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Trop souvent blessé depuis son arrivée à l'OM, Geoffrey Kondogbia veut arrêter le temps partiel
Auteur d'une solide prestation face au Chakhtior Donetsk jeudi en Ligue Europa, le milieu de terrain marseillais Geoffrey Kondogbia espère enfin enchaîner après avoir subi des pépins à répétition. Dès ce dimanche soir (20h45) contre Montpellier ?
« Aïe, aïe, aïe ! » Sur le bord du terrain d'entraînement, Geoffrey Kondogbia se plaint, mais seulement de ses camarades qui ratent leur frappe dans une petite cage. Une gentille taquinerie alors que lui enchaîne les plats du pied, sécurité. Pas de nouveaux bobos, donc, et Jean-Louis Gasset, à quelques mètres de là, peut souffler pour sa tour de contrôle du milieu.
« C'est un très bon joueur, il l'a encore montré jeudi, en marquant un but qui plus est, a expliqué l'entraîneur devant la presse, ce samedi. Le problème de Geoffrey est de répéter les efforts tous les quatre jours. Il a eu des soucis musculaires avant que j'arrive. C'est un garçon qu'il faut surveiller de près. »
L'espoir d'enfin enchaîner
Comme ses prédécesseurs, Gasset a déjà placé Kondogbia au centre du chantier, pilier des fondations qu'il veut ériger. « "Kondo", je l'appelle ainsi, j'ai eu la chance de travailler avec lui à Valence, confiait Marcelino lors de sa présentation, en juillet. C'est un joueur de classe mondiale. » Gennaro Gattuso a surenchéri à l'automne : « "Kondo" apporte de l'expérience, et aussi des différences individuelles qui peuvent donner la supériorité numérique. Avec sa puissance, il apporte quelque chose de différent. Il a ce quelque chose en plus, quand il percute et avance, il peut éliminer sur un changement de direction. » Mais l'Italien pointait déjà le problème : « La priorité, c'est qu'il trouve de la continuité dans le temps de jeu, il ne faut pas le perdre à nouveau. »
Gattuso a composé sans lui pour ses premiers matches à l'OM (Monaco, le 30 septembre, et Brighton, le 5 octobre), à cause d'adducteurs en feu. Il a terminé son aventure d'entraîneur avec le même régime d'intermittent pour Kondogbia, absent contre Lyon ou Metz, et remplaçant à Brest, ces dernières semaines.
Blessure à un genou à Metz, le 18 août, puis les cuisses qui sifflent en septembre, en décembre, en janvier et en février, souvent à cause de retours trop précoces et de compensations malheureuses d'une jambe à l'autre... Kondogbia a traîné une préparation physique estivale sans doute trop légère pour ce tank passé par l'Atlético de Madrid (2020-2023). S'il a bien moins joué lors de sa troisième et dernière saison, son entraîneur Diego Simeone ne l'ayant plus dans ses petits papiers, l'intensité folle de l'entraînement chez les Colchoneros lui a permis d'arriver en Provence plutôt fringant. Mais il n'a jamais retrouvé un rythme de croisière (7 titularisations en 10 rencontres de Coupes d'Europe, 10 seulement en 22 journées de Championnat) et n'est pas encore à 100 %.
Une nouvelle qui invite à l'optimisme si l'on se fie au constat de Pierre-Emerick Aubameyang : « Jeudi, pour moi, il a été l'homme du match, il a sorti une grosse prestation, en plus, il a marqué. Il nous fait énormément de bien au milieu. » Au coeur d'une saison épuisante moralement, le buteur gabonais a aussi célébré l'état d'esprit de son coéquipier.
« Kondo a de l'expérience, comme moi, a souligné Aubameyang. Dans ces moments-là, on se serre les coudes. On s'apporte la force qu'il faut, de la bonne humeur, on essaye de transmettre nos vécus au groupe, cela passe par des petites histoires, des anecdotes. Ça peut rassurer, aider, c'est le meilleur moyen de communiquer avec tous les gars. Quand on traverse une phase noire, avec tout contre nous, il faut tenir, être costauds, et pour ça, "Kondo", il est top depuis le début de la saison. Il a toujours les bons mots. »