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Greenwood, tourné vers l'avenir; À l'occasion de sa présentation, le nouvel attaquant de l'OM a refusé de s'expliquer sur son passé polémique, préférant se concentrer sur le terrain et Marseille, où il souhaite s'épanouir.
Sur Marseille, le vent a tourné. Fin juin, un Mistral, brutal et glacial, lorsque la rumeur envoyant Mason Greenwood (22 ans) à l'OM a fleuri sur les réseaux. Aujourd'hui, place au chaud Sirocco, pour escorter, avec clémence, les premiers pas de l'Anglais en Provence. Ce mercredi, quasiment minuit, ils étaient plus de 200 à l'aviation générale de Marignane, fumigènes à la main et gorges déployées, pour lui souhaiter la bienvenue. Certains l'ont même suivi, au bout de la nuit, à son hôtel, surplombant le Vieux Port, pour glaner un précieux selfie. Nouvelle secousse Greenwood ressentie hier après-midi, alors qu'un soleil de plomb écrasait La Commanderie. Ils furent 14 000, presque assez pour remplir le stade Louis-II, scotchés devant leur écran afin de boire les paroles du prodige de Bradford.
"Je n'ai pas envie de rentrer dans les polémiques"
Sous le regard de son père, son avocat, mais aussi de la garde rapprochée de Pablo Longoria (Medhi Benatia, Fabrizio Ravanelli, Aziz Mady Mogne), tous assis au premier rang de l'auditorium, l'ex-Red Devil a été cuisiné. Un peu sur le terrain, où sa frappe de balle et ses crochets ont ébloui outre-Manche et au-delà des Pyrénées. Davantage, mais pas trop quand même, sur son sulfureux passé... qui fait encore (beaucoup) parler.
En enrôlant Mason Greenwood, jadis poursuivi pour "tentative de viol" et "agression" sur sa compagne, l'OM se savait exposé. Ces derniers jours, au centre Robert-Louis-Dreyfus où son recrutement divise les salariés, l'on esquissait même un plan de bataille (médiatique) pour clarifier la situation. Jouer cartes sur table, repartir sur des bases saines, et tourner la page... enfin. En trois occasions, entre ses courtes interviews accordées à La Provence et L'Équipe jeudi, mais aussi tout au long de sa conférence de presse, hier, l'Anglais a plutôt aiguisé son sens du dribble, renvoyant ses interlocuteurs à un communiqué signé l'été dernier. "Je n'ai pas envie de rentrer dans les polémiques. J'ai parlé avec les supporters, j'ai parlé la saison passée. J'ai envie de regarder vers l'avant, et que nous puissions être très heureux à Marseille avec ma famille, a posé l'intéressé, également questionné sur une possible implication en faveur d'associations locales, notamment celles luttant contre les violences faites aux femmes. On m'a beaucoup parlé de plusieurs fondations qui existent au sein du club, des visites aux hôpitaux donc comme tous les joueurs je vais me rendre à l'hôpital (auprès des enfants malades, pendant la période des fêtes, ndlr)."
À ses côtés, Pablo Longoria, "très content d'accueillir (ce) joueur à la dimension internationale" arraché à United contre un petit pactole (25M + bonus + 50 % à la revente), et qui assure avoir mené une enquête scrupuleuse, désormais sous scellé, préfère "ne pas se substituer à la justice". "Je tiens à dire à tout le monde que je suis le premier à comprendre que l'arrivée de Mason suscite beaucoup d'interrogations, je respecte l'opinion de chacun. Mais on parle du passé, c'est une situation complexe, a insisté le président olympien. Je tiens à dire que j'assure personnellement que Mason a toutes les valeurs qu'on veut développer au club. C'est le moment de parler de l'avenir."
L'avenir, donc. D'abord les billards de La Commanderie, sur lesquels Greenwood commence à apprivoiser les consignes de Roberto De Zerbi, après avoir longtemps écouté la cour assidue du technicien lombard, à l'autre bout du fil. "Le coach m'a parlé de son ambition pour le club, on a pu voir ce qu'il a fait en Premier League avec Brighton et j'espère qu'il va pouvoir faire pareil à l'OM. J'ai hâte de travailler sous ses ordres", a souri l'ailier droit, évidemment "prêt à jouer à n'importe quel poste".
"Je me sens déjà comme à la maison"
L'avenir, ce sont les rues de Marseille, le Vel', sa nouvelle demeure après avoir quitté celle de Manchester, où il a coulé quasiment tous ses jours. "Ça se voit que c'est une ville extraordinaire. Même si je suis là que depuis quelques jours, je me sens déjà comme à la maison, soutient celui qui s'est relancé à Getafe la saison passée (10 buts, 6 passes décisives en 36 apparitions) et qui vient de parapher un contrat de 5 ans en Provence. J'ai hâte de jouer au Vélodrome devant ce public magnifique. Dès que j'ai entendu l'intérêt de l'OM, j'étais focus sur Marseille. Le stade est incroyable tout comme les supporters. C'est une sacrée ambiance, je pense que c'est l'une des plus belles d'Europe, c'est très connu même en Angleterre et je pense que tout joueur voudrait évoluer sous les couleurs de l'OM."
L'avenir, c'est aussi demain. Quand l'Olympique va convier Nîmes à une joute amicale (18h). L'occasion pour Greenwood d'adopter, même une poignée de minutes, ces fameuses couleurs.
La Provence