par burzet » 02 Juin 2005, 15:18
Le bilan de la saison avec Troussier 02/06/2005
A peine la saison terminée, l’Olympique de Marseille s’est envolé pour la Chine dans le cadre de la semaine marseillaise à Shanghai. Nous avons profité des quelques minutes de répit de Philippe Troussier pour faire le bilan de la saison 2004-05.
En terminant cinquième, l’OM n’a pas atteint les objectifs fixés en début de saison, c’est la déception qui prime…
Oui, surtout qu’au mois de janvier nous étions dans un cycle qui nous permettait d’espérer tenir les objectifs. Nous avons eu un cycle de champion durant deux mois puisque sur 21 points possibles nous en avons pris 18. Ensuite, nous avons traversé une période délicate durant laquelle nous avons eu un rythme de relégable, ce qui nous a fait perdre de vue nos objectifs lors du dernier match. Après avoir longuement occupé les places d’honneur, nous terminons en cinquième position. Sur le classement, nous n’obtenons pas de place européenne, c’est donc une déception.
L’OM a connu deux mois fastes, puis la machine s’est enrayée. Qu’est-ce qui a provoqué cette baisse de régime ?
Il y a un ensemble de raisons dont je cerne mal la chronologie. L’équipe a été capable de prendre un maximum de points à l’extérieur. Sur la partie de championnat durant laquelle j’étais entraîneur, nous sommes l’équipe qui, je crois, a pris le plus de points à l’extérieur. C’est une donnée importante à retenir. Mais en même temps, nous ne prenions que très peu de points à domicile. On a perdu nos objectifs sur les matchs à la maison. Nous avons souffert lorsque nous avions un rapport de possession de balle favorable car l’équipe était mal équilibrée, notamment dans les phases offensives. Nous n’avions pas les qualités techniques pour manœuvrer, pour être efficace, mais à l’extérieur, nous avions les armes pour jouer rapidement les contres.
C’est une question d’équilibre et de style de joueurs que nous avions sur le terrain. Il nous a manqué du réalisme, un attaquant chasseur de but et un passeur. Nous n’avions pas de passeur attitré. Ce sont des éléments que l’on doit absolument avoir surtout lorsque l’on joue à domicile. En ayant un passeur, nous aurions eu d’autres possibilités sur les coups francs. L’utilisation des coups de pieds arrêtés n’a pas été très efficace cette année. C’est donc un problème d’équilibre et de style de joueur. L’année prochaine, il faudra pallier ces défauts et renforcer l’équipe dans ces secteurs.
Est-ce que cela explique le mauvais cycle de fin de saison ?
Je pense que oui car une sorte de fatalité s’est installée dans le groupe. On a eu le sentiment que pour attaquer, il fallait être massivement devant le but adverse. Comme on a ressenti nos problèmes d’efficacité et d’impact devant le but, l’équipe s’est désorganisée pour apporter le plus offensif. C’est ce qui fait que l’on a été battu sur des détails. Le plus visible de ces détails est le fait que l’on a perdu la quatrième place pour deux buts au goal average.
Il y aussi eu l’affaire Barthez. Quelque soit les qualités de Jérémy Gavanon, on peut imaginer que la présence de Fabien Barthez sur les quatre derniers matchs nous aurait permis d’avoir une différence de buts favorable. Lorsque le meilleur gardien de but au monde est absent, c’est un handicap pour toute l’équipe.
On peut aussi y rajouter toutes les raisons externes au club, toutes ces polémiques qui ne sont pas favorables à l’expression. C’est un tout… Il faut tenir compte de tous ces aspects pour faire en sorte que l’OM, la saison prochaine, soit plus fort et plus conquérant.
Le fait que vous ayez pris le train en marche vous a empêché de mettre en place tout ce que vous désiriez ?
Quelque part oui… Je prends le train en route et il n’était pas question de changer les wagons. J’ai plus eu à gérer le groupe qu’à le faire travailler. J’ai découvert une autre facette de mon métier en faisant plus de gestion humaine que de gestion sportive. J’ai senti le groupe très fragile humainement et sportivement car le club était, à mon arrivée, dans une crise de confiance, même si l’équipe était dans une logique de performance. Mais le club venait de perdre son président et son entraîneur, le groupe était donc fragile. Mais, personnellement, j’ai tiré les meilleures choses de cet effectif. Même si on est très déçu de ne pas être européen, alors que, théoriquement on en avait les moyens, je pense que, en prenant en compte tous les épiphénomènes qui ont touché l’équipe, on est à notre place. Il vaut mieux accepter la sentence qui est douloureuse en étant lucide pour mettre en place une véritable politique technique qui permettra à l’OM de s’inscrire sur plusieurs années, afin d’obtenir un titre et bien postuler en coupe d’Europe.
A titre personnel, quel bilan tirez-vous de cette saison ?
J’ai le sentiment que cette expérience marseillaise est très positive. Tout d’abord, j’ai été reconnu par le fait d’être revenu dans un grand club européen. J’en remercie d’ailleurs l’ensemble des dirigeants qui m’ont fait confiance. Ensuite, cette saison assez mouvementée composée de cycles positifs puis négatifs s’est conclue par une quatrième place au championnat même si malheureusement sur le plan comptable on est cinquième, battu à la différence de buts. On a fait mieux que la saison passée avec une équipe qui possédait aussi de grands joueurs. C’est une année de transition puisqu’il y a eu trop de bouleversements et d’épiphénomènes qui font qu’aujourd’hui on ne pouvait pas penser que l’on avait une sérénité complète. Cette année doit permettre aux dirigeants de construire un club costaud pour la saison à venir.
Après l’Afrique et l’Asie, l’OM vous a-t-il changé ?
Oui, j’ai découvert un nouveau pays. J’ai quitté la France il y a une quinzaine d’année et les repères ont complètement changé, les mentalités ont changé, les joueurs aussi. J’éprouve un sentiment de frustration, je ne peux pas dire que j’ai pris du plaisir à faire mon métier dans le contexte dans lequel nous étions. Je suis suffisamment professionnel pour l’avoir compris et pour m’adapter. C’est ma plus belle victoire… J’y ai aussi cru jusqu’au bout, j’ai gardé le cap en faisant confiance aux hommes. J’ai été exigeant jusqu’à la fin de la saison.… A mes yeux, c'est ma plus belle fierté.
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«Il va y avoir une grosse ambiance, ca c'est un fait, mais on ne peut pas la comparer avec celle d'Old Trafford ou du Vélodrome@josé.mourinho