OM. Le cas Greenwood enflamme les débatsL'attaquant anglais de Manchester United, accusé de tentative de viol et d'agression en 2022 par sa compagne avant l'abandon des poursuites, a été contacté par l'OM. Si le dossier n'est pas forcément avancé, la polémique enfle.Faire table rase du passé. Après une saison cahoteuse et chaotique, l'idée des dirigeants est de repartir sur un cycle stable et calme. Première mesure qui a fait l'unanimité chez les fidèles de l'Olympique, le recrutement de Roberto De Zerbi. La DNCG a laissé les mains libres au club, le mercato est enclenché plus vite qu'il y a un an, avec les arrivées de Lilian Brassier et Ismaël Koné quasiment bouclées, de belles ventes (Vitinha, Iliman Ndiaye) ont été réalisées pour rattraper les erreurs passées et se refaire la cerise économiquement. Ciel bleu sans nuage à l'horizon pour le nouvel OM, donc ? Pas vraiment.
Faire table rase du passé, ou pas, il en est aussi question sur l'épineux cas Mason Greenwood, dont l'intérêt de l'OM a été révélé dans les médias anglais jeudi et nous a été confirmé. Le joueur, avec qui l'état-major olympien a discuté, est excellent : il a les deux pieds et peut évoluer dans l'axe ou sur les deux côtés de l'attaque, et il s'est relancé en prêt à Getafe la saison dernière (10 buts, 6 passes décisives) après un an et demi sans jouer. C'est là que le bât blesse : Greenwood était suspendu par son club de toujours, Manchester United, parce qu'il était poursuivi par la justice anglaise pour des faits de tentative de viol et d'agression.
Des "Greenwood n'est pas le bienvenu" sur les réseaux sociauxIl avait été arrêté en janvier 2022 (il n'était âgé que de 20 ans à l'époque) après la diffusion sur les réseaux sociaux de photos de sa compagne le visage en sang, le corps criblé de bleus, avec en légende : "À tous ceux qui veulent savoir ce que Mason Greenwood me fait réellement". Glaçant, comme les extraits sonores de la tentative de viol qu'aurait subie la même femme. Un an et deux séjours en prison plus tard (il avait été réincarcéré pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire en octobre 2022), les charges étaient abandonnées en février 2023. Le parquet britannique justifiait à l'époque cette décision par "le retrait de témoins clés et de nouveaux éléments. Dans ces circonstances, nous sommes dans l'obligation de clore le dossier."
Depuis, l'affaire s'est quelque peu tassée (Greenwood est toujours en couple avec la plaignante, et les deux jeunes adultes sont devenus parents) mais les faits relatés, suffisamment graves pour ne pas être ensevelis dans l'oubli si vite, sont encore dans les esprits. Quelques mois après, United aurait pu le réintégrer, mais ses dirigeants, craignant la réaction des supporters des Red Devils, l'ont prêté à Getafe, où il est redevenu un joueur de football. Si les fans adverses l'ont hué toute la saison, ceux des Azulones avaient été 5 000 à l'accueillir pour son premier entraînement l'été dernier. Après la saison de la relance, il serait courtisé en Italie, alors que son contrat à Old Trafford court jusqu'en 2025 et que les grands rivaux de City se montreraient gourmands, pour l'instant. À dix jours de la reprise à Manchester, le club aimerait s'en séparer rapidement pour ne pas avoir à le convoquer en équipe première pour le début de la préparation, selon des médias anglais, ce qui provoquerait à nouveau le courroux d'une partie des supporters.
Le problème est le même en Provence : ces deux derniers jours, sur les réseaux sociaux, de nombreux inconditionnels de l'Olympique ont lancé le hashtag GreenwoodNotWelcome (Greenwood n'est pas le bienvenu), beaucoup d'autres enjoignaient au contraire la communauté OM à séparer l'homme de l'artiste, une performance funambulesque en 2024. Au club, on préfère ne pas se substituer à la justice anglaise ni juger le jeune attaquant de 22 ans, et on estime que l'international (1 sélection) a le droit à une seconde chance. Si le contact aboutissait en transfert, nul doute que les débats ne cesseront pas de sitôt.
La Provence
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