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OM; Rongier, de la suite dans les idées; Remis de sa blessure au talon, utilisé à un poste hybride par Jorge Sampaoli , l'ex-Nantais n'a jamais songé à partir cet été, malgré quelques sollicitations. Titularisé et très bon contre Saint-Étienne avant la trêve, il ne compte pas jouer les seconds rôles
Un premier rendez-vous manqué à Montpellier (2-3, 1re journée) en raison d'un projectile reçu au visage, puis une entrée en jeu à 20 minutes de la fin contre Bordeaux (2-2, 2e j.) et une autre à la 56e minute à Nice, avant que la rencontre ne dégénère (1-0, arrêté à la 75e, 3e j.). Alors que Jorge Sampaoli ne l'avait jamais utilisé à son poste de prédilection, le début de saison de Valentin Rongier n'avait vraiment rien d'idyllique jusqu'à la réception de Saint-Étienne (3-1, 4e j.) avant la coupure internationale. Et puis, un petit peu à la surprise générale, l'ex-Nantais a démarré la rencontre face aux Verts, aligné sur le côté droit du losange mis en place par "El Pelado". Un changement de dispositif dont il a donc directement profité. L'histoire aurait même pu être encore plus belle si, dès la 2e minute de jeu, le milieu de terrain olympien s'était montré un peu plus tueur devant Étienne Green.
"Je ne gamberge pas, la position dans laquelle le coach me demande d'évoluer est compliquée, concédait-il lorsqu'il a été interrogé sur son rendement offensif à la fin du match. En jouant latéral en phase défensive et en étant présent dans la surface adverse en phase offensive, la lucidité est moins présente au bout d'un moment. Ce n'est pas une excuse, c'est la vérité. Il faut que je continue à travailler car c'est mon point faible."
La dernière fois que Rongier a trouvé le chemin des filets, c'était le... 23 décembre 2020, à Angers (2-1). Son seul but avec l'OM. À l'époque, la question de sa présence dans le onze de départ olympien ne se posait pas puisqu'André Villas-Boas en avait fait l'un de ses hommes de base au milieu de terrain. Mais "AVB" est parti et l'ancien Canari, touché au tendon d'Achille, a été éloigné des terrains pendant 51 jours entre mars et avril dernier, au moment même où Jorge Sampaoli a débarqué à Marseille.
Le début du changement de statut pour Rongier. À son retour de blessure, l'escouade olympienne tournait mieux et venait d'enchaîner quatre victoires et un nul en six matches. Malgré une passe décisive à Reims (1-3, 34e j.) pour son premier match sous les ordres de Jorge Sampaoli, il a vécu une fin de saison mitigée. L'été est arrivé à point nommé. Les rumeurs de transfert ont été nombreuses, d'autant plus que le club olympien avait besoin de liquidités et que Rongier était l'une des valeurs marchandes de l'effectif. Mais le natif de Mâcon n'en a eu que faire.
"Il n'a jamais évoqué l'envie de partir de l'OM, assure-t-on dans son entourage. Quand il a rejoint Marseille (en septembre 2019, ndlr), c'était une vraie volonté de sa part. Et il est très heureux à l'OM, il adore le club, il adore la ville, il adore les gens..."
Il a profité des vacances estivales pour travailler physiquement, dans la continuité de sa période de convalescence. Fin juin, à la reprise de l'entraînement, il est même apparu transformé. "Les bras, les pecs, le dos, les abdos... Tout !", souffle-t-on en interne. Mais Sampaoli n'a, semble-t-il, pas changé d'avis à son sujet.
Durant la préparation, l'Argentin l'a utilisé avec parcimonie. Après les trois premiers matches contre des adversaires plus ou moins modestes (FC Martigues, Sète et Servette de Genève), Rongier a démarré sur le banc lors des deux rencontres au Portugal face à Braga et Benfica. Contre Saint-Étienne et Villarreal, en revanche, il a joué 90 minutes.
Son utilisation sur le terrain, avec un rôle hybride selon que l'OM défende ou attaque, a néanmoins continué d'interroger. D'autant plus que Boubacar Kamara a déjà évolué au poste de latéral droit à ses débuts. Mais Rongier n'a pas baissé la tête.
Décisif face aux Verts
La péripétie héraultaise ? Il s'en est tiré avec une lèvre gonflée et y a répondu avec humour sur Instagram. Discret contre Bordeaux, il est cependant apparu plus en jambes à Nice. En privé, il confiait même à ses proches qu'il était convaincu d'avoir du temps de jeu cette saison et de pouvoir convaincre Sampaoli.
Avant la réception de l'ASSE, le mercato n'avait pas encore fermé ses portes, l'OM était vendeur, mais Rongier, sollicité par des clubs anglais, italiens et espagnols dont l'identité n'a pas filtré, n'avait toujours aucune envie d'ailleurs. C'est bien tombé puisque Sampaoli l'a titularisé face à "Sainté". Oubliée son occasion de but ratée en début de partie, le N.21 de l'OM a offert une passe décisive à Gerson et réalisé un match plein,.
"Je retiens du positif, forcément. Un stade plein, une ambiance de folie, une belle victoire..., analysait-il devant les médias à l'issue de la rencontre. On a réussi à communier avec nos supporters et c'était très important de gagner. Après, je pense qu'il y a des choses sur lesquelles il faut travailler, notamment cette première période où Saint-Étienne n'a pas grand-chose et on se met en difficulté sur un coup de pied arrêté."
Impliqué sur l'égalisation de Kolodziejczak, le milieu de terrain marseillais est resté plus mesuré à propos de sa prestation individuelle. "Je vais continuer à travailler physiquement pour être vraiment au top car je pense que je peux jouer 90 minutes sans avoir de crampes." Sans surprise, c'est ce qu'il a fait durant la trêve internationale, vidéo à l'appui partagée sur ses réseaux sociaux. La preuve que Rongier a bien de la suite dans les idées.
La Provence