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LEONARDO BALERDI, SUIVI PAR UN PSYCHOLOGUE; "Il m'a aidé à surmonter des moments très durs"
Leonardo Balerdi travaille depuis des années avec un Argentin spécialisé dans la psychologie du sport. Le défenseur de l'OM et Ivan Tcherkaski nous en disent plus sur cette relation de confiance.
Il est un joueur qui cristallise, parfois malgré lui, les débats sur le mental chez les Olympiens. Avec Leonardo Balerdi, c'est aussi l'histoire du serpent qui se mord la queue : est-il fragile parce qu'il commet souvent les mêmes fautes de déconcentration ou est-il costaud parce qu'il se relève toujours de ses erreurs ? Après trois saisons irrégulières et frustrantes (malgré des progrès et... beaucoup d'erreurs sous les ordres d'Igor Tudor en 2022-23), le défenseur argentin vient de réaliser son meilleur semestre à l'OM. Même si tout n'a pas été parfait et qu'il a ponctuellement replongé à Nice et Montpellier, Balerdi gomme petit à petit ses défauts grâce à la confiance successive de ses entraîneurs, mais aussi à un psychologue clinicien, Ivan Tcherkaski, croisé au tout début de sa carrière, à Boca Juniors.
"Il est très important pour moi, dans le foot et en dehors, confie sans tabou le numéro 5. Il m'aide beaucoup, je parle un peu de tout avec lui mais on se focalise évidemment plus sur le football." Le spécialiste dans la psychologie du sport, qui travaille également avec des tennismen ou des golfeurs, est présent tous les jours à distance auprès de son poulain. "On discute toute la semaine, confirme-t-il, on est en contact quotidien. On est toujours en communication pour traiter ensemble de questions spécifiques, pour le soutenir dans sa vie de footballeur, pour changer des petits détails..." Ces fameux petits détails chers à Gennaro Gattuso, qui, additionnés, peuvent transformer une défaite en victoire et une saison ratée en année réussie. "Au très haut niveau, on n'intervient plus à l'échelle macroscopique, ça se travaille durant la formation. Tout est une question de microdétails qui font la différence", poursuit Tcherkaski.
L'accent est mis sur la concentration
Aucun psychologue au monde n'a de divan magique, mais il ou elle peut avoir une influence majeure quand le lien de confiance se crée avec un patient. Balerdi consulte son compatriote depuis qu'il est professionnel, et il a l'impression que leur relation produit des petits miracles : "Je l'appelle quand j'en ai besoin, et à chaque fois que je lui parle, je sens que mes problèmes disparaissent."
Plus sobrement, Ivan Tcherkaski résume son travail : "Mon rôle est de l'aider à identifier ses axes de progrès et des pistes pour qu'il s'améliore, mais aussi de faire en sorte qu'il accepte de laisser couler les choses qui ne dépendent pas de lui." Les crises à l'OM, les sifflets ou les critiques font partie de cette catégorie, au contraire de ses performances et de ses sautes de concentration. "Leo met la barre haut sur les choses qu'il veut travailler, comme la concentration, la gestion des émotions sur le terrain, le fait qu'on a le droit de commettre une erreur, mais pas deux fois consécutives. Il travaille tous les jours à l'entraînement pour s'améliorer, présenter la meilleure version de lui-même et mettre en pratique durant les matches tout ce qu'il apprend." Cela ne fonctionne pas toujours, mais après des périodes difficiles (notamment l'enchaînement de ses pires matches la saison dernière contre Paris, Annecy et Strasbourg en seulement deux semaines), Balerdi est plus sûr de lui : "Avec Ivan, on travaille en particulier sur la concentration, je sens que je progresse vraiment sur ce dernier point. Je suis très content de cette relation parce qu'il m'a aidé à surmonter des moments très durs et il m'aide à me maintenir dans les périodes où je suis bien."
Malgré un dernier match en 2023 raté à Montpellier, la progression de Balerdi est certaine et demande désormais confirmation ces prochains mois alors qu'il fête son 25e anniversaire en janvier et ne peut plus être considéré comme un espoir. Son psy est confiant, notamment pour une raison : "Leo a toujours été très résilient." Même si les débats sur le réel niveau de l'ancien de Dortmund ne sont pas près de cesser, difficile de lui donner tort sur ce point.
La Provence