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OM; Quel avenir pour Luis Henrique ? En fin de contrat dans un an, l'attaquant brésilien n'est pas dans une situation confortable à Marseille. Mais le club, qui apprécie toujours son profil, dans le sillage de Roberto De Zerbi, lui a soumis une prolongation de contrat.
Arrêtez tout ! Luis Henrique a fait trembler les filets ! Pas les rets tendus derrière les buts pour retenir une foule en délire, mais bien ceux que les Marseillais espéraient voir martyrisés par le "Mbappé brésilien" depuis sa prometteuse arrivée. 73 apparitions plus tard, et seulement deux petits pions à son actif (sans compter son tir au but décisif face à Benfica, en quart de finale de C3), les fidèles de l'OM ne se bercent plus d'illusions. L'enfant de João Pessoa (22 ans) est davantage un vaillant soldat qu'un prédateur à sang froid.
Alors, quand le "joueur du futur", dixit Pablo Longoria en septembre 2020 après avoir lâché 8 millions d'euros pour l'arracher à Botafogo, déroge à ses principes... l'on aimerait sabler le champagne. Histoire d'arroser, ce samedi à l'heure de l'apéro, sa frappe parfaitement décroisée. Certes, en face, ce n'étaient que les Palois, modestes pensionnaires de Ligue 2. Mais il fallait du talent et une certaine confiance (retrouvée?) pour s'infiltrer dans la surface adverse, slalomer puis ajuster de la sorte Bingourou Kamara.
Luis Henrique venait de sceller une rencontre sans récompense à la clef. Si ce n'est celle de confirmer la montée en puissance du collectif façonné par Roberto De Zerbi. Un effectif encore bancal, au sein duquel moult départs et recrues sont encore attendus. Une équipe à trous, que l'inattendu Auriverde est en train de compléter. Un travail minutieusement mené de son côté, le gauche où il est le plus à l'aise. Là, le long de la ligne de touche, où le chef d'orchestre italien réclame rigueur, vitesse et altruisme, pour satisfaire son pressing et (surtout) son jeu de position, le numéro 44 s'est fait une place au soleil.
"Un nouveau départ"
Ce même garçon dont l'OM aurait bien aimé se débarrasser en tout début d'année, au retour de son prêt mitigé au Brésil. L'intéressé, lui-même, s'imaginait d'ailleurs poursuivre sa carrière dans son pays natal... Un deal gagnant-gagnant, d'autant plus que Gennaro Gattuso, alors sur le banc olympien, s'amusait à piquer "le fainéant" devant les médias, ou à le propulser milieu relayeur, un rôle inédit pour lui. Mais la réalité du Nouvel An a vite été balayée. Fin janvier, alors que le mercato allait refermer ses portes, l'Olympique ouvrait les siennes à Luis Henrique. Faute d'offre satisfaisante, jugement révisé au vu de ses prestations, ou décision motivée par une pénurie à son poste, choisissez selon votre sensibilité, Pablo Longoria a fait machine arrière. Jusqu'à soumettre une prolongation de contrat au jeune homme libre dans un peu plus d'un an. Une situation inconfortable, que le président espagnol répugne.
Tandis que la proposition est longtemps restée lettre morte, Luis Henrique, sous les ordres d'un Jean-Louis Gasset charmé par "ce bon petit" qu'il usait tel "un couteau suisse", livrait ses meilleures performances sous la tunique immaculée. Rien de transcendant, certes, mais assez pour se révéler utile à un club en grande difficulté. Assez pour envisager, enfin, son éclosion en Provence. "Ça fait partie du voyage. Depuis que je suis revenu du Brésil, je suis plus calme, plus tranquille, j'ai plus confiance en moi, ça fait la différence, assurait-il, courant mai. J'ai dû jouer dans des positions nouvelles aussi, je me sens plus à l'aise, je peux aider l'équipe en jouant à différents postes. C'est un nouveau départ."
Au même moment, ses représentants reprenaient contact avec la direction olympienne. Si le tandem Longoria-Benatia n'avait encore aucune idée de l'entraîneur qui allait s'asseoir sur leur banc, de Paulo Fonseca à Sergio Conceiçao, en passant évidemment par l'heureux élu Roberto De Zerbi, il n'hésita pas longtemps avant de dégainer une deuxième offre. Alors que les Samuel Gigot, Jonathan Clauss, Chancel Mbemba, voire Jordan Vérétout*, ont été poussés vers la sortie à douze mois de la fin de leur bail, un regard différent est posé sur Luis Henrique, dont le salaire pèse nettement moins sur les finances du club. Entre ses mains, le Brésilien détient une prolongation de trois ans, soit jusqu'en juin 2028.
Prolongé avant la reprise de la Ligue 1 ?
Malgré son statut de joueur extracommunautaire, susceptible d'entraver les manoeuvres de l'OM sur le mercato, l'Auriverde n'est a priori pas en danger, contrairement à Amir Murillo, qui pourrait être sacrifié pour libérer l'une de ces précieuses places. L'OM, qui ne pourra pas empiler les recrues offensives cet été, compte toujours sur lui. À l'instar de Roberto De Zerbi, sensible à son profil et désireux d'en faire, a minima, un joueur de rotation cette saison. Après mûres réflexions, surtout dans le camp du Brésilien, l'optimisme prévaut sur les hauteurs de La Commanderie. L'on y imagine, même, parapher ce nouveau contrat avant la reprise du championnat à Brest, le week-end du 17 et 18 août.
Tout le monde serait sur la même longueur d'onde... même si certaines sources freinent cet enthousiasme. "Il n'a pas encore pris sa décision. Un départ, cet été, dans un autre club européen est toujours possible", glisse un proche du jeune homme. Une version réfutée en haut lieu à l'OM, où, s'il advenait que l'intéressé décline finalement la fameuse prolongation, Luis Henrique serait immédiatement placé sur le marché. La nouvelle mode en Provence, où l'on n'entend plus se séparer d'un élément sans se remplir (un peu) les poches.
*Le contrat de Jordan Vérétout comprend une clause permettant de prolonger automatiquement son bail d'un an, suivant certains critères sportifs
La Provence