par crikken » 21 Jan 2005, 17:48
Samir Nasri n'a pas 18 ans mais il ressemble à ces numéros 10 « à l'ancienne ». Et il faut bien avouer que ce type de joueur a tendance à disparaître. Depuis l'arrivée en force des meneurs de jeu excentrés, style Rothen-Giuly à Monaco la saison dernière ou Micoud-Benarbia dans l'équipe des Girondins de Bordeaux sacrés champions de France 1999, le milieu de terrain axial, chargé d'alimenter les attaquants, n'existe quasiment plus, ou par intermittence. L'OM a, semble-t-il, trouvé le sien en la personne de ce jeune Marseillais, issu du sérail phocéen.
Nasri était donc dirigé par José Anigo lorsque ce dernier occupait les fonctions de responsable du centre de formation. Comme beaucoup de jeunes footballeurs marseillais, le milieu de terrain olympien adore taquiner le ballon et utilise le dribble comme une arme naturelle. "Il accélère le jeu, donne de la percussion. C'est un joueur vertical", dit de lui Philippe Troussier, "quand il est bloqué, au lieu de se dégager, en passant latéralement à un partenaire, il préfère provoquer. En un dribble, il peut créer le surnombre", conclut l'entraîneur marseillais.
Mais pour percer au plus haut niveau, à Marseille ou ailleurs en France, il ne suffit pas de savoir éliminer un adversaire. Se montrer altruiste, se fondre dans un groupe et répondre aux exigences (physiques et mentales) de la Ligue 1, constituent également le bagage d'un professionnel. Et Samir Nasri le prouve petit à petit depuis sa première apparition sous le maillot de l'équipe première en septembre dernier face à Toulouse (1-0). Ses quatre titularisations consécutives, contre Auxerre, Lyon, Lille et Nice, parlent pour lui.
Le cas Flamini a servi
Face au Losc (ndlr: victoire de l'OM 2-1), le Minot nouvelle génération, a même inscrit son premier but en pro, sur une passe en retrait de Steve Marlet. "C'est un rêve qui devient réalité. Quand j'ai vu les cages vides et que j'ai tiré, ça m'a paru une éternité avant que le ballon ne franchisse la ligne", avouera Nasri. Le match suivant, contre Nice au Vélodrome (2-0), le meneur de jeu olympien monte en puissance. Il est à l'origine du premier but en décalant Luyindula à l'entrée de la surface, après s'être débarrassé de deux adversaires. En seconde période, il servira parfaitement à nouveau l'ex-Lyonnais, avant que ce dernier ne croise trop sa frappe. Bref, son entente avec les deux attaquants utilisés actuellement par Troussier, à savoir Marlet et Luyindula, fonctionne on ne peut mieux.
Ainsi, l'ancien capitaine de l'équipe des France des 17 ans, champion d'Europe en 2004 (ndlr: avec le Lyonnais Ben Arfa, le Sochalien Menez ou encore Ahmed Yahiaoui, qui, comme Nasri, a rejoint l'OM à l'âge de 9 ans), a pris de plus en plus d'importance dans le jeu et la réussite marseillaise, de ces dernières journées. Mais il ne faut pas oublier qu'il n'a que 17 ans et à cet âge, on n'est pas habitué à jouer titulaire en Ligue 1 tous les week-ends. Troussier devra donc peut-être le laisser souffler, pour ne pas le griller, ou tout simplement pour ne pas prendre le risque d'une grosse blessure.
L'OM, en tout cas, n'a pas voulu connaître à nouveau une affaire Flamini, en faisant signer à Nasri l'été dernier son premier contrat pro d'une durée de trois ans. Déjà convoité sur le marché des transferts, celui que Troussier compare au "futur Gallardo", n'a pas l'intention d'aller voir ailleurs pour l'instant. "C'est le club de mon coeur, c'est ma ville. Mais je n'y resterai pas toute ma vie". Marseille espère bien profiter encore de son petit prodige en devenir pendant de longues années.
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