben, on est forcés de s'adapter, on n'a pas forcément le choix. Maintenant, c'est clair qu'on est là, on espère tous jouer plus. Mais voilà, la conjoncture est comme ça donc on s'adapte.
- Quand tu dis que c'est le mental qui va faire la différence, est-ce tu parles du titre de champion ? Est-ce que vous pouvez aller le chercher ? Qu'est-ce que tu sens dans cette équipe ?
La capacité, oui. Mais le chemin est encore très très long donc... Pour moi, il faudra montrer encore plus pour prétendre à ça. D'expérience, on sait souvent que de mettre trop les gens dans le confort, des fois, ce n'est pas toujours bien. Il y a des gens qui le gèrent plus ou moins bien donc voilà, j'attends de voir. Moi le premier, de savoir si on aura cette capacité mentale. Mais en tout cas, la capacité, on l'a. Mais le mental, j'espère voir qu'on l'aura jusqu'au bout.
- Ce n'est pas le genre de Bielsa de vous mettre dans le confort, non ?
(Fanni n'a pas compris)
- Ce n'est pas le genre de Bielsa de vous mettre dans le confort ?
Ben, le coach, non, ne nous met pas dans le confort. Mais, au-delà de ça, c'est plus tout ce qu'il y a autour. Les éloges, tout ce qui va avec, l'entourage, les proches, les amis... Il ne faut pas croire mais je pense que de savoir jouer au foot, on sait tous le faire. Maintenant, ce qui fait qu'on est plus ou moins performant, c'est tout ce qu'il y a autour qui perturbera le footballeur. Il y a beaucoup de paramètres, donc c'est là où je veux voir notre force mentale.
- Pour prolonger tes propos, tu partages donc l'avis d'André [de Rocca], qui, après le match à Rennes, disait que vous aviez changé de statut ?
Oui, je partage totalement, parce que chaque sortie, on l'a vu contre Lyon... Ils ont célébré la victoire, j'ai l'impression qu'ils avaient gagné un titre. Donc, c'est qu'à un moment donné, ça veut dire ce que ça veut dire. Ce sont des signaux qui montrent qu'à un moment donné, on était l'équipe à battre. Que beaucoup de gens veulent nous battre. On est un peu un test pour pas mal d'équipes donc c'est que le statut a changé.
- Tu joues défenseur central depuis le début de saison, tu n'as pas joué à une autre place. Est-ce que tu as As-tu abandonné l'espoir de rejouer un peu sur le côté ?
Non, pas du tout, mais c'est vrai qu'actuellement, il y a plus de chances de jouer dans l'axe que sur le côté droit. Plus ou moins le côté droit, parce que c'est vrai que c'est un poste un peu spécial en ce moment, un latéral droit-milieu selon les matchs donc on va dire que pour l'instant, la tendance sera plus d'évoluer dans l'axe qu'à droite.
- Tu t'y verrais dans ce rôle-là justement. Latéral, pas vraiment latéral, mais plus milieu défensif ?
Ouais, je pense que je pourrais. Maintenant, il faut essayer.
C'est bon ? (il regarde la salle) Ah !
- Au-delà de l'encre qu'a fait couler le carton rouge de Brice Dja Djédjé, c'est le premier qu'on prenait cette saison. Commence aussi une période où vous avez des suspendus. Ce sont les premiers de la saison, parce que les seuls qu'il y avait eu jusque-là, c'était les restes de la saison dernière. Est-ce que c'est uniquement une question de circonstances ou vous commencez à prendre des suspensions, des cartons rouges, parce que c'est le signe que vous avez peut-être plus de difficultés ?
Non, et bien là, vu les circonstances, le carton rouge est intervenu à travers une chiffonnade. Donc ce sont des faits qui arrivent. Et puis, il y a eu quand même pas mal de journées, pas mal de matchs. Faire toute une saison sans suspension, cela aurait été... Je n'ai pas connu ça encore à Marseille, donc je ne vois pas pourquoi cette année, cela n'arriverait pas non plus.