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Diouf : «Nous allons resserrer les boulons» 18/04/2005
A la baisse de régime constatée depuis deux mois, les responsables olympiens ont décidé de répondre par le dialogue et par une «remobilisation» des troupes lors d’un stage en Bretagne. Selon Pape Diouf, l’équipe souffre d’une «vraie fragilité psychologique». Le patron du sportif tire aussi les enseignements de la situation actuelle en vue de la saison prochaine.
L’heure est à la mobilisation, à l’union sacrée. «Nous sommes à un moment crucial, non seulement de la saison, mais aussi du devenir de chacun», affirme Pape Diouf.
Une rencontre avec Philippe Troussier et avec les joueurs est programmée mardi, «pour mettre les choses à plat, afin de finir au mieux la saison. Car nous sommes encore en mesure d’obtenir les résultats souhaités», rappelle-t-il.
Selon le président du directoire, «il suffit de changer certaines méthodes, certaines pratiques. Il suffit d’avoir un autre discours. Il suffit peut-être dans cette discussion, que j’espère féconde, que des choses se disent».
Dans un deuxième temps, un stage de «remobilisation» a été mis sur pied en Bretagne. Il débutera mercredi et se poursuivra jusqu’au match de Nantes (samedi). «Cela afin de circonvenir à un environnement oppressant à Marseille», explique Diouf.
Cette décision intervient après une succession de contre-performances. «On d’abord pensé qu’il était bon de maintenir les choses en l’état, sans faire le canard, à la condition que les résultats se maintiennent aussi. Cela n’a pas été le cas. Il a donc fallu changer notre fusil d’épaule. Nous allons resserrer tous les boulons de sorte que le groupe atteigne sa plénitude», poursuit le patron du secteur sportif.
Avec seulement cinq points pris lors des sept dernières rencontres, les Olympiens ont progressivement vus les Lillois revenir sur eux, puis les dépasser. Pape Diouf a son idée sur cette carence de résultats : «Il y a une fragilité psychologique réelle, d’avantage qu’un manque technique. On l’a encore vu samedi. Il y a eu des carences techniques trop grosses pour être vraies».
Le responsable olympien mentionne d’ailleurs les particularités du «contexte olympien». «Il y en a qui se proclament parfois marseillais, qui ne sont pas loin du club et qui sont beaucoup plus heureux quand les résultats ne sont pas bons. Ce sont des gens toujours capables de distiller le poison».
«Ne pas atteindre l’objectif, cela ne reviendrait absolument pas à dire que le club serait moribond»
Alors que le mot «crise» pointe son nez dans les colonnes sportives, Diouf ne manque pas de retracer l’historique de la saison. Il insiste sur les différentes phases traversées par l’équipe phocéenne : «Parler aujourd’hui d’échec sur le plan sportif revient à s’accorder avec ceux qui ont pensé d’abord que notre recrutement était un des meilleurs de France, puis qui l’ont dénigré pour ensuite nous placer sur le piédestal lyonnais. Il est hâtif de penser aussi différemment à chaque fois sur un même sujet et dans un laps de temps aussi court».
«Tout n’est pas reluisant», en convient-il cependant. «J’ai déjà dit que l’OM était là davantage par défaut, que par maîtrise. (…) Mais si on considère qu’au vu du classement, nous gardons toutes nos chances de figurer dans les trois premières places, il faut admettre l’idée que des choses positives ont aussi été faites».
La Champions League est plus que jamais dans la ligne de mire. «Nous allons nous battre jusqu’au bout pour cela», promet-il. «Mais je n’insulte pas le sport. Et ne pas atteindre l’objectif, cela ne reviendrait absolument pas à dire que le club serait moribond ou qu’il serait mort. Cela ne nous empêcherait pas de stabiliser l’équipe, de lui donner un nouvel élan pour repartir».
Diouf confirme d’ailleurs que le maintien de Philippe Troussier à la tête de l’équipe «n’est pas lié forcément à l’obtention des objectifs».
«Nous étions d’accord pour partir sur une base de six mois. Et nous n’en sommes pas encore au sixième mois», souligne-t-il. «Je n’ai pas envie de prendre la décision parce que je suis l’objet d’une pression. Je le ferai quand j’estimerai devoir le faire (…) De plus, j’ai déjà eu à dire que pour moi, il restait. Et je le répète».
Renforcer le groupe avec quatre joueurs maximum
Pour Pape Diouf, «le vrai problème de l’OM c’est un problème de stabilité». «L’équipe a été reconstruite à 80%. Ce qui rend difficile pour le groupe existant l’absorption des nouveaux. Cette année, tous les joueurs qui sont venus se sont, à un moment donné, retrouvés livrés à eux-mêmes du fait de leur grand nombre», analyse-t-il.
«Pour tout projet, il faut un peu de temps et de lucidité. Il me semble qu’à Marseille c’est beaucoup plus compliqué qu’ailleurs. Lille et Monaco ont aussi connu une traversée du désert comme nous aujourd’hui. Mais on les a laissé vivre leur vie et revenir».
Le président du directoire défend le recrutement en se déclarant «convaincu que le groupe a fondamentalement de la qualité. Je prendrai pour référence Péguy Luyindula qui l’année dernière avait été le bourreau de l’OM au stade Vélodrome. Ce soir-là, on avait plutôt envie de l’avoir avec nous que contre nous. Idem pour Eduardo Costa quand il était à Bordeaux. Sans parler de Pedretti».
Par conséquent, les réflexions qui sont menées sur l’OM 2005-06 convergent toutes vers l’idée de «renforcer qualitativement le groupe en prenant deux, trois, maximum quatre joueurs».
Pape Diouf assure que si les joueurs majeurs recrutés l’été dernier restent, «ils donneront beaucoup plus. Le meilleur exemple est Beye. Ses six premiers mois à Marseille ont été catastrophiques. Et il est aujourd’hui un des éléments majeurs de l’équipe».
«Que le public retrouve sa passion»
Lors de cette longue intervention, Pape Diouf a aussi tenu à clarifier sa position, et ses prérogatives «pleines et totales» : «Selon mon souhait, et celui de l’actionnaire, je ne suis pas un président omnipotent. Mais le patron du sportif c’est moi, et personne d’autre. Je ne suis pas malléable à souhait. Aujourd’hui moins que jamais.
Ne vous méprenez pas sur les gesticulations, fussent-elles oratoires, de qui que ce soit. Personne d’autre ne viendra donner des instructions dans le secteur dont je suis le responsable. Tant que je serai là, je ne serai le pantin de personne. Aucun pouvoir parallèle ne pourra demain venir contrer le mien».
Interrogé sur sa relation avec Louis Acariès, le président du directoire répond ainsi avoir pour lui «une sympathie amicale», avant d’ajouter : «mais je n’ai aucun compte à lui rendre».
Enfin, le patron du sportif relève que l’équipe olympienne «a bénéficié d’une forme d’indulgence de la part du public». «Je suis à Marseille depuis trente ans, et j’ai déjà vu les supporters remontés contre leurs joueurs pour moins que ça».
Cette modération est aussi le signe d’une certaine désaffection. «L’échec le plus cruel c’est ce que le public marseillais s’est dépassionné. Il faut faire en sorte que le public retrouve sa passion, même si elle peut parfois être débordante», appuie-t-il. «Nous, à notre place, allons nous y atteler en nous investissant au maximum».
derniere chance pour sauver la saison et sauver peut etre aussi sa tete....