Modérateur: Modérateurs
Du côté des Marseillais de l’époque, on prend l’histoire avec un certain recul. On sait que le produit incriminé n’est pas interdit et qu’aucun recours permettant de remettre en cause le résultat n’est envisageable. « Sans avoir vu les images, je suis plus choqué par le fait que Parme ait pu aligner des joueurs dont les transferts n’avaient pas été payés et qui n’auraient pas dû être présents s’il existait une DNCG italienne, ironise Rolland Courbis, l’entraîneur marseillais d’alors. De mon côté, je devais jouer sans Gallas, Luccin, Roy, Ravanelli et Dugarry. Si l’on ajoute le penalty refusé à Roy en seizième de finale de la Coupe de la Ligue (face à Lens) et la victoire de Bordeaux à Paris lors de la 38e journée de Championnat, je me dis que j’ai peut être réalisé le triplé (Coupe de l’UEFA,Coupe de la Ligue, Championnat) sans le savoir. Il va falloir que je revoie mon contrat avant de passer à la caisse. »
29/04/2005
L'injection de Cannavaro à la télé
Un reportage sur le dopage dans le monde du football italien, programmé jeudi soir sur la deuxième chaîne de la Rai, la télévision publique, a déclenché une violente polémique dans le pays avant même sa diffusion. Il montre une vidéo amateur représentant Fabio Cannavaro en train de s'injecter, par intraveineuse, un produit identifié comme étant du Neoton, un médicament tonicardiaque qui présente la particularité de ne pas être inscrit sur la liste des produits dopants interdits.
Aucun doute sur l'identité du joueur
La scène aurait été tournée en mai 1999, à la veille de la finale de la Coupe de l'UEFA entre Parme et l'Olympique de Marseille, rencontre remportée 3-0 par le club italien à Moscou. Dans une salle de massage improvisée qui est en fait une chambre d'hôtel, plusieurs kinés et joueurs de l'équipe parmesane - dont les visages ont été brouillés - apparaissent dans une ambiance de potaches, avant de "passer aux soins" sans opposer de résistance. Cannavaro, transféré à l'Inter Milan en 2002 puis à la Juventus en 2004, est le seul joueur dont le visage n'apparaît pas flouté.
Dans les heures précédant la diffusion du document, la RAI avait seulement décrit un défenseur italien de plus de 30 ans, international, évoluant dans un club du Nord du pays, mais Cannavaro a été identifié comme étant ce joueur quand il a expédié au responsable de l'émission, Giovanni Masotti, une lettre de mise en demeure. Ce dernier lui a répondu par fax qu'il entendait diffuser les images quoiqu'il arrive. «Il est de notre intention de diffuser le reportage, car il est question de l'exercice légitime de notre droit à l'information», a précisé M. Masotti. Le visage et le bras de Cannavaro, sont clairement filmés, en gros plan, dans ce film court de six minutes.
Thuram scandalisé par le procédé
Juste après la diffusion de la séquence, intervenue vers 23h10, après Parme - CSKA Moscou (0-0), le présentateur italien a déclaré qu'il s'agissait d'un «document exceptionnel d'un point de vue journalistique» ajoutant que «tous les contrôles (avaient) été faits» pour déterminer son authenticité. La nature du produit a été identifiée par le docteur en pharmacie Gabriella Carrera, de l'hôpital Fatebenefratelli de Milan, à la vue d'une photo tirée du film. Devant la caméra, elle se déclare «parfaitement» certaine de son jugement sur le médicament. «Ce n'est pas un produit très recherché et, de toutes les manières, pour l'acquérir il faut une prescription médicale», déclare-t-elle.
Lilian Thuram, équipier de Cannavaro aujourd'hui comme à l'époque du film, avait déploré le principe même du reportage avant que le nom du joueur filmé circule dans les rédactions. «On veut salir une personne, a-t-il accusé. Tout le monde sait que cette perfusion n'est pas illicite, mais désormais, le doute sera installé. C'est comme ça qu'on détruit le football. Le seul but de ce programme, c'est de faire de l'audience et de mettre le doute». Giovanni Masotti a indiqué que ces images étaient en possession de la chaîne depuis un mois.
Licite selon le chantre de la lutte antidopage
Pour l'avocat du joueur, Paolo Trofino, présent dans le studio de télévision, «ce document est peut-être impressionnant, mais le Neoton est un produit licite car ce n'est qu'un reconstituant, un régénérateur des muscles». L'avocat de la Juve, Luigi Chiappero, partage totalement l'avis de son collègue, Me Trofino. Il a précisé en outre que le produit injecté ne figurait pas sur la liste des produits interdits indiqués dans la loi 376 et le décret ministériel 2002. «Il me semble que c'est un épisode un peu lointain qui n'est plus punissable», avait commenté dans l'après-midi le procureur du parquet de Turin, Raffaelle Guariniello, grand chantre de la lutte antidopage en Italie.
Utilisateurs parcourant ce forum : Converse34, hollowbab, valom et 201 invités