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MERCATO; Cornelius sur la planète "Mars" pour le transfert du défenseur canadien de 26 ans. Passé par des chemins de traverse, il doit arriver rapidement à Marseille, tout comme le jeune Argentin Valentin Carboni. L'OM a trouvé un accord avec Malmö
Ce n'est pas le recrutement le plus clinquant de l'été marseillais, tous les amoureux de l'OM n'ayant d'yeux, ces temps-ci, que pour Valentin Carboni pour tout un tas de raisons, aussi bien objectives que subjectives : le joueur, qui va être prêté par l'Inter Milan et est attendu à Marseille dans les prochaines heures, est international argentin (il a aussi un passeport italien), ce qui n'est jamais anodin pour le peuple du Vélodrome, est présenté comme un vrai prospect du haut de ses 19 ans et évolue à un poste offensif.
Soit tout le contraire de Derek Cornelius dont les derniers contours du transfert vers la Provence ont été tracés hier. Lui aussi doit débarquer rapidement à l'OM, peut-être même dès aujourd'hui, après l'accord trouvé avec Malmö sur un transfert estimé, sur les hauteurs de La Commanderie, à 3,8 millions d'euros. Le défenseur international canadien (26 sélections) s'était entendu avec l'OM sur un futur contrat depuis plusieurs jours déjà, et son arrivée, comme celle de Carboni, n'est plus conditionnée qu'à un ultime obstacle : la visite médicale.
Le chouchou de Malmö
Une fois celle-ci passée avec succès, Cornelius viendra grossir le contingent des Canadiens en Provence, déjà fort d'une unité depuis l'arrivée de son compatriote Ismaël Koné, avec qui il a disputé la dernière Copa America terminée à la troisième place, seulement battu - à deux reprises - par l'Argentine de Carboni. Si ce dernier a pris une part infime au parcours victorieux de l'Albiceleste, les Canadiens ont, au contraire, joué des rôles majeurs.
Au contraire de Koné qui a épousé une trajectoire assez classique, Cornelius a été contraint d'emprunter des chemins de traverse, changeant régulièrement de continent et de fuseaux horaires pour vivre son rêve. Ce parcours atypique l'a vu transiter du Canada à la Suède, en passant par l'Allemagne, la Serbie, un retour dans son pays natal ou encore la Grèce, au sein du modeste Panetolikos où il parfait son apprentissage du haut niveau. "À ce moment-là, il n'était pas encore au point techniquement et tactiquement, pose son ancien partenaire en Grèce, Rudy Gestede. Je suis assez surpris qu'il ait évolué aussi rapidement pour devenir un joueur de l'OM. Il n'était pas vraiment un relanceur, mais il n'avait pas peur de prendre le ballon. La confiance en lui permet de jouer à un niveau assez élevé sans avoir les qualités naturelles d'un grand défenseur central. Mais comme il travaille énormément et a une certaine confiance en lui, il mérite ce qui lui arrive."
C'est à Malmö, qu'il a rejoint en décembre 2022 et où l'OM est allé le chercher, qu'il a vraiment explosé, s'imposant comme l'un des principaux artisans du dernier titre de champion de Suède décroché au terme de l'année 2023. "Jouer là-bas lui a permis de franchir un palier, évalue Gestede. C'est plus facile de briller dans une équipe comme Malmö qui joue le haut de tableau qu'à Panetolikos." Cornelius y laissera un doux souvenir, pour sa personnalité, ses talents de défenseur et sa mentalité. "Je l'ai encore eu tout à l'heure au téléphone, c'est un super mec, très gentil et très serviable, détaille Mahamé Siby qui a joué avec lui en Scandinavie et vient de rejoindre Martigues, promu en Ligue 2. Sur le terrain, c'est un gagnant, un guerrier qui ne lâche rien. Un chien, quoi. En plus, vu son parcours, il a un profil revanchard. Il fait partie de ces nouveaux défenseurs : il a une super relance, est technique, rapide et puissant, tout en étant humble et à l'écoute. Malmö était content de l'avoir sur le terrain. Comme moi, il était un peu le chouchou des supporters."
Ce statut est loin de lui tendre les bras en Provence. D'autant que le gaucher né à Ajax, dans la banlieue de Toronto, possède un profil similaire à celui d'une autre recrue estivale de l'OM, Lilian Brassier venu de Brest, avec son appétence à évoluer dans l'axe gauche de la charnière, voire à dépanner comme latéral. "Je ne suis pas étonné de voir l'OM l'engager. Mais il faudra lui laisser un peu de temps", prévient Siby.
"Il est robuste, physiquement costaud dans les duels, aime le contact physique. Il ne va pas ressentir la pression ni se laisser avoir par celle-ci. Il va tenter des choses", prédit Gestede. Le genre de jouer qu'apprécie tout particulièrement Roberto De Zerbi.
La Provence