par Magneto » 26 Avr 2005, 01:24
L1 / MARSEILLE :
Acariès renvoie Diouf dans les cordes
25 avril 2005 - à Marseille - Olivier DE LOS BUEIS
Lundi 25 avril, Louis Acariès est revenu sur le ring olympien pour renvoyer Pape Diouf dans les cordes. Et lui rappeler ainsi que c’était bien lui, l’homme de Louis-Dreyfus, le patron du club phocéen. Ce combat des chefs aura en tout cas un grand perdant : l’OM.
1er round
Fin novembre 2004. L’ère Bouchet s’achève. Devant le marasme dans lequel est plongé son club, Robert Louis-Dreyfus demande à son ami Louis Acariès, fin connaisseur du microcosme marseillais, d’aller jeter un œil dans l’organisation de l’OM. Plus qu’un audit, c’est une véritable chasse aux sorcières qui est orchestrée. Pape Diouf, ami de Bouchet, reste malgré tout en place, prenant même du galon. De directeur sportif, il devient président du directoire en charge du secteur sportif. Ayant choisi Philippe Troussier, il est à la tête d’un bateau loin de couler mais qui ne respire pas la grande sérénité. Finalement, les résultats sportifs du début 2005 aidant, Diouf grappille point par point, coinçant Acariès dans les cordes. S’il a refusé de signer les licenciements de plusieurs cadres du club, comme le demandait l’actionnaire majoritaire et donc de fait Acariès, le grand Diouf s’impose grâce à un bilan sportif positif.
2eme round
Mars 2005. Après deux premiers mois quasi-parfaits, Marseille s’écroule petit à petit en championnat. Louis Acariès, qui a repris des forces dans son coin, peut amorcer sa contre-attaque. Mais Diouf, qui tient désormais les rênes en collaboration avec Thierry De La Brosse (envoyé de Paris par Louis-Dreyfus, chargé de l’administratif), entend rappeler qu’il est toujours debout. Comme il l’a fait à de nombreuses reprises, il rappelle qu’il est le « patron du sportif » et que personne ne lui dictera « sa conduite ». Néanmoins, on sent de la fatigue chez Diouf. Il comprend que l’OM est toujours un club à part, où à chaque coin un complot peut se tramer. Pour l’instant, Acariès revient en course mais Diouf semble toujours bien calé sur ses jambes. Après tout, comme le répète après chaque désillusion Troussier, « Marseille est troisième du championnat ».
3eme round
Avril 2005. L’OM s’enlise. Lille puis bientôt Monaco dépassent l’OM au classement. La Ligue des Champions s’évapore. Critiqués, Diouf et Troussier rencontrent Acariès et Louis-Dreyfus après un nouveau revers face à Ajaccio. Puis Troussier rencontre seul le tandem. Diouf sent l’uppercut l’atteindre de plein fouet. Il réagit pourtant : « Le patron du sportif, c’est moi », réaffirme-t-il au cours d’une conférence de presse que Louis-Dreyfus lui a demandé de ne pas tenir. Puis, dans France-Football, il met enfin un nom sur son adversaire. « Je n’ai aucun compte à rendre à Monsieur Louis Acariès. »
Philippe Troussier, qui se sentait peu appuyé par Diouf, aussi bien par rapport à son mode de fonctionnement que dans son projet d’avenir, réagit à son tour après une réunion avec Diouf et les joueurs. « Cela a eu le mérite de solidifier notre tandem. Moi, j'ai la mission de qualifier l'équipe pour la C1. Lui a rappelé qu'il avait le pouvoir sportif. Nous avons montré que nous étions en accord parfait sur le plan relationnel et pour les objectifs, nous avons montré que nous étions aux commandes. » Diouf semble de nouveau gonflé à bloc.
4eme round
25 avril 2005. Cinq mois presque jour pour jour après la demande de Louis-Dreyfus d’auditer le club, Acariès, qui se définit maintenant comme un « censeur », retrouve tout son punch. Après une semaine de réflexion, il enchaîne un premier crochet envers Diouf : le patron du sportif n’a pas su gérer le cas Lizarazu. « Liza ne voulait pas que Pape Diouf s’occupe de lui. » Deuxième crochet : Diouf a refusé de signer les licenciements (des ex pro-Bouchet) : « Du coup, nous avons nommé Thierry De La Brosse qui, lui, a assumé. D’ailleurs, Thierry accomplit un travail remarquable. » (La Provence, 25 avril). Nouveau travail au corps : la gestion de l’affaire Barthez est mauvaise : « Il aurait fallu que l’on règle le dossier tout de suite au Maroc. » (La Provence, 25 avril 2005).
Puis, on allonge la droite en reprochant à Diouf de ne pas appuyer Troussier dans ses choix. Et Acariès ne relâche pas la pression. « Diouf doit rendre des comptes au conseil de surveillance et à Robert Louis-Dreyfus. Et Robert, au club, c’est moi. Pape Diouf est avant tout un salarié du club parmi les autres. Le patron, le vrai patron, c’est Robert Louis-Dreyfus. » Diouf vacille plus que jamais.
5eme round
Marseille est quatrième. Louis-Dreyfus est furieux. Acariès monte au créneau. Diouf est clairement appelé à démissionner si la troisième place n’est pas atteinte. Troussier, lui, n’a plus de contrat en juin et est dans l’attente. Barthez est suspendu. Le 29 mai prochain, Diouf sera soit KO, soit il jettera l’éponge. Dans ce combat des chefs, une nouvelle fois, Louis Acariès sera vainqueur. Mais sans doute sera-t-il le premier à le regretter. Cela signifiera qu’une fois encore, l’OM n’a pas trouvé la clé à ses errements. Depuis le controversé Courbis, l’OM a toujours été loin de ses objectifs sportifs. Robert Louis-Dreyfus aimerait tant que son OM batte les autres avant de se battre lui-même