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Pau Lopez garde la confiance de Marcelino à l'approche du match de l'OM face au Panathinaïkos
Pas rassurant contre Leverkusen en amical, la semaine dernière, le gardien espagnol de 28 ans Pau Lopez garde la confiance de son entraîneur Marcelino et de ses dirigeants.
Il y avait sans doute meilleur scénario pour faire le plein de confiance avant de se lancer dans le chemin escarpé vers la Ligue des champions, et Pau Lopez ne gardera pas un très bon souvenir de son match face à Leverkusen, la semaine dernière en amical (1-2). Remplacé à la mi-temps, il avait déjà encaissé deux buts comme les gardiens les détestent, sur corner, d'abord après une sortie manquée, puis sur une belle tentative directe venue se glisser à son premier poteau.
Cette soirée délicate a vite relancé les débats sur l'efficacité de l'Espagnol, d'autant qu'il avait fini la saison dernière moins bien qu'il ne l'eût commencée, laissant derrière lui une impression mitigée au printemps. Pau Lopez en a vu d'autres depuis son arrivée à l'OM, il y a deux ans, et il est toujours parvenu à renouer le fil, tête froide et esprit tourné vers le travail quotidien.
Il a fallu cohabiter pendant un an avec l'ombre immense de Steve Mandanda, d'abord, et il y avait plus simple pour sa première saison en Provence, alors qu'il devait aussi s'ajuster aux consignes nouvelles de Jorge Sampaoli, qui voulait un gardien comme un premier relanceur, très haut, capable d'apporter la supériorité numérique sur les sorties de balle.
Marcelino a vite été séduit
Puis Igor Tudor est arrivé et il a fallu revoir les habitudes, un cran plus bas. Là encore, il s'est arrangé pour se fondre dans la philosophie. « Honnêtement, ce garçon ne m'inquiète pas du tout, tranche Christophe Lollichon, entraîneur des gardiens passé notamment par Chelsea. Contre Leverkusen, sur le premier but, c'est Kondogbia qui vient le percuter et son seul tort est de ne pas avoir parlé pour dire qu'il sortait. Et sur le deuxième, c'est le débat éternel sur le fait de mettre un joueur ou pas au premier poteau. Je trouve que ce gardien a passé une étape énorme avec Sampaoli, il a évolué très haut et beaucoup progressé sur sa prise d'informations pour jouer vite et bien. » Dans le jeu au pied court, l'Espagnol donne, en effet, des garanties précieuses et cela n'a pas échappé à Marcelino, dont l'arrivée cet été a conforté la position de Lopez.
En fin de saison dernière, en effet, ses dirigeants envisageaient le recrutement d'un « numéro un bis » pour mettre leur gardien davantage en concurrence, comme ils l'avaient fait avec Mandanda à l'été 2021. Auditionné à l'époque, Alban Lafont (Nantes) n'a pas eu le temps de revenir dans la conversation cette fois. Car le nouveau coach Marcelino apprécie beaucoup Lopez, sa culture espagnole et son état d'esprit, et il a vite identifié d'autres priorités de recrutement.
Pour Pablo Longoria et Javier Ribalta, du coup, le débat n'a pas existé longtemps. Les dirigeants marseillais sont proches de leur compatriote Jon Pascua, l'entraîneur des gardiens. Et ils apprécient la dynamique de travail à ce poste, où la hiérarchie est claire et l'entente très bonne. Pau Lopez s'est fait une place dans le vestiaire, discret mais ouvert, en témoigne la rapidité avec laquelle il a appris le français à son arrivée. Du coup, plutôt que de risquer de perturber l'équilibre, Longoria a préféré miser à nouveau sur Ruben Blanco comme doublure, convaincu aussi par la force de travail de Lopez, qui n'a pas besoin d'être poussé pour chercher à s'améliorer.
À l'image de tous les gardiens, Lopez a des qualités et des domaines moins forts. Il est à l'aise dans le jeu au pied, donc, mais aussi dans les un contre un ; il est moins souverain sur des frappes loin de lui et sur les duels aériens. « Il a des limites athlétiques (1,89 m ; 77 kg), donc il peut manquer d'envergure sur sa ligne, mais je ne suis pas d'accord pour dire qu'il n'est pas bon dans le domaine aérien, poursuit Lollichon. Il fait avec ses moyens physiques mais il n'a pas peur d'aller au combat, contrairement à d'autres. Il a une excellente compréhension du jeu. C'est un gardien pragmatique, il n'est pas spectaculaire mais il est très rationnel. »
En interne, pour ses dirigeants comme pour son staff, le match contre Leverkusen n'a rien changé. Le taulier Samuel Gigot a résumé le soutien du vestiaire : « Il y a des mauvais jours dans le football, cela arrive ! C'était juste un amical. On est tous à fond derrière lui, c'est un super gardien, on est sûrs qu'il va nous faire gagner des matches cette saison. » Sous contrat jusqu'en 2026, dans un club où les joueurs changent à chaque ligne, Pau Lopez est l'un des rares à résister aux intersaisons, ce qui dit bien la confiance qu'on lui accorde.