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Rongier, le couteau suisse
Auteur du second but, le milieu de l’OM a été décisif et déterminant de bout en bout, changeant même avec réussite de poste en cours de match. DE NOTRE ENVOYé SPéCIAL
BAPTISTE CHAUMIER BâLE (Suisse) – Tous les Marseillais se sont soudain précipités dans sa direction, presque hilares, pour le féliciter à coups de tapes amicales et de paroles moqueuses, devant le virage où plusieurs dizaines de supporters de l’OM s’étaient installés. Il y avait une forme de soulagement à fêter ce but du bout du match, celui du K.-O., contre Bâle (2-1), hier soir, qui scellait définitivement la qualification en quarts de finale et une joie sincère à célébrer ce milieu qui ne marquait (presque) jamais, Valentin Rongier donc.
Ce n’est pas totalement vrai puisque l’ancien Nantais avait déjà inscrit un but sous le maillot de l’OM, à Angers, en Championnat, la saison passée (1-2), mais il traînait encore la réputation d’un joueur un peu trop maladroit offensivement, un peu maudit aussi. « On sait qu’il n’a pas l’habitude de marquer mais ça se rapprochait ces derniers matches, a expliqué son coéquipier, Pape Gueye, après la rencontre. Il évoluait plus haut sur le terrain, il tentait beaucoup plus. On lui disait de continuer. On était vraiment très contents pour lui, c’est quelqu’un qui nous aide beaucoup. » C’est la première qualité qui revient dans la bouche de ses partenaires à son évocation. Et il faut dire qu’ils n’ont pas tout à fait tort.
Cet été, quand l’OM a recruté de nombreux joueurs au milieu de terrain, Rongier était promis au banc de touche et le staff le lui avait d’ailleurs soufflé. Mais il a tenté d’assimiler la philosophie de Sampaoli au plus vite et il a redoublé d’efforts, à la vidéo notamment, pour s’imprégner des consignes sur le poste hybride de latéral – milieu à droite voulu par le technicien argentin. Après des débuts de Boubacar Kamara dans ce rôle-là et l’incapacité de Pol Lirola d’endosser le costume, Rongier a donc hérité de cette mission et il s’en est plutôt bien accommodé depuis plusieurs semaines.
“Il a eu une année incroyable. Il est très important pour nous
Jorge Sampaoli, l’entraîneur de l’OM
Face à Bâle, pourtant, il a débuté au milieu, en sentinelle dans le 4-3-3 marseillais, puisque Kamara avait été laissé sur le banc pour souffler avant la réception de Nice, dimanche. En grande difficulté dans ce rôle face aux Aiglons, en Coupe de France, il y a un mois (1-4), Rongier a été nettement plus juste, cette fois. Sa technique a été précieuse pour sortir proprement les ballons et les conserver aussi quand les Suisses ont tenté un pressing agressif.
Il a été utile enfin quand Sampaoli a choisi de sortir Lirola pour le faire glisser à droite de la défense, là où il évolue le plus souvent cette saison. Et même s’il a reculé sur le terrain, il est monté à toute vitesse pour reprendre un centre de Guendouzi en fin de match et inscrire le but de la victoire d’une frappe puissante. « Il a eu une année incroyable, a commenté Sampaoli, en conférence de presse. Il est très important pour nous, il travaille toujours pour l’équipe. » Le genre de joueur que les entraîneurs adorent.
L'Equipe