Football - National 3 : l'OM au Campus, jusqu'à quandLa direction du club souhaite faire jouer sa réserve et son équipe féminine sur une pelouse naturelle. Sans solution pour le moment malgré un intérêt pour Delort, la "Pro 2" affronte Sud FC à Le Cesne ce samedi (18h).L'incertitude a plané jusqu'en milieu de semaine. Martigues, Aubagne, Marignane... ? C'est finalement bien à Marseille, dans son Campus, que la réserve de l'OM va recevoir le club corse de Sud FC cet après-midi (18h) à l'occasion de la 2e journée de National 3. Logique, serait-on tenté de dire. En réalité, cela ressemble davantage à un choix par dépit de la direction olympienne. Car cette dernière ne souhaite plus que la "Pro 2" et l'équipe féminine (D2) évoluent à Le Cesne. En cause, la pelouse synthétique du complexe. Un revêtement davantage propice aux blessures et qui n'est pas utilisé au plus haut niveau, que ce soit chez les hommes ou les femmes.
Pourquoi ne pas remplacer la surface actuelle par de l'herbe naturelle ? Le mal semble plus profond que cela. Du côté du club, on estime que le complexe, refait à neuf en 2018, est mal situé, difficile d'accès et que le quartier de Mazargues est bloqué les jours de match. On déplore également que les tribunes ne sont pas adaptées. Le souhait d'aller voir ailleurs avait déjà été manifesté la saison passée, notamment par Marco Otero (directeur technique) et Pedro Iriondo (ancien directeur de la stratégie et du développement). Un point de vue également partagé par le président de l'OM Pablo Longoria.
Travaux et manque de placeL'entourage du dirigeant espagnol est alors parti en quête d'une solution, dès la fin de l'exercice 2023-24. Ce qui l'a conduit à Aubagne et son stade De Lattre. Le Maire Gérard Gazay, son adjoint au sport Pascal Agostini ainsi que l'AFC et l'OM étaient d'accord pour trouver un arrangement mais une condition était tout de même posée par la municipalité : le club phocéen devait réaliser des travaux sur les deux pelouses du complexe afin que celles-ci puissent résister aux entraînements et matches du club de N1, ainsi qu'aux joutes de la réserve olympienne et des féminines. Le deal a cependant capoté, la maison ciel et blanc ne donnant plus de nouvelles à partir de début juin. La solution aurait également pu être trouvée à La Penne-sur-Huveaune, où la mairie était prête à vendre tout son complexe, pouvant accueillir 3 à 4 stades. Mais là aussi, le projet n'est pas allé au bout.
Il y a quelques jours encore, la tendance était à une délocalisation au stade Saint-Exupéry de Marignane, antre du MGCB (N2). En réalité, l'OM travaille depuis une quinzaine de jours sur une piste marseillaise : le stade Delort, à deux pas du Vélodrome. Problème, l'enceinte de 5 000 places n'est plus homologuée pour les rencontres de football à haut niveau, le terrain étant trop étroit depuis la mise en place d'un 8e couloir d'athlétisme afin d'accueillir le meeting international. "Il ne manque que 1,25 m, ce n'est rien du tout", explique Sébastien Jibrayel, adjoint chargé des sports à la mairie de Marseille. L'élu a alors fait une proposition à l'OM : réaliser des travaux, à la charge du club, afin que l'enceinte puisse passer d'une configuration athlétisme à football, à l'image du stade Charléty à Paris, qui accueille le PFC (Ligue 2).
Une opération estimée à 250 000 euros environ qui pourrait s'effectuer en un mois à peine. Mais quand bien même ce projet serait mené à bien, un autre problème pourrait être mis sur la table : le manque de créneaux. Comme La Martine et bon nombre de stades marseillais, Delort affiche complet avec l'athlé, le rugby, le foot américain ainsi que le football amateur. Ajouter la réserve olympienne et l'équipe féminine semble complexe. "On a tellement de monde sur Delort que je ne peux pas pousser le sport amateur pour l'OM, même si on aime tous le club, moi le premier, maintient Jibrayel qui a également soumis l'idée du complexe de la Maussane à La Valentine. C'est triste d'avoir le plus grand club de France et ne pas avoir de stade pour accueillir sa réserve. C'est un retard et un laxisme de la municipalité de l'époque et de l'OM aussi, avant l'ère McCourt, qui n'avait pas mis les moyens."
Si la première à domicile de la bande à Jean-Pierre Papin se disputera bien au Campus, le club et la Ville poursuivent leurs échanges. De quoi espérer un dénouement avant les prochaines rencontres de la réserve et des féminines à la maison, les 21 et 22 septembre ? Rien n'est moins sûr.
La Provence
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