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FARIS MOUMBAGNA; Le Lion qui venait du froid; En passe de rejoindre l'OM après avoir satisfait à la visite médicale hier en Côte d'Ivoire où se déroule la coupe d'Afrique des Nations, l'attaquant camerounais a montré une vraie efficacité en Norvège depuis un an.
Là-bas, il a fait parler la poudre pour réchauffer les corps et enthousiasmer les coeurs des quelque 7 000 supporters de l'Aspmyra Stadion au Nord du cercle polaire Arctique. Aux confins de la Norvège, entre nuit permanente l'hiver et soleil de minuit une partie de l'été, le FK Bodo/Glimt a décroché, fin 2023, le troisième titre de champion national de son histoire (après 2020 et 2021). Et, sorti de l'anonymat qui a escorté le chemin tortueux de sa jeune carrière, Faris Moumbagna, 23 ans, a été l'un des grands artisans de ce succès. Avec 24 buts en 50 apparitions toutes compétitions confondues avec la Horde jaune depuis un an, l'attaquant camerounais, inconnu jusqu'alors même dans son propre pays, a commencé à se faire un nom. "On n'a pas de réelle référence sur son parcours chez les jeunes. Il n'était pas vraiment connu. On l'a découvert ces derniers mois à travers ses nombreux buts en Norvège, souligne Alain Denis, journaliste à CFoot Cameroun.
Ses stats à Bodo/Glimt ont sauté aux yeux. Ses buts ont fait parler chaque week-end."
Ils ont attiré, aussi et surtout, l'attention des recruteurs et des clubs européens plus huppés que ce rafraîchissant trouble-fête de Ligue Conférence qui a grillé la politesse au Besiktas dans la course aux 16es de finale. À ce jeu-là, dans un mercato hivernal d'opportunités, l'OM a affiché un timing parfait. Mardi, le club olympien et son homologue norvégien sont tombés d'accord pour un transfert (la somme de 8 M€ est évoquée). Courtisé en Premier League, Moumbagna, qui a satisfait à la visite médicale hier en Côte d'Ivoire où se déroule la coupe d'Afrique des Nations, posera donc ses valises à Marseille prochainement.
International camerounais depuis novembre
Il a découvert les Lions indomptables à l'automne dernier (contre Maurice et la Libye), honorant sa troisième cape ce lundi en entrant quelques minutes en fin de match contre la Guinée (1-1). "Je ne le connais pas beaucoup, nous a répondu hier matin son compatriote Joseph-Antoine Bell, l'ancien gardien de but olympien (1985-1988), qui suit la CAN comme consultant pour RFI. Je l'ai vu pour la première fois lundi. Il rejoue ce vendredi (contre le Sénégal, Ndlr)."
À part pour ses proches et ceux qui ont croisé sa route dans le football, Moumbagna, chaussettes très basses, est un joueur qui revêt pour le moment une part de mystère, qui volera en éclats avec cette exposition nouvelle. "C'est un pari pour le Cameroun car la Norvège n'est pas dans les meilleurs championnats au monde", relève Alain Denis, qui estime que l'attaquant, un "vrai finisseur", aura "tout à démontrer à l'OM". Ce gaucher, musculeux et athlétique (1m85), est à l'aise pour tourner autour d'un autre attaquant et a une "bonne protection de balle".
Parti à la fin de l'adolescence de son pays, après avoir évolué notamment dans un club à Bamenda, la ville la plus peuplée du Cameroun anglophone, Moumbagna a vadrouillé pour faire sa place dans le grand manège du ballon rond. En 2017, il rallie donc la Floride, où il termine sa formation du côté de Montverde. Son parcours chez les seniors commence ensuite un peu plus au Nord, dans l'équipe réserve de l'Union à Philadelphie. Une quinzaine de buts plus tard, le voilà la saison suivante en Scandinavie, qui sera son cadre, entre Norvège et Danemark, pour les années suivantes.
Après des expériences à Kristiansund, commune de l'Ouest de la Norvège dont est originaire Ole Gunnar Solskjaer, et dans le club danois de Sonderjysk, il a donc franchi un vrai palier dans la ville qui est l'une des capitales européennes de la culture en 2024. Quotidien régional implanté à Bodo, Avisa Nortland informe ses lecteurs dans l'onglet dédié au club de "l'offre géante" reçue par le FK. Un club qu'il a régalé de réalisations en pagaille ces derniers mois, parfois spectaculaires (regardez sur internet notamment son ciseau en demi-finale de coupe nationale contre Valerenga), souvent frappées du sceau de la puissance. Certains anciens y verront peut-être une gestuelle aux airs de Joseph, un prédécesseur glorieux en provenance du Cameroun, vainqueur de la coupe de France 1969 avec l'OM.
La Provence