Bon, j'ai trouvé... Ce n'était pas un problème de AdBlock, mais un paramètre à décocher dans Firefox sécurité ("Contenu utilisé pour le pistage".).. Le problème est donc réglé...
J'en viens au feuilleton surréaliste espagnol... sans revenir sur les causes de toute l'affaire (fonctionnement de la Fedé espagnole, traitement non approprié de la discipline - foot féminin - par les instances dans de multiples domaines, et bien sûr le comportement hallucinant de Rubiales.)
Je crois qu'il faut essayer (nous) de réfléchir avec le maximum de recul et de neutralité (même si ce n’est pas facile) à la situation telle qu'elle est en ce soir du 20 septembre.
1) Que pouvait faire d'autre la nouvelle sélectionneuse, si ce n'est d'appeler (en grande majorité) les Championnes du monde en titre pour les deux matchs de Ligue des Nations contre la Suède et la Suisse ? La seule autre solution aurait été d'appeler des U20 ou U19 (certes championnes du monde et d'Europe) et de perdre vraisemblablement les deux matchs. Je mets de côté l'hypothèse d'un forfait.... Elle était donc "obligée" de mettre ces joueuses en quelque sorte au pied du mur et devant leurs responsabilités d'internationales espagnoles.... CAR...
2) Les deux matchs en question ne sont pas des amicaux. La Ligue des Nations (nouvelle compétition) doit décider quelles équipes européennes pourront participer aux JO de Paris 2024, en plus de la France qualifiée d'office. Seules, les deux finaliste de la LdN seront qualifiées, éventuellement la nation classée 3e si la France est une des deux finalistes.
Comment une fédération et une sélectionneuse pourraient accepter l'idée de saboter d'entrée, dès ses deux premiers matchs, que la sélection nationale tout juste championne du monde soit absente des JO auxquels l'Espagne n'a jamais participé auparavant ? Admettons que ce n'est juste pas possible de leur demander ça.
Donc, qu'elle appelle – y compris contre leur volonté – les meilleures joueuses pour y parvenir est (de son point de vue) assez logique et ne peut lui être reproché à mon humble avis.
3) En Espagne, comme en France (et sans doute dans tous les pays affiliés à la FIFA, mais il faudrait vérifier), un joueur ou une joueuse ne peut pas, n'a pas le droit de refuser une sélection s'il/si elle est appelé/e... Car dans ce cas, c'est sanction (suspension plus ou moins longue, amendes, etc.). Bien sûr, il y a des individus qui déclarent prendre leur retraite internationale et l'usage veut que les sélectionneurs respectent ces décisions. Mais ils auraient le droit d'aller contre. Il s'agit toujours de cas individuels, jamais collectifs comme ici... Quand Bouhaddi dit renoncer à l'EdF tant que Diacre sera sélectionneuse, celle-ci prend acte, ne l'appelle plus (Dieu merci ! ). Quand Renard (Wendie), suivie de Diani et Katoto disent la même chose, on se trouve devant trois solutions possible : Diacre accepte leurs décisions et l'équipe est très amoindrie pour la CdM (tenant compte aussi du fait que Katoto, blessée, ne pouvait de toute façon être appelée...). Ou bien, Diacre les appelle quand même comme elle en avait le droit. Si les joueuses refusaient, elles étaient automatiquement sanctionnées, car c'est la LOI ! 3e solution, celle choisie par la Fédé : on vire Diacre, à la demande des 3 joueuses (et de Aulas en coulisse, membre du ComeX et en charge du foot féminin), comme Bini, Bergeroo et Echouafni avaient été virés auparavant et de la même façon (mais en mode souterraine)...
Revenons à l'Espagne : le deal de la fédé a été le suivant : on vire le président de la Fédé, on vire le sélectionneur, on, promet des réformes qui seront à discuter, mais en échange vous revenez jouer ces matchs cruciaux de qualif pour les JO. Sinon, la loi sera appliquée. Les joueuses ont bien compris le danger d'un jusqu’au-boutisme que l'on peut soutenir idéologiquement du fond de notre canapé, mais qui risquerait de mettre en danger toute leur carrière. Elles sont donc revenues. En traînant les pieds, mais en le faisant...
4) Jennifer Hermoso (qui joue au Mexique, je ne suis pas certain que le championnat ait repris), au centre de l'affaire Rubiales, n'a pas été sélectionnée, afin "de la protéger vu le contexte actuel" et tout en "la soutenant totalement" selon les mots de la nouvelle coach. On peut discuter du bien-fondé ou pas de cette position. Personnellement, je n'ai pas trop d'avis là-dessus. Hermoso, elle, a rugit dans les brancards. Bien que refusant la sélection en amont de ce non-appel, elle s'étonne de cette "protection" ("Contre quoi ? Contre qui ?") et dénonce... de ne pas avoir été sélectionnée. On pourrait sourire d'une telle contradiction, mais ça fait bien partie de tout le surréalisme de la situation espagnole :
– "Ne me sélectionnez pas !"
– "Bon, on ne t'appelle pas pour te protéger, mais on est de tout cœur avec toi."
– "C'est scandaleux ! Pourquoi ne m'avez-vous pas sélectionnée ?"
Dialogues et scénario : les Marx Brothers !
Je précise pour ceux qui ne la connaisse pas ou que depuis la CdM, puis l'affaire du baiser forcé, que Hermoso (super joueuse) n'a jamais eu une formidable réputation en tant qu'individu au sein du monde du foot féminin, réputée caractérielle et fouteuse de caca. Son passage – assez largement raté – au PSG il y a quelques années n'a pas laissé de très bons souvenirs...
5) Enfin, dernier rebondissement : Mapi Léon et Patricia Guijarro (Barça) qui faisaient partie des 15 rebelles d'origine pendant un avant la Coupe du Monde n'ont pas joué celle-ci, à l'inverse de plusieurs des 15 (Paredes ou Bonmati entre autres). Là, elles vont au rassemblement et en repartent en déclarant que leur "cas est différent de celui des autres" sans que – en tout cas, moi – on comprenne en quoi il est effectivement et fondamentalement différent. D'autant qu'elles ajoutent que les choses initiées par la Fédé vont dans le bon sens... Et elles ne seront pas sanctionnées de partir, si j'ai bien compris, après intervention du gouvernement espagnol...
Alors ? Ce sera où ? Netflix ? Amazon ? HBO ? Charenton ?