Information
MERCATO; Garcia, mieux qu'une doublure ? Recruté mardi aux Young Boys de Berne, le latéral gauche suisse de 28 ans franchit un palier. Alors que Renan Lodi est parti, le club olympien cherche un autre spécialiste du poste et compte bien faire marcher la concurrence sportive.
De Genève à Berne, via Zürich, Ulisses Garcia est passé par les deux plus grandes villes de Suisse avant de s'épanouir ces dernières années dans la capitale helvète avec les Young Boys. C'est là, sous le maillot des "ibé" (pour YB), qu'il a conquis les bruyants 30 000 supporters du Wankdorf en arpentant son couloir. Au fil de performances convaincantes, ce latéral gauche, né au Portugal en janvier 1996 (28 ans) et qui se dit de culture cap-verdienne, a gagné ses premiers galons avec la "Nati" (7 sélections depuis 2021). Son rendement l'a aussi exposé aux yeux des clubs de plus grands championnats, après une première expérience mitigée en Allemagne (Werder Brême puis Nuremberg, entre 2015 et 2018). "Il s'est un peu perdu en partant trop tôt à l'étranger mais il a eu la chance de revenir en Suisse, aux Young Boys, au moment où le club s'est mis à dominer à la suite du FC Bâle.
Dans une équipe dominante, il s'est imposé comme un latéral actif et offensif", souligne Laurent Favre, chef des sports au quotidien Le Temps. Offensif, capable d'évoluer sur le flanc gauche d'une défense à quatre ou un peu plus haut en piston (il collera au 3-5-2 de Gennaro Gattuso), il a délivré, selon Opta, 27 passes décisives depuis 2018-2019, saison de son arrivée en jaune et noir.
À moins de six mois de l'Euro, Garcia a décidé de franchir le pas une nouvelle fois après 195 matches avec le BSC. Un peu plus de huit ans après cette première tentative peu convaincante hors de la confédération helvétique, le voilà à Marseille, où il étrennera le numéro 6. "L'OM est un club prestigieux, je suis impatient de jouer ici. C'est un rêve qui devient réalité et j'ai hâte que ça commence", a-t-il distillé au média du club lors de sa signature. Son choix est à double tranchant en vue de l'été en Allemagne. S'il parvient à s'imposer sous la tunique ciel et blanc, il pourrait pousser fort pour une place de titulaire avec la Suisse aux dépens de l'inamovible Ricardo Rodriguez.
Entre enthousiasme et scepticisme, chez les supporters comme chez les spécialistes, l'arrivée dans la cité phocéenne de celui qui a grandi à Genève, dernière ville du pays où se pratique encore beaucoup le football de rue, ne laisse pas indifférent. Après le départ mercredi de l'éphémère Olympien Renan Lodi à Al-Hilal en Arabie Saoudite, Garcia, rompu aux différentes compétitions de club (il a notamment disputé les six matches de Ligue des champions des Young Boys cette saison entre septembre et décembre), est le seul spécialiste au moment où l'OM se déplace à Rennes dimanche en 16es de finale de la coupe de France. Il s'est déjà mis dans le bain de l'entraînement, accueilli sur les hauteurs de La Commanderie par le fameux tunnel de ses nouveaux coéquipiers en début de séance.
Les découvertes, le natif d'Almada, municipalité en face de Lisbonne qu'elle contemple de l'autre côté de l'estuaire du Tage, a pris l'habitude d'en faire. Après sa jeunesse et son apprentissage à Genève, où il a côtoyé Denis Zakaria, l'un des enfants du pays désormais à Monaco, Garcia a filé à Zürich pour rejoindre le grand club historique outre-Jura, le Grasshopper (2012-2015). Chez les sauterelles, il a parfait sa formation et a notamment croisé Marco Otero, qui était coordinateur chez les jeunes (et a porté la casquette quelques semaines d'entraîneur des U21).
De l'envie, de la joie de vivre et des centres en perspective
À Marseille, Garcia, qui a appris l'intérêt olympien via son agent quelques jours avant la conclusion du dossier et s'est entretenu au téléphone samedi dernier avec Medhi Benatia, le nouvel homme fort du secteur sportif, ne débarque pas avec des garanties de titulaire sur la durée. D'autant que l'état-major de l'OM travaille sur l'arrivée d'un autre spécialiste au poste de latéral gauche et compte faire marcher la concurrence sportive. L'international suisse, deuxième recrue olympienne du mercato hivernal après l'arrivée du milieu de terrain Jean Onana et en attendant celle de l'attaquant Faris Moumbagna, estime pouvoir apporter "(son) envie", "(son) pied gauche", "beaucoup de centres pour les attaquants" et "(sa) joie de vivre dans le groupe".
La Provence