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Harit a vraiment les crocs; L'international marocain, qui a retrouvé l'OM à la fin de l'été, sait qu'il aura sa chance dans ce nouveau marathon et manifeste son ambition d'être décisif
Il est bien dans ses baskets, Amine Harit. Il faut dire qu'il y a de quoi. À la fin de l'été, les bonnes nouvelles se sont accumulées pour lui. Auteur de deux derniers très bons mois (3 buts et 3 passes décisives) à l'OM la saison passée, le natif de Pontoise, alors prêté par Schalke 04, a encore une fois été exfiltré de la grisaille de Gelsenkirchen. Et, en même temps que cette nouvelle saison dans la cité phocéenne se lançait, l'international marocain a été rappelé chez les Lions de l'Atlas par le nouveau sélectionneur Walid Regragui.
Stabilisé, Harit entend monter en puissance, dans un environnement où il s'épanouit. "Il y a eu un petit peu de changement (par rapport à l'an dernier, ndlr), je ne dirais pas énormément non plus. Il y a toujours des bases qui sont là. On sait qu'un effectif ça tourne pendant les mercatos. Je suis revenu avec le même état d'esprit que l'année dernière pour donner un maximum et apporter ma pierre à l'édifice. On va enchaîner les matches, surtout là, pendant les prochaines semaines. Tout le monde aura du temps de jeu et aura son mot à dire. Il faudra être performant, moi le premier."
Avec onze matches jusqu'à la mi-novembre (lire par ailleurs), l'OM devra compter sur chacune de ses forces vives pour gérer ce nouvel enchaînement gargantuesque avant le Mondial. Forcément, chacun aura sa chance et le numéro 77, qui se sent "de mieux en mieux", pourra grappiller du temps de jeu alors que la coupe du monde pourrait égayer son quotidien à la fin de l'automne. Ce ne sera a priori pas le cas au coup d'envoi à Angers ce soir (21h), mais les occasions ne manqueront pas, d'autant plus qu'Igor Tudor semble séduit par le profil d'un joueur qu'il ne connaissait pas il y a quelques semaines encore. "Une fois que je l'ai vu en vrai sur le terrain, j'ai vu que c'était un joueur fort, qui joue à un poste où les matches se décident, a complimenté le technicien croate, hier après-midi. C'est un bosseur, quelqu'un de bien, je suis très content qu'il soit ici avec nous parce qu'il est très important."
Apparu à trois reprises en Ligue 1 pour le moment (Auxerre, Lille et Rennes, pour un total de 149 minutes), l'ex-Nantais, qui dormirait avec un ballon tant il aime l'avoir collé aux pieds, doit progressivement apprivoiser le nouveau style de l'OM, fait de jeu direct aux antipodes de l'ère Sampaoli. "Le coach a un jeu très porté sur le fait de jouer directement vers l'avant, développe celui qui estime avoir le caractère pour s'imposer à l'Olympique. On n'essaie pas de faire des possessions stériles, on a envie d'aller embêter l'adversaire, de mettre des ballons devant le but pour mettre un maximum de danger. Je pense que je suis un joueur qui peut s'adapter aux deux styles de jeu. Je peux jouer en possession et aussi jouer direct. J'aime bien être dans une équipe offensive, être décisif sur les matches que j'aurais la chance de jouer. Mon style convient très très bien à la méthode du coach."
"Apporter du dynamisme"
Admirateur de Dimitri Payet - "je suis là pour apprendre de lui. Si j'ai la chance de pouvoir lui ressembler dans les prochaines années, ce serait quelque chose de magnifique" -, Harit est persuadé que le football actuel de l'OM, "un club où il faut avoir les nerfs solides", peut lui permettre de devenir "plus décisif". "Ça nous permet d'avoir beaucoup plus de ballons à négocier aux abords de la surface adverse, explique-t-il. C'est là où j'ai besoin de m'exprimer. Les joueurs offensifs sont jugés par rapport à leurs statistiques : les buts, les passes décisives et l'avant-dernière passe. Et je pense que c'est là où on m'attend. On ne m'a pas emmené à l'Olympique de Marseille pour mettre des tacles devant la surface, défendre ou dégager des ballons. On m'a mis là pour faire gagner des matches en tant que joueur offensif. C'est là où je vais devoir faire la différence."
Alors qu'il sait que son positionnement se situera forcément dans les deux postes d'animation derrière l'attaquant, Harit a conscience qu'il doit se montrer explosif dans la zone de vérité. "Je dois apporter du dynamisme offensivement, souligne-t-il. On a un jeu très offensif, qui demande énormément d'efforts. On ne pourra pas jouer tous les matches à 90 minutes. Il y aura forcément du turnover au vu de la quantité de matches. À moi d'amener cette transition offensive qui est importante, d'être décisif, parce qu'on va devoir marquer des buts pour gagner les matches. Mais ça va être quelque chose de bien à voir dans les prochains mois."
La Provence