Il n'a pas de pot, Lopez. En ce moment, pas grand-chose ne sourit au gardien de l'OM qui a perdu de sa superbe et de son influence. Ses prestations sans relief ne suffisent pas pour expliquer le coup de moins bien des troupes d'Igor Tudor, distancées dans la course à la 2e place, mais elles y contribuent, forcément. Le Catalan sort de 6 matches où il a encaissé au moins un but et il renvoie l'impression d'être incapable de peser sur le cours des événements. Sur cette période, les stats se révèlent glaçantes : de Troyes (3-1) à Lille (1-2), en passant par Lyon (2-1), Auxerre (2-1), Lens (1-2) et Angers (3-1), les adversaires des Olympiens ont cadré 13 tirs. Pour 8 buts inscrits. Déconcertant.
Lopez n'est évidemment pas le seul à blâmer, il se retrouve au bout d'une chaîne d'insuffisances et d'erreurs. Les buts concédés sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy, samedi, ont du mal à être digérés. En interne, ils sont qualifiés de buts dignes de U14 et le fruit d'une admirable faillite collective contre laquelle l'ancien portier de l'Espanyol Barcelone paraît bien impuissant.
Il a pourtant réussi une première partie de saison remarquable, et même un peu plus, avec, en point d'orgue, sa prestation au Parc des Princes. Crédité d'un 9 dans ces colonnes, il avait écoeuré Messi, Neymar et Mbappé, laissant l'OM dans le match au prix de parades déterminantes et spectaculaires. Son zénith depuis son arrivée en Provence, à l'été 2021, escortée d'une réputation peu flatteuse née d'approximations à répétition dans la cage de l'AS Rome.
"Ce soir-là, il a été le patron, je l'avais trouvé très fort, ce qu'il a confirmé après ce Clasico, retrace l'ancien portier de l'OM Jérôme Alonzo qui suit la Ligue 1 au plus près pour Prime Video. C'était le mur porteur de l'équipe. Puis il a continué à progresser en tant qu'homme, gardien et leader. Ce match-là a été un déclic et sa bonne période s'est étirée d'août à mars. Mais le Pau Lopez de mai n'est plus le même, même si ce n'est pas à cause de lui que l'OM ne terminera pas à la 2e place."
"Il faut identifier
le problème avant
de le régler"
Le gardien est à l'image de ses partenaires et du collectif : moins tranchant, plus quelconque. La saison s'est révélée longue et éreintante. Peut-être a-t-elle épuisé physiquement et mentalement un Lopez qui collectionne les matches (40, série en cours) et les responsabilités, son statut s'étant affermi avec le départ de Steve Mandanda. Ruben Blanco, sa doublure dont il est proche depuis leurs plus jeunes années, s'est contenté de miettes (6 matches) pendant que le natif de Gérone (28 ans) devenait incontournable.
"Je l'ai interviewé après le succès contre Auxerre et je l'ai trouvé brillantissime, posé, calme, pose Alonzo. J'ai senti une intelligence et une sensibilité exacerbée. Mais cela ne suffit pas pour savoir pourquoi il est moins bon. Est-il fatigué mentalement et physiquement ? A-t-il eu des sollicitations ? A-t-il la tête ailleurs ? Un problème personnel ? Sa position sociale dans le groupe a-t-elle changé ? Pense-t-il avoir raté un match et est-il miné à cause de cela ? Il faut identifier le problème avant de le régler. Parfois, quand je touchais le fond, c'était parce que j'avais des soucis avec mes parents ou que ma nana me cassait les pieds. On a tous nos démons, nos luttes à mener en interne."
La fausse rumeur Bounou...
Lié à l'OM jusqu'en 2026, peut-être a-t-il vu, ou entendu, le nom d'une potentielle recrue surgir, celui de l'international marocain Yassine Bounou. Mais la direction olympienne ne s'est jamais penchée sur le profil du joueur du Séville FC. Lopez peut être rassuré de ce point de vue là, la seule certitude pour ce poste, à cette heure, étant que le club est en quête d'un numéro 2 pour remplacer Blanco, dont le prêt expire à l'issue de la saison et attendu au Celta Vigo.
Le Catalan, lui, est déjà tourné vers la prochaine saison même si, avant de partir en vacances, il veut bien finir l'actuel exercice, parce que l'OM "est un club très important et les supporters ont besoin que l'on gagne ces deux matches", insistait-il au moment de quitter Lille. "Il a peut-être juste un coup de pompe, jauge Alonzo. Dans ces cas-là, il n'y a rien à faire de particulier, il faut simplement attendre le déclic inverse. Il a les bases, a très bien bossé. Ce n'est parce que tu vas moins bien que tu dois faire des séances de 8 heures. Ça ne sert à rien. Il faut laisser infuser, reposer le corps et le coeur."
Avant de repartir de plus belle ?
La Provence