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DÉCOUVERTE; Moumbagna, un air de famille
Les plus pessimistes y voient un signe funeste dans cette saison qui n'en manque pas. Les mauvais souvenirs ressuscitent, comme cette frappe complètement dévissée en finale de Ligue Europa, contre l'Atlético de Madrid (3-0) en 2018. Arrivé en janvier, Faris Moumbagna a hérité du numéro 14 que portait avant lui l'un de ses compatriotes, un certain Clinton Njie, 16 buts en 83 apparitions de 2016 à 2019. Et cet énorme raté face aux Colchoneros... La comparaison s'arrête là entre les Lions indomptables qui ont disputé ensemble la dernière coupe d'Afrique et n'évoluent pas exactement dans le même registre, la palette du néo-Olympien semblant aussi large que ses robustes épaules. "Je suis rapide, bon dans le jeu aérien ou dos au but, capable de faire des une-deux dans des petites surfaces. J'ai un bon coup de pied et j'aime prendre la profondeur", égrène Moumbagna dans un large sourire.
Comme pour Jean Onana, un autre Lion arrivé à l'aube du mercato, il a été conforté dans son choix en s'entretenant avec Stéphane Mbia. Désormais à Châteauroux, le champion de France 2010 campe les ambassadeurs de luxe pour la cause olympienne, distille de précieux conseils et, si besoin, lève les derniers doutes. "Quand je suis arrivé, j'ai parlé à l'aéroport avec Stéphane Mbia. Il m'a donné beaucoup de conseils. 'Si tu donnes tout, l'OM te rendra beaucoup', m'a-t-il expliqué. Il m'a parlé du club, m'a dit que Marseille était une belle ville, que les gens étaient accueillants. Et c'est ensoleillé ! La Norvège ne l'est pas", rigole-t-il.
Marseille, c'est chaud, voire bouillant ces temps-ci, avec les premiers relents de crise et une réunionite aiguë qui a quitté les bureaux de La Commanderie pour contaminer le secteur sportif. L'attaquant de 23 ans sait où il met les pieds, lui qui a toujours rêvé de porter ce maillot, biberonné aux exploits de Didier Drogba et Mbia, accomplis à quelques années d'intervalle. Il s'est engagé jusqu'en 2028, repéré par la cellule de recrutement de l'OM. Il flambait à Bodo/Glimt, juste au-dessus du Cercle polaire. Il se tirait la bourre avec Akor Adams, à Montpellier depuis cet été et avec qui il partage le même agent. Ils marqueront 15 buts chacun, même si le ratio du Nigérian se révèle supérieur (1 but par match contre 0,5). Sans compter les réalisations et les prestations de Moumbagna en Ligue Europa Conférence qui ont achevé de convaincre les dirigeants olympiens, notamment contre les Turcs de Besiktas. Ces derniers ont été bluffés par le buffle de Yaoundé. Il n'est pas encore fini footballistiquement et possède une vraie marge de progression.
Les plus anciens amoureux de l'OM convoquent un autre souvenir quand ils contemplent Moumbagna, son physique de costaud et sa puissance brute. Ils ne songent pas à Njie, plutôt à un autre Camerounais, Yegba Maya dit Joseph, celui qui a fait le bonheur du club olympien dans les années 60, inscrivant la bagatelle de 113 buts. Si Moumbagna se situait entre les deux, ce serait déjà une bonne chose, après tous les paris ratés.
La Provence