Information
Rongier, c’est plus musclé
Infatigable dépanneur à un poste hybride cette saison, le Marseillais finit fort la saison, quand beaucoup d’autres tirent la langue. VINCENT GARCIA
Valentin Rongier a été presque surpris que l’on soit surpris. Lundi, alors que l’essentiel de l’effectif était en repos ou en léger décrassage après un peu de casse à Lorient la veille (3-0, 8 mai), le milieu-latéral droit, lui, soulevait de la fonte.
Une photo, postée sur les réseaux sociaux par Amine Harit, pas le dernier à chambrer, laisse apparaître la musculature impressionnante de l’ancien Nantais (1,72 m, 70 kg) que l’on voyait, à tort, comme un peu chétif à sa signature à l’OM en 2019. « Je n’ai pourtant pas changé grand-chose depuis mon arrivée, a répondu presque étonné Rongier hier. Je ne me prends jamais en photo, Amine l’a fait sur les réseaux mais vous auriez pu voir la même chose avant. »
Pourtant, comme il le confiait à nos confrères du JDD en cours de saison, l’homme à tout faire de Jorge Sampaoli a pris un préparateur physique personnel l’été dernier pour sculpter encore un peu plus son corps. « Sans être narcissique, je trouve important de me plaire, expliquait-il alors dans les colonnes du journal dominical. J’aime voir un corps d’athlète quand je regarde dans le miroir. »
Si le joueur complète son goût des séances physiques par une hygiène de vie et une alimentation saines, cela ne l’empêche pas de terminer lui aussi parfois sur les rotules en cette fin de saison.
Certains l’ont trouvé blanc comme un linge à la sortie du match retour et de l’élimination en demi-finales de Ligue Europa Conférence contre Feyenoord (0-0, 5 mai). Quelques jours plus tard au Moustoir, il trouvait pourtant la force de sortir un gros match, physiquement et tactiquement, preuve qu’il récupère vite et que sa polyvalence sera encore primordiale pour les deux dernières rencontres de L1.
Pour son intelligence de jeu, son volume – il est l’un des deux plus gros moteurs de l’équipe avec Mattéo Guendouzi – et aussi faute de pouvoir s’appuyer sur un Pol Lirola au niveau, son coach compte beaucoup sur lui. À un poste hybride - on l’a vu contre Rotterdam ou encore à Lorient dimanche dernier –, c’est au milieu qu’il est le plus performant et le plus utile, pas sur le côté droit de la défense.
Sampaoli et Longoria louent ses qualités
Rongier l’a rappelé deux fois dans la même phrase hier, en y mettant les formes, mais quand même, le message était assez limpide, après une saison passée à jouer les bouche-trous : « Le coach m’a demandé cette tâche-là (latéral droit en phase défensive-milieu avec le ballon), je la fais avec plaisir mais je me sens évidemment mieux au milieu ». Dans le cœur du jeu, il apporte son engagement à la récupération et sa qualité de passe à la création.
Pour la qualité de finisseur, ce n’est pas encore ça, malgré un but à Bâle en Ligue Europa Conférence (2-1, 17 mars). Sa frappe du gauche pas assez appuyée contre Feyenoord au retour à 0-0 doit toujours le hanter. À 27 ans, au bout de sa troisième saison à l’OM, il réussira peut-être à connaître avec le club phocéen une deuxième campagne de Ligue des champions la saison prochaine.
Si c’est le cas, Rongier y aura fortement contribué, alors que Sampaoli était plutôt dubitatif sur son profil au départ. Mais comme tous les techniciens qui ont eu l’ex-Nantais sous leurs ordres, il a fini par être convaincu lui aussi.
L’Argentin et ses dirigeants parlent de lui comme d’un « joueur fondamental » pour ce groupe et louent sa capacité d’adaptation, sa volonté de toujours progresser. Si une prolongation n’est pas la priorité du moment, nul doute que Pablo Longoria se penchera avant la fin de l’année 2022 sur la situation d’un joueur sous contrat encore deux ans, jusqu’en 2024.
L'Equipe