QUOTE
Ligue 1. Crise : quand le PSG interpelle «le Parisien»
La piteuse élimination en Ligue des champions, conséquence de la défaite de mardi soir contre le CSKA Moscou (3-1), n'en finit pas de secouer le PSG. Mercredi, le club de la capitale espérait avoir amorti l'onde de choc en improvisant une réunion de crise, puis en envoyant Vahid Halilhodzic répondre aux médias. C'était compter sans les réactions des joueurs, las de la gestion du technicien franco-bosniaque.
Plusieurs d'entre eux s'étaient confiés à notre journal sous couvert d'anonymat, redoutant des sanctions exemplaires s'ils témoignaient à visage découvert. L'un d'entre eux, titulaire contre Moscou, a ainsi déclaré au sujet d'Halilhodzic : « Nous souhaitons son départ. » Hier, en découvrant cet article, le PSG est entré en ébullition. Récit d'une matinée surréaliste.
Le confident de Vahid Halilhodzic affiche l'article dans le vestiaire. Les joueurs du PSG découvrent « le Parisien » en pénétrant dans leur vestiaire, hier matin à 9 h 30, au camp des Loges. A la première heure, Gérard Salouze, confident de Vahid Halilhodzic, l'a découpé et scotché bien en vue sur un mur. Son but : mettre mal à l'aise celui que tout le monde nomme « le traître », pour avoir osé s'écarter du discours officiel en révélant ses véritables sentiments. Mathias Barbera, l'attaché de presse du club, croit être en possession d'indices après avoir mené une enquête succincte. « Celui qui a parlé était déjà au PSG la saison dernière », assure-t-il aux joueurs et au staff technique sans autre preuve que ses spéculations. L'atmosphère devient intenable. Par la voix du capitaine José Pierre-Fanfan, le groupe ressent la nécessité d'une entrevue avec les journalistes du « Parisien ». La séance d'entraînement à huis clos est tronquée : ceux qui n'ont pas ou peu joué mardi soir s'entraînent une heure à peine, les autres restent aux soins sans parvenir à se détendre.
Vingt-cinq joueurs questionnent les journalistes. A midi, record battu, les vingt-cinq joueurs professionnels du PSG présents hier sont douchés, habillés et attendent au chaud derrière une longue baie vitrée aux couleurs de leur club, dans le bâtiment principal du camp des Loges. Une demi-heure plus tard, ils sont tous assis dans la salle de presse. Face à eux, quatre journalistes du « Parisien » prennent place sur une estrade habituellement réservée aux joueurs avec les panneaux publicitaires des sponsors du club dans le dos. Les questions des joueurs fusent. C'est le monde à l'envers... Bien entendu, les journalistes du « Parisien » ne révèlent pas le nom de leurs interlocuteurs, protection des sources oblige. Au terme de cet échange de dix minutes, les footballeurs professionnels, jamais agressifs et toujours très pertinents, comprennent que les pseudo-informations fournies le matin dans le vestiaire par l'attaché de presse sont fallacieuses. Le groupe décide de poursuivre la réunion sans témoin, pour tenter de débusquer le joueur qui a parlé. Derrière les murs, des éclats de voix.
Les adjoints derrière leur patron. Dans une salle voisine du camp des Loges, les cinq entraîneurs adjoints, trois kinés, le préparateur physique, le médecin, l'intendant et le directeur du centre d'entraînement tiennent à manifester leur soutien à Vahid Halilhodzic devant les journalistes du « Parisien ». « Nous sommes tous solidaires, affirme Bruno Baronchelli. Vahid ne prend aucune décision sans nous consulter. » Chacun y va de son couplet sur le thème de la solidarité. Tous certifient oeuvrer dans des conditions optimales.
La déclaration de José Pierre-Fanfan. Une troisième réunion attend les journalistes du « Parisien ». Rejoints par leur manager sportif, les joueurs laissent José Pierre-Fanfan, leur capitaine, s'exprimer : « Le groupe reste solidaire. Celui qui a parlé s'exclura de lui-même. On redressera la tête tous ensemble (... ). » Les joueurs quittent la salle de réunion vers 14 h 15, puis se séparent. Ils se retrouveront ce matin à 10 heures pour une nouvelle séance à huis clos. Pour enfin préparer leur périlleux déplacement de dimanche à Sochaux. Cette demi-journée marathon confirme en tout cas le malaise actuel au sein d'un club dont les résultats sont désastreux. Le PSG devrait s'employer à sortir de la crise sportive au lieu de chercher celui que les membres du club nomment « le traître ».
Un nouveau forum a été créé sur leparisien.com, dans la rubrique PSG : « Que pensez-vous de la situation actuelle du PSG ? Son entraîneur, Vahid Halilhodzic est-il, selon vous, capable de gérer cette crise ? » N'hésitez pas à y participer et à donner votre avis.
Matthieu Le Chevallier et Arnaud Hermant
Le Parisien , vendredi 10 décembre 2004
les joueurs qui interogent les journaleux !!!!
ce club me fera toujour rire !
Je pari sur le colonel moutarde, dans la cuisine, avec le chandelier