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OM; Les confidences de Pau Lopez; Moins performant en début de saison, comme il le reconnaît lui-même, le gardien espagnol a admis sans s'épancher avoir eu un passage à vide en août. Aujourd'hui, il se dit heureux de travailler sous la houlette de Gennaro Gattuso.
Ce n'est pas le moment d'en parler maintenant, mais..." Invité à s'exprimer devant les médias hier, Pau Lopez n'a pas esquivé les questions sur sa baisse de régime. Le portier espagnol de 28 ans s'est même laissé aller, tout seul, à certaines confessions. Sans trop en dire, mais assez toutefois pour faire comprendre que le gardien de but avait connu un passage à vide sur le plan personnel. "Le mois d'août a été un mois compliqué pour moi, pas sportivement, mais plus individuellement et mentalement, explique-t-il. J'en parlerai à la fin de la saison. J'en ai déjà parlé avec le club, avec le président. J'avais besoin d'avoir du temps pour moi-même. J'aimerais partager avec vous tout ce qui s'est passé dans ma tête, dans ma vie, pour expliquer aussi à tout le monde que ce sont des choses qui peuvent arriver. Ce n'est pas le bon moment maintenant, mais on en parlera en fin de saison si vous le voulez."
Des paroles pesées, exprimées à demi-mot pour ne pas polluer la préparation du déplacement à Nice, demain, où l'OM a un match important à gérer. Mais à un moment où le mal-être des joueurs et leur état psychologique ont interrogé tout le monde avec la tentative de suicide du Niçois Alexis Beka Beka, fin septembre, les phrases de Pau Lopez prennent un autre écho. Selon plusieurs proches, le natif de Gérone n'est pas allé jusqu'à avoir ces idées noires ; il n'a pas non plus connu de drames personnels comme un décès ou une séparation. Mais il aurait subi "un contrecoup moral", "une décompression mentale", disent certains, tout en réfutant le terme de dépression. Des épisodes auxquels l'Olympien a déjà été confronté dans sa carrière, à Rome notamment, et qui soulignent combien les joueurs de football sont avant tout des êtres humains, pour ceux qui auraient tendance à l'oublier, submergés par les mêmes émotions que le commun des mortels.
Reboosté par l'arrivée de Gattuso
Pau Lopez en dira davantage plus tard, donc, mais il semblait soulagé d'avoir ouvert à moitié son coeur. Comme il l'a répété hier, il n'a pas attendu les commentaires pour être lucide sur son niveau de jeu et ses prestations. "C'est comme dans la vie. Il y a des bons moments et des mauvais. C'est vrai que je n'ai pas bien commencé la saison. Je le pense personnellement, et je n'ai pas besoin de lire ou d'entendre les critiques pour le savoir. Je n'ai pas joué à un bon niveau depuis le début de saison, avoue-t-il, mais je me suis trouvé bien mieux au dernier match (contre Le Havre, ndlr). Je suis conscient que je suis à Marseille et qu'il faut être à 100 % tout le temps. Il faut rester calme, savoir que c'est l'OM et que si tu veux jouer ici, tu dois assumer quand tu joues mal. Je suis tranquille, je sens la confiance du club, du coach."
L'arrivée de Gennaro Gattuso pour pallier le départ de Marcelino a d'ailleurs l'air d'avoir régénéré le gardien marseillais. "C'est difficile à comprendre, mais je vois ce qui s'est passé au club comme une chose positive car Gattuso est arrivé. Marcelino a décidé de partir, Gattuso est venu. Il a mis une ambiance différente, dans le groupe, dans le club. Je suis content de son arrivée, et mes copains aussi, confie Lopez, désormais cornaqué par Roberto Perrone, arrivé dans les bagages du Calabrais, et toujours sous la coupe de Jon Pascua. Gattuso a quelque chose de très important : il dit toujours les mots dont l'équipe a besoin. Parfois, les coaches qui ont été joueurs font des choses qu'ils n'auraient pas aimées en tant que joueur. Gattuso n'est pas comme ça. Il sait parfaitement ce que pense le joueur, il a toujours les mots justes, à la mi-temps, après les matches. Il nous donne l'énergie qui nous manque. Il est très exigeant avec nous, mais avec lui-même aussi. Il me surprend, je n'espérais pas un coach comme ça. Même son staff est très fort et lui est assez intelligent pour prendre des autres ce qui lui manque. Je suis vraiment surpris par sa manière de jouer, de penser, de dire et de faire les choses. Je suis content qu'il soit venu à Marseille. Je me trompe peut-être, mais avec sa mentalité et l'ambiance que je sens dans le groupe, on va faire une bonne saison."
Reboosté, Pau Lopez a aussi un rôle différent aujourd'hui alors que l'OM a perdu une majorité de ses leaders, de Steve Mandanda à Matteo Guendouzi en passant par Dimitri Payet. "Ce n'est pas le même Pau que celui qui est arrivé il y a deux ans, c'est normal, dit-il. Beaucoup de joueurs importants sont partis, c'est vrai, mais je me sens important dans le groupe et je me sens très bien ici. Je l'ai déjà dit, mais ces saisons à Marseille sont les meilleures années de ma carrière. Je remercie tous les jours Pablo (Longoria) de m'avoir fait venir à l'OM. On verra plus tard si c'est la dernière saison, mais j'essaie d'en profiter chaque jour."
La Provence