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OM; Luis Henrique, nouveau chapitre; L'ailier, prêté à Botafogo jusqu'en fin d'année, pourrait retrouver le chemin de La Commanderie en janvier. Son option d'achat, conditionnée à son temps de jeu, ne va pas être levée par le club brésilien... qui désire toutefois le conserver.
Une place. Six candidats. Aucun heureux élu. Dans l'ordre d'apparition sur le front gauche : Azzedine Ounahi, Emran Soglo, Amine Harit, Joaquin Correa, Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye. Des exilés, parmi lesquels un minot porté disparu, un ancien Angevin qui aime autant croquer que jouer à l'arrêt et un Argentin recruté pour mettre tout le monde d'accord, mais dont les souvenirs du poste remontent aux calendes grecques. Au moment de coucher un nom devant l'inamovible Renan Lodi, les trois bricoleurs olympiens, contraints par un effectif bancal, ont dû sortir leur boîte à outils.
En ces temps de pénurie, Marcelino, Pancho et Gattuso auraient peut-être chanté à l'unisson grâce à un jeune Brésilien, unique spécialiste sous contrat avec l'OM. Problème, Luis Henrique (21 ans) traîne, depuis l'été 2022, son baluchon à quelque 9000 kilomètres de Marseille. Solution, l'Auriverde pourrait rentrer au bercail dès le 1er janvier 2024. Arraché à Botafogo par Pablo Longoria, en septembre 2020, contre un chèque de 8 millions d'euros, le "joueur du futur" n'a jamais tiré son épingle du jeu sous André Villas-Boas, Nasser Larguet et Jorge Sampaoli (49 apparitions, 1 but, 6 passes décisives). Dans une impasse en Provence, le natif de João Pessoa devait se relancer, du moins enfin lancer sa carrière. Retour aux sources, à Botafogo précisément, à la faveur d'un prêt (18 mois) assorti d'une option d'achat (aux alentours de 6,5 M€). O Glorioso serait alors obligé de la lever si Luis Henrique disputait, a minima, 50 % des minutes écoulées en championnat sur l'année 2023. Un quota que ne remplira pas l'ailier, cloué sur le banc depuis plusieurs semaines.
Textor négocie le tarif à la baisse
Sur les hauteurs de La Commanderie, si l'envergure prise par le Brésilien au printemps n'est pas passée inaperçue (54 apparitions pour 42 minutes de jeu en moyenne, 6 buts et 4 passes décisives), l'on suspecte surtout Botafogo de ne plus l'aligner pour éviter de sortir le chéquier. "Son deuxième passage à Rio est semblable à des montagnes russes, décrit Gilberto Perez Giba, suiveur du club pour le quotidien O Globo. Les six premiers mois, il a d'abord eu besoin d'un temps de réadaptation, puis Victor Sá, le titulaire du poste, s'est blessé. À partir de cet instant, Luis Henrique a montré l'étendue de son talent et a beaucoup aidé l'équipe à se maintenir en tête du championnat. Dans sa meilleure période, au coeur de l'été, il a eu des problèmes à l'épaule qui l'ont tenu éloigné des terrains trois semaines. Depuis, il n'a quasiment plus de temps de jeu. Il a montré qu'il avait du potentiel, mais il est trop inconstant pour démarrer chaque rencontre. Au club, personne ne dit ouvertement que sa mise à l'écart est liée à son contrat. Certes les supporters s'interrogent sur sa gestion, mais la réalité est qu'il n'a jamais joué à un niveau qui permettrait de critiquer les choix du coach."
À 40 jours de l'échéance du prêt, l'OM ne ferme aucune porte. D'autant plus que le club ne roule pas sur l'or et souhaite se renforcer au mercato hivernal. Si Luis Henrique n'apporte pas les garanties d'un joueur confirmé, il possède néanmoins deux atouts dans sa manche : un profil que "Ringhio" ne compte pas dans ses rangs et un poids négligeable sur les finances du club (aucune indemnité de transfert et salaire raisonnable).
La gestion de ce dossier sera l'une des premières missions du futur directeur sportif Medhi Benatia, attendu ces prochains jours à Marseille. À cette heure, une certitude : lié à l'OM jusqu'au 30 juin 2025, Luis Henrique est attendu au centre Robert-Louis-Dreyfus dans la foulée du réveillon. Reste à savoir s'il n'y fera qu'une courte escale avant un nouveau départ ou s'il y écrira le second chapitre de son histoire olympienne.
À moins que son avenir ne s'inscrive encore à Botafogo, qui n'a pas rompu le dialogue avec la maison ciel et blanc.
Le président-propriétaire du club carioca, un certain John Textor, aimerait en effet le conserver. Mais certainement pas au tarif initialement envisagé. Après avoir remercié ce "tout petit club en France, appelé l'Olympique de Marseille", d'avoir rapatrié à l'époque Luis Henrique, l'Américain qui tient aussi les rênes de Lyon essaie aujourd'hui de négocier le tarif à la baisse. Et se payer l'OM une deuxième fois.
La Provence