Professeur Troussier !
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Parlons tout de suite de votre choix d’écarter trois joueurs cadres. Sur quoi avez-vous basé votre choix et l’avez-vous expliqué aux joueurs ?
Quels sont les paramètres qui définissent la composition de l’équipe ?
Je suis sur que je peux vous la poser cette question. Vous allez me dire l’état de santé, l’état de forme, je pense que vous êtes d’accord, ensuite l’envie que le joueur doit montrer au cours de sa préparation dans la semaine. Et enfin le dernier paramètre c’est de constituer une équipe qui va répondre au rapport de force de l’adversaire. Vous comprenez bien qu’on ne joue pas de la même façon contre le Bayern de Munich, Caen ou Bordeaux. On ne traverse pas la Manche avec le même bateau que si on traverse l’atlantique et on ne fait pas un rallye de 100Kms avec la même voiture que si on fait les 24h du Mans. L’aventure est complètement différente. Je pense que voilà à peu près les paramètres qui appartiennent à l’entraîneur. A la question vous avez écarté 3 joueurs, je réponds faux. J’ai écarté trois joueurs de la feuille de match. C’est à dire que j’ai reçu un règlement de la ligue pour jouer à 11 et il n’y a que 4 remplaçants. A partir de là on parle de la feuille de match. Donc effectivement vous m’avez cité trois exclus mais vous auriez me citer 25 exclus parce qu’il y a aussi les joueurs qui sont en CFA, les jeunes qui aspirent à jouer. Donc exclus du groupe non. Exclus de la feuille de match oui. Mais ça, ça sera la question que vous allez me poser tous les lundis parce que vous comprenez bien que nous on a pas onze joueurs pour jouer, on en a 25 ou 30 qui sont susceptibles de jouer. Et aujourd’hui les joueurs qui ont été exclus sont dans le groupe. Ils étaient présents à l’entraînement parce que dans le groupe c’est là qu’on se régénère, qu’on remet les pendules à zéro, c’est là qu’on repart et qu’on va reconstruire une équipe la semaine prochaine qui tiendra compte de l’état de forme, de l’état de santé, de l’envie du joueur au cours de l’entraînement et la monture que je vais mettre en place pour traverser la Manche ou l’atlantique… donc voilà les critères et toutes les semaines vous aurez des joueurs qui vont commencer le match, des joueurs qui vont terminer le match, des joueurs qui auront joué dans l’équipe réserve d’autres dans les tribunes c'est-à-dire qu’ils seront exclus de la feuille de match. On ne va pas pouvoir faire autrement. Ca c’est une question que vous risquez de me reposer la semaine prochaine.
On peut penser que la semaine prochaine il va y avoir une remise à niveau, une scénario de jeu qui va se mettre en place parce que l’objectif c’est de dire quelles sont les contraintes de l’équipe d’Auxerre et à partir de la on va définir un rapport de force et ce rapport de force il est de mettre l’équipe capable de résoudre ce rapport de force c'est-à-dire de ramener les trois points. Cela nécessitera la sélection de joueurs qui vont commencer le match. Le coaching sera juste là pour éventuellement corriger telle ou telle situation qui va se dérouler pendant le match.
Vous avez expliqué ça aux joueurs exclus de la feuille de match
Non parce ça a appartient à leur métier. L’explication elle serait trop hypocrite. Ca serait trop facile pour moi de dire je ne te fais pas jouer mais je t’aime bien. Rassure toi, tu rejoueras. Ca je sais faire mais es-ce que le silence n’est pas la meilleure situation pour susciter chez le joueur une réaction et de dire je n’ai pas été choisi parce que d’autres ont été choisis et il pourrait même penser que s’ils ont été choisis c’est que quelque part j’ai eu un rôle à jouer. Vous comprenez bien que ceux qu’on exclut ce ne sont pas des bannis. Ce sont ceux qui se sont battus toute la semaine pour gagner cette place, pour rêver de jouer. Imaginons que les 25 aient la même attitude. Vous pensez que le règlement va m’autoriser à commencer avec les 25. Même si on pourrait penser que tout le monde est au même niveau de jeu, même approche psychologique, même apport physique figurez vous que je serais toujours obligé de faire un choix et on retrouverait toujours les 4 groupes. Celui qui commence, celui qui termine, celui qui va jouer en réserve et celui qui est dans la tribune. Donc si vous commencez à expliquer aux un et aux autres pourquoi ils jouent et pourquoi ils ne jouent pas en plus des exigences de la presse, l’entraîneur n’est pas prêt de se coucher hein… Ce sont des choses qui appartiennent au métier, au milieu des professionnels et tous les joueurs qui font ce métier savent que c’est la sanction hebdomadaire.
Ca veut dire qu’il n’y a aucun titulaire ?
Ils sont tous titulaires. Le titulaire c’est celui qui est en forme celui qui est choisit. C’est lui le titulaire en terme de feuille de match. Parce qu’aujourd’hui ils étaient tous titulaires à être présents et à faire leur travail. Ils étaient tous sur la même longueur d’onde. Ca c’est les titulaires du groupe. Ensuite il y aura une autre titularisation c’est la stratégie de l’équipe qui va avoir la mission de ramener trois points. Donc ils seront tous titulaires. D’ailleurs ils sont tous sous contrat et on a beaucoup de considération pour tous nos joueurs qui sont tous différents les uns des autres. On a dans chaque individu une personnalité différente, une spécificité différente. Ce sont des joueurs complètement différents les uns des autres sur tous les plans aussi bien le plan technique, tactique, physique et que le rôle de l’entraîneur c’est de mettre l’équipe qui va correspondre le mieux pour ramener trois points.
Vous avez écarté trois joueurs majeurs du dernier recrutement. Vous avez voulu indiquer que vous repartiez de zéro ?
Dans la mesure ou j’ai choisi une équipe, j’ai pris la décision d’écarter des joueurs je l’ai fait au service de la performance. Le joueur qui a été mis à l’écart représente pour vous une stature différente des autres, une stature du passé. Mais moi je suis l’entraîneur du présent et de l’avenir pas du passé. Moi mon objectif c’est d’être devant les réalités du moment. Il n’y a pas de geste fort pour montrer quoi franchement ? C’est une décision qui est prise. Si j’ai estimé que ceux qui n’ont pas joué étaient en méforme soit pour des raisons physique soit pour des raisons de manque de compétition, de manque de confiance au risque éventuellement de contrarier la performance de l’équipe. Pourquoi prendre le risque de faire jouer ces joueurs si on a le sentiment qu’il y a une incertitude. Je ne suis pas l’entraîneur des incertitudes. Donc je fais jouer les joueurs qui je pense peuvent me donner la certitude de répondre à ce que j’attends. C’est une façon aussi de protéger les joueurs. Si moi je détectais un joueur qui n’était pas en confiance, le mettre sur le terrain dans le feu de l’action dans le feu du match, quelque part ce serait l’exposer aussi à se mettre en difficulté sur le plan individuel et par la même éventuellement contrarier la performance collective. Ne pas avoir le courage de ne pas toucher à ce joueur sous prétexte qu’il peur créer soit disant un charisme ou un nom, comme vous voulez… ce n’est pas une façon quelque part d’accepter la contre performance ? Après vous m’auriez posé la question pourquoi vous faites jouer ce joueur ? Tout le monde sait qu’il était malade fatigué et pas en confiance. Voyez. Dans tous les cas vous pourriez aussi me retourner la question si j’avais fait jouer soit disant ces joueurs en méforme. Je ne me pose pas la question de cette façon. Je mets les joueurs qui pour moi ont les armes pour répondre à quelques attentes.
Vous comptez vous appuyer sur une ossature ou faire le turnover ?
Le turnover on peut le considérer lorsqu’on a un nombre de matchs important qui se rapprochent dans le calendrier donc on peut penser que si on veut garder la fraîcheur physique, mentale c’est intéressant d’avoir un effectif garnit. Vous vous avez une secrétaire. Si elle est malade vous allez la remplacer pendant 3 ou 4 jours le temps qu’elle se soigne. Moi si j’ai un milieu qui est malade j’ai 8 milieux de terrain qui attendent. Le problème c’est que quand on veut faire un recrutement sur un avant-centre, on en prend 5 au milieu de terrain on en prend 4 lorsqu’on veut un défenseur on en prend 9 et donc à partir de là vous avez celui qui joue e celui qui ne joue pas. S’il y avait un conflit, c’est là qu’il commence. Il n’y a en a qu’un seul qui joue. Qu’un seul qui gagne sa vie, qui gagne sa prime. Ce sont des situations qui appartiennent au quotidien de l’entraîneur. La notion de turnover je ne la conçois pas comme ça. Encore une fois je pars du principe que j’ai un effectif qui possède des capacités des potentialités complètement différentes les uns des autres. J’ai un joueur qui est offensif à gauche, un joueur défensif à gauche et un milieu de terrain qui peut jouer à certains postes. J’ai un défenseur central qui éventuellement peut jouer au milieu, un défenseur central qui a l’esprit offensif, un autre plus défensif. J’ai un arrière latéral qui peut jouer de façon très offensive, un autre qui possède une capacité à jouer plus défensif. J’ai un certain nombre de caractères. Si je joue contre les pompiers de Saint-Raphaël. On peut penser que je vais avoir un rapport de force 80-20. C'est-à-dire on va partir du principe que le ballon je vais l’avoir à 80%. Pourquoi ? Parce que techniquement j’ai des joueurs qui vont être capables de le garder. Je ne dis pas que je vais gagner le match parce qu’avec 20% l’adversaire peut me battre. Mais je sais qu’à 80% je vais avoir un rapport de force sur le plan territorial, je vais avoir le ballon plus souvent, je vais être obligé de manœuvrer ect etc… Il est clair que la composition de l’équipe sera complètement différente si je joue le Bayern de Munich ou là peut-être mon rapport il va être négatif, c'est-à-dire je vais avoir le ballon que 40% et les autres 60% surtout si le match est à l’extérieur. Donc vous comprenez bien que l’équipe qui va jouer contre les pompiers de Saint-Raphaël, je n’ai rien contre les pompiers de Saint-Raphaël, n’est pas du tout la même équipe que si je joue contre le Bayern de Munich. Ce sont deux exemples pour vous donner une image. Cette problématique là je vais l’avoir à chaque match. Ce qui veut dire qu’il peut y avoir dans cette démarche effectivement l’équipe qui a gagné hier n’est pas systématiquement celle qui va jouer demain même si on peut penser qu’à l’intérieur de la victoire, il y a une espace de confiance, une certaine dynamique mais j’ai appris par expérience qu’une équipe qui gagne est une équipe qui est en danger le match d’après. Pourquoi ? Parce qu’on a peut-être pas la nécessité de faire les même efforts lorsqu’on a faim et quand on est en doute.
Vous n’êtes pas du style on ne change pas une équipe qui gagne ?
Non. Non parce que je dis si demain je joue les pompiers de Saint-Raphaël je vais pas demander à mon arrière latéral on joue les pompiers tu va me faire 25 centres alors que l’ailier gauche va me dire si tu me mets je vais en faire 45 sur le rapport de force. Dans ce cas la je vais dire à l’arrière gauche qui a fait un super match contre le Bayern tu ne joueras pas ce match là parce qu’il n’a pas les capacités à centre 45 fois.
Que peut-on dire du match contre Auxerre ?
Je les ai vu jouer dimanche. C’est une équipe qui est bien classée, qui sait qu’en venant à Marseille elle a les moyens bien sur de nous embêter. C’est Auxerre c’est pas une équipe qui va venir pour nous faire jouer, c’est une équipe qui va venir nous attendre nous donner le rapport de force. Qui va nous dire vous vous avez 60% le ballon. Elle va accepter de ne pas avoir la maîtrise du ballon, ça on le sait. Les statistiques je vous les donne tout de suite. Marseille 65% du ballon Auxerre 35%. C’est la statistique conservation du ballon. Mais ça ne voudra pas dire qu’Auxerre va perdre le fil du jeu. Ils peuvent très bien contrôle le jeu de l’adversaire sans avoir le ballon. C’est la différence entre la maîtrise du jeu et la maîtrise du ballon. Donc on va être confronté à un mur, à la manœuvre à des situations où si on perd le ballon dans certaines zones, voilà comment ça va se passer sur les 35% quand ils auront le ballon. Mais ça on sait. On est prévenu. Donc ça sera à nous de mettre une équipe qui sera capable de manœuvrer en faisant 65% de ballon, qu’on soit intelligent et qu’on puisse les gêner, mais surtout lorsque eux vont récupérer le ballon à 35% du temps, on sait que ça va aller très vite, et il faudra retrouver les moyens défensifs pour contrecarrer les 2,3,4,5 velléités de l’adversaire qui peuvent nous poser des problèmes. Donc voilà le rapport il est là. Il y a un rapport de force qui se met en place et ça sera à nous justement de trouver l’équipe capable de pouvoir régler ce problème.
Votre première au Vélodrome ?
Vu de l’extérieur c’est sûrement un rendez-vous important, mais moi je suis sur le rectangle vert, en bas du terrain, j’écoute le bruit du moteur. Je souhaite que le moteur puisse fonctionner, que la machine puisse fonctionner et ce qui est autour j’essaye de le mettre en loge. Je sais qu’il va y avoir du monde, que le public va être présent, qu’on va avoir un bon soutien. Je sais qu’un match se joue sur un détail et que moi j’ai la charge de m’occuper à ras des pâquerettes parce que je serais à ras des pâquerettes sur mon banc et que je devrais trouver les arguments pour que cette équipe de Marseille puisse ramener les trois ponts. Voilà la mission qui m’est donnée.
Vous avez déjà connu un stade dans lequel il est aussi difficile de donner des consignes dans le bruit ?
Oui mais ce n’est pas le jour du match. Vous comprenez bien que si du banc de touche on commence à parler on ne nous entend pas. C’est beaucoup plus une communication qui se fait par des gestes. Si le joueur n’est pas à 3 mètres, il n’entend rien. Lorsque vous voyez des entraîneurs se bouger sur le banc ou gesticuler c’est bien sur pour faire passer les messages mais c’est aussi une façon de vivre le match. Chacun vit le match à sa façon. On a besoin de gesticuler, de vivre le match aussi à notre façon, il y a aussi d’autres entraîneurs qui le vivent différemment qui restent sur le banc. Il y a une grande part de comportement, d’attitude par rapport à la sensibilité qu’on a dans l’évolution du jeu et en même temps bien sur il y a un rapport avec le joueur beaucoup plus sur des situations non verbales, pour faire comprendre qu’on n’est pas bien au marquage ou qu’il faut presser etc etc…
Ce match contre Auxerre ou les matchs que nous allons faire ne se préparent pas le jour du match. Il est clair que l’ensemble des consignes, si on peut se permettre d’utiliser ces termes, la consigne c’est presque un échange verbal. Pour moi la consigne c’est plutôt un rôle. L’ensemble des rôles qui vont être définis par rapport aux spécificités des uns et des autres, il est clair que ça ne se prépare pas le jour du match. C’est toute une orchestration qui se met en place à l’entraînement qui met le joueur en situation et c’est à l’entraîneur de présenter, de mettre en scène la situation qu’il risque de retrouver le dimanche d’après. C’est ça jouer le match avant. Donc c’est à moi au cours de la semaine de mettre en place les rôles pour que son rôle puisse être transféré le plus intimement possible sur ce qui l’attend le dimanche ou le samedi.
Etre un entraîneur inconnu dans le championnat de France c’est un avantage ?On a l’avantage d’être dans une phase de confiance liée à nos deux résultats…
Vous personnellement ?
Et en plus nous jouons à domicile donc ce n’est jamais facile de venir jouer à Marseille, c’est un avantage important. Moi ma relation va être une relation vis-à-vis de mes joueurs. Guy Roux, c’est quelqu’un que je connais bien. A plusieurs occasions, lorsque j’étais entraîneur national j’ai eu l’occasion d’avoir des échanges, parce que lorsque j’étais entraîneur de la Côte d’Ivoire, du Nigeria et autre, il avait des joueurs à moi donc j’allais le voir et ce n’est jamais facile de demander à Guy Roux de relâcher des joueurs internationaux donc vous comprenez bien que j’étais obligé d’aller lui rendre visite pour mettre ça en place. Mais en général j’ai une relation très amicale avec Guy Roux.
Vous pensez au mercato ?
Pour l’instant je ne souhaite pas m’appuyer sur ce mercato parce que je pense que nous avons un groupe riche en fonction de toutes ses spécificités. Il y a des joueurs qui sont venus qui, pour différentes raisons n’ont peut-être pas donné leur pleine mesure donc moi j’ai confiance en ce groupe et c’est à moi à leur démontrer que nous pouvons former une grosse équipe. Sur le plan individuel, je ne remettrai pas en, cause la qualité individuelle, le talent qui est reconnu, pas par moi mais par vous qui êtes des spécialistes et par le monde du football, c’est ce qui explique qu’ils sont venus à Marseille donc sur le plan individuel nous avons des joueurs de qualité et le rôle de l’entraîneur c’est de mettre en jeu ses joueurs. C’est là qu’on parle de mise en scène, d’orchestration, de collectif. C’est vrai que si on se calle sur le match contre Caen, il est clair que sur le plan du jeu, tout n’a pas été parfait même si j’ai le sentiment qu’individuellement il y avait une volonté de donner le maximum. Mais sur le plan de l’association des individualités il y a beaucoup à faire particulièrement dans les phases défensives. On a joué trop bas je pense. On a manqué de compacité dans notre organisation défensive. J’avais le sentiment que sur le moindre centre ou sur le moindre coup de pied arrêté défensif que l’équipe était en difficulté. Ca je l’ai bien noté et ce sont des fondamentaux qu’il faut absolument revoir. Je mettrais 10 sur 20 à mon équipe en ce qui concerne ces fondamentaux collectifs.
C’est pas beaucoup !
Ce n’est pas beaucoup alors que je mettrais 17 sur 20 à l’équipe de Caen sur ces aspects là comprenez bien qu’on a été ballottés sur le plan collectif. Face à une situation défensive on a été mis en difficulté et donc je pense que ça sera là une grande partie de mon travail, que les joueurs puisse jouer ensemble collectivement qu’ils puissent communiquer entre eux, puissent faire un bloc. Ce qui est encourageant c’est qu’avec ces 10 sur 20 on a marqué trois buts. C’est la première fois que Caen prend trois buts à domicile. Nous avons enchaîné deux victoires consécutives. Ca c’est encourageant parce qu’avec 10 sur 20 sur le plan collectif on était aussi très près du 4 à 1. Mais on à été aussi très près du 3 à 3. Ce qui explique que je mets 10 sur 20. Voilà tout le travail qui nous reste à faire pour que collectivement on soit difficiles à manœuvrer et difficiles à battre.
Vous pensez combler ces carences collectives avant d’affronter Auxerre et Lyon ?
Ca fait partie du travail de l’entraîneur du lundi au vendredi c’est de mettre en place, d’orchestrer, d’harmoniser de trouver les solutions pour qu’on puisse jouer ensemble, dans le même sens, avec la même idée en regardant le même ballon. En y associant bien sur la phase offensive. Une phase offensive qui doit être une phase massive en terme de surnombre et qui ne doit pas se faire au détriment des phases défensives. On a le ballon on les attaque, ils récupèrent le ballon, ils nous attaquent. Dans ces phases là il y a un équilibre. Lorsqu’on attaque il y a déséquilibre, lorsqu’on attaque et qu’on se fait prendre le ballon vous êtes obligé de défendre sur votre déséquilibre… C’est à nous de trouver la répartition des responsabilités pour qu’il n’y ait pas de perte de balle sur des phases de déséquilibre ne serais-ce que pour nous éviter de faire 80 mètres et de récupérer le ballon par le gardien de but. Je pense qu’on peut récupérer le ballon avant notre gardien de but. Qu’on peut récupérer le ballon au milieu de terrain ce qui n’à pas été le cas. Chaque fois qu’on perdait le ballon on était obligé de faire 50 mètres pour le récupérer et c’est souvent notre gardien qui le récupérait. Ca c’est le travail de l’entraîneur de la mise en place, du collectif, c’est l’association des individus mais encore une fois j’ai un groupe qui est réceptif, qui a démontré une forte faculté d’écoute et d’adaptation au cours de ce stage de Grandville. Quelque part qui a confirmé aujourd’hui. Donc au delà des trois points qui nous font du bien après la victoire de Caen, je pense que nous avons aussi capitalisé de la confiance. Cette confiance doit être au service de la prise de risques, du travail, de créer un gros bloc équipe. Ca prendra du temps c’est pas d’un coup de baguette magique, vous le comprenez bien. Mais avec de la confiance on peut facilement accélérer le processus.
Vous échangez avec Anigo ?
Bien sûr ! José Anigo n’est pas parti de l’OM. Il fait partie des cadres de ce club et j’ai une relation avec José Anigo comme tous les autres cadres de ce club et ça se passe très bien à ce niveau là.
Vous avez une façon particulière de travailler ?Je n’ai rien inventé. J’ai une philosophie de plan de travail. Il est clair que tout ce qui concerne la stratégie de la communication, ce sont des actes que je demande. Ce sont des actions, de la pratique. La communication c’est pas simplement pour s’encourager c’est pour s’informer qu’on est seul, qu’on peut prendre un espace libre etc… Le gros thème de la semaine dernière ça a été de communiquer entre nous. C’est ça qui doit engendrer l’entre aide et la générosité. Il y a eu de gros efforts fait de la part des joueurs à ce niveau là même si j’ai le sentiment qu’il y a certains blocages chez certains joueurs dans l’expression de leur communication peut être pour des raisons de confiance. Donc c’est à moi à briser les frontières les contraintes qui peuvent existent entre les joueurs je pense que ça viendra avec les résultats et la confiance.
Vous pourriez écarter un joueur qui ne communique pas ou mal ?
Si son manque d’implication risque d’être au détriment de la rentabilité et de l’efficacité du groupe, ne pas avoir le courage de l’écarter serait mettre en péril la performance de l’équipe.
Comment définir un joueur cadre comme Lizarazu ?
C’est celui qui possède une expérience. Je ne pense pas qu’on ait recruté Lizarazu sur son pedigree. Je pense qu’on l’a plutôt recruté sur sa capacité éventuelle du moment. Le pedigree c’est le passé, c’est son patrimoine, son sac. Mais je pense qu’on a pris Liza sur ce qu’il peut nous amener sur le présent et l’avenir. Maintenant c’est vrai qu’il a un statut respectable, enviable même il a un palmarès éloquent et c’est le fruit de son talent. On a la chance d’avoir ce type de jouer avec nous. Maintenant es-ce qu’il peut être un relais de l’entraîneur sur l’ensemble ? J’espère et j’espère que tous les joueurs peuvent avoir ce relais. Pourquoi caractériser le seul relayeur avec un brassard qu’on lui donne avant le match ? A l’entraînement il n’y a pas de brassard. Je demande à chacun d’être capitaine dans sa propre démarche. On ne découvre pas un leader le jour du match parce qu’on lui a mis un brassard. La responsabilité doit appartenir à tous. Je souhaite que les joueurs soient des capitaines en terme d’image. Qu’ils soient autant de relais pour conforter notre travail. Je ne fais pas de différence.
(Mr X journaliste prend la parole) Pompier à Saint-Raphaël et correspondant...J’ai du respect pour les pompierst…. Il y a deux ans j’ai perdu mon petit neveu qui s’est tué en voiture dans le cadre de son métier de pompier. C‘est une corporation que je respecte au plus haut point…
C’était une boutade…
Vous avez été sélectionneur national pourriez vous faire jouer un international même s’il n’est pas au top ?
Quelle fierté demain si l’OM donnait des internationaux à l’équipe de France dans toutes les catégories possibles. Ca voudrait dire que la qualité de nos joueurs est au maximum. Je suis le premier assistant de Raymond Domenech mon rôle c’est de lui donner une qualité de joueurs pour que ces mêmes joueurs puissent espérer être qualifiés en équipe de France qui est la vitrine du football Français. Le football français a besoin d’un championnat fort et j’ajouterais même que le football français a besoin d’un OM fort. Le joueur qui est à la disposition de l’équipe nationale est sous la responsabilité de l’entraîneur national. C’est lui qui décide de répartir les rôles. Les joueurs ont un vécu d’entraînement s’il ne joue pas il n’est pas en vacance. S’il n’est pas en compétition j’ai compris que sa sélection sera difficile mais les joueurs qui sont dans le rythme, en confiance et qui pour différentes raisons ne jouent pas dans leur club, je ne crois pas que ça remet en cause leur qualité et leur performance au sein de l’équipe de France.
Ecarter des joueurs "cher payés" c’est normal ?
Le joueur cher payé ne court pas plus vite que celui qui est moins payé. Son patrimoine lui donne un prix. Tous les hommes ont un prix. Même vous. Lorsqu’on négocie quelque chose on a un prix. Les hommes sont fait comme ça. N’y mettez pas simplement une question d‘argent. Lorsqu’ils sont sur le terrain ils ne jouent pas pour l’argent. Ils ont envie de jouer, de marquer des buts, de bien jouer de gagner 3 à 0 comme l’adversaire. Ca se joue sur un détail. Le prix c’est la valeur marchande qui se discute en début de saison après ça ne sert à rien de parler prix. Moi je ne me base pas sur le salaire du joueur pour faire l’équipe. Je ne connais pas les salaires, je ne veux pas les connaître.
C’est plus facile de parler ainsi lorsqu’on n’a pas fait le recrutement non ?
Moi je ne pense pas que le recrutement soit l’affaire de l’entraîneur. C’est la résultante d’une politique profonde, non pas urgent mais quelque chose qui est solide et qui doit nous permettre de recruter au bon poste les bonnes personnes. Moi je ne fais pas du recrutement une affaire personnelle. Il n’y aura pas un acte d’autoritarisme particulier sur ce plan là…
la trousse ne fait de l'anigo, hein? heureusement qu'on a inventé les caméra et les magnétophones, imagine ce que les journalistes devrait endurer si ils doivent faire à la main. pfff...
ps: source
http://www.opiom.net/forums/showthread.php?t=2059