par Gustave Ganay » 06 Déc 2004, 22:32
Nous avons perdu Raymond Goethals !
Mario Zatelli et Lucien Leduc, (qui se croisaient sur le banc alors que l’OM était premier), le joueur Georges Dard, l’entraineur Jean Robin (que son père avait inscrit à l’OM avant même de déclarer sa naissance en Mairie)… ce sont décidément beaucoup de grandes figures de l’histoire du club qui ont disparu ces derniers temps…
Nous les connaissons par ce que nous en ont dit nos grands-pères, pères ou oncles, par les journaux de l’époque sur lesquels on tombe parfois, par les photos dans des livres ou encore par nos souvenirs de minot ou d'ado… On raconte leurs exploits, leurs anecdotes, on en rigole encore… Comme celle où Goethals avale son mégot, sous le coup de l’émotion pendant un match… Va savoir quand... Va savoir qui l'a vu... Mais on le sait tous !
Maintenant, au delà des souvenirs, que nous enseigne son histoire ?
On parle de stabilité, stabilité, stabilité : eh bien Goethals est quand même venu 3 fois à l’OM ! !
En 1990/91, Tapie le pique à Bordeaux (dont le président Bez était en partance) au tout début du championnat, après le retrait de Gili qui était barré par un Beckenbauer inadapté. Cette année là : OM champion.
En 1991/92, on démarre l’année avec Ivic qui fournit un spectacle de merde. Goethals le remplace : champion.
En 1992/93, on démarre l’année avec Jean Fernandez, qui ne commande pas le groupe. Goethals revient : champion de France, champion d’Europe…
Il est certain qu’avec le temps, les souvenirs enjolivent tout, mais le décès de Goethals m’inspire trois réflexions :
1. le foot business commençait déjà de son temps, or ce temps était plus intéressant parce que les « cons qui ont une cravate à la place de ce que je pense » (je cite) avaient beaucoup moins industrialisé l’activité. Ca laissait la place à la fantaisie, à la communication non calculée, à la vie… et aux résultats ! ! !
2. un Goethals fait partie de la légende de l’OM. Ni RLD ni le service communication du club ne sont propriétaires de ça. La mémoire collective, c’est à nous tous… et dans ce collectif, on a tous notre propre mémoire individuelle. Je me souviens d’avoir croisé à l'aéroport Goethals qui râlait tout seul après sa valise et lorsqu’il a remarqué que je le regardais, il a rigolé et m’a dit « c’est la vie, hein ? ».
3. quand on a vu ce qu’on a vu ces années-là au Stade, en comparaison avec ce qu’on voit maintenant, la colère nous reprend vite…
A 80 ans, Goethals avait proposé de revenir lors du come-back raté de Tapie (Papin aussi d’ailleurs). On ne refait pas l’histoire, mais c’est grâce à ce qu’elle nous enseigne qu’on est fondé à contester le présent.
Goethals était marrant, Goethals était compétent, Goethals était nature, Goethals était efficace, Goethals était grand. Goethals était digne de l’OM. On attend un successeur.
Troussier aussi est marrant… à sa façon. Les résultats et le spectacle parleront d’eux-mêmes et on saura bientôt s’il restera dans notre histoire et notre mémoire collective…
Gustave-Ganay