Quentin Merlin : « Je dois progresser dans la lecture du jeu »
Formé à la Jonelière, où il a gravi les échelons au poste de milieu de terrain, le gaucher a entamé une reconversion précoce au poste de latéral gauche ou de piston à son entrée dans le monde professionnel, sous la houlette d’Antoine Kombouaré. S’il estime avoir des axes de progression, Quentin Merlin espère aussi disputer les Jeux Olympiques de Pars 2024 avec l’équipe de France Espoirs.
Après un stage de quatre jours à Marbella (Espagne), les Canaris ont retrouvé la Jonelière à la veille de la réception des Clermontois, ce dimanche 14 janvier (15h) à la Beaujoire. Quentin Merlin veut relancer la machine en Ligue 1, après trois défaites consécutives avant la trêve. Le défenseur s’est présenté en conférence de presse. L’occasion pour le gaucher d’évoquer son évolution et de balayer l’actualité nantaise.
Comment s’est déroulé le stage à Marbella ?
C’est un stage réussi. On a très bien travaillé, on a intégré les deux nouveaux et les jeunes qui sont montés avec nous. C’était une semaine classique mais ça permet de changer un peu d’air, de voir un peu le soleil, ça casse la routine. Quand le coach est arrivé, on a enchaîné les matches et on a aussi dû s’adapter rapidement. Le stage a permis de discuter avec lui pour qu’il nous connaisse mieux aussi.
Avez-vous davantage travaillé tactiquement ?
Non, pas spécialement. On a travaillé sur Clermont mais comme lors d’une semaine classique si on avait été ici. Ce n’était pas comme un stage de reprise d’été où l’on peut envoyer plus de travail de course, de travail physique. On a un match ce dimanche. Il faut être sérieux. C’est le job du préparateur physique. Cela nous a permis de nous vider la tête, d’être tous ensemble. C’est de la cohésion. On passe des moments ensemble, parfois à jouer aux cartes en soirée. Ça permet aussi de se reposer car certains ont des enfants à la maison, d’autres vont se promener en ville. Là, tu es dans la chambre, tu fais la sieste.
Le match de Clermont a-t-il occupé les esprits ?
Oui car avant Noël, on a enchaîné trois défaites en Ligue 1. On a tous à cœur de reprendre par une victoire, surtout à domicile. L’objectif, c’est de ramener les trois points et de se maintenir le plus rapidement possible, prendre du plaisir et continuer à engranger les points pour aller le plus haut possible au classement. On veut éviter de décrocher le maintien à l’avant-dernière journée ou à la dernière pour avoir moins de stress.
Que retenez-vous de la victoire à Pau ?
On avait enchaîné des défaites avant la trêve, même si on aurait pu prendre des points contre Paris ou Brest. La victoire à Pau est rassurante, surtout la deuxième mi-temps où l’on a montré beaucoup de personnalité, de caractère et un jeu très offensif qui a fonctionné. On a vu les vidéos avec du positif et des choses négatives qu’on a travaillées durant le stage.
Les entraîneurs passent et la défense est toujours en souffrance. Comment progresser dans ce domaine ?
On doit être plus rigoureux, attentifs aux courses. On a des problèmes à la perte du ballon. On ne fait pas assez de marquage préventif. On perd des ballons par mauvais choix. Tout le monde a droit à l’erreur. Mais on doit être durs envers nous-mêmes, faire notre autocritique, analyser les matches. On doit se dire les choses. Le stage nous a permis de mieux nous connaître. Ça fait un moment qu’on n’a pas fait de clean-sheet. C’est un objectif aussi face à Clermont.
Les nombreux changements en défense modifient-ils la donne pour les repères ?
Nico (Pallois) est gaucher, JC (Castelletto) droitier, donc ma position pour trouver la ligne de passe change. Ce n’est pas qu’une histoire d’individualités. C’est le collectif qui commet des erreurs quand on prend un but.
Dans quel dispositif vous sentez-vous le mieux ?
À quatre ou à cinq, je suis toujours à gauche donc, ça me va bien. À cinq, je suis un peu plus offensif mais je touche un peu moins le ballon. J’aime avoir le ballon. À quatre, je me positionne un peu plus bas donc c’est plus simple pour avoir le ballon, mon adversaire est moins collé à moi. Je m’adapte. J’apprécie de combiner avec Simon ou d’autres joueurs. Les deux dispositifs me conviennent. Je n’en ai pas de préféré.
Avez-vous fait une croix sur le poste de milieu, auquel vous avez été formé ?
Le coach sait que je peux jouer au milieu ou un peu plus haut. C’est lui qui décide. Dans le monde professionnel, on me connaît comme défenseur. Je pense que je vais le rester. Ce n’est pas moi qui décide.
Avec le changement d’entraîneur, les consignes vous concernant ont-elles changé ?
Tout coach a sa manière de fonctionner mais ça reste à peu près similaire même si je dois prendre d’autres positions, ce que je fais un peu en équipe de France Espoirs avec le coach Henry. C’est parfois d’être un peu plus haut mais c’est à moi de juger quelle position adopter pour embêter le côté droit adverse, lui mettre le doute à travers mon positionnement pour savoir s’ils doivent venir me chercher ou pas, pour dérégler leur fonctionnement.
Défensivement, dans quel domaine pensez-vous devoir progresser ?
Dans le un contre un, je dois être un peu plus proche de mon adversaire pour éviter la prise de vitesse. Et dans la lecture du jeu, les trajectoires, les ballons dans le dos. Mon orientation pose parfois problème. Avec le coach adjoint, on analyse tous les matches. On fait des retours pour voir les axes d’amélioration.
Les JO constituent-ils un objectif ?
Oui. Je souhaite les faire. C’est unique. C’est pour ça que je travaille beaucoup. J’y pense. Tout le monde n’a pas la chance de participer à des JO en France. J’ai l’âge d’y participer. C’est un rêve.
Comment vivez-vous le mercato même si vous n’êtes pas sur le départ ?
Si mon téléphone sonne, il sonne. Ce n’est pas un problème. Rien ne change. J’appelle mon agent une fois dans la semaine et c’est très bien comme ça.
Jocelyn Gourvennec avait expliqué qu’il était important de réoxygéner le groupe en cette période de mercato. Les arrivées de Bénie Traoré et Tino Kadewere apportent-elles une autre dynamique ?
Oui, ça montre qu’il y a de la concurrence. Je pense qu’ils vont nous apporter énormément. Ça fait du bien au groupe de voir de nouvelles têtes et d’autres qualités aux postes offensifs du coup.
Que peuvent apporter Tino Kadewere et Bénie Traoré ?
C’est un joueur efficace. On l’a vu à Pau, il a trois occasions, il en a mis deux au fond. C’est un joueur qui va toujours vers l’avant. Il va provoquer qu’il soit sur le côté ou dans l’axe. Il va nous apporter sa fougue, son explosivité. Bénie, c’est pareil. C’est un joueur très explosif, dynamique, qui va nous apporter des appels