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UN MINOT DANS LE MATCH; Lafont, l'année olympique; Apparu avec l'équipe première contre Benfica, signataire de son premier contrat pro, le milieu de terrain marseillais a aussi été auteur du but du break hier.
Lui, le gaucher, n'a pas hésité une seconde. Sur ce ballon repoussé plein axe après un énième numéro de Keyliane Abdallah dans la surface de Nancy, à près de 25 mètres, Gaël Lafont a décoché une frappe surpuissante du pied droit, en une touche, rasante et parfaitement ajustée au pied du poteau de Kenzo Noël, le gardien lorrain, impuissant. "On avait dit qu'une des solutions était les frappes à distance, pouvait en sourire Christian Bracconi, son coach forcément ravi. Il est coutumier du fait."
On jouait alors la 74e minute d'une finale de Gambardella tendue, interrompue dix minutes par quelques génies parisiens qui n'avaient rien de mieux à faire que de balancer des projectiles sur un minot de 17 ans, et disputée dans un climat hostile aux jeunes marseillais, finale de coupe de France entre Lyon et Paris derrière oblige. Alors Lafont a laissé exploser sa joie sur ce but du 3-1, face aux supporters lyonnais déjà présents en nombre et qui avaient passé leur match à l'insulter, lui et ses coéquipiers. Rageur, le Marseillais pur jus est allé défier du regard tout un virage, jusqu'à se faire cracher dessus par un énergumène rhodanien descendu au niveau de la pelouse.
Lié à l'OM jusqu'en juin 2026
Comble du ridicule, c'est lui qui a reçu un avertissement, mais ce n'est pas le souvenir que gardera le milieu de terrain de sa soirée, ni même de sa saison, tant les derniers mois ressemblent à un conte de fées pour le minot du Burel. Avant cette soirée du 25 mai, il y avait eu celle du 18 avril, quand Lafont avait vécu le rêve de tous les jeunes Marseillais : entrer en jeu au Vélodrome, en prolongations d'un quart de finale retour de coupe d'Europe, face à Benfica. Dix minutes intenses, qui l'ont fait connaître du grand public, mais qui ne résument pas le bonhomme.
Gaël Lafont, c'est avant tout le capitaine de cette "génération dorée" 2006-2007, même si ce n'est pas lui qui a soulevé le trophée de la Gambardella dans le ciel nordiste, hier. Absent lors du premier tour fédéral contre Marignane-Gignac, en décembre, il avait laissé le brassard à Paolo Trigano, qui l'a conservé jusqu'au bout, savourant "les frissons" et "la fierté" de brandir la coupe. Mais il reste le patron du milieu de terrain, où l'absence de son coéquipier international U17 Yanis Sellami ne s'est pas fait ressentir, pas plus que celle d'Enzo Sternal et Darryl Bakola, parfaitement suppléés par Mathis Clément et Kelyane Abdallah. Lafont séduit de toute façon tous ceux qui le voient jouer, au point d'être déjà monté 7 fois avec la réserve en N3 (1 but) depuis le début de la saison, et d'avoir surtout signé son premier contrat pro avec l'OM en février, qui le lie à son club de coeur jusqu'en 2026.
Hier, le minot était toutefois bien loin de toutes ces considérations, totalement focus sur sa finale de coupe Gambardella. De toute façon, le mieux est souvent de ne pas se poser dix mille questions, surtout quand on voit arriver un ballon à 25 mètres...
La Provence