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EFFECTIF; Valentin Rongier, le taulier; De retour à un poste plus classique de milieu, l'ancien Nantais, qui a hérité du brassard, s'épanouit à l'OM
Valentin Rongier est insubmersible. Sous les ordres de Jorge Sampaoli, il est passé du statut de paria, non désiré et invité à trouver un point de chute, à élément essentiel grâce à une polyvalence qu'on ne lui connaissait pas, et que lui-même ne soupçonnait peut-être pas. "Je ne suis pas du tout déçu d'avoir évolué dans un rôle hybride la saison dernière car ça m'a appris beaucoup de choses et j'ai grandi. Mais c'est une satisfaction de retrouver un poste de milieu de terrain", reconnaît le joueur de 27 ans. Sous la houlette d'Igor Tudor, l'ancien Canari s'est déjà imposé comme un titulaire indiscutable de l'entrejeu marseillais. Et avec la rétrogradation de Dimitri Payet, conjuguée au départ estival de Steve Mandanda, il est même devenu celui qui porte le brassard de capitaine.
"C'est une grande fierté de pouvoir le porter, évidemment, même si ce n'est pas quelque chose que je recherche, expose l'ex-taulier du FC Nantes. Le coach m'a confié cette mission parce que Dim' (Payet) ne démarrait pas les matches. Mais je pense qu'on est tous capitaines et tous des leaders." Il faut dire que depuis son arrivée à Marseille en septembre 2019, d'André Villas-Boas au technicien croate, il a connu quatre entraîneurs, trois directeurs sportifs et deux présidents, découvrant l'envers (ou l'enfer, c'est selon) du décor olympien. Travailleur acharné, élément appliqué et intelligent, homme sérieux et poli, celui qui ne dit jamais un mot plus haut que l'autre a réussi à s'acclimater au pays de la tchatche.
Aujourd'hui, comme tous ses coéquipiers, il lui faut désormais digérer une nouvelle approche, intégrer une autre manière de s'entraîner. "On ne s'attendait pas à un départ, mais on doit s'adapter, c'est le football moderne. On fait confiance à la direction pour les choix qui sont faits. On a fait une grosse préparation, avec une méthode différente. Comme le coach l'a dit, le programme des matches amicaux n'était pas adapté à cette préparation, il y avait énormément de fatigue. On la digère encore, on est en communication permanente avec le staff pour leur dire comment on se sent. Ils apprennent aussi à nous découvrir, savoir comment on peut encaisser les séances. C'est important de bien parler, on est encore dans le dosage", développe Rongier. Avant de détailler, le visage marqué par les cernes : "Il a une philosophie du football qu'il nous demande d'appliquer sur le terrain. On sait que Sampaoli était plus sur un jeu de possession, pour fatiguer l'adversaire et garder la balle dans le camp adverse, tandis que Tudor aime aller vite vers l'avant, avec un pressing relativement haut sur le terrain et de l'intensité. Si je dois différencier, c'est un style de possession contre un jeu direct."
"Progresser chaque saison"
De retour au coeur du jeu, il a été titularisé lors des deux premières rencontres de la saison, à chaque fois aux côtés de Mattéo Guendouzi. "Le coach joue avec deux numéros 6. Il demande à un des deux milieux d'être aux alentours de la surface pour terminer les actions. On sait que Mattéo est un petit peu plus offensif que moi, donc sur les deux premiers matches, la prévention me revenait davantage. Il demande aussi à ce qu'on soit portés vers l'avant et d'être la rampe de lancement sur les phases défensives, tout en se rendant disponible pour nos défenseurs centraux", explique-t-il avant de retrouver son club formateur, demain soir.
"Mon objectif est de progresser chaque saison. J'essaie d'apprendre de tous les coaches, de me servir de l'expérience que j'acquière au quotidien pour être meilleur. C'est dur d'être performant sur toute la saison, mais je vais tout faire pour continuer sur cette lancée", promet le natif de Mâcon. Qui se verrait bien faire durer le plaisir au-delà de son bail actuel, qui prend fin en juin 2024 : "Je me sens très bien ici. On est au tout début de la saison, mais si un jour je dois prolonger, ce sera avec grand plaisir. En tout cas, je comprends la stratégie du président pour éviter que certaines choses (le départ libre de Kamara, ndlr) ne se reproduisent."
La Provence