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Messagepar burzet » 17 Déc 2004, 18:27

Marseille, La révolution permanente
Faire et défaire. Et, accessoirement, refaire sans s’en faire. Et s’en satisfaire. Ou, au moins, faire semblant L’Olyimpique de Marseille n’a pas vraiment d’équivalent, même sur le territoire européen, dans cette catégorie d’insatiable dévoreur de joueurs. En dépit des folkloriques appels à la stabilité et à la continuité proférés à la moindre turbulence, les mêmes habituels indices semblent indiquer que l’OM devrait profiter de la trêve hivernale pour se lancer dans une nouvelle opération de (léger ?) chambardement. Le recours aux hommes providentiels en plein hiver a été instauré en mode de fonctionnement classique depuis l’apparition de cette période Intermédiaire, voilà sept ans, ici, l’ajustement chirurgical, on ne connaît pas. On a toujours préféré les amputations brutales ou les opérations à coeur ouvert, durant lesquelles une partie des organes vitaux sont remplacés sans hésitation.

MAUVAIS CHOIX. En dehors de deux premières campagnes (1997-98 : arrivées de Dugarry et Belmadi, départs de Malusci et Marquet; 1998-99:arrivées de Guel et Edson, départ de Colleter) relativement calmes, les mercatos suivants ont été l’occasion pour l’OM de procéder à de profonds remodelages. Avec pour point d’orgue l’épisode 2001-02, sous l’autorité de Bernard Tapie, qui avait vu l’arrivée de huit éléments et le départ de dix! La saison dernière, avec neuf mouvements recensés (arrivées de Barthez, Batlles, Ferreira, Koke et Sommeil, compensant les départs de Fernandao, Laurenti, Sytchev et Van Buyten, sans prendre en compte le passage de Chapuis de Leeds à Strasbourg), l’OM s’inscrivait dans « sa » moyenne, Cette saison, le club n’entend pas déroger à son habitude, même si les couloirs continuent de bruire d’insondables contradictions susceptibles de compliquer encore plus ce marché hivernal.
En coulisse, Philippe Troussier ne cache ainsi plus sa surprise sur son manque de prise et d’emprise sur certains leviers de commande ment du club. Passé le temps de l’observation, il éprouve quelques difficultés à assimiler les us et coutumes locaux « Comme il n’est pas encore très habitué à la maison, confie un proche, il n’arrive pas à se faire aux allées et venues incessantes dans les vestiaires et au centre d’entraînement Il ne comprend pas toujours à quoi servent toutes ces personnes qui viennent à la Commanderie ou rentrent dans les vestiaires. En fait, il est juste en train de comprendre qu’il ne pourra de toute façon jamais tout maîtriser ici.
D’ailleurs, personne n’y est jamais parvenu depuis plusieurs années... Les responsables olympiens se sont donc déjà lancés à corps perdu dans cette nouvelle opération de remodelage, jugée forcément indispensable. Une campagne qui pourrait cette fois - encore - se justifier par trois facteurs prépondérants.
Force est de constater que le recrutement opéré l’été dernier se révèle pour l’instant en partie raté. Censées apporter notamment expérience, caractère et style, les arrivées, par exemple, de Benoit Pedretti (4,5 M€), Bixente Lizarazu (libre), Peguy Luyindula (11,5 M€), mais aussi de Fabrice Fiorèse (3,5 M€) ou encore de Bruno Cheyrou (prêt) n’ont pour l’instant débouché que sur des constats d’échec. Aucun de ces renforts n’a même réussi à évoluer ne serait-ce qu’au niveau de son prédécesseur Le gâchis est patent. Et coûteux. Or, à Marseille, la période d’essai ne dépasse pas le seuil de la première semaine. Aussi, face à l’inconsistance prolongée de ces supposés cadors, l’OM s’apprêterait à trancher dans le vif en sacrifiant certains éléments dont le rendement a été jugé insuffisant. C’est Robert Louis-Dreyfus en personne, passablement irrité par les approximations constatées lors de la dernière campagne des transferts menée par la doublette Bouchet-Diouf, qui conduirait le mouvement. Quitte à régler au plus vite les cas les plus sensibles (ceux de Lizarazu et de Pedretti, notamment) dans une conjonctio, peu favorable, pourtant, aux mouvements.

LE FACTEUR TROUSSIER. Cet été, au moment du départ de Didier Drogha, l’OM avait décidé d’opter pour un pari collectif La faillite de la mise en place d’une organisation stable et cohérente illustre les mauvais choix opérés cet été par les dirigeait Après plus de quatre mois de compétition, certaines carences (aucun duo affirmé dans les couloirs, pas de paires homogènes au milieu, absence de diversité dans le profil des attaquants) ou incongruités (pourquoi recruter Fiorèse, alors que Marlet et Nasri, voire Koke ou même Batlles, évoluent dans le même registre ?) sonnent comme autant de dysfonctionnements handicapants. Pour retrouver de la fluidité, de l’allant et de la cohésion, l’OM peut choisir une autre voie, avec d’autres noms et, surtout, des profils plus enclins à fonctionner ensemble. La correction semble inévitable.
Enfin, comment ne pas imaginer également que la nomination récente de Philippe Troussier ne milite pas pour un vague de changements, fréquente en pareil cas ? Arrivé avec ses idées et peu enclin à la discussion, le « Sorcier blanc » a déjà réussi à décourager certains éléments, en plus de Bixente Lizarazu. Des joueurs tels que Laurent Batiles (qui viendrait de signer pour trois ans et demi à Toulouse, avec une reconversion à la clé), Benoit Pedretti (Paris-SG ?), Steve Marlet (Paris-SG ?), Benoît Cheyrou (retour de prêt à Liverpool ?), Hemdani (Bolton ?) ou encore Philippe Christanval (Southampton ?) figurent parmi les premiers postulants à un départ possible. Le climat morose et les performances hésitantes du groupe ne participent guère, ces derniers temps, à retenir des joueurs lassés de courir après leur forme, leur motivation, leur confiance et/ou celle de l’entraîneur.

Diouf: « Tenir compte des états d’âme »

FF :« Pape Diouf comment se dessine le mercato de Decembre pour le manager de l’OM que vous êtes?
P.D. : Pour le moment il est difficile de se prononcer. On attend le match contre Lyon, ensuite on tiendra une réunion technique au cours de laquelle nous allons déterminer nos besoins, faire une évaluation précise de l’effectif voire, s’agissant des garçons qui demanderaient éventuellement à partir, s’ils obtiennent ou non leur bon de sortie et, si oui, voir dans quelle mesure on peut les remplacer. C’est pour cela qu’il est difficile de se projeter, d’autant que Troussier, qui vient d’arriver, a d’abord dit qu’il trouvait beaucoup de qualités à l’effectif et qu’il pensait faire quelque chose avec ce groupe. On est dans une situation d’attente.
FF :Certains joueurs semblent vouloir partir, Pedretti, par exemple?
P.D. :J’ai lu dans la presse que certains joueurs sont sur le départ Je m’inscris en faux contre ces affirmations au jour d’aujourd’hui. Les départs et les arrivées à OM ne se font pas dans la rue ou dans les colonnes des journaux, ils se font dans les bureaux du club et par ceux qui ont la charge de prendre des décisions techniques. En tout cas, aucun des joueurs dont on évoque un possible départ n’est venu me voir. Je tiens tout ça pour des bruits sans fondement pour l’instant.
FF :Puisque c’est vous qui prenez la décision, comment voyez-vous les choses d’un point de vue tactique, technique et psychologique?
P.D. :Depuis le début de la saison, nous n’avons pas connu le moindre moment de répit. La défaite contre Auxerre n’a pas contribué à l’apaisement des esprits. Je n’ai pas aujourd’hui d’idée arrêtée, il faut que j’en parle avec le principal intéressé, Pliilippe Troussier, et avec mes collaborateurs qui ont en charge ces questions-là, José Anigo, Etienne Mendy, le responsable de la cellule recrutement.
FF : Pouvez-vous annoncer un mercato agité à l’OM?
P.D. Franchement, je ne peux pas encore le dire. Evidemment, je préférerais un mercato pas trop agité, un mercato de correction, plutôt. Nous ne pouvons nous payer le luxe d’un bouleversement absolu. Ce que nous souhaitons, c’est faire une évaluation la plus juste possible de l‘effectif en fonction de nos objectifs et des enseignements à tirer de tout cela.
FF Est-ce que cela pourrait être un désaveu de ce qui a été fait auparavant?
P.D. Je persiste à penser que ce n’est pas un désaveu, parce que le problème relève davantage des événements qui ont secoué le club. C’est d’ordre plus psychologique que technique. Avec tout ce qui s’est succédé à une cadence folle, les moins solides sur le plan mental ont subi le contrecoup de plein fouet. Pour certains, il suffit peut-être de discuter; pour d’autres, s’il faut aller plus en profondeur, on le fera. Ce n’est pas une remise en cause du recrutement dans sa globalité, mais il faut évidemment tenir compte des états d’âme, de la situation telle qu’elle est et d’un redémarrage dans de meilleures conditions.
FF Pour ce qui vous concerne, allez-vous devenir président?
P.D. Je n’ai pas de nouvelles, mais je pense que, d’ici au début de la semaine prochaine, une structure qui reste à déterminer sera mise enplace. »

Zidane vole au secours de son ami Lizarazu

Si Bixente Lizarazu reste muet à propos de sa situation, ses amis, au premier rang desquels son ancien partenaire Zinédine Zidane, soutiennent et détendent l’actuel défenseur de l’OM.
Zinédine Zidane suit toujours de près et avec un regard bienveillant l’actualité marseillaise ainsi que la situation de l’OM, quelque peu trouble ces dernières semaines. Cependant, les derniers soubresauts, dont l’un de ses amis et coéquipiers chez les Bleus, Bixente Lizarazu, est la victime, l’ont passablement énervé. C’est un euphémisme. Car ce que ce dernier traverse, à l’heure actuelle, le remue visiblement. Tout simplement parce que ce n’est pas la vérité et, surtout parce que l’on cherche à faire de Liza le parfait bouc émissaire. «Il est tellement facile de mettre sur son dos tous les maux actuels de l’OM. Et je vois bien le genre de message que l’on veut faire passer auprès des supporters pour que ceux-ci se montent contre lui et pendant ce temps, ne pensent plus au principal... » Zizou, qui a fréquemment l’intéressé au télèpbone et connait suffisamment la Canebière pour être au fait de tout ce qui s’y passe, a donc décidé de prendre la parole. « Surtout, nous avoue-t-il, la communication qui est faite à son sujet n’est pas la bonne. On l’a bien vu récemment quand il aurait prétendument refusé d’être remplaçant contre Auxerre. Cela arrange certaines personnes de le faire croire! Autre exemple: ce n’est pas lui qui a demandé à rester à l’hôtel à Caen lorsqu’il n’a pas été retenu, ni pour jouer, ni pour être remplaçant. Dans les deux cas de figure, on a tenté de pousser Bixente à la faute. Voilà la vérité! Je voulais la rétablir et je ne veux pas que certains frustrés, qui n’ont pas eu sa carrière, se défoulent sur son dos. » Le meneur de jeu du Real Madrid stigmatise les critiques dont est l’objet aujourd’hui son ami, qui a tout prouvé au cours d’une carrière dont le palmarès n’est plus à vanter et qui se retrouve, aujourd’hui, quasiment au ban de la société sportive de l’OM. « C’est quelqu’un qui mérite le respect et, à ma connaissance, ce n’est pas le cas en ce moment, s’offusque l’ancien meneur de jeu des Bleus. Bixente, lui, reste digne. Il ne parle pas aux médias, laisse dire. Mais moi, j’ai ma liberté de parole. » Zizou, amoureux de l’Olympique de Marseille, fidèle en amitié, a donc à sa manière poussé un bon coup de gueule.

RLD s'exprime sur la future Direction de l'OM
Lors d’un entretien diffusé jeudi soir sur TMC, Robert Louis-Dreyfus a déclaré qu’il allait «rapidement annoncer la composition du directoire, qui sera composé de Vivian Corzani, Pape Diouf et Philippe Meurice*». L’actionnaire principal a également laissé entendre que ce trio avait «de grandes chances» d’être à la tête du club jusqu’en juin : "On va les laisser travailler jusqu'à la fin de saison et d'ici là on trouvera un président idoine".
Les modalités de cette direction à trois têtes pourraient être précisées le mardi 21 décembre lors de l’Assemblée Générale suivie du Conseil de Surveillance.

Au niveau sportif, RLD est satisfait du duo Diouf-Troussier qu’il juge «performant». «Philippe Troussier est un homme de challenge, rajoute Robert Louis-Dreyfus, c’est le premier entraîneur à m’avoir dit que la base des joueurs était bonne et qu’il n’avait pas besoin de renfort. C’est très rare.»

* Respectivement actuels Directeur général, Manager général et Directeur financier de l'Olympique de Marseille.

désolé pour la longueur.... zzz
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