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LIGUE 1; Mbemba, la zen attitude; Remplaçant à deux reprises récemment, le défenseur congolais reste tout de même l'un des piliers de l'OM . Avant le match à Lyon demain soir, il diffuse comme toujours un grand calme tout en affichant de l'ambition
Homme de base d'Igor Tudor (39 matches toutes compétitions confondues, 3 129 minutes, soit le troisième temps de jeu de l'effectif derrière Valentin Rongier et Pau Lopez), Chancel Mbemba allie performance et régularité depuis l'été dernier. Irréprochable, même s'il a parfois été moins tranchant, le Congolais se montre aussi à l'aise dans le dépassement de fonction : à droite de la défense à trois de l'OM, l'ex de Porto se retrouve souvent aux avant-postes (6 buts). Alors, forcément, sa récente mise au ban(c) de deux matches, contre Montpellier (1-1, 31 mars) et à Lorient (0-0, 9 avril), a suscité des interrogations. Remplaçant, le numéro 99 était entré 31 puis 8 minutes, avant de retrouver le onze de départ face à Troyes (3-1), dimanche dernier. "Je suis comme tous les joueurs, a dribblé Mbemba hier après-midi. On n'en a pas parlé avec le coach. Le plus important est que j'ai la grâce de jouer, j'ai joué. C'est le plus important."
Arrivé en sandales dans le bâtiment presse, le natif de Kinshasa (28 ans) n'est pas détendu qu'en apparence. Il l'est aussi dans son comportement, diffusant un grand calme en permanence sur et en dehors du terrain. Cette zen attitude, il l'applique aussi à sa vie, lui qui débranche du ballon rond chez lui. "Sans blague, je ne regarde pas le foot. Je regarde les grands matches, insiste-t-il. Il fallait regarder Lyon pour regarder les cartouches (sic). Moi, mes délires, je regarde les films tranquilles. Ma vie est compliquée (sourire) : quand je sors d'ici (de la Commanderie, ndlr), je rentre direct chez moi. Faire des siestes, c'est facile. Je rentre, je prends mon téléphone et je commence à regarder des films. Mes enfants sont en Belgique, comme ce sont les vacances ici actuellemet. Je profite du soleil, des supporters quand je pars, je fais des photos. Je ne fais pas beaucoup de choses, je rentre chez moi, tranquille. Depuis que j'ai commencé ma carrière, je suis comme ça."
Pas d'effusion de voix ni de parole inutile, Mbemba est un sage qui sait faire passer des messages sans hausser le ton, sans jamais vraiment se départir de son sourire. "Je suis comme ça de nature, je n'ai pas de pression dans ma vie, distille-t-il. Je joue pour faire plaisir aux autres, à tous ceux qui regardent le foot. Je joue normal, naturel, je ne force pas."
"Je n'ai pas de pression
dans ma vie"
Sa décontraction naturelle n'enlève rien à sa capacité à bosser à l'entraînement, à performer en match et à avoir sans cesse beaucoup d'ambition pour lui et l'OM. "La motivation la plus importante, c'est celle qui vient de l'âme, du coeur et de l'esprit de chaque joueur. Cette envie de toujours donner le maximum, de gagner, cette hargne. La motivation passe aussi par le coach, elle peut être transmise de l'extérieur. Mais l'aspect-clé est la motivation que chaque joueur a en lui", développe Tudor, qui n'a pas répondu, hier en conférence de presse, sur les raisons qui l'avaient poussé à sortir Mbemba de son onze deux matches à la suite. "Ceux qui n'ont pas joué sont ceux qui ont joué 90 minutes en sélection", avait expliqué le technicien croate après Montpellier. "On a beaucoup parlé pendant toute l'année avec Chancel, il fait une très belle saison et a de très bons résultats", a loué le coach olympien hier.
S'il n'est à Marseille que depuis une dizaine de mois, le défenseur des Léopards, 68 sélections depuis 2012, a bien cerné l'importance de la rivalité entre l'OM et Lyon. "C'est un match très, très, très important pour nous, pour le club et les supporters, a-t-il martelé à plusieurs reprises, hier, devant les médias. Ça fait un long moment qu'on n'a pas gagné là-bas." Avant d'enfoncer le clou : "Ça ne va pas être facile, mais on part à la guerre. J'ai regardé le match de Lyon contre Toulouse, c'est une très belle équipe. Le plus important c'est le terrain, on va sortir notre cartouche pour gagner ce match. On est concentré sur nous, notre match, on ne regarde pas à côté".
Expérimenté, Mbemba sait que le succès face à Troyes, bien que contre une très modeste équipe, est bénéfique, après un gros passage à vide au Vélodrome. "Ça fait du bien et ça donne confiance à chaque joueur", a-t-il posé. Nul doute qu'une victoire de costauds à Lyon, demain soir, alors que Lens et Monaco s'affrontent ce soir, serait un nouveau pas dans la bonne direction. "On ne regarde pas derrière, on regarde devant." Parole(s) de Mbemba.
La Provence