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Rongier, pourquoi ça coince
Désireux de découvrir un nouvel horizon, le milieu nantais est d’accord avec l’OM. Mais les Phocéens tergiversent au moment de rentrer dans le vif de la transaction, de club à club. Mathieu Grégoire et Hugo Delom
Si ça ne tenait qu’à lui, Valentin Rongier serait déjà à l’OM. Depuis plusieurs semaines, le capitaine du FC Nantes (24 ans, sous contrat jusqu’en 2022) ne cache pas ses envies de découvrir la Provence auprès de certains de ses coéquipiers, et il n’y avait même pas besoin de chercher des messages subliminaux, samedi soir en zone mixte. Se verrait-il jouer à l’OM ? « Oui, pourquoi pas, c’est un grand club quand même », répond-il à un suiveur, après avoir balayé l’impact de la rumeur : « Ça ne me déstabilise pas, j’essaie de rester moi-même sur le terrain. Le contexte a fait que le match tombait un petit peu mal, mais je peux me regarder dans la glace. »
L’agent de Rongier était présent au stade de la Beaujoire, en compagnie d’Andoni Zubizarreta, le directeur sportif marseillais, et ils ont croisé le patron du FC Nantes Waldemar Kita dans les salons présidentiels. Zubizarreta apprécie le profil du joueur depuis son éclosion dans le onze de Sergio Conceiçao, en 2016-2017. Il a ébauché un contrat important pour un joueur habitué aux rémunérations classique d’un club standard de L 1. De ce côté, l’affaire ne fait pas un pli.
Elle se complique quand il faut aborder l’indemnité de transfert, un volet qui n’a pourtant rien de secondaire. À l’été 2018, Kita s’est engagé à laisser partir Rongier si une offre satisfaisait le club et le joueur. Mais l’OM n’en a formulé aucune, ni écrite, ni orale. Il y a eu seulement une conversation informelle, au téléphone la semaine dernière, entre les présidents Kita et Jacques-Henri Eyraud.
“Kita ne descendra pas en dessous des 20 M€
Un proche du dossier
Les deux hommes ne s’estiment guère, et les dialogues sont souvent cassants lors des réunions auprès des instances, à Paris. Cette fois, la discussion fut plus sucrée. JHE a évoqué la possibilité d’un prêt avec option d’achat automatique. Elle n’intéresse pas Kita. Il aurait besoin de recruter un remplaçant en cas de départ de Rongier pour satisfaire son nouvel entraîneur, Christian Gourcuff, et la solution d’un prêt ne lui offre aucune latitude sur ce plan. Idem pour la santé comptable du FC Nantes, car cette option ne serait levée que sur l’exercice 2020-2021.
Relancé par son homologue, JHE a ensuite évoqué une alternative, un achat autour de 10-13 millions d’euros. Loin des desiderata du boss nantais : « Kita rêve d’un transfert à 30 M€, ce qui paraît tout bonnement impossible, confie un proche du dossier. Mais il ne descendra pas en dessous des 20 M€. »
Surtout, cette proposition olympienne semble encore relever de la fiction, selon plusieurs sources, car elle est conditionnée à des ventes de joueurs.
« Aujourd’hui, on est dans une phase où il faut impérativement enlever des gros salaires et récupérer du cash, confie-t-on au sein du club marseillais. Une grande partie de l’effectif est sur le marché. » La direction, qui continue de plancher sur le dossier Juan Miranda (FC Barcelone, 19 ans) au poste de latéral gauche, a promis des rentrées d’argent conséquentes au propriétaire Frank McCourt d’ici le 2 septembre, date de clotûre du mercato.