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OM; Greenwood sort du bois; Après avoir trouvé un accord avec Manchester United, son club formateur, les dirigeants ont enfin convaincu l'Anglais, au passé controversé, de s'engager en Provence pour cinq ans. Les avocats doivent maintenant ficeler son contrat.
Et de trois ! Après Ismaël Koné (22 ans) et Lilian Brassier (24 ans), l'OM est sur le point d'enregistrer une nouvelle recrue. Sans doute la plus clivante de son histoire. Mason Greenwood (22 ans), l'homme qui divise le peuple olympien jusqu'aux salons de l'Hôtel de Ville. D'un côté, chaque jour un peu plus nombreux, ceux qui piaffent d'impatience à l'idée de voir cet immense talent briser des reins et martyriser les gardiens adverses. De l'autre, les incorruptibles, indignés par sa vie privée, qui n'envisagent en aucun cas séparer le mari de l'artiste, et accusent leur club d'avoir renié ses valeurs. Au centre, un Olympique convaincu d'avoir frappé, sportivement, un immense coup, en attirant dans ses filets le natif de Bradford, dont la valeur, avant de passer par la case prison, était estimée à près de 150 millions d'euros par l'Observatoire du football (CIES).
Dix-huit mois plus tard, celui que Nicky Butt, alors directeur du centre de formation de Manchester United, érigeait en "meilleur jeune" passé chez les Red Devils (129 apparitions, 35 buts, 12 offrandes), va débarquer sur la Canebière. Après avoir trouvé un terrain d'entente avec leurs homologues mancuniens, soucieux de l'exfiltrer tout en se remplissant les poches, autour d'une somme légèrement inférieure à 25M (plus bonus et 50 % à la revente... une portion que l'OM pourra réduire à l'avenir en sortant le chéquier), les dirigeants marseillais ont convaincu Greenwood de les rejoindre.
L'OM a mené son enquête
Marqué à la culotte par le tandem Longoria-Benatia, dont les téléphones ont chauffé, à l'instar de celui de Roberto De Zerbi, pour le charmer, l'attaquant aux deux pieds (mais surtout gaucher) a accepté de signer un contrat de cinq ans en Provence. Sur les hauteurs de La Commanderie, où l'on n'avance pas encore un accord de principe, les avocats du club et celui du joueur ont pris le relais pour ficeler l'affaire. Lorsque ces petits détails administratifs seront réglés, Greenwood sera attendu au pied de la Bonne Mère pour y satisfaire la traditionnelle visite médicale et parapher son bail.
La maison ciel et blanc aura alors bouclé sa priorité de l'été, pour renforcer le secteur offensif. Un dossier ouvert plutôt tardivement, effleuré lors des négociations avec De Zerbi, alors que le banc du Vel' était orphelin. Un profil qui coche toutes les cases sur le nouveau cahier des charges de l'OM, désireux de "créer de la valeur" au sein de son effectif... quitte à miser gros sur des jeunes talents dont la valeur marchande, au pire, ne s'effondrera pas.
L'état-major provençal entrevoit, aussi, le bout d'un premier chemin, semé d'embûches. D'abord celles déposées par Manchester United, qui réclamait initialement 40M pour le céder. Puis, la concurrence de la Lazio Rome, très pressante sur le sujet, via son volubile président Claudio Lotito. In fine, dans ce deal, le principal écueil que l'OM a dû contourner est celui de la pression populaire. Lorsque l'avenir de Mason Greenwood a été associé à celui de l'Olympique, fin juin, les boucliers se sont aussitôt dressés sur les réseaux sociaux. Personne n'y avait oublié la sordide histoire de violences conjugales que l'Anglais traîne comme un boulet. Pour rappel, il avait été poursuivi par la justice pour tentative de viol et agression sur sa compagne, mais aussi placé en détention provisoire... avant l'abandon des charges motivé par un "retrait des témoins clés" et de "nouveaux éléments".
Aux #Greenwoodnotwelcome, désormais supplantés par le plus hospitalier #Greenwoodwelcome, s'est ajouté la voix de Benoît Payan, maire (DVG) de Marseille. "Massacrer sa femme de cette manière-là est indigne d'un homme et je crois qu'il ne peut pas avoir sa place dans cette équipe-là, s'est insurgé l'édile. Je ne veux pas que mon club soit couvert par la honte de quelqu'un qui tape sa femme."
Une prise de position ferme, dont l'écho a fait grincer des dents la direction de l'OM, mais aussi celle de l'entourage du joueur. Notamment le père de Greenwood, qui conseille son fils en l'absence d'agent, et s'est interrogé, un temps, sur le bien-fondé de débarquer en Provence dans ce contexte explosif. Une atmosphère loin d'être totalement apaisée, alors que l'international anglais (1 sélection), sauf retournement de situation, devra inévitablement s'exprimer (et s'expliquer) devant les médias.
En attendant qu'il le fasse, Roberto De Zerbi et Pablo Longoria, à l'occasion de la présentation du technicien lombard, ont déjà été cuisinés... le premier avait clairement botté en touche, le second un peu moins en déclinant les valeurs défendues par le club. En haut lieu, l'on assure avoir mené une enquête approfondie sur l'affaire Greenwood et les moeurs du garçon. "On doit être responsable et ne rien laisser au hasard", souffle-t-on. Les informations glanées, notamment à Madrid et auprès de Getafe (36 apparitions, 10 buts, 6 passes décisives) où il s'est relancé la saison passée après avoir été banni 603 jours des terrains, ont conforté l'OM dans son choix. Celui de croire en son talent... et en sa rédemption.
La Provence