Duga s’en va aussi
Après Emmanuel Petit, c’est au tour de Christophe Dugarry de quitter la scène professionnelle. Sans équipe depuis son départ du Qatar Club, l’ancien Bordelais voulait rejouer en France mais personne n’a fait appel à ses services. A 32 ans, Duga a donc pris la décision d’arrêter. Retour sur une carrière bien remplie.
Ecrivez à l'auteur !par Maxime Dupuis
Panoramic
Un de plus. Christophe Dugarry a décidé de rejoindre le cercle de moins en moins fermé des champions du monde 1998 partis à la retraite. Sans club après un passage express au Qatar, Duga a préféré ranger les crampons. Il l’a confié ce mardi au quotidien L’Equipe. Malgré une proposition de Benfica, l’international français ne se voyait «pas repartir dans un autre championnat». L’ancien joueur des Girondins rejoint donc Bernard Lama, Lionel Charbonnier, Didier Deschamps, Laurent Blanc, Stéphane Guivarch, Alain Boghossian et Emmanuel Petit, qui a pris cette décision il n’y a que quelques jours. On retiendra de Christophe Dugarry un joueur atypique avec une carrière parfois controversée mais bien remplie.
Une triplette Zizou-Duga-Liza
Duga a commencé sa carrière aux Girondins de Bordeaux et a vite constitué une triplette de référence avec ses copains Zinedine Zidane et Bixente Lizarazu. Inséparables, les trois fers de lance des Marine et Blanc emmèneront Bordeaux jusqu’à une improbable finale de la Coupe de l’UEFA 1996 en ayant éliminé au passage le Milan AC. Le tout grâce à un match retour exceptionnel des Aquitains et d’un Christophe Dugarry déchaîné. Cette rencontre aura une conséquence importante sur la carrière du futur champion du monde. Impressionné et beau joueur, le club lombard décide d’enrôler Duga. Parti en Italie, le Français ne s’imposera jamais et ne connaîtra en fait qu’une courte période faste lors de son séjour transalpin. Son passage à Barcelone sera du même acabit.
Paradoxalement, cette période correspond à son enracinement en équipe de France. Avec Zizou et autre Djorkaeff, l’attaquant (55 sélections et 8 buts) fait partie de la relève de la génération Papin-Cantona. Une relève qui a pour but de remporter le Mondial en 1998. Très souvent aligné avant-centre - un poste loin d’être naturel pour lui - par Aimé Jacquet qui cherche la formule gagnante en attendant la Coupe du monde, Duga cristallise les difficultés des Bleus à séduire et trouver le chemin des filets. Du coup, lorsque le sélectionneur national décide d’inclure le désormais Marseillais dans sa liste des 22 à la place du prometteur Nicolas Anelka, il s’attire les foudres de la presse et du grand public.
La revanche du 12 juin
Duga aura sa revanche le 12 juin 1998. Dans son nouveau stade d’adoption, le Vélodrome, le natif de Bordeaux inscrit le premier but des Bleus lors du Mondial. Entré en jeu à la place de Guivarch, il commence par manquer une occasion énorme et provoquer un coup-franc dangereux pour l’équipe d’Afrique du Sud. Heureusement, autour de la demi-heure de jeu, Duga tient sa rédemption d’un coup de tête au premier poteau. Heureux comme tout, l’international se tourne vers la tribune de presse et tire la langue à tous ses détracteurs. La suite de son Mondial sera plus difficile. Blessé, il ne rejouera qu’en finale face au Brésil.
Après cette apothéose du Stade de France, Christophe Dugarry remportera le titre de Champion d’Europe avec les Bleus. Au niveau des clubs, le controversé et parfois sanguin Duga connaîtra moins de réussite. Après une excellente saison avec l’OM ponctuée par une finale de Coupe de l’UEFA (qu’il ne jouera pas à cause d’une bagarre générale à la fin de la demi-finale retour à Bologne), il quitte la Commanderie avec pertes et fracas tandis que le club s’enfonce dans la crise. Bordeaux, Birmingham City et le Qatar club seront ses dernières destinations.
Et un bon appétit à tous