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Luis Henrique est l'une des bonnes surprises de la saison de l'OM
Au coeur d'une saison marseillaise riche de déceptions individuelles, l'ailier brésilien a su se rendre utile à l'OM dans un rôle de piston, alors qu'il n'était pas destiné à apparaître.
Endurée par l'OM en janvier à cause de la CAN et des blessures, la pénurie de joueurs avait donné beaucoup de maux de tête à Gennaro Gattuso, qui y a laissé une bonne partie de son crédit. Limogé le 19 février, l'entraîneur n'a pas eu le temps de profiter des effets positifs de cette situation, qui a permis à son club de trouver des ressources insoupçonnées. Si l'effectif n'avait pas été décimé, Luis Henrique (22 ans) n'aurait en effet jamais pu montrer qu'il valait la peine d'être conservé, après un prêt décevant d'un an et demi à Botafogo, qui suggérait qu'il avait tout de l'ancien espoir perdu.
Au lieu de quitter définitivement la Provence cet hiver, il est devenu un acteur important de l'épopée marseillaise en Coupe d'Europe, dans un registre inattendu, avec une polyvalence qui aide Jean-Louis Gasset à résoudre de nombreux problèmes. « Je le trimballe un peu partout, c'est mon couteau suisse. Il est critiqué mais c'est un bon petit », confiait le technicien après la qualification en demi-finales de Ligue Europa, acquise contre Benfica (aller : 1-2 ; retour : 1-0, 4-2 aux t.a.b.) grâce à un dernier tir au but sereinement frappé par le Brésilien, enfin heureux au Vélodrome.
Il l'a découvert en septembre 2020, pas vraiment accueilli avec des fleurs par André Villas-Boas, l'entraîneur qui attendait plutôt que Pablo Longoria, directeur sportif à l'époque, lui amène un avant-centre. Luis Henrique est alors un ailier et il ne s'agit pas encore de lui chercher un autre poste, car tout le monde note ses lacunes tactiques.
Avec seulement un but et six passes décisives en 49 apparitions, le retour au Brésil en juillet 2020 reste donc la moins mauvaise des solutions. Il n'est toutefois pas plus efficace à Botafogo, qui ne l'a pas assez fait jouer pour lever son option d'achat à 6,5 M€, mais on ne compte maintenant plus ses buts pour le juger. Avec Gasset, il est surtout un piston, à droite et à gauche, là où il a convaincu jeudi contre l'Atalanta Bergame en demi-finales aller de C3 (1-1).
En janvier, l'OM avait pourtant acheté deux latéraux gauchers, Quentin Merlin et Ulisses Garcia, mais le premier revient de blessure et le second n'a pas été inscrit sur les listes UEFA. Une aubaine pour Luis Henrique, notamment auteur d'un délicieux centre de l'extérieur du droit jeudi (15e), avant de finir à droite quand Merlin est entré (65e). Quel que soit le côté, il a été fiable et a affiché un gros volume loué par Gasset, qui préfère l'aligner à gauche, en faux pied.
Il pourrait être récompensé par une prolongation
Après avoir constaté qu'il n'était pas un finisseur, le technicien l'a imaginé en piston et le discret Brésilien était partant, car il était prêt à tout pour jouer. C'est ce qu'il avait dit à ses dirigeants en janvier, alors qu'un accord avait été trouvé pour un nouveau transfert au Brésil, à l'Atlético Mineiro. En attendant, il devait dépanner mais Gattuso a demandé à le garder après une prestation réussie contre Monaco (2-2, le 27 janvier). Les dirigeants l'ont écouté et ils ne le regrettent pas.
« Il ne rechigne jamais, c'est un ailier dribbleur qui se retrouve latéral, il faut lui reconnaître une humilité et un esprit collectif », souffle-t-on en interne, où on n'estime pas forcément que l'Europe est la meilleure vitrine pour le vendre pour de bon cet été, à un an de la fin de son contrat. Alors que sa femme vient d'accoucher à Marseille, il ne rêve pas de déménager et des négociations pour une prolongation seront ouvertes s'il continue sur sa lancée. Dès jeudi à Bergame ? Pas certain dans un monde idéal, car Merlin et Jonathan Clauss ont de l'avance. Mais s'il y a un souci, ou un trou à combler ailleurs, Gasset sait que le couteau suisse est là.