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Transferts : Leonardo Balerdi, un dandy à l'OM
Priorité d'André Villas-Boas en défense, l'Argentin Leonardo Balerdi a passé sa visite médicale à Marseille, où il a été prêté par le Borussia Dortmund. Il était attendu au stage en Allemagne, tard dans la soirée de mardi.
Les Marseillais étaient encore en train de s'ébrouer sur les terrains d'entraînement impeccables de leur hôtel quand la nouvelle de l'arrivée de Leonardo Balerdi, à plusieurs centaines kilomètres de là, a fuité. Le défenseur argentin du Borussia Dortmund a débarqué à Marseille, mardi dans la matinée, afin d'y satisfaire à la traditionnelle visite médicale. Les deux clubs avaient trouvé un accord sur la base d'un prêt, avec une option d'achat qui peut atteindre au maximum 15 M€, depuis quelques jours déjà. Mais un dernier détail, administratif, bloquait l'opération. Il a donc été réglé et Balerdi devait rejoindre ses nouveaux coéquipiers tard dans la soirée de mardi, comme André Villas-Boas le souhaitait.
Un an après le recrutement de Dario Benedetto, l'OM engage donc un autre ancien joueur de Boca Juniors, et c'est encore une fois le choix d'« AVB ». Balerdi (21 ans) était bien sa priorité en défense centrale. Le technicien portugais avait donné une liste d'une quinzaine de joueurs, répartis sur quatre postes, au propriétaire du club, Frank McCourt, et au président, Jacques-Henri Eyraud, il y a un mois maintenant au cours d'une réunion en visioconférence. L'entraîneur marseillais avait activé ses réseaux en Amérique du Sud dans ce dossier.
À l'OM, Balerdi portera le numéro 5, comme son idole Fernando Gago à son époque de Boca ou du Real Madrid. Son père, Flavio, était heureux du dénouement, mardi : « Leo est un garçon qui s'investit énormément, qui vit les choses à fond et qui s'entend bien avec tout le monde, partout où il passe. Il espère qu'il aura plus sa chance ici qu'à Dortmund, où il a peu joué. Il a très envie de retrouver la compétition. » L'Argentin, qui a régulièrement échangé avant sa signature avec son compatriote, Benedetto, qu'il connaît de Boca, vient enrichir un secteur de jeu limité jusque-là, puisque Boubacar Kamara est dorénavant considéré comme milieu de terrain par le staff. Avec Alvaro, Caleta-Car et Perrin, il devient donc le quatrième central de l'effectif.
Mais quel type de joueur est-il ? À Boca, où il était arrivé du Sportivo Pueyrredon, ce fils d'une famille aisée a commencé numéro 6 avant d'être aligné en défense centrale. « C'est Fabian Fedullo qui l'a fait reculer, chez les jeunes, explique encore le paternel, qui connaît l'OM depuis l'époque de Jean-Pierre Papin. Au départ, il n'aimait pas jouer à ce poste, mais il s'y est fait petit à petit, jusqu'à ce qu'il soit appelé en équipe première. »
Ancien Olympien, Renato Civelli l'a observé de près. Il dresse un début de portrait de son compatriote : « Il ne sera pas classé parmi les "guerriers", comme Facundo Medina (qui vient de signer à Lens) par exemple. Balerdi, ce n'est pas moi, tu vois ! Pas un stoppeur à l'ancienne. Mais il est grand (1,88 m), technique, élégant. Trois de mes coéquipiers à Banfield (Claudio Bravo, Facundo Cambeses, Agustin Urzi) ont évolué avec lui chez les moins de 23 ans argentins, ils m'en ont parlé comme un "Galera y Baston", un dandy quoi, un joueur classe, costume cravate. »
Mal intégré en Allemagne
Cette description n'avait pas effrayé Dortmund, qui l'a recruté pour 15 M€ en janvier 2019, alors qu'il n'avait joué que 5 matches avec Boca et n'avait pas encore disputé la Copa America des moins de 20 ans, cet hiver-là. C'était un coup par anticipation : le club de la Ruhr ne voulait pas prendre le risque de le voir flamber en même temps que son prix. Initialement arrivé pour s'aguerrir avec la réserve, il n'en est finalement que très peu sorti, malgré quelques opportunités liées aux nombreuses blessures en équipe première. Mais, aux yeux du staff de Lucien Favre, Balerdi manquait d'impact et de rythme pour évoluer en Bundesliga, ce qui ne l'a pas empêché de connaître sa première sélection A avec l'Argentine, en octobre.
Au-delà de son temps de jeu limité, c'est peut-être son intégration qui a été le coeur du problème, même s'il vivait en Allemagne avec sa famille, qui ne devrait pas le suivre à Marseille. Lors d'une interview accordée, au journal Ruhr Nachrichten, en début d'année, il s'était confié : « Il fait très froid ici, particulièrement en hiver. Mais pas seulement : de façon générale, les Allemands sont un peu plus froids. Je ne le dis pas méchamment car les gens ici sont très respectueux envers moi, mais chez moi, c'est plus... passionné. Ce côté émotionnel me manque un peu. » À Marseille, il devrait être servi de ce côté-là...