Information
RECRUE; La partie immergée de Hojbjerg; Engagé à la surprise générale, le milieu de terrain danois s'est toujours distingué par une impressionnante maturité due aux aléas de la vie et par un engagement permanent. Un de ses anciens partenaires témoigne.
La préparation estivale de l'OM, qui s'est poursuivie hier avec un galop amical contre Sunderland (2-2, lire ci-dessous), se révèle tellement rare en images que la moindre d'entre elles suscite des réactions en chaîne sur les réseaux sociaux. Depuis quelque temps, une fait le délice des amoureux de la maison blanche. Qu'y voit-on ? Une arabesque d'Amine Harit dans son style chaloupé ? Une virgule signée Mason Greenwood pour éliminer un adversaire un peu trop collant ? Rien de tout ça. Le geste est signé d'une autre recrue de l'été marseillais, Pierre-Emile Hojbjerg, auteur d'une intervention rugueuse sur l'un de ses partenaires à l'entraînement à La Commanderie.
Transfuge de Tottenham qui l'a prêté avec option d'achat, le milieu de terrain international danois (81 capes), qui n'a toujours pas été présenté aux médias, a surpris tout son monde en choisissant de relever le défi olympien. Alors qu'il va souffler ses 29 bougies demain, beaucoup l'imaginaient prolonger sa carrière dans une autre écurie de Premier League après une saison avare en temps de jeu chez les Spurs, le nouvel entraîneur Ange Postecoglou, arrivé il y a un an, ne lui accordant qu'une confiance relative.
Le Franco-Danois a emmené son fighting spirit dans ses valises. Un tempérament et un engagement qui coulent dans ses veines depuis toujours et lui ont joué des tours, parfois. La légende raconte que son aventure à Munich, entamée par des records de précocité sous les ordres d'un Pep Guardiola qui voulait en faire "le Busquets du Bayern", s'est arrêtée brusquement après une intervention un peu trop virile sur un Bavarois au cours d'un match de Bundesliga, Hojbjerg ayant enchaîné deux prêts pour se faire les dents, à Augsburg puis Schalke 04. La suite, c'est son ancien partenaire à Southampton, Jérémy Pied, qui nous la narre : "Il fracasse un mec du Bayern lors d'une saison où il est prêté et après le match, Guardiola vient lui glisser un mot à l'oreille. Tout le monde croyait que c'était quelque chose de sympa. Mais non, il lui a dit : 'Tu ne joueras plus jamais avec nous'."
Hojbjerg tourne le dos à l'Allemagne et entame son périple en Angleterre, d'abord à Southampton où il posera son baluchon pendant quatre saisons, avant d'atterrir à Tottenham. Chez les Saints alors dirigés par Claude Puel, il impressionne rapidement ses partenaires, tant par son comportement dans le vestiaire que sa combativité sur le pré. "Au niveau de la maturité, il est au-dessus de la moyenne. Je croyais qu'il avait 25 ans, alors qu'il n'en avait que 18... Il a reçu une bonne éducation, a une vie posée, avec sa compagne et ses enfants. On est dans l'intime, mais avoir perdu son papa jeune l'a obligé à prendre les rênes de sa vie et de sa famille. Il a été obligé de gérer ça, de prendre des responsabilités", confie Jérémy Pied.
Sur le terrain, il déménage toujours autant, contraint de montrer les muscles pour essayer de se faire une place. "Il s'est retrouvé avec des gars assez solides physiquement ; ça a été un combat au niveau des cuisses et des muscles. Tous les entraînements étaient très intenses, chacun s'arrachait comme jamais, Pierre-Emile encore plus. Il est physiquement monstrueux. Mais il était apprécié de tous. C'était unanime", poursuit Pied.
Il est encore trop tôt pour dresser un constat similaire à l'OM, mais cette arrivée a tout d'une bonne pioche vu le pedigree d'Hojbjerg. "Je suis un peu surpris de le voir à Marseille, se pince Jérémy Pied. Vu sa condition physique, il aurait pu jouer encore 18 ans en Premier League ! Il va apporter son côté malin, va solidifier le milieu, donner le tempo du match comme (Nemanja) Matic à Lyon et adresser les bonnes passes au bon moment comme Toni Kroos. Il a des atouts extraordinaires dans ses manches. C'est rare qu'il fasse de grosses boulettes, il est régulier et va vite s'adapter d'autant qu'il parle français. Quand j'ai appris sa signature à l'OM, je me suis dit 'waouah !'."
Les aficionados de l'OM aimeraient bien avoir la même réaction cette saison.
La Provence