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MERCATO; Moumbagna, un nouveau départ; Deux mois après la violente agression dont il a été victime en sortant de La Commanderie, le Camerounais, qui traversait des moments de doutes, a tourné la page. Il devrait rester à Marseille, où le club compte encore sur lui.
Entre "Auba" et Moumbagna, l'OM avait fait son choix. Si un casier devait être vidé, pour accueillir un nouvel artificier, celui du Camerounais était tout indiqué. Au fond, rien de personnel contre l'athlète de Yaoundé, qui a eu la malchance de tomber sur le meilleur Marseillais. L'un des deux joueurs, avec Leonardo Balerdi, jugés intouchables cet été. Mais les désirs de Pablo Longoria ne sont pas, toujours, des ordres. Malgré ses douces promesses et sa cour assidue, le président olympien a dû ravaler sa fierté... et laisser sa vedette s'envoler vers l'Arabie saoudite. Depuis ces déchirants adieux, l'Olympique remue ciel et terre pour trouver le successeur (Eddie Nketiah ?) de son ex-meilleur buteur (30 réalisations la saison passée). LA priorité parmi les priorités, dans les salons de l'institution (voir notre édition d'hier).
Pendant ce temps, Faris Moumbagna (24 ans), seul avant-centre de métier en Provence, a retrouvé le sourire qui l'avait quitté. À mesure que les grains de sable s'écoulent, ceux-ci recouvrent ses plaies. Une blessure profonde, psychique plutôt que physique, ouverte ce tristement fameux dimanche 20 mai. Il était 3 heures du matin, légèrement passées, quand il a cru que sa vie basculait du mauvais côté. En route vers son domicile au volant de son Range Rover, après un déplacement victorieux au Havre, Moumbagna, au même titre que Jean Onana, tandis que Bamo Meïte, en retrait, assistait à la scène, fut pourchassé par un commando et la cible d'une fusillade. Son véhicule a paré deux projectiles, avant de finir encastré dans un pylône. Pas une égratignure pour le Lion Indomptable (9 sélections), toutefois sous le choc.
"Le garçon était traumatisé"
Si la plupart de ses partenaires ont filé en vacances, lui devait traîner encore quelques semaines son spleen sur les terrains, avec son équipe nationale. Moumbagna a bien participé aux deux rencontres qualificatives pour le Mondial-2026, mais son moral était au plus bas. Pendant ses congés, il aurait interrogé son avenir, se serait demandé s'il pouvait encore jouer l'esprit libéré là même où il aurait pu être tué. "Le garçon est traumatisé", soufflait un proche du vestiaire, en pointant, à ses yeux, un accompagnement défaillant du club, alors qu'une information judiciaire des chefs d'accusation de "tentative de vol avec armes et tentative de meurtre en bande organisée" a été ouverte par le procureur de la République de Marseille.
Le sujet est sensible sur les hauteurs de La Commanderie, où l'on " prend le dossier à bras-le-corps". Si dans les bureaux, contrairement au mercato, chaque euro économisé est le bienvenu, l'OM promet de ne pas toucher au budget de la sécurité. De là à ouvrir une cellule psychologique pour suivre les victimes ? Une autre paire de manches. Aux dernières nouvelles, courant juin, l'idée n'avait pas germé. Certains ont plutôt émis l'idée que les concernés "se paient, si besoin de leur côté, un psychologue".
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et Faris Moumbagna a retrouvé le chemin du centre d'entraînement. Là-haut, sous les pins et un soleil de plomb, le buteur arraché à Bodo-Glimt en janvier (8M€), auteur de 4 réalisations en 20 apparitions sous la tunique immaculée, a fait une rencontre qui va peut-être changer le cours de sa sinueuse carrière. Si certains, après six premiers mois parfois laborieux, ont imaginé son profil incompatible avec la minutieuse philosophie de Roberto De Zerbi, il s'avère que le roc camerounais, au fil des séances, a tapé dans l'oeil du tacticien. Du bain bénit pour le Lombard, qui apprécie pouvoir compter sur son physique de déménageur (et son sens du but) dans un championnat où la dimension physique prime souvent.
Possible candidat au départ cet été, Faris Moumbagna devrait, finalement, rempiler au pied de la Bonne Mère, où il a repris goût à sa passion. "Il se sent bien et profite à fond de cet instant. C'est une chance, se réjouit-on dans son entourage. Aujourd'hui, il n'y a aucun doute. Il veut rester." Pour s'offrir un nouveau départ.
La Provence
